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Le pape : 16, les chevaux : 10, la Syrie : 0

mardi 12 février 2013 à 10:24

amen

Vides coco -ad turbam omnes coco dicitur, non quod sinistrae sumus sed habitus)  Ah, oui, non, ce n’est pas une bulle du pape… Reprenons en français : tu vois, coco -dans la presse, on s’appelle tous coco, non pas parce que l’on est de gauche, mais par habitude, il y a des lois. Des règles. Et pour les changer, c’est pire que pour trouver quelqu’un qui nous ponde une nouvelle constitution. Quant à la démocratie qui pourrait imposer un changement de règles… Et bien non.

Tout ça pour te dire coco, que dans la presse, il y a deux choses fondamentales qui président à la fabrication du journal. Des choses qui planent tels des vautours noirs au dessus de chaque conférence de rédaction (l’apéro, chez nous) : la hiérarchie de l’information et la loi de proximité. La première découle de la seconde. Explications…

Cher lecteur, tu ne le sait peut-être pas, mais lorsque tu lis un journal, ton oeil est avant tout attiré par la partie gauche de la page (non pas parce que tu es de gauche, mais parce que c’est comme ça). Du coup, une grosse info sera placée en haut, à gauche.

Dans l’esprit des journalistes qui ont inventé la loi de proximité, ami lecteur, tu es bien plus intéressé par un adultère s’étant déroulé hier dans ta rue et ayant fini tragiquement (l’amant est parti en courant, tout nu, dans la rue, poursuivi par le boucher, monsieur Gérard qui était armé d’un couteau tranchant, lui-même poursuivi par sa femme qui hurlait « fais pas ça Gérard, fais pas ça, laisse-le, si je reviens, on oublie tout!« ) que par un tremblement de terre au Bhoutan. Du coup, en haut à gauche, tu auras une photo de Gérard avec son couteau, poursuivi par sa femme à moitié dévêtue. Et en bas à droite, sur trois ligne, on t’annoncera en fin de journal, qu’un tremblement de terre au Bhoutan a fait 7.000 morts.

Le placement de l’info et le volume de signes (on compte en signes, même si l’on n’est pas muets) sera proportionnel à la valeur supposée que tu vas donner à une information. On présuppose donc que le tremblement de terre t’intéresse moins que le boucher Gérard, puisqu’il habite dans ta rue et qu’en plus, ce salaud de Gérard fourgue de la viande de cheval en lieu et place de la côte de boeuf tant attendue. Du coup, 4.500 signes pour Gérard, et 300 signes pour le Bhoutan.

Voilà pourquoi, depuis quelques jours, lorsque tu écoutes la radio, que tu regardes la télévision ou que tu ouvres un journal, on ne te parle que du mariage pour tous, puis de la viande de cheval pour tous et enfin, de la démission du pape Benoît qui est parti boire des 16 au Bar des Amis. Parce que ça coco, c’est proche de toi. Beaucoup plus que la tragédie syrienne, que le drame grec ou que la décision d’Obama de légaliser l’assassinat d’Américains par la CIA.

Allez, ce n’est pas tout, il est temps d’entonner le chant habituel (ça se perd, mais les vieux n’ont pas oublié) :

A la santé du confrère…

Hymne typographique qui s’entonne le verre à la main

Refrain :

A la !… A la !… A la !…

A la santé du confrère,

qui nous régal’ aujourd’hui.

Ce n’est pas de l’eau de rivière

Encor’ moins de celle du puits.

A la !… A la !… A la !…

A la santé du confrère.

qui nous régale aujourd’hui.

Pas d’eau !… Pas d’eau !… Pas d’eau !…

A la santé d’Baptisse,

Plus l’on boit, plus l’on pisse,

A la santé d’saint Nicolas,

plus l’on boira, plus l’on pissera.

