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The Disruptive Free Price

jeudi 28 mars 2013 à 16:41

During most of my life, I thought that there was only two ways to give money to someone. Firstly, in exchange of something you want/need but not available without paying. It is called “buying”. The other occasion is giving money for nothing, because you want to help someone in a bad situation and want to feel good about it. It is called “charity”.

If I forget about gifts, which are a rare exception happening only within my close social circle, every transaction is either a purchase or a charity donation. Nothing else.

The implications are huge. It means that something has one and only one fixed price, fixed by the market and identical for everybody. That price is perceived as the real value. People will pay an expensive ticket for a violin concerto but will not pay attention if the same artist plays in the metro. It is free, thus worthless. In our society, price and value are synonym.

In that world, when you plan to earn money, you only have two solutions: pledge for charity or give something that customers cannot get for free. On the internet, where nearly everything can be found freely, this translated into two business models: a paywall (your readers being your customers) or advertising (your readers being the product you sell to your customers). The paywall proved to be ineffective (because people can get what they want for free anyway) and the advertisements proved to be very lucrative for the intermediaries (like Google) but not for the content providers. It also has the result of making the content providers caring more about advertiser’s interests (their customers) and to think about their followers (their product) only in terms of volume.

When I joined Flattr, in 2010, I thought it was only a way for people to give me charity. My bet was to invest 24€ in a year in order to earn more. I told myself that I would quit Flattr if made less than the, at the time mandatory, 2€/month.

I’ve earned more but, most importantly, learned much much more.

I discovered that transactions are not only of the “buying because you have no choice” or “charity” kind. It could be something hybrid, something I call the “free price”.

I thought that what I wrote on my blog had no value. My writing would be valued only if published in a book. But I discovered that it nevertheless had value for some. A different one for each reader. Not fixed by the invisible hand of the market but by their personal history. Flattr allowed people to pay for each of my blog post according to the value they saw in it. It is not charity, it is not giving. It is “paying freely”.

In a sense, it is a lot more fair. A poor reader will be able to give me 0.10€ while a richer reader can give me 1, 10 or even 50€. The content producer dilemma was “publish something for free and make it worthless in order to reach a wide audience” or “keep it confidential to earn money and monetize the content”. Now, with the “free price”, you can have both. Making stuff for free while keeping an high value.

As Amanda Palmer said, this is not new. It always existed for street artists, for waiter’s tips. But I was confusing it with charity and may not be alone in that case. It is clearly not charity. You pay for something, for a product. It is a free price.

This has the groundbreaking effect of putting into question the traditional equation price = value. Because there’s not one fixed price but as many prices as customers.

While I’m very excited about this, I also realise that this is the main weakness of Flattr: it is too disruptive.

Flattr will only work for people already convinced that this third transaction model is possible. It will only work for the people that are already seeing value in stuff that have no price. People that are ready to go through the hassle of creating an account, sending money, etc.

But what if we could transform Flattr into an educational tool? Teaching people the joy of paying for stuff without a fixed price? After all, it’s exactly the effect it had on me.

What about a Flattr paywall as a Trojan horse? A Flattr paywall is something I already explored in my story “The Publisher’s Dilemma”. To access a list of content, a Flattr account would be required and any content you access would be automatically Flattered. Psychologically, content producers will then learn to make content for a “free price” without being required to publish completely for free (which is, thanks to the industry lobbying, something artists are afraid of).

On the other hand, many consumers who never bothered to pay for something may think “Hey, I can access many content on many websites for only 2€/month. Let’s create an account.” Once their account is credited, they may Flattr other content. After all it doesn’t cost them more money. And, like I did myself, find themselves increasing their monthly Flattr.

Flattr is an awesome tool for people who believe in a “free price”. But it could go one step further and become an advocacy tool for the “free price”. Something which is shaking one of the deepest foundation of our society, the infamous price tyranny.

 

Picture by FrostWire.

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Chérie, il n’y a plus de papier !

mardi 26 mars 2013 à 16:21

Ah non ! Pas encore ! Décidément, ça ne rate jamais. Je suis là, comme un pignouf, le pantalon sur les chevilles, et j’observe avec désarroi le maigre rouleau en carton où sont encore collés quelques reliefs de papier déchiré. Dans la main, je tiens la seule et unique feuille qui restait.

