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source: Ploum

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Trouvez le job de vos rêves avec Facebook !

dimanche 25 janvier 2015 à 21:41
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Mark Zuckerberg vient de se saisir du micro. Les applaudissements se sont tus. Comme à son habitude, le jeune prodige de la Silicon Valley est à la fois décontracté et mal à l’aise.

— En janvier 2015, il y a tout juste un an, des chercheurs ont démontré que ce que nous likons sur Facebook permet de dessiner un profil psychologique de notre personnalité. Ce profil est plus précis que ce que nos amis pensent de nous, ce que nos proches pensent de nous et même de ce que nous même pensons être notre personnalité. Facebook nous connait donc mieux que nous nous connaissons nous-mêmes !

Silence dans l’assemblée. Le ton tranche étrangement avec les habituelles conférences de presse ponctuées de “Awesome ! Awesome !”.

— Dans un sens, cela fait peur. Moi-même, je l’avoue, j’ai eu un instant de doute en apprenant cette nouvelle.

Dans la salle de conférence plongée dans la pénombre, on entendrait un drone voler. Même le sempiternel cliquètement des claviers s’est éteint.

— Puis je me suis souvenu que si ce merveilleux outil nous connait mieux que nous-mêmes, il ne reste qu’un outil. Un outil n’est ni bien, ni mal. Il ne fait qu’accomplir la volonté de son utilisateur. Pourquoi ne pas profiter de cette aubaine pour améliorer sensiblement la vie de chacun ? Transformer notre peur irrationnelle en outil au service du bien !

Il fait quelques pas sur la scène et s’approche d’un membre de l’assistance.

— Est-ce que votre travail vous prend beaucoup du temps ?
— Euh oui, bredouille la journaliste dans le micro qui lui est tendu. Les voyages, les relectures, les corrections, ça prend beaucoup de temps.
— Il vous prend beaucoup de temps. Mais est-ce que cela vous plait ?
— Euh… oui. Oui, certainement, ajoute la reporter d’une voix incertaine.
— Est-ce le meilleur travail que vous puissiez faire en ce moment ? Celui qui est le plus enrichissant ?
— Je n’en sais fichtre rien !
— Vous n’en savez rien !

Le mondialement célèbre CEO remonte sur l’estrade.
— Elle n’en sait rien. Et vous n’en savez rien non plus ! Même moi je n’en sais rien. Nous consacrons la plus grande partie de notre temps et de nos efforts à une activité dont nous ne savons pas si elle est celle qui nous convient. En fait, selon nos algorithmes, 67% de nos utilisateurs sont frustrés par leur travail ! Ne pourrait-on pas les aider ?

Il fait une pause et adresse un clin d’œil à l’assemblée.

— C’est pourquoi nous avons conçu Facebook Dream Job. Facebook Dream Job est une fonctionnalité presqu’invisible qui va analyser les personnalités mais également les interactions des personnes au sein d’une entreprise afin de vous suggérer l’entreprise la plus adaptée à votre personnalité. La proximité de votre domicile ou, si vous êtes voyageur, la possibilité d’un déménagement sont pris en compte. Les entreprises qui recrutent peuvent, sur leur page Facebook, poster des offres d’emploi. Comme votre degré d’intéressement à votre travail est également mesuré grâce à vos activités Facebook, si un job apparement plus intéressant que l’actuel apparaît, il vous sera automatiquement suggéré. Les entreprises utilisant Facebook for Business se verront automatiquement suggérer des profils susceptibles de renforcer leurs équipes.

L’audience se lève d’un coup. Le brouhaha est général. Les mains se lèvent.