A la !… A la !… A la !…

A boire !… A boire !… A boire !…

Nous laiss’rez-vous sans boire !…

Non !…

Car les typos n’sont pas si fous,

Pous se quitter sans boire un coup !…

A la !… A la !… A la !…

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Immersion chez tonton Pôle

samedi 9 février 2013 à 14:39

POLE_EMPLOIChez tonton Pôle, c’est la plus grosse entreprise française, celle qui recrute plus de 3 millions de salariés et qui augmente ses effectifs, grâce à la crise. Reprenons ; le concept nous vient de notre ami, Nicolas Sarkozy, qui souhaitait à l’époque rationaliser le service public de l’emploi afin de le rendre plus efficace. Il fusionne un organisme de droit privé – l’ANPE, qui a pour tâche d’aider les chômeurs à trouver un emploi – et un organisme public – l’Unedic, qui s’occupe de verser les indemnités chômage. Objectif: permettre un suivi plus efficace et individualisé des chômeurs.

Cette administration est montrée du doigt régulièrement, ses membres VIP, largement critiqués voir méprisés.

Entre des parents à la retraite qui ne comprennent pas comment on peut faire pour ne pas travailler, bah oui « de mon temps, on cherchait et on trouvait du travail » CQFD. Et les studieux travailleurs, bien intentionnés, qui nous assènent le coup de grâce « tous des feignants qui profitent du système à nos frais ».

Sachez qu’avant de devenir membre VIP chez Tonton Pôle et prétendre à une indemnisation, moi aussi je travaillais… Avant d’être gentiment remerciée.

Alors bien sûr, comme dans toute entreprise on a quelques feignants qui savent se planquer dans les coins, et qui nous sirotent le café comme s’ils étaient à la maison et le tout au frais du comité. Mais tout ne se passe pas comme ça pour tout le monde.

Dans le lot vous avez quand même d’honnêtes travailleurs qui ne demandent qu’à reprendre le chemin d’une entreprise moins prestigieuse. Parce que mine de rien, ça ne nous amuse pas de répondre qu’on est dans la recherche, que l’on fait de la figuration, ou encore, que nous sommes intermittents. Trainer en pantoufles lapin et jogg marcel toute la journée, ça nous plait souvent moyen.

Sauf que voilà, il faut commencer par s’inscrire au Pôle Emploi, parce que mine de rien, personne ne paiera nos factures si on ne touche rien. Bah oui, plus de travail, c’est plus de salaire. Alors bon, déjà on est aigris de savoir que notre gentil patron il a beau bien nous aimer, en ce moment c’est la crise, « comprenez moi, je ne peux pas faire autrement. Vous comprenez une entreprise c’est comme une montgolfière … » (on connait tous la fin).
Donc, direction Pôle Emploi, ou plutôt le téléphone, aujourd’hui ils sont over-surbookés, on ne rencontre pas un agent sans se faire enregistrer au téléphone et sans présenter un vrai papier avec une date de rendez-vous et tout et tout.

Quinze jours plus tard, vous avez enfin votre papier en main, et là, surprise… heureusement que le facteur vient de vous le donner, parce que c’est demain matin. 10h. Pas trop tôt, ils ouvrent pas avant 9h ! et oui, les 35h c’est aussi pour nos tendres amis du Pôle Emploi.

Premier rendez-vous, vous êtes sapés comme un sou neuf. Vos papiers bien classés pour bien montrer qu’on est motivé et prêt à l’emploi.

Ne vous inquiétez pas

La surprise elle vient après, ce jour là, vous serez heureux de savoir qu’après avoir effectué les 21 jour de carence obligatoire, pendant lesquels vous n’êtes pas payés, vous apprenez aussi, qu’à ça, vont s’ajouter les congés payés que votre patron vous à payés.

Oui ceux-là même que vous vouliez poser pour partir à Boca et qu’il vous à refusés. Du coup le petit voyage à Boca, il se fera à la maison parce qu’il va falloir vivre avec ça. Première déconfiture, le teint deviens gris, on commence à faire mentalement ses comptes, et on se dit qu’on aurait peut être du négocier plus avant de partir. La prime de licenciement aussi, il faut la déclarer ? Zut, finalement, je ne vais même pas me faire un peu de gras.

Ah oui, on commence à avoir les yeux qui piquent.

