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Ploum

source: Ploum

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L’aliénation du plein emploi

mercredi 6 novembre 2013 à 17:52
workers

Asseyez-vous une seconde et mettez-vous dans la peau du bambin rêveur que vous fûtes. Tentez d’imaginer le futur avec vos yeux d’enfants. Un avenir où les machines, les robots se chargeraient de toutes les tâches que nous trouvons déplaisantes. Un monde où chacun pourrait se concentrer sur l’amélioration du bien commun, à commencer par lui-même. Un univers où nous consacrerions son temps à l’éducation, aux activités artistiques, sociales et culturelles voire, tout simplement, au plaisir de vivre.

Techniquement, tout cela semble aujourd’hui possible. La preuve: le monde est plus riche que jamais. Et nous progressons sur cette voie: il y a de moins en moins de travail ! Sans compter l’immense majorité des emplois qui pourraient être rationalisés. Merveilleux !

Mais alors…

À quel moment nous sommes-nous fourvoyés jusqu’à élire des dirigeants qui nous promettent de « créer du travail » ? À partir de quand sommes-nous devenus mentalement dégénérés au point de considérer le mot « plein emploi » comme un idéal plutôt qu’une insulte au progrès et à la modernité ? Par quelle perversion totale de l’esprit en arrivons-nous à accuser les artistes de rue, les créateurs peu reconnus ou les personnes qui se consacrent à leur famille de ne pas avoir « un vrai travail » ? Pourquoi ce qui est une utopie pour nos yeux d’enfant se révèle-t-il, soudainement, « une crise » contre laquelle nous luttons de toutes nos forces ?

Peut-être est-il temps de réaliser que la crise, la vraie, nous l’avons nous même amorcée en acclamant ceux qui nous promettaient de nous faire travailler, en nous glorifiant de passer d’inutiles heures en cravate dans un cube grisâtre, en stigmatisant ceux qui avait l’air de souffrir différement voire, infamie suprême, d’être heureux sans se tuer à la tâche !

Quelles que soient les méthodes invoquées, je suis désormais convaincu que les slogans de « relance », « relocalisation », «reprise économique » ne sont que des pierres pour nous enfoncer encore plus profondément. Asservi par des siècles de travail, l’homme a peur de cette nouvelle liberté qui s’offre à lui. Il lutte pour renforcer ses propres chaînes. La solution viendra de ceux qui auront le courage de monter au front politique en disant « Il y a encore trop de travail, nous allons en supprimer autant que possible ! »

La panique résultant de la soudaine ouverture de notre cage millénaire n’est-elle pas dangereuse ? Ne risque-t-elle pas d’avoir des effets négatifs ? Peut-être. Mais doit-on pour autant garder la cage définitivement fermée ? N’avons-nous pas le devoir, nous, première génération disposant de la clé, de faire grandir nos descendants loin de cette oppressante prison ?

 

Concrètement, je vous invite à lire pourquoi la création de l’emploi est nuisible et pourquoi vous êtes, sans peut-être le savoir, en faveur du revenu de base. Nous disposons aujourd’hui d’une occasion unique de mettre le revenu de base sur la table politique de la commission européenne. Pour cela, je vous invite à signer l’initiative européenne en faveur du revenu de base (vos données personnelles sont nécessaires pour la validité du processus et stockées sur un serveur officiel de la commission européenne, aucun danger de récupération commerciale), à parler autour de vous du revenu de base et à soutenir la campagne de financement nécessaire pour obtenir le million de signatures requis. Merci ! L’image d’illustration est de Chris Brown.

Merci d'avoir pris le temps de lire ce texte. Ce blog est payant mais vous êtes libre de choisir le prix. Vous pouvez soutenir l'écriture de ces billets via Flattr, Patreon, virements IBAN, Paypal ou en bitcoins. Mais le plus beau moyen de me remercier est de simplement partager ce texte autour de vous ou de m'aider à trouver de nouveaux défis en 2014.

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Plongeon dans l’écume du temps

jeudi 31 octobre 2013 à 13:41
BL_Royal_Vincent_of_Beauvais

Les mains moites, le rythme cardiaque anormalement élevé, je me sens comme un acteur sur le point d’entrer en scène. Le trac !

Demain commencera le NaNoWriMo. Demain, je serai face au mur et forcé de jeter sur papier cette histoire qui trotte entre ma tête et mes carnets de notes depuis plusieurs années. Votre choix a été clair : la politique se prête mieux à des billets sur ce blog plutôt qu’à un livre. Vous préférez, en majorité, lire un livre de fiction.

