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On écrit à Reflets à propos de l’article sur le GIEC

dimanche 20 avril 2014 à 02:20

TrollGénéralement, les courriers arrivent de la part des entités mises en causes dans un article. Je me souviens bien d’un ancien patron de l’INSEE qui m’avait envoyé une longue bafouille s’indignant d’un dossier publié par votre serviteur sur le recensement et qui tendait à démontrer combien celui-ci était intrusif, peu encadré, à la limite de l’arnaque. Le journal a publié le droit de réponse. Et j’en ai profité pour caler toutes les informations que je n’avais eu la place de passer dans mon dossier. Nous n’avons plus jamais eu de nouvelles du patron de l’INSEE.

Cette fois, c’est chez Reflets que je reçois un courrier. Mais pas d’une personne ou d’une institution mise en cause dans l’un des 1.573 articles publiés par le site. Non, cette fois, c’est un troll lecteur qui nous écrit. Ou plus précisément, qui nous somme, de répondre à son point de vue sur l’un de nos articles. Son point de vue a été mis en ligne et il s’étonne, à intervalles réguliers, que nous n’ayons pas encore répondu (lire ce commentaire et les suivants). Notre non-réponse ruinerait tout le travail effectué par Reflets depuis sa création. Pas moins.

Qu’on se le dise, Reflets a, selon ce lecteur, « ruiné sa crédibilité » en un seul article. Salaud de Yovan Menkevick qui vient briser tout ce que nous avons construit depuis trois ans ! Tu es viré ! Les faits sont graves tout de même. Depuis quelques jours nous n’avons plus de crédibilité ! Yovan… Comment as-tu osé nous faire ça ?

Bon, puisque notre lecteur nous fait pas mal de reproches sur la manière dont nous faisons notre métier de journaliste, il va quand même falloir que je pose un postulat : s’il y a bien un truc que nous partageons avec les rédactions classiques, c’est que nous sommes solidaires. Je ne suis pas d’accord avec tout ce qui est publié sur Reflets et certains ne sont pas d’accord avec ce que j’écris, mais la rédaction est solidaire de ses journalistes. Donc, rassures-toi Yovan, tu n’es pas viré. En même temps, comme tu n’es pas payé pour ce que tu publies ici… Ceci dit, tu n’es pas viré, tu es promu ! Je te nomme Grand Mamamouchi de Reflets. Oui, déjà que je t’aimais, là je te vénère. Tu as cette capacité ineffable de mettre en rogne tant de monde. Et ça, j’aime…

Mais revenons à notre lecteur. Il s’appelle Guénaël Amieux et il est franchement en colère.

Daube

Déjà dans les premières heures après publication de l’article de notre poil à gratter qu’on à, nous, ici chez Reflets, Guénaël Amieux vitupérait sur Twitter : nous n’avions pas répondu à ses critiques.

Comme d’habitude, Yovan a bien énervé un lecteur, mais le service après-vente ? C’est bibi qui s’en charge…

Pas de bol, je n’ai pas le temps. Vous comprendrez sans doute la semaine prochaine pourquoi, mais là, franchement, le soir, après 22h, quand je commence ma deuxième journée, cellee dédiée à Reflets, là, ces temps-ci, je fais autre chose.

Une bonne grosse enquête bien journalistique qui ne pourrait décemment déplaire à Guénaël Amieux. Un vrai truc poilu bien old school. Et comme on n’est pas seuls sur le coup, il y a même des journalistes qui passent des coups de fils aux personnes ou aux boites dont on parle.

Ah, tiens, ça m’amène à ce que je voulais dire à Guénaël Amieux. Vous allez le voir dans son courrier (son argumentaire anti Yovan ?), sa critique de l’article porte principalement sur la manière dont Yovan exerce ce beau métier qu’est le journalisme. Il le fait… MAL !

S’il y a bien un truc qui me plaît, c’est quand quelqu’un qui n’est pas journaliste vient m’expliquer comment faire mon métier. Même un journaliste qui vient me l’expliquer, ça peut aussi me mettre de bonne humeur.

Ici, mon bon Guénaël, chez Reflets, les journalistes qui écrivent, sont des inadaptés…

Et oui, Guénaël… Reflets est un point de rencontre entre des « informaticiens talentueux » (disons des hackers) et des journalistes (lire ici ou ). Mais des journalistes un peu particuliers. Des journalistes qui sont inadaptés pour la presse classique. A part le Canard Enchaîné (ou l’on écrit), Mediapart et… Euhh… sans doute quelques autres, nous ne pouvons nous adapter à cette presse d’aujourd’hui. Ou plus précisément, c’est elle qui ne veut pas s’adapter à nous. Cela revient au même, notez. Remarque bien également que nous sommes de bêtes journalistes. Ni des scientifiques, ni des historiens, bref, rien d’académique.

Ici, chez Reflets, on se contrefout de donner la parole à des personnes ou des entreprises dont on parle. Pourquoi ? Parce qu’ils vont nous servir un très beau discours fait avec le plus joli pipotron de la planète, un beau discours marketing, un communiqué de presse vide de sens. Cela ne nous intéresse pas. Nous n’avons pas assez d’octets pour publier ça. L’octet se fait rare de nos jours.

Ici, chez Reflets, on ne choisit pas nos sujets en fonction de l’actualité. On traite les sujets qui nous intéressent.

Ici, chez Reflets, on ne s’interdit pas une prise de position très explicite. On ne s’interdit pas le mauvais esprit. On ne s’interdit pas d’interpeller publiquement quelqu’un. On ne se sent pas obligés d’avoir un style policé. Tout au moins, pas tout le temps. Ici, chez Reflets, on fait même des coquilles parce que nous n’avons pas de correcteurs. Ni de chemin de copie avec des personnes qui se relisent les unes les autres.

Ici, chez Reflets, on se contrefout de la taille de nos papiers. On n’a pas peur de faire fuir le lecteur avec un papier de 14 feuillets. Ni avec un billet d’humeur bien bête d’un demi-feuillet.

Ici chez Reflets, il n’y a pas de rédacteur en chef, de chefs de services, de hiérarchie. Même pas de service « courrier des lecteurs » indignés.