— Mark ! Mark ! Ne trouvez-vous pas que vous forcez la main aux utilisateurs, que vous envahissez leur vie et leurs sentiments ?
— Nous ne prenons aucune décision. Lorsque vous cherchez un travail, vous allez sur des sites spécialisés et vous vous fiez à la chance. Nous ne faisons que rendre automatique ce processus, nous vous affichons une annonce. Libre à vous d’y répondre ou non.
— Mark ! Mark ! Ne craignez-vous pas de faire concurrence à Linkedin ?
— À une époque où le travail et la vie privée sont étroitement mêlé, je pense que Facebook est le mieux placé pour améliorer la vie professionnelle de ses utilisateurs. Le succès de Facebook for Business l’illustre amplement.
— Mark ! Mark ! Quel est le business model ?
— Nous n’avons pas besoin de business model pour chaque fonctionnalité. Notre business model, c’est de rendre les gens plus heureux, plus épanoui.
— Mark ! Mark !
— …

*

Le programme Facebook Recruitement Care

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— Notre programme Facebook Recruitement Care est extrêmement confidentiel. En signant ce contrat, vous vous engagez en ne pas en révéler l’existence.
— Je sais, je sais. Finissons-en !
— Je tiens à préciser les termes exacts : votre ingénieur clé, dont le profil Facebook est identifié sur le contrat, ne verra plus d’annonces pour des opportunités soumises par Facebook Dream Job. S’il consulte Dream Job manuellement, il se verra répondre que son travail actuel est idéal pour sa personnalité.
— Oui, c’est ce que j’ai demandé.
— Par contre, s’il cochait activement l’option “Je veux changer de travail, suggérez-moi des opportunités”, de son panneau de configuration, le comportement normal sera restauré.
— Il n’y pas moyen de l’empêcher ?
— Non, absolument pas. Le contraire révélerait l’existence de ce programme.
— Peut-être pourrais-je en être simplement informé ?
— Voyons ! Que faîtes vous de l’éthique ?
— Oui, pardon. Et bien, je suppose que je n’ai pas le choix.
— Signez ici ! Le contrat est renouvelable annuellement. Nous attendons votre paiement.

 

Images par Marco Paköeningrat et Sean MacEntee.

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Ce texte est publié par Lionel Dricot sous la licence CC-By BE.

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Je suis un prisonnier

samedi 17 janvier 2015 à 11:17
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Un homme a sacrifié son mariage, sa vie de famille et a délaissé l’éducation de ses enfants afin de subvenir aux besoins de son frère handicapé. Et il a toujours considéré ce sacrifice comme allant de soi. Jusqu’au jour où…

Rendez-vous ici pour visionner le court-métrage et connaître la suite. N’hésitez pas à soutenir le court-métrage s’il vous a plu.

 

« Je suis un prisonnier » est le premier court-métrage dont j’ai écrit le scénario sans l’avoir réalisé moi-même. Réalisé par Thomas van der Straeten dans le cadre du Festival Nikon, l’écriture de « Je suis un prisonnier » était assortie de lourdes contraintes : 140 secondes max, le thème du choix, un titre commençant par « Je suis… » et un budget minimal. Cette très courte durée m’a donc donné l’idée d’utiliser le titre non pas comme un élément descriptif mais comme un élément explicatif de l’histoire. Finalement, c’est peut-être un peu obscur…

Écrire un scénario sans le réaliser soi-même a été une expérience nouvelle pour moi et particulièrement instructive. En effet, plus question de combler les lacunes du scénario au moment du tournage voire du montage (cela m’est arrivé de tourner en catastrophe une scène en cours de montage). Au vu du résultat, je note plusieurs points :

Moralité : c’est en forgeant qu’on devient forgeron. Alors que j’ai toujours rêvé d’être acteur, réalisateur et scénariste, je me rends compte que le scénario est l’élément qui m’intéresse le plus et me passionne. J’ai donc une réelle envie de continuer dans cette voie et je suis ouvert aux propositions de collaborations, dans les limites de mon agenda. Appel aux réalisateurs en manque d’idées !

Et bravo Thomas pour ta première réalisation et notre première collaboration. J’espère qu’il y en aura d’autres.

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La cueillette des biens matériels

lundi 12 janvier 2015 à 14:00
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Ceci est le billet 4 sur 4 dans la série La consommation cueillette

Lorsqu’un lecteur m’envoie un paiement libre d’une dizaine d’euros, j’en tire une grande fierté et une réelle source de motivation. J’ai également l’impression d’accomplir quelque chose d’important, d’utile, de nécessaire.

