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Framaconfinement semaine 8 – Voilà, c’est fini…

mercredi 20 mai 2020 à 15:55

Et oui, c’est la dernière semaine de confinement et ce sera donc le dernier article de ce journal de bord. Mes acolytes Pouhiou et Pyg ayant des tas d’autres choses à faire, c’est à nouveau moi, Angie, qui m’attelle à la rédaction de nos aventures framasoftiennes pour la semaine du 4 au 10 mai. Bon, ne croyez pas non plus que c’est ma seule activité au sein de l’association ! D’ailleurs, vu la date à laquelle est publié cet article, c’est que j’ai bien dû faire autre chose entre temps !

L’accès à l’ensemble de nos articles « framaconfinement » : https://framablog.org/category/framasoft/framaconfinement/

Une dernière semaine de confinement bien remplie

Au sein de l’équipe salariée, lors de notre réunion hebdomadaire du lundi, j’ai pu ressentir un réel soulagement chez mes collègues à voir l’échéance de cette période de confinement approcher. Même si l’on craint un peu qu’il y ait du changement d’ici la fin de la semaine. Ce serait ballot qu’on nous annonce qu’on reste finalement confiné le 11 mai. On s’est d’ailleurs demandé si les salarié⋅es qui ne télétravaillent pas habituellement vont retourner au bureau dès lundi prochain. A vrai dire, à part AnMarie qui en a vraiment besoin car tous les dossiers qu’elle utilise au quotidien y sont, ça ne semble pas nécessaire. Pyg, Lise, Théo et moi-même allons donc continuer à télétravailler comme nos autres collègues. On a aussi décidé de revenir à nos horaires de travail habituels dès cette semaine (du moins pour celles et ceux qui les avaient adaptés). L’idée d’un retour à la normale commence à se faire sentir.

Cette semaine, Luc a préparé la migration de plusieurs de nos serveurs. En effet, le crash d’un de nos serveurs historiques le lundi 6 avril lui a donné l’envie d’encore mieux anticiper les crashs à venir ! Le service Framadrive a été migré le 6 mai vers un nouveau serveur, l’actuel commençant à montrer des signes de faiblesse. Le service Framaforms a été migré le 11 mai vers un nouveau serveur. L’utilisation de ce service va croissant et les performances s’en ressentent. La migration vers un serveur dédié doté de disques SSD devrait grandement améliorer cela. Luc prépare aussi l’installation d’une instance du logiciel Big Blue Button qui nous servira pour le Framacamp en ligne.

Lundi, Josephk s’est occupé de la mise à jour de Loomio, le logiciel derrière notre service Framavox. C’est une grosse mise à jour car on vient de passer de la version 1.8 à la version 2.1.9. Cette dernière version corrige un certain nombre de bugs et refonde plusieurs fonctionnalités.

Josephk travaille toujours sur une nouvelle mise en forme de notre page de contact afin de limiter les tickets de support dont les réponses peuvent se passer d’une intervention manuelle. Nous recevons en effet de nombreuses questions via ce formulaire alors qu’elles ont leur réponse dans la FAQ , la documentation ou sur https://status.framasoft.org/.

Tcit et Chocobozzz continuent à travailler sur le développement de leurs logiciels respectifs. Mais je n’en sais pas beaucoup plus… A priori, ça avance plutôt bien !

Cette semaine, Pouhiou n’a pas trop le moral, mais il a terminé la rédaction de la lettre d’informations et a préparé son envoi. En parallèle, il a terminé la rédaction de l’article Ce que Framasoft va faire en 2020, post confinement où il vous explique comment nous envisageons notre activité pour les mois à venir. Et il se lance dans la foulée dans la préparation des contenus pour la nouvelle page web de la collecte Peertube V3. C’est un long travail que de penser à tout ce qui doit y apparaître et surtout de comment articuler tout cela. Et surtout ça demande un certain nombre d’échanges avec Chocobozzz pour s’assurer qu’il a bien compris les différentes pistes de développement envisagées. C’est aussi beaucoup d’échanges avec JosephK qui va s’occuper de créer la nouvelle page web sur https://www.joinpeertube.org/.

La petite anecdote du service support vous est présentée cette semaine par spf qui a reçu un message d’une personne nous indiquant qu’elle avait été hackée et doxxée et que son harceleur avait utilisé notre service Framabin pour cela. Un individu mal-intentionné a divulgué des informations sur l’identité et la vie privée de cette personne dans le dessein de lui nuire en utilisant l’un de nos services. La victime nous demandait de retirer le contenu, ce que nous avons immédiatement fait, et de lui fournir l’identité de l’utilisateur⋅ice du service afin qu’elle puisse porter plainte. Nous ne lui avons pas transmis d’informations sur l’identité de la personne ayant utilisé notre service car, comme indiqué dans notre FAQ, nous ne communiquons pas des informations de ce type sur simple demande, mais uniquement dans le cadre d’une requête judiciaire par les autorités compétentes. En revanche, il est tout à fait possible que cette personne porte plainte contre X.

Pyg a eu une semaine remplie de réunions, d’échanges téléphoniques et de mails. Il a fait un point avec le tuteur universitaire de Théo sur son stage et a répondu à plusieurs de nos partenaires sur des projets en cours. Et puis il a aussi terminé la rédaction de l’article Framaconfinement semaine 6 – Faire un pas de côté qu’il a publié sur le blog le samedi 9 mai.

#TypoMadness

Mercredi, la #TeamMemes se lance dans la création de mèmes en pagaille suite à la publication par l’AFP d’une photo du Président Macron avec un masque lors d’une visite d’école. Les aficionados de Twitter n’auront pas pu louper cet appel d’Alexis Poulain à la légender. Mais la #TeamMèmes va plus loin et réalise plusieurs mèmes à partir de cette photo. Et bien sûr Luc ne boude pas son plaisir d’en diffuser sur son compte Mastodon.

Allez savoir comment, sur notre canal Mattermost dédié aux gifs et mèmes, on est passé de cette petite récréation à une discussion sur comment réaliser différents caractères spéciaux en fonction de son clavier. Vous connaissez la différence entre les guillemets français et les guillemets anglais ? Et dans quel cas d’usage on doit utiliser les uns plutôt que les autres ? Moi, je n’en savais rien du tout !

La discussion a ensuite dérivé sur les raccourcis claviers pour faire plein de caractères spéciaux… des points médians aux accentuations des lettres nordiques… Est-ce parce que la libération est dans moins d’une semaine que mes acolytes sont tous devenus fous ? ? ?

Une semaine bien intense pour bibi

Pour ma part, ça a été une semaine bien remplie. Ça a commencé par la lecture du dossier Transition éthique et TIC : essaimer des pratiques numériques coopératives, solidaires et émancipatrices. Ce projet porté par Colibris-Outils libres auquel nous nous sommes associés avec Ritimo et Outils-réseaux se propose de produire, animer et commercialiser des formations hybrides à destination des citoyen·nes et des professionnel·les sur des sujets liés à la transition écologique et sociale. Nous venons de répondre à l’appel à projet de l’AFNIC AAP1 « Un projet numérique au service d’une société plus équitable » afin d’obtenir des financements.