Oh, il y a bien les deux BOFH qui l’ont fondé pour essayer de maintenir une sorte de ligne bien floue. Mais pas plus.

Bref, ici, nous pratiquons une forme de journalisme gozo à la con. Le journalisme qu’on ne peut plus pratiquer dans la plupart des organes de presse. Cette liberté, on y tient. Plus qu’à toute autre chose. Alors oui, Guénaël, tu peux ne pas être d’accord avec la façon dont on pratique le journalisme, c’est ton droit. Mais tu vois, moi je ne viens pas t’expliquer que je ne suis pas d’accord avec ta façon d’être un lecteur. Parce que je m’en fous. Je te laisse vivre comme tu l’entends, réfléchir comme tu l’entends, penser ce que tu veux de moi, de Yovan, de Bluetouff ou de Jet Lambda ou de tout autre journaliste de Reflets. Chacun vit comme il l’entend et pense ce qu’il a envie de penser, tant qu’il ne vient pas emmerder les autres avec ses idées, en tentant d’imposer son point de vue qui est bien entendu, LA vérité.

Tu penses que l’on a perdu notre crédibilité ?

Franchement… Pour tout te dire, des rédactions, bien classiques (ou moins), j’en ai fait quelques unes. De toutes celles que j’ai connues, à part sans doute Tranfert.net qui la vaut, celle de Reflets est celle qui me fait le plus écarquiller les yeux. La plupart du temps, quand je lis un article, je suis époustouflé. C’est nouveau, c’est différent, c’est réfléchi, ça fait bouger le cortex. C’est chouette.

Regarde bien la presse qui pratique le journalisme que tu sembles aimer. Est-ce là que tu as lu les premiers articles sur le DPI, Amesys, Qosmos ? Sur le High Frequency Trading ? Sur l’astroturfing ? Que sais-je encore ?

Non, c’est ici… Alors pour notre crédibilité, tu me laissera, moi, mes petits camarades de la rédaction, et surtout, nos lecteurs, en juger.

Ai-je mis en doute ta crédibilité en tant que lecteur ? Non.

Je pense que tu as un ton comminatoire qui me déplaît fortement. Au moins, cela t’a-t-il permis de gagner une poussière de gloire. Cette page pointe vers ton article incontournable de « 11 pages A4″, vers tes commentaires trollesques…

Je vais te faire une confidence… A mon humble avis, ce n’est pas en ayant un ton comminatoire que l’on obtient quelque chose de quelqu’un.

 

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Analyse : Peut-on créer un conflit d’intérêt à l’échelle d’une population ?

jeudi 17 avril 2014 à 13:43

Est-il possible qu’une population se sente concernée par un sujet au point de refuser de voir la vérité en face, cautionne des pratiques répréhensibles, puisse adhérer à des mensonges et les relaye, en perçoive des salaires ? Le conflit d’intérêt à l’échelle d’individus isolés ou en petit nombre est connu, mais peut-il s’étendre à la population d’un pays entier, d’un continent, d’une planète ?

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Ce qui caractérise le conflit d’intérêt c’est qu’il est une infraction avant tout déontologique. La personne prise dans un conflit d’intérêt est le plus souvent quelqu’un qui tire des avantages à : laisser faire, tenir un discours qui entre en contradiction avec la réalité, cache des malfaçons, soutient quelque chose qui n’est pas en accord avec les intérêts publics mais avec les siens propres, cautionne un mensonge, camoufle des erreurs. Il est fréquent de trouver des acteurs en conflit d’intérêt qui travaillent à la fois pour une structure et dans le même temps sont censés contrôler la structure. Mais pas nécessairement.

Le conflit d’intérêt appelle plusieurs réflexions nécessaires à sa compréhension s’il touche une population entière. La première, visiblement évidente, est qu’il ne peut y avoir conflit d’intérêt que s’il y a intérêt. La deuxième est, que le conflit se situe à l’échelle idéologique, et que le principe de vérité est au centre du conflit.

L’implication idéologique

Les individus constituant les sociétés développées sont depuis plusieurs décennies engagés dans des combats idéologiques. Cet intérêt citoyen pour la chose politique est un thermomètre de la liberté d’expression des nations, un facteur de la bonne santé démocratique. Les individus modernes critiquent le fonctionnement des sociétés dans lesquels ils vivent, et si des changements souhaités ne surviennent pas, ils militent. Le militantisme est idéologique et il offre par de nombreux aspects un confort intellectuel : le militant se sent utile, concerné, responsable, actif. Il pallie les manques politiques, combat pour une cause qui est la plupart du temps une cause « juste », et donc indiscutable. L’exemple de l’écologie, de la préservation de l’environnement est le plus marquant : l’idéologie qui établit vouloir protéger la nature et limiter les effets néfastes des activités humaines sur celle-ci  est universelle, ne se conteste pas. Ce qui est tout à fait compréhensible et logique.

Mais l’intérêt porté à l’écologie, et plus précisément à la défense de l’environnement est devenu central depuis une période assez récente. Les combats des défenseurs de l’environnement ne datent pourtant pas d’il y a 10 ans : ils ont commencé au début des années 70 en France, par exemple. Mais durant au moins 30 ans, cette idéologie, ce combat, n’ont pas été particulièrement entendus, avec les conséquences connues sur l’environnement que l’on connait. Les détracteurs des « écologistes » ont contesté l’alarmisme qui les caractérisait par une impossibilité économique et sociale : les écouter revenait « à retourner à la bougie ». Le lobby nucléaire a compté énormément dans cette impossibilité pour l’écologie de dépasser le stade de « politique de rêveurs » au niveau institutionnel et politique. Une grande majorité de la population n’a donc pas adhéré aux thèses écologistes jusqu’au milieu des années 2000. L’idéologie ne correspondait pas à l’intérêt de la population. Ce phénomène a entièrement basculé en 2005. Une prise de conscience générale s’est effectuée sous l’effet, entre autres, d’un film documentaire « Une vérité qui dérange » et d’une campagne mondiale d’alerte sur le risque climatique.

L’intérêt d’une population en conflit d’intérêt avec la réalité ?