Soupir.

En m’étirant au maximum, je dois bien pouvoir atteindre l’armoire de la réserve en gardant mes fesses vissées sur la lunette. Humf ! Encore un petit effort. Gni ! J’attrape l’emballage plastique et… Victoire !

Je me saisis de mon précieux trophée, le dernier rouleau du paquet. Le dernier ? Machinalement, je fixe le code barre et murmure « Vide ». Dans mes lunettes, une légère notification me confirme que le fait a bien été enregistré.

C’est HouseSupply, une startup canadienne, qui a lancé cela. Plutôt que d’écrire une liste de courses, il suffit de s’inscrire et de scanner l’emballage des produits vides. De leur côtés, ils tiennent à jour l’état de votre stock pour ce produit et s’occupent de faire en sorte que vous ne soyez jamais à cours.

Bien sûr, cela fonctionne surtout pour les biens non-périssables que l’on souhaite avoir en permanence sous la main. Les produits ménagers, les conserves, les boissons gazeuses et, bien entendu, le papier toilette. Ils s’arrangent pour faire le minimum de livraisons possibles et tiennent compte de votre rythme de consommation.

Personnellement, j’adore. Lorsque je me rends au supermarché, c’est dorénavant uniquement pour acheter des produits frais. Du coup, je peux y aller à pieds avec un sac à dos plutôt qu’en voiture. Il est bien entendu qu’il ne faut pas oublier de scanner les étiquettes des pots vides. J’ai intégré le réflexe. Pour les autres, j’ai entendu dire que des poubelles intelligentes avec lecteurs RFID devraient bientôt s’en charger.

Un service similaire existe pour les produits périssables, avec rappel automatique lorsque la date de péremption approche. Mais j’avoue ne pas avoir franchi le pas. C’est mon côté un peu frileux mais la nourriture, c’est sacré. Je l’achète dans mon bon vieux super traditionnel.

Tout en tirant la chasse, je tente de camoufler les mauvaises odeurs avec la bonbonne décorée de champs de lavande et de petits oiseaux.

Pf…rr Pf…rr

Décidément, c’est le jour ! La bonbonne est vide. Sans réfléchir, je la tourne histoire de fixer le code barre en murmurant « Vide ». La notification qui s’affiche dans mes lunettes se marque en orange. Bizarre.

— Chérie ?

Une voix lointaine me répond du salon :
— Quoi ?
— Tu as changé de marque pour le Pschit-Pschit Sent-Bon lavande ?
— Oui. HouseSupply m’a fait savoir que plus de 70% de nos amis Facebook sont passés de Pschit-Pschit Sent-Bon à Ouragan Senteur et sont très satisfaits du changement pour un coût inférieur. J’ai accepté l’offre de changer.
— Ah, dis-je peu convaincu. Mais t’es sûr que c’était pas une promotion déguisée ?
— Non, j’ai demandé à Laure. Elle m’a confirmé que c’est tout aussi bon et que ça coûte moins cher. D’ailleurs, globalement, sur HouseSupply il y a une migration très nette vers Ouragan Senteur avec un fort taux de satisfaction. J’ai fait une recherche sur HouseSupply Trends et la migration inverse est elle quasi inexistante.
— Bon, dans ce cas, va pour Ouragan Senteur.

J’ai pas mal d’amis qui sont formellement opposés à HouseSupply. Ils parlent d’une invasion dans nos vies privées. De mon côté, je ne trouve pas cela pire que les cartes de fidélité. Et si quelqu’un tient absolument à mesurer ma consommation de papier toilette, grand bien lui fasse ! Est-ce qu’ils prennent en compte qu’un rouleau sur deux est tout simplement dégommé par le chat ? D’ailleurs, à choisir, je sacrifierais toutes mes données de consommation de PQ et de Pschit-Pshit Sent-Bon passées, présentes et à venir pour que le système puisse me prévenir que le rouleau est vide avant que je pose mes fesses sur la cuvette.