L’agent bien volontaire, nous rassure : « avec votre CV, ne vous inquiétez pas, vous retrouverez sans trop de difficulté. Au fait c’est quoi pilote de chantier ? Vous conduisez des engins si je comprends bien … »

On sent bien que l’entretien va devenir encore plus pénible. Un agent spécialisé bâtiment qui ne sais déjà pas ce qu’est un pilote de chantier, ça part mal. Oui maintenant, pour plus de fluidité, le Pôle Emploi vous oriente vers des agents spécialisés dans votre domaine. Rien que ça. On se sent bien là. Finalement, les syndicats à l’époque avaient raison de faire grève et de dénoncer un manque de formation des agents spécialisés, mais bon, ils ont reçu huit jours de formation chacun. Quand même c’est pas rien !

Bien sûr, notre agent note l’ensemble de la discussion tel un criquet de la maison poulagua, il fait sa déposition en caractère d’imprimerie : « MLLE MACHIN A BIEN 2T2 INFORMEE DE SES DROITS ? ELLE PRESENTE BIEN ? SON CV EST LISIBLE ET A JOUR. ELLE COMPRENDS QU AU VU DE SON NIVEAU D ETUDE ELLE EFFECTUERA SES RECHERCHES PAR LE BIAIS DE SES PROPRES CONTACTS ET SE SOUOMETTRA REGULIEREMENT A DES ENTRETIENTS MENSUELS »

Les accents on les oublie, les fautes aussi. Et on comprend, qu’au delà du Bac, on ne comptera pas sur eux pour nous aider à trouver des entreprises qui seraient potentiellement intéressées par notre CV. D’ailleurs ça les arrange bien, parce que pilote de chantier chez eux, ça n’existe pas, ni coordonnateur.

Conducteur de crèche

Après ce premier entretient, vous attendez patiemment, d’être de nouveau convoqués, le mois suivant. Surprise, ce n’est pas le même agent, comme on nous l’avait promis. C’est le même cirque, et puis à la fin de l’entretien on vous signifie que vos recherches avancent bien, même si vous n’avez pas encore eu d’entretien, on ne vous re-convoquera pas.

En revanche, on à un petit stage à pas piqué des hannetons, on vous y a inscrit. Aller hop, stage petite enfance. Ça vous servira dans votre métier. Clin d’œil de l’agent (il me fait du rentre dedans, ou il est juste en train de me faire comprendre qu’il me fait une fleur ?). Tout ceci est très sérieux, si vous ne vous y présentez pas, vous serez radié. Oui m’sieur-dame, ça ne plaisante plus. « Comment ça, vous travaillez pas dans une crèche ? En même temps, si vous n’y mettez pas du votre … »

Tout ceci commence à donner mal au crâne, on se demande comment on va faire pour tenir la fin du mois. On fait appel à la CAF. L’autre nom magique des aides. Là, après avoir bien tout rempli comme il faut, on comprend que nous gagnons de trop. Normal, ils se basent sur les déclarations d’il y a deux ans, et y a deux ans, je me faisait le double de salaire. Snif… R.I.P mon super appartement.

Les impôts aussi, ils sont en train de nous tuer. Ils s’en fichent bien que vous soyez chômeur. Pourquoi ne nous prélèvent-ils pas mensuellement sur le calcul salarial du mois dernier et pas de l’an passé ? Re-snif…

Bon et puis c’est pas tout ça, mais les droits au chômage ça va un temps (vingt-quatre mois normalement). Après c’est RSA. Pour le calcul, j’espère que vous êtes armés de courage, parce même en réfléchissant bien, ça ne tombe jamais juste.

Alors, bon… on travaille comme on peut. Un peu de mi-temps par ci, un peu de mi-temps par là. Oui vous devenez vendeuse de prêt à porter, et ce n’est pas votre métier, mais ce n’est pas grave, il faut repousser la date d’échéance de vos droits, le plus possible. Un jour travaillé = un jour de plus de droits. On se rend bien vite compte qu’à ce train là, on ne vas pas résister très longtemps.

Je me demande encore, ce que l’on entend par profiter du système ? Pôle Emploi est une administration, qui vous accompagne dans vos recherches d’emplois. Sauf que ces derniers temps, c’est la catastrophe, comme on vous l’a dit, ils sont hyper over-surbookés. Du coup, la convocation mensuelle pour faire le point et vous aider, elle n’existe plus, parce que ça non plus, ils n’ont plus le temps.

