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Menaces sur la réduction des risques en toxicomanie

lundi 20 décembre 2021 à 10:28

La ville d'Aubervilliers vient d'exiger le démontage d'un distributeur de pipes à crack

Karine Franclet, la maire UDI de cette commune de Seine-Saint-Denis, a fait enlever le 15 décembre un distributeur de matériel de l'association Safe. Elle envisage de demander également le retrait de deux autres automates d’échanges de seringues. Ce coup politique illustre les menaces permanentes contre la prévention en direction des consommateurs de stupéfiants. La Région Ile-de-France a également diminué drastiquement les subventions pour ces associations.

Distributeur de pipes à crack d'Aubervilliers avant démontage - Association Safe

La politique de santé de réduction des risques en direction des usagers de drogues est toujours sur un fil. Elle est une variable d’ajustement facile de politiques en mal de coups d’éclat. Les consommateurs de stupéfiant sont une cible de choix et défendue par peu de monde, essentiellement les acteurs associatifs en charge de les accompagner. Pourtant, les études ont montré l’importance des politiques de prévention et son efficience, y compris sur le plan budgétaire. Une personne atteinte du Sida ou d’hépatite C revient beaucoup plus cher au système de santé que ne coûte la prévention, sans compter le coût social, les arrêts de travail par exemple.

Dernière attaque en date contre la réduction des risques, la manœuvre de la ville d’Aubervilliers et de sa maire, Karine Franclet (UDI), qui a fait démonter le 15 décembre un distributeur de matériel pour les usagers de crack. Et la menace pèse toujours sur deux automates d’échanges de seringues. Tout commence le 24 septembre. La préfecture de police de Paris lance à la demande du ministre de l'Intérieur une évacuation des consommateurs de crack installés dans les secteurs des Jardins d'Eole et de Stalingrad. Ils sont de fait déplacés vers le département voisin, la Seine-Saint-Denis.

Immédiatement, Karine Franclet, maire UDI d'Aubervilliers, monte au créneau. Elle se dit «très en colère qu'Anne Hidalgo et le gouvernement prennent la Seine-Saint-Denis pour une poubelle».

Un mur, rebaptisé «le mur de la honte par...

Variant Omicron : les informations très inquiétantes en provenance d’Angleterre

samedi 18 décembre 2021 à 16:43

Covid 19 - © Reflets

Les analyses du Dr Eric Feigl-Ding, épidémiologiste à l’université d’Harvard qui travaille sur la pandémie de Covid 19 depuis janvier 2020, publiées sur les réseaux sociaux sont particulièrement inquiétantes.

Le temps de doublement des cas de variant Omicron à Londres, ville épicentre de l’épidémie de variant Omicron en Angleterre, est de 1,5 jour, au 15 décembre. «Nous pensons que le variant Omicron est 4 à 6 fois plus contagieux que le Delta», alerte l’épidémiologiste.

Le temps de doublement des cas de variant Omicron en Angleterre - @DrEricDing
Le temps de doublement des cas de variant Omicron en Angleterre - @DrEricDing

Il montre, à partir des données d’hospitalisation dans la capitale du Royaume Uni, que le nouveau variant envoie les patients à l’hôpital en moyenne au bout de 6 jours contre 9 à 10 jours pour le Delta. Il constate des données similaires au Danemark.

Les malades du variant Omicron sont admis à l'hôpital en 6 jours - @DrEricDing
Les malades du variant Omicron sont admis à l'hôpital en 6 jours - @DrEricDing

Selon une étude de l’Imperial College de Londres menée par le Professeur Neil Ferguson, le variant Omicron provoquerait une maladie aussi sévère que le variant Delta. «Il n’y a aucun signe qui montrerait que le variant Omicron serait moins sévère que le variant Delta», écrivent les scientifiques qui observent un même pourcentage d’hospitalisation et d’admission en soins critiques pour les deux variants. Mais le variant Deltra provoque une maladie 4 fois plus grave que le variant initial de Wuhan, souligne Dr Eric Feigl-Ding.

La seule bonne nouvelle est que la troisième injection de vaccin Pfizer ou...

Le tueur de Samuel Paty aiguillonné par l'hystérisation d'un cours sur la liberté d'expression

jeudi 16 décembre 2021 à 12:01

Récit de l'emballement infernal qui a conduit à l'assassinat de l'enseignant

Reflets a eu accès au dossier d'instruction. Notre analyse : comment passe-t-on d'un cours sur la liberté d'expression comme il y en a des centaines chaque année partout en France à un meurtre barbare ? Ils sont nombreux à avoir participé à l'hystérisation de ce non-événement et à avoir ainsi « désigné » le professeur comme une cible pour le tueur. La Justice dira si cela fait d'eux des complices.

Cérémonie d'hommage au professeur d'histoire géographie Samuel Paty, le 21 octobre 2020, devant l'Hôtel de Ville de Belfort. - Thomas Bresson - Wikipedia - CC BY 4.0

Le 16 octobre 2020, une automobiliste arrête une patrouille de la police municipale de Conflans Sainte-Honorine en faisant des appels de phares. « Il est en train de lui couper la tête », lance-t-elle. L’équipage se dirige dans la direction indiquée. « J’ai vu un corps sans tête. Cette tête était juste à côté et les yeux nous regardaient. C’était horrible », indique aux enquêteurs l’une des policières municipales. Abdoullakh Abouyezidovitch Anzorov vient de tuer et de décapiter Samuel Paty, un professeur d’histoire-géographie. Ce jeune russe d’origine tchétchène de 18 ans, radicalisé et aiguillonné par de nombreuses personnes, a voulu « punir » Samuel Paty pour avoir montré à ses élèves les caricatures du prophète dans le cadre de cours sur la liberté d’expression.

