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La filiale open source de Microsoft un an plus tard : du lard ou du cochon ?

samedi 20 avril 2013 à 17:20

Il y a un an Microsoft annonçait la création de Microsoft Open Technologies, filiale open source du groupe.

Cela avait surpris. Mais il n’y a que les imbéciles (et les non pragmatiques) qui ne changent pas d’avis ;)

Toujours est-il qu’on est encore loin du compte si, telle la conclusion de cet article, on souhaite la libération de Windows et d’Office.


Microsoft + Linux


La division open source de Microsoft a un an, mais qu’est-ce que c’est ?

Microsoft’s Open Source Company Is a Year Old. But What Is It?

Robert McMillan - 17 avril 2013 - Wired.com
(Traduction : Peekmo, aKa, 5h3d0, Brandelune, Moosh, yostral, Gatitac, Sky)

La semaine derniere, Microsoft Open Technologies S.A. a fêté son premier anniversaire, tranquillement, sans fanfare, mais la semaine prochaine, Microsoft prévoit d’organiser une réception sur son campus de la Silicon Valley.

Microsoft Open Technologies est un drôle de canard à trois pattes : une filiale indépendante destinée à soutenir l’effort open source, poussée par l’acteur le plus connu du logiciel propriétaire (NdT : ou privateur/privatif). Quand sa création a été annoncée, la nouvelle en a atterré plus d’un — nous y compris.

Après tout, Microsoft avait déjà mis en place une autre organisation — un organisme indépendant à but non lucratif, la Fondation Outercurve — pour gérer l’effort open source.

La différence réside dans le fait que même si la Fondation Outercurve est financée par Microsoft, elle est régie par ses propres règles. Et si l’on en croit Paula Hunter, directrice exécutive de la Fondation, plus de la moitié des projets d’Outercurve est dirigée par des membres qui ne font pas partie de Microsoft.

Open Technologies est gérée par Microsoft. La société gagne ainsi plus de contrôle — un concept qui ne colle pas vraiment avec la façon de faire de l‘open source — et plus de crédit pour les logiciels libérés.

Microsoft continue à envoyer des projets à la Fondation Outercurve, nous apprend Hunter. Mais ils ont maintenant un autre endroit où déposer le code. « Certaines fois ils veulent maintenir un contrôle plus fort sur le projet et faire en sorte qu’il soit plus proche de la marque Microsoft » ajoute-t-elle. « Quand un projet est plus lié à leurs technologies propriétaires, cela a plus de sens de le déposer au sein d’Open Technologies. »

Ces entités indépendantes sont importantes pour les projets open source — elles donnent aux entreprises une manière de partager leur code source sans se peindre une gigantesque cible à procès pour violation de brevets sur le dos. La fondation ou la société indépendante agissent comme une sorte de bac à sable où les développeurs peuvent partager et distribuer des logiciels, et si quelqu’un dit que ce code viole un brevet, c’est le bac à sable, pas Microsoft, qui est poursuivi.

En février dernier, Gianugo Rabellino de Microsoft nous a dit qu’Open Technologies sert surtout à accélérer le développement open source au sein de l’entreprise. « Nous nous sommes rendus compte qu’avoir une filiale différente serait quelque chose qui fonctionnerait mieux, d’une part en nous assurant que nous soyons agiles, flexibles et plus rapides, et d’autre part en travaillant avec les communautés open source à la vitesse qu’elles requièrent » a ajouté Rabellino, directeur de communauté chez Microsoft Open Technologies.

Jusqu’à aujourd’hui, Open Technologies a hébergé nombre de projets qui aident les gens qui utilisent Windows Azure, le concurrent de Microsoft à Amazon Web Services. Azure est une manière pour les développeurs et les entreprises de construire et faire fonctionner toutes sortes de logiciels, et Microsoft a réalisé que ces personnes se reposent énormément sur les technologies open source.

Mais cela ne signifie pas que Microsoft soit en train de devenir une entreprise open source.

Phil Haack, un ancien de chez Microsoft qui travaille désormais sur l’outil pour développeurs open source fourni par GitHub, dit que la filiale Microsoft n’a pas grande importance à moins de vraiment travailler à rendre les logiciels au cœur du métier de Microsoft open source, ce qui les améliorerait eux-mêmes, et la façon dont ils fonctionnent avec d’autres logiciels.

Il affirme pour conclure qu’Open Technologies sera un succès uniquement si elle aide Microsoft à libérer Windows et Microsoft Office.

