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MyPads : l’alternative de Framasoft à Google Docs

mardi 6 octobre 2015 à 09:09

Vous connaissez déjà probablement Framapad. En vous offrant, à portée de clic, la possibilité de collaborer sur un texte à plusieurs clairement et aisément, nos installations du logiciel Etherpad ont eu un succès tel qu’elles se sont multipliées sur nos serveurs.

Il manquait néanmoins une fonctionnalité importante à ces pages d’écriture collaborative en ligne : la possibilité de créer vos dossiers, et de travailler en groupe de manière privée et organisée. Grâce à un financement collaboratif, nous avons pu engager un développeur pour travailler sur ce point, et le résultat s’appelle : MyPads.

Google Docs & Microsoft 365 envahissent vos écrans

spy-catDans l’informatique utilisée au quotidien, le traitement de texte est bien souvent l’outil principal. Avec l’arrivée des services en ligne, ces logiciels que l’on n’installe pas mais qu’on utilise directement depuis un navigateur web, est apparue la possibilité d’utiliser le même logiciel à plusieurs, en même temps. Les géants du Web l’ont bien compris, et ont rapidement mis les moyens pour proposer de telles solutions : de Google Docs à Microsoft 365, on peut désormais écrire, montrer et modifier un texte à plusieurs.

Bien entendu, ces entreprises ne sont pas des philanthropes, et ces opportunités ont un prix. Microsoft vous enferme dans des formats fermés, des fichiers que tout le monde ne peut pas lire, et vous rend dépendant de son abonnement mensuel. Google, lui, fait dans le gratuit, car chez lui c’est vous le produit : vos données et fichiers GoogleDocs sont une manne d’information publicitaire très rémunératrice pour la deuxième capitalisation boursière au monde.

Mais peut-on vraiment demander à sa classe d’ouvrir un compte Google, et donc de livrer ses données, afin de pouvoir travailler ensemble sur un exposé ? Que penser quand une ville italienne décide de revenir chez Microsoft afin d’éviter les problèmes qu’on a avec les .docx et l’installation d’un « cloud » ? Est-ce qu’une telle dépendance aux GAFAM est acceptable lorsqu’on gère les documents d’une administration, d’une classe, d’un syndicat, d’une association… ?

animation CC-By-SA Gee

animation CC-By-SA Gee

Mypads : un besoin financé par la communauté

Le Libre apporte déjà des réponses. Etherpad est un puissant logiciel de traitement de texte collaboratif en ligne, et qui permet une personnalisation facile grâce à ses extensions. Mais Etherpad n’offrait pas encore de solution permettant de créer un compte avec ses dossiers, ses listes d’utilisateurs ou ses pads… des fonctionnalités pourtant très demandées et attendues des utilisateurs.

C’est pour créer une telle extension qu’en juillet 2014, nous avons proposé une campagne de financement participatif. Le Libre ne dispose pas des moyens financiers ni du poids d’un GAFAM. Mais nous sommes une communauté qui sait qu’en se rassemblant, on peut faire de grandes choses. Qui sait aussi que développer du code coûte du temps, du savoir-faire et donc de l’argent. Que « Libre » ne signifie pas « Gratuit ».

mypadsulule

C’est un mode de financement et un modèle économique qui correspondent vraiment à nos valeurs (et à la partie « Solidarité » de notre charte). Quelques personnes (413, pour être précis) ont mis en commun des fonds pour qu’on suive le développement du plug-in par un prestataire, que l’on rende des comptes (ce que l’on a fait régulièrement sur le Framablog) et finalement qu’on publie un logiciel directement dans le pot commun, au bénéfice de toutes et de tous.

Le résultat, le voici aujourd’hui.

Découvrez MyPads, et travaillez entre vous dans un espace privé

MyPads, c’est donc ce fameux plug-in, cet ajout à Etherpad qui vous permet d’avoir vos documents rangés dans un dossier en fonction des personnes avec lesquelles vous travaillez. Bien entendu, nous sommes fiers de vous le proposer avec Framapad, afin que vous puissiez l’utiliser à loisir (et pourquoi pas, finir par l’installer sur vos propres serveurs).

Cela fonctionne très simplement, en 4 étapes :

  1. Rendez-vous sur http://mypads.framapad.org et créez-vous un compte ;
  2. puis connectez-vous à votre compte et créez votre premier dossier ;
  3. ensuite, créez autant de pads que vous voulez dans ce dossier ;
  4. n’hésitez pas enfin à inviter autant de personnes que vous voulez dans ce dossier, que ce soit par leur e-mail et/ou par leur identifiant MyPads. Ils devront cependant déjà posséder un compte MyPads pour pouvoir rejoindre votre dossier.
mypads5

et, bien entendu, il y a un chat…

Et voilà, vous pouvez désormais collaborer de manière simple et privée sur vos documents, et les retrouver en un tournemain. Nous imaginons déjà les professeurs qui se créeront un dossier par classe puis inviteront leurs élèves à collaborer sur cet outil sans craindre qu’on ne siphonne leurs données. Mais aussi l’association sportive ou culturelle qui créera un dossier par commission (le dossier “événements”, le dossier “ateliers”, le dossier “conseil d’administration”…)

Les fonctionnalités de MyPads sont étendues (plus de 10.000 lignes de code ont été nécessaires à son développement !), et nous n’allons pas les énumérer ici. Sachez simplement qu’elles ont été faites pour vous aider à classer et à retrouver aisément les pads et dossiers que vous avez crées comme ceux où vous avez été invités ; mais aussi et surtout pour vous donner toute latitude de gérer cet espace privé de création comme vous l’entendez.

À vous de vous en emparer et de soutenir MyPads

Bien entendu, cette extension MyPads n’est pas réservée à Framapad… Vous pouvez d’ores et déjà l’installer vous-même sur votre instance d’Etherpad. Nous avons tenu à ce que ce soit un plug-in Etherpad pour une raison simple : qu’il soit très facile d’installation, directement depuis l’interface d’Etherpad, et que vous puissiez ainsi en faire profiter ainsi votre famille, ou vos collaborateurs quels qu’ils soient.

