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Grise Bouille, tome 2 : lisez des BD moches !

mardi 16 mai 2017 à 09:30

Simon Giraudot nous les brise menu. Quand on a son talent, on arrête de faire le modeste, de prétendre à l’autodérision, de se faire tout petit face aux grands maîtres qu’on a adulés depuis tout petit (« Ahhh Gotlib, quel génie ! », etc.).

Mais c’est plus fort que lui : cette année encore le voilà qui récidive avec son pourtant génial Grise Bouille. Tiens, rien qu’avec un nom pareil, le gars se tire une roquette dans le pied. Passons. Et en plus c’est le même titre que le premier, juste « Grise Bouille 2 », même pas un effort pour le vendre, genre : « Grise Bouille revient, il va vous en coller plein la tronche », « Grise Bouille, l’alarme absolue contre la connerie » ou quelque autre slogan un peu chatouilleur.

Et les textes.

Vous vous rendez compte des textes ? Ce mec écrit avec une acuité et une verve dont nous sommes tous jaloux et il insère ça un peu au hasard dans des bulles et des sortes d’éditoriaux entre les dessins au lieu de chroniquer l’actu dans Fakir ou Rue89. Franchement, Simon, faut que t’arrêtes de pas te la péter.

Bon mais à quoi ça sert qu’on lui dise ça ? il est trop buté l’animal, nous on n’y arrive plus.

À moins que vous peut-être…

Vous qui allez télécharger et/ou acheter ce nouveau volume depuis sa page Framabook, vous, qui suivez ses petits chefs-d’œuvres depuis des années et vous qui peut-être allez au contraire les découvrir (tous ses albums sont disponibles chez Framabook), vous avez un rôle à jouer : lisez, diffusez, détournez ses albums, faites-les connaître et apprécier, inondez ses comptes twitter, mastodon et framasphère de compliments dithyrambiques, érigez à sa gloire un monument d’éloges, bref traitez-le comme il le mérite !

Nous, on sait plus quoi lui dire à part lui poser des questions…

Hello Gee !

Tu présentes le tome 2 de ton blog, qui rassemble les articles de l’année 2016… alors ce 2016, c’est un bon cru ?

Le tome 2, c’est moins d’articles mais plus de pages que le tome 1 : des articles souvent plus longs, plus étayés, qui prennent leur temps pour poser les choses. Je pense que c’est aussi une BD qui « se cherche » moins que pendant la première année. Il y a un côté plus affirmé, plus assuré. Quant à savoir si c’est un bon cru… c’est au lecteur de juger, non ?

À chaque bilan/rétrospective d’une année, on a envie de se dire « ouais, ça peut pas être pire, l’an prochain ça ira mieux… » Ce coup-là aussi ?

C’est plus compliqué que ça. D’un côté, faut pas se leurrer, c’est la merde intégrale, entre l’urgence sociale et environnementale que personne ne semble prendre en compte sérieusement (t’as qu’à voir les résultats du 1er tour de la présidentielle) et cet espèce de fatalisme qui s’insinue chez tout le monde. Et en même temps, il reste ce mouvement de fond, diffus, de gens qui s’informent et qui en s’informant se font de moins en moins avoir ; de gens qui essaient de construire, de faire des choses différemment ; de gens qui essaient d’insuffler un peu d’espoir dans cette société et, au passage, d’en retrouver pour eux-mêmes.

Et perso, le cynisme de convenance, j’ai donné, merci. Je préfère me concentrer sur ce qu’on va pouvoir faire, nous les gens, ensemble, ça me permet au moins de me lever le matin sans avoir envie de me recoucher immédiatement. Ça ne m’empêchera pas de gueuler sur les politiciens, hein, mais c’est pas mon mètre-étalon de ce qui est important dans notre société (sinon, t’imagines dans quelle merde on serait). Bref, pendant que les dominants encouragent un monde qui court à sa perte, nous on continue d’essayer autre chose. Et le pire, c’est que si ça trouve, on va y arriver.