Geektionnerd : CISPA

vendredi 19 avril 2013 à 20:27

Geektionnerd - Simon Gee Giraudot - CC by-sa

Geektionnerd - Simon Gee Giraudot - CC by-sa

Source : La loi CISPA adoptée par les députés aux Etats-Unis (Numerama)

Crédit : Simon Gee Giraudot (Creative Commons By-Sa)

Alertez les manchots… Framanav, le retour

lundi 15 avril 2013 à 15:20

On l’a vu avec notre redoutable poisson d’avril : Framasoft évolue. Bien entendu, il n’est nullement question d’un quelconque partenariat avec Microsoft. Framasoft est et restera dédié à la diffusion du Libre auprès du public le plus large ; quitte à prendre le temps et la patience nécessaires pour que la famille Toulemonde apprenne à se libérer. Quitte, aussi, à prendre les gens là où ils/elles sont, et à répondre à leurs besoins de manière libre et ouverte en créant et adaptant de nouveaux outils. C’est ainsi que ce « réseau d’éducation populaire » s’est étoffé, passant d’un annuaire à une galaxie de sites web et services variés.

Grace à vos dons, à vos apports, à notre ouvrage commun… de grands (et beaux) changements s’annoncent. Si nous étions dans Game Of Nobody-wants-a-fucking-Throne on entendrait : « Penguins are commiiiiiing ».

C’est aux petits détails qu’on repère les grandes évolutions. Alors, histoire de vous mettre l’eau à la bouche, voici une petite interview de Pierre-Yves Gosset (alias PYG) qui nous présente la Framanav.

Pouhiou pour le Framablog : PYG, je n’ai pu m’empêcher de remarquer qu’en haut de la plupart des sites web estampillés Frama, une jolie barre est venue se poser… Tu nous présentes ?

Bien sûr. Il s’agit tout simplement d’une barre de navigation commune permettant de présenter et d’accéder rapidement aux sites de ce joyeux bor^W bazar qu’est devenu le réseau Framasoft au fil des années. Elle permet donc de retrouver (mais aussi de découvrir !) les sites du réseau Framasoft, maintenant classés en trois catégories : Logiciels libres, Culture libre, et Services libres.

Framanav new-look

Une telle barre existe depuis début 2007, à compter du moment où Framasoft a dépassé les limites d’un simple annuaire logiciel pour proposer d’autres services. Elle a connu différentes évolutions au fil du temps, mais il fallait aujourd’hui une nouvelle version afin de présenter plus clairement les activités plutôt foisonnantes de l’association.

Par ailleurs, cette Framanav intègrera un système d’annonces et d’alertes qui nous permettra d’interagir plus facilement avec nos visiteurs. Par exemple, lorsque nous envisagerons une mise à jour de Framapad.org, nous pourrons informer les utilisateurs directement sur le site par un système d’alerte, afin qu’ils ne se lancent pas dans une traduction collaborative, par exemple, 10 minutes avant que l’on n’interrompe le service. Cela nous permettra aussi d’annoncer plus facilement (et très ponctuellement), sur tous les sites une information que nous estimons importante, comme par exemple la publication d’un nouveau Framabook…. (attention, je crois que tu baves un peu, là…).

L’ensemble du réseau faisant plus d’un million de visites par mois, mais proposant pour l’essentiel des services libres et gratuits sans inscription, cela nous a paru à la fois complémentaire et probablement plus efficace que notre bonne vieille Lettre d’informations.

Framablog : Il y avait donc, à ton avis, un besoin de faire connaitre l’ensemble des services Framasoft ?

Oui. Ces deux dernières années, Framasoft a multiplié les projets. Framapad ou Framadate fêtent leur 2 ans, Framazic, Framamindmap ou Framacalc ont moins d’un an. Les utilisateurs peuvent s’y perdre, bien entendu. Mais surtout, ils risquent tout simplement d’ignorer l’existence d’un service.

Framasoft, c’est aujourd’hui 11 serveurs dédiés, et plus de 35 sites publics (oui, ils ne sont pas encore tous présentés dans la Framanav, on en garde encore un peu sous le pied ;) ). Ce n’est clairement pas facile de s’y retrouver. Par exemple, nous avons d’excellents retours d’utilisateurs du site framapack.org (qui permet aux utilisateurs Windows de se constituer un « panier de logiciels libres installables en 3 clics » extrêmement utile suite à l’achat d’une machine par exemple), mais le site reste trop méconnu.

De plus nous avons choisi d’y intégrer les sites que nous hébergeons gracieusement, comme par exemple le Geektionnerd, ou VeniVidiLibri. Mais aussi des sites « partenaires » comme le Planete-libre. J’espère sincèrement que cette nouvelle barre de navigation commune permettra à chacun de s’y retrouver plus facilement et plus rapidement.