Si les populations savent qu’elles ne peuvent pas influencer les décideurs politiques sur l’orientation économique prise depuis 30 ans, et qui ne change pas, elles ont trouvé il y a 10 ans, une voie pour —pensaient-elles, imposer à l’Etat, aux entreprises multinationales des mesures contraignantes sur l’environnement. La population a pris conscience d’un problème majeur, celui du réchauffement climatique, et les politiques comme les dirigeants économiques ont dû écouter, agir vis-à-vis de ce problème. La victoire des défenseurs de l’environnement est, dans l’écoute qui leur est désormais prêtée, incroyable, et assez unique. Les populations ont « décidé » (pensent-elles, toujours) que lutter contre l’émission des gaz à effet de serre était le moyen de lutter contre la destruction de l’environnement, et donc de parvenir à un monde propre, où les industries seraient enfin sous contrôle, où l’écologie aurait une place centrale. Avec en bénéfice moral, la certitude de « sauver » la planète d’un réchauffement causé par l’homme, de réduire par leurs actions responsables une catastrophe en cours.

Cet intérêt pour la cause écolo-climatique a connu une croissance importante autour de 2007-2010 par le biais de plusieurs événements : le prix Nobel de la Paix donnée à Al Gore, riche promoteur avisé de la limitation du carbone et acteur principal du documentaire d’alerte mondiale « Une vérité qui dérange », ainsi qu’au au Giec, le Groupe Intergouvernemental d’experts sur l’Evolution du Climat. Des campagnes médiatiques  très importantes sur les effets du réchauffement ont débuté à cette même époque. Durant ces 3 années, la plupart des événements climatiques, de la sécheresse aux cyclones, tempêtes, problèmes agricoles, ont été rattachés au réchauffement climatique. La canicule française de 2003, présente dans tous les esprits, était annoncée comme une période estivale qui deviendrait fréquente dans un futur proche, les annonces sur la réalité du réchauffement, permanentes. Les hivers très doux de cette période ont été pointés de façon constante du doigt dans les médias, au point que chaque élévation de température notable était comparée à d’autres, souvent très anciennes, affirmant leur caractère exceptionnel mais d’une fréquence telle, qu’elle en devenait un constat sans appel.

L’intérêt de la population est devenu conscience, engagement, au point que le calcul des émissions carbone devienne quelque chose de naturel et de normalisé. Dans le même temps le combat pour la préservation de l’environnement s’est mêlé à celui de la lutte contre le réchauffement climatique. Les partis politiques ont tous intégré ce grand combat central. Et c’est là que le conflit d’intérêt à l’échelle d’une population survient.

Un conflit d’intérêt idéologique global ?

Le danger de tout conflit d’intérêt est que ceux qui le portent en arrivent à permettre de tronquer la réalité. A mentir, parfois sans même le savoir, la plupart du temps en refusant de regarder la réalité en face. Le principe de « la bonne cause » est au cœur du conflit d’intérêt. Les médicaments pouvant tuer des patients, médicaments contrôlés par ceux là-mêmes qui sont rémunérés par ceux qui les vendent, par exemple, n’est pas un crime de criminels en col blanc uniquement motivés par l’appât du gain : si ce médicament peut aider un grand nombre de personnes, alors, pourquoi empêcher qu’il soit vendu, même si une petite partie peut en subir des conséquences fatales ? Il faut de plus en avoir les preuves, et celui qui participe n’est pas forcément enclin à aller voir de plus près ce qu’il en est précisément. Le plus intéressant à ce sujet est de parler à une personne ayant travaillé toute sa vie pour l’industrie nucléaire : il lui est impossible de critiquer cette industrie qui a nourri sa famille durant des années. Même s’il connaît les dangers, les milliers d’intérimaires contaminés par la radioactivité, la sécurité de plus en plus incertaine, le vieillissement du parc, il ne peut pas en parler, refusera d’admettre ces phénomènes : pour lui, le gain qu’apporte le nucléaire à la société en termes sociaux et financiers sont tels, que les dangers sont minorés, écartés, niés.

Une fois un conflit d’intérêt enclenché, il est très difficile de le démonter. Lorsqu’il réside sur la possibilité de la disparition de l’espèce humaine, il est facile d’imaginer les résistances qui peuvent s’exercer auprès de ceux qui sont piégés à l’intérieur. Actuellement, alors que la communauté scientifique déclarée la plus experte auprès du Giec, avoue s’être trompée sur le réchauffement des 16 dernières années. Cette information ne donne aucune sorte de dénonciation de la part des populations. Si les scientifiques tentent d’expliquer cette erreur d’appréciation par des théories relatives aux océans, pas encore validées, leur traduction passe de « pistes d’explications » à « c’est une certitude ». Que la science n’ait pas encore pu expliquer ce phénomène de refroidissement n’a aucune valeur dans le cadre d’un conflit d’intérêt global : la population, dans sa grande majorité a décidé de croire, de vivre, de militer pour la cause du réchauffement depuis trop longtemps pour que des réalités  scientifiques invalidant même partiellement la thèse anthropique puisse les pousser à prendre un peu de recul avec ces nouvelles révélations. Et ceux qui admettent du bout des lèvres que la possibilité d’un réchauffement naturel existe, même important, viennent immédiatement construire un discours affirmant la nécessité de ne pas s’en préoccuper. Puisque pour eux, cette affirmation du réchauffement par les gaz à effet de serre est tellement intéressante en termes de militantisme idéologique, de possibilité de faire changer la société, d’avoir un pouvoir sur les industries pétrolières —pensent-ils — qu’elle mérite d’être conservée, même au prix du mensonge.

Ne jamais douter : la nécessité fait loi ?