Il va falloir être à la hauteur de l’attente, se montrer digne de l’enthousiasme dont vous faites part. J’ai une boule dans la gorge rien que d’y penser. Au moins, contrairement à un autre fou, je serai bien au chaud chez moi.

Communauté

Si vous voulez suivre mes progrès de près, participer à la communauté des supporters, vous pouvez bien entendu encore nous rejoindre. La seule différence étant que vous ne pouvez plus voter pour le sujet.

La communauté étant sur G+, je tiens également au courant par mail ceux qui n’ont pas de compte sur ce réseau (choix que je comprends tout à fait). Si vous êtes supporter et n’avez reçu ni mail ni invitation pour la communauté G+, envoyez-moi un mail !

Hibernation

Afin de me concentrer sur cet exercice intense qu’est le NaNoWriMo, ce blog va ralentir nettement son activité. Je ne garantis pas non plus la parution hebdomadaire des épisodes de Printeurs. Cela ne signifie pas zéro billet mais simplement un changement de priorité. Promis juré craché : tout rentrera dans l’ordre le premier décembre.

J’ai également fermé les commentaires pour un mois, rempli à ras-bord la gamelle du chat et fait une provision de pizzas.

Durant cette période, je vous invite à relire et à partager les articles plus anciens. En 9 ans de blogging, il y en a certainement qui ont du vous échapper. Je partagerai sur les réseaux sociaux les anciens articles qui semblent vous plaire.

Remboursements

Je suis bien conscient que certains supporters auraient préféré lire « Le monde pirate ». Un donateur m’a même demandé de ne pas participer au NaNoWriMo et de continuer mon blog normalement.

Ne pouvant pas satisfaire tout le monde, j’ai décidé d’instaurer la règle suivante pour tous les paiements liés à mon blog : vous pouvez demander remboursement dans les 15 jours sans justification. Je ne poserais pas de question.

Exception : je ne rembourserai ni les Flattrs, ni les sympathiques messages d’encouragement.

Merci

Bon, et bien. Voilà. Fini de procrastiner. Il faut s’y mettre. Il est temps de plonger avec Mats dans l’Écume du temps. Cela fait des années que j’attends ce moment et pourtant il me fait peur. Je sors de ma zone de confort. Sans vos encouragements, vos soutiens, vos partages, votre patience, je ne serais pas là aujourd’hui.

Alors, merci !

 

Sur ces mots, Ploum se taille en courant avec la caisse et disparaît à tout jamais…

 

L’image, moins innocente qu’elle n’en a l’air, est dans le domaine public. Relecture par Pit.

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Le député qui n’existait pas

mardi 29 octobre 2013 à 12:36
laul

Suite aux dernières révélations de Wikileaks, c’est la stupeur généralisée en Belgique. Le député Laurent Louis ne serait qu’un canular du Gorafi.

Alors que le monde entier a les yeux braqués sur Snowden et le scandale de la NSA, Wikileaks publie une nouvelle fournée de documents pour dénoncer ce qui s’annonce comme une révélation fracassante au pays des frites et de Tintin.

Le sujet ? Laurent Louis, un député fantasque, hors norme qui se révèle être… une pure invention de l’équipe du Gorafi, le journal satirique bien connu. Laurent Louis n’existe pas, il s’agit d’un canular !

Contactée par nos soins, la rédaction du Gorafi s’est dit étonnée de la dénonciation mais a reconnu les faits.

« Cela devait bien s’arrêter un jour, nous confie Jean-Pascal Mouillon, journaliste au Gorafi et chef de la petite équipe qui a créé le personnage de Laurent Louis. Au départ, il s’agissait juste d’une blague pour se moquer de la complexité du système politique belge. Nous comptions publier les interviews d’un élu qui ne comprend pas lui-même comment il en est arrivé là. »

Pour ce faire, l’équipe invente un mécanisme absurde, qu’ils appellent l’apparentement. À l’annonce des résultats officiels, ils publient un communiqué de presse décrivant, de manière fort embrouillée, l’apparentement et la surprise du candidat élu, Laurent Louis.

« Nous avions choisi le nom après avoir appris qu’une famille de politiciens belges s’appelait les Michel, raconte Jean-Pascal Mouillon. Ça nous a fait sourire alors on s’est dit que ce serait sympathique de faire un clin d’œil. Ce n’est pas un hasard si nous avons choisi Louis. Au départ, la blague se voulait bon enfant. Laurent Louis devait être un personnage sympathique. Nous avions engagé un acteur canadien pour le jouer. »

Cet acteur, c’est Jeff Hecon. Rendu célèbre par l’interprétation du rôle de Choco dans « Les Goonies », il retombera dans l’oubli et l’alcoolisme pendant près de trois décennies avant d’être appelé par l’équipe du Gorafi.

