source: Reflets.info
Une digue a clairement sauté durant ce mouvement social. La répression de la contestation du mouvement opposé à la réforme des retraites voit naitre une forme de violence à l'encontre de la presse. Hurlements, bousculades, méthodes pour empêcher la captation d'image, une vraie panoplie se déploie.
Les violences policières ne sont pas une nouveauté. Les journalistes ne sont pas toujours passés au travers de la violence que peuvent déployer les forces de l'ordre sur le terrain. Lors des manifestations des Gilets Jaunes, nombreux ont été blessés par des tirs de LBD alors même qu'ils arborent des casques siglés « presse » ou des brassards très spécifiques. Pourtant, un cap est franchi ces derniers jours. Comme une sorte de « libération » d'une grande partie des policiers. Un dernier verrou qui saute ? On peut désormais traiter toute personne présente sur une manifestation comme un « ennemi » : manifestants, casseurs, journalistes, service d'ordre, syndicalistes... Tous dans le même panier : matraque pour tout le monde, hurlements, invectives, coups de bouclier... Mais surtout, les policiers font maintenant tout pour empêcher les journalistes de fixer des images de leurs dérapages.
Pour cela, ils vont tenter de tenir les journalistes à l'écart, élargir au maximum le « périmètre » de leur intervention. Ils forment par exemple un mur humain autour de la personne interpellée qui empêche de voir ce qui se passe. Et si ce n'est pas suffisant, des policiers vont repousser physiquement les journalistes en leur hurlant dessus. Les moins expérimentés sont alors découragés et reculent.
La nuit, des lampes surpuissantes sont utilisées pour aveugler les caméras. Elles succèdent aux lasers qui avaient été employés durant les manifestations des...
Bastille-Opéra : le parcours était long. Des manifestants continuaient d'arriver deux heures après les premiers, donnant une idée de l'ampleur de la mobilisation. Des affrontements ont eu lieu à Opéra. La police a utilisé des gaz lacrymogènes sur la tête du cortège pourtant nassée et très compacte. Le soir, Paris s'est à nouveau enflammée.
Le « spectacle » donné par les forces de l'ordre est de plus en plus mauvais. Les critiques les éreintent... Au delà de la plaisanterie, les policiers sont de plus en plus tendus, mais aussi, de plus en plus violents. Les anciennes barrières sautent allègrement. Les services d'ordre et la presse sont désormais traités comme les autres manifestants dont le sort est quant à lui de plus en plus dur.
Les vidéos de violences policières se multiplient sur les réseaux sociaux, dans la droite ligne de la répression du mouvement contre la Loi Travail ou contre les Gilets Jaunes.
Le gouvernement et le président de la république s'enferment dans le déni, soutiennent publiquement les forces de l'ordre alors que chacun peut constater les violences illégitimes chaque jour. Le chaos souhaité et généré par l'exécutif commence à prendre forme et il ne fait plus de doute que l'objectif est de pouvoir à terme se poser en seul recours contre « la chienlit » chère au Général de Gaulle. C'est la stratégie du pire qui ne peut tenir que si un drame n'intervient pas avant.
Venues s’intercaler entre deux journées de grève contre la réforme des retraites, les manifestations annoncées pour les 25 et 26 mars par les opposants aux bassines semblent irriter tout autant les instances dirigeantes. Mais qui va se charger d’éteindre ce départ de feu là : l’Élysée, l’intérieur, la justice, les préfectures, ou les quatre à la fois ?
Julien Le Guet, le porte-parole de collectif ne retient plus ses mots : « Une fois de plus la préfète, en accord et en collusion avec le procureur, monte des opérations qui visent à nous intimider; les faits qui me sont reprochés datent de six mois et on me convoque une semaine avant la grande manifestation… ». Retour sur cette journée du 17 mars durant laquelle l’ordre judiciaire s’est passablement paré des attributs d’une justice de maintien de l’ordre.