On poursuit notre recherche solitaire d’emploi. On passe des entretiens. De temps en temps on reçoit un courrier du Pôle Emploi, pour nous signaler que nous n’allons plus sur leur site rechercher du travail et que par conséquent nous serons radiés, si on ne se bouge pas.

Alors on leur fait plaisir, on y retourne, et on ne trouve rien.

Finalement, l’ANPE, n’existe plus. Il ne reste de cette alliance que le Pôle Emploi qui n’occupe que le rôle de l’UNEDIC.

Nous espérons tous que Monsieur Sarkozy est content de son idée de fusion, parce que nous, demandeurs d’emploi, nous le sommes beaucoup moins.

L’aide à la recherche d’emploi n’existe plus, l’accompagnement personnalisé, n’a jamais fonctionné, le taux de chômage continue de progresser, les agents du Pôle Emploi sont en sous effectifs, et tous complètement dépassés.

Alors heureux ?

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Allo ?! Bercy ? ah non… #Spavou ?!

vendredi 8 février 2013 à 16:47

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Nous vous racontons depuis quelques jours l’histoire d’un mec d’une nébuleuse de sociétés franco-luxembourgeoise et néo-franco-luxembouro-arabe dont la particularité est d’être l’un des leaders mondiaux de la surveillance de masse. Elle est tellement leader d’un truc ultra massif qu’elle a même pris le contrôle, via Crescendo Industries, de notre géant à nous de l’informatique ouverte mais pas trop, j’ai nommé Bull, les architects of an open world.

Certes, ce n’est pas la première fois qu’un petit acteur en croque un gros. Mais là nous avons encore une ou deux particularités assez singulières. La première c’est que Crescendo est elle même détenue par le directoire, ou l’ex-directoire d’Amesys, comme l’ensemble des structures qui y ont des participations. Pourquoi ex ? C’est là toute la question, mais plus on épluche certains documents financiers, plus on est en train de se demander s’il n’y a pas là une liquidation déguisée pour voir pousser un clone à Dubai des activités qui embarrassent tant Amesys en France. Un clone … Advanced Middle East Systems.

Le grand ménage a débuté peu après nos révélations, Eagle a mauvaise presse, vu qu’il a un peu servi a traquer, arrêter et torturer des opposants politiques. Opposants que la France s’est empressée d’aller « libérer » du despote Kadhafi en lui bombardant un peu de droits de l’homme partout dans sa tronche. Mais nos militaires n’ont malheureusement pas pu tout nettoyer… il restait la prison de Monsieur Abdallah qu’une journaliste du Wall Street Journal a malencontreusement visitée, finissant par y découvrir toutes les preuves de l’implication d’Amesys dans la mise en place des grandes oreilles libyennes. Et chez Amesys, le grand ménage, ça a commencé par le site web où toutes les brochures ont disparues, puis il y a eu le grand nettoyage de Facebook. Puis vint ensuite la grande valse du personnel, mutations, départ de dirigeants pour créer d’autres structures, en vue bien évidemment d’une fausse liquidation d’Eagle… c’est là que ça devient intéressant.

Comme tout ceci est un peu compliqué, voici un petit schéma pour tenter de nous y retrouver :

amesysnebula

Il fallait larguer Eagle, s’en débarrasser, mais pas trop quand même. Puis on ne peut pas lâcher un tel bébé, il est encombrant. Il fallait que le repreneur puisse assurer une maintenance technique des contrats en cours, les autorités marocaines auront elles aussi surement besoin d’une assistance technique. Un Eagle, ça ne se vend pas comme une paire de chaussures, il faut donc des ingénieurs compétents pour le déployer et le maintenir, bref on le met pas dans n’importe quelles mains. La cession d’Eagle s’est accompagnée d’un rebranding. Eagle n’est plus, appelez le Cerebro®, du nom du XMen.

xmen-xavierAdvanced Middle East Systems can hear you

Le cynisme d’Amesys n’aura probablement pas échappé à Bercy, ce quoi qu’en dise monsieur Ridouan qui se lavait les mains il y a peu de ce dossier qui selon lui concerne le ministère de la Défense. L’auto-cession d’Eagle de Cerebro d’Amesys à Advanced Middle East Systems, il faut bien comprendre que c’est un bout de Bull (dont l’Etat est actionnaire), qui est revendu à une sombre structure aux Emirats Arabes Unis, dont la « petite particularité » est d’être une arme électronique d’écoute massive… genre le truc un poil stratégique. Donc il est bien gentil l’ami Ridouan quand il passe la patate chaude à la grande muette en nous qualifiant de trolleurs, mais il va bien falloir que Bercy nous explique comment il a bien pu entériner ce tour de passe-passe odieux.