« Le rôle de Laurent Louis, c’était une chance de relancer ma carrière, nous confie-t-il. Mais en étudiant un peu mieux le contexte, je me suis rendu compte que le personnage ne collait pas. J’ai écouté des discours de Modrikamen, j’ai lu le programme du Parti Populaire. J’ai dit à Jean-Pascal que si ce type était tête de liste pour le PP, il ne pouvait pas être sympa. Ça devait être un gros beauf. On a modifié le script original et on a foncé. J’ai créé un compte Facebook et j’ai commencé à tenir des propos vaguement racistes et populistes. »

laul2Au début, Jeff Hecon a tenté d’incarner un personnage sympathique.

La blague trouve de suite son public et un écho inattendu auprès de la presse belge. Personne ne s’offusque de l’existence d’un apparentement dont personne n’avait jamais entendu parler. Mais la cerise sur le gâteau vient du Parti Populaire lui-même qui ne se rendra à aucun moment compte de la supercherie.

« On avait un informateur au PP, nous confie Julie Sava, journaliste au Gorafi. Il nous avait dit à quel point le parti était complètement désorganisé. La liste des membres était un fichier Excel sur un vieil ordinateur sous Windows Millenium. Modrikamen rajoutait sans arrêt des faux membres afin de gonfler les chiffres. Comme il n’est pas très imaginatif, la liste était pleine de Jules Julien, Géraldine Gérard, ce genre de trucs. Du coup, Laurent Louis, ça paraissait presque crédible ! »

Le Parti Populaire étant divisé en deux factions, le camps Aernoudt et le camp Modrikamen, chacun pense que Laurent Louis appartient à la faction opposée. Aernoudt demande donc l’exclusion de Laurent Louis. Modrikamen, croyant que Laurent Louis est du clan Aernoudt, est tout d’abord décontenancé. Avant de l’exclure malgré tout. Tout cela pour un membre qui n’existe pas réellement !

« C’est un truc particulier chez les belges, continue Julie Sava. Ils ont tellement l’habitude de l’absurde que ça ne les choquait pas. L’apparentement, le candidat débile, ça leur semblait parfaitement plausible. Il faut dire que le PP nous avait particulièrement préparé le terrain. Les médias ont embrayé. Chez nous, ça n’aurait sans doute pas tenu plus de quelques heures. Ici, en Belgique, ça fait plus de trois ans et il a même sa page Wikipédia ! »

La petite équipe décide alors de pousser le bouchon de plus en plus loin, histoire de voir « jusqu’à quel point les citoyens peuvent avaler n’importe quoi de la part d’un politique ». Un nouveau parti avec un logo ressemblant à une paire de seins qui pendent, des vidéos tournées dans des caves, des listes communales qui semblent sorties de Dumb et Dumber. Mais le plus fort reste sans doute des participations réelles au parlement, une première dans l’histoire du canular politique.

Logo-officiel-MLDLe logo « paire de seins », inventé par un graphiste du Gorafi

« Je suis arrivé au parlement comme si tout était normal, se souvient Jeff Hecon. Comme les gens m’avaient vu à la télé ou dans les journaux, personne n’a osé m’empêcher de rentrer. Je me suis assis sur un siège vide dans le fond comme si j’étais parlementaire. Ça a marché ! Il faut dire que la plupart des parlementaires sont souvent absents mais ils ne veulent pas l’admettre. Du coup, ils ont tous fait comme s’il était normal que je sois là, comme s’ils me voyaient régulièrement. »

S’enhardissant, la petite équipe va jusqu’à participer au débat démocratique, créer des scandales, entrer au parlement en t-shirt et… déposer des projets de loi !

« On ne croyait pas ça possible mais on l’a fait, s’amuse Jean-Pascal Mouillon. On a découvert que les grands traumatismes de l’histoire belge étaient le Congo et l’affaire Dutroux. Du coup, on a décidé d’exploiter les filons. Franchement, c’est énorme. Jeff qui déclare en plein parlement vouloir régler les problèmes du Congo, pays indépendant depuis 50 ans, on n’en revenait pas, on se tenait les côtes de rire ! »

« On a quand même du arrêter, tempère Jeff Hecon. Les figurants qu’on avait engagé pour les clips où Laurent Louis apparaissait en sauveur du Congo en avaient marre de passer pour des abrutis. Ils se disaient que certains pourraient prendre ça au premier degré et généraliser à toute la communauté congolaise. »

laul_caveLa cave, un des meilleurs sketchs de la petite équipe, directement inspirée par l’épisode du frigo des Goonies. On reconnait la main de Jean-Pascal Mouillon.