Ce projet répond à l’enjeu de diffuser la culture « outils libres » dans une démarche éthique et citoyenne à travers deux axes principaux. Le premier est la mise en place d’une bibliothèque de ressources sur un nano-serveur web permettant la co-conception d’une « salle de formation itinérante ». Cela part du constat que de nombreu.ses formateur⋅ices et médiateur⋅ices numériques rencontrent parfois des difficultés de connexion lors de leurs interventions (wifi inopérant ou droits d’accès trop stricts). Pour résoudre ce problème, disposer d’un mini-serveur web faisant office de portail captif et de ses outils pour la formation installés sur cette machine, permettra aux apprenant·es de se connecter directement à la machine locale. C’est aussi l’occasion d’expliquer comment fonctionne internet à petite échelle et d’avoir une sélection de documents à partager avec les apprenant·es. Ce nano-serveur web s’inspirera fortement de projets tels que Yunohost, La Brique Internet, les PirateBox ou les BiblioBox.

framabox

Le second axe relève de la production de formations hybrides tutorées et de la diffusion des contenus pédagogiques en marque blanche. Nous envisageons donc la réalisation d’une formation hybride qui permettra aux apprenant⋅es de découvrir l’usage des principaux outils inclus sur ce nano-serveur. L’objectif de cette formation est de contribuer à l’essor des usages des outils libres en proposant un parcours de formation accessible à tou·tes et sécurisant pour les collectifs ou organisations souhaitant s’engager dans une telle transition. Parallèlement à cela, les supports de cours seront mis à disposition en marque blanche sous licence CC-BY-SA 4.0, via des plateformes telles que Contributopia.

Un axe complémentaire du projet vise à contribuer à un essaimage de la démarche. Un module de la formation sera dédié au fait d’accompagner l’essaimage du projet en donnant les ressources et outils aux personnes le souhaitant pour former à leur tour d’autres personnes. Nous espérons ainsi contribuer à la dynamique des usages du libre en francophonie. S’appuyant sur les méthodes issues de l’éducation populaire pour encourager une réappropriation collective et solidaire des outils numériques, ce projet permettra à chacun·e d’être en capacité d’envisager ces technologies comme un enjeu de société et de contribuer au débat.

Ayant moi-même été formatrice plusieurs années et ayant rencontré à de multiples reprises des difficultés à pouvoir transmettre dans de bonnes conditions mes contenus pédagogiques, je me félicite que Framasoft soit partenaire de ce projet. Et il m’apparaît primordial que nous puissions y faire notre part.

J’ai par la suite enchaîné sur le traitement des sélections de contenus sur PeerTube réalisées lors du Confin’atelier du 25 avril. Ces sélections alimentent la partie « Découvrez notre sélection de contenus » de la page d’accueil de https://joinpeertube.org/ (en français et en anglais). L’objectif de ce bloc est de montrer des contenus (vidéos, chaînes et instances) diversifiés et de qualité aux internautes découvrant PeerTube. Car les différentes instances PeerTube hébergent de nombreux contenus qui méritent d’être découverts. Et plutôt que d’utiliser un algorithme de recommandation comme le font les autres plateformes de diffusion vidéo, nos recommandations sont réalisées par de vrais humains ! D’ailleurs si vous êtes vidéaste et que vous diffusez des vidéos que vous souhaitez voir mises en valeur, n’hésitez pas à nous le faire savoir sur notre forum.

A chaque fois que vous allez sur https://joinpeertube.org, vous pourrez découvrir de nouveaux contenus sélectionnés.

Cette semaine, c’était aussi pour moi l’occasion d’une grande victoire car j’ai (enfin) réussi à réaliser ma première Merge Request. Bon, pour celleux qui ne s’intéressent pas forcément au code, ça ne va pas leur parler. Mais je vous assure, que pour moi, c’est une sacrée victoire car toutes mes tentatives précédentes n’avaient jamais abouties (mes collègues avaient toujours dû repasser derrière moi pour corriger mes erreurs). Quand je pense qu’il y a un an, je ne savais même pas de quoi il s’agissait ! En l’occurrence, ce n’était pas un truc très compliqué à réaliser : vous vous doutez bien que moi qui baragouine à peine en markdown, j’allais pas me mettre à écrire des lignes de code !

D’ailleurs tout cela n’aurait pas été possible si, en amont, les textes de cette nouvelle actualité Du retard pour Mobilizon n’avaient été rédigés par Pouhiou et traduit en anglais par Arthur. J’ai donc juste eu à réaliser une merge request pour mettre en ligne une nouvelle actu (en français et en anglais) sur https://joinmobilizon.org.

Contrairement à ce à quoi j’ai l’habitude, ce site étant un site statique, on n’utilise pas un CMS pour y ajouter des contenus. Voici quelques explications pour les moldus. Sans CMS, il faut aller directement modifier les fichiers du site. Pour cela, je me suis rendue sur la forge logicielle où sont déposés les fichiers du site en question. J’ai créé une divergence de ce projet (celleux qui savent disent une branche) : pour le dire simplement, j’ai fait une copie de tout le dépôt sur mon propre compte afin de ne pas toucher aux fichiers originaux. Et c’est sur cette branche du projet que j’ai travaillé. Ce que j’avais à y faire n’était pas hyper compliqué : j’ai ajouté un fichier image dans un dossier afin d’illustrer mon article et ajouté le texte dans les deux fichiers .yml correspondant aux pages web que je voulais modifier.

Bon, pas très compliqué, mais quand même ! Je ne maîtrise absolument pas le code et j’ai donc dû m’inspirer que ce qui avait été fait par d’autres pour que mon texte se présente exactement pareil, jouer avec les balises html et heureusement que Pouhiou n’était (virtuellement) pas loin car sur le fichier .yml des actus en anglais, et bien j’ai rencontré un souci. J’avais pourtant l’impression d’avoir fait exactement la même chose que pour l’ajout des contenus en français, mais une petite espace s’était glissée sur une ligne et avait tout bloqué. J’aurais pu chercher longtemps ! C’est que c’est capricieux le code, à une espace près, rien ne fonctionne ! Au final, j’ai enfin atteint le résultat que je souhaitais et j’ai donc pu réaliser cette fameuse merge request (ou en français, demande de fusion de branche).

Enfin, en tant que référente « entretien » pour le Tiers-Lieux où nous avons nos bureaux, je me suis aussi occupée cette semaine de contacter notre prestataire de nettoyage pour faire le point sur les interventions de cette entreprise à la réouverture du lieu la semaine prochaine. Je me suis fadée la lecture des documents officiels pour m’assurer que toutes les précautions sanitaires seront prises.

C’était donc une semaine bien intense, où j’ai réalisé plein d’activités différentes. Des semaines comme je les aime, où je ne vois pas le temps passer, où je ne bloque pas sur un dossier, et qui me donne le sentiment du travail bien fait.

Penser progressivement la reprise

Je ne sais pas pour vous, mais moi, il m’angoisse un peu ce déconfinement. Je crains de reprendre les transports en commun, et même de reprendre mon vélo, de faire face aux automobilistes angoissés, voire agressifs, au brouhaha de la circulation. Car, mine de rien, j’ai pris l’habitude de rester tranquille chez moi, au calme. Je crains aussi un peu de ne pas réussir à me re-sociabiliser. Vais-je supporter, au plan émotionnel, de revoir plein de gens (enfin, dans la limite de 10 personnes) d’un coup ? Comment faire pour ménager nos émotions, pour être moins inquiet, angoissé et stressé en reprenant le cours de notre vie ? Comment faire pour limiter le risque que nos inquiétudes et que nos peurs ne deviennent pathologiques ? Comment limiter ce contre-coup émotionnel ? Comment se projeter de manière efficace et sereine dans un avenir incertain et pour lequel on n’est pas véritablement prêt ?

