PROJET AUTOBLOG


Reflets.info

source: Reflets.info

⇐ retour index

Mise à jour

Mise à jour de la base de données, veuillez patienter...

« Giorgia Meloni doit son succès au fait qu'elle incarne la nouveauté »

mercredi 12 octobre 2022 à 18:21

Analyse du succès du parti d'extrême droite Fratelli d'Italia arrivé en tête aux élections législatives italiennes

Ce parti populiste, anti-establishment et méfiant envers l’Europe et qui assume une continuité avec l'héritage de Mussolini est devenu la première formation politique avec 26% des voix. Marc Lazar, spécialiste de l’Italie et professeur émérite d'histoire et de sociologie politique à Sciences Po et Président de la School of government de l'université LUISS à Rome, décrypte sa fulgurante ascension.

Page Facebook de Giorgia Meloni - Copie d'écran

Décrivez nous Fratelli d'Italia. Comment le qualifiez-vous sur l'échiquier politique ?

Marc Lazar : C’est difficile de trouver un qualificatif unique d’autant que ce parti ne cesse d’évoluer. Il n’est pas fasciste comme l’était celui de Mussolini qui comportait des éléments armés, quand bien même le symbole de la flamme qu’arbore Fratelli d'Italia marque une continuité. C’est un parti populiste, anti-establishment et méfiant envers l’Europe. Giorgia Meloni défend par ailleurs des positions souverainistes nationalistes, identitaires et conservatrices sur les questions sociétales. Elle considère ainsi que le droit national doit primer sur le droit européen, qu’être italien c’est avant tout être chrétien. Qu’il faut promouvoir la famille traditionnelle et la natalité, le droit du sang, combattre l’avortement et le lobby LGBT qui menacerait ces valeurs. Ce qui ne l’empêche pas de changer d’avis sur des points essentiels : par exemple, elle a cessé de prôner la sortie de l’Union européenne et de l’euro quand elle a réalisé que l’opinion italienne, quoique critique, y était attachée.

Comment Fratelli d'Italia est-t-il parvenu à marginaliser la Ligue de Salvini ? Et qu’est-ce qui les différencie ?

La ligue de Salvini s’est effondrée du fait des positions incohérentes de son leader lors de la crise sanitaire et pour avoir participé au gouvernement de Mario Draghi, ce qui la fait apparaître comme un parti de l‘establishment. Conséquence, aux élections législatives,...

Patrick Drahi a-t-il menti sous serment aux sénateurs ?

mardi 11 octobre 2022 à 10:05

Il a affirmé ne jamais avoir eu de société au Panama mais il joue sur les mots

Patrick Drahi est le propriétaire d’Altice. La société n’est pas cotée en bourse. Si des contrats de fiducie ont été conclus par des sociétés de son groupe dans ce pays, peut-on dire alors qu’il s’est arrangé avec les faits ?

Patrick Drahi devant la commission d'enquête des sénateurs sur la concentration des médias - Copie d'écran

Le 2 février 2022, Patrick Drahi, président d’Altice, était auditionné par la commission d’enquête sur la concentration des médias du Sénat. Le sénateur de Paris, David Assouline s'appuie sur un schéma fonctionnel du groupe pour évoquer les participations d’Altice dans toute une série de pays. Une entreprise basée au Panama apparaît dans cet organigramme.

Patrick Drahi prend la parole : « Je n’ai jamais eu de société au Panama. Je sais que je suis en déclaration sous serment. J’ai intenté une démarche que j’ai arrêtée parce que ça ne sert à rien de perdre son temps auprès de France Televisions parce que j’étais l’ennemi public numéro un sur les Panama Papers. Je n’ai jamais eu de société au Panama. On a beau expliquer cela aux journalistes, une fois que le mal est fait, c’est trop tard, c’est publié, tout le monde croit ce qui est publié même si c’est faux... ».

Lorsqu’éclate l’affaire des Panama Papers, plusieurs journaux pointent la société Jenville S.A., située au Panama et qui serait liée à Patrick Drahi. Mais en 2016, Le Monde avait publié un article pour remettre les choses à plat. Jenville S.A. qui figurait dans les Panama Papers était à la tête des activités médias du groupe Altice. Le Monde temporise dans son article : « aucun document n’associe directement Jenville S.A. à Patrick Drahi ». De son côté, en 2015, Le Canard Enchaîné notait toutefois :

« Que l’on se rassure : joints par Le Canard, ses financiers ne contestent pas le schéma élaboré par Benoît...

Patrick Drahi ne nous fera pas taire !

lundi 10 octobre 2022 à 15:07

Le Fonds pour une Presse Libre initie un appel des médias et organisations de presse en soutien à Reflets

Soixante-quatorze médias indépendants et organisations de journalistes s’indignent de la décision de justice obtenue par le milliardaire et son groupe Altice contre nous. Au nom du secret des affaires, il est décidé par le tribunal de commerce de Nanterre d’une censure préalable de toute information susceptible d’être publiée sur cette entreprise. Du jamais vu.