Ce qui est excessivement dommageable dans le cas du conflit d’intérêt global sur le réchauffement climatique c’est qu’il occulte de nombreuses autres luttes très importantes et permet aux décideurs d’orienter leurs décisions avec une facilité déconcertante sous prétexte d’urgence. Les pollutions s’intensifient, particulièrement celles qui ne sont pas concernées par les émission de gaz à effet de serre et l’industrie a pu se « verdir » à moindre frais en quelques années. Les produits verts sont désormais monnaie courante, la protection de l’environnement incorporée dans le capitalisme consumériste de masse. Il suffit de contrôler ses émissions de CO2, sa capacité à isoler son habitation pour être en accord avec l’intérêt général. Les véhicules ne se sont pourtant pas arrêtés de circuler, les transports polluants inutiles non plus, aucunes mesures sérieuses de santé publique ne sont appliquées pour lutter contre les particules fines. Ces phénomènes beaucoup plus graves pour l’humanité et ne sont pas pris en compte de façon conséquente : logique, puisque la majorité des budgets scientifiques sur la pollution sont alloués aux calculs du réchauffement et de ses effets.

C’est là où de nombreux individus sont pris dans les mailles de ce conflit, puisqu’ils sont rémunérés pour et par le réchauffement climatique. Leur crainte est de voir les budgets se tarir si la cause naturelle était certaine, la thèse carbone, invalidée. Les militants écologistes, eux aussi ont peur que la protection de l’environnement soit oubliée si le réchauffement se révélait d’une origine autre qu’humaine. Les enseignants, ridicules devant leurs élèves, ayant prêché ce réchauffement anthropique, les politiques, militants, tous ceux qui parlent, admettent, convainquent de l’urgence climatique seraient dans une position très difficile. On estime à plus de 70% les Français convaincus que l’origine du réchauffement climatique est d’origine humaine. La cause environnementale a avancé grâce aux théories du Giec, il est vrai. Mais entre une cause acquise et un changement majeur de société positif, il y a un pas—qui n’a pas été franchi. Non pas parce que la cause n’a pas été suivie, comprise, relayée, bien au contraire, mais parce que le fond du problème n’est pas l’emballement des foules, mais la structure même des sociétés industrielles. La nécessité de stopper la pollution mondiale est réelle, mais ce n’est pas par la création d’un conflit d’intérêt idéologique global sur les gaz à effet de serre qu’elle sera acquise. Surtout au prix d’une chose de plus en plus rare, de central pour les démocraties : la vérité. Et admettre que l’on s’est trompé, quand on s’est autant impliqué, est très difficile. Au point que même la plus infime parcelle de doute se refuse à émerger chez la plupart : les enjeux sont trop grands. Au point d’avoir ce types de commentaires :

« L’Homme a indubitablement un impact majeur dans l’évolution du climat, ça c’est une certitude. Les approximations viennent de l’évaluation de cet impact, et des formes qu’il prendra. »

Cette vocation de foi absolument anti-scientifique, uniquement préoccupée par l’affirmation d’une vérité quasi religieuse, est le symptôme majeur de cette nouvelle forme d’occultation des esprits.

Il apparaît pour les personnes prises dans le conflit d’intérêt, qu’il soit devenu un problème de survie. Personnelle, avant tout. Politique, profondément. A l’opposé, pour l’humanité qui doute ou veut comprendre, c’est un autre type de problème : celui de la prise de contrôle globale par une partie de la science au service d’organisations politiques jamais à court de solutions et de raccourcis pour s’assurer de la domination du plus grand nombre. Mais aussi de militants politiques très engagés, et plutôt inquiétants par leur volonté d’imposer leurs solutions, toujours au plus grand nombre.

Pourtant, mêmes sans réchauffement climatique anthropique, les politiques savent bien, comme les populations, qu’il y a urgence à stopper la pollution, quelle qu’elle soit : la disparition de nombreuses espèces de poissons (par la sur-pèche), ou encore celle des abeilles (par les pesticides), sont un problème majeur qui devrait être au cœur des débats environnementaux. Pourquoi aucune campagne mondiale n’est-elle lancée sur ces phénomènes parfaitement identifiés et réels ? Pourquoi aucun rapport d’une organisation intergouvernemental ne sort-il à ce sujet ? Les poissons et les abeilles seront-ils sauvés par la baisse émission de gaz à effet de serre ? Chacun connaît la réponse. Elle est négative. Mais qui pour sortir du conflit d’intérêt idéologique global et s’attaquer à ces grands problèmes confirmés de façon certaine ? Observer la réalité scientifique, prendre en compte les incertitudes et admettre que rien n’est encore déterminé sur ce sujet du réchauffement climatique, est-il possible dans ces conditions ?

Très peu possible, il semble..

Nous sommes entrés en réalité dans une nouvelle ère, celle du conflit d’intérêt globalisé.

A chacun d’en prendre la mesure. Ou non. Et d’en tirer des conclusions. Ou pas.

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Plateau climatique : les océans bloquent le réchauffement

jeudi 17 avril 2014 à 00:57

Alors que le dernier rapport du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat vient d’être rendu public, la communauté scientifique continue de tenter de comprendre les raisons du « plateau climatique » observé depuis une quinzaine d’années. Explications.

Warming

Ce sont des colloque et des publications dont le grand public n’a le plus souvent pas connaissance, mais qui agitent les cerveaux des experts et perturbent le consensus scientifique établi autour du changement climatique. La « pause « dans le réchauffement climatique —qui il y a encore quelques années était réfutée par le Giec et sa communauté scientifique —est désormais une réalité reconnue. La température globale a cessé d’augmenter depuis 1998. Les chercheurs qui adhéraient à cette thèse — les climato-sceptiques, reviennent un peu sur le devant de la scène : les « forçages naturels » qu’ils défendaient sont désormais pris en compte par le Giec, bien que l’organisation a toujours affirmé avoir évalué le changement climatique par l’effet de serre en tenant compte de ces variables naturelles. Si ce n’était pas vraiment le cas, c’est en tout cas chose faite aujourd’hui.

 Chaleur manquante

 La prestigieuse revue Nature a publié en janvier 2014, sous la plume de Jeff Tollefson, un article  établissant la réalité du plateau climatique et apportant les pistes scientifiques pour l’expliquer.