Je n’ai pas de réponses à ces questions. Mais je pense qu’il va être nécessaire d’y aller progressivement, de ne pas tout reprendre d’un coup, comme s’il ne s’était rien passé. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai souhaité continuer à télétravailler plutôt que de retourner au bureau. Même si la situation de confinement m’a amenée à mieux réguler mes émotions, elle aura profondément modifié mon organisation personnelle et professionnelle. Et je ne crois pas souhaitable de tout remettre en route immédiatement.

D’ailleurs, à l’heure où je termine la rédaction de cet article, j’ai pu constater que ma première semaine de déconfinement était assez similaire aux précédentes. Je me suis juste accordée une petite randonnée à la campagne avec un ami, histoire de pouvoir sentir à nouveau les odeurs des fleurs et des arbres, redécouvrir les collines du Beaujolais et cueillir quelques plantes pour renouveller mon stock de tisanes. Cette reconnexion à la nature m’a été très bénéfique. En entrant en résonance avec les champs, la forêt, les arbres, les ruisseaux et la rocaille, je me suis aussi reconnectée à une partie de moi que j’avais totalement occultée pendant cette période de confinement. Cela me fait dire que je suis entrée dans une phase de reviviscence : comme certaines formes vivantes (rotifères, tardigrades, anguillules, ciliés, amibes, mousses, graines, spores) qui étaient entrées en anhydrobiose (vie latente) sous l’effet de la dessiccation, je reviens progressivement à la vie.

Je vous souhaite donc à toutes et tous de pouvoir vous aussi entrer progressivement en reviviscence dans les jours, semaines et mois à venir. Nous savons toutes et tous que nos vies seront encore perturbées pour quelques temps : nos libertés d’actions vont rester limitées et l’impact de la pandémie se fera sentir sur de nombreux plans. Nous ne reviendrons sûrement pas exactement à notre vie d’avant. Ce qui est, selon moi, plutôt souhaitable. Inventons nous une nouvelle vie, car, comme le dit Pyg depuis le début du confinement « le monde a changé »©. Et essayons de ne pas revenir à l’immonde d’avant…

Khrys’coronalungo du lundi 18 mai 2020

lundi 18 mai 2020 à 07:42

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.

Brave New World

Spécial France

Dessin de Sanaga, qui a une page facebook mais on préfère vous donner sa page Tipee.

Spécial médias et pouvoir

Spécial Coronavirus – données (plus ou moins) scientifiques

Spécial mauvaise gestion et casse du système de santé

Spécial travail et inégalités par temps de coronavirus

Spécial répression, violences et abus de pouvoir

Dessin d’Azco oublié par Le poing. Retrouvez ses dessins sur son site

Spécial la démocratie et nos droits en prennent un coup

Spécial résistance

Soutenir

Datagueule : Utopie(s) ? En ces temps sombres, à quoi rêvons-nous ? Venez aider le collectif #DataGueule (kisskissbankbank.com) à documenter les Utopies concrètes !

Spécial GAFAM et cie

Les autres lectures de la semaine

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les autres trucs chouettes de la semaine

Deux personnages prennent le café. Le personnage de gauche dit : Eh ben, toujours aussi long ! - la personne de droite répond : Yep, et ça risque de durer encore un petit bout de temps, vu comment nos dirigeants
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.

Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).

Le roman historique est un sport de combat

samedi 16 mai 2020 à 12:20

Les éditions Framabook proposent quatre nouveaux livres d’un coup, quatre recueils d’histoires courtes qui se déroulent, comme les enquêtes d’Ernaut, au temps des Croisades. Et si le récit en paraît fort éloigné de nous, son auteur, Yann Kervran, nous explique en quoi cela peut nous aider à mieux cheminer au présent.

Quatre livres d’un coup, c’est parce que tu t’ennuyais pendant le confinement ?

Loin de là. Ça fait un moment que le projet de publication de ces recueils est envisagé, mais il a fallu du temps pour le concrétiser. Avant cela, la rédaction a duré pratiquement huit ans. C’est une compilation de textes écrits mensuellement depuis 2011 jusqu’à fin 2018, que j’appelle Qit’a, textes courts dans l’univers Hexagora.

Des quoi ? Ça veut dire quoi, ce mot « Qit’a » (quitte à découvrir un nouveau mot, je tente ma chance) ? Et l’univers « Hexagora », c’est où ? Un peu à gauche au fond de la galaxie, ou bien dans le très lointain siècle des aventures d’Ernaut ? Chuis perdu dans l’espace-temps là…

Le terme en lui-même vient d’une technique de calligraphie persane qui procède par découpe, pour découvrir le décor caché. Ce sont des textes courts (entre 12 000 et 30 000 caractères) qui donnent à voir le monde au XIIe siècle tel que je me le représente à partir de la documentation scientifique disponible, que j’appelle l’univers Hexagora. Chacun d’eux offre l’occasion de découvrir la vie de personnages de second plan des romans d’Ernaut, de son enfance à lui, ou de tout autre individu de cette période que je peux relier plus ou moins directement à ce lieu et cette époque.

Hexagora, un univers presque familier.
Détail d’une copie de la Tabula Rogierana de Al Idrisi présentant la méditerranée et ses abords (avec le sud en haut), avec translittération des termes arabes, réalisée en 1929 par Konrad Miller, à partir d’une copie de l’original de 1154. – Domaine public – Source Wikimedia

 

Cela fait plus de quatre-vingt récits dans ces quatre volumes et j’ai dépassé la centaine publiée sur mon site Hexagora.
Un tel volume m’est nécessaire pour embrasser le projet de brosser de façon romanesque un monde, celui des Croisades dans la seconde moitié du XIIe siècle, dans sa complexité et pouvoir montrer des phénomènes au long cours tels que la diffusion de motifs culturels ou les métamorphoses d’une société mosaïque. Je me rends d’ailleurs compte que j’ai à peine commencé à aborder le premier point, malgré le volume déjà écrit. Avec les enquêtes d’Ernaut, qui sont un point d’entrée plus traditionnel, de roman d’enquête, cela fait désormais 8 tomes, qui me permettent en quelque sorte de poser les bases.

Attends… en huit tomes, tu as juste « posé les bases » ? Tu veux réécrire la Comédie Humaine ?

Au moins, oui. Et si je n’y arrive pas, j’invite quiconque en a l’envie de se joindre à moi (l’avantage du libre, CC BY SA en l’occurrence, il n’y aura pas à attendre 70 ans après ma mort pour ça). Très sérieusement, mon ambition en terme de fresque humaine est similaire à celle de Balzac, sauf que je ne cherche pas à dépeindre une partie de la société qui m’est contemporaine, pour la rendre intelligible. J’espère plutôt faire résonner une altérité qui nous a précédé pour inciter à raisonner sur le présent. Tout en fournissant des arguments pour réfléchir à nos constructions mémorielles et nos représentations culturelles, essentiellement historiques.

