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Bruno Le Maire et les faits alternatifs

lundi 23 janvier 2023 à 13:41

Le ministre de l'économie assène une incongruité sur Twitter

C'est finalement un peu comme une secte... Bruno Le Maire pense que l'économie française n'a jamais aussi bien fonctionné et ce, grâce à Emmanuel Macron, sorte de gourou omnipotent. Au risque de se laisser aller et de servir aux Français des faits alternatifs.

Quand Bruno Le Maire raconte des carabistouilles - Copie d'écran

Selon le ministre de l'économie, Bruno Le Maire, « les investisseurs étrangers sont unanimes : s'il y a un pays en Europe où il faut être et où il faut investir, c'est la France. Et tout cela, c'est grâce aux politiques économiques mises en place depuis près de 6 ans par Emmanuel Macron ».

Sous-entendu, sans les fantastiques politiques économiques imaginées par Emmanuel Macron, les investisseurs étrangers se seraient détournés de la France depuis des lustres. Nous serions un paria en Europe et personne ne viendrait investir quoi que ce soit dans ce pays de grognons. Ne parlons même pas d'un pays où la protection sociale serait excessive... Sous-entendu, il faut « réformer » les allocations chômage, les retraites et tout ce qui bénéficie aux salariés pour rendre le pays « attractif ». A l'inverse, il est bénéfique, dans l'esprit de Bruno Le Maire et de son gourou Emmanuel Macron, de supprimer l'ISF, l'exit tax, on en passe.

Ce que ne dit pas Bruno Le Maire, c'est que la France a toujours été dans le peloton de tête pour ce qui est des investissements étrangers au sein de l'Europe. Nous avons TOUJOURS attiré les investissements étrangers. Réformes ou pas réformes. Étonnament, alors que l'on nous expliquait qu'il fallait supprimer l'ISF au risque devoir partir les milliardaires (créateurs de richesse, d'emplois et de ruissellement, évidemment), les investisseurs étrangers n'étaient,...

Internet, gentil géant vert ou méchant monstre pollueur ?

samedi 21 janvier 2023 à 11:58

Dessous Choc #10

Envoyer un email est-il énergivore ? Les études sur ces sujets sont généralement contradictoires. Certains nous demandent d'abandonner la vidéo et autres usages qui consommeraient trop d'énergie, d'autres, plus proches de la technique et des usages mettent en doute les conclusions alarmistes.

Fruit de près de deux années d'enquête, Guillaume Pitron s'intéresse dans son dernier ouvrage publié en 2021 aux éditions Les liens qui libèrent, l'enfer numérique, à l'empreinte écologique d’Internet et de ses outils. Le journaliste d'investigation affirme que le monde numérique, absorberait 10 % de l'électricité mondiale et représenterait pas moins de 4 % des émissions de CO2 de notre planète, sans compter les autres formes de pollution indirectes générées, entre autres, par la fabrication de nos smartphones.

Couverture du livre de Guillaume Pitron - Copie d'écran
Couverture du livre de Guillaume Pitron - Copie d'écran

Guillaume Pitron tente de démonter l'idée selon laquelle Internet serait sans impact environnemental. Pour cela, il s'est rendu dans différents endroits du monde pour déconstruire l’image d’un numérique neutre écologiquement. Internet n’est ni invisible, sans odeur ou sans goût, affirme l’auteur qui rappelle qu'il prend la forme, bien concrète, de datacenters, situés au cœur de nos villes ou dans des terres reculées, bien souvent à l’abri des regards…

L’auteur de l'enfer numérique analyse dans son ouvrage différentes études, parfois contradictoires, sur le sujet de l'impact environnemental. Tout en reconnaissant que les GAFAM consentent à faire de réels efforts sur le plan écologique, il tente aussi démasquer les stratégies de greenwashing souvent bien orchestrées.

En définitive, sans prétendre résoudre une question débattue et complexe, Guillaume Pitron ne plaide pas pour le retour à l'âge de pierre et récuse toute technophobie. Il veut plutôt inviter ses interlocuteurs à réfléchir aux nouveaux usages du numérique et à notre manière de les consommer, au risque de remettre en cause des principes qui paraissent aujourd’hui indépassables, comme l’Internet libre. Comme il le rappelle en conclusion de son ouvrage et qu'il développe en d’autres termes dans ce podcast : « Aux démiurges que nous sommes devenus, largement inconscients des incommensurables pouvoirs dont nous avons désormais la responsabilité, le numérique nous invite, finalement, à mûrir cette puissante injonction du mahatma Gandhi : “Soyez le changement que vous désirez voir en ce monde”. »

Lutte contre la réforme des retraites : un départ en fanfare !

vendredi 20 janvier 2023 à 17:21

Les manifestations en France ont mobilisé entre 1 et 2 millions de personnes

Le ministère de l'Intérieur a lui-même reconnu que les manifestants étaient 1,12 million dans la rue hier. Pour les organisateurs, ce serait 2,5 millions. Quoi qu'il en soit, c'est bien plus que lors des précédents combats contre la réforme des retraites. Un signe encourageant qui montre la détermination des Français et l'ampleur de l'opposition au projet.

