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Le gouvernement lance un os à ronger : les retraites chapeaux

jeudi 20 novembre 2014 à 12:24

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Il y a quelques temps, la presse découvrait que les banques françaises avaient quasiment toute un pied dans les paradis fiscaux. Ce qui est écrit en toutes lettres sur leurs sites Web depuis des lustres, dans Wikipedia pour chaque page consacrée à une banque, bref, on découvrait que l’eau mouille. Mieux, avec les LuxLeaks, tout le monde feignait de s’étonner que le Luxembourg soit une énorme machine à laver ou à cacher de l’argent. Etonnant pour qui a lu les oeuvres complètes de Denis Robert… Voici qu’aujourd’hui, la presse, toujours, et les politiques (toujours aussi) découvrent que certains patrons se font verser des retraites complémentaires monumentales après avoir quitté leurs postes. Et de citer un exemple à 800.000 euros. En voilà une nouvelle découverte…

Le Monde qui a des archives et ne rechigne pas à les citer, rappelle que le problème desdites « retraites chapeaux » n’est absolument pas nouveau :

Pierre Moscovici, le précédent ministre des finances, avait préféré en 2013 ne pas légiférer sur ce sujet sensible et s’en remettre à l’autodiscipline que les syndicats patronaux, Afep et Medef, promettaient. De fait, un haut comité du gouvernement d’entreprise a été créé à cette occasion pour surveiller les bonnes pratiques et les moins bonnes. Présidé par Denis Ranque, le président du conseil d’administration d’Airbus, il a publié son premier rapport d’activité en octobre.

Il est utile de citer ce point. Mais il manque une information. Elle nous a été fournie il y a quelques mois par la la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). Les quelque 15,5 millions de retraités français vivaient avec une retraite représentant en moyenne 1.288 euros en 2012. De quoi se plaignent-ils ? Leur retraite avait augmenté de 2,6% sur un an.

Comme à son habitude, le personnel politique répond à une « polémique » en lançant un os à ronger à ceux qui pourraient être choqués par ces chiffres astronomiques. C’est à dire 15,5 millions de retraités vivant avec 1.200 euros en moyenne, soit sur douze mois, une retraite entonnoir (chacun son chapeau) d’environ 14.400 euros. Un peu loin il est vrai des centaines de milliers d’euros… Avec cet os (on va réguler ces retraites chapeaux), le personnel politique espère calmer la polémique. Avec un peu de chance et une nouvelle frasque de Nabilla au fond de sa cellule, cela pourrait fonctionner. Mais dans le fond, ni Emmanuel Macron ni le reste du gouvernement n’ont envie de modifier quoi que ce soit.

Comme le note Le Figaro, cette réforme d’Emmanuel Macron devrait rester dans les limbes ou avoir un effet très mesuré… On en reparlera dans un an ou deux, si vous le voulez bien :

Le Sénat a voté la semaine dernière une augmentation de la taxe sur les retraites-chapeau. Une mesure qui va dans ce sens et qui, pourtant, a été rejetée par le gouvernement par la voix du secrétaire d’État au Budget, Christian Eckert. «La priorité c’est de renvoyer à la responsabilité personnelle», estime Emmanuel Macron, jugeant qu’«aucune loi ne remplacera l’éthique des dirigeants»

En d’autres termes, le Sénat, constatant que les patrons se pressaient à un pas de sénateur pour s’autoréguler avait imaginé, grand fou qu’il est, qu’en taxant plus fortement les retraites chapeaux, les patrons seraient peut-être naturellement moins gourmands de ces petits plus façon Bahlsen.

Deux, ou trois dimensions ?

