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Au fond, qu’est-ce que le travail ?

dimanche 15 juin 2014 à 00:55
torture

Alors qu’on parle sans arrêt d’emploi, de chômage, de licenciement voire de plein-emploi, il est peut-être important de se poser une question de base, essentielle : qu’est-ce que le travail ?

Car si le concept paraît évident, il s’avère que la définition est floue et varie très fort d’une personne à l’autre. Est-ce qu’un fonctionnaire qui a une place de planqué et qui ne fait rien de la journée travaille ? Est-ce qu’un rentier qui fait fructifier son argent travaille ? Est-ce qu’un chômeur qui cultive son potager travaille ?

Le postulat Travail = Revenu

Si on prend la peine d’y réfléchir un instant, on se rend compte que nous avons assimilé la notion de travail avec celle de revenu. Un pauvre qui mendie mettra sur sa pancarte « Je n’ai pas de travail ». Un parent au foyer, actif dans l’associatif et qui touche le chômage ou qui n’a pas de revenu sera assimilé à un « fainéant qui ne travaille pas » alors qu’il est au contraire tout à fait honorable de vivre de ses rentes, de « faire travailler son argent ».

Nous avons été éduqués pour accepter l’équivalence travail = revenu. Quelqu’un qui n’a pas de revenu est quelqu’un qui ne travaille pas. Et il faut tout faire pour travailler, c’est-à-dire gagner de l’argent.

Il s’ensuit également que les personnes qui gagnent énormément d’argent ont l’impression de beaucoup travailler ou, en tout cas, de fournir un travail d’une grande valeur. Et comme l’unité de travail est l’heure, on arrive à l’aberration que plus on est lent pour effectuer un travail, plus on gagne de l’argent. Encore un coup des observables.

Le paradoxe du chômage

Le seul bémol nous vient des chômeurs. Le chômage est en effet un revenu destiné à ceux… qui ne travaillent pas. Mais si travail = revenu, le chômage est un paradoxe. Ce paradoxe est résolu tout simplement en scandant un slogan abrutissant : le travail d’un chômeur est de chercher du travail. Le chômeur doit donc, à plein temps, se consacrer à la recherche d’un travail. Il sera contrôlé, surveillé et devra se plier à des règles absurdes juste pour que sa situation s’apparente à un travail.

Mais si la recherche d’un travail est un réel travail, ne pas en trouver est un échec. Le chômeur qui n’a pas trouvé de travail, forcément car il est chômeur, est donc stigmatisé par le reste des travailleurs, rejeté, conspué, accusé de tous les maux et sert confortablement de bouc émissaire à une frange du spectre politique. La raison de cette haine du chômeur est tout simple : il est la preuve vivante que, non, le travail ne correspond pas à l’argent, que ce postulat fondamental de notre société est faux. Il en résulte un très bel exemple de dissonance cognitive : face à la contradiction, l’humain cherche à simplement se débarrasser du symptôme : le chômeur.

C’est également pour cela que le principe du revenu de base se heurte si souvent à un mur : il n’est pas compatible avec le postulat revenu = travail.

Les conséquences d’un postulat erroné

Pourtant, les bénévoles, les parents, les artistes, les gens actifs savent tous qu’