Le message des Français, résumé en deux mots - © Reflets

Le mouvement de contestation du projet de réforme des retraites a montré son ampleur jeudi 19 janvier. Ce tour de chauffe est nettement plus important que ceux de 1995, 2003 et 2009, selon les chiffres compilés par France Info. De quoi faire réfléchir le gouvernement ? Probablement pas à ce stade, Emmanuel Macron, comme toujours, seul aux manettes pour prendre les décisions, étant persuadé que les Français lui ont donné mandat pour faire cette réforme en votant pour lui. L'époque est à l'adoption des « faits alternatifs »... Chacun sait, à part le parti au pouvoir et le président, que les Français ont voté pour faire barrage au Rassemblement national. Reculera ? Reculera pas ? Il faudra attendre la suite des événements pour le savoir. La SNCF, le secteur de l'énergie, qui ont un fort pouvoir sur l'évolution de l'économie nationale, vont-ils se lancer dans des actions de longue durée ? Le prochain rendez-vous national est fixé au 31 janvier.

Trois journalistes de Reflets ont pris la température de la rue hier.

À Paris, la place de la République était rapidement pleine à craquer. Les manifestants débordaient dans les avenues et les rues autour.

Avant le départ, place de la République à Paris - © Reflets
Avant le départ, place de la République à Paris - Reflets

La place de la République est trop petite... - © Reflets
La place de la République est trop petite... - Reflets

« J'ai 56 ans et je ne ne me vois pas continuer mon travail à 64 ans, dit Abou, ouvrier chez Renault. Je manipule des charges lourdes. Et c'est très flou sur les critères de...

Justice et #DrahiLeaks, une victoire pour le journalisme d’investigation

jeudi 19 janvier 2023 à 17:30

Altice est déboutée de toutes ses demandes en appel

Tout ça pour ça... Les manoeuvres d'Altice et de son conseil Maître Ingrain, pour nous censurer en référé ont échoué, se fracassant sur le mur du droit. Le jour où la cour d'appel rendait sa décision, nous déposions nos conclusions pour l'affaire portée cette fois au fond par Altice. D'autres rendez-vous judiciaires sont à prévoir.

cour d'appel de Versailles, façade Nord - Tiraden - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

Ce jeudi 19 janvier, la cour d’appel de Versailles a rendu son arrêt dans l’affaire qui opposait Reflets à Altice. La cour a estimé qu'il n'y avait pas lieu à référé au titre du dommage imminent. Elle infirme par ailleurs l'ordonnance du tribunal de commerce rendue le 6 octobre 2022 ordonnant de le pas publier sur le site Reflets.info de nouvelles informations concernant Altice. La cour a très longuement motivé sa décision.

En d'autres termes, Reflets remporte une victoire sur toute la ligne contre Altice et Patrick Drahi, mais aussi contre leur conseil Maître Ingrain et sa tentative de contourner le droit de la presse, comme il l'avait fait à l'encontre de Mediapart. Vous pouvez relire nos articles sur ce sujet précis ici, et encore ici.

Flash-back: le 6 octobre 2022, une ordonnance d’un juge du tribunal de commerce de Nanterre déboutait Altice de sa demande de retrait d’articles concernant Patrick Drahi et son groupe mais interdisait à Reflets d’en publier de nouveaux. Ce n’était pas une censure à posteriori, comme cela arrive parfois (très rarement), mais une censure à priori, comme cela… n’arrive plus depuis la loi sur la presse de 1881. Pour parvenir à ce résultat incongru, Altice avait poursuivi Reflets non pas pour des délits de presse classiques (diffamation, injure,…) mais pour violation du secret des affaires, devant un tribunal plus habitué à régler des problèmes entre clients et fournisseurs ou de liquidations judiciaires. Le secret...

Callac : il n'y a pas d'extrême-droite « dédiabolisée »

jeudi 19 janvier 2023 à 11:35

Facho un jour, facho toujours...

Les pressions inacceptables de l'extrême droite sur les responsables du village de Callac ont débouché sur l'abandon d'un projet de centre d'accueil pour des réfugiés qui visait à re-dynamiser l'économie locale. L'extrême-droite des plateaux télé est sur la même longueur d'ondes que celle qui organise des ratonnades dans les rues.

Images tournées par un groupe d'extrême-droite violent lors des manifestations à Callac - Copie d'écran

La litanie d'articles évoquant une «dédiabolisation» du Rassemblement national aura été un poison. Accepter l'idée d'entrer dans cette opération de communication est une faute qui aura permis de laisser planer l'idée que l'extrême-droite française pourrait désormais être en quelque sorte, respectable, un parti politique comme un autre. Il n'en est rien. Le parti, fondé entre autres par un ancien SS reste fidèle à lui même. Ses avatars, comme celui fondé par Zemmour n'est pas différent. Comme leurs homologues américains ou brésiliens, ils veulent conquérir le pouvoir à tout prix, y compris hors des urnes et le conserver hors des règles de la démocratie. Ils se nourrissent des pires travers humains et notamment de la haine.

La violence des actions menées pour faire échouer le projet d'installation d'un centre d'accueil pour réfugiés à Callac sont une illustration claire des méthodes de l'extrême-droite. Menaces, intimidations, manifestations violentes... Mais pas seulement. L'affaire de Callac montre une parfaite communauté de pensée entre l'extrême-droite la plus violente et celle qui parade, supposément «dédiabolisée» sur tous les plateaux de télévision.

Voici quelques cris de victoire de l'extrême-droite des plateaux télévisés :

Samuel Lafont, proche d'Eric Zemmour - Copie d'écran
Samuel Lafont, proche d'Eric Zemmour - Copie d'écran

Gilles william Goldnadel ardent promoteur du RN - Copie d'écran
Gilles william Goldnadel ardent promoteur du RN - Copie d'écran

Gilbert collard ancien RN, désormais pro Zemmour - Copie d'écran
Gilbert collard ancien RN, désormais pro Zemmour - Copie...