Après tout, si les gens sont près à me payer des dizaines d’euros pour mon travail, n’est-ce pas légitime ?

Ce raisonnement est tenu par absolument tout commerçant. Ma compagne, qui vend des Bubble Teas à un prix non-libre tout à fait traditionnel, se fait exactement la même réflexion lorsqu’elle a eu une bonne journée.

On peut en déduire que même les pires industriels pensent de cette manière. Le cigarettier à qui vous donnez des dizaines d’euros non pas par an, mais par semaine ? Il se sent encouragé par votre argent. L’éleveur industriel de bétail aux hormones ? Il se sent utile grâce à votre choix d’une entrecôte sous blister grosse et pas chère.

La consommation cueillette peut-elle améliorer la situation ?

 

Étape 1 : la cueillette

J’ai donc décidé de maintenir une liste de mes envies d’achats. Cette liste ne comporte pas les achats quotidiens récurrents ni les biens culturels mais toutes les autres envies : un nouveau vélo, un gadget électronique, un abonnement à un service web, un accessoire, de l’équipement, des vêtements. Bref, à peu près tout.

Personnellement, je garde cela dans une note Evernote.

Lorsqu’une envie apparait, j’en prends note. Si besoin, je passe du temps de recherche à affiner mon envie : trouver le modèle exact qui me conviendrait le mieux, les éventuelles options, les accessoires, etc.

À côté de chaque envie, je note le prix total que cela va me coûter ainsi que, et c’est très important, la raison pour laquelle j’ai cette envie. Le fait d’écrire la raison se révèle, parfois, plus ardu que prévu. Je mets également la raison en relation directe avec le prix : suis-je prêt à payer autant pour satisfaire ce besoin particulier, indépendamment de l’objet ? Je rajoute également dans ma liste d’envies les services ou artistes gratuits que je souhaite soutenir.

Une amélioration que je n’applique pas encore pleinement est de rajouter, en plus, une note explicitant à qui va l’argent.

 

Étape 2 : la consommation

Avoir cette liste est un réel atout pour éviter les achats impulsifs. Lorsqu’une envie me vient, j’ouvre ma liste et je compare toutes mes autres envies dans la même gamme de prix.

Je réalise alors que je suis près à dépenser une certaine somme pour un achat futile alors que la même somme me permettrait d’acheter une envie que j’ai depuis plusieurs mois et dont j’éprouve de plus en plus le besoin.

Je rajoute alors ce nouveau désir impulsif dans ma liste et, parfois, je dépense malgré tout la somme mais pour une envie antérieure et confirmée.

Souvent, certaines envies sont supprimées au bout de quelques semaines, sans raison particulière.

 

Au final

Avec un outil tout simple, une liste d’envies, je suis parvenu à diminuer drastiquement mes achats impulsifs. Lorsqu’on me demande ce qui me ferait plaisir, j’ai également toujours sous la main une idée utile et pertinente.

J’ai pris le contrôle sur ma consommation et, sans la moindre douleur, j’ai découvert que je dépensais beaucoup moins.

Mais j’ai également découvert un certain sentiment de richesse ! En effet, le total des prix dans ma liste d’envies représente la somme nécessaire à combler toutes mes envies, tous mes besoins. Et, surprise, ce montant est assez peu élevé.

Du coup, j’ai parfois l’impression d’être riche. Je sais que, si je veux, je peux me payer ce dont j’ai envie. Je retrouve également plus souvent à donner des prix libres ou à soutenir les services que j’utilise. J’avais notamment ajouté l’achat d’un abonnement pro au service Pocket. Je n’en avais pas besoin, les fonctionnalités pro ne m’étant pas utile. Mais je me suis posé la question : « Si ce service m’était offert gratuitement, aurais-je envie de le soutenir ? ». La réponse m’a soudain semblé évidente…

Certains reprochent à la méthode de manquer de spontanéité. Pourtant, c’est le contraire : je m’autorise absolument la moindre envie sans hésiter. Une idée, même folle ? Je l’ajoute à liste d’envies, ça ne coûte rien ! D’ailleurs, nous fonctionnons tous plus ou moins consciemment avec des listes d’envies. Si vous ne prenez pas le temps de structurez la vôtre, d’autres le feront à votre place. Ce que vous pensez être spontané n’est souvent qu’une envie sournoisement instillée dans votre liste grâce au marketing ou à la publicité.