Une raie parfaitement plate qui vivrait dans un monde en deux dimensions ne peut concevoir une troisième dimension. De la même façon, un retraité qui vit avec 1200 euros par mois a du mal à entrevoir à quoi ressemble le monde d’Emmanuel Macron et de ses collègues du gouvernement. Ou encore celui dans lequel évolue Pierre Gattaz, le patron des patrons.

gattazPour Pierre Gattaz, inutile de légiférer sur quoi que ce soit touchant à l’encadrement des dirigeants d’entreprises, il lui semble qu’ils peuvent très bien s’autoréguler. En revanche, les méchants chômeurs tricheurs…

Quant à Emmanuel Macron qui va sans doute multiplier dans les jours à venir les déclarations sur les retraites chapeaux et les salaires indécents de certains dirigeants d’entreprises… Il n’a empoché que 2 millions d’euros bruts pour un an et quatre mois passés dans une banque. Soit, selon les calculs de l’Express, à peu près 1 million d’euros, une fois les charges sociales retirées.

L’inverse est vrai pour l’homme vivant dans trois dimensions. Il ne peut pas concevoir dans quel monde vit la raie parfaitement plate. En outre, si la raie peut avoir un éventuel intérêt à essayer d’imaginer les trois dimensions et à vouloir rejoindre le monde en trois dimensions, ceux qui vivent dans trois dimensions n’ont aucune envie de se priver de leur univers.  Emmanuel Macron ou Pierre Gattaz ont du mal à concevoir ou imaginer ce qu’est la vie d’une personne qui plafonne à 1200 euros par mois. Et ils ont une certitude : ils ne veulent absolument pas expérimenter cela.

De cette incompréhension mutuelle naîtront, au choix un statu quo ante, ou une étincelle.

Video : Eben Moglen au Big Brother Symposium de Lisbonne

mercredi 19 novembre 2014 à 15:59

Capture d’écran 2014-11-19 à 14.57.47Voici une vidéo de l »intervention (presque) complète d’Eben Moglen au Symposium international Fiction et Réalité: au-delà de Big Brother, où ont notamment été largement abordées la question des interceptions électroniques massives, à l’occasion du Festival du Film de Lisbonne / Estoril.

Eben Moglen nous offre un regard juridique et d’académicien américain sur la surveillance électronique.

Par avance veuillez nous excuser pour la qualité pas top. Vous pouvez aussi télécharger la vidéo au format avi (315Mo) ou au format MP4 (305Mo)

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vignette-crownfundNote : cet article a été financé grâce aux dons des lecteurs de Reflets

#LEFFEST : A quoi sert la surveillance globale ?

mardi 18 novembre 2014 à 23:17

garzonConstater, révélations d’Edward Snowden à l’appui, que la planète entière a été mise sur écoute est une chose. Comprendre cette surveillance, l’analyser et théoriser les moyens de sortir de ce nouveau paradigme en est une autre. Le  symposium sur la surveillance organisé au cours du Lisbon & Estoril Film Festival a réussi à réunir en chair et en os ou via Internet une étonnante brochette de penseurs qui ont clairement avancé sur ces terrains.

Noam Chomsky a ouvert le bal en replaçant la surveillance dans une perspective historique. Remontant une bonne centaine d’année en arrière, il a rappelé que les Etats-Unis avaient théorisé les méthodes de collecte d’informations sur les populations lorsqu’ils avaient envahi les Philippines. Les moyens de l’époque étant moins sophistiqués et massifs, il s’agissait de savoir ce qui se trouvait dans les têtes des « leaders » dans la population. Ceux qui pouvaient mener à une remise en question du nouvel ordre établi. Ces techniques furent immédiatement réimportées aux Etats-Unis. Rien de neuf sous le soleil aujourd’hui, précise Noam Chomsky. Les Etats-Unis avaient par exemple déjà truffé de micros les bureaux des délégations étrangères lors de la création de l’ONU en 1947… Il était lui-même sur une liste de personnes considérées comme dangereuses pour le pouvoir sous Nixon…

Vote et tais-toi

Mais Noam Chomsky analyse également le contexte sociétal dans lequel s’inscrit cette surveillance. Pourquoi elle est mise en place. Selon lui, la tranche de la population au pouvoir estime être la seule suffisamment éclairée pour être apte à prendre des décisions. Le peuple, pour sa part doit resté cantonné à un rôle de spectateur. Il est bien entendu appelé à voter régulièrement pour élire des « responsables » mais… qu’ils soient d’un bord ou d’un autre, ces « responsables » sont tous issus de la même tranche de la population… Celle de ceux qui se pensent aptes à prendre des décisions.