Un appel du FPL

Alors que nous faisons face à une attaque du groupe Altice qui a abouti à une décision du tribunal de commerce nous interdisant de publier de nouveaux articles, le Fonds pour une Presse Libre (FPL) a initié un appel des médias. Déjà 74 journaux indépendants ont signé ce texte ainsi que plusieurs syndicats de journalistes (SNJ, SNJ-CGT) et organisations de presse, dont la Fédération européenne des journalistes (EFJ). Reflets et le FPL invitent les journalistes, à titre personnel, les sociétés de journalistes et les médias qui ne seraient pas encore signataires à nous rejoindre en envoyant un mail à cette adresse. Nous faisons appel de l'ordonnance rendue par le tribunal de commerce pour nous-mêmes, mais plus largement, toute la profession. Car c'est tout le travail d'investigation journalistique à venir qui est frappé de plein fouet par cette décision. Il nous semble essentiel que toute la presse s'associe à l'idée que ni les grands groupes, ni quelques milliardaires pourront faire taire les journalistes via la loi sur le secret des affaires.

Nous publions ci-dessous cette tribune.


Pilier de la République, la loi de 1881 sur la liberté de la presse proclame en son article 1 : « L’imprimerie et la librairie sont libres ». C’est ce principe fondamental que le tribunal de commerce de Nanterre vient de violer, saisi en référé par le groupe Altice, basé au Luxembourg et propriété du milliardaire Patrick Drahi.

Dans une décision rendue le 6 octobre 2022, le...

Conseil municipal : comment votent nos élus ?

dimanche 9 octobre 2022 à 17:23

Une fois par mois, dans toutes les communes de France, se tiennent de grands conseils…

Tout en haut l’État gère la pénurie : chauffez-vous d’amour et portez des cols roulés ! Mais en région, la crise, l’économie ou la transition énergique, qui s’en occupe ? Nous avons suivi les débats en Charente-Maritime pour savoir si les élus locaux gardent bien les pieds sur le terrain.

Des opposants aux projets d’éoliennes s’invitent au conseil - Reflets

Ces discussions d’élus offrent l’occasion de se forger une opinion sur la pertinence des politiques qui sont menées localement. Les séances sont ouvertes au public et les débats peuvent être retransmis en direct ou en différé sur le site Internet des mairies. Plateau repas sur les genoux, le sympathique et simple citoyen peut ainsi assister à des échanges ayant valeur de bons conseils. Et certains soirs, lorsque que le rideau tombe, ces causeries au coin du feu des élus surclassent n’importe quelle fiction. Mieux vaut alors s’installer confortablement car les pourparlers d’édiles s’éternisent parfois jusqu’à pas d’heure. Attention, on n'est pas loin de Gustave Labarbe, le Maire de Champignac, et de ses discours alambiqués.

Ces conseils débutent en soirée et se clôturent plus tard encore, souvent même à l’heure où une bonne partie de l’assemblée s’est à demi-assoupie, ou bien a subrepticement quitté la salle. Comme au grand soir du palais Bourbon, fatigue aidant, nombre d’élus se sentent moins concernés par les dernières et ultimes votations qui engagent sinon l’avenir du monde, au minimum celui de la ville. Voici résumé en deux grands Conseils et trois délibérations ce qui a dernièrement préoccupé la communauté d’agglomération de la Rochelle.

Délibération n1 : Brasser le vent

Ce conseil de la Communauté d’agglomération (CDA) du 29 septembre (28 communes et 82 conseillers) démarre sous la colère des opposants anti-éoliennes. Slogan et trompettes hurlantes ils se sont...

La justice interdit à Reflets de publier des informations sur Altice

jeudi 6 octobre 2022 à 11:28

L’effet procès-bâillon a fonctionné mais pas de censure a postériori

Le juge déboute Altice sur une partie de ses demandes, mais nous interdit de publier de nouvelles informations et nous condamne à verser 4.500 euros au groupe de Patrick Drahi

Ce que toute la presse craignait lors de la transposition en droit français de la directive européenne sur le secret des affaires s’est concrétisé ce jeudi 6 octobre 2022.C’est Reflets.info qui ouvre le bal avec une décision du Tribunal de commerce de Nanterre. Altice et son président Patrick Drahi étaient passablement énervés par nos articles qui détaillent les montages financiers, les dépenses colossales, l’optimisation fiscale à outrance, révélés dans des documents publiés sur Internet par le groupe de ransomware Hive. Sur la base du droit du secret des affaires, une société pourrait obtenir une décision de justice interdisant à un journal de traiter un sujet d’intérêt général.

C’est désormais chose faite: à compter de ce jour, il nous est interdit de publier de nouvelles informations.

Si l’on s’en tient à la rédaction de la décision, nous ne pouvons d’ailleurs plus exercer notre métier du tout: «ordonnons à la société Rebuild.sh de ne pas publier sur le site de son journal en ligne «reflets.info» de nouvelles informations. »

D’informations sur quoi? Mystère? Gageons qu’il ne s’agit pas une interdiction totale, sur tous les sujets et que cela se cantonne aux informations contenues dans les documents publiés par le groupe Hive. Et si nous trouvions une autre source? Cette décision au très intense parfum de censure légale est plus qu’étrange…

Le juge estime par ailleurs qu’il n’y a pas lieu à référé sur les autres demandes de la société Altice. En clair, nous ne sommes...