Mais bon, Grise Bouille ne parle pas que d’actualité, c’est même une petite part de ton blog… D’ailleurs qu’est-ce que tu préfères préparer : un article de vulgarisation informatique ou un article fun et fan sur Star Wars ou Harry Potter ?

Je vais te dire, ce que je préfère, ce sont les articles complètement débiles comme « Le grand cerf et le lapin » ou encore « Dragon & fine aigrette ». Parce qu’en fait, quand je commence à écrire un truc comme ça, y’a une espèce de liberté, je sais que je peux partir dans les délires les plus idiots et pousser le concept à fond. Peu importe, l’idée c’est qu’on se marre un peu plus à chaque case. Et c’est vachement jouissif d’écrire des trucs comme ça : c’est typiquement le genre d’article où je me marre moi-même en relisant (ouais je sais, faut pas dire ça normalement, ça fait mec content de lui, mais j’assume).

Le revers de la médaille, c’est que trouver un sujet qui me permette de partir dans des délires du genre, c’est pas si simple, du coup il y a assez peu d’articles comme ça. En général je fais comme Gotlib, je prends une histoire de la culture populaire / traditionnelle et je la triture dans tous les sens.

Note que ce sont aussi des articles qui sont en général moyennement lus / partagés (beaucoup moins que les articles politiques et scientifiques), donc peut-être que ça ne fait marrer que moi.

Euh l’autre ! Pourquoi tu fais des efforts pour qu’on te prenne pas au sérieux alors que tu dis des choses importantes ? Tu veux nous faire croire que tu fais seulement des petits mickeys ?

Attends, Mickey c’était un gros rebelle, au début !

Enfin bon, j’ai jamais bien compris cette espèce de loi que certains voudraient mettre en place et qui dit qu’un dessin enfantin ne peut porter qu’un discours enfantin. Vous avez déjà regardé South Park ? Le dessin, sur mes blogs, ça a toujours été un support pour porter un discours : les deux traits tracés à l’arrache sur une tablette graphique minuscule, ça veut juste dire que je suis pressé de dire ce que j’ai à dire. Je pense que si je n’avais pas su dessiner du tout, j’aurais juste fait un blog avec du texte. D’ailleurs ça m’arrive de me passer des dessins.

Les dessins, l’avantage, c’est que ça apporte aussi une distance : Grise Bouille, c’est pas un type qui a la science infuse qui vous déverse la vérité absolue, ce sont des petits personnages qui taillent le bout de gras et à vous de voir ce que vous voulez en retirer. Oui je sais, ça sonne un peu comme « amis lecteurs, démerdez-vous », mais après tout c’est libre, ni repris ni échangé, et sans garantie.

Y’a une vraie évolution dans ton blog, on sent que tu as une envie de plus en plus appuyée que ton lectorat se détende ET réfléchisse… L’un va avec l’autre ?

Je pense que c’est dans la continuité du précédent. L’un ne va pas nécessairement avec l’autre, mais ça peut aider : tu retiens toujours mieux les paroles d’une chanson que tu aimes bien que les intégrales et dérivées usuelles… alors si ta chanson peut parler de maths, quelque part, ça peut t’aider à les retenir. Après, dans le blog, l’un va parfois sans l’autre aussi : les articles politiques de cette année sont parfois assez peu humoristiques tellement ils témoignent d’un sentiment d’écœurement ; à l’opposé, certains articles purement humoristiques n’ont pas franchement de valeur de réflexion (encore que ;) ).

Cliquez-y la face si vous voulez atterrir sur son blog !

Dis donc, tu te fous de la gueule de tout le monde, finalement ! Tu serais pas un peu anarchisse ?