Le code est, bien entendu, aussi ouvert que Libre, et vous pouvez le retrouver sur notre dépot git afin de remonter un bug, d’y suggérer une amélioration, d’y proposer une traduction ou un apport ! Car si nous allons continuer à en suivre de très près l’évolution, ce code vous appartient désormais autant qu’à nous, et ce grâce à la générosité des 413 contributeurs et contributrices qui en ont financé la création (que des milliers de chatons leur tombent dans les bras, mais métaphoriquement parlant, sinon ça griffe).

les impatient-e-s peuvent cliquer sur l'image pour aller se créer un compte ;).

les impatient-e-s peuvent cliquer sur l’image pour aller se créer un compte ;).

Framasoft veut aussi en profiter pour remercier chaleureusement Fabien, qui a travaillé d’arrache-pied à son développement ; et toutes les personnes qui nous soutiennent, partagent nos projets et nous financent de leurs dons depuis des années. C’est, notamment, grâce à vos dons récurrents qu’on peut se projeter sur l’avenir et mener ainsi des projets sur un long terme.

À vous, désormais, de dégoogliser votre entourage en lui faisant goûter à MyPads !

Framadrive, conservez et synchronisez 2 Go sur nos serveurs

lundi 5 octobre 2015 à 09:10

Il faut rester honnête : Dropbox est un service qui a su populariser l’usage du stockage et partage de fichiers dans les nuages, en proposant une « première dose gratuite. »

Dropbox, Google Drive, Icloud, OneDrive : tout le monde veut vos fichiers

Image de nos ami-e-s de la FSFe

Image de nos ami-e-s de la FSFe

Comme Google Drive, Icloud et Microsoft OneDrive, tout le principe de Dropbox repose sur le degré de confiance qu’on peut accorder à une société (ici DropBox.Inc) dont les clauses d’utilisation peuvent être changées jusqu’à s’autoriser le scannage et l’usage des fichiers que vous leur confiez. Bien évidemment, personne (à part ces GAFAM) ne connaît le code des logiciels qu’ils utilisent, et donc personne d’autre qu’eux ne peut en vérifier les failles de sécurité (ou les portes dérobées). Enfin, les relations douteuses que peuvent entretenir de tels hébergeurs avec les autorités limitent grandement les droits universels à la vie privée et à la liberté d’expression, en particulier lorsque nos données sont hébergés aux USA, sous l’autorité étasunienne.

Plusieurs alternatives libres existent et proposent des solutions pour avoir cette fameuse « clé USB en ligne », ce dossier synchronisé avec un serveur hébergé par soi-même ou son organisation (nombre d’entreprises ont déjà compris ces enjeux). Là encore, le logiciel Libre est une solution de premier ordre, parce que l’accès au code source permet de monitorer les failles de sécurité, d’y remédier rapidement, et de valider le degré de fiabilité du système. À ce titre Owncloud présente de nombreux avantages bien compris par de nombreuses organisations et c’est aussi la raison pour laquelle Framasoft a choisi de proposer cette alternative à la fois pour en faire la démonstration en tant que service et diffuser une méthode d’installation.

Et Framasoft présente : Framadrive

Chez nous la première dose ne sera pas seulement gratuite, elle sera surtout libre ! C’est sans doute, au fond, la principale différence avec les services centralisés les plus connus. Un logiciel Libre, connu, suivi… hébergé par une association rendue indépendante grâce à vos dons et qui a annoncé qu’elle n’a que faire de vos données (et ne les revendra pas, ne les transmettra pas).

Pour utiliser Framadrive, c’est simple :

  1. Créez-vous un compte sur Framadrive.org
  2. Téléchargez et installez le client Owncloud pour votre ordinateur et/ou votre mobile.
  3. Synchronisez votre compte Framadrive avec ces logiciels en mentionnant le serveur,
  4. Bravo, vous avez 2 Go d’espace sur notre disque !
anim_framadrive

animation CC-By-SA Gee

Dans un premier temps, nous allons ouvrir 1500 comptes en mode « premier arrivé, premier servi. » Suivant le succès du service, la charge de travail que cela nous demandera, et toujours selon les moyens que vous nous donnerez nous pourrons envisager d’en ouvrir à nouveau 1500 autres.

Seulement 2 Go ? Rien que 1500 comptes… ?

Oui.

Framadrive ne souhaite pas devenir le nouveau Dropbox, pas plus que Framasphère ne veut remplacer Facebook à lui tout seul (il y a plein d’autres endroits où s’inscrire à Diaspora* ; et même d’autres réseaux sociaux Libres). Tout simplement parce que nous n’en avons pas les moyens, et que Framasoft n’a nullement envie de devenir une association avec 150 employé-e-s et une armée d’étudiants faisant du street marketing pendant vos soldes histoire de vous arracher des dons. 😉

framadrive2

Encore une fois, nous désirons simplement être une porte d’entrée vers des solutions Libres, Éthiques, Décentralisées et Solidaires. Si Framadrive convient et répond à vos besoins, on est ravis. Si vous voulez plus d’espace, que vous n’avez pas pu avoir de compte… ou tout simplement si après avoir goûté à cette solution Libre vous désirez votre indépendance, il y a des solutions à votre portée :

La dégooglisation ne se fera pas sans vous.

Avec Framadrive, nous voulons démontrer qu’encore une fois, le Libre propose des alternatives suffisantes et convaincantes aux services qui centralisent le web et pompes nos données. Mais cette démonstration ne servira à rien si vous ne vous en emparez pas.

C’est à vous, désormais, de partager cet article dès qu’une connaissance vous envoie un email d’invitation à Dropbox et consort. À vous de partager ces alternatives sur vos réseaux. À vous aussi, et enfin, de nous soutenir dans notre démarche et de nous aider à la poursuivre par vos dons et par vos participations

On compte sur vous pour faire vivre et de partager plus de Libre sur nos Internets.

cliquez sur l'image pour aller vous ouvrir un compte sur Framadrive

cliquez sur l’image pour aller vous ouvrir un compte sur Framadrive

Dégooglisons saison 2 : ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait !

lundi 5 octobre 2015 à 09:09

Nous l’avions annoncé l’an passé : Dégooglisons Internet est un projet sur 3 ans. Après une première année qui a dépassé toutes nos espérances, nous avons décidé d’attaquer cet « an 2 de la dégooglisation » en fanfare, en vous proposant 5 nouveaux services (et mises à jour majeures) qui seront présentés sur le Framablog tout au long de la semaine.