L’angoisse de la page blanche, cette inconnue de certains auteurs…
Les 16 volumes de La Comédie Humaine, CC BY SA Scartol – Source Wikimedia

Quand j’ai commencé à lire des Qit’a, je m’attendais à des nouvelles. Et en fait non. Finalement, c’est quoi, un Qit’a ?

Mon envie était d’ouvrir des fenêtres et de donner à voir le paysage depuis un autre point de vue, avec un autre rythme de parcours. Il n’y a donc pas de schéma rédactionnel traditionnel, certains Qit’a peuvent avoir une exposition, des péripéties, un climax puis une résolution, mais je ne me suis jamais senti lié par cette promesse. Chaque texte a suivi sa propre logique et ne répondait qu’à l’envie que j’avais de traiter de la vie d’une personne, d’un lieu, d’un objet ou d’une anecdote, voire de me lancer un défi du type de ceux proposés par l’Oulipo (comme par exemple m’interdire un son ou une conjonction) histoire de m’aguerrir en tant qu’écrivain.

J’avais le souhait de proposer de rentrer dans un univers fictionnel par un autre biais que les récits habituels, avec une structure générale plus organique. Chaque partie a une cohérence interne propre, mais peut se joindre à une autre, voire plusieurs, et engendrer ainsi un ensemble qui vaut plus que la simple addition, par la richesse des interactions. Procéder ainsi par touches, fractions, destins évoqués, me semble plus riche d’un point de vue humain. Plus évocateur aussi, car il laisse suffisamment de part d’ombre pour laisser à chacun et chacune la possibilité de construire. En soi-même et au-delà, en devenant créateur ou créatrice.

Donc, ma mère qui a lu les trois premiers tomes d’Ernaut, mais qui n’aime pas les nouvelles pourrait lire les Qi’ta ? (je ne sais pas dire ce qu’elle n’aime pas dans les nouvelles hein :))

La possibilité lui en est offerte, du moins, éventuellement sans devoir payer pour voir. Mais si elle a apprécié la plongée dans un monde reconstitué, elle devrait apprécier d’en parcourir certains chemins de traverse. Il y a une cohérence globale qui offre une expérience d’immersion très vaste, qu’apprécient souvent les lecteurs et lectrices de romans historiques. Par exemple, chaque section est datée et placée géographiquement précisément, de façon à permettre une reconstruction différente de ma proposition littéraire.
L’idée n’est pas de développer des spin-offs ou de faire des produits dérivés, qui peuvent parfois apparaître comme une façon de rallonger la sauce voire d’exploiter un filon, mais bien de nourrir une vision la plus large possible, en s’attachant à des éléments singuliers et subjectifs qui ont une validité et une importance égale vis-à-vis du tout.

Ces recueils inaugurent une nouveauté : tu proposes une nouvelle façon de considérer l’écrivain, qui ne passe pas par le droit d’auteur. Mais pourquoi est-tu si fâché avec le droit d’auteur ?

J’ai en effet demandé à être publié sans contrat, et à ne pas toucher de rémunération liée aux ventes, ce qui est possible vu que tout est sous licence libre (j’ai suivi en cela le chemin de David Revoy avec Glénat). Parce que le terme même de « droit d’auteur » est une imposture. Le « droit d’auteur » et son corollaire, le contrat d’édition, ne font que perpétuer un modèle économique qui ne fait pas vivre les créateurs et créatrices. En vingt ans, le revenu moyen des écrivains a été, en moyenne (et donc en tenant compte de la starification de certains auteurs désormais multimillionnaires), divisé par cinq (voir la présentation d’Olivia Guillon aux États Généraux du Livre en 2019 ou le rapport Racine).

Beaumarchais, à l’origine du droit d’auteur, était aussi éditeur, papetier… Il a conçu le droit d’auteur comme le riche industriel qu’il était. « Beaumarchais, le grand corrupteur, commença à spéculer avec génie sur les éditions et à combiner du Law dans l’écrivain » – Sainte-Beuve
Jean-Marc Nattier, Portrait de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais (1755) – Domaine public – Source Wikimedia

En outre, ce terme essentialise la notion de propriété intellectuelle, qui constitue une autre supercherie et fait envisager son existence comme seul horizon pour ceux-là même qui devraient être les plus critiques sur ces notions : les artistes.
Alors, certes, je n’ai pas de modèle économique à opposer (en dehors du don qui ne fonctionne pas en littérature, du moins pas à ma connaissance), mais je suis certain que celui que l’on me propose est frelaté.
J’ai bien plus confiance dans les travaux de Bernard Friot et du Réseau salariat pour me tirer de la situation d’indigence dans laquelle je suis désormais que d’un éventuel succès de librairie qui n’adviendrait que si je passais sous les fourches caudines d’une industrie qui n’a su jusqu’à présent que m’exploiter, à défaut d’arriver à me prolétariser (dans le sens que lui donne Bernard Stiegler, à savoir me déposséder de mes savoir-faire).

Au delà du droit d’auteur, tu expliques souvent dans tes interventions qu’Hexagora est un contre-pied à une certaine narration de l’Histoire, comme on peut la trouver dans le roman national. Est-ce que tu peux définir ce terme pour notre lectorat et expliquer en quoi ton travail est différent ?

L’histoire et la mémoire sont deux outils politiques au service des vainqueurs. La recherche historique est scientifique, mais on crée à partir de ce matériau une narration qui donne à voir ce qui sert le pouvoir en place, ce qui est pertinent pour les catégories sociales les plus riches et influentes. Bourdieu dirait que les possesseurs du capital symbolique le plus conséquent cherchent à le perpétuer. Le roman national répond à ce besoin, à la fois de normalisation, en imaginant un récit fondateur unificateur, mais aussi en insistant sur les valeurs que l’on souhaite renforcer et vanter chez ses concitoyens. C’est un moyen de contrôle par le bornage et la définition des horizons culturels.
J’ai dédié ces recueils à « la mémoire des exclus de la Mémoire », tous ces sans-grades, ceux « qui ne sont rien », ceux qui ne font pas l’Histoire, mais dont l’histoire a tant à nous apprendre. Je raconte leurs vies parce qu’ils nous ont précédés sur cette planète, ont vécu, ont fait des choix, des erreurs, des enfants, des rêves… Je m’efforce de les évoquer, dans leur plénitude, subjectivement, sans juger par avance leurs actes, et de voir en quoi ils peuvent m’apprendre à devenir un meilleur être humain. Par ce lien, qui me fait, en tant qu’animal social, et que je cherche à distinguer par-delà les siècles.

On a longtemps envisagé les couches populaires en dehors de l’histoire, à tel point qu’elles servaient à montrer l’aspect cyclique du temps par leurs activités.
Miniatures extraites du psautier de Fécamp, vers 1185, Koninklijke Bibliotheek, ms. 76F13, La Hague – Domaine public

Alors, bien sûr, je ne prétends certes pas dépolitiser le sujet, bien au contraire, mais j’apporte une vision différente, je fais entendre une mélodie chorale distincte des trompettes de la renommée. Je parle des 99 % qui ont été systématiquement mis de côté dans les grandes narrations et la mise en avant des « grands hommes » et de leurs « extraordinaires destins ». Je fais de façon romancée un travail analogue à celui qu’a fait Howard Zinn, dans « Une histoire populaire des États-Unis » ou plus récemment Michelle Zancarini-Fournel dans « Les luttes et les rêves ». C’est à relier avec ce que les chercheurs étudient désormais, depuis très peu de temps, sous le concept d’histoire par le bas.