Le canular Laurent Louis se fait connaître et se taille une bonne place auprès des ténors du genre.

« Nous avons eu un coup de fil de Tina Fey, se rappelle Julie Sava. Cette femme est géniale. Elle a créé de toutes pièces le personnage de Sarah Palin. N’importe quel être humain normalement constitué ne pourrait pas croire qu’une femme comme Sarah Palin existe. Cela défie les lois de l’intelligence. Mais Tina Fey y arrive ! Elle va jusqu’à jouer Sarah Palin qui joue Tina Fey ! Et le public se contente de dire qu’il y a une ressemblance. Son talent confine au génie ! Voir notre travail reconnu par Tina, c’est un peu une consécration. »

Autre star du canular long-terme, Dieudonné, qui décide de remettre une récompense à Laurent Louis.

« Cela fait 10 ans que Dieudonné est dans son rôle, confie Jean-Pascal Mouillon. En plus, contrairement à Jeff, il a gardé son nom. C’est le plus long one-man-show de l’histoire ! Il nous a promis une chute superbe si le FN se rapproche trop près du pouvoir. Un discours à la Chaplin où il expliquerait que si un noir dont le meilleur ami est un juif peut faire en sorte que des skinheads payent pour voir son spectacle, n’importe quel politicien démagogue peut vous faire avaler n’importe quoi. »

« Il y a juste Étienne Chouard qui est vrai, ajoute Julie Sava. En tout cas, personne n’est au courant du canular. Du coup, on a décidé d’arrêter la tendance Laurent Louis en partisan du tirage au sort. Étienne Chouard aurait fini par croire que quelqu’un croyait vraiment à ses idées, ce n’est pas très sympa. Il aurait pu le prendre mal. »

L’équipe commence néanmoins à se lasser du personnage, qui devient de plus en plus encombrant.

« On a décidé de pousser le bouchon au maximum, annonce Jean-Pascal Mouillon. On a décidé de transformer le petit raciste de quartier en islamiste radical. C’est tellement absurde. Mais Jeff a proposé d’aller un cran encore plus loin et de se faire membre d’un petit parti appelé Islam. Au départ, on était contre. On avait un peu peur pour lui. Mais il nous a convaincu. Il a même raconté sa circoncision sur Facebook ! La justification de cet acte est tellement absurde, irréaliste. On riait mais on tremblait à la fois pour Jeff. »

laul_facebookLaurent Louis introduit la circoncision fédérale au parlement belge

Jeff se souvient avec enthousiasme de ses réunions avec le parti Islam.

« J’avais l’impression d’avoir en face de moi l’équipe de bras cassés du film Four Lions. Les discussions étaient du même acabit. Au bout de deux réunions, j’ai réussi à faire en sorte qu’ils me cèdent tous les droits sur le parti. Incroyable ! Si il n’y avait pas eu la révélation de Wikileaks, je me demande jusqu’où on aurait pu aller ! »

Une belle blague potache sur laquelle Jean-Pascal Mouillon reste néanmoins mitigé.

« On a bien rigolé, ça c’est certain ! Mais en même temps, c’est un peu effrayant. On a proposé les lois les plus débiles au parlement, on a reçu de véritables messages de soutien. Imaginez ce qu’on aurait pu faire si on avait eu des mauvaises intentions ! Et si on avait décidé de camoufler notre canular de manière un peu subtile ! »

« Dans ce cas, on ne serait plus des humoristes, répond Julie Sava. Juste des politiciens comme les autres… »

 

Les images de cet article sont utilisées sans autorisation à titre parodique et restent la propriété de leurs auteurs.

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Lire rapidement sur le web

lundi 28 octobre 2013 à 19:06
reading

Internet met à notre disposition une quantité illimitée de contenus et d’idées. Mais encore faut-il pouvoir les consulter et les exploiter. Beaucoup de lecteurs m’écrivent en me disant apprécier mes textes sans avoir le temps de me lire. Dommage ! Aussi, je me propose de partager avec vous ma méthode. Je suis bien conscient que chaque individu est différent mais peut-être cela vous donnera-t-il des idées afin d’améliorer votre consommation de contenu.

Concentrez-vous sur la lecture

Personnellement, je ne regarde que très peu de vidéos et je n’écoute jamais de podcasts. Une vidéo force le public à suivre le rythme du narrateur. Beaucoup d’énergie est consacrée à construire des effets de narration, à introduire une tension dramatique pour, au final, très peu d’idées. De plus, une vidéo ne permet pas facilement de s’approprier certains passages, d’y faire des références explicites, de relire un paragraphe important.

