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Jacques Attali : « Je rêve d’une société où il n’y aurait pas de retraite »

vendredi 3 avril 2015 à 16:26
Jacques Attali, économiste et écrivain, estime que la réduction du temps de travail est un échec de la société industrielle.

Jacques Attali, économiste et écrivain, estime que la réduction du temps de travail est un échec de la société industrielle.

À une époque de profondes mutations, le rapport au temps de tout un chacun est chamboulé. Nous avons invité des personnalités ou des inconnus de tous horizons à se confier sur ce vaste sujet. Cette semaine, Jacques Attali, économiste et écrivain.

 

C’est un signe qui ne trompe pas : il collectionne les sabliers. Les proches de l’économiste et écrivain Jacques Attali savent avec quelle minutie celui-ci organise son temps, une notion qui le rend philosophe. « Le temps ne passe pas, il n’y a que nous qui passons », affirme-t-il.

 

Pourquoi collectionnez-vous les sabliers ?

 

Le sablier est un objet intéressant : le verre c’est du sable, un sablier n’est que du sable, qui renvoie à la mer… d’où tout vient. La collection elle-même est un rapport au temps, un moyen d’aller contre la mort.

 

Comment s’organise votre quotidien ?

 

Je n’ai pas de quotidien, ni de routine, aucune de mes journées ne ressemble à la suivante ou à la précédente. Je dors peu et j’ai pour habitude de me lever tôt. Si je mène des activités de natures différentes, ma principale obsession est d’avoir du temps libre et de la solitude, de ménager du temps pour l’inattendu, pour lire, écrire ou faire de la musique. Certains dorment peu et ne font rien de leur journée, donc dormir peu n’explique pas tout, c’est l’intensité du temps qui compte.

 

 

 

Comment faites-­vous pour concilier obligations et moments de solitude ?

 

Je ne prends jamais de rendez-­vous moi-­même, sauf le soir pour mes rendez-­vous privés. Je fuis les mondanités, l’écriture est une ascèse, elle suppose beaucoup de solitude. Tous les vendredis soir, mon assistante imprime mon agenda des trois prochains mois et je passe au moins une demi-heure durant le week-end à l’annoter et à faire en sorte d’avoir la moitié de mes journées libérées. Pour cela, j’essaie de regrouper les rendez-vous et j’évalue si quinze minutes suffisent, si bien que j’ai des demi-journées où les rendez-vous d’un quart d’heure s’enchaînent. Cela peut être embarrassant de passer moins de temps avec une personne qu’elle n’en a mis pour venir me voir mais, à mon sens, la loi de Mariotte (NDLR : loi de thermodynamique) s’applique au temps : toute réunion occupe le temps qu’on lui donne, on a toujours le temps nécessaire à la réunion.

 

 
 
 
« Si la matière se transmet et que l’esprit se partage, la seule chose que l’on ne possède pas, c’est le temps »

Avez-vous l’impression que nous vivons à une époque où le temps s’accélère ?

 

Notre perception du temps est proportionnelle au temps vécu, c’est une loi psychologique : plus on avance en âge, plus l’impression d’accélération s’accroît. Mais quand j’écris ou que je médite, le temps ne s’écourte pas. La condition humaine est faite de matière, d’esprit ou de temps. Si la matière se transmet et que l’esprit se partage, la seule chose que l’on ne possède pas, c’est le temps. Depuis toujours l’homme s’attache à avoir du temps, du « bon temps ». Pour vivre plus longtemps, il veut que son temps soit le meilleur possible. C’est la raison pour laquelle j’estime que la réduction du temps de travail est un échec de la société industrielle. Je rêve d’une société où il n’y aurait pas de retraite, où travailler serait naturel… on ne devrait avoir que du travail créatif. Je crois vraiment que tout ce qui se joue aujourd’hui est une lutte pour la libération du temps : l’espérance de vie, la sécurité, la 4G dans les transports, la voiture sans pilote… Bien des choses que l’on ne voit pas sont liées au temps. Le basculement du temps de transport ou du temps de travail dans le bon temps sont de grandes conquêtes qui restent à faire.

 

Quelles sont les contraintes de temps qui vous sont les plus désagréables ?