Mais nous ne perdons pas de vue l’essentiel : le succès de la première saison et ce que nous allons en faire dans la deuxième, c’est à vous que nous le devons.

GAFAM ne l’avait pas vu venir…

… et nous non plus ! Cette première année de Dégooglisons Internet fut rocambolesque, mais auréolée de succès ! Nous nous sommes lancés avec beaucoup d’ambitions et la crainte de ne pas y arriver, de ne pas être à la hauteur. En prenant un peu de recul sur les douze derniers mois, on peut dire que votre soutien et l’attention portée à ces thématiques furent au rendez-vous.

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Dégooglisons Internet, c’est d’abord tenter de sensibiliser le grand public (nos fameux « Dupuis-Morizeau ») aux enjeux de la centralisation du Web vers des géants privatifs que sont Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft (GAFAM pour les intimes). Outre nos interventions dans la sphère libriste (RMLL, JDLL, Open World Forum, Capitole du Libre, etc.) nous avons pu rencontrer d’autres publics (Geekopolis, Fête de l’Huma, Geek Faeries, les Alternatiba, le festival Résistances, on ne vous met pas les liens, Tonton Roger est votre ami) toujours plus concernés et intéressés par les alternatives proposées.

De grands  médias ont aussi ouvert leur portes et leur antenne à ces thématiques (Canal +, L’Humanité, France Culture, Le Soir, TV5 Monde, France Inter, France 3 Rhône Alpes…)

Grâce à vos partages d’informations et à votre mobilisation, de plus en plus de monde prend conscience des dangers que représentent les GAFAM quand ils raflent nos données et nos vies numériques. Sensibiliser est une première étape, encore faut-il démontrer qu’on peut faire autrement, proposer une alternative respectueuse, simple et fiable.

Douze mois, quinze services

Sortir de la sphère libriste, aller à la rencontre des gens, leur parler et répondre à des attentes et des inquiétudes variées est un énorme travail. Grâce au soutien des bénévoles, nous avons pu le réaliser tout en proposant et modernisant des services Libres, Éthiques, Décentralisés et Solidaires.

Ces douze derniers mois, nous avons mis à jour :

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Et comme nous n’aimons pas nous reposer sur nos acquis, nous avons en plus sorti :

Ce qui porte le nombre de services alternatifs proposés par Framasoft à… quinze, en comptant Framanews et Framabag… Oui, on est comme ça, nous : quinze à la douzaine !

Une semaine Dégooglisons (et encore plus à venir)

La route est longue, mais comme la voie est libre… ce n’est pas le moment de flancher ! Nous avons relevé nos manches pour vous montrer concrètement que nous continuons dans la direction que nous nous sommes fixée, en vous proposant dès aujourd’hui cinq nouveautés qui vont vous être détaillées sur le framablog tout au long de la semaine…

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Et ce n’est pas tout. Tout au long de cette année scolaire, nous continuerons de sortir des services Libres, Éthiques, Décentralisés et Solidaires. Dans nos framacartons, nous avons un service de pétitions en ligne, un autre pour faire des formulaires, une grosse envie de nous attaquer à Skype et consorts, de vous proposer un éditeur de sites web, des moyens de prendre des décisions en ligne ou encore de partager et collaborer sur vos agendas…

L’important c’est d’essaimer

Le seule faiblesse de notre campagne, l’année dernière, c’est de ne pas avoir assez expliqué nos intentions (parce que, pour nous, elles sont évidentes 😉 ). Nous ne voulons pas remplacer Google, ni GAFAM, pour « Framasoftiser Internet ». Bien entendu, nous n’en avons pas les moyens… ni l’envie : devenir une asso avec plus d’employés que de bénévoles, très peu pour nous ! Notre but est simplement de sensibiliser les gens, de démontrer que le Libre offre des solutions et alternatives viables, et qu’un maximum de gens y goûtent.

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Le troisième point essentiel de notre campagne, c’est d’essaimer. Bien entendu, nos tutoriels sont là pour vous aider et vous inciter à installer ces logiciels sur vos serveurs pour vous, votre famille, votre association, votre entreprise ou administration… Mais on peut aller au-delà.

Nous pensons donc initier dans quelques mois un nouveau projet pour soutenir cette envie d’essaimer, favorisant l’auto-hébergement et la visibilité de cette offre de services libres, en France comme à l’étranger. Bref, cette année encore, la route est longue… mais la voie est Libre !

Le succès de cette campagne est entre vos mains

Ce n’est pas de la démagogie, c’est notre quotidien. On propose des outils, et leur succès ne dépend que de vous. www.degooglisons-internet.org est un outil pour expliquer à votre entourage les dangers de la GAFAM-isation du web et de nos vies numériques. C’est vous qui, en le partageant, en faites un outil utile et utilisé. Les enjeux sont importants : plus il y aura de monde qui se libérera de ces services centralisateurs et privatifs, plus nos données à tou-te-s seront en sécurité.

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Ce travail effectué, nous n’aurions jamais pu le faire sans vous. Depuis début 2015, nous avons lancé un forum des bénévoles, les Framacolibris. Toutes les participations que vous apportez nous enlèvent une pierre du sac à dos pour l’ajouter à ce formidable édifice que nous construisons ensemble. Toute l’équipe de Framasoft tient à remercier, du fond de nos petits cœurs de libristes, ces personnes qui donnent de leur temps et de leur talent pour participer à ce projet qui, sans elles et eux, aurait été impossible.

Et puis n’oublions pas le nerf de la guerre : les sous ! Framasoft vit principalement grâce à vos dons, qui nous permettent de payer les salariés, les serveurs et les frais de déplacements afin que nous poursuivions cette incroyable aventure. Ce mode de financement nous donne aussi une indépendance totale et précieuse. Cette année encore, nous avons besoin de votre soutien, parce que sans lui tout le projet périclitera.

Nous n’y arriverons pas sans vous, mais nous avons le rêve fou d’y arriver ensemble… Vous nous suivez ?

Libre@Toi, une webradio libre et bien davantage

samedi 26 septembre 2015 à 08:48

Dans le milieu associatif et libriste, Libre@Toi commence à se faire un nom. Bien que sa visibilité publique soit encore récente, ce jeune projet est prometteur et représente l’aboutissement de l’activité opiniâtre d’une petite équipe qui met son énergie à concrétiser ses idéaux, depuis plus d’un an.