Si une vidéo contient des idées vraiment intéressantes, elles se retrouveront forcément dans un texte écrit. Je laisse donc tomber la majorité des vidéos. Ceci dit, les podcasts peuvent avoir une grande utilité pour, par exemple, les trajets en voiture, les personnes souffrant de troubles visuels voire, tout simplement, pour les moments où nous souhaitons reposer nos yeux.

La collecte de contenu

Sur les réseaux sociaux ou au gré de nos pérégrinations sur le web, nous sommes confrontés à des articles, des textes voire des histoires qui « semblent intéressantes ». Mais, très souvent, nous n’avons ni le temps ni l’envie de nous arrêter pour se concentrer et lire. J’appelle cette étape « la collecte ». Je n’essaie jamais de lire, je ne passe pas plus de quelques secondes sur un article. À la place, je sauve l’article dans ma liste de lecture.

Séparer la collecte de la lecture permet de bien se concentrer sur ce qu’on souhaite réellement lire tout en évitant de passer du temps sur un article peu intéressant mais qui avait pour unique mérite d’être sous notre souris au bon moment.

Pour réaliser cela j’utilise le service Pocket. Grâce à une extension, je peux ajouter une page en un clic à ma liste de lecture, que ce soit depuis mon navigateur ou mon smartphone. Notons que si Pocket est propriétaire et centralisé, il existe un équivalent libre et installable sur votre serveur appelé Poche, que je vous invite à essayer.

En passant par un service intermédiaire, appelé IFTTT, il est possible de mettre automatiquement tous les articles d’un flux RSS dans votre liste de lecture Pocket. Si, par exemple, vous souhaitez que chacun de mes articles en français soit dans votre liste de lecture, il suffit d’utiliser cette recette. Il est également possible de s’envoyer des articles à lire par email. Pratique pour, par exemple, ne pas installer l’extension Pocket sur votre ordinateur de travail.

L’instant lecture

Grâce à l’application Pocket, ma liste de lecture est automatiquement téléchargée sur mon smartphone. Cela me permet de ménager des instants lecture. Afin de ne pas être dérangé, je peux même mettre mon téléphone en mode avion et continuer ma lecture. Un autre avantage de l’application Pocket est que je peux interrompre ma lecture quand je veux. Au lancement suivant, l’application se met par défaut à l’endroit précis que j’étais en train de lire.

Quand je suis dans un instant lecture, que ce soit dans la salle d’attente de médecin, dans un train, le soir dans mon lit ou debout dans la file du supermarché, je choisis au hasard parmi ma liste de lecture, selon l’intérêt des titres et mes envies. S’il ne s’agit pas d’une fiction, je lis rapidement le premier paragraphe puis je descends jusqu’au dernier et j’essaie de me faire une idée du contenu global de l’article.

À ce moment, plusieurs solutions s’offrent à moi. Soit l’article n’est finalement pas très intéressant ou est dépassé (par exemple si je l’ai ajouté dans ma liste plusieurs semaines auparavant), auquel cas je marque l’article comme lu. Soit lire l’introduction et la conclusion m’a donné une idée assez fidèle du contenu sans éprouver le besoin pressant de lire tous les détails : je marque comme lu. Enfin, l’article semble être vraiment digne d’intérêt : je commence à le lire. Un dernier cas de figure se présente lorsque l’introduction et la conclusion ne révèle aucune information sur le contenu. Dans ce cas, je considère que l’article est mal structuré et qu’il n’a donc presqu’aucune chance d’être réellement intéressant. Il s’agira très certainement de blabla. Dans le doute, je préfère économiser mon temps précieux.

Durant la lecture

Après ce premier filtre qui, avec l’habitude, peut se faire en quelques secondes, j’ai déjà éliminé une foule d’articles. Il me reste donc les articles qui semblent a priori intéressant et les fictions. Pour ceux là, je commence à lire, sur mon smartphone, de manière très linéaire. Cela fonctionne encore mieux sur une tablette.

Je m’autorise sans scrupule de sauter des paragraphes quand le texte me semble redondant ou lorsque je souhaite accélérer. Avec mon doigt, j’imprime une vitesse au défilement du texte et, sauf pour les textes particulièrement savoureux, je me force à ne pas ralentir avant d’avoir fini l’article. Cette vitesse peut, bien entendu, varier avec les articles. Au début, commencez avec une vitesse confortable mais, surtout, ne vous arrêtez pas ! Si vous avez l’impression de rêvasser et de rater des parties du texte, c’est que vous allez trop lentement. Accélérez !