Framablog : Mettons les mains dans le cambouis… Qu’est-ce qui a été le plus dur pour toi ? Adapter la barre à chacun de nos sites ou concevoir un menu clair et intuitif ?

La Framanav a été réalisée à l’aide de Bootstrap, un framework HTML/JS/CSS issu du travail de développeurs travaillant chez Twitter : http://twitter.github.io/bootstrap/. Il s’agit d’un framework plutôt simple et agréable, proposant suffisamment de fonctionnalités, mais pas trop (il faut conserver un poids raisonnable).

La création de la barre elle-même a été extrêmement rapide (de l’ordre de la journée, environ). La principale difficulté réside dans l’adaptation à chaque site. En effet, comme je le disais, Framasoft, c’est plus de 30 sites publics (Wordpress, Dotclear, Drupal, Mediawiki, Etherpad, Ethercalc, SPIP, PhpBB et j’en passe). L’adaptation purement CSS à chaque site n’est elle-même pas complexe (j’y passe rarement plus d’une heure).

Cependant, la principale difficulté réside dans le fait que la Framanav utilise jQuery (c’est aussi un choix volontaire de notre part d’utiliser cette bibliothèque javaScript sur chacun de nos sites), et là, ça se complique souvent, car suivant les CMS, les versions de jQuery sont incompatibles ou nécessitent un travail de réécriture ou d’optimisation du code (et non, pour les habitués de jQuery, un simple jQuery.noConflict() ne résout pas toujours le problème, ça serait trop simple !). Cela explique que la Framanav soit toujours en cours de déploiement sur certains sites (par exemple framapad.org, développé en node.js, dispose d’un système de template/cache un peu particulier qui m’a fait retirer la nav après 24h de mise en place).

Par ailleurs, il reste encore du travail sur la compatibilité avec les smartphones. Elle est encore largement perfectible, mais elle sera améliorée au cours des prochains mois. Bref, la migration se fait dans le temps, comme souvent avec les projets libres. D’ailleurs, pour ceux qui voudraient donner un coup de main, le code est disponible sur le GitHub Framasoft : https://github.com/framasoft/framanav

Framablog : La question troll : tu as testé la FramaNav sur Internet Explorer ? Tu es allé jusqu’au 6 ?

Internet Exploquoi ? Connais pas… Plus sérieusement, je l’ai testée avec une machine virtuelle Windows 7 / IE 9 et un vieux Windows XP / IE 8 et ça fonctionnait plutôt bien ;) Je l’ai aussi testée avec différents smartphones/tablettes.

Framablog : Maintenant qu’on y est, qu’est-ce que ça te fait de voir tout Framasoft, comme ça, à portée de clic ?

J’en suis tellement ému que j’ai envie d’aller corriger quelques bugs de dernière minutes, tiens ! J’aimerais juste conclure en remerciant JosephK, bénévole de Framasoft, qui avait réalisé la précédente version de la nav (que vous pouvez encore admirer sur quelques sites).

Geektionnerd : ThePirateBay.GL

vendredi 12 avril 2013 à 13:51

Geektionnerd - Simon Gee Giraudot - CC by-sa

Geektionnerd - Simon Gee Giraudot - CC by-sa

Source :

Crédit : Simon Gee Giraudot (Creative Commons By-Sa)

Safari pourrait bien devenir le cauchemar Internet Explorer 6 de la navigation mobile

jeudi 11 avril 2013 à 16:28

Tristant Nitot écrivait récemment sur son blog dans un joli billet dédié aux 15 ans de Mozilla :

Pourtant, l’avenir numérique n’est pas tout rose. La nouvelle frontière est dorénavant celle du mobile, et l’ouverture du Web est bien loin d’être d’être la norme dans ce nouvel univers. Le Web a offert à tous la liberté de créer et de diffuser sans demander la permission; la liberté d’apprendre en faisant un simple “View Source”; la liberté de faire une application qui tournera partout, avec une technologie qui n’est pas la propriété d’un acteur en particulier.

Mozilla s’est lancé le défi de s’attaquer à ce problème, de faire du Web un citoyen de premier rang sur le mobile. Première étape : Firefox pour Android. Deuxième étape : Firefox OS.

Comme il y a 15 ans, il s’agit de fabriquer l’Internet (mobile) qu’on veut, pas celui qu’on veut bien nous laisser. Comme il y a 15 ans, cela peut sembler à certains un objectif délirant. Ca l’est peut-être. Sûrement. Mais pour ceux qui entrevoient le potentiel de cette idée, l’attrait est irrésistible. Je vois le potentiel de cette grande idée. Et vous ?