Sur la surveillance en elle-même, Chomsky souligne que lorsque que des documents sur ce sujet -jusque-là- secrets, sont dévoilés, on se rend généralement compte qu’il ne s’agit pas de lutter contre les dangers communément énoncés, mais d’éviter que les populations se retournent contre les pouvoirs en place.

L’impact de cette surveillance massive est évidemment une autocensure des peuples, une plus grande difficulté à résister aux abus des pouvoirs en place.

Sur les moyens de résistance à cette intrusion dans la vie privée qui se présentent aux populations surveillées, Chomsky souligne que les révélations d’Edward Snowden, comme celles de Wikileaks ne produiront que les effets que nous voudrons bien déclencher. « C’est entre nos mains« , précise-t-il.

Tous ont évoqué pendant ces trois jours de réflexion la nécessaire déconstruction d’une réalité altérée et présentée comme une vérité inattaquable, comme un dogme par les pouvoirs en place. Il faut redéfinir la réalité avec les mots qui lui corresponde, sortir de la fabrication par les pouvoirs en place d’un monde qui n’existe pas. Il est même parfois tout à fait inverse à ce qui est présenté au public.

A titre d’exemple, Baltasar Garzon évoque les supposés crimes de Julian Assange qui lui valent d’être réfugié et enfermé dans l’ambassade d’équateur en Grande Bretagne depuis plus de deux ans sans être inculpé de quoi que ce soit, sans perspective de procès : avoir rendu publiques des informations avérées sur certains actes des Etats-Unis. Or, curieusement, précise-t-il, aucun de ces actes dont une bonne partie sont délictueux, des actes de corruption, d’assassinat, de menaces, n’ont donné lieu à des poursuites, ni aux Etats-Unis, ni dans aucun autre pays. En d’autres termes on présente le messager comme un criminel alors que tous les crimes évoqués par le messager sont « oubliés », le Justice ne s’en saisissant pas.

On fait quoi ?

Que faire pour agir, aura sans doute la question la plus récurrente dans le public lors de ces trois journées.

Certains brandissant leur incapacité technique comme un frein supposé à toute mise en place de mesures de protection contre les outils de surveillance globale implantés par les gouvernements.

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Ce à quoi Jacob Appelbaum apporte une réponse intéressante : la plupart d’entre nous, sommes de véritables illettrés en matière de biologie. Nous ne savons rien des rétro-virus, de leur mode de fonctionnement. En revanche, nous savons comment nous protéger pour les éviter. Il en va de même dans le domaine de la surveillance massive. Inutile de comprendre les aspects techniques complexes pour s’en protéger.

Internet, précise le hacker, permet à n’importe qui, quelle que soit sa condition de s’élever : plus de frontières, un accès total au savoir. C’est un complément fantastique du système éducatif. Celui-ci pouvant justement aider, être une passerelle, en développant la curiosité des enfants, en leur donnant accès à un Internet sans censure et surveillance.

La (mauvaise) raison d’Etat

La surveillance globale, comme la torture, également utilisée pour « lutter contre le terrorisme » sont toujours choisies en première intention par les Etats, rappelle par ailleurs Baltasar Garzon, qui a longtemps été au coeur de l’appareil d’Etat. Ce que font Wikileaks ou Edward Snowden, c’est rendre visible cette « mauvaise raison d’Etat », plus facile que les voies démocratiques et légales, qui protège non pas les citoyens, mais ceux qui détiennent le pouvoir.

L’ancien juge a évoqué sa propre mise sous surveillance lorsqu’il enquêtait sur l’État en Espagne : il recevait à son domicile les enregistrements de ses conversations.

Son implication dans la défense de Julian Assange a quant à elle eu un effet immédiat : José Miguel Insulza, alors responsable de la mission d’appui au processus de paix de l’Organisation des Etats Américains (OEA) lui a demandé d’abandonner son rôle dans le processus en Colombie, à la demande de Washington.