Dans le pire des cas, vous pourrez toujours procéder à une seconde lecture. Mais en vous forçant à tenir le rythme durant la première lecture, vous saisirez l’essence du texte. Pour l’immense majorité des textes, une seconde lecture n’est en fait pas nécessaire. Lorsque c’est le cas ou lorsque le texte est tellement marquant que je veux le relire ou l’utiliser, je le marque comme favori dans Pocket. Et puis je le marque comme lu. Je peux ainsi le retrouver facilement sans qu’il envahisse ma liste de lecture.

Ceci dit, il arrive très souvent qu’un texte s’avère peu intéressant après quelques paragraphes. Je l’abandonne alors sans scrupule et le marque comme lu. Je fais de même avec les textes que j’ai déjà commencé plusieurs fois sans être parvenu à les terminer. C’est que le texte ne me convient vraiment pas.

Lectures plus conséquentes

Pour les textes plus conséquents, généralement les livres, je tente alors de me procurer une version au format Epub. À ce sujet, je recommande le site Team Alexandriz. Il existe une myriade d’applications permettant de lire les epubs sur votre smartphone ou tablette. Citons Aldiko, qui est très simple, et FBReader, qui est très complet et libre. Mais chaque lecteur a son logiciel fétiche !

Le problème de l’epub sur smartphone c’est que l’écran est très lumineux, souvent petit et que la lecture consomme beaucoup de batterie. Pour cela, je recommande très chaudement, si c’est possible, l’achat d’une liseuse électronique.

Pour le choix d’une liseuse électronique, un critère est primordial : il doit pouvoir lire vos propres epubs et ne pas imposer un catalogue précis. Pour le reste, tout est une question de goût. Mon choix s’est porté sur le Kobo Glo et j’en suis extrêmement satisfait. Il a néanmoins un défaut particulièrement irritant : si vous l’achetez via la FNAC, le Kobo remplace la couverture des livres par un logo FNAC lorsqu’il est en veille. Une petite manipulation permet d’éviter ce désagrément mais elle est à refaire à chaque redémarrage ou branchement de l’appareil. Rien que pour cette raison, j’ai décidé de boycotter définitivement les produits FNAC.

Notons que, pour mon plus grand bonheur, Pocket a annoncé une intégration future avec certains Kobo dont le Glo. Cette intégration n’a pas encore été déployée. Je le répète : le seul critère déterminant dans l’achat d’une liseuse est le support de vos fichiers Epub personnels. Tout le reste relève de vos goûts.

Update du 15 novembre 2013 : Vous pouvez télécharger la version 3.0 du firmware Kobo qui contient l’intégration avec Pocket et qui résout tous les problèmes que j’avais. Notons aussi que depuis cette mise à jour, je n’ai plus jamais vu réapparaître le logo FNAC. Je suis donc particulièrement heureux. L’intégration avec Pocket est encore meilleure que ce que j’imaginais !

Après la lecture

Une fois un texte marqué comme lu, il me semble logique de vouloir remercier l’auteur. Je me rends alors sur la page à la recherche d’un bouton Flattr. Pour les livres, j’ai récemment décidé d’envoyer une lettre aux auteurs encore en vie.

Je réfléchis également à l’opportunité de partager le texte, que ce soit publiquement, avec un cercle restreint voire à une personne précise. Certains de mes amis utilisant Pocket, je peux même ajouter du contenu directement dans leur liste de lecture. Si un texte est intéressant, il me semble important de le faire connaître autour de moi.

Une fois cette étape achevée, il ne reste plus qu’à… GOTO Collecte !

À vous !

Grâce à mon smartphone, Pocket et le processus que je viens de vous décrire, j’ai pu augmenter la quantité d’articles lus tout en y passant moins de temps et en y prenant du plaisir. J’ai appris à aimer les textes de fiction découverts au hasard d’un site web. Les temps morts du quotidien ne sont plus des instants perdus : je les ai transformés en une opportunité de lire, de découvrir des nouvelles choses. Comme vous avez pu le constater, nul besoin d’être un expert de la lecture rapide pour mettre en place cette stratégie. Si vous vous imposez une certaine rigueur au début, notamment dans la vitesse constante de défilement et dans le fait de ne jamais retourner en arrière durant une première lecture, vous constaterez que ce type de lecture deviendra un réflexe tout en apportant une nette amélioration de votre vitesse et de votre compréhension des textes.

Si, à cela, vous ajoutez un livre électronique que vous emporterez partout, vous vous découvrirez soudainement du temps pour lire ce que vous n’avez jamais réussi à caser dans votre emploi du temps, depuis l’epub de SF sous licence libre au grands classiques téléchargés sur le projet Gutenberg.

À vous de tester, bonne lecture !

 

Photo par Mo Riza. Relecture par Pit. Précision : je n’ai aucun intérêt envers Pocket, Poche ou Kobo.