Genre un gros avertissement rouge qui clignote dans les lunettes : « Attention ! Vous allez vous asseoir sur la toilette mais le rouleau actuel ne comporte plus que six feuillets or votre consommation habituelle est de vingt-trois feuillets. »

Tout en me marrant silencieusement à cette idée, je jette le flacon vide de Pshit-Pshit Sent-Bon dans la poubelle appropriée et prend un nouveau dans la réserve. Tiens, il s’agit du dernier ! Une livraison ne devrait donc pas tarder…

 

Photo par Jane Waterbury

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Bitcoin pour les nuls

mercredi 20 mars 2013 à 00:07

Vous entendez peut-être parler, surtout sur ce blog, du Bitcoin. Mais qu’est-ce donc ? Et bien, il s’agit d’une monnaie. Rien de moins, rien de plus.

Mais au fond, qu’est-ce qui caractérise une monnaie ? C’est un instrument dans lequel vous placez une certaine confiance. La confiance de pouvoir, plus tard, l’échanger contre des biens ou des services dont vous avez besoin. Ce qui vous pousse, vous-même, à l’accepter en échange d’un service ou d’un bien. Dans la plupart des cas, la monnaie n’est qu’un instrument et n’a pas de valeur intrinsèque ou alors une valeur intrinsèque plus faible que la valeur faciale. Depuis plusieurs années, la monnaie est même devenue principalement virtuelle : il s’agit d’un chiffre qui s’affiche sur un écran. Avez-vous déjà songé que vous travaillez uniquement pour augmenter un chiffre sur un « compte » ?

Afin de maintenir la confiance, il faut que la monnaie soit suffisamment rare et difficile à produire. C’est une des raisons qui ont fait que, très tôt, les hommes ont adopté l’or, l’argent ou les coquillages comme monnaie : rare, difficile à trouver ou à contrefaire et facile à transférer ou à diviser en plus petites parties.

Mais les billets de banques ou les chiffres sur un ordinateur peuvent être reproduits très facilement. Une rareté artificielle est donc maintenue par les états et les banques. L’importance de la monnaie fait que ceux qui la contrôlent, les états et les banques, ont un pouvoir énorme.

Bitcoin est également une monnaie virtuelle. Il s’agit simplement d’un chiffre sur un ordinateur. Mais grâce à un algorithme mathématique complexe, il est possible de le rendre  inmultipliable sans recourir à une autorité centrale. Toute personne qui envoie un bitcoin le perd donc, comme pour n’importe quelle monnaie. Cela fonctionne tellement bien que des internautes ont commencé à avoir confiance dans le fait qu’il pouvait acheter des biens, des services, des euros ou des dollars avec des bitcoins. Le Bitcoin a donc acquis une valeur proportionnelle à cette confiance.

Comment fonctionne Bitcoin ?

Pour simplifier très grandement, chaque bitcoin est en fait la solution à un problème mathématique ultra-complexe. De par sa conception, nous savons qu’il existe un total de 21 millions de solutions différentes à ce problème mathématique. Mais les solutions les plus simples étant trouvées les premières, il devient de plus en plus difficile de trouver de nouvelles solutions. À ce jour, 11 millions de bitcoins sont en circulation, de nouveaux bitcoins apparaissent chaque jour chez les « mineurs », personnes équipées de matériel pour la recherche de solutions. Nous savons qu’il n’y aura jamais plus de 21 millions de bitcoins en circulation et chaque nouveau bitcoin est plus difficile à trouver que le précédent.

Un bitcoin est donc unique et rare. Mais il est divisible presqu’à l’infini, ce qui permet de ne pas limiter les échanges.

Le problème qui se pose ensuite est la double dépense. Comment s’assurer que lorsque je donne un bitcoin à quelqu’un, je n’en garde pas une copie. La solution est conceptuellement simple : le logiciel qui permet d’envoyer et de recevoir des bitcoins télécharge, en peer-to-peer, l’historique de tous les propriétaires successifs. Si je donne un bitcoin à Alice mais que j’essaie de le garder pour le dépenser une seconde fois chez Bob, Bob verra immédiatement, dans l’historique du bitcoin en question, qu’il a déjà été donné à Alice. Bob le refusera donc.