Bourdieu, Zinn, tout ça est très contemporain. Justement, qu’est-ce qui dans ces Qit’a ou plus largement dans la période que tu explores pourrait selon toi faire écho à notre époque actuelle ?

Il me semble que tout période historique ou préhistorique possède quelque chose à nous apprendre, que ce n’est qu’une question de regard. Nous pouvons en extraire directement des concepts pour repenser le politique contemporain. Très rapidement, dans mon cas, je pense par exemple à la notion de communs, dont Pierre Dardot et Christian Laval montrent la vigueur dans les périodes qui m’occupent, ou de la démocratie, dont Francis Dupuis-Déri démontre l’existence dans l’organisation paysanne médiévale, bien différente de celle qu’on évoque habituellement, de la Grèce archaïque. On peut aussi évoquer la notion de libre arbitre, qui n’aurait pu nous paraître aussi naturelle en Occident sans les penseurs du catholicisme médiéval. Nous sommes littéralement pétris de notions dont les aléas historiques permettent d’en comprendre les ressorts, les enjeux, les impasses.

Difficile d’être un écrivain naïf après Pierre Bourdieu

Dans un second temps, il existe aussi une leçon à tirer du rapport à ces sujets, et de la façon dont la mémoire que nous construisons de ces événements (ou que l’on nous propose par les institutions telles que l’école), de ces moments qui nous ont construit en tant que citoyen et personne. Comment nous avons été nourris, comment nous nous appareillons intellectuellement en nous basant sur des récits qui rendent compte de ces périodes.
Très prosaïquement, l’idée de bâtir Hexagora est née suite aux déclarations du pouvoir présidentiel américain, lorsqu’il parlait de « croisade contre le terrorisme ». Au-delà de l’apparente incongruité des mots ainsi accolés (faire une guerre religieuse à un concept), j’ai eu envie de déconstruire les termes qui étaient ainsi employés, et de proposer aux lecteurs de retourner aux origines, vu que c’était la période que j’étudiais depuis l’université. Ceci m’est apparu avec d’autant plus d’évidence que la pratique d’opposition armée désignée sous l’appellation terrorisme y était née, avec une secte ismaélienne alors désignée sous le terme de Nizarites, qu’on appelle communément assassins.

Chez Framasoft, il y a la Team Meme, il y a aussi la Team Chauve, connue pour faire plusieurs pages pleines de mots compliqués, à propos des trucs plus compliqués encore. On sait que tu en fais partie, et ça se voit dans tes textes… Est-ce que cela ne rend pas ton œuvre inaccessible aux gens du commun ?

Je ne le crois pas. Oui je ne renâcle pas à l’usage d’un subjonctif imparfait ou d’un mot peu usité tel que principicule, (qui me semblerait d’ailleurs tout à fait adapté à une large diffusion ces jours-ci). Pour autant, cela demeure accessible aux curieux, je crois, et je ne m’aventure pas trop dans un style alambiqué ou expérimental. Je cherche à faire du roman populaire. Mais par ce terme, je fais référence à des gens comme Hugo, Dumas, Balzac ou Dickens. Gabriel Chevallier est lui aussi considéré, avec « Clochemerle », comme un grand écrivain populaire, et on ne peut pas dire que son style soit pauvre et son récit simpliste.

Nul n’est prophète en Framasoft

Je suis toujours attristé de voir que pour beaucoup de promoteurs de la culture, vouloir faire populaire, cela signifie bêtifier (il y a une vision descendante, très hiérarchique de la culture, je renvoie là-dessus aux travaux de Franck Lepage). Pour ma part, je pense que, bien au contraire, cela veut dire faire la passerelle, avec une pratique exigeante qui ne soit pas dédaigneuse dans sa forme, vers des savoirs très pointus auxquels les gens n’ont souvent pas accès physiquement. Ou pour lesquels ils n’ont pas le temps ou la formation nécessaire pour en exprimer la quintessence. On agit là un peu en tiers de confiance.
Je suis un adepte de la reconstitution historique, qui me semble être une excellente illustration de ce que peut être de l’éducation populaire dans sa pratique la plus noble. J’ai vu des gens de milieu très modeste, n’ayant aucune formation universitaire, s’enthousiasmer à la lecture d’ouvrages de métallurgie médiévale plutôt spécialisés et en parler ensuite avec passion, de façon simple, transmettant ce goût pour un sujet qui pourrait paraître rébarbatif à des enfants, des curieux, des badauds, lors d’événements ou de rencontres. D’un savoir froid, ils ont fait un objet culturel vivant, qui a su animer l’intérêt pour l’histoire dans le cœur du public. Du savoir qui s’anime devient lien, symbole.

Neuf questions, c’est peut-être déjà assez pour exploser le maximum de mots possibles dans une interview… Un mot de la fin ?

Edwy Plenel, dans un article récent citait beaucoup Marc Bloch, historien et résistant, à propos de sa critique des élites conçue après la défaite de la seconde guerre mondiale, pendant l’Occupation. Ce remarquable scientifique qui a été à l’origine d’un changement de paradigme dans les pratiques de recherche en histoire, a résumé en une phrase ce qui m’a motivé toutes ces années à continuer à rendre perceptible ce que pouvait être le monde des Croisades, dans le 3e quart du XIIe siècle. Ces quelques mots accueillent les visiteurs sur mon site depuis bien longtemps :

Le passé lointain inspire le sens et le respect des différences entre les hommes, en même temps qu’il affine la sensibilité à la poésie des destinées humaines.

– Marc Bloch, « Sur la réforme de l’enseignement », note rédigée pour les Cahiers Politiques, 1944.

Voir sur Framabook les Qit’a, histoires courtes dans l’univers Hexagora : volume 1, volume 2, volume 3 et volume 4.

Précédemment publié : les enquêtes d’Ernaut de Jérusalem

« Avant tout, ne pas nuire », rappelle Laurent Chemla

samedi 16 mai 2020 à 07:42

Votée dans l’urgence et portée par une personnalité politique au moins controversée, la loi Avia qui s’appliquera dès le mois de juillet vise à réprimer la « cyberhaine ».

Un grand nombre de voix se sont pourtant élevées pour émettre des mises en garde, comme dans cette alerte « la loi Avia est évidemment une atteinte gravissime à la liberté d’expression » et même dans des tribunes du Figaro ici et .

Nous avons choisi de reprendre ici celle de Laurent Chemla (c’est qui ce gars-là ?) qui fustige la précipitation brouillonne et souhaite l’application à la vie politique d’un fort ancien principe en médecine.

Elle est parue d’abord sur son blog Médiapart et il nous autorise à la reproduire.

 

Primum non nocere

par Laurent Chemla

Si la médecine a retenu (entre autres) d’Hippocrate son fameux « primum non nocere », on peut regretter que le politique n’ait pas, lui aussi, appris ce principe de prudence abstentionniste, et que trop souvent il use du mantra inverse : « Il faut faire quelque chose ».

Non. Il ne faut jamais « faire quelque chose ».

Déjà parce que, dans la très grande majorité des cas, « faire quelque chose » c’est faire n’importe quoi.

Ensuite parce que, souvent, ne rien faire est moins nocif que d’inventer des solutions qui semblent faciles et rapides mais qui risquent surtout d’aggraver les choses.