« Le plus grand mystère actuel des sciences du climat a peut-être pris corps, alors qu’il était ignoré jusque là, avec un affaiblissement subtil des vents tropicaux qui soufflent sur l’Océan Pacifique à la fin de l’année 1997. Normalement, ces vents poussent les eaux réchauffées par le soleil vers l’Indonésie. Lorsqu’ils faiblissent, l’eau chaude est reversée vers l’Amérique du Sud, ce qui se traduit par un phénomène connu sous le nom d’El Niño – la température moyenne du globe a atteint une valeur record en 1998 – puis le réchauffement s’est arrêté. »

Le journaliste scientifique, spécialiste du climat, continue son exposé sur ce qu’il nomme le hiatus, et qui correspond dans le langage usuel à la pause ou plateau climatique :

« Les sceptiques du climat ont tiré parti de la tendance des températures comme un élément de preuve que le réchauffement climatique s’était arrêté. Pendant ce temps-là, les scientifiques savent que la chaleur doit quand même augmenter quelque part dans le système climatique mais ils se sont trouvés en difficulté pour expliquer où cette chaleur s’en allait si ce n’était pas dans l’atmosphère. Certains ont commencé à se demander s’il n’y avait pas quelque chose de faux dans leurs modèles. »

Si le doute a bien envahi les chercheurs sur cette surprenante pause dans le réchauffement, des explications semblent avoir été trouvées. Elles confirment une hausse des températures causée par l’effet de serre, mais avec une chaleur « capturée » par les océans :

 « A présent, alors que le hiatus du réchauffement climatique entre dans sa seizième année, les scientifiques sont enfin rentrés bille en tête dans la problématique de la chaleur manquante. Certains ont pointé le soleil, les volcans et jusqu’à la pollution chinoise en tant que responsables mais des études récentes suggèrent que ce sont les océans qui sont la clef de l’anomalie. »

La pause ne durera pas

Malgré ces bonnes nouvelles qui contredisent les prévisions alarmistes  du Giec sur une hausse certaine des températures durant cette dernière décennie et celles à venir, il n’est pas encore l’heure de se réjouir. La capture de la chaleur est temporaire selon les scientifiques cités par le journaliste de Nature. Ceux-ci en expliquent les raisons de façon très claire :

 « L’événement El Niño de 1997 à 1998 a été le déclenchement pour des changements dans le Pacifique et je pense que c’est très probablement le début du hiatus » dit Kevin Trenberth qui est un climatologue au NCAR (Centre National pour la Recherche Atmosphérique) de Boulder au Colorado. Selon cette théorie, le Pacifique tropical pourrait sortir de sa torpeur prolongée de période de froid dans les années à venir. « A la fin », dit Trenberth, « il rebasculera dans l’autre direction »

Ces découvertes ne doivent donc pas relativiser la gravité de la situation : les scientifiques le rappellent, même si les effets des gaz à effet de serre ont peut-être été surestimés, les périodes de chaud et de froid peuvent très bien se produire sous leur effet :

« L’explication la plus simple pour le hiatus et pour la divergence avec les modèles est la variabilité naturelle. Tout-à-fait comme il y a des variations entre le chaud et le froid dans le temps qu’il fait d’un jour sur l’autre, les fluctuations chaotiques du climat peuvent propulser les températures vers le bas ou vers le haut d’une année sur l’autre ou d’une décennie sur l’autre. Les données sur les climats du passé montrent des vagues de chaleur ou de froid qui ont duré longtemps et les modèles du climat suggèrent que ceci peut se produire quand le monde se réchauffe sous l’influence des gaz à effet de serre. »

 La nature refroidit les abus de l’homme

L’article de Nature admet que ce « hiatus » climatique n’a jamais été prévu par les modèles du Giec :

« Mais aucune des simulations du climat effectuées pour le GIEC n’a engendré ce hiatus particulier à cette période particulière. Ceci a conduit les sceptiques – et quelques scientifiques – à la conclusion controversée que les modèles auraient pu surestimer les effets des gaz à effet de serre et que le réchauffement futur pourrait ne pas être aussi fort que ce qui était redouté »[...]. »

Cette conclusion controversée mettant en cause les précisons sur un réchauffement modéré, voire nul de la planète ne doit pas  occulter la responsabilité des gaz à effet de serre sur le réchauffement climatique. De nombreuses théories sont à l’œuvre pour expliquer ce phénomène de refroidissement empêchant le réchauffement prévu —de s’opérer. La plus probable, serait celle-ci :

« La variation de la température océanique connue sous le nom d’Oscillation Pacifique Décennale (PDO Pacific Decadal Oscillation), [qui] pourrait être une pièce cruciale du puzzle posé par le hiatus. Le cycle se renverse tous les 15 à 30 ans et, lors de sa phase positive, l’oscillation favorise El Niño qui tend à réchauffer l’atmosphère. Après avoir relâché de la chaleur pendant quelques décennies à partir du Pacifique Est et du centre, la région se refroidit et entre dans la phase négative de la PDO. Cet état tend à favoriser La Niña qui apporte des eaux fraîches venant des profondeurs le long de l’équateur tendant à refroidir la planète. Les chercheurs ont identifié la signature de la PDO en 1997 mais ce n’est que récemment qu’ils ont commencé à comprendre comment elle s’articule au sein du processus général de la circulation océanique et dans quelle mesure elle peut aider à expliquer le hiatus. »

Si les réponses sur ce mystérieux refroidissement généré  par les océans ne sont pas encore parfaitement établies, elles tendent à se préciser. Heureusement la nature est là pour corriger les erreurs de l’humanité. Mais comme le précise l’article de Nature :

 « Tôt ou tard, cette tendance va inévitablement se renverser. « Vous ne pouvez pas continuer à empiler des eaux chaudes dans le Pacifique Ouest » dit Trenberth « Il arrivera que l’eau montera si haut que la tendance va se renverser ». Et quand ceci se produira , si les scientifiques sont sur la bonne piste, la chaleur manquante va réapparaître et les températures vont remonter de nouveau. »

Espérons que même si les scientifiques sont sur la bonne piste le Giec se trompera encore, en gardant en mémoire que de toutes les manières, tout doit être fait pour baisser nos émissions de gaz à effet de serre qui sont la cause principale du réchauffement climatique : la nature ne nous protégera pas éternellement de nos propres erreurs.