 

Les emails peut être… J’y passe entre une demi-heure et une heure par jour, avec la sale manie de répondre dans l’instant. Mais pour le reste, j’ai la chance d’avoir inventé mon métier. Je n’ai jamais eu de patron, sauf une fois à l’Elysée quand je travaillais avec François Mitterand qui, lui-même, me laissait faire. Je n’ai jamais souffert de la contrainte, sauf bien sûr quand j’étais étudiant. Être son propre patron permet de maîtriser son propre temps, c’est confortable. Je crois vraiment que le critère d’une bonne société, c’est la part de bon temps choisi que chacun peut avoir. Une bonne société est une société où l’on préfère le lundi matin au vendredi soir, autrement c’est une société aliénée.

 

Vous ne vous ennuyez donc jamais ?

 

Je ne m’ennuie pas, non. Comment peut-on s’ennuyer quand on a de quoi lire, parler, écouter de la musique… L’ennui et le vagabondage intellectuel sont une façon de se découvrir. Je préfère méditer, le matin tôt, c’est une gymnastique de l’esprit. Et j’improvise toujours quand je fais une conférence ou donne un cours, c’est une façon de réfléchir à haute voix.

 

Êtes-vous un adepte des listes de choses à faire ?

 

Je fais tous les ans en début d’année une liste de ce que je dois avoir fait dans l’année (livre, pièces de théâtre, concerts, projets, etc.), et je la consulte tous les mois.

Vous arrive-­t-­il d’être en retard ?

 

Non, je déteste être en retard et n’aime pas faire attendre.

 

Êtes-vous plutôt du genre pressé ou nonchalant ?

 

Pressé et impatient, très impatient. On peut faire les choses beaucoup plus vite qu’on ne le croit.

 

Avez-vous peur du temps qui passe ?

 

Je vais vous répondre par deux questions : le temps a-­t-­il un commencement ? S’il en a un, quel est son commencement ? Tenter d’y répondre prouve que la notion de temps est incompréhensible par l’esprit humain. La seule chose que l’on peut comprendre, c’est l’instant présent, la mémoire et le projet. C’est la raison pour laquelle je m’interroge en permanence sur la trace que je vais laisser dans l’histoire. J’agis en fonction des générations suivantes.


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Combats entre Palestiniens près de Damas

vendredi 3 avril 2015 à 16:19
Combats entre Palestiniens près de Damas

Mercredi 1er avril 2015 se tenait au camp palestinien de Yarmouk, dans la banlieue de Damas, une cérémonie organisée par le ministère syrien de la Réconciliation.

Cependant, le camp a été attaqué par des éléments venus du village voisin d’Hajar el-Aswad, alliés avec certains ex-militants du Hamas, d’abord passés au Front al-Nosra (al-Qaïda) et ayant aujourd’hui rejoint Daesh.

Durant plusieurs heures, des combats très durs ont opposé Daesh aux différentes milices palestiniennes, dont leurs anciens compagnons du Hamas. En fin de soirée, les jihadistes contrôlaient la majeure partie du camp. Mais durant la nuit, l’Armée arabe syrienne déployait des renforts et Daesh se retirait complètement.

Le camps de « Yarmouk » et celui de « Palestine » ne sont pas des camps de tente ou des bidonvilles comme dans les autres États arabes, mais des villes en dur, construites selon les normes syriennes. Traditionnellement, la République arabe syrienne les administre en lien avec les partis politiques palestiniens.

Fin 2012, des miliciens du Hamas fidèles à Khaled Mechaal ont laissé pénétrer dans le camp des jihadistes du Front al-Nosra (al-Qaïda) et des officiers du Mossad israélien pour tenter d’assassiner les leaders du Fatah et du FPLP [1]. La République arabe syrienne avait immédiatement appelé par SMS les 160 000 habitants à fuir. 120 000 d’entre eux avaient été relogés en 48 heures dans des écoles et des hôtels de la capitale. L’Armée arabe syrienne avait alors donné l’assaut avec le soutien de l’Autorité palestinienne. En définitive, à la suite de durs combats et d’un siège terrible, un accord politique avait conduit à « geler » le camp ou 18 000 personnes se trouvaient encore. La cérémonie d’hier aurait dû marquer la réconciliation entre d’une part la République arabe syrienne, le FPLP et le Fatah et, d’autre part une branche du Hamas et des éléments d’al-Nosra.