On peut déjà par exemple revoir des émissions comme l’atelier de Genma sur le chiffrement, parcourir la série des Liberté, égalité, surveillés d’Olivier…

Vous vous en doutez, lecteurs du Framablog, une association qui veut porter les valeurs du logiciel libre sur d’autres domaines de la société, ça nous parle… C’est pourquoi, à l’occasion d’un évènement prochain qui inaugurera ses activités, nous avons proposé à ses membres une petite centaine de questions. Ils ont tenu à répondre à plusieurs voix, et c’est tant mieux.

0.1 C’est quoi Libre@toi ? Faut mettre un astérisque au bout peut-être ?

Olicat : Libre@Toi*, c’est une plate-forme d’échanges, de partages et de pratiques. C’est un éventail étendu de possibles à s’approprier et à redistribuer. C’est aussi une invitation, d’où l’ *. Libre@Toi*
– *de créer,

– *d’inventer,

– *de t’informer,

– *de démonter,

– *de ne rien faire…

En gros, le principe est de fournir un cadre expérimental et pratique qui permettrait à quiconque de reprendre le contrôle des outils, concepts et techniques. Ce qu’on vise, c’est que chacun dispose des éléments qui lui permettront de se déterminer, peu importe le sujet. Se déterminer, c’est à dire faire un choix, adopter un positionnement politique. Or, ce qu’on observe, c’est qu’aujourd’hui la plupart des choix sont opérés par défaut, en déni des alternatives et possibles disponibles. Nous voulons être l’écho de ces possibles.

Pour arriver à ça, on a imaginé une plate-forme transmédia, un outil, qui distribue un contenu différent et adapté au support utilisé, chacun se répondant de façon cohérente et permettant de prolonger l’expérience et inscrire dans la durée les informations et ou compétences transmises.

Ainsi, une émission de radio abordant un thème particulier sera « éditorialisé » sur le site web et pourra donner lieu à une conférence, ou encore un atelier. Les travaux réalisés en atelier pourront eux aussi alimenter un wiki tandis que la conférence, filmée, alimentera les contenus multimédias du site.

J'ai fini par trouver la sortie du labyrinthe, l'équipe de Libratoi m'a aidé.

goofyPetitJ’ai fini par trouver la sortie de ce labyrinthe, l’équipe de Libr@Toi* m’a aidé.

4.21 C’est qui le chef ? Vous seriez pas un peu anarchistes quand vous parlez d’« horizontalité » plutôt que de « verticalité »  ?
Clara : on est tous directeurs, comme ça y a pas de soucis hiérarchiques, chacun est responsable de lui-même, c’est déjà beaucoup.

Alexandre : les décisions sont prises en groupe. En fait, selon les sujets abordés, un chef naturel se dégage le temps du traitement du dossier. Chacun ses compétences, pas de lutte de pouvoir.

OliCat : la direction de l’association est collégiale, le système induit est donc l’autogestion. Comme le dit Alexandre, et compte tenu des compétences spécifiques de chacun, une personnalité prend assez naturellement le lead sur les autres en fonction des sujets. En revanche, les angles de traitement sont toujours déterminés de façon collégiale, peu importe le support qui sera envisagé (radio / web / conférence). Après, j’ai rien contre le fait d’être taxé « d’anarchistes ».

libratoi_changer-le-monde

5. Vous venez d’horizons assez différents, qu’est-ce qui vous motive pour avancer ensemble ?

Clara : tout à fait modestement, l’idée de changer le monde

Alexandre : tout comme Clara…et montrer à ceux qui se sentent isolés dans leurs valeurs que d’autres pensent comme eux et sont prêts à agir !

OliCat : Changer le monde est en effet le résultat visé. :-) Mais au fond, ce que nous croyons, c’est surtout que le monde a déjà changé, mais que les dynamiques qui lui permettraient d’émerger sont écrasées par les structures dominantes (idéologiques, intellectuelles, religieuses, politiques…) déjà obsolètes, mais qui s’accrochent…

7. C’est quoi votre « tiers-lieu », c’est où ça ? (à Paris, je parie)

Alexandre : à Paris, effectivement, mais nous avons pour ambition de nous déplacer dans toute la France… Les locaux sont à Paris mais l’avantage du web par rapport à la FM c’est que nous sommes audibles partout !

En fait, pour être précis, ce qu’on désigne par le tiers-lieu au fond, c’est la plate-forme elle même qui intègre le lieu, la radio, le site web (les sites en fait).

42. Qu’est-ce que c’est,  un lieu « libre et open source  » ? Un endroit pour boire des bières ?

Clara : on n’allait pas avoir un lieu privé et sous licence (IV) quand même ! vive la bière libre !

Alexandre : open-source de bière, littéralement, ça fait rêver !

OliCat : on parle de Libre et d’OpenSource parce qu’on a tous fait une école de commerce, et il paraît que c’est porteur…
Plus sérieusement, libre et open source parce que chacun des deux concepts exprime exactement la vision du monde que nous avons et que nous souhaitons promouvoir. C’est aussi pour que toutes les idées et compétences se croisent. Mais attention hein ! Après, c’est libre@toi d’adhérer ou pas. Notre credo, c’est que peu importent les choix, ils doivent être opérés en conscience de ce qui existe par ailleurs. Et enfin, oui ! J’espère qu’on y boira plein de bières.

42bis. Que représentent pour vous les valeurs du Libre ? Vous pensez qu’elles peuvent investir d’autres champs que celui du logiciel ?

OliCat : Oui, nous pensons vraiment que l’intérêt que certains portent par exemple aux problématiques environnementales procède des mêmes ressorts idéologiques que l’utilisateur de logiciels libres. Et là encore, pour nous, il s’agit de politique. Les valeurs du libre sont pour nous, le ciment du monde à construire.