Les #spanou® les #onsavépa®, ça va bien deux minutes, non seulement Bercy est parfaitement au courant de cette « cession », mais en plus de ça il a certainement donné son avis sur la question, le dossier est bien trop sensible pour ne pas avoir fait l’objet d’un arbitrage ministériel.

 

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Le sénateur Masson est dur de la feuille

vendredi 8 février 2013 à 15:50

70042-al-bundy-meilleur-acteur-du-mondeVous souvenez vous du sénateur Masson ? Oui, celui qui s’indignait à propos du pseudo anonymat sur Internet… le pseudonymat. Et bien voilà qu’il nous fait une rechute ! Il faut dire que le sénateur Masson est un véritable ovni du numérique. Jean-Louis Masson en connait un rayon sur l’anonymat, il a d’ailleurs été lui même condamné à un an d’inégibilité pour une sombre histoire de tracts diffamatoires anonymes. Une condamnation qui fait d’ailleurs assez tâche quand on sait que pour entrer dans la fonction publique, il faut un casier vierge. Si votre casier est trop remplis, tentez plutôt de faire de la politique, être prof ou policier, c’est rapé, mais sénateur, ça, vous pouvez, ministre aussi d’ailleurs.

L’anonymat, c’est son dada à Jean-Louis Masson, d’ailleurs ça fait 3 ans qu’il nous tanne avec des mots qu’il ne comprend pas. C’est donc très sérieusement que le sénateur de la Moselle interpelle Fleur Pellerin pour nous radoter ses inepties, ça ressemble à ceci :

Question écrite n° 04453 de M. Jean Louis Masson (Moselle – NI) publiée dans le JO Sénat du 07/02/2013 – page 400

M. Jean Louis Masson demande à Mme la ministre déléguée auprès du ministre du redressement productif, chargée des petites et moyennes entreprises, de l’innovation et de l’économie numérique, si une personne ouvrant et animant un blog est tenue, comment en matière de presse écrite pour le directeur de la publication, d’indiquer son identité et si le refus d’y satisfaire est sanctionné.

Jean-Louis tu deviens un peu lourd là. Non, un blogueur n’est pas tenu d’afficher son nom et son numéro de téléphone sur son blog, et non il n’y a pas de sanction prévue ailleurs que dans tes stupides fantasmes attendu qu’il ne s’agit pas d’une infraction et encore moins d’un délit. Un blogueur doit fournir son identité à son hébergeur et à son registar, pas à toute la planète. Ça ne te plait pas mais c’est comme ça et c’est pas uniquement pour t’embêter, il y a de très bonnes raisons à cela.

Il va donc falloir, une fois de plus expliquer à monsieur le sénateur que sa question n’a ni queue ni tête, attendu qu’il confond allègrement anonymat et pseudonymat et qu’il n’a visiblement toujours pas lu la loi de Juin 2004 sur la confiance dans l’économie numérique. Car n’est pas anonyme qui veut. L’anonymat ça passe par une protection intégrale de son contexte, dissimuler son identité sur Internet n’est pas à la portée de n’importe qui… du moins, vu la marmelade de cette question, on s’imagine bien que l’anonymat sur Internet n’est certainement pas à la portée de monsieur Masson.

Prenons un cas de la vie réelle : un blogueur utilise un pseudonyme, appelons le Bluetouff, ce blogueur a déposé un nom de domaine pour que son blog soit accessible autrement que par une URL Tor. La base whois contient normalement l’identité du déposant, ou ces données sont masquées mais peuvent aisément être obtenues sur simple requête au registar (la société qui a vendu le nom de domaine, une donnée accessible dans le whois). Le nom de domaine a été acheté via un paiement par carte bancaire, notre registar a donc normalement une bonne piste pour pouvoir identifier ce couard de blogueur qui se cache derrière le pseudo de Bluetouff. Mais ce n’est pas tout. Ce blogueur loue un serveur dédié, son hébergeur est donc lui aussi en mesure de l’identifier. Mieux encore, ce même hébergeur est en mesure de fournir les adresses IP qui accèdent à l’administration du blog pour le mettre à jour. Et comme on suppose que notre mystérieux Bluetouff paye un abonnement à Internet, il est particulièrement aisé de demander à son fournisseurs d’accès confirmation de son identité.