Depuis deux ans, des groupes palestiniens opposés à la République arabe syrienne attaquent tous les convois d’approvisionnement alimentaire qui entrent dans le camp, confisquent les marchandises, puis les revendent 3,5 fois leur prix aux autres habitants du camp. Pour s’alimenter, la population est donc contrainte de rejoindre ces groupes qui leur versent alors un salaire en dollars.

La presse du Golfe a lancé une campagne de propagande accusant l’Armée arabe syrienne d’affamer et de bombarder les Palestiniens, comme le fait Israël à Gaza.

La Syrie est le seul État arabe à offrir l’égalité juridique absolue aux Palestiniens et l’accès gratuit à ses écoles, à ses universités et à tous ses services sociaux. Plusieurs généraux de l’Armée arabe syrienne sont Palestiniens.

Des signaux radio émis dans l'espace pourraient supposer une vie extra-terrestre

vendredi 3 avril 2015 à 14:38
Des signaux radio émis dans l'espace pourraient supposer une vie extra-terrestre


 

 

La communauté des astronomes est en émoi. Les spécialistes de l'espace sont en pleine effervescence concernant un phénomène qui alimente tous les fantasmes, y compris celui d'une possible vie extra-terrestre. L'objet de toutes les spéculations est le "sursaut radio rapide" (fast radio bursts, FRB, en anglais), des signaux radio dont l'origine et la structure laissent penser que tout est possible. 

Des signaux rapides et puissants

Une étude publiée le 30 mars par des astronomes allemands et américains conclue que ces signaux ont comme possible origine "une source artificielle (humaine ou pas)". Ces signaux FRB sont nombreux dans l'espace mais pas toujours captés par les radiotélescopes car trop rapides, de l'ordre de quelques millisecondes. L'énergie qu'ils dégagent est quant à elleéquivalente à celle dégagée par le soleil en un jour


La provenance de ces signaux est si lointaine que les scientifiques utilisent la mesure de dispersion (DM), afin de traduire le décalage de temps d'arrivée des signaux. Ceci peut s'apparenter à la lumière d'une étoile, qui nous parvient toujours alors qu'elle est sans doute éteinte. Toujours est-il que la régularité des intervalles des signaux amène à conclure qu'il n'y a que 5 chances sur 10.000 pour ce soit une coïncidence

La source peut être artificielle

Quant à l'origine même, elle pourrait être située dans le Petit Nuage de Magellan, une petite galaxie en orbite autour de la nôtre. Mais cela reste une supposition. Mais dans tout les cas "seule une source artificielle peut être considérée" à en croire l'étude Discrete Steps in Dispersion Measures of Fast Radio Bursts


Bien entendu, tous ces scientifiques restent cartésiens et ne croient pas mordicus à l'existence d'une vie extra-terrestre. Néanmoins, ils conviennent que des études plus poussées méritent d'être menées. "Depuis le premier sursaut Lorimer (l'autre nom des FRB), j'ai pensé cela pourrait être des signaux artificiels. Plus de données nous dirons quelle est la bonne interprétation", a indiqué l'astronome Jill Tarter à 
Global News

 

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Des troupes de nationalité inconnue débarquent au port d’Aden au Yémen

vendredi 3 avril 2015 à 12:25
Des troupes de nationalité inconnue débarquent au port d’Aden au Yémen

Des troupes étrangères de nationalité inconnue ont débarqué au port yéménite d’Aden, rapporte Reuters. Leur nombre se compte par «dizaines».

Les attaques aériennes de la coalition menée par l’Arabie Saoudite se poursuivent au Yémen. Ce Mercredi le consulat de la Russie à Aden a été bombardé par l’aviation saoudienne. Selon Press TV, le consulat a été entièrement détruit dans ces attaques qui semblent ciblées.

Le débarquement de soldats inconnus à Aden, encore entre les mains des Houthis, laisse présager une intensification du conflit.

 

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Sicile: Le MUOS, système qui doit relier toutes les unités combattantes des USA et de l’OTAN, saisi par l'Italie

vendredi 3 avril 2015 à 11:33
Les USA, hystériques !

Les USA, hystériques !