Clara : ben oui, la conso par exemple, alimentaire ou autre :  savoir exactement ce que tu consommes, savoir  que ça va pas t’empoisonner, que ça a pas été fabriqué par des esclaves à l’autre bout de la planète ou que ta carte de fidélité à Supermarkettruc va pas servir à t’envoyer des pubs-à-la-con à ton insu, par exemple… La santé, aussi : on dit qu’on te soigne ou qu’on prévient tes maladies, mais qu’est-ce qui te garantit que t’es pas un produit du marché par la même occasion ? Aujourd’hui, on te brandit le spectre de l’épidémie pour te forcer la main sur les vaccins, celui de la chimio pour le cancer, ou des antilipidiques pour ton cholestérol,  en te disant que t’es un mauvais citoyen si tu te rebelles ! Tu fais surtout partie de marchés captifs qui génèrent le plus de thunes à la big pharma… L’environnement aussi : quelle est ta capacité réelle à choisir  l’air que tu respires, l’eau que tu bois, la terre sur laquelle tu veux faire pousser tes légumes, l’électricité qui fait tourner ton ordi, le carburant que tu mets dans ton réservoir de voiture ?

12. Oui hein soi-disant vous voulez libérer des tas de trucs et puis si on regarde bien dans vos projets, vous voulez faire des *ateliers* ! Bravo la mentalité du XIXe siècle, vous voulez nous faire travailler en fait ?

Alexandre : ouaip !

Clara : façon de lutter contre la société de consommation, la reine du prêt-à-penser massmédiatique avec ses guide-lists où on te donne point par point ce qu’il faut faire ou ne pas faire..et pis, l’union fait la force…et pis , on n’est pas des gourous…

OliCat : oui, c’est vrai qu’on est super réac sur le coup. Pas très tendance 2015 où les choses se gobent. Même la ministre de l’Éducation Nationale veut « offrir l’excellence à tous ». Pour Libre@Toi*, en effet, acquérir de l’autonomie, surtout dans le contexte actuel, ça implique des efforts. Et nous sommes convaincus que la promesse d’acquisition de plus de contrôle et d’autonomie est un moteur suffisant pour intégrer l’effort comme une nécessité finalement attrayante.

Par exemple, nous allons proposer un atelier « brique internet » avec nos amis de Franciliens.Net (fournisseur associatif d’accès à l’Internet), un bon moyen d’appréhender plein de notions (un peu de réseau, qu’est-ce qu’un VPN, que signifie s’autohéberger, etc.) qui elles-mêmes pourront se décliner en ateliers dédiés. Coté électronique fun, après sondage, il semble que ça amuserait pas mal de monde de fabriquer la télécommande conçue par Mitch Altman, celle qui coûte 10$ de matériel et permet d’éteindre toutes les TV. On aura également des initiations à Linux et aux logiciels libres, à la cryptographie. Il y aura différentes formes d’atelier. Des courts, et d’autres qui permettront de conduire la réalisation d’un projet sur deux ou trois séances. Sur les autres thématiques que celles informatiques et numériques que nous aborderons, nous avons quelques idées que nous devons formaliser en lien avec nos partenaires et intervenants.

33. Que pensez-vous apporter de plus par rapport à d’autres lieux associatifs parisiens ? Vous allez organiser des conférences, vous trouvez qu’il n’y en a pas assez déjà ?

Alexandre : nous allons organiser des conférences, mais à taille humaine, avec beaucoup d’interactivité. Notre plus est la diffusion de ces conférences sur la Voix du L@T. Et puis nous frayons depuis assez longtemps dans le secteur pour promettre à tous de beaux rendez-vous.

OliCat : précisément, Libre@Toi* est né du constat que les initiatives, certaines pertinentes, d’autres moins, existent et adressent toutes les problématiques et thèmes qui nous portent. Seulement, le système que toutes ces structures constituent est atomisé, presque exclusif. Les geeks parlent aux geeks, les pros environnement ou écolos s’adressent aux écolos. Chacun ses codes, ses lieux et souvent une communication clivante. Ce que nous souhaitons, c’est unir au maximum ces énergies très positives en faisant qu’au L@T* (le lieu physique), madame Michu (la fameuse) Mme Dupuis-Morizeau qui bouffe bio rencontre Goffi qui développe SaT, un système de communication Libre et décentralisé. Les luttes — c’est de cela qu’il s’agit dans les deux cas – n’ont pas convergé, c’est le défi de Libre@Toi* d’y parvenir.

6. oh les Libre@toi, je vois le nombre de domaines que vous voulez aborder pour changer le monde : « informatique libre, cyberculture, nouvelles technologies, écologie, arts nouveaux, alter-consommation, initiatives relevant de l’économie sociale et solidaire… », vous avez un planning, une toudouliste ? Quelles sont les priorités ? Parce que la libération du monde c’est pas pour demain matin…

OliCat : Si en fait, c’est pour demain. Le lancement de la plate-forme Libre@Toi*

Clara : si déjà chacun prend conscience de sa capacité à choisir, ou plutôt de ce que ses choix impliquent pour le monde, il se libère déjà lui-même, non ?

Alexandre : le truc génial dans le libre c’est que tous les sujets se rejoignent à un moment donné… parce que le but est le même ! Et ce qui est encore mieux c’est que chacun d’entre nous est familier avec un ou plusieurs de ces secteurs.

10. Est-ce qu’il faut adhérer à votre association pour participer aux événements/actions/conférences/ateliers ?

Alexandre : Il y aura bien sûr une adhésion proposée avec différents niveaux d’implication et d’évènements proposés. Mais ce serait contraire à nos valeurs de réserver nos différentes activités aux seuls membres !

libratoi_webradio

13. Pourquoi commencer par une webradio, vous voulez retrouver l’esprit des radios libres ? C’est pas un peu has been  ?

Clara : d’abord c’est sur une radio libre qu’on s’est rencontrés, c’était même une radio pirate à ses tout débuts (avant qu’on naisse ou presque, hein), et on a l’esprit d’équipe. Ensuite, la radio, tu peux l’écouter en faisant autre chose en même temps, c’est quand même un avantage certain pour un cerveau soumis de plus en plus à des contraintes multitâches.

Alexandre : Radio Libre ça n’existe pas, en fait il y a toujours une direction d’antenne, quelle que soit sa forme. Pour répondre, la radio est notre porte-voix, le moyen de faire connaître à tous et mettre en avant les sujets que nous défendons, que nous débattons… Et puis cela permet de sortir d’une localisation parisienne pour parler aussi bien aux Parisiens, qu’aux Marseillais, Nantais, etc.