En séparant la cueillette de la consommation, je pose un geste politique fort, je fais des économies et je me sens, contre toute attente, satisfait et comblé. Étonnant, non ?

 

Photo par Igal Kleiner.

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Ce texte est publié par Lionel Dricot sous la licence CC-By BE.

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Le mur du cimetière

dimanche 11 janvier 2015 à 11:53
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Déambulant le long du vieux mur de briques qui sépare le cimetière des humains de celui des robots, le promeneur trouvera une plaque commémorative gravée d’un fémur croisé avec un ressort. On peut y lire, en français et en binaire : « À Alfred Janning, qui ne sut choisir ».

 

Cette histoire est un fifty, une histoire de pile 50 mots. Elle m’a été inspirée par le concours Fifty Cyberpunk de Saint Epondyle. Photo par fauxto_digit.

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Ce texte est publié par Lionel Dricot sous la licence CC-By BE.

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Éradiquons la source du terrorisme !

samedi 10 janvier 2015 à 15:29
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Ne nous voilons pas la face, faisons fi du politiquement correct : il est désormais évident que la plupart des terroristes sont issus d’une partie bien identifiée de la population.

Certes, la majorité des individus la composant ne deviennent pas terroristes. Mais cette population reste néanmoins le terreau, le berceau qui permet à l’horreur de grandir et d’exister.

Aujourd’hui, je pense qu’il est indispensable d’ouvrir les yeux et de prendre des mesures pour éradiquer cette partie de la population, pour faire en sorte qu’elle ne puisse plus exister dans nos pays. Nous n’avons rien à attendre des politiques ou de l’état. Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes. Et nous en avons les moyens. Aujourd’hui, individuellement, nous pouvons prendre des mesures, nous pouvons lutter afin de réduire cette partie de la population qui donne naissance au terrorisme : la classe sociale humainement pauvre et peu éduquée.

 

Le premier réflexe

Notre premier réflexe après une agression est bien entendu de haïr, de souhaiter la mort. On amalgamera sans discernement. Par exemple, si les aléas de l’histoire font qu’il y’a proportionnellement plus d’Arabes parmi la classe pauvre et peu éduquée que parmi la classe riche, on associera les Arabes au terrorisme, oubliant que c’est la pauvreté et la misère intellectuelle qui sont en cause, que corrélation n’implique pas causalité. Et que, peut-être, les Arabes ne sont pas la majorité des terroristes mais ceux dont les médias parlent le plus.

Dans un second temps, toujours pris par l’émotion de l’agression, on voudra se défendre, se venger, se protéger. Dans l’urgence, nous prendrons des mesures qui seront, au mieux, inutiles face au terrorisme.

Car il leur suffit d’une tentative d’attentat, même complètement ratée, pour terrifier. Il leur suffit d’un seul et unique mort pour réussir.

Empêcher tout attentat terroriste par la force est donc illusoire et dangereux. Se défendre avec les armes des terroristes, c’est accepter la guerre, c’est leur faire l’honneur de les reconnaître comme ennemis, c’est se mettre à leur niveau.

Porter une arme, c’est bâtir un monde où posséder une arme est nécessaire. Soutenir la peine de mort, c’est bâtir un monde où tuer est acceptable. Encourager la surveillance, c’est bâtir un monde d’insécurité où la surveillance est indispensable.

Paradoxalement, en luttant de front contre les terroristes, nous augmentons l’insécurité et la violence. Nous coopérons avec eux pour bâtir le monde qu’ils cherchent à construire. Nous leur donnons raison.

 

Offrons l’humanité

Pour pouvoir tuer de sang-froid, avec préméditation et sans discernement, il faut avoir perdu toute notion d’humanité. Il faut avoir appris à haïr l’humain, le détester. Il faut n’avoir jamais reçu d’humanité.