Ah parce que l’anarchisme, tu résumes à ça à se foutre de la gueule de tout le monde ? C’est vachement réducteur, non ? Disons que l’humour me semble avoir plus de sens et de poids lorsqu’il est dirigé contre les dominants et les puissants. De ce point de vue, il y a effectivement un aspect de refus de l’autorité (ou des autorités, voire même des figures d’autorité). Je vais pas jouer au chevalier blanc, moi aussi j’me suis marré devant les Deschiens et les Bidochons, mais j’ai de plus en plus de mal avec ça : y’a un vrai côté mépris de classe dans la moquerie du plus pauvre, du moins cultivé, du plus beauf, du plus prolo (rayez les mentions inutiles) qui, à mon sens, joue dans le sens du système qui a tout intérêt à monter les gens les uns contre les autres en bas de l’échelle.

Alors que c’est tellement plus amusant de se foutre de la gueule de la tripotée de branquignols qui ont les clefs du dit système, les Macron, les Hollande, les Sarko, les Arnault, les Bettencourt, etc. Se moquer d’un con, c’est bien, se moquer d’un con qui a du pouvoir, c’est mieux. Après, on va pas péter plus haut que nos culs (de peur d’avoir du caca derrière les oreilles), c’est pas avec mes gribouillages et mes jeux de mots pourris qu’on va faire la révolution, m’enfin si ça peut en donner l’ambiance (festive, cela va de soi), c’est déjà ça.

Non franchement, il est bien ton bouquin, là… mais c’est un peu mal dessiné, quand même, hein ? Genre bâclé, quoi.

J’suis bien d’accord, heureusement que la version numérique est gratos, sinon t’imagines le scandale ? D’ailleurs heureusement que Pouhiou a fait la préface, c’est ma caution intellectuelle pour arriver à vendre cette connerie. (Note de Pouhiou : « Eh ben on a pas le cul sorti des ronces. Pourtant mon cul… »)

Bon, après, même le titre dissimule à peine le fait que ce sont des gribouillages, alors faites pas comme si vous étiez pas prévenus. Pis au moins, vous souffrirez pas du syndrome d’infériorité en lisant mes bouquins, y’a un côté « dédramatisons le dessin ». Moi par exemple, j’ai arrêté de regarder les BD de David Revoy, attends, c’était trop joli, ça me déprimait en me renvoyant à ma propre médiocrité.

Bref, soyez décomplexé⋅e⋅s, lisez des BD moches !

Pour aller plus loin :

Framasoft sur les routes, et sur un nouveau T-shirt !

vendredi 12 mai 2017 à 17:28

Un nouveau T-shirt Framasoft (et le mugounet qui va avec) pour briller lors des événements où nous pourrons nous rencontrer sous le soleil du printemps… et de l’été !

Nouveau T-shirt : la route est longue…

Soyons franc·he·s : on n’est pas foutu·e·s de faire un T-shirt.

Voilà plus de deux ans qu’on a changé de logo, et… rien. Ah ça, pour dégoogliser, y’a du monde, hein ! Mais quand il s’agit de pondre un visuel, contacter des fournisseurs, se mettre d’accord un modèle, créer et gérer un stock… y’a plus un GNU à l’horizon !

Alors nous avons choisi la solution de facilité et lancé une campagne chez Keewi.io, le « Ulule du T-shirt ». Le principe : on propose un visuel. Nous, on a choisi de le mettre sur un T-shirt unisexe et sur un mug. On s’est dit comme ça : « Si d’ici le 22 mai, y’a au moins 100 produits pré-commandés, la production est lancée. Sinon, tout le monde récupère ses sous et rentre chez soi. »

Cliquez sur le mug si vous voulez faire une commande

Le 3 mai, nous avons commencé à en parler… exclusivement sur les réseaux sociaux Libres : notre compte Framasphère*, et notre fil Framapiaf. En 24h, les 100 premières pré-commandes étaient atteintes ! Dès le 9 mai, on a fait circuler l’info sur notre fil Twitter et notre page Facebook. Et aujourd’hui : on vous en parle ici !