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Printeurs 10

vendredi 25 octobre 2013 à 17:57
couloir de bunker
Ceci est le billet 10 sur 10 dans la série Printeurs

G12 mastique bruyamment en me regardant d’un air à la fois étonné et admiratif. Il a toujours été garde, du moins je le crois. Le concept d’ascension sociale le dépasse.
— Alors comme ça tu vas voir le grand patron ? Le contremaître en personne ?

Je ne réponds rien, je regarde humblement le bout de mes orteils. G12 me balance un coup de matraque dans l’estomac.
— Réponds quand on te cause, espèce d’enfoiré ! Ta mère t’a pas appris la politesse ? J’oubliais… Vous ne connaissez même pas votre mère vous les sous-merdes.

Fier d’avoir exprimé sa supériorité, il éructe un rire forcé. Je me suis légèrement plié sous l’impact mais, à part cela, je n’ai pas bougé un sourcil. C’est la première fois qu’un garde se sent obligé d’expliciter sa supériorité, de faire étalage d’une différence impalpable. Intérieurement, je souris à l’argument de G12. Malgré le rire et l’assurance forcée, il suinte la peur, l’inquiétude. Je les ai dépassés, je suis à l’étage supérieur.

Deux gardes dans un uniforme que je ne connais pas s’approchent de nous. Ils sont propres et se tiennent droits comme des planches. À leur vue, G12 s’est immédiatement mis au garde à vous. L’un deux lui adresse la parole d’une voix douce mais ferme. Les mots sont précis, assurés. Sa tête arrive à peine à hauteur du nez de G12 mais son regard est transperçant.
— C’est 689 ?
— Oui policier ! répond G12 d’une voix trop forte pour être naturelle.
— C’est bon G12. Nous nous chargeons de lui. Tu peux retourner à ton travail.

G12 ne se le fait pas dire deux fois. Je n’aurais jamais cru qu’il puisse avoir peur, qu’il respecte une quelconque autorité. Le policier se retourne vers moi et me fait un geste de la main :
— Viens, suis-nous !

Je reste un instant interdit. Sa voix ne comportait pas la moindre note d’agressivité. Ils n’ont même pas de matraques !
— Et bien ? Tu es sourd ? Tu veux vraiment qu’on se salisse les gants pour te traîner ?

Voilà un vocabulaire que je comprends déjà mieux. Sans relever la tête, fixant obstinément le plancher, je les suis à travers des couloirs que je ne connais pas. Nous franchissons une porte. La pièce est plus lumineuse que tout ce que j’ai jamais vu. De grandes lampes m’éclairent sous plusieurs angles et déchirent mes paupières. Il n’y a plus d’ombres, plus d’endroit ou se cacher. L’obscurité, mon royaume, a disparu ! Le sol est propre, dépourvu d’insectes ou de déchets. Un homme sans uniforme est assis derrière un bureau. F1 se tient à ses côtés.
— C’est l’ouvrier dont vous m’avez parlé ?
— Oui contremaître ! 689. Un excellent élément.

Le contremaître soupire.
— C’est pourtant contraire à tout le règlement de travail.
— J’en suis bien conscient, contremaître. Mais les ouvriers se reproduisent beaucoup. Nous avons de l’excédent. Par contre, nous avons de moins en moins d’arrivage de gardes. Sans compter que vous nous avez annoncé une augmentation de l’exigence de rendement. Tout cela entretient une possibilité de soulèvement. En élevant 689 à titre d’exemple, nous encourageons les autres ouvriers à se calquer sur son comportement et nous entretenons une forme d’espoir.
— Si j’ai bien compris, il a déjà été récompensé ! Il est devenu barreur !
— Barreur n’est qu’un titre de chef d’équipe. Il ne donne droit à aucun avantage si ce n’est d’imposer son propre rythme à la chaîne de production.

Derrière son bureau, l’homme semble hésiter. Levant la tête, il me scrute comme si je venais d’entrer dans la pièce. Semblant prendre une décision, il se dresse en appuyant ses deux mains sur le meuble.
— 689, est-ce que tu me comprends ?