L’assassinat de Samuel Paty est bien le fait d’un radicalisé isolé. Il ne s’agit pas d’un projet fomenté en Syrie ou en Afghanistan et mené par une équipe de terroristes. Il est le résultat d’un engrenage comprenant une multitude d’acteurs dont la responsabilité juridique sera bien sûr recherchée mais dont la responsabilité morale est assez claire.

Le 8 octobre 2020, Z. Chnina, accompagnée de son père Brahim, se présente au commissariat de Conflans-Sainte-Honorine pour déposer plainte contre Samuel Paty. Elle évoque la projection aux élèves trois jours plus tôt, de caricatures de Mahomet. Elle reproche également au professeur d’avoir demandé aux élèves de confession musulmane de sortir pour ne pas être choqués....

Samuel Paty, vendu pour 300 €

jeudi 16 décembre 2021 à 12:01

Les ados racontent l’engrenage qui a conduit à la mort du professeur d’histoire.

Sans mesurer les conséquences de leur geste, cinq collégiens ont désigné l’enseignant au terroriste Abdoulakh Anzorov. Reflets dévoile leurs auditions devant les enquêteurs et les psychiatres. Ni radicalisés, ni délinquants, ils menaient une vie banale. Ils ont été « tous excités d'avoir vu la liasse de billets ».

Vidéo d'une caméra de surveillance pointant sur la sortie utilisée par les professeurs

Cinq collégiens âgés de 14 à 15 ans au moment des faits sont poursuivis pour complicité d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste. C’est eux qui ont désigné collégialement le professeur d’histoire-géographie à Abdoulakh Anzorov.

M. est le premier a être entré en contact avec le terroriste devant le collège. Dans une de ses auditions, il raconte: «Quand je suis sorti, un individu m'a abordé en me disant qu'il me proposait un truc : « tu me montres monsieur Paty, et je te donne une somme d'argent ». J'ai fait style je réfléchis et j'ai dit « ok ». Il m'a alors sorti une liasse de billets pliés en deux. Il m'a dit qu'il avait 300 ou 350 euros avec lui. Je ne me souviens plus exactement.» Le jeune homme reçoit la moitié de l’argent, le reste il le recevra une fois sa mission accomplie. M. confiera à un psychiatre qu’il espérait s’acheter des jeux pour sa PlayStation, ce qu’il ne pouvait pas faire en temps normal car il ne recevait pas d’argent de poche. Les psychiatres qui l’ont examiné noteront qu’il n’y a eu chez lui «aucun débat éthique» et qu’il se situait dans une perspective uniquement vénale.

M. attend des copains devant la porte. Un premier copain, H, est mis dans la confidence. Il hésite puis entre dans le truc. «Je suis parti voir E., je lui ai dit la même chose, il m’a dit qu’il était chaud pour le faire», raconte-t-il aux policiers. A l’arrêt de bus, M. exhibe sa liasse de billet. «Je n'ai pensé qu'à me...

Samuel Paty : n'a-t-on rien appris ?

jeudi 16 décembre 2021 à 12:00

L'extrême-droite continue impunément ses appels au meurtre et au viol sur les réseaux sociaux

Les groupuscules d'extrême-droite se déchaînent dans le sillage de la candidature d'Éric Zemmour. Appels au meurtre ou au viol de journalistes, de politiques, mises en scènes macabres, tout cela ressemble à s'y méprendre à l'hystérisation constatée avant l'assassinat de Samuel Paty. Le gouvernement reste placide.

Extrait de la vidéo "Le gauchisme est-il pare-balles?" de Papacito - Copie d'écran Youtube

Voilà un exercice périlleux. Comment comparer l'attentat barbare contre Samuel Paty à des mots, certes condamnables, mais qui restent des mots ? Rien ne dit qu'un illuminé passera à l'acte sur la base d'appels au meurtre ou au viol sur les réseaux sociaux. Mais rien ne dit non plus que cela n'arrivera pas. Nous devrions, en tant que société, avoir tiré les leçons de l'assassinat barbare du professeur d'histoire-géographie. Sans l'hystérisation d'un non-événement sur les réseaux sociaux par des gens qui transforment ce qui pourrait à la rigueur être considéré comme un débat ou une controverses, en appels à la violence à peine masqués. Il y a toujours un crétin dur plus crétin dur que les autres pour entendre ces appels. Ces dernières semaines, dans le sillage de la candidature d'Éric Zemmour, la fachosphère s'est illustrée par des appels au meurtre, au viol de journalistes, par des tirs sur des effigies de journalistes ou de politiques.

Chaîne Telegram des "Vilains Fachos"
Chaîne Telegram des "Vilains Fachos"

Ce n'est pas une nouveauté, la journaliste Julie Hainaut avait fait l'objet il y a quelques années de menaces et d'insultes après un article sur un bar où se réunissaient des membres de l'extrême-droite. Si l'un des auteurs avait été condamné en première instance, il avait été par la suite relaxé en appel sur un point de droit.

Comment ne pas voir dans les délires de "Papacito" et de ses semblables sur les réseaux, la...