Par une décision qui a rendu hystériques les commandements militaires US (et aussi le gouvernement italien), le Procureur de Caltagirone vient d'ordonner la saisie de la station satellitaire du MUOS (Mobile User Objective System) installée à l'intérieur de la base militaire de l'US Navy à Niscemi (Sicile). 

muos

 

par Rédaction Contropiano

Le décret a été publié suite à la décision du TAR (Tribunal Administratif Régional) à Palerme le 13 février, qui a confirmé les appels déposés par le Mouvement No MUOS (contraire à la soi-disant «levée de la révocation"), et a annulé la décision du Directeur Général du département de l'Environnement de la Délégation du Territoire et de l'Environnement de la Région Sicile du 24 juillet 2013. 

Le Procureur de Caltagirone était déjà intervenu avec une instance le 5 octobre 2012 et avait mis le sceau sur le site de construction du MUOS à Niscemi, d'après l'hypothèse de crimes environnementaux. L'ordre de saisie a été annulé par la suite le 28 octobre par la cinquième section du Tribunal de la Liberté de Catane, qui avait accepté la demande du Barreau et a ordonné de lever les scellés sur le site et de restituer la station au ministère de la Défense.

 

Avec ces nouvelles qui renforcent la bataille en cours, avancent aussi les préparatifs de la manifestation nationale No MUOS convoquée pour le samedi 4 Avril. 

 Corteo di manifestanti anti-Muos

Ce qui suit est une déclaration publiée par les avocats du mouvement No MUOS 

 

La saisie du MUOS demandée par le Tribunal et décidée par le GIP (Juge pour les Enquêtes Préliminaires) de Caltagirone, reconnaît ce qui a été établi par le TAR (tribunal administratif) de Palerme le 13 février dernier, soit qu'il s'agit d'une installation non autorisée et donc illégale et abusive. Mais en dépit de la sentence, dans les jours suivants, la Marine américaine a poursuivi ses travaux et utilisé les paraboles. L'association anti-mafias Rita Atria, qui avait déjà présenté dans le passé deux plaintes pénales auprès du Tribunal de Caltagirone pour construction abusive et absence d'autorisations, au lendemain de la décision du TAR a également déposé une ordonnance de saisie, que nous voyons aujourd'hui enfin réalisée par l'apposition des scellés. Toute l'histoire du MUOS, depuis sa création, a été caractérisée par l'arrogance et la prévarication du gouvernement des Etats Unis, soutenu par celui italien. En effet, le refus des demandes de suspension faites par le ministère de la Défense de la part du TAR à Palerme en juillet 2013, aurait dû avoir préventivement imposé à l'US Navy d'arrêter le travail en attendant que fussent définies les poursuites en suspens. Au lieu de cela, les Américains ont accéléré les travaux pour les compléter et nous mettre devant le fait accompli dont ils pensaient qu'on n'aurait plus pu revenir en arrière. Mais ils avaient tort, et la saisie d'aujourd'hui est le énième signal que cette installation ne peut et ne doit entrer en fonction. Contraire à l'arrêt de la Cour administrative le ministère italien de la Défense a fait appel, la date d'audience pour la demande de suspension aura lieu le 15 avril auprès de la CGA de Palerme. En tant qu'avocats de la coordination des comités nous poursuivrons dans la bataille juridique jusqu'à la fin, aux côtés de tous les militants et comités NO MUOS, pour défendre le droit de tous de vivre dans un endroit exempt de pollution, de dévastation et de guerres.

 

 

source : 

http://contropiano.org/ambiente/item/30003-procura-ordina-il-sequestro-del-muos-americani-isterici-sabato-manifestazione-nazionale

MUOS_chart.jpg

source (image agrandie)

 

wikipedia :

 

MUOS (italien)

http://it.wikipedia.org/wiki/MUOS 

trad. google :

http://translate.google.com/translate?hl=fr&sl=it&tl=fr&u=http%3A%2F%2Fit.wikipedia.org%2Fwiki%2FMUOS&sandbox=1

 

MUOS (français)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mobile_User_Objective_System

Lu ici

 

Muos en question, on en parlait déjà en mai 2013:

Muos : Niscemi résiste à l’Empire

 

