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A la prison de Château-Thierry, mieux tenir compte des troubles psychiatriques

mardi 31 octobre 2023 à 10:14

Reportage au quartier maison centrale où sont orientés les détenus aux pathologies mentales.

Depuis plus de soixante-dix ans, les professionnels du centre pénitentiaire de Château-Thierry, dont le quartier maison centrale est unique en France, ont développé des pratiques plus adaptées. Si ce « modèle » ne doit pas se substituer à l'hôpital psychiatrique, il offre des pistes intéressantes pour l'ensemble du monde pénitentiaire.

Centre pénitentiaire de Château-Thierry, France (Février 2021) - Pascal3012 - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

«Maison d'arrêt de l'arrondissement». L'inscription sur la façade du centre pénitentiaire de Château-Thierry, située sur les hauteurs de cette commune de l'Aisne, à une centaine de kilomètres de Paris, date d'un autre temps tout comme les murs érigés au milieu du XIXe siècle. A l'intérieur, des prisonniers continuent d'y purger leur peine au sein d'un quartier centre détention de quelques places et d'un quartier maison centrale où vivent 66 condamnés en grande majorité à de longues peines, dont neuf à la perpétuité. Ces derniers ont été orientés ici en raison de leurs troubles psychiatriques. Les deux tiers perçoivent l'allocation aux adultes handicapés.

Cette particularité de la maison centrale de Château-Thierry, unique en France, remonte à 1950 et perdure aujourd'hui, institutionnalisée par la circulaire du 21 février 2012 relative à l'orientation en établissement pénitentiaire des personnes détenues. Elle indique que sa mission principale est d’accueillir des condamnés présentant des « troubles du comportement» rendant difficile leur intégration à un régime de détention classique. Parmi les comportements inadaptés cités : «la peur ou refus de sortir de l'isolement de longue durée, le manque d'hygiène grave, l'état de prostration, l'ingestion fréquente de corps étrangers, les passages à l'acte auto ou hétéro agressifs» ...

L'état de santé de ces prisonniers ne doit cependant relever «ni d’une...

Nouveau mensonge : après le Maroc, le Qatar nie toute relation avec Amesys/Nexa

mercredi 25 octobre 2023 à 15:00

Pour la deuxième fois, Reflets est contraint de publier des documents

Lorsque le Maroc avait menacé de poursuivre tous les journalistes locaux qui évoqueraient l’achat par le royaume d’un Eagle d’Amesys, nous avions publié des documents prouvant cette transaction. Le Qatar prend le même chemin.

Nouveau logo de Neaxa/Amesys - © Reflets

Dans la multitude de révélations par Mediapart du business d’Amesys/Nexa, un passage d’un des articles a retenu notre attention : « "Aucune entité liée au Qatar n’a eu de relation" avec le groupe Nexa, nous a répondu le gouvernement de l’émirat. "Ces documents ont été entièrement fabriqués et ces accusations n’ont aucun fondement", affirme le Qatar ». Le Qatar n’est pas le premier État à nier avoir commercé avec cette entreprise. En 2015, le Maroc avait menacé les journalistes et les ONG de poursuites s’ils évoquaient un achat par le royaume d’un Eagle, cette solution permettant d’intercepter toutes les communications circulant via Internet. Pour donner des moyens de défense aux journalistes et aux ONG, nous avions publié un certain nombre de documents.

En règle générale, nous demandons à nos lecteurs de nous croire sur parole et réservons nos preuves à la Justice. Mais nous avions fait une exception face à la profonde mauvaise foi du Maroc et à ses menaces. Aujourd’hui, c’est le Qatar qui tente de prendre le même chemin.

L’article de Mediapart relate également les dénégations du patron de Gama International, Louthean Nelson :

Notre enquête montre que Nexa a vendu Predator à trois régimes autoritaires, et qu’il l’a proposé à au moins sept autres pays, dont le Qatar.

C’est ce que montre un document saisi en perquisition. Il s’agit de la mouture non signée d’un « accord de courtage » daté du 6 janvier 2020 entre la société française Nexa Technologies et...

L’ANSSI, ou la fable de l’agence nationale de la sécurité des systèmes d’information

jeudi 19 octobre 2023 à 14:52

Des mots de passe des patrons de l’ANSSI en accès libre…

Après le refus catégorique et répété de communiquer avec Reflets, nous avons regardé de plus près qui dirigeait cette agence en charge de la cybersécurité de l’État. Et nous avons eu des surprises.

Site de l'ANSSI - Copie d'écran

La souveraineté nationale en matière cyber est une vieille lune des politiques et autres experts du domaine. La question revient épisodiquement au centre des débats. Or, tout ceci tient de la fable pour qui a le moindre bagage technique en la matière. Car évidemment rien, ou si peu, n’est possible dans ce domaine tant les équipementiers, les fabricants, les éditeurs et tous ceux qui comptent sont américains, asiatiques ou israéliens. Alors que faire, chez nous, en France ? Pas grand-chose en fait. En tout cas ne pas alimenter le mensonge en faisant régulièrement croire à une possible souveraineté nationale numérique. Au moins pourrait-on espérer que les hauts fonctionnaires, les politiques et les membres de l'armée n'utilisent pas les plateformes américaines.