OliCat : oui, tout ça. Et puis c’est vrai qu’on aime bien causer dans le micro. Sinon, comme le disait en clôture des assises de la radio en novembre 2013, on pense que  « La radio est un outil démocratique majeur et indispensable à notre société. La mission d’informer sur les grandes fractures et évolutions du monde, exige toujours de l’engagement et souvent du courage. » (discours de clôture des Assises de la radio, organisées le 25 novembre 2013)

99. Qui c’est qui va causer, dans la webradio ? Vous cherchez des zanimateurs ?

Alexandre : l’équipe de départ est déjà formée, et nous en sommes très fiers. Nous sommes des amis et nous nous connaissons depuis longtemps, nous avons beaucoup de points communs et beaucoup de différences ! La base est solide pour commencer, c’est très important, et la communication est très active entre nous. Au fur et à mesure nous ferons venir effectivement de nouveaux animateurs pour proposer l’antenne la plus riche possible.

OliCat : bien sûr, la grille accueillera à terme de nouveaux animateurs. Nous discutons actuellement avec des membres de certaines structures qui partagent nos valeurs et qui souhaitent contribuer aux programmes de Libre@Toi. Je ne les citerai pas pour le moment mais j’espère des annonces prochaines.

105.5 Vous allez diffuser la radio sur le web dans un format accessible et téléchargeable ? il faudra un lecteur particulier ou bien le navigateur suffira ? Ce sera des podcasts, du streaming ? du direct ? Et on pourra l’écouter sur un smartphone ? (une appli est prévue ?)

OliCat : bien sûr, écouter la webradio ne nécessitera rien de particulier côté client. Le site web intègre un player et l’ensemble est responsive. Peu importe le smartphone, l’écoute des programmes est possible pour tous sans avoir à installer quoique se soit. Par ailleurs, il est également possible de sélectionner son flux (ogg / mp3) et d’utiliser son player favori. VLC pour n’en citer qu’un :-)

Nous prévoyons le développement d’une application Libre@Toi dans le futur mais qui ne se résumera pas à un player radio. Quand nous en serons à cette étape, cela signifiera que nous aurons acquis une légitimité et une audience suffisante. Nous avons hâte d’y être :-)

87.5 Avec quels outils techniques vous faites fonctionner la radio ? Vous avez tout  monté vous-mêmes ? Vous avez un hébergeur qui va pouvoir servir vos 512 000 auditeurs ?

OliCat : Le cœur de la radio, c’est Airtime, une plate-forme open source qui permet de diffuser la radio en streaming en source directe ou planifiée. Il repose sur les librairies liquidsoap, le serveur de diffusion est icecast.

Concernant le site lui-même, nous avons opté pour Newscoop, un CMS open source qui provient du même éditeur, Sourcefabric. Newscoop est un très beau produit qui s’adresse tout particulièrement aux rédactions avec une structure et une gestion des contenus qui cadrent exactement avec notre volonté de mixer sons / images /vidéos et texte pour décliner les thèmes abordés.

L’améliorer et le modifier est de mon point de vue à la portée de n’importe quel développeur ou intégrateur web. Pour moi qui ne suis ni l’un ni l’autre, c’est un peu plus compliqué :-) En revanche l’intégration d’Airtime (player, planning dynamique, etc) est super simple.

Concernant l’hébergement, il est assuré par la société D4 dont William, l’un des fondateurs de Libre@Toi est le co-fondateur. Nous sommes ambitieux mais pas non plus (trop) mégalos. En fonction des premières statistiques d’écoute et de leur progression, nous ferons le nécessaire pour satisfaire les besoins en bande passante. D’autant que l’enrichissement de notre grille va être progressif, septembre sera pour nous un premier palier. Nous visons une grille complète d’ici la fin de l’année. C’est ensemble que le 02 avril 2015 nous avons signé et transmis nos statuts en préfecture, cette projection nous semble cohérente..

Et pour finir, oui, nous avons tout monté tout seuls !

8. Vous pensez pérenniser l’activité au point d’en faire une SCOP ou SCIC — comment comptez-vous financer le projet à moyen et long terme ?

OliCat : Le souhait de pérenniser l’activité est inscrit dans les statuts de l’association que nous publierons dans la version à venir du site. Le but, en effet, est d’être les propres incubateurs du modèle qui nous permettra, demain, de contribuer aux financements de projets libres (logiciel, hardware, sociaux…), salarier des gens, etc.  l’association a été créée pour cela. Au final, nous construirons peut-être une coopérative d’activités. Honnêtement, on ne sait pas quelle forme ça prendra. Le modèle économique, pour l’instant, est de croiser les sources de financements possibles des structures associatives, avec des propositions de services, qui eux seront payants. Plus tard, nous souhaitons que Libre@Toi puisse offrir un espace dédié à l’accueil de conférences organisées par d’autres associations issues du monde du libre et des alters.

11. Il est où, le crowdfunding ? Z’avez pas fait un crowdfunding ?

OliCat : En fait, on a fait le pari assez con de solliciter de la part de ceux qui rencontreraient le projet décrit sur libratoi.org, une adhésion #oupas à ce qu’on racontait, avec un objectif de démarrage de 3000€. Passer par une plate-forme de crowdfunding a été une option vite évacuée. Le côté ultra codifié du machin nous a saoulé. Et surtout, on avait rien à donner en contrepartie sinon la promesse de démarrer le projet libre@toi.

Eh bien l’histoire nous a donné raison, le délai ultra court de 3 semaines nous a effectivement permis de réunir la somme de 3000€ et même plus, le site web n’incrémentant que les dons paypal. Nous allons publier les comptes à l’issue de cette période de souscription et détailler chacun des postes de dépense. Cette expérience a été géniale et encourageante, nous avons eu des soutiens très hétérogènes, à l’image de ce qu’on veut faire de Libre@Toi.

12. Aux dernières nouvelles, vous avez trouvé des locaux pour diffuser la Voix du L@t, et héberger les évènements divers, mais aussi des actions à mener avec d’autres associations ?

Oui ! L’association va s’installer au cœur du projet « Les Grands Voisins » porté par l’association Aurore qui a signé avec l’APHP et la mairie de Paris, une convention d’occupation des 3,5ha, soit 60000m2 de locaux laissés vacants suite à la fermeture de l’Hôpital Saint-Vincent de Paul dans le 14ème arrondissement.

