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Sicile: Le MUOS, système qui doit relier toutes les unités combattantes des USA et de l’OTAN, saisi par l'Italie

vendredi 3 avril 2015 à 11:33
Les USA, hystériques !

Les USA, hystériques !

Par une décision qui a rendu hystériques les commandements militaires US (et aussi le gouvernement italien), le Procureur de Caltagirone vient d'ordonner la saisie de la station satellitaire du MUOS (Mobile User Objective System) installée à l'intérieur de la base militaire de l'US Navy à Niscemi (Sicile). 

muos

 

par Rédaction Contropiano

Le décret a été publié suite à la décision du TAR (Tribunal Administratif Régional) à Palerme le 13 février, qui a confirmé les appels déposés par le Mouvement No MUOS (contraire à la soi-disant «levée de la révocation"), et a annulé la décision du Directeur Général du département de l'Environnement de la Délégation du Territoire et de l'Environnement de la Région Sicile du 24 juillet 2013. 

Le Procureur de Caltagirone était déjà intervenu avec une instance le 5 octobre 2012 et avait mis le sceau sur le site de construction du MUOS à Niscemi, d'après l'hypothèse de crimes environnementaux. L'ordre de saisie a été annulé par la suite le 28 octobre par la cinquième section du Tribunal de la Liberté de Catane, qui avait accepté la demande du Barreau et a ordonné de lever les scellés sur le site et de restituer la station au ministère de la Défense.

 

Avec ces nouvelles qui renforcent la bataille en cours, avancent aussi les préparatifs de la manifestation nationale No MUOS convoquée pour le samedi 4 Avril. 

 Corteo di manifestanti anti-Muos

Ce qui suit est une déclaration publiée par les avocats du mouvement No MUOS 

 

La saisie du MUOS demandée par le Tribunal et décidée par le GIP (Juge pour les Enquêtes Préliminaires) de Caltagirone, reconnaît ce qui a été établi par le TAR (tribunal administratif) de Palerme le 13 février dernier, soit qu'il s'agit d'une installation non autorisée et donc illégale et abusive. Mais en dépit de la sentence, dans les jours suivants, la Marine américaine a poursuivi ses travaux et utilisé les paraboles. L'association anti-mafias Rita Atria, qui avait déjà présenté dans le passé deux plaintes pénales auprès du Tribunal de Caltagirone pour construction abusive et absence d'autorisations, au lendemain de la décision du TAR a également déposé une ordonnance de saisie, que nous voyons aujourd'hui enfin réalisée par l'apposition des scellés. Toute l'histoire du MUOS, depuis sa création, a été caractérisée par l'arrogance et la prévarication du gouvernement des Etats Unis, soutenu par celui italien. En effet, le refus des demandes de suspension faites par le ministère de la Défense de la part du TAR à Palerme en juillet 2013, aurait dû avoir préventivement imposé à l'US Navy d'arrêter le travail en attendant que fussent définies les poursuites en suspens. Au lieu de cela, les Américains ont accéléré les travaux pour les compléter et nous mettre devant le fait accompli dont ils pensaient qu'on n'aurait plus pu revenir en arrière. Mais ils avaient tort, et la saisie d'aujourd'hui est le énième signal que cette installation ne peut et ne doit entrer en fonction. Contraire à l'arrêt de la Cour administrative le ministère italien de la Défense a fait appel, la date d'audience pour la demande de suspension aura lieu le 15 avril auprès de la CGA de Palerme. En tant qu'avocats de la coordination des comités nous poursuivrons dans la bataille juridique jusqu'à la fin, aux côtés de tous les militants et comités NO MUOS, pour défendre le droit de tous de vivre dans un endroit exempt de pollution, de dévastation et de guerres.

 

 

source : 

http://contropiano.org/ambiente/item/30003-procura-ordina-il-sequestro-del-muos-americani-isterici-sabato-manifestazione-nazionale

MUOS_chart.jpg

source (image agrandie)

 

wikipedia :

 

MUOS (italien)

http://it.wikipedia.org/wiki/MUOS 

trad. google :

http://translate.google.com/translate?hl=fr&sl=it&tl=fr&u=http%3A%2F%2Fit.wikipedia.org%2Fwiki%2FMUOS&sandbox=1

 

MUOS (français)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mobile_User_Objective_System

Lu ici

 

Muos en question, on en parlait déjà en mai 2013:

Muos : Niscemi résiste à l’Empire

 

Une petite ville italienne résiste à l’implantation de Muos sur une base militaire. Muos ? C’est le système ultra-sophistiqué qui devra relier toutes les unités combattantes des États-Unis et de l’OTAN. Niscemi ? C’est le petit village sicilien qui résiste à l’Empire et défend la paix en Syrie…

 

ckheed Martin —compagnie étasunienne aérospatiale et de « sécurité globale » qui a 120 000 salariés et des ventes nettes de 50 milliards de dollars annuels— vient juste de livrer le second satellite Muos à Cap Canaveral, d’où il sera lancé en juillet. Le premier satellite est déjà opérationnel depuis 2012. La constellation entière de quatre satellites de ce nouveau système de communications de la U.S. Navy sera en orbite d’ici 2015.

En attendant, la firme General Dynamics —autre géant de l’industrie guerrière, avec 90 000 salariés et des ventes annuelles de plus de 30 milliards de dollars— construit les quatre stations terrestres du Muos : deux en territoire étasunien, en Virginie et aux Iles Hawaï, une en Australie et une en Sicile. Chacune dotée de trois grandes paraboles de 18 mètres de diamètre.

General Dynamics est en train de fournir aux forces étasuniennes les premières radios portatives An/Prc-155 : des smart phones pour la guerre qui, à travers le Mobile User Objective System à très haute fréquence, transmettent en mode crypté, simultanément, voix, vidéos et données en streaming (diffusion et lecture en flux continu, NdT).

Avec le second satellite, le système sera utilisable par plus de 20 000 des terminaux actuels : ceux-ci seront ensuite remplacés par les nouveaux, qui transmettent une mole de données 16 fois supérieures. Sous-marins et navires de guerre, chasseurs-bombardiers et drones, véhicules militaires et services terrestres seront ainsi reliés à un seul réseau de commandements et de communications, pendant qu’ils sont en mouvement, dans n’importe quelle partie du monde où ils se trouveront.

Les stratèges qui ont conçu cette machine de guerre globale ne se seraient par contre jamais attendus à ce que les habitants d’une petite ville de Sicile, Niscemi, aient osé résister. Quand le projet Muos est lancé par Lockheed en 2004, le gouvernement Berlusconi autorise en secret l’installation en Sicile d’une des stations terrestres. C’est Sigonella qui est choisie, mais une étude réalisée par une société étasunienne prévient que les très fortes émissions électromagnétiques des antennes peuvent faire exploser les engins présents sur la base (base militaire étasunienne, NdT). On choisit donc Niscemi, où se trouve déjà un centre étasunien de transmissions radio navales avec 41 antennes. L’autorisation est donnée, secrètement toujours, par le gouvernement Prodi et, en 2007, la Région Sicile donne son feu vert à l’installation. Feu vert que les habitants et la Municipalité de Niscemi, par contre, ne donnent pas, conscients des dommages sanitaires que représentent les émissions électromagnétiques. Ainsi naît le mouvement populaire No Muos qui se diffuse aussi dans les communes limitrophes et, en mars dernier, le nouveau président de la Région, Rosario Crocetta, révoque définitivement l’autorisation pour le Muos de Niscemi.

C’est alors qu’éclate la contre-offensive. Les actions non-violentes des militants No Muos sont durement réprimées et condamnées par l’ambassade étasunienne à Rome et par le ministère italien de la Défense, qui attaque la Commune de Niscemi au Tribunal administratif régional (TAR) en demandant un gros dédommagement pour l’interruption des travaux. Tandis qu’on attend la réponse de l’Institut supérieur de la santé (dont il n’y a pas grand-chose à attendre) et que le physicien John Oetting de la Hopkins University assure que les antennes Muos émettent moins de radiations qu’un four à micro-ondes, des parlementaires Cinque Stelle (mouvement du comédien Beppe Grillo, NdT), après avoir visité l’installation, assurent que « les travaux sont à l’arrêt et que les paramètres montrés par le consul Moore sont au-dessous des limites de la dangerosité ».

Déclarations contestées par les manifestants qui, avec des inscriptions comme « No war in Syria » et « Contre le Muos pour une Méditerranée de paix », montrent que leur lutte est aussi une résistance aux politiques de guerre.

Manlio Dinucci

Traduction 
Marie-Ange Patrizio

Source 
Il Manifesto (Italie)

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