Et enfin parce que, presque toujours, on se retrouve à justifier l’injustifiable une fois qu’on a mal agi. Au motif évidemment qu’il fallait bien « faire quelque chose ».

Loi « contre la haine » ?

Prenons l’exemple de la loi Avia « contre la haine en ligne ».

Celle-ci part d’un constat : la haine se diffuse – en ligne comme partout, et (c’est le grand principe de cette loi, que Mme Avia a clairement exposé ) « ce qui est interdit dans l’espace réel doit l’être également dans l’espace virtuel ».

Passons rapidement sur le fait que – dans la rue – la haine est partout sans que rien ou presque ne s’y oppose. Entre usagers de la route, entre piétons, entre voisins, entre manifestants et contre-manifestants, entre police et manifestants, la haine est devenue dans nos sociétés occidentales presque un mode de vie, au point qu’on s’étonne et se méfie du moindre geste bienveillant non sollicité. Et la rue… la rue est le théâtre quotidien du harcèlement des femmes et des exclus, des insultes, des remarques sexistes, homophobes, racistes et violentes, des agressions, des crachats et de la peur. La rue aussi c’est la pauvreté mise en spectacle, le mépris de l’étranger et de ceux que la société laisse sur, justement, le trottoir.

Oser affirmer, devant la représentation nationale, que la haine est interdite dans  » l’espace réel  » c’est – évidemment – se foutre d’un monde auquel on n’appartient plus parce qu’on s’en est protégé par des vitres teintées, des chauffeurs et des gardes du corps.

Qu’on me comprenne bien : ceci n’est pas une raison pour ignorer la haine en ligne. Mais quand l’argument de Mme Avia, pour justifier son texte, repose sur un tel mensonge préalable, on a le droit de s’en inquiéter même si ce n’est pas en soi un motif d’inaction. J’y reviendrai.

Passons, donc.

Et que ça saute !

Cette loi repose sur une idée simple. Simpliste, même : il suffirait de rendre les intermédiaires techniques responsables des contenus publiés par des tiers, de les contraindre à retirer tout ce qui leur est signalé comme étant « manifestement illicite » sous peine d’amendes démesurées, pour que nous soyons tous protégés des méchants, car c’est très urgent.

Et hop !

Alors déjà, pardon de le dire, mais ce débat-là est si vieux qu’il a le droit de vote depuis déjà 6 ans. C’est dire l’urgence de légiférer et de voter un tel texte alors que le pays n’est même pas encore sorti d’un confinement imposé par une crise d’une ampleur encore jamais vue. C’EST URGENT ON T’A DIT les morts, les masques, les tests et le vaccin, on verra plus tard.

Ce débat date du tout début de l’Internet grand-public, autour de 1996. Il a réuni des comités, des commissions, il a connu des lois, des rejets du Conseil Constitutionnel, d’autres lois, des jurisprudences, des textes, des réglements et une directive européenne. Des centaines, des milliers d’experts, de juristes, d’associations, de citoyens et de lobbies se sont penchés dessus (et s’y penchent encore puisque l’Europe a prévu d’y revenir durant la présente législature), pour essayer d’imaginer des équilibres qui respectent à la fois le droit à la liberté d’expression et la juste volonté d’empêcher les délits.

Des livres y sont entièrement consacrés.

Depuis 24 ans.

C’est dire L’URGENCE du truc, alors qu’on a remis aux calendes un sujet aussi fondamental que nos retraites parce que, voilà, c’est pas trop le moment hein.

C’était TELLEMENT urgent qu’on n’a même pas respecté la procédure européenne obligatoire pour ce type de législation, c’est trop grave : on se moque des députés sur Twitter, tu te rends compte, il faut légiférer VITE !

Bref.

Têtes d’oeuf

Clément Viktorovitch résume très bien les termes du problème dans cette courte vidéo : quand on délègue à des entreprises privées le droit de juger de ce qui est légal ou illégal, on s’expose à une censure de très grande ampleur – parce que c’est plus simple et moins cher de censurer que de se poser des questions, surtout quand on risque des amendes de très grande ampleur, et que le profit est le seul guide des entreprises privées. Tout simplement.

Rendre la justice est une fonction régalienne. Les fonctions régaliennes sont des tâches que l’État ne doit pas, ou ne peut pas, déléguer à des sociétés privées. La loi Avia fait le contraire. Voilà mon résumé à moi.

Je le dis, je le répète, je le blogue et je le conférence depuis plus de 20 ans, ici et partout : si le droit à la liberté d’expression est inscrit dans notre constitution depuis le 18e siècle, ce droit n’était que très théorique jusqu’à l’arrivée d’Internet. C’est par et grâce à Internet que la parole publique est devenue accessible à tous.

Il n’est donc pas très étonnant que ce droit-là soit un des moins bien protégés par nos textes de loi, il n’est donc pas très étonnant que la liberté d’expression du grand public remette en cause les usages et les habitudes des puissants… et il n’est donc pas très étonnant que ces mêmes puissants fassent tout ce qu’ils peuvent pour remettre à sa place ce grand public qui ose s’arroger le droit de les critiquer à la face du monde.

Il est donc d’autant plus important d’y faire très attention et de ne pas légiférer n’importe comment et dans l’URGENCE parce que l’ego de quelque députée a été un peu froissé par des remarques en ligne sur ses tendances mordantes, fussent-elles problématiques. Je vous engage à revoir, encore une fois, dans la courte vidéo ci-dessus mentionnée en quels termes Mme Avia a présenté son texte en première lecture ( « MES trolls, MES haters, MES têtes d’œuf anonymes ») pour bien comprendre ses raisons – très personnelles et donc très éloignées du bien public – d’agir.

Hélas, le respect des grands principes républicains n’est visiblement pas l’URGENCE.

Latin de garage

En médecine, donc, le « triangle hippocratique » (médecin, malade et maladie) se base sur la confiance. La confiance qu’on accorde à celui entre les mains duquel on remet sa vie pour qu’il n’agisse que pour notre bien, ou – au minimum – pour qu’il n’aggrave pas notre situation. Primum non nocere.

En politique, ce même principe devrait s’appliquer. Mais force est de constater qu’en politique aujourd’hui, le principe est plutôt « primum actum » (« d’abord agir », dans mon latin de garage) avant même d’avoir bien pesé le pour et le contre. Au risque de tuer le malade, et dans le cas qui me fait réagir ici au risque de réduire à néant un de nos droits fondamentaux.

Pour autant, « ne rien faire » contre la haine en ligne n’est pas le contraire de « faire n’importe quoi pourvu que ça fasse taire mes opposants au risque de détruire des équilibres difficilement atteints ». L’accès à la liberté d’expression pour tous est un phénomène récent, et il est normal de réfléchir à ses dérives. Et il est normal que ces dérives se produisent tant que la société n’a pas intégré profondément les règles qu’impose l’usage d’une liberté. Ce n’est pas, pour faire un parallèle rapide, parce que la liberté de se déplacer est un droit fondamental qu’on a pas besoin d’un code de la route. Mais ce n’est pas parce qu’on a besoin d’un code de la route qu’on doit donner le droit aux sociétés d’autoroute d’interdire le passage à qui bon leur semble.