J’hésite un instant sur la manière de répondre avant de choisir le traditionnel « chef ». Il a toujours eu un effet apaisant sur les gardiens, même les plus brutaux. D’une voix faible, je murmure :
— Oui chef.
— Nous allons te donner une chance. Une chance unique dans l’histoire de notre usine. Mais cette chance est très fragile. À la moindre incartade, au moindre doute de notre part, tu redeviendras ouvrier. Et je n’ose imaginer ce que les autres travailleurs te feront subir si cela doit arriver. Suis-je clair ?
— Oui chef.
— Nous allons te nommer gardien. Tu seras désormais G89. F1 va te donner ton uniforme et ta matraque. La consigne est simple : les gardes reçoivent les impératifs de rendement et font en sorte que les ouvriers les respectent. Si le rendement n’est pas atteint, votre équipe n’a pas de ravitaillement. Alors, démerde-toi pour tenir la cadence !
— Oui chef.
— Autre chose : les types comme ceux qui vous ont accompagnés ici sont des policiers. Leur parole est sacrée. Si un policier t’ordonne de t’écraser la tête jusqu’à ce que mort s’ensuive, tu t’exécutes et tu ne poses pas de question. Tu leur lèches les bottes et tu leur présentes ton cul dès qu’ils le désirent. Compris ?
— Oui chef.

Amusant. Ainsi les gardiens ont leur propres gardes. Mais pourquoi F1, chef des gardiens, parle-t-il directement avec le contremaître et pas avec les policiers ? Tout cela est nouveau et plus complexe que je ne le pensais. Je n’ai pas le temps d’y réfléchir que les deux policiers me font sortir. F1 m’accompagne et les renvoie d’un geste de la main. Brusquement, il me plaque contre un mur du couloir.
— Écoute moi bien, 689. Que les choses soient claires. Tu restes une raclure, un moins que rien. Je t’ai fait cette fleur parce que j’ai pensé que tu valais un peu mieux que les autres merdes, que tu faisais un réel effort. Mais si le rendement n’augmente pas, tu vas regretter de ne pas être resté un simple ouvrier.

Il me lâche avant de me jeter une salopette et une paire de chaussures. J’ai senti les tressaillements de sa voix. La peur. Mon super-pouvoir est à l’œuvre !
— Enfile ça, G89. Et suis moi !

Nous arrivons dans une petite pièce. Plusieurs gardiens sont affalés sur des chaises. Ils mangent, ils boivent ou regardent des écrans. D’un geste, F1 impose le silence.
— Voilà G89. Il est à présent gardien comme vous. Je compte sur vous pour en faire un exemple auprès des ouvriers.

G17 s’approche de moi et me met amicalement la main sur l’épaule. Son sourire semble sincère.
— Bienvenue dans l’équipe !

G19 me regarde, renfrogné. Il lance un crachat qui atterrit devant mes pieds. Peut-être espère-t-il que je le prenne comme une marque de mépris ? Mais après tant d’années à me cracher au visage, mon super-pouvoir le force à reculer, à ne plus me toucher. Il a peur.

Nous sommes interrompus par des cris en provenance du couloir. G12 traîne le vieux sur le sol.
— Espèce de cafard dégénéré ! Tu n’en as pas marre de faire perdre le rythme à toute l’équipe avec ta merde philosophique ? Tu vas payer pour cet arrêt.

Sur le sol, 612 pleure, hurle, se recroqueville. Il supplie, appelle à la clémence et la bonté. G12 a dégainé sa matraque mais, d’un geste, F1 l’arrête. Il me tend une matraque. Pour la première fois de ma vie, je touche le manche de cet objet quasi-mystique, ce symbole de pouvoir dans notre univers. Un outil qui m’a déjà exploré tout le corps, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur, par tous les orifices possibles. Mais que, jusqu’à présent, je n’avais jamais tenu en main. Une onde de puissance me parcourt. Je ressent une décharge électrique. F1 me regarde et me désigne un local isolé.
— À toi de jouer maintenant. Montre-nous ce dont tu es capable !

Sans un regard, la matraque dans une main, l’autre traînant le vieillard gémissant, je m’enferme dans le local. L’humidité suinte sur le murs. 612 me fait un clin d’œil.
— Bien joué, me souffle-t-il. Tu sais, nous sommes bien conscient du sacrifice que tu t’es imposé pour nous. Nous te soutenons tous dans ton projet.
— Mon projet ?
— Oui, la reconquête de notre liberté à tous. C’est extraordinaire, nous espérons tous !

Ma matraque s’est abattue. Du sang à giclé et s’écoule entre les aspérités du béton. Je tape.
— Oui, continue, souffle 612 entre deux cris de douleurs. Tu ne peux pas faire semblant. Tu dois aller jusqu’au bout. N’aie pas peur de me faire mal, je sais pourquoi tu le fais. Tu es noble. Je te comprends !

Je ne réfléchis plus. Ma matraque s’élève et s’abaisse. Je donne des coups de pieds, je hurle, je crache. J’ai perdu le compte du temps qui passe. Pauvre con 612 ! Tu ne comprendras décidément jamais rien !

 

Photo par Jesse Wagstaff.

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