PROJET AUTOBLOG


Reflets.info

source: Reflets.info

⇐ retour index

On achète bien les journalistes...

jeudi 16 novembre 2023 à 10:37

Le shopping parfait selon le lobbyiste Duthion

France Inter, France TV, Paris Match, Le Figaro, BFMTV… Selon ses propres déclarations, le lobbyiste Jean-Pierre Duthion, au cœur d’une enquête sur l’influence du Qatar, a rémunéré ou vu passer des rémunérations de journalistes français. Il en dresse la liste dans des conversations auxquelles Reflets a eu accès.

Musée de l'art islamique du Qatar - RAS_RNS - Pixabay

Il dit les avoir rémunérés, ou avoir vu passer leurs factures : le lobbyiste Jean-Pierre Duthion fait preuve d’un vrai « amour vache » pour les journalistes. D’un côté il dit se servir d’eux pour le compte de ses clients, contre espèces sonnantes et trébuchantes, de l’autre, il dit les « détester ». Dans des enregistrements auxquels Reflets a eu accès, Jean-Pierre Duthion livre des noms de journalistes qui auraient profité des largesses du Qatar. Parmi eux, Régis Le Sommier, Léa Salamé, Renaud Girard, Ulysse Gosset et un mystérieux « directeur d’un journal ». Ceux qui ont accepté de répondre à nos questions démentent.

Régis Le Sommier - Youtube - Copie d'écran
Régis Le Sommier - Youtube - Copie d'écran

Dans ces nouvelles conversations auxquelles nous avons eu accès, Jean-Pierre Duthion évoque des milliers d’euros payés à Régis Le Sommier. A une époque où celui-ci travaillait pour Paris Match. Il est désormais le fondateur d’un journal classé à l’extrême-droite : Omerta. Déjà contacté lors de notre précédent article, Régis Le Sommier a démenti catégoriquement les déclarations du lobbyiste qui lui, ne manque pas de dire qu’il « déteste » ce journaliste.

Léa Salamé - France TV - Copie d'écran
Léa Salamé - France TV - Copie d'écran

Tout comme il dit « détester » Léa Salamé. Selon lui, Léa Salamé et son compagnon Raphaël Glucksmann (qu’il appelle Patrick) ont bénéficié d’un séjour au Qatar tous frais payés. Contactée, Léa Salamé dément : « jamais je n’ai mis les pieds au Qatar, pas plus que mon compagnon. Je ne connais pas ce monsieur et il...

Un sombre avenir

lundi 13 novembre 2023 à 11:53

La « lepénisation des esprit » est achevée

L’expression de Robert Badinter utilisée lors du vote de la loi Debré sur l’immigration en 1997 n’a jamais été autant d’actualité. Mêlée à un complotisme rampant, une inversion du sens et à un niveau de désinformation inédit, nous sommes à la veille d’une catastrophe.

Interview accordée par Emmanuel Macron à Valeurs Actuelles - Copie d'écran

Il faut une force d’esprit en béton armé ces temps-ci pour résister. Résister à plonger dans les discussions trollesques sans fin. Faut-il ou non défiler avec le Rassemblement national ? La gauche est-elle antisémite ? Est-ce que ne pas soutenir le massacre des civils dans la bande de Gaza, c’est être antisémite ? Est-il normal, comme le fait le Sénat, de priver les populations d’allocations familiales (pas avant cinq ans de résidence sur le territoire) ? Et supprimer l’aide médicale d’État (AME), limiter le regroupement familial ? Toutes ces questions n’en sont pas. La réponse, il y a moins de trente ans, aurait été évidente et personne n’aurait pu la poser sans être perçu comme un ultra-conservateur, limite réactionnaire ou facho. C'est-à-dire, faisant partie d'une minorité politique réprouvée. Ce n'est visiblement plus le cas. Il faut une force d’esprit en béton armé pour ne pas vaciller, pour rester fidèle à une vision du monde répondant à une éthique humaniste, pour ne pas se laisser aller à la colère. Car jour après jour, même ceux que l’on pensait les plus posés distillent des messages qui suintent la haine, l’anathème. Tout cela ne s’est pas fait en un jour, mais il faut bien le constater, tout s’accélère. La lepénisation des esprits est achevée. Et avec elle s’est installée une polarisation complète de la population. Tout le monde s’étripe sur tout. Il n’y a plus de gauche et de droite, plus d’extrême-gauche et d’extrême-droite. Il n’y a plus d’idées,...

L’impossible contrôle parlementaire des services de renseignement

vendredi 3 novembre 2023 à 10:42

Députés et sénateurs entretiennent l’illusion

Le rapport d’activité 2022-2023 de la Délégation parlementaire au renseignement (DPR) dirigée par Sacha Houlié voit le renseignement comme le « cœur battant de la riposte démocratique aux ingérences étrangères ». Dès lors, difficile de trouver dans le rapport un oeil critique de l'action des services.