Intégrer les règles sociales d’un outil aussi profondément disruptif qu’Internet ne se fait pas en un jour, ni même en une génération. Ça prend du temps, ça nécessite des efforts, y compris financiers. On peut, on doit s’opposer à la haine. En ligne comme partout. En donnant des moyens à l’éducation pour former de futurs citoyens. En donnant à la justice des moyens d’agir plus rapidement et plus efficacement.

Pour qu’à force d’exemples et de formations, chacun apprenne à mieux se comporter, à mieux peser la responsabilité qu’il doit s’imposer lorsqu’il use de la parole publique, à mieux connaître ses droits et ses devoirs. En ligne comme partout. C’est long, c’est cher, ça ne se fait pas dans l’urgence et ce n’est pas aussi facile que de faire voter une loi stupide par une majorité sans partage.

Mais dans une société démocratique et respectueuse de ses grands principes, c’est comme ça que ça devrait se faire.

Et pas autrement.

 

en titre en haut "Laurent Chemla se heurte à l’hostilié des latinistes d egarage". en bas à gauche jeune homme souriant qui dit "c’est par et graĉe à internet que la parole publique est devenue accessible à tous". devant lui deux curés catholiques l’air furieux brandissent une croix et disent "vade retro cyberhaine"

Réalisé par Gégé https://framalab.org/gknd-creator/

Retour sur le premier Confin’atelier

jeudi 14 mai 2020 à 11:00

Le samedi 25 avril dernier s’est tenu le premier Confin’atelier, premier Contribatelier en ligne, et ça a été un succès. Afin de valoriser cette belle initiative, nous republions ici le compte-rendu publié sur https://contribateliers.org/ et nous sommes ravi⋅es de vous annoncer qu’un second opus est en préparation ! La date est même fixée : ce sera le samedi 6 juin 2020 de 14h à 17h.

Alors qu’est-ce qu’on a fait pendant ce Confin’atelier, premier Contribatelier en ligne, et qu’est-ce qu’on en retient ? Plein de choses ! Allez on y va, on commence par le global et on détaillera pôle par pôle ;-). Ready ? Go !

Globalement

Déjà les chiffres qui nous réchauffent le cœur : plus 80 participant·es, 11 salons en simultané (10 salons pour les pôles et 1 pour l’accueil), 13 animateur·rices, plus de 3 heures de Confin’atelier : Wouhou ! On ne s’était pas fixé d’objectifs à atteindre mais même si ç’avait été le cas, on est plus que largement satisfait·es !

Autre chose notable : aucun souci rencontré concernant la technique. C’était un peu la crainte, qu’il y ait beaucoup de participant·es et que l’instance Big Blue Button de FAImaison soit surchargée. On avait même prévu un plan B si besoin, dans lequel on était prêt à migrer les salons de certains pôles sur une autre instance Big Blue Button pour absorber la charge. Au final RAS comme on dit, aucun pôle n’a subi de bugs, ralentissements ou autre : bref, on était bien à l’aise ! (bon on a aussi demandé à tou·tes les participant·es de ne pas utiliser leur webcam et de se contenter de l’audio : ça aide !)

Pôle par pôle

Le retour de chaque pôle a été rédigé par le ou les animateur·rices du pôle concerné, sauf pour le pôle accueil où c’est un participant qui a voulu nous faire part de son retour. Merci fabulousfabs !

Pôle Accueil

Pôle animé par MeTaL_PoU, Numahell & QuentinD

Du monde tout l’après-midi, le pôle accueil avait la lourde responsabilité d’accueillir sur le Confin’atelier, d’expliquer le fonctionnement de l’outil BBB, de guider les participant·e·s vers les différents pôles, de répondre aux questions. Ce pôle « tampon » était nécessaire et a été remarquablement bien orchestré par nos 3 ami·e·s ! Ambiance franchement sympathique, accueil chaleureux et patience dans leurs explications, MeTal_PoU & Numahell se sont données sans retenue sur le pôle accueil ! QuentinD gérait la comm’ sur les réseaux sociaux (de ce que j’ai compris, pour la première fois), et venait faire un coucou aux rares moments où il avait 5 minutes. Pendant ce temps, MeTal_PoU & Numahell prenaient leur temps pour dire bonjour, expliquer inlassablement le système de salons multiples, comment basculer vers un autre pôle, comment aider à régler / couper son micro sur BBB, tout cela sans jamais perdre le sourire (qui s’entendait) ou patience. Elles ont eu à cœur de laisser présenter les pôles aux responsables de salons qui en avaient le temps, permettant à nos 80 bonnes âmes de choisir où aller donner un coup de pattes. Bravo à vous 3 !

Pôle Framalibre

Pôle animé par Gavy

Environ une dizaine de personnes pour ce pôle autour de l’annuaire historique de Framasoft. On a commencé par une petite présentation de Framalibre – ce qu’est l’annuaire, ce qu’on peut y trouver et ce qu’on peut y faire – avant de voir comment y contribuer.

Au final, plusieurs comptes Framalibre ont été créés, des notices existantes ont été modifiées et de nouvelles sont apparues :

Notices crées :

Notices modifiées :

Si contribuer à Framalibre vous donne envie, le meilleur moyen pour commencer, c’est de venir en parler sur Framacolibri (le forum de Framasoft), dans la section dédiée à l’annuaire !

Pôle Design & Libre

Pôle animé par Maiwann

Une dizaine de personnes qui étaient présentes pour cet atelier visant à regrouper les designers ayant envie de faire bouger les choses coté logiciel libre ! Petite surprise : Il y avait aussi des personnes qui étaient plutôt développeurs et qui étaient en demande pour savoir comment trouver quelqu’un avec qui collaborer. Après plusieurs petites discussions sur « Pourquoi y a-t-il aussi peu de designers dans le monde du libre ? » nous avons décidé de faire un petit site afin de pouvoir renvoyer les différentes personnes intéressées par le sujet dessus \o/ Ni une, ni deux, entre celleux qui s’occupaient du contenu et celleux qui étaient lancés sur la technique, nous avons déjà une page à vous présenter regroupant des façons de nous contacter et des ressources autour du design : Foire aux questions, articles, témoignages de collaboration… C’est par là ! ! 🎉 => https://design-et-libre.frama.io/ Merci à celles et ceux qui ont participé à cet atelier 🥳

Pôle Communiquer pour des projets libres

Pôle animé par Pouhiou

La proposition était de faire un tour de table des expériences et besoins dans la communication pour des projets libres, puis de prendre chaque besoin un par un et de partager nos retours d’expérience dessus. S’en est suivie une conversation de 3h avec plus de 10 personnes présentes absolument passionnante. Une des problématiques récurrentes fut de trouver comment communiquer sans reproduire les codes du capitalisme de surveillance.

Ces échanges ont été sketch-notés par Chloé :

Reproduction dans ce billet de blog avec l’autorisation de Chloé. Merci !

Pendant les échanges, David Revoy nous a écouté (et est parfois intervenu) tout en dessinant en direct une nouvelle illustration de Sépia, lae poulpe-mascotte de PeerTube, dont nous avons appris à cette occasion qu’iel n’avait pas de genre (découvrez-la plus bas !). Le seul regret de l’animateur (Pouhiou) c’est d’avoir du mal à jongler entre son animation et ses envie de partager une grosse expérience accumulée au sein de Framasoft (et donc de monopoliser la parole). Merci à toutes les personnes qui ont contribué !