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#Giec : face à la propagande, que doit faire le journaliste ?

mercredi 16 avril 2014 à 20:38

popagande

Il arrive, dans certaines périodes de l’histoire humaine, que la propagande soit si forte, qu’il devienne presque impossible de critiquer un sujet sans se voir traiter de tous les noms, remisé dans les bas-fonds intellectuels par le plus grand nombre. Pour un journaliste, cet état de fait est très gênant. Il existe donc plusieurs solutions dans ce cas là : participer à la propagande, se taire, ou bien critiquer quand même le message propagandiste quand celui-ci semble empreint de fausseté, de contre-vérités et ayant des objectifs obscurs, manipulateurs ou de domination des uns sur les autres, ou encore d’intérêt pur, ce qui est le plus fréquent.

Il en est ainsi du climat et du Giec : le journaliste moderne se doit d’alerter la population sur les effets dévastateurs à venir du changement climatique causé par l’homme et ses rejets de gaz à effets de serre. Aucune autre option n’est offerte au journaliste sur ce sujet, tout du moins en France. S’il le fait, même sans aucune sorte de début d’approche scientifique, il est un journaliste honnête, qui fait son travail. Si par contre il ose un début de critique, de mise en cause des conclusions du Giec, amène quelques éléments contradictoires mêmes lorsqu’ils sont apportés par des spécialistes du domaine, c’en est fini du journaliste. Accusé d’incompétence, de méconnaissance, de ne rien comprendre à la science, de ne pas maîtriser le sujet, d’être un dangereux provocateur, le journaliste est attaqué très fortement. Le journaliste qui ose critiquer la propagande du Giec est une espèce à part. Un renégat. A qui on demande de « fermer sa gueule ».

shut-up

Si les journalistes propagandistes du Giec n’ont eux, aucun besoin d’apporter des preuves de leurs affirmations, de leurs prévisions, le critique de la propagande, lui, n’est pas soumis au même régime. Ce qui est logique en soi, puisque la propagande est justement un outil puissant qui balaye toute espèce de raison critique. Et pousse ses adeptes à ne voir qu’une chose : la vérité est dans leur camp, rien ne peut venir l’ébranler, et surtout pas ceux qui voudraient apporter un peu d’espace critique.

Personne ne demande donc aux journalistes environnementaux si les fausses prévisions du Giec d’il y a 10 ans leur posent problème, ni d’argumenter scientifiquement sur le sujet. Il est aussi très difficile de trouver un site internet de vulgarisation scientifique pointu et complet apportant l’ensemble des preuves du caractère anthropique du réchauffement climatique, ou abordant des possibilités d’influences naturelles importantes. Les sites annonçant les désastres et assénant la propagande sur le réchauffement par l’homme sont eux, par contre, légions. Ceux à caractère purement scientifique et pro-Giec, inexistants ou presque. A l’inverse, les sites scientifiques très pointus pour contrer les conclusions du Giec sont fréquents, et très bien documentés (surtout au sein de l’internet anglophone). Ce qui est toujours assez logique : ceux qui luttent contre la propagande doivent raisonner, amener des preuves, ceux pris dans la propagande s’en moquent : ils sont soutenus par le pouvoir en place, celui qui finance, active, soutient la propagande : ils n’ont rien à démontrer, pensent-ils. Les rapports du Giec suffisent. Mais le problème pour le journaliste qui s’intéresse à ce sujet, reste entier : comment continuer à soulever le couvercle du Giec, des annonces officielles, des rapports, des décisions politiques qui suivent, et critiquer l’ensemble, s’il semble critiquable ?

Leaks : deux poids, deux mesures

L’exemple le plus parlant, à propos du Giec, est celui des leaks de mails du CRU, un éminent labo de climatologie, déjà évoqué dans plusieurs autres articles de Reflets.info. Ces Leaks ont créé ce qui a été nommé le « ClimateGate ». Il est possible de lire la fiche Wikipedia sur ce sujet (lien ci-dessus-, mais sur le site contributif de connaissance mondiale, là aussi, la propagande est fortement présente : Climategate: the corruption of Wikipedia. 

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L’affaire est la suivante, pour le ClimateGate : des hackers mettent à disposition un millier de mails de scientifiques. Ces mails démontrent que les dits scientifiques tentent de camoufler des résultats qui ne vont pas dans le sens du réchauffement anthropique, s’amusent de la propagande, expliquent « l’histoire du CO2″ fabriquée par l’un d’entre eux , et qui leur semble amusante : ces échanges entre les scientifiques, entre 1996 et 2009, mettent totalement en cause la crédibilité du Giec. Les recherches des scientifiques concernés étant centrales pour les rapports de l’organisme émanant de l’ONU. Le ClimateGate est un scandale aussi important que celui du déclenchement de la seconde guerre d’Irak, des différents leaks de Wikileaks ou encore de Snowden. Mais pourtant, il n’a presque eu aucune répercussion. Surtout en France.

Si l’opinion avait été normalement informée, les enjeux économiques et sociétaux moins importants vis-à-vis du « business climatique », le Giec aurait été dissous. Ce ne fut pas le cas. Et ceux qui défendent Snowden, Assange, qui sont les plus prompts à monter au créneau pour défendre tel ou te scandale révélé par des fuites de mails, ne voient souvent aucun scandale dans le ClimateGate. Voire, ils iront jusqu’à pratiquer la négation du problème, parlant de « mails fabriqués » ou sans véritable incidence. Ce que fait toujours un pouvoir politique en place. L’ONU, et par ricochet, les puissances occidentales les plus riches ont trouvé là un relai dans l’opinion, inestimable. Quelque chose d’unique dans l’histoire : des millions d’êtres humains sont prêts à les soutenir aveuglément.

Continuer à s’intéresser au sujet ou abandonner face à la propagande ?