Tout à débuté à 9HOO, devant les bâtiments de la gendarmerie de Niort où J. Le Guet était convoqué pour répondre des accusations de : « Participation à un groupement formé en vue de la préparation de violence contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens - Dégradation ou détérioration du bien d’autrui commise en réunion ». Les faits qui lui sont reprochés remontent au mois d’octobre 2022, soit environ cinq mois auparavant. Cette convocation posée à quelques jours seulement de trois manifestations internationales frôle le coup de théâtre, sinon le coup de com’ à peine dissimulé. Autant dire que cette procédure semble davantage tenir de la mise au pas des réfractaires que d’un simple hasard du calendrier.
Et les grandes manœuvres commencent! Julien le Guet est tout de suite placé en garde à vue dans le cadre de l’enquête en cours, il s’est ensuite vu...
C'est une véritable plongée dans une dystopie qu'Emmanuel Macron impose aux Français, année après année. La violence physique via un maintien de l'ordre désormais sans limites n'est que l'aboutissement d'une violence psychologique bien plus pernicieuse.
Il faut se souvenir de l'émission de Mediapart dans laquelle Emmanuel Macron était invité en 2016 pour expliquer son programme. Un vrai ChatGPT avant l'heure. Des tombereaux de bla-bla et au sortir de plusieurs heures d'interview : un vide sidéral. Emmanuel Macron a énormément parlé pour, au final, ne rien dire du tout. Cela aurait dû alerter les observateurs et les électeurs. Le personnage s'est révélé dans cette entrevue. On pouvait entendre là, au pire, un vendeur de snake oil, et au mieux, un startupper pitchant son projet creux devant la BPI.
A peine élu, je me revois discutant de ses choix de ministres avec un journaliste du Canard Enchaîné. J'étais effaré du niveau et des déclarations de l'époque. « Ils sont tout simplement incompétents, je n'ai jamais vu ça », lance mon interlocuteur qui a une longue expérience en ce domaine. Il n'avait pas tort. Emmanuel Macron s'est entouré d'incompétents durant tout son premier et son second quinquennat. La technique est connue de tous les jupitériens en herbe : cela trahit une volonté de tout contrôler sans que personne ne puisse devenir un potentiel challenger.
L'homme est un fin connaisseur, il a éjecté François Hollande de la course à l'Elysée avant même qu'elle ne commence. L'enfant-roi, incapable d'entendre la moindre critique, persuadé de tout savoir et de tout faire mieux que les autres va laisser libre cours à ses élucubrations ultra-libérales...
Dans ce nouveau numéro de "Dessous chocs" nous laissons la parole à Jacques Trentesaux. Ce natif d'Armentières, cité ouvrière du Nord, évoque, au micro d'Antoine Bellier, sa vocation de journaliste qui n'est pas étrangère à sa passion de la transmission, héritée de ses parents instituteurs.
Après être passé par différents titres de presse régionaux et nationaux dont La Voix du Nord, La Croix ou encore La Tribune, il est devenu rédacteur en chef des numéros « régions » de L'Express. Farouchement attaché à la liberté de la presse, il a un beau jour décidé de quitter le navire quand l'hebdomadaire a été racheté par la patron de SFR, notre Patoche national, bien connu des lecteurs de Reflets, je veux bien sûr parler de Patrick Drahi.
Agé de 50 ans, Jacques Trentesaux eut alors l'idée un peu folle de fonder, avec certains de ses confrères, Mediacités, un pure player dont le credo résonne à la fois comme un avertissement adressé aux barons de tous bords et comme une promesse pour les citoyens attachés à une information digne de ce nom : « l'investigation sans concessions ».
Ce média qui a pour spécificité d'être enraciné localement, est à l'origine de plusieurs affaires retentissantes dont celle mettant en cause le président de la métropole lilloise. Pour autant, ce n'est pas le scoop à tout prix que recherche Mediacités. Son objectif est d'abord de remplir une mission d'intérêt général en informant au sens plein du terme, c'est-à-dire en déjouant les pièges du story telling, contribuant ainsi à renouer la confiance entre les citoyens et les médias.