Pôle PeerTube

Pôle animé par Angie

Une douzaine de personnes ont participé à cet atelier portant sur la sélection de contenus de qualité hébergés sur PeerTube. Angie a commencé par expliquer qu’il était important de valoriser ces contenus pour en montrer la diversité. Ce travail de curation permet d’alimenter le bloc « Découvrez notre sélection de contenus » de https://joinpeertube.org/ Plusieurs participant⋅es ayant des questions sur le fonctionnement du logiciel PeerTube, nous avons passé un peu de temps à y répondre. Angie a ensuite rappelé quelques critères pour la sélection (contenus sous licence libre ou dont on a l’assurance qu’ils sont publiés par leur créateur) et proposé des outils permettant la recherche au sein des différentes instances de PeerTube et les participant⋅es se sont lancés dans la recherche de contenus. Au final, 14 nouveaux contenus (vidéos, chaînes et instances) ont été sélectionnés. Pour chacune de ces sélections, un texte de présentation a été rédigé. Ces éléments seront prochainement visibles sur la page d’accueil de joinpeertube. Cet atelier était vraiment chouette car il a permis à l’ensemble des participant⋅es de découvrir ces contenus mais aussi d’échanger sur le fonctionnement du logiciel et sur les modalités d’inscription sur une instance. A reproduire pour découvrir de nouveaux contenus !

La nouvelle illustration de Sépia, mascotte de PeerTube, realisée par David Revoy pendant le Confin’atelier (licence CC-BY)

Pôle OpenStreetMap

Pôle animé par gibro

Le pôle OSM a débuté par une présentation rapide de la carte OpenStreetMap : son modèle, ses principes de fonctionnement et les principaux outils de contributions. Il y a ensuite eu une démonstration du fonctionnement de la carte ça reste ouvert :

Pendant et après la démonstration, nous avons échangé en fonction des besoins et interrogations des personnes présentes. Il y avait une douzaine de personnes en continu dans le salon et plusieurs contributeurs pour l’animer (merci Sebbaz et Eric B). Nous avons aussi discuté de la possibilité de mettre en place un site web facilitant la saisie des informations sur les commerces sans passer par un compte OpenSteetMap, sur le modèle https://caresteouvert.fr ou https://wheelmap.org/ Pour conclure, j’ai trouvé très agréable et efficace l’outil BigBlueButton pour les démonstrations et les interactions avec les participants. Il était également intéressant d’être à plusieurs pour animer pour gérer les échanges sur le chat et l’ajout d’informations dans les notes en parallèle des démonstrations en partage d’écran.

Retour d’un participant :

Très bon accueil de Gibro :) Belle découverte de caresteouvert, ce qui m'a permis d'actualiser les informations autour de chez moi. Concret et pratique. J'avais aussi des questions plus générales de mises à jour de OSM, que j'ai pu mettre en pratique immédiatement grâce aux conseils avisés de Gibro et Fred, merci à eux. Pratique, concret, convivial, j'ai passé un très bon moment et j'ai pu pratiquer immédiatement pour faire des mises à jour, merci <3

Pôle Wiktionnaire

Pôle animé par Noé

Première session de contribution en ligne et une bonne expérience. L’exploration d’un dictionnaire n’était probablement pas l’expérience la plus séduisante, d’où l’affluence limitée, mais l’animateur a pu néanmoins contribuer et montrer l’intérêt du Wiktionnaire avec de l’ajout d’illustrations et d’exemples, et même créer de nouvelles pages. Un participant, motivé par la présentation a pu téléverser une de ses photographies pour illustrer la page du Wiktionnaire de la ville de Gafsa. L’envie d’en refaire et la hâte de reprendre les permanences mensuelles lyonnaises !

Pôle Wikipédia

Pôle animé par Lyokoi

Une session de 3h bien remplie et qui aurait pu durer si le présentateur ne tombait pas de fatigue et ne perdait pas sa voix à la fin. La session oscillait entre 4 et 6 personnes avec un pic de présence à 8. La première moitié (1h30) fut une présentation globale de Wikipédia, son fonctionnement, sa communauté, ses règles et surtout une visite de l’interface de contribution. Ponctuée par les questions des visiteurs et visiteuses, nous avons apporté des sources à des articles, nous avons découvert plusieurs aspects de la contribution (images, structuration, wikification, etc.) et avons noté dans le pad interne des liens importants. La deuxième partie était surtout consacrée à l’échange avec les participants et les participantes, via message ou via micro. Un contributeur de Lorient a pu se faire aider à monter un groupe local et plusieurs nouveaux et nouvelles ont pu faire leurs premières modifications (ainsi qu’un ancien qui s’y est remis). L’expérience a été très enrichissante et a donné l’envie de recommencer.

Pôle Piaf

Pôle animé par Guillaume

Une super ambiance, avec une dizaine de curieux qui voulaient en savoir plus sur le projet. Nous avons discuté des intérêts de construire des ressources pour créer des intelligences artificielles francophones, et également des façons de procéder. Puis nous avons tous ensemble contribué, en écrivant des questions réponses sur des articles Wikipédia. Avec quelques dizaines de questions réponses produites, Piaf en est maintenant à 7000 depuis le début du projet il y a quelques mois ! Bravo et merci à tous ! Et continuons de contribuer quand nous en avons le temps :)

Pôle Culture libre / Khaganat

Pôle animé par Zatalyz et GPSqueeek

Après une demi-heure à – nous ronger le clavier de peur de n’avoir personne – papoter, nous décidons de revenir faire un tour à l’accueil pour signaler qu’on était là et que c’était chouette de venir dans notre salon. Et ça a marché ! On a en effet eu la joie d’avoir le retour d’une contributrice qui nous a aidé·es à voir comment serait fait le système solaire dans l’univers du Khanat, et c’est pas rien ! Le Khanat serait probablement une lune d’une géante gazeuse, et ensuite il y a des histoires d’angle des plans orbitaux, de masse et de taille des différents astres. On espère un jour avoir de quoi montrer ce ciel dans Godot pour l’intégrer au futur jeu ! Ensuite on a eu plusieurs visites de curieuses dont certaines sont restées pour nous aider à commencer un article au sujet d’une bestiole qui avait été dessinée sur papier en Contrib’atelier en présentiel en fin d’année dernière. Ce n’est pas encore terminé mais il y a une bonne base pour avoir quelque chose de publiable bientôt sur notre wiki on espère ! Merci aux visiteuses et autres contributrices qui ont été toutes plus oniriques les unes que les autres (et chez Khaganat, c’est signe d’un tas de guimauves, accompagnées d’un tas de câlins si ça fait plaisir !).

Pôle Contribuer au libre pour les développeur·ses

Pôle animé par ervin

https://asso.framasoft.org/pic/xPP0qymR/jBZ96zfE.png

Nous avons eu 11 personnes présentes. Globalement les nouveaux venus étaient satisfaits et ont trouvé des projets auxquels contribuer. La durée n’a pas forcément permis de mettre des choses en production, mais le contact a été établi et certains des participants comptent continuer à contribuer. Beaucoup d’appétence pour une autre session. Les notes complètes dont le tour de table final : https://mypads.framapad.org/p/confinatelier-framadate-3m1pcq7p7

En conclusion

Pour nous ce n’est que du positif donc un immense merci à tou·tes celleux qui ont pris part à ce Confin’atelier :

À bientôt pour le prochain ?  ;-)