Certes, une personne un peu aguerrie saura protéger correctement son identité, mais l’anonymat sur Internet est très relatif. Très rares sont les blogueurs que l’on arrive pas à identifier. Si un délit est constitué, la loi, en l’occurrence la LCEN (Loi pour la confiance dans l’économie numérique) dispose déjà de tout un arsenal parfaitement suffisant à l’identification d’un blogueur, tenu de communiquer son identité à son hébergeur. Un blogueur souhaitant être anonyme devra donc se trouver un hébergeur off-shore et c’est pas le genre de blogueur que la proposition du sénateur Masson va effrayer, il n’ira certainement pas mettre une copie de sa pièce d’identité sur son blog.

En outre le pseudonymat sur Internet est un pilier de l’exercice d’une liberté fondamentale, la liberté d’expression et de communication.Pas de pseudonymat = autocensure dans certains cas. Maître Eolas l’avait d’ailleurs très bien expliqué que les délires de Jean-Louis Masson pourraient signifier la fin de son blog, sa profession ne l’autorisant pas à bloguer sous son propre nom. Mais Maître Eolas explique surtout que si un délit est constaté en ligne et que ce dernier relève du pénal (injure, diffamation, incitation à la haine raciale etc…), une plainte avec constitution de partie civile auprès du juge d’instruction suffira à déclencher les procédures nécessaires à l’identification du blogueur, et plus si affinités.

Ben oui Jean-Louis, elle est vraiment conne ta question, on te l’avait déjà dit. Allez Jean-Louis, faut arrêter maintenant, il y a des gens qui travaillent ici.

Ce billet a été rédigé par un mystérieux anonyme… FEAR.

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Reflets, ce vilain petit canard

mercredi 6 février 2013 à 15:03

pirate_duckDepuis maintenant plus de deux mois, certaines personnes chez Reflets, en fait surtout moi, se posent des questions identitaires… non je déconne. Nous savons d’où nous venons, nous savons où nous souhaitons aller et nous savons aussi qu’on nous mettra des bâtons dans les roues. Mais Reflets comme tout autre blog, média (qui se respecte) n’a pas d’actionnaire encarté, Reflets n’est pas invité au Fouquet’s et pire… l’un des co-fondateurs de Reflets n’a pas de carte presse. Tous les contributeurs de Reflets ont un métier, certains sont journalistes, d’autres pas du tout. La majorité des contributeurs de Reflets ne sont pas encartés, ce qui suffit à Wikipedia pour nous coller une étiquette d’extrême gauche. Wikipedia ce magnifique média où tu n’as pas le droit de causer de toi, même si t’es quand même le mieux placé, mais sur lequel tu dois laisser passer toutes les conneries qui te concernent.

Bref vous l’aurez compris, il faut garder son calme, rester zen… tout le temps. Vu qu’il manque visiblement certains éléments à « nos amis et confrères » (c’est la formule consacrée il parait, désolé pour le côté faux cul, je ne fais que me plier à une tradition), pour comprendre ce qu’est Reflets, je vais tâcher de vous le ré-expliquer ici… encore une fois.

Est-ce que Reflets est un vrai média ?

Une carte de presse, c’est ce qui fait la difference entre un délit nominatif à l’encontre d’une personne et un délit de presse. Oui je sais je simplifie, mais c’est bien comme ça que ça se passe. Reflets utilise WordPress, un moteur de blog. Un script de blog, des « on sait pas si c’est des journalistes« , tout de suite, la presse appelle ça un blog. Ok, pourquoi pas, je revendique moi même le statut de blogueur sur bluetouff.com, tout comme pas mal de contributeurs de Reflets qui possèdent leur propre blog, ce que nous les encouragerons toujours à faire.