Nous allons donc disposer de 35m2 pour accueillir notre salle de rédaction ainsi que notre studio de radio. Par ailleurs, en vue de l’organisation des événements Libre@Toi* (ateliers, formations, tables rondes et autres conférences) nous utiliserons des espaces mutualisés gérés par l’association YesWeCamp qui est en charge de l’animation du lieu.

L’idée derrière cette organisation consiste en ce que les événements ne soient pas privatisés au seul bénéfice des associations ou collectifs organisateurs présents sur le site, mais qu’ils contribuent à la dynamique d’ensemble du lieu qui se veut participatif et ouvert sur la ville.

Nous avons aussi engagé les démarches pour qu’une branche de Libre@Toi* soit certifiée organisme de formation. Une envie que nous avions qui se justifie désormais avec notre arrivé sur ce site puisque qu’en coordination avec Aurore, nous allons organiser des ateliers d’insertions, notamment par la radio. À savoir, Aurore gère sur place un centre d’hébergement de 600 places.

Parmi les autres projets que nous mènerons en parallèle du développement de La Voix du L@T et nos différentes activités, il y a la mise en place d’une radio interne au lieu. De la mise en place technique à la formation des personnels d’Aurore et d’autres intervenants, l’objectif est de les rendre autonomes sur la gestion de ce média.

Enfin, concernant notre installation, nous avons imaginé un dispositif de co-construction participatif de notre mobilier à base de matériel de récupération et de déchets qui grâce à l’impulsion de Zone-Ah sera porté par l’association UpCycly. Nous souhaitons conclure par une grosse fête d’inauguration qui mixera tables rondes, happenings, mini-concerts, etc.

1515. Et c’est pour quand ce grand lancement ?

L’inauguration aura lieu autour du 15 octobre. Pour en savoir plus le moment venu, stay tuned, comme on dit à la radio : restez à l’écoute de La Voix du L@T !

Nous à Framasoft, nous sommes très heureux quand des initiatives comme la vôtre se concrétisent et se développent en synergie (novlang alert !) avec d’autres courants libristes. Un plein succès à Libr@Toi et ses nombreux projets !

Mon courrier sécurisé ? — C’est dans la boîte !

mercredi 23 septembre 2015 à 08:56

Ne plus dépendre de Gmail, Yahoo ou Outlook.com, ne plus avoir toutes ses conversations stockées et centralisées sur les serveurs des géants du web étasunien… C’est un peu le Graal des Dupuis-Morizeau.

Mais comment faire, lorsqu’on a peu de connaissances en informatique, pour avoir une boite email vraiment indépendante et pouvoir chiffrer ses échanges ?

Les barbu-e-s du logiciel libre le savent, la solution la plus sensée réside dans l’auto-hébergement, et c’est souvent complexe à mettre en place.

Mais des solutions innovantes, à base de logiciel et de matériel libre, naissent pour aider notre famille témoin à reprendre le contrôle de leurs emails sans se fouler le clavier.

Aujourd’hui, nous interrogeons Pierre Parent, co fondateur de Own-Mailbox : un petit boîtier qui pourrait bien être une solution simple, respectueuse et efficace pour tous les Dupuis-Morizeau qui nous entourent.

Découvrez la Own-Mailbox en cliquant sur l'image

Découvrez la Own-Mailbox en cliquant sur l’image

Salut, tu peux expliquer d’où vient le projet, tout ça ? Les membres sont, cocorico, français ?

Salut,

Donc tout d’abord, je me présente : Pierre Parent, cofondateur de Own-Mailbox.

Le projet a pour origine tout d’abord mon engagement et mon attachement au logiciel libre et à la vie privée sur Internet.
J’ai découvert les logiciels libres en 2007 grâce à un professeur de l’Insa de Rouen où j’ai fait mes études.

Le projet a aussi pour origine ma volonté de me libérer du travail subordonné et donc salarié. J’ai cette pulsion de liberté qui me pousse à rêver de pouvoir travailler librement sur des choses que je juge moi-même bonnes pour le monde et pour les autres ; ou à défaut, a minima obéir à des décisions collectives et démocratiques auxquelles j’aurai moi-même pris part.

Dès lors, de nombreuses idées de produit pouvant permettre le lancement d’une création d’entreprise me sont venues.
Own-Mailbox a été la plus consistante. J’ai donc continué dans cette cette voie pour améliorer l’idée et aller plus loin.

Romain Kornig, un ami de l’Insa de Rouen, a tout de suite été très enthousiaste quand je lui ai parlé de l’idée de Own-Mailbox,

Un peu plus tard quand le projet a commencé à prendre forme et que j’ai senti que cela pouvait déboucher sur quelque chose de sérieux, je me suis rendu compte que je ne pouvais faire ce projet tout seul. J’ai proposé à Romain de me rejoindre, et il a tout de suite dit oui !

Nous avons fondé tous les deux la boite (sans jeux de mots !) à Rennes.

Own-Mailbox, c’est un boîtier qu’on met entre Internet et sa machine ?

Non. Own-Mailbox, c’est un tout petit serveur mail que l’on branche chez soi, qui se configure automatiquement, et qui devient alors accessible depuis partout dans le monde. On peut alors y accéder via un webmail (HTTPS) ou en IMAPS, depuis chez soi, mais aussi depuis partout dans le monde. Le serveur permet de chiffrer les emails de manière très simple, afin d’éviter d’être espionné.

Own-Mailbox remplace un peu les serveurs de Gmail, mais en tout petit, chez soi, et hors de portée de la NSA.

Et comment ça se branche, ce boîtier, il faut une prise spéciale ? Et une fois le truc branché, mon ordinateur va le reconnaître tout de suite ou bien il y a un logiciel à installer, des paramètres à régler, une authentification à opérer, etc.  ?

C’est très simple. On branche un câble Ethernet entre la Own-Mailbox et sa box internet, et on la relie au secteur via le transformateur fourni. Voilà.

Aucun logiciel supplémentaire n’est nécessaire, on accède à la Own-Mailbox via un navigateur web (comme Firefox) ou un client mail (comme Thunderbird)

Ça veut dire qu’il faut se promener partout avec ?

Non, la Own-Mailbox doit rester chez vous.

Je te préviens, s’il faut que je me mette à Linux et à la ligne de commande, compte pas sur moi.