Curieusement les hauts dirigeants de l’ANSSI au coeur de la protection des réseaux essentiels français, n’hésitent pourtant pas à utiliser des adresses mail offertes «gratuitement» par des plateformes américaines dont tout le monde sait depuis les révélations liées aux documents Snowden, qu’elles sont tout sauf protégées contre la très grande curiosité de la National Security Agency.

Règle de base: quand on est un homme ou une femme politique, quand on est un fonctionnaire, un patron d’entreprise, et à fortiori un «Sachant» de l’ANSSI, les adresses mail de Gmail ou Yahoo sont à bannir. Chacun peut imaginer aisément que les services de renseignement étranger s'intéressent en particulier à toutes ces...

La folie derrière les barreaux, l'inhumanité du régime carcéral

mercredi 18 octobre 2023 à 18:41

De nombreux détenus présentant des troubles se suicident alors que les moyens manquent

Ils avaient moins de 30 ans et sont morts dans la plus grande détresse en prison. L'histoire de ces détenu.e.s souffrant de troubles psychiatriques, portée devant les tribunaux, jette la lumière sur un système carcéral inadapté et pathogène.

Prison de Valence dans la Drôme - Celeda - Wikipedia

« À revoir demain matin ». Voilà la conclusion de la dernière fiche d'observations de Paul Germain. Trois heures plus tard, l'homme de 23 ans, incarcéré pour la première fois depuis seulement un mois, était retrouvé pendu avec ses lacets de chaussures dans sa cellule du quartier disciplinaire du centre pénitentiaire de Bordeaux-Gradignan. L'ergothérapeute lui ayant rendu visite ce 28 octobre 2021 écrivait pourtant : « Le patient est nu en cellule car il a mis ses affaires dans les toilettes car la cellule était sale d’après ses dires ». Il « ne note pas d'activité délirante » mais relève que le détenu « n’arrive pas à verbaliser, voire se souvenir que le médecin de l’UCSA [unité sanitaire en milieu pénitentiaire] est passé ce matin ». Dans les quelques mètres carrés où il ne supporte plus d'être enfermé, le prisonnier arrache même un radiateur en fonte. « Les jours précédents, il était énervé, il a inondé sa cellule, déchiré sa housse de matelas et cassé sa radio puis m’a insulté et menacé à plusieurs reprises », témoignera un surveillant. Les troubles psychotiques du jeune adulte qui se traduisaient par des bouffées délirantes aiguës étaient connus de la justice. Il avait signalé une hospitalisation en 2020 et le médecin en charge d'une expertise psychiatrique rendue le 14 octobre 2021 attestait : « l’état actuel de Monsieur Germain ne nous apparait pas compatible avec une mesure de détention ». Pourtant, il sera placé en quartier disciplinaire dix...

Gaza : « c'est la première fois que je ne suis pas sûr de rester vivant »

mardi 17 octobre 2023 à 15:41

L'eau potable n'est pas rétablie et les bombardements se poursuivent

Un habitant de la bande Gaza témoigne d'une guerre inhabituelle dans sa violence et d'une situation humanitaire « terrible » dans ce territoire d'où personne ne peut s'échapper.

Dégâts dans la bande de Gaza après un bombardement israélien en octobre 2023 - Al Araby - Wikipedia - CC BY-SA 3.0

« Netanyahou pense sauver son poste avec cette guerre, mais ce sont des civils qui payent le prix de cette folie », raconte ce Gazaoui. « Il n'y a plus d'eau potable, plus d'électricité. Ce matin, j'ai trouvé quelques bouteilles, la situation est terrible, horrible, catastrophique », poursuit-il.

L'accès à l'eau potable a été coupée le deuxième jour, précise-t-il et n'a pas été rouvert en dépit de ce qui est dit dans les médias.

« Nous imposons un siège complet à Gaza », avait lancé Yoav Gallant, le ministre de la Défense israélien. « Pas d’électricité, pas d’eau, pas de gaz », avait-il précisé après l'incursion et les meurtres perpétrés par les membres du Hamas en Israël le 7 octobre et qui laisse un terrible bilan de 1400 morts, selon les derniers décomptes.

« Le prix que paiera la bande de Gaza sera très lourd et changera la réalité pour des générations » a poursuivi le ministre de la Défense.

« J'ai vécu beaucoup de guerres à Gaza. Cela n'a jamais été comme ça. C'est un génocide collectif. Les bombes utilisées sont bien plus puissantes que les fois précédentes. Lorsqu'une maison est bombardée, toutes les maisons autour sont soufflées. Il y a souvent 2 ou 3 familles par maison. Les victimes sont des femmes, des enfants, ce sont des civils. _», précise ce Gazaoui, joint aujourd'hui par _Reflets. Selon le ministère de la santé de Gaza, le bilan était ce matin de 2837...