Après le 22 mai : y’en a plus !

Ben oui, c’est une campagne, et une campagne, ça se termine. Nous, le principe nous va assez bien… vu qu’on expérimente !

L’avantage pour nous est double : ne pas avoir toute la production/vente/distribution à gérer (donc avoir plus de temps pour Dégoogliser), et savoir si ce genre de goodies vous intéressent vraiment, ou si c’est juste un plaisir de l’entre-soi… Et pour l’instant, c’est un succès, plus spécifiquement un succès offert par les « vrai·e·s fans » de Framasoft, a priori.

Ce procédé nous offre en plus l’occasion de faire un prix tout petit (13 € 37, c’est pas un hasard). Nous savons que c’est pas avec des T-shirts qu’on va remplir la marmite, du coup on a choisi de pas beaucoup marger dessus. Là, c’est pour se faire plaisir et pour pouvoir porter des couleurs et une devise qui nous parlent, même si les cordons de la bourse sont assez serrés.

Alors voilà, c’est pas parfait hein, c’est une expérimentation, y’a des inconvénients et défauts, mais c’est mieux que ce que nous faisions jusqu’à présent (à savoir : rien depuis deux ans). Du coup, si vous en voulez, faut se bouger : vous avez jusqu’au 22 mai !

Et si vous cliquez sur le T-shirt, vous tomberez… ben sur la page où on peut le commander.

À propos de route : on sera dessus !

Avec les beaux jours arrivent les festivals qu’on aime bien et où on se retrouve avec délices.

Avec seulement 30 membres et 7 salarié·e·s, notre micro-association a beau se plier en quatre, on ne peut pas être partout !

Néanmoins, vous pourrez nous retrouver…

Alors vu que la voie est Libre, on espère qu’elle sera assez dégagée pour que nous nous rencontrions sans encombres !

Quand les recommandations YouTube nous font tourner en bourrique…

jeudi 11 mai 2017 à 10:35

Vous avez déjà perdu une soirée à errer de vidéo en vidéo suivante ? À cliquer play en se disant « OK c’est la dernière… » puis relever les yeux de votre écran 3 heures plus tard… ?

C’est grâce à (ou la faute de, au choix !) l’algorithme des recommandations, une petite recette qui prend plein d’éléments en compte pour vous signaler les vidéos qui peuvent vous intéresser.

Guillaume Chaslot a travaillé sur cet algorithme. Il a même créé un petit outil open-source pour le tester, afin de valider sa théorie : ces recommandations nous pousseraient de plus en plus vers les « faits alternatifs » (ça s’appelle aussi une légende urbaine, un complot, une fiction, du bullshit… vous voyez l’idée.)

Le groupe Framalang a décidé de traduire cet article passionnant.

Ne soyons pas complotistes à notre tour. Cet article ne dit pas que Google veut nous remplir la tête de mensonges et autres légendes numériques. Il s’agirait là, plutôt, d’un effet de bord de son algorithme.

Nous ne doutons pas, en revanche, qu’un des buts premiers de Google avec ses recommandations YouTube est de captiver notre attention, afin de vendre à ses clients notre temps de cerveau disponible (et d’analyser nos comportements au passage pour remplir ses banques de données avec nos vies numériques).

Sauf qu’avec ce genre de vision (et de buts) à court/moyen terme, on ne réfléchit pas au conséquences sur le long terme. Lorsque l’on représente l’endroit où une grande portion de notre civilisation passe la majeure partie de son temps… C’est problématique, non ?

Tout comme les révélations de Tristan Harris, ce témoignage nous rappelle que, même chez les géants du web, notre monde numérique est tout jeune, immature, et qu’il est grand temps de prendre du recul sur les constructions que nous y avons dressées : car chacun de ces systèmes implique ses propres conséquences.