Pas du tout, c’est très simple, comme tu peux le voir notre vidéo de démonstration (en anglais) :


Vidéo « Own-Mailbox »

Par les temps qui courent, on comprend bien l’intérêt de protéger sa correspondance, mais ça ne rend pas les choses un peu compliquées ? Notre famille-test, les Dupuis-Morizeau, ils vont s’en sortir ?

Own-Mailbox est précisément conçue pour rendre le chiffrement et l’auto-hébergement accessibles à tous. Nous nous assurons qu’à aucun moment l’utilisation d’une Own-Mailbox ne demande une quelconque compétence technique.

En revanche la question serait plutôt : est-ce que notre famille-test va accorder assez d »importance à la vie privée pour investir le minimum (temps et argent) nécessaire à sa défense ? Je ne connais pas encore la réponse…

Pourquoi les gens qui s’y connaissent me cassent les pieds avec la différence entre « chiffrer » et « crypter ». Ça ne veut pas dire « rendre illisible » dans les deux cas ?

Ha ha ! Il y a quelques années je disais tous le temps « encrypter » jusqu’à ce que l’on me reproche tellement, et que l’on me dise que ça n’est pas français, que j’ai commencer à dire « chiffrer ».

Explique plus doucement, je n’y comprends rien. Ces histoires de clé privée / clé publique. Je ne sais jamais si je publie la bonne… Et si je l’efface par mégarde, ma clé, je ne pourrai plus lire mes vieux mails ?

Bon à mon avis il faut publier la clef… publique ! Après je ne suis pas sûr sûr… 😉

Plus sérieusement Own-Mailbox publiera pour toi la clef publique donc pas besoin de t’embêter avec ça !

Avec Own-Mailbox tu ne pourras pas effacer ta clef par erreur, à moins d’avoir les compétences techniques nécessaires (console linux, ssh, etc.)

Si ça n’est pas le cas, ou si tu ne bidouilles pas ta Own-Mailbox, tu n’as rien a craindre ! 😉

C’est vraiment sûr et garanti, le chiffrage ? Nan, passque quitte à se faire suer, autant que ça marche, hein… La NSA, elle peut peut-être lire quand même ? On peut le pirater, ce boîtier ?

Le chiffrement de Own-Mailbox se base sur des logiciels libres reconnus, testés et éprouvés depuis des années (la technologie GPG).

Eux-mêmes reposent sur des algorithmes mathématiques qui rendent le déchiffrement par des tiers tellement coûteux en temps de calcul qu’il paraît impossible.

Edward Snowden a fait confiance à ces logiciels à des moments où sa vie était en jeu.

Après, un bug est toujours possible, mais le code des logiciels de chiffrement étant ouvert il est constamment relu par de nombreuses personnes ce qui réduit le risque de bug, et le cas échéant réduit le délai avant qu’il ne soit corrigé.

Soutenez Own-Mailbox et précommandez la vôtre en cliquant sur l'image

Soutenez Own-Mailbox et précommandez la vôtre en cliquant sur l’image

Il va falloir que je retienne un mot de passe de vingt caractères, avec des chiffres et des caractères spéciaux ? Pfou !

Non, avec la Own-Mailbox un mot de passe de 10 caractères est sûr.

Des mesures sont prises de manière à ce que l’interface de connexion ne puisse être piratée avec un mot de passe de 10 caractères

(Empêcher le brute force, voir notre FAQ).

Comment dialoguer avec un-e correspondant-e qui ne chiffre pas ses mails ? Comment ille fait pour lire ce que je lui écris ?

Alors soit ce que tu veux lui envoyer n’est pas confidentiel, et tu as toujours la possibilité de le lui envoyer en clair.
Soit tu veux lui envoyer un message confidentiel, eh bien nous avons conçu un système basé sur un lien HTTPS, en le cliquant la personne destinataire du message pourra le visualiser ton message sans risque d’être espionnée.

Une dernière solution est aussi de la convaincre de commencer à chiffrer ses emails et/ou utiliser une Own-Mailbox !

Et si j’écris à quelqu’un-e qui utilise une boite mail fournie par Google ou Microsoft, ça sert à quelque chose de chiffrer ?

Oui, le principe du chiffrement est justement que les intermédiaires (Google ou Microsoft), ne peuvent pas déchiffrer le contenu, seul le destinataire le peut.

Je vois dans la partie « Fonctionnalités » du site web l’annonce suivante : « Integrated Framasoft services, to provide you with private large file sharing, event scheduling, shared spreadsheet and documents. », ça veut dire quoi ?

Cela veut dire que l’on planifie d’ajouter de manière pré-installé sur notre boîtier, une partie des services proposées par Framasoft pour « dégoogliser » Internet( http://degooglisons-internet.org/liste/ ) afin de fournir des services connexes aux mails tel que le partage de gros fichier, les tableurs partagés, l’organisation de réunions, le tout de manière totalement confidentielle.

Vous aussi, vous vous lancez dans le crowdfunding ? Forcément, on vous imagine mal demander des subventions au Ministère de l’Intérieur. :-)

Pour que Own-Mailbox puisse être utilisable par tous il faut qu’elle soit « All-In-The-Box » et « Plug-And-Play ». Cela implique que nous
produisions des boîtiers physiques pré-configurées.

Nous ne pouvons évidement pas financer de notre poche les premières séries de production, et les banques et autres investisseurs traditionnels ont du mal à se projeter dans ce type de projet un peu hors-système.

Le crowdfunding paraît donc la solution optimale pour ce type de projet, et vous retrouverez notre campagne ici, sur kickstarter.

N’hésitez pas à participer, la campagne ne dure que jusqu’au 5 Octobre 2015.

L’étape d’après, c’est quoi ?

Alors tout d’abord l’étape la plus importante, c’est de livrer les Own-Mailbox aux contributeurs sur Kickstarter, puis aux clients qui suivront !

Lorsque la Own-Mailbox sera bien lancée nous allons sortir une version PME de Own-Mailbox. Car l’espionnage industriel implique de grosses pertes pour les entreprises française comme l’a révélé Wikileaks il y a quelques mois (à hauteur de 200 millions par an).

Par la suite nous avons beaucoup d’autres projets de produits dans les cartons, mais pour l’instant nous gardons cela pour nous !

Pour soutenir ce projet et avoir votre Own-Mailbox avant tout le monde, allez sur leur page Kicktarter.