Il s’agit évidemment d’une simplification outrancière (et fausse par certains aspects) mais qui vous donne une idée de ce qu’est le bitcoin.

Comment obtenir des bitcoins ?

La première chose à faire c’est d’avoir un portefeuille pour recevoir des bitcoins. Vous pouvez soit vous créer un compte sur un service de portefeuille Bitcoin soit installer un client bitcoin sur votre ordinateur. Votre portefeuille peut générer des adresses de réception qui ressemble à 18Trqk3tKkF8vNoW6am5rx8K6wUSQAqo1q. 

Muni de cette adresse, vous pouvez échanger vos euros ou vos dollars contre des bitcoins. Cet échange peut se faire en direct avec une connaissance ou un ami. Ou bien, vous pouvez vous rendre sur un site d’échange de bitcoins. Le plus connu est sans conteste MtGox, par lequel transite la toute grande majorité des échanges bitcoins/dollars. Mais l’utiliser implique pas mal de contraintes de sécurité. Un échange plus simple d’accès est Bitstamp. Une fois votre compte créé là-bas, vous pouvez faire un versement en euros, qui sera converti en dollars. Avec ces dollars, vous pourrez acheter des bitcoins et vous les envoyer sur votre adresse.

Une autre manière bien plus intéressante est de fournir vos services ou vos biens contre paiement en bitcoins. Il vous suffit de générer une adresse par transaction et de la donner à votre client. Le client ne peut pas ajouter de commentaire avec son paiement, ce qui rend Bitcoin un peu complexe et contre-intuitif lors des transactions.

Comment payer en bitcoins ?

Dépenser les bitcoins est très simple. Si vous faites un achat sur un site acceptant les paiements en bitcoins, vous verrez tout simplement l’adresse de réception du vendeur. Dans votre client bitcoin (en ligne ou sur votre ordinateur), introduisez cette adresse et le montant. Voilà, c’est aussi simple que ça. À titre d’exercice, copiez/coller 18Trqk3tKkF8vNoW6am5rx8K6wUSQAqo1q et envoyez moi ce que vous voulez, par exemple 0,01 bitcoin. Voilà, vous venez de faire un paiement. Ce paiement est anonyme : je n’ai aucun moyen de savoir qui me l’a envoyé. Notons que cet anonymat n’est pas absolument garanti si les investigateurs disposent de moyens suffisants.

Cette facilité et cet anonymat sont une force mais également un danger pour les utilisateurs peu avertis. En effet, imaginons que votre fournisseur d’accès internet décide de remplacer automatiquement les adresses Bitcoin dans les sites que vous visitez par ses adresses à lui. En toutes bonne foi, vous allez envoyer un paiement à l’adresse qui s’affiche sur votre écran. Mais votre destinataire ne recevra rien. Il est donc important de garantir la validité d’une adresse de paiement et Bitcoin ne résout pas ce problème.

Comment garder ses bitcoins en sécurité ?

Si vous avez installé un client Bitcoin sur votre ordinateur, il est impératif de sauvegarder votre fichier wallet.dat et de bien vous souvenir de son mot de passe. Si vous perdez l’un ou l’autre, vos bitcoins sont perdus sans espoir. Vos économies sont donc à la merci d’un crash disque ou d’un vol de laptop si vous n’y prenez garde. D’un autre côté, votre fichier wallet.dat ne doit pas tomber en de mauvaises mains.

Quand aux services de portefeuille Bitcoin en ligne, ils sont la proie des pirates ou des arnaqueurs. J’avais ainsi décidé de ne pas mettre mes œufs dans le même panier en mettant des bitcoins sur TradeHill, qui a fait faillite en emportant tous les bitcoins, sur Bitcoin7, qui a disparu du jour au lendemain et sur Bitmarket, dont le propriétaire s’est fait voler les bitcoins. Une belle leçon…

Garder ses bitcoins en sécurité nécessite donc une attention et une expertise assez pointue.