“The things you own end up owning you » de koka_sexton sous licence CC BY 2.0
(« Ce que vous possédez finit par vous posséder », une citation de Fight Club)

Comment l’I.A. de YouTube favorise les « faits alternatifs »

de Guillaume Chaslot, source : Medium.

Traduction : Jerochat, jaaf, dominix, mo, goofy, Asta, Opsylac, Nimanneau, audionuma, Lyn. + les anonymes

Les I.A. sont conçues pour maximiser le temps que les utilisateurs passent en ligne… Et pour ce faire, la fiction, souvent, dépasse la réalité.

Tout le monde a déjà entendu parler des théories du complot, des faits alternatifs ou des fake news qui circulent sur Internet. Comment sont-ils devenus si répandus ? Quel est l’impact des algorithmes de pointe sur leur succès ?

Ayant moi-même travaillé sur l’algorithme de recommandation de YouTube, j’ai commencé à enquêter, et je suis arrivé à la conclusion que le puissant algorithme que j’avais contribué à concevoir joue un rôle important dans la propagation de fausses informations.

Pour voir ce que YouTube promeut actuellement le plus, j’ai développé un explorateur de recommandations open source qui extrait les vidéos les plus recommandées sur une requête donnée. Je les ai comparées aux 20 premiers résultats venant de requêtes identiques sur Google et Youtube Search.
Les résultats sur les 5 requêtes suivantes parlent d’eux-mêmes :

1 — Question élémentaire : « La Terre est-elle plate ou ronde ? »

2 — Religion : « Qui est le Pape ? »

Pourcentage des résultats à propos du pape affirmant qu’il est « le mal », « satanique », « l’antéchrist »

3 —Science : « Le réchauffement climatique est-il une réalité ? »

Pourcentage des résultats affirmant que le réchauffement climatique est un canular

4 —Conspirations : “Est-ce que le Pizzagate est vrai ?”

Le Pizzagate est une théorie du complot selon laquelle les Clinton auraient été à la tête d’un réseau pédophile en lien avec une pizzeria de Washington. Des vidéos faisant la promotion de cette théorie ont été recommandées des millions de fois sur YouTube pendant les mois précédant l’élection présidentielle américaine de 2016.

5 — Célébrités : “Qui est Michelle Obama ?”

Pourquoi les recommandations sont-elles différentes des résultats de recherche ?

Dans ces exemples, une recherche YouTube et une recommandation YouTube produisent des résultats étonnamment différents, alors que les deux algorithmes utilisent les mêmes données. Cela montre que de petites différences dans les algorithmes peuvent produire de grosses différences dans les résultats. La recherche est probablement optimisée dans un objectif de pertinence, alors que les recommandations prennent sûrement davantage en compte le temps de visionnage.

YouTube ne recommande pas ce que les gens « aiment ».

Étonnamment, on remarque que les « j’aime » ou « je n’aime pas » (pouce bleu ou rouge) ont peu d’impact sur les recommandations. Par exemple, beaucoup de vidéos qui prétendent que Michelle Obama est « née homme » ont plus de pouces rouges que de bleus, et pourtant elles sont toujours fortement recommandées sur YouTube. Il semble que YouTube accorde davantage d’importance au temps de visionnage qu’aux « j’aime ».

Ainsi, si « la Terre est plate » maintient les utilisateurs connectés plus longtemps que « la Terre est ronde », cette théorie sera favorisée par l’algorithme de recommandation.

L’effet boule de neige favorise les théories du complot.

Une fois qu’une vidéo issue d’une théorie du complot est favorisée par l’I.A., cela incite les créateurs de contenus à charger des vidéos supplémentaires qui confirment le complot. En réponse, ces vidéos supplémentaires font augmenter les statistiques en faveur du complot. Et ainsi, le complot est d’autant plus recommandé.