Grandissant dans la haine, n’ayant jamais été reconnu, félicité, admiré, aimé par les autres humains, il est tellement facile de perdre toute considération, de se réfugier dans la première superstition surhumaine venue puis de l’utiliser comme un prétexte afin d’assouvir sa rage.

Nous sommes tous coupables d’oublier d’offrir de l’humanité à toute une couche de la population. Nous l’endoctrinons à la consommation, nous lui offrons une fausse image de luxe obscène. À la première incartade, nous la brimons et nous l’accusons de tous nos maux. Nous qui avons une vie confortable et luxueuse, nous accusons ceux qui peinent pour survivre de ne pas faire d’efforts et d’être coupables du fait que nous ayons un peu moins de luxe ce mois-ci.

Combien de vies auraient été sauvées si chaque terroriste avait, au cours de sa vie, rencontré une seule personne qui lui aurait dit : « Tu es quelqu’un de bien. Tu as du talent. Tu es unique. Tu n’es pas un adjectif, une culture, un compte en banque ou une superstition. Tu es un humain et tu n’as pas à te comparer à d’autres. »

 

Enseignons à apprendre

Empli de haine envers l’humanité, envieux d’une classe sociale supérieure fantasmée, l’individu sans éducation se découvre également sans sens à sa propre vie. Il tente de s’oublier dans l’alcool, la drogue jusqu’au jour où on viendra lui offrir un sens tout fait. Un but. Un objectif qui est compatible avec sa haine.

Alors arrêtez de nous casser les pieds avec vos valeurs. Elles ne sont pas meilleures que d’autres. S’il est acceptable de choisir un sens à la vie préfabriqué, alors ne vous étonnez pas si certains en choisissent un autre que le vôtre. En érigeant en idéal absolu votre sens de la vie, vos valeurs, vous justifiez que d’autres fassent la même chose avec les leurs.

Nous devons au contraire enseigner à construire un sens individuel, à refuser les solutions toutes faites, les valeurs de groupes. Celui qui a lu Proust, Hugo ou King et Rowling ne verra dans la Bible et le Coran qu’un livre de plus dont il pourra éventuellement tirer des enseignements en rejetant certaines parties. Il comprendra l’inanité d’un manifeste nationaliste ou indépendantiste.

Celui qui n’a jamais lu, émerveillé par le pouvoir de l’écriture, grisé par le fait d’apprendre, ce qui est nouveau pour lui, ne voudra plus jamais rien lire d’autre de peur de perdre cette magie initiale. Il se radicalisera et basera sa vie sur un seul et unique livre ou sur une seule et même idée. N’ayant jamais appris à être critique, il abhorrera ceux qui le sont.

Combien de vies auraient été sauvées si, avant de rencontrer un manipulateur, les futurs terroristes avaient appris à lire et à apprendre, à construire leurs propres idées, à critiquer ?

 

Ne remettons pas la lutte à demain !

Malheureusement, il est déjà trop tard pour certains. Nous allons encore connaître des attentats. Les terroristes de demain sont déjà embrigadés. Mais peut-être pouvons nous éviter cela à la génération qui nous suivra ? En refusant un monde armé, surveillé. En donnant de l’humanité à tous et en enseignant le fait d’apprendre.

Nous ne pouvons rejeter la tâche sur d’autres. Nous ne pouvons pas espérer de soutien des politiciens ni des médias. Au contraire, ils lutteront contre nous : un monde qui va bien n’est pas vendeur dans leur business model.

Au fond, éradiquer la misère humaine et la pauvreté intellectuelle, faire disparaître le terrorisme, cela ne tient qu’à chacun de nous.

 

Lectures complémentaires :
– 10 conseils concrets pour changer le monde.
– Analyse historique sur l’importance de l’écriture, des médias et de la religion.

 

[Edit 1] : Ajout d’une phrase pour clarifier le fait que je ne dis pas que les terroristes sont majoritairement Arabe (car je n’en sais rien et le savoir ne m’intéresse pas).

 

Photo par Ryan McGuire.

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