Site de la délégation parlementaire au renseignement (Assemblée Nationale) - Copie d'écran

Le président de la DPR présentait ce jeudi 2 novembre 2023 le rapport annuel 2022-2023. Au cœur des travaux de la délégation : les ingérences étrangères. Comment mieux les prévenir ? Qui sont les acteurs clef ? Sacha Houlié aimerait que les moyens des services, qui seraient le « cœur battant de la riposte démocratique aux ingérences étrangères » soient élargis. Par exemple, il verrait bien les outils de traitement algorithmiques des données utilisés actuellement pour lutter contre le terrorisme, mis à disposition pour contrer les tentatives d’ingérence de la Russie, de la Chine, la Turquie ou de l’Iran. Il faut selon-lui, sensibiliser les élus à ce type de risque et renforcer la protection de la recherche dans le domaine des sciences sociales car il y aurait là des choses très intéressantes, notamment en ce qui concerne les comportements psychologiques et sociaux.

Le discours de Sacha Houlié devant les journalistes laissait transparaître une forme de fascination pour le monde du renseignement. Visiblement, ceux-ci fonctionnent parfaitement et le dialogue avec les parlementaires est quasiment parfait. Cette position était plus claire encore lors du discours d’ouverture d’un colloque organisé en mai dernier ayant pour thème « la politique publique du renseignement est-elle bien contrôlée ? ».

« J’ai pu mesurer les menaces, leur ampleur, l’abîme qu’elles représentent. Mais j’ai aussi constaté la puissance, la maîtrise et l’intelligence que dégagent nos services...

La saga Twitter : naissance, envol et crash de l’oiseau bleu (1/2)

jeudi 2 novembre 2023 à 10:52

Dessous Choc #14

Il y a tout juste un an, Elon Musk provoquait un véritable coup tonnerre en rachetant le réseau social à l’oiseau bleu qu’il choisit de rebaptiser « X ». Occasion de revenir, dans une série de deux volets de Dessous Choc, sur l’histoire de Twitter (1) et la stratégie plutôt détonante du milliardaire australien (2).

Dans ce premier volet, Fabrice Epelboin, enseignant à Sciences Po, spécialiste des réseaux sociaux (et actionnaire de Reflets) évoque au micro d’Antoine Bellier les principales étapes de l’histoire de Twitter. Comme dans beaucoup de start-up qui sont devenues des entreprises à succès, se dessine, un peu comme dans la célèbre série américaine « Dallas », un univers impitoyable fait de coups bas, de jalousies et de trahisons.

Mais Twitter c’est aussi l’histoire d’un réseau qui a su adapter ses usages non sans faire râler certains de ses utilisateurs, qui a tenté de monétiser ses contenus avec plus ou moins de succès sans pour autant dépasser celui de son concurrent Facebook. Contrairement à l’image populaire de ce dernier, Twitter s’est forgé, depuis ses débuts, une réputation plutôt élitiste, devenant le principal outil d’influence des politiques et des journalistes.

Twitter, comme nous l’explique Fabrice Epelboin, n'a cependant pas su affronter les conséquences du Covid. Plusieurs facteurs dont principalement une gestion hasardeuse et des failles de sécurité objectives, ont précipité sa chute et son rachat par Elon Musk.

Twitter est devenu X
Twitter est devenu X

Gouvernement : les ministres accros à Gmail et aux plateformes, des mots de passe dans la nature

mercredi 1 novembre 2023 à 10:57

La souveraineté nationale n'est visiblement pas une priorité au gouvernement...

Quasiment tous utilisent Google ou Meta, pour ne citer que les plus intrusives en matière de données personnelles. Que font les plateformes des données des hommes et femmes politiques en vue ? Sans doute un casse-tête pour les services de renseignement...

Le silence est d'or - National Archives at College Park - Wikimedia Commons - Domaine public

L'incohérence est une constante des hommes et femmes politiques. Ils peuvent énoncer une chose le lundi et le contraire le mardi. Selon comment souffle le vent du populisme le plus crasse. Il faut caresser l'électeur dans le sens du poil, car in fine, c'est grâce à lui que ces hommes et femmes ayant fait de la politique une profession, reçoivent un salaire (très) conséquent.

Ce principe fonctionne pour tous les sujets, y compris la cybersécurité et la fameuse « souveraineté nationale ». Mais on n'en est même plus là.

C'est au niveau de l'OPSEC, la sécurité opérationnelle, celle qui permet d'éviter de servir des informations sur un plateau, que cela pèche. Il n'est même plus question d'éviter que nos infrastructures essentielles dépendent de fabricants asiatiques ou américains. Il n'est plus question de conserver les entreprises essentielles sur le grand marché de l'interception au lieu de les vendre à des sociétés étrangères...

Les ministres du gouvernement français ont quasiment tous une adresse mail chez Gmail (USA - Google), la plateforme la plus intrusive au monde en matière de données personnelles, celle qui a le plus grand pouvoir de corrélation. Et en matière de renseignement, dans le monde numérique, la force nucléaire revient à celui qui peut faire le plus de corrélation. C'est dire si la vie des ministres est décortiquée par les États-Unis...

Au delà de Gmail qui est en soi une hérésie pour des...