Son arrivée à Seattle a également été mouvementée, comme les passages à la douane de Jacob Appelbaum ou de Laura Poitras (lorsqu’ils résidaient encore aux Etats-Unis). Il a été retenu deux heures par deux agents qui détenaient un épais dossier sur son compte.

S’opposent donc des Etats devenus tout puissants et des populations finalement asservies après avoir été dépouillés de leurs Droits.

 

vignette-crownfundNote : cet article a été financé grâce aux dons des lecteurs de Reflets

Histoire politique : tout dépend du point de vue (Fin)

lundi 17 novembre 2014 à 18:55

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— « Invocation priorité 1, Shiva »

L’espace autour de lui commençait à se pixeliser, il fallait qu’il aille vite. Une voix masculine emplit l’espace, douce, au timbre neutre.

— « Gardien Shiva, je vous écoute »

L’orateur déglutit et lança dans un souffle :

— « Rapport terrestre 32, estimation de la population globale »

— « 3 milliards 250 millions d’être humains répertoriés. »

— « Etat de l’énergie, bilan climatique, technologique »

— « Courant électrique local à 90% par énergies solaires, hydrauliques et éoliennes, climat : refroidissement global par variation cycle solaire en cours de réduction, technologie identique rapport 31. Réseaux informatiques locaux, transports inter-continentaux 0%, pollution à 0,3%… »

— « STOP ! »

La voix se coupa instantanément.

— « Mode H. Shiva, Que pouvez-vous me dire sur l’état des vaisseaux ? »

— « Ils ne sont pas opérationnels, l’énergie est problématique pour envisager un retour sur Terre, les coques sont toujours endommagées, nous avons des problèmes de minerai. Il faut toujours compter sur une découverte de minerai. »

— « Et l’état de nos corps ? »

— « Votre corps est sain à 98%, comme les 220 000 autres corps conservés. La cryogénisation est effective mais consomme toujours trop d’énergie. Nous limitons les accès au réseau des individus pour optimiser la cryogénisation. Nous n’avons toujours pas de solution effective à plus de 90% pour envisager le download vers vos corps. Nous travaillons à cette tâche. »

LOW ENERGY – LOW ENERGY – LOW ENERGY

-« Pouvez-vous m’indiquer la date à laquelle je pourrai de nouveau effectuer un accès ? »

- « Oui. Estimation à 27 000 000 de cycles. »

— « Les clones ? Leurs travaux ? »

— « Des difficultés techniques sont rencontrées avec la terraformation, mais leur évolution est correcte à 95% »

La salle devenait totalement chaotique, des morceaux de couleurs se mélangeaient pendant que des parties des murs croisaient celles du sol. L’orateur savait qu’il allait repartir dans les ténèbres. Le vide. Le rien. L’unité de stockage.

Il salua l’IA, tremblant intérieurement dans l’attente imminente du shutdown.

— « Merci agent Shiva. Bon travail, et à bientôt… lors de ma nouvelle séance. »

— « Vous êtes toujours le bienvenu Sergeï Brin. A bientôt, et don’t be evil. »

(Fin)

(Nouvelle écrite durant la semaine du 10 novembre 2014 pour Reflets, par Yovan Menkevick)

Histoire politique : tout dépend du point de vue (3)

dimanche 16 novembre 2014 à 16:58

serres

— « Les écrans ont envahi toute la sphère humaine au XXIème siècle. C’étaient majoritairement ces écrans qui diffusaient de l’information, appelées télévisions, ou permettaient de se connecter à un réseau numérique mondial avec des machines appelées ordinateurs. Dans tous les cas, l’humanité, dès le début de la deuxième décennies du XXIème siècle, dans sa grand majorité ne pouvait plus se passer des écrans. Le grand changement dans la prise de conscience de la dictature vint avec la révélation de la  surveillance globale effectuée par le pays nommé USA. Une chose importante est à comprendre à ce point là. Personne ou presque dans les populations ne fit quoi que ce soit contre les agissements de la dictature mondiale. Il fut révélé que la plupart des Etats pratiquait cette surveillance à l’égard de leurs propres populations. Rien ne se passa. En réalité, les populations étaient en phase de test, sans le savoir. Le but était de vérifier qu’elles continueraient à accepter les agissements des puissances capitalistiques, les entreprises géantes planétaires — aidées des institutions mondiales appelées Fonds monétaire d’investissement, Organisation mondiale du commerce, Banque mondiale.