Une belle et optimiste introduction à la (plus inquiétante) traduction ci-dessous.


Babak Farrokhi - CC by


Le cauchemar d’IE6 pourrait être de retour

The IE6 nightmare might be back soon

James Creixems - Avril 2013 - Blog personnel
(Traduction : Fly, ProgVal, aKa, Sphinx, Léo, fcharton, Moosh + anonymes)

J’y réfléchissais ces derniers temps, et je pense que j’ai trouvé le nouvel IE6 et oui… je suis terrifié.

Chaque développeur web se souvient des années d’horreur d’IE6. Un navigateur, qui était fourni par défaut sur un système utilisé par 90% des gens (Windows) a fini par avoir une telle part de marché que ses développeurs se moquaient d’améliorer le produit, de respecter les standards, ou même de mettre à jour le produit.

Ainsi, pendant des années, les développeurs web ne pouvaient profiter des avantages qui étaient apportés par l’amélioration des standards (PNG transparents, flottants CSS, etc.). Tout le monde devait « supporter » IE6 et c’était un vrai et terrible cauchemar.

Actuellement, les navigateurs sont mis à jour par intervalles de quelques semaines, ajoutant de nouvelles fonctionnalités et supportant de nouveaux standards, encore plus vite que précédemment. Et avec un système de mises à jour automatiques qui est encore plus transparent pour l’utilisateur.

Mais il y a une exception à cet âge d’or que nous vivons. C’est un navigateur, qui se met à jour seulement une fois par an sur une plateforme qui n’accepte pas d’autre navigateur et qui a 50% de parts de marché. Oui, je parle de Safari Mobile.

Safari Mobile pourrait devenir le nouvel IE6.

Dans la mesure où iOS n’autorise aucun autre moteur de rendu, il n’y a aucune réelle alternative à Safari Mobile. Par exemple, Chrome sur iOS ajoute de nouvelles fonctionalités en surcouche, (synchronisation des onglets, etc), mais au final, il s’agit toujours du rendu de Safari Mobile. Pas de moteur V8, pas de support sur mesure des nouveaux standards.

Et avec l’adoption par Chrome d’un nouveau moteur de rendu dans les prochaines semaines, la divergence entre Chrome sur ordinateur (et sur Android) et Chrome sur iOS sera bientôt beaucoup plus évidente.

Mozilla ne propose pas Firefox sur iOS par ce qu’ils ne peuvent pas utiliser leur moteur Gecko. Donc, sur iOS, nous sommes coincés avec le moteur de rendu de Safari mobile.

Si Safari Mobile était magiquement mis à jour à la même vitesse que les autres navigateurs avec les dernières spécifications WebKit, ce serait un moindre mal. Mais il se met à jour seulement une fois par an, et commence à avoir l’air « dépassé » quand on le compare aux derniers navigateurs.

Par exemple, prenez le support CSS Flexbox. La spécification a changé de manière significative au cours des derniers mois. Chrome embarque déjà la dernière implémentation, Firefox aussi ; mais Safari et Safari Mobile… eh bien non car ils n’ont pas été mis à jour.

Or en tant que développeurs, nous devons supporter Safari Mobile. Cela représente environ 61% du marché des mobiles. On ne peut l’ignorer. Bienvenue à nouveau dans l’enfer IE6.

C’est pour l’instant à peine visible, mais alors que Chrome passe à Blink et que Firefox continue à innover rapidement, Safari Mobile va probablement devenir l’IE6 de la course. Nous détesterons tous devoir le supporter et être incapable d’utiliser les dernières spécifications parce que Safari Mobile ne les supporte pas.

Je ne pense pas cependant que ce sera aussi horrible que dans les années d’IE6. iOS a une part de marché beaucoup plus petite que celle qu’avait IE6, ils sont en concurrence avec Android et Chrome qui s’amélioreront certainement beaucoup plus rapidement ; et Safari Mobile est construit à partir d’un moteur open source, ce qui garantit que chaque mise à jour effectuée par Apple obtiendra les trucs les plus récents.

Donc, ça ne sera pas aussi horrible que IE6 mais je pense que dans les prochaines années, Safari Mobile va devenir le navigateur que tous les développeurs web vont détester devoir supporter.

J’espère vraiment qu’Apple va autoriser d’autres navigateurs (avec d’autres moteurs de rendu) sur iOS 7. Cela réglerait tout automagiquement, ou au moins qu’ils décident d’aller vers un système de mises à jour silencieuses de Safari Mobile. Mais oui, je sais que c’est d’Apple dont je parle… un développeur peut toujours rêver.

Crédit photo : Babak Farrokhi (Creative Commons By)