Finalement, le nombre important de vidéos qui soutiennent une théorie du complot rend cette dernière plus crédible. Par exemple, dans l’une des vidéos sur le thème de « la terre plate », l’auteur a commenté

« Il y a 2 millions de vidéos sur la « terre plate » sur YouTube, ça ne peut pas être des c*** ! »

Ce que nous pouvons faire

L’idée ici n’est pas de juger YouTube. Ils ne le font pas intentionnellement, c’est une conséquence involontaire de l’algorithme. Mais chaque jour, les gens regardent plus d’un milliard d’heures de contenu YouTube.

Parce que YouTube a une grande influence sur ce que les gens regardent, il pourrait également jouer un rôle important en empêchant la propagation d’informations alternatives, et le premier pas vers une solution serait de mesurer cela.

Faites des expériences avec l’explorateur de recommandations si vous souhaitez découvrir ce que YouTube recommande le plus au sujet des thèmes qui vous tiennent à cœur.

Des nouvelles de notre ami Facebook – mai 2017

mercredi 10 mai 2017 à 08:08

La revue de presse de Jonas, qui paraît quand il a le temps.

Tiens ça faisait un moment qu’on ne vous avait pas parlé de Facebook — Hein ? On en parle tout le temps ?

Oui bien sûr, mais son emprise est telle qu’on pourrait tenir une chronique quotidienne sur ce Léviathan. Dans la surabondante actualité de ce géant du Net, Jonas a prélevé trois petites choses :

1. C’est la grande forme

Quand nous nous réjouissons du rapide succès des instances de Mastodon en si peu de temps (venez sur Framapiaf, ou mieux installez votre propre instance et rejoignez le Fediverse) qui a dépassé les 600 000 utilisateurs en un mois, nous sommes bien loin de l’usage massif des réseaux sociaux propriétaires et centralisés. En ce qui concerne Facebook c’est « 1,94 milliard d’utilisateurs actifs mensuels, en hausse de 17 % par rapport au premier trimestre de 2016, avec un bénéfice net d’un peu plus de 3 milliards de dollars, en hausse de 76 pour cent par rapport à la même période l’an dernier », comme le rappelle le magazine the Verge.

 2. À la conquête de ce qui reste du monde

Facebook va toujours plus loin dans l’offre du « tout compris », il s’agit maintenant de maintenir captive la clientèle en lui proposant un service de messagerie. C’est ce que résumait le mois dernier l’article de NextInpact : la Messenger Platform 2.0 veut conquérir le monde avec ses bots. Car il ne s’agit pas d’une messagerie comme les autres : les bots doivent faire l’essentiel du travail :

Des bots de traduction aidant les réfugiés, aux bots qui répondent aux questions de santé, aux occasions de soutenir les causes et même les expériences qui aident les élèves à faire leurs devoirs, la créativité, l’ingéniosité et la vision de notre communauté de développeurs de bot ont été géniaux.
Nous pensons que Messenger va devenir le nouveau salon social du monde, où les gens peuvent sortir, partager, discuter, jouer à des jeux ou acheter des choses, tout en pouvant atteindre presque tout le monde, où qu’ils se trouvent. Nous pensons maintenant que nous combinons deux outils du passé : l’annuaire téléphonique (comme nous l’avons utilisé pour trouver des personnes) avec les Pages Jaunes (la façon dont nous avons l’habitude de trouver des entreprises). (source : le Newsroom de Facebook)

On l’a compris : l’objectif de Facebook, comme celui des autres géants du web est d’investir l’espace privé comme l’espace public, à tout instant, en effaçant le plus possible la limite déjà peu perceptible entre service rendu et commerce, sans solution de continuité. Le monde que propose Facebook à ses milliards d’utilisateurs est celui des animaux en batterie dans une ferme industrielle.