En l’espace de 15 ans, à partir de la révélation Snowden telle qu’elle fut nommée, les Etats perdirent toute leur puissance effective. Les multinationales détenaient via leurs différentes filiales, structures financières plus de puissance économique que les Etats les plus riches, ruinés par des politiques désastreuses basées sur la limitation de leurs investissements et tenus en laisse par des accords commerciaux multilatéraux. Je ne vais pas insister sur cette partie économique et politique complexe, mais sachez qu’en 2035, alors que le système politique de fédération mondiale, basée sur des traités d’échanges entièrement en faveur des multinationales fut mis en place,  la première IA apparut. Le premier vaisseau spatial habité était lui aussi prêt à partir coloniser Mars.« 

Les lumières de la salle avaient baissé peu à peu d’intensité. L’hologramme s’était modifié, des points rouges avaient remplacé les couleurs des continents, ils s’agrandissaient à la surface du globe tridimensionnel. L’orateur se racla la gorge et reprit son discours.

Sa vue fut encombrée quelques secondes par un message écrit en rouge qui se démultipliait dans l’espace, et que lui seul voyait.

LOW POWER -LOW POWER – LOW POWER.

Il aurait aimé prendre son temps, développer son sujet. Il ne le pourrait pas. Dans un souffle, il lança sa dernière tirade.

— « La logique humaine de cette époque était basée sur très peu de choses. Ce très peu de choses était diffusé sans cesse sur les écrans et obsédait l’humanité. La consommation en était le principal objet : il fallait, pour accomplir sa vie, s’offrir des objets, services, en permanence. L’individu ne comprenait pas qu’il puisse y avoir autre chose d’intéressant qu’augmenter son confort matériel, acquérir de nouveaux appareils, pouvoir posséder plus. L’idée d’enrichissement personnel, de profits, était centrale, comme celle de distraction, de divertissement. C’est pourquoi les pires guerres pouvaient être cautionnées par les populations possédant le plus, même si ce plus diminuait années après années.

La peur de manquer, de confort, de distraction, de consommation menait la majorité. Lorsque l’IA émergea des laboratoires d’une très grande firme, une guerre totale était en germe, causée par les problèmes de famine, de pollution et d’énergie. Les points rouges qui grossissent sont les morts de la guerre totale qui débuta. C’est grâce à l’IA que nous pûmes construire le premier vaisseau de la grande exode. Deux cent cinquante mille humains, choisis pour leurs qualités exceptionnelles partirent au moment même où l’humanité commençait à s’auto-détruire. Vous êtes les enfants de cet exode. Vous ne pouvez recommencer à produire les mêmes erreurs. La Terre, elle, ne peut plus rien. Elle est inhabitable. Je vous remercie de votre attention.« 

La lumière jaillit du plafond, l’hologramme disparut, les deux mille étudiants se levèrent, puis sortirent de la salle sans un bruit, lentement, par groupes de trois. Les rideaux de métal se relevèrent, offrant  le spectacle de désolation du sol martien, plus rouge que jamais. La terraformation n’était pas encore accomplie dans cette partie de la planète. L’orateur le savait. Il attendit que tous les étudiants soient sortis, puis il se dirigea vers l’arrière du pupitre. Il traversa le mur et pénétra dans une salle circulaire de métal meublée de 13 fauteuils en matière synthétique.

LOW POWER -LOW POWER – LOW POWER

L’orateur ferma les yeux. Il ne lui restait que quelques minutes.