Ce qui est très difficile avec un sujet comme le changement climatique, c’est qu’il est un phénomène de société. Des millions d’individus se sont mis à militer pour la sauvegarde de l’environnement grâce à cette propagande. L’écologie a enfin trouvé un écho auprès des décideurs politiques. Tout un chacun est donc convaincu que ce changement climatique est une aubaine, en fin de compte, pour pouvoir enfin se préoccuper sérieusement d’environnement, de protéger la nature, de stopper le massacre industriel en cours. C’est ainsi que critiquer les conclusions du Giec, mettre en doute la réalité du réchauffement anthropique fait du journaliste critique un monstre pro-industrie, un anti-écologie, un sbire des industriels. Il arrive souvent que des « défenseurs du climat » accusent certains critiques du Giec ou des industriels d’être des génocideurs, que des tribunaux les jugeront, qu’il faudrait les mettre en camp de rééducation… La hargne est à l’aune du sujet et de sa force : il n’y a place à aucun doute, même si aucun des désastres annoncés n’est encore survenu. Ou que ceux qui auraient eu lieu sont réellement en lien avec les rejets de gaz à effets de serre. La réalité est malgré tout très sombre pour l’écologie : depuis 10 ans, la planète subit des coups de boutoir toujours plus impressionnants, et ce ne sont pas les centaines milliards dépensés ou générés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre qui ont changé quoi que ce soit.

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Une science prédictive et sans faille anime donc ces combattants du bien, le plus souvent rémunérés pour s’occuper d’environnement en lien avec la lutte contre le réchauffement anthropique. Ils défendent la nature, et le dérangement climatique est…leur gagne-pain. Quant à cette science, c’est celle du Giec, ou tout du moins celle de ceux qui la lui fournissent. Les modèles informatiques sont donc devenus soudainement fiables à 95% dans le cas du climat d’une planète, et personne ne peut mettre en doute cette affirmation. Un phénomène très étrange pour quiconque connaît un tant soit-peu la modélisation informatique  : il va sans dire qu’un journaliste ne peut se permettre de contredire cette affirmation sur la fiabilité des modèles climatiques, même s’il a été longtemps informaticien, sous peine de se voir traité d’incompétent, de parler de ce qu’il ne comprend pas. Pourtant, de nombreux scientifiques spécialistes des modèles climatiques, se permettent, eux, de mettre en doute un modèle fiable à 95% dans l’état de la science. Mais quelle importance ? Ils sont inaudibles, et il est assez simple pour le propagandiste de base de crier que leur affirmations sont fausses.

Pourtant, le sujet du climat est intéressant. Pas celui qui traite en boucle du réchauffement par l’homme, mais celui des recherches sur le climat planétaire. Mais la propagande a déclaré que le climat était parfaitement connu, que désormais la seule chose à faire était de faire des prévisions sur les effets catastrophiques à venir, dans le futur, si on ne baissait pas les émission de gaz, etc…

Cette assertion est fausse pour qui s’intéresse aux recherches : des chercheurs continuent à essayer de comprendre toutes les interactions en jeu dans le système climatique, valident ou invalident certaines théories, trouvent de nouveaux facteurs, attendent d’avoir des moyens techniques encore manquants pour étudier certains aspects du climat très peu traités. Le journaliste intéressé par le sujet devrait faire ce travail d’information. Il sera fait ici-même. Avec nombre de ricanement, mépris, et attaques en tous genres. En attendant, finissons celui de l’explication politique autour du Giec et de sa propagande.

Ceux qui vivent du climat modifié par l’homme

Il y a aujourd’hui une économie mondiale du réchauffement climatique. Des ONG, des entreprises, des place boursières, des fonctionnaires, des écoles, des centaines de milliers de structures et des millions de personnes vivent grâce à la lutte contre le réchauffement climatique. Si aujourd’hui un scientifique veut étudier quoi que ce soit, il lui suffit d’indiquer « en lien avec le réchauffement climatique », comme le souligne un chercheur américain. Par contre, celui qui ne stipule pas le réchauffement, a très peu de chances de voir ses recherches environnementales ou zoologiques financées. Il y a des conseillers environnementaux, spécialisés dans le réchauffement climatique, des enseignants, des ambassadeurs du climat : tout est climat, tout est changement climatique. Par la grâce d’un organisme politique mondial, le Giec. Et quand un pays décide de créer une « nouvelle économie », des emplois, aider à monter des entreprises, il le fait avec…le changement climatique. Ce qui fut le cas de Nicolas Sarkozy en 2007 avec le Grenelle de l’environnement. Il y a tellement de secteurs de l’économie qui peuvent être concernés avec le changement climatique, qu’on en a le vertige.

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Imaginez donc, que si demain, les théories du Giec étaient balayées, que les causes du changement climatiques n’étaient plus le CO2 et autres gaz à effets de serre, mais que la cause était déclarée naturelle : combien d’emplois sauteraient ? Quels impacts économiques ? Comment continuer dans cette fameuse transition énergétique, si riche de promesses, mais si difficile à mettre en œuvre ?  Les premiers à venir pleurer seront ceux qui mangent grâce au réchauffement anthropique. Ce sont ceux qui ont tout à perdre si les théories du Giec s’avèrent fausses. Ce sont les premiers à contester le plateau climatique, de la dernière décennie, à cracher leur fiel sur ceux qui osent l’évoquer, ces « climato-sceptiques inconscients », puis à ne rien laisser paraître quand le plateau est validé par tous les observatoires du globe. Trop à perdre. Et comme le soulignait Bluetouff dans sa « note de recadrage », ceux qui travaillent dans des institutions publiques, comme par exemple l’Institut National de Recherche Agronomique, sont inquiets d’une critique de cette propagande, jusqu’à venir demander la censure de ceux qui critiqueraient le réchauffement anthropique : ça leur file beaucoup de travail, les met en lumière, les valorise, le réchauffement anthropique. Ils vont nous sauver des effets dévastateurs du réchauffement avec des beaux OGM, à l’INRA, par exemple. Donc : « ta gueule » Yovan Menkevick Laisse-nous toucher nos fonds en paix sur fond d’apocalypse climatique.

Changement de donne énergétique mondiale à venir

Il est clairement établi que l’occident dans son ensemble a beaucoup à perdre avec la montée en puissance des émergents. Chine en tête. Les effets du développement industriel chinois se font ressentir depuis quelques années un peu partout dans les pays industrialisés : chômage, compétition commerciale impossible à tenir, délocalisations, désindustrialisation, perte de pouvoir économique, dépendance aux émergents, etc… Que ce soit la blague d’un chercheur qui avait envie de s’amuser en comptant le C02 comme facteur de réchauffement (le CO2 représente 0,04% des gaz contenus dans l’atmosphère), ou une idée de technocrates, certains peuvent imaginer que la nécessité de trouver un frein au développement des émergents s’est faite sentir au tournant du siècle.