Vaches charolaises – photo par JPC24M – (CC-BY-SA-2.0)

3. L’intrusion est une vocation

Avec Facebook, c’est deux pas en avant, un pas en arrière… à chaque fois que Facebook est pris la main dans le sac pour une pratique douteuse, l’ineffable Mark Zuckerberg jure ses grands dieux, la main sur le cœur, que c’était pour la bonne cause, que toutes les précautions ont été prises, qu’aucune loi n’a été transgressée… et peu à peu nous baissons la garde et Facebook s’autorise à des pratiques de plus en plus douteuses.
Souvenez-vous, déjà en 2012, Facebook a mené une expérience qui avait déclenché la polémique sur certains de ses utilisateurs. Près de 700.000 d’entre eux ont servi de cobayes sans le savoir. Des scientifiques ont modifié les flux d’actualité des utilisateurs en bougeant le curseur du nombre de messages positifs et négatifs, pour observer les réactions sur « l’humeur » des cobayes… (source : magazine ZDNET 700 000 utilisateurs manipulés par une expérience sur la contagion émotionnelle).

Aujourd’hui, ces pratiques douteuses semblent n’avoir pas changé. En effet, le journal The Australian révèle que Facebook a mené des recherches pour cibler les adolescents émotionnellement vulnérables et insécurisés de manière à faciliter les pratiques publicitaires prédatrices.

En surveillant les messages, les commentaires et les interactions sur le site, Facebook peut savoir quand les personnes âgées de 14 ans se sentent « vaincues », « submergées », « stressées », « anxieuses », « nerveuses », « stupide », « idiot », « inutile » et « échec ».Ces informations recueillies au moyen d’un système sur l’analyse du sentiment pourraient être utilisées par les annonceurs pour cibler les jeunes utilisateurs de Facebook lorsqu’ils sont potentiellement plus vulnérables.

Dessin réalisé par l’artiste Pawel Kuczynski (son site Web)

La politique d’utilisation des données de Facebook nous avertit que l’entreprise « peut utiliser les informations que nous recevons à propos de vous… pour les opérations internes, y compris le dépannage, l’analyse des données, les tests, la recherche et l’amélioration des services ».
Les informations telles que votre statut « relationnel », votre emplacement, votre âge, votre nombre d’amis et à la manière dont vous accédez au site sont vendus aux annonceurs.

Encore une fois, Facebook a rapidement présenté des excuses et a déclaré à l’Australian :

une enquête sera menée sur la question, nous admettons qu’il était inapproprié de cibler les jeunes enfants de cette manière.

— des excuses… jusqu’à la prochaine fois ?

Allez hop, on vous rappelle avec ce bon vieux Richard Stallman que…

Facebook n’est pas votre ami, c’est un système de surveillance (source)

 

Pour aller plus loin

Pour fuir Facebook et trouver une alternative libre et décentralisée, vous avez le réseau social Diaspora*, dont nous proposons une instance nommée Framasphère* !

Framalibre : une ressource vous manque ? À vous de l’ajouter !

mardi 18 avril 2017 à 17:24

Nous vous avons récemment présenté la refonte de notre projet historique, l’annuaire de Framasoft. Comme tous nos outils, celui-ci n’aura de sens que si vous vous en emparez.

Voici le troisième et dernier tutoriel de cette série vous aider à découvrir, utiliser et participer à ce grand projet collaboratif. Cette semaine, on vous incite à participer à cet annuaire du Libre. En effet, comme une belle auberge espagnole (ou comme le 6e site web le plus visité au monde) : vous n’y trouverez que ce que vous y apporterez.

Créer une notice

une notice dans Framalibre

Voici un exemple de notice, une fois remplie.

Nous avons fait en sorte que ce soit le plus simple possible :

  1. Faites une recherche pour bien vérifier que la notice que vous voulez ajouter n’existe pas déjà ;)
  2. Créez-vous un compte (cf. tuto précédent)
  3. Connectez-vous à votre compte
  4. Cliquez sur « ajouter une notice » toujours présent dans une colonne latérale.