Quoi ? un média qui encourage ses journalistes à tenir leur blog ? Ah ben oui, et c’est là que la communication semble pas super bien passer. Reflets est un média accouché dans un bar, construit sur Internet, dans l’objectif de défendre Internet. Reflets utilise le réseau pour défendre le réseau. Si cette subtilité vous avait échappé, le réseau Internet, c’est VOUS, c’est NOUS. Tenir son propre média, c’est faire exercice de votre propre liberté d’expression, ce que nous défendons corps et âmes.

Un organe de presse, ça peut être une association, un groupement citoyen, un « rien du tout légalement » (une personne physique), ou une entreprise. Reflets n’est probablement pas l’organe de presse le plus doué en optimisation fiscale. C’est pourquoi nous avons décidé, comme des cons, de payer des impôts. De créer une structure légale, ./rebuild.sh, une SAS qui édite le site _de presse_  Reflets.info.

Roh les cons ! Mais tu vas toucher combien de Google ?

Le récent accord d’une certaine presse avec Google, pour tout vous dire, on en est très loin. Si les articles de mon blog apparaissent régulièrement sur Google News, ceux de kitetoa.com aussi, ceux de Reflets n’y apparaissent pas… sauf quand Reflets est cité par de « vrais médias », comme nos blogs quoi … Car oui cher internaute, figures toi que fiscalement maintenant, c’est Google qui décide si ton site est un organe de presse pouvant prétendre à apparaitre dans Google News contre royalties ou si tu es un blog.

Reflets a fait un curieux pari, payer un comptable, des impôts, et ne toucher d’autre financement que celui des dons de ses lecteurs. Pas de subvention publique, pas de subvention déguisée de Google… rien d’autres que la générosité de ses lecteurs. Et bien, oui, c’est un choix. Alors nous comprenons bien que la gymnastique intellectuelle pour nos confrères est un peu complexe, mais voilà, ce sera dit, Reflets est un média, non un blog, édité par une société de presse, ./rebuild.sh, SAS au capital de 3000 euros. Reflets ne va pas pleurnicher sur chacun des articles qui citera systématiquement un média comme le Wall Street Journal ou le Figaro, omettant totalement la paternité des informations diffusées, Reflets n’ira pas non plus pleurnicher quand des infographies lui sont piquées à droite à gauche (nous le faisons nous même souvent avec des lolcats… désolé), sans crédit, sans lien, sans rien …

Reflets est un vrai média, vraiment indépendant, qui ne compte pas ouvrir son capital à une obédience politique ou à Zephyros Invest SA (dont nous allons vite vous recauser), Reflets n’ira pas non plus monétiser avec de la publicité ses plusieurs millions de pages vues qu’il peut aujourd’hui revendiquer. La difference entre de nombreux média et Reflets est en fait toute conne, chez Reflets, le compte de résultat passe loin, très loin après l’information et nos objectifs de défense du réseau.

Et oui, bordel, Reflets est un média.

UPDATE 10/02/13 :

Le site Infoguerre.fr qui nous avait piqué une infographie a changé son image pour afficher un logo d’Amesys sur cette page le cache Google nous permettant bien de voir que l’image a été changée :

Capture d’écran 2013-02-10 à 09.33.36

L’image est maintenant un « amesys.gif »…

L’ami Gaspard Adeler qui assurément nous lit en prenant soin de ne pas nous citer, n’a visiblement pas compris que nos infographies sont libres de droit et ce qu’on lui reproche c’est surtout d’avoir écrit cette connerie :

Capture d’écran 2013-02-10 à 09.27.08

 

Cher Gaspard, c’est Reflets qui est à l’origine, et hop encore plus vieux là, et tout aussi vieux et encore en plus explicite ici, de cette information, suivi d’Owni et plusieurs mois APRES, du Wall Street Journal. Alors certes Reflets, c’est moins prestigieux que le WSJ, je conçois que ça vous fasse mal au cul de nous linker. Mais vous comme vos confères, arrêtez de claironner que c’est le WSJ qui a révélé cette information, il n’a fait que confirmer nos propos, 6 mois après nos premières publications, alors même que nous avions déjà publié la brochure du matos vendu à Kadhafi.

 

 

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