Une petite ville italienne résiste à l’implantation de Muos sur une base militaire. Muos ? C’est le système ultra-sophistiqué qui devra relier toutes les unités combattantes des États-Unis et de l’OTAN. Niscemi ? C’est le petit village sicilien qui résiste à l’Empire et défend la paix en Syrie…

 

ckheed Martin —compagnie étasunienne aérospatiale et de « sécurité globale » qui a 120 000 salariés et des ventes nettes de 50 milliards de dollars annuels— vient juste de livrer le second satellite Muos à Cap Canaveral, d’où il sera lancé en juillet. Le premier satellite est déjà opérationnel depuis 2012. La constellation entière de quatre satellites de ce nouveau système de communications de la U.S. Navy sera en orbite d’ici 2015.

En attendant, la firme General Dynamics —autre géant de l’industrie guerrière, avec 90 000 salariés et des ventes annuelles de plus de 30 milliards de dollars— construit les quatre stations terrestres du Muos : deux en territoire étasunien, en Virginie et aux Iles Hawaï, une en Australie et une en Sicile. Chacune dotée de trois grandes paraboles de 18 mètres de diamètre.

General Dynamics est en train de fournir aux forces étasuniennes les premières radios portatives An/Prc-155 : des smart phones pour la guerre qui, à travers le Mobile User Objective System à très haute fréquence, transmettent en mode crypté, simultanément, voix, vidéos et données en streaming (diffusion et lecture en flux continu, NdT).

Avec le second satellite, le système sera utilisable par plus de 20 000 des terminaux actuels : ceux-ci seront ensuite remplacés par les nouveaux, qui transmettent une mole de données 16 fois supérieures. Sous-marins et navires de guerre, chasseurs-bombardiers et drones, véhicules militaires et services terrestres seront ainsi reliés à un seul réseau de commandements et de communications, pendant qu’ils sont en mouvement, dans n’importe quelle partie du monde où ils se trouveront.

Les stratèges qui ont conçu cette machine de guerre globale ne se seraient par contre jamais attendus à ce que les habitants d’une petite ville de Sicile, Niscemi, aient osé résister. Quand le projet Muos est lancé par Lockheed en 2004, le gouvernement Berlusconi autorise en secret l’installation en Sicile d’une des stations terrestres. C’est Sigonella qui est choisie, mais une étude réalisée par une société étasunienne prévient que les très fortes émissions électromagnétiques des antennes peuvent faire exploser les engins présents sur la base (base militaire étasunienne, NdT). On choisit donc Niscemi, où se trouve déjà un centre étasunien de transmissions radio navales avec 41 antennes. L’autorisation est donnée, secrètement toujours, par le gouvernement Prodi et, en 2007, la Région Sicile donne son feu vert à l’installation. Feu vert que les habitants et la Municipalité de Niscemi, par contre, ne donnent pas, conscients des dommages sanitaires que représentent les émissions électromagnétiques. Ainsi naît le mouvement populaire No Muos qui se diffuse aussi dans les communes limitrophes et, en mars dernier, le nouveau président de la Région, Rosario Crocetta, révoque définitivement l’autorisation pour le Muos de Niscemi.

C’est alors qu’éclate la contre-offensive. Les actions non-violentes des militants No Muos sont durement réprimées et condamnées par l’ambassade étasunienne à Rome et par le ministère italien de la Défense, qui attaque la Commune de Niscemi au Tribunal administratif régional (TAR) en demandant un gros dédommagement pour l’interruption des travaux. Tandis qu’on attend la réponse de l’Institut supérieur de la santé (dont il n’y a pas grand-chose à attendre) et que le physicien John Oetting de la Hopkins University assure que les antennes Muos émettent moins de radiations qu’un four à micro-ondes, des parlementaires Cinque Stelle (mouvement du comédien Beppe Grillo, NdT), après avoir visité l’installation, assurent que « les travaux sont à l’arrêt et que les paramètres montrés par le consul Moore sont au-dessous des limites de la dangerosité ».

Déclarations contestées par les manifestants qui, avec des inscriptions comme « No war in Syria » et « Contre le Muos pour une Méditerranée de paix », montrent que leur lutte est aussi une résistance aux politiques de guerre.

Manlio Dinucci

Traduction 
Marie-Ange Patrizio

Source 
Il Manifesto (Italie)

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