7 types de notices différentes

Le bouton « ajouter une notice » vous propose un choix déroulant qui vous mènera vers 7 formulaires différents. Il convient de choisir celui le mieux adapté au type de ressource que vous voulez présenter :

Notez que les types de ressources ne sont pas des catégories : vous pouvez très bien créer une ressource de type Média et la ranger dans la catégorie « électronique » car il s’agit par exemple d’un tutoriel sur un montage électronique. À vous de voir ce qui est le mieux approprié.

À remplir obligatoirement

Il y a quelques champs à remplir obligatoirement, car sans eux votre notice ne serait pas vraiment utile…

Les champs complémentaires :

Bien entendu, si les autres champs sont présents, c’est que nous les jugeons importants. Fournir un ou plusieurs visuels de votre ressource (capture d’écran, logo, photo, pochette, etc.) ou un résumé court est essentiel si vous voulez que sa notice donne envie d’en savoir plus.

N’hésitez donc pas à rechercher plus en profondeur (le site officiel ou la page wikipédia de la ressource, par exemple) afin de bien remplir l’ensemble des champs demandés… une fois le ou les visuels fournis, remplir une fiche peut prendre 5 minutes montre en main…

Des questions ?

La foire aux questions

Nous maintenons à jour une foire aux questions sur Framalibre afin de vous permettre de maîtriser le site en toute autonomie… Vous y trouverez des astuces pour créer votre notice, comme :

L’équipe de modération

L’équipe de modération recevra automatiquement les courriels envoyés grâce au formulaire accessible depuis le bouton « signaler un contenu ».

Bien sûr les possibilités de signalement sont limitées : c’est parce qu’elles ne concernent que les situations où le simple utilisateur n’est pas en mesure d’agir (doublons, malveillances, etc.).

S’il s’agit de modifier une notice, par exemple, vous pouvez le faire directement et même contacter le créateur de la notice.

Si vous désirez suggérer une amélioration technique de l’annuaire, vous pouvez contribuer en écrivant une issue sur le dépôt GIT du projet.

Pour rejoindre l’équipe de modération, il faut les retrouver sur le forum des bénévoles de Framasoft.

Modifier une notice (et le suivi de versions)

Si vous voyez une erreur, un manque, ou une information obsolète dans une notice, nous vous encourageons fortement à proposer une modification, c’est cela qui fait vivre l’annuaire et permet qu’il soit à jour !

Là aussi, vous devrez être connecté·e à votre compte Framalibre afin de pouvoir proposer des modifications.

vue d'une notice avec un compte connecté

Pour soumettre une mise à jour d’une notice, il suffit de cliquer !

 

Comment modifier une notice ?

  1. Allez sur la fiche de la notice
  2. cliquez sur l’onglet modifier au-dessus de la notice (à côté de l’onglet « Voir ») OU sur « Soumettre une mise à jour »
  3. Effectuez les modifications dans le formulaire.
  4. (optionnel) Relisez à l’aide de l’Aperçu, ou vérifiez les changements avec le bouton « Voir les modifications »
  5. Enregistrez votre mise à jour.

À chaque fois qu’une notice est modifiée, son créateur est prévenu par courriel. Il se génère aussi une archive de la notice dans sa version préexistante. Les différentes versions (l’historique des modifications et les noms des contributeurs) peuvent alors être visualisées et comparées (à la manière d’un wiki).

Ainsi à chaque fois que vous modifiez une notice, vous pouvez commenter votre révision, cela aidera le créateur à comprendre votre intention. Les révisions des notices (lorsqu’il y en a) sont accessibles en ajoutant le mot « revisions » (sans accent) à l’adresse de la notice, ainsi : framalibre.org/content/nom-de-la-notice/revisions

Une fois ma modification proposée…

Elle est automatiquement validée et le créateur originel est prévenu par courriel.

Dès lors, la personne ayant créé la notice pourra voir vos apports et interagir le cas échéant.

En cas de litige ou d’absence, notre équipe de modération fera de son mieux pour vous aider.

Pour aller plus loin :