L’avenir du Bitcoin

Malgré ses défauts, Bitcoin permet de s’affranchir du contrôle des banques et des états. Personne ne contrôle Bitcoin. C’est pourquoi certaines personnes font confiance au Bitcoin. Cette confiance se traduit par une montée des prix. Cette montée des prix est elle même entretenue par les spéculateurs : les personnes qui ne font pas spécialement confiance au Bitcoin mais qui espèrent que les prix vont monter et qui ne font qu’acheter pour revendre plus tard. La proportion entre les spéculateurs et ceux qui achètent des bitcoins pour les dépenser, que ce soit maintenant ou plus tard, est tout à fait inconnue.

Personne ne peut prédire l’avenir. Il est très important de garder à l’esprit que tout achat de bitcoins à titre d’investissement est à haut risque. On n’investit que ce qu’on peut se permettre de perdre totalement.

Dans un futur proche, Bitcoin pourrait résoudre ses problèmes et, en se simplifiant, devenir pour la monnaie ce que l’email est à la communication et finir par s’échanger à plus de 1000$ le bitcoin. De même, une faille dans l’algorithme mathématique pourrait être découverte et faire tomber à zéro la valeur du Bitcoin en quelques heures.

De mon côté, je vous ai déjà raconté comment je voyais l’avenir. À vous de faire confiance au Bitcoin… ou pas !

 

Photo par Zach Copley

 

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Habetis Nuntium (le futur du journalisme)

dimanche 17 mars 2013 à 14:14

J’ai à peine le temps de pousser la porte de mon bar favori que François, mon pote de vingt ans, m’attrape le coude.

— Hey Lio, tu as vu ? Habemus papam ! Il a choisi le nom de règne de Télesphore 2 ! On va enfin arrêter de me faire des blagues.
— Non, je n’ai pas vu. Mais je ne suis pas catholique et pas très intéressé par les choses religieuses. Habetis papam !
— Je ne suis pas moi-même très religieux mais c’est une nouvelle relativement importante dans mon entourage. Je l’ai vu passer plusieurs fois dans mon flux.
— Visiblement, ce n’est pas le cas pour les gens que je suis. D’ailleurs, je t’avoue que je me porte très bien sans le savoir.
— J’ai compris, je ne te partage pas l’article de blog qui analyse le personnage, continue-t-il avec un clin d’œil.

Nous rigolons doucement tandis que je demande à Jean-Paul de m’apporter un demi. La discussion s’engage sur nos vies respectives, sur nos espoirs et nos futurs. Après un instant, François revient sur le sujet.

— Ça me perturbe que tu ne sois pas au courant de l’élection du nouveau pape. Pour le dernier pape, ce fût un événement planétaire. Personne n’aurait pu l’ignorer.
— Pendant des millénaires, les hommes ont lutté contre la faim. Ils ne tendaient qu’à une chose: manger. Lorsque la nourriture devint abondante et disponible, on assistât à l’excès inverse : boulimie, uniformisation mondiale à travers les fast food. En réaction, on redécouvrit les joies de la culture locale, du potager dans son jardin.
— Je vois où tu veux en venir : c’est exactement pareil pour l’actualité. Au cours de l’histoire, l’information a toujours été rare, précieuse. Une fois devenue abondante, l’humain devint boulimique. Il fallait absolument connaître les derniers détails de cette guerre à l’autre bout de la planète, les résultats d’une compétition sportive ou avoir vu la vidéo d’une agression crapuleuse filmée par une caméra de surveillance.
— Le tout étant uniformisé par un petit nombre de médias ayant chacun une grande audience, décidant de ce qui devait être connu mondialement ou complètement ignoré du grand public. L’exemple type, c’est la télévision.

François pose son verre et semble chercher dans ses souvenirs.

— J’ai un peu perdu l’habitude de la télévision. J’étais petit. C’était comme des vidéos en streaming sauf que tu ne pouvais pas choisir quand tu les regardais. Si tu étais en retard de cinq minutes, tu ratais le début.
— C’est exactement cela, dis-je. Du coup, tu captais l’attention des gens, tu les forçais à te suivre et tu leur faisais avaler n’importe quoi.
— Dire que ça me faisait rêver. Je voulais être journaliste à la télévision.
— Encore un métier qui a disparu. Ou s’est radicalement transformé, c’est selon.
— Quand on y pense, il fallait une sacrée technologie pour réussir à diffuser en continu sans que les gens téléchargent directement le fichier vidéo, non ?