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Le principe d’opposer un problème planétaire à ces nouvelles puissances comme facteur de ralentissement de leur développement est une possibilité tout à fait envisageable : ces pays produisent majoritairement grâce au charbon, au pétrole et les occidentaux maitrisent l’énergie nucléaire ainsi que d’autres technologies à venir. De plus, des transferts technologiques seraient obligatoires, et donc au bénéfices des pays occidentaux. Arriver à créer un véto mondial sur « l’énergie sale », serait un sacré coup de poker gagnant. Sachant que des bourses au carbone obligent déjà ces pays à payer pour polluer en carbone, de nombreux pays avancés dans le nucléaire comme la France, y gagnent beaucoup. Taxer le carbone n’est pas rien, ni anodin. L’économie mondiale repose sur le pétrole et le charbon. Les énergies renouvelables ? Une vaste farce quand on voit le peu d’efforts effectués par les pays développés pour leur promotion, leur mise en place. Il y a d’autres intérêts énergétiques derrière la transition énergétique forcée par le climat anthropique déclaré. Mais ce ne sont pas les énergies renouvelables, sinon, cela se saurait déjà. N’oublions pas non plus les grandes multinationales du transgénique qui sont positionnées avec de nouvelles plantes très résistantes et prêtes à sauver la planète du désastre climatique à venir.

En conclusion

Quand on en est au point d’inscrire le changement climatique anthropique dans les manuels scolaires, il est à peu près impossible d’exprimer un quelconque doute sur le sujet sans qu’une majorité ne vienne vous vouer aux gémonies. Ainsi la science du climat a-t-elle basculé dans la croyance, a écarté tous les préceptes qui la définissent, et ce, pour longtemps dans les esprits. Ce phénomène est unique par sa force, par son inquiétante capacité à démontrer l’influence que peut avoir une propagande moderne sur les esprits. Il indique aussi une nouvelle forme de traitement de l’information, univoque, incapable de s’intéresser au fond, au débat scientifique,  mais entièrement vouée à exciter les foules. Les intérêts sont énormes avec le changement climatique. Pas dans un enjeu de fin de la civilisation. Non, en aucune mesure, des changements du climat plus importants que celui qui s’opère sont déjà survenus au cours de l’histoire. Mais dans le contrôle des populations, de l’énergie, de l’économie, avec des pans entiers de population tellement gratifiés par la propagande, qu’ils en viendront peut-être à créer des tribunaux pour juger ceux qui oseraient mettre en doute les affirmations du Giec ?Affirmations qui, années après années, ne voient jamais ses prédictions se réaliser. Et surtout : en niant toute forme de critique à leur égard, en refusant d’accepter même de discuter des erreurs d’appréciations déjà accomplies.

Dans ce monde là, le journaliste critique et curieux, qui cherche les contradictions (et il y en a des beaucoup sur le sujet) n’a qu’une chose à faire, une fois son papier écrit : « fermer sa gueule ». C’est ce qu’on lui demande, et c’est bien connu, un journaliste est avant tout fait pour cela…

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Bien forcé d’annoncer les choses suivantes, en conclusion de ce papier qui ne donnera lieu à aucun commentaire de la part de son auteur : Il n’y a pas eu de ClimateGate, il n’y a pas de doute sur le caractère anthropique du réchauffement, aucun scientifique ou presque ne doute de la théorie du Giec,  les théories qui ne vont pas dans le sens du Giec sont toutes réfutées et ne tiennent pas la route, le consensus est complet sur la théorie climatique anthropique, la science par consensus est logique et normale dans le cas du climat, les recherches sur les causes naturelles ne changeront rien et n’ont aucun intérêt, les eaux vont monter, la catastrophe est imminente si nous ne faisons rien, l’argent n’a rien à voir dans ce consensus sur le climat, les océans se sont probablement réchauffés durant les 140 dernières années, lutter contre le réchauffement c’est être écologiste. Vive la science du climat et le Giec.

 

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Petite note de cadrage sur la bonne utilisation des commentaires sur Reflets.info

mercredi 16 avril 2014 à 12:35

lotr-trollC’est un peu triste d’avoir à le répéter, mais puisqu’il faut passer par là, allons y. Vous aurez peut-être noté une certaine distance de ma part en ce moment avec Reflets. Ce n’est pourtant pas l’envie qui me manque de publier, c’est principalement le temps. De ce fait, certains contributeurs sont plus visibles, et c’est tant mieux.

Reflets est un média d’opinionS, oui avec un « S », car au sein de la rédaction, nous n’avons pas tous les mêmes opinions sur tout.

Un auteur chez nous, Yovan pour ne pas le nommer, déchaine systématiquement des hordes de commentaires injurieux, ce quelque soit le sujet qu’il aborde. Yovan pose souvent des questions assez ouvertes et explore des domaines en prenant des positions qui ne reflètent pas forcément ses convictions profondes… comme il m’arrive de le faire, comme ceci arrive probablement à n’importe qui cherchant à poser des bases de réflexions alternatives sur un sujet donné.

Les commentaires sont ouverts à tous. Je ne pense pas qu’il y ait sur Reflets un seul auteur qui se ferme quand on lui explique de manière argumentée que l’on est pas d’accord avec lui.

Si malgré ça l’envie vous prend de venir nous insulter ou de nous demander de « fermer notre gueule  », essayez de le faire de manière « intelligente  ». Intelligente, ça veut dire en évitant par exemple de le faire depuis votre machine professionnelle, tout particulièrement quand vous travaillez dans la recherche publique, par exemple à l’Institut National de Recherche Agronomique et que votre système d’information pisse beaucoup beaucoup beaucoup de choses sur Google, comme les backups de ce que « vous vous savez » et que « nous on sait pas ». Est ce qu’on vous demande de dégager d’Internet nous ?

Ceci étant dit, vous pouvez reprendre une activité normale, merci de votre attention.

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