Je me rappelle que François est un littéraire. La technologie pour lui, c’est du chinois. Quoiqu’il parle assez bien cette langue, justement. J’essaie de le sortir du bourbeux terrain technique.

— Pourquoi on parle de télévision encore ?
— On comparait cela à la boulimie et au fast-food.
— Ah oui. Et bien moi, tu vois, j’ai repris goût à me nourrir d’aliments locaux, de prêter plus attention à mon potager.

Il rigole :
— Et alors ? Le pape ne fait pas partie de ton potager ?
— Oh, au moins autant qu’un Big Mac.

 

Photo par Whitecat sg

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Feel free to tip free content

jeudi 14 mars 2013 à 13:40

We have entered in an incredible world of free content. If it can be copied, you can find it for free on the Internet. It is as simple as that and it is awesome. We never dared to dream about such a world where every content, every knowledge was free, shareable with everybody. But it’s the world we are living in.

Nevertheless, on the individual scale, this evolution is understandably not accepted by the people who were used to sell content by purposedly confusing a given content and its physical medium. After a failed attempt to artificially make content impossible to copy, some tried to monetize their content through advertisements. The fundamental flaw in that model being that it would keep the money in the real big-blue-ceiling world. A world which, unlike the virtual world, is physically limited. The growing virtual world would become nothing but a huge billboard for the real world. Not realistic…

When you cannot block people to access stuff for free but want to make them pay anyway, you have only one solution left: morality.

Current calls to morality are incredibly negative: “Not paying is bad”, “If you don’t pay, content creators will die”, “If you don’t pay, you will get sued”, “Not paying is stealing”, …

It leads to a business model based on fear and guilt. A world where everyone has to pay the same price before consuming the content. Not to mention the inherent contradiction of wanting to see the content spreading while, at the same time, blocking some from accessing it.

But what if the call to morality was actually positive? “You don’t have to pay but it will be appreciated”. “If you pay, I will be able to create more content”. “If you can’t afford to pay for it, at least share it with your friends, spread it!”.

In that new virtual world, only those who liked the content would pay. And they would pay the amount they want. Does it seems unrealistic because most people would choose to not pay? But it already exists. A lot of waiter and waitress in the world actually earn a living from tips. Or street artists like Amanda Palmer in her early days. Those tips are optional and paid afterwards. The amount being proportional to the quality of the service or the pleasure we had. Why is it working? Because we are used to that system. Because we are positively compelled to give a tip. Because we can give what we find reasonable for our budget.

In order for this system to work in the virtual world, it should be incredibly easy to give a tip without even thinking about it. Yet, such a system already exists. It is called Flattr and I already gave you a presentation. The strength of Flattr is that you pay in advance a monthly tip. There’s no way to get over your budget as it is monthly fixed.

But this would be even more awesome it the tip could be automatized. We spend a lot of time liking picture on Instagram, video on Vimeo, favouriting tweets and listenning to song on Grooveshark. Guess what? Flattr dit it! Starting yesterday, those like/favourite/recommend actions will automatically give a Flattr to the authors (if you enable it, of course).

And this service is open to any content provider. Each time you would like something on your favourite platform, you would send a tip. 90% of that tip goes directly to the author, 5% goes to Flattr and 5% goes to Medium.

For sure, those tips might appear negligible in the first time. But, as a content creator, isn’t it compelling to earn money because people wanted to give you money? Not because they were deceived into buying the entrance ticket but because they actually enjoyed your content? Wouldn’t it send a positive signal to new generation of content creators?

Feel free to consume the content. Feel free to share it. Feel free to tip it.

Just feel free…

 

Disclaimer: I earn between 4€ and 110€ per month with Flattr. I’m not affiliated with Flattr in any way but I’m really excited by the philosophical implications of Flattr. That’s why I’m writing so much about it. I would of course welcome any similar service, especially if it could be decentralized. This post was first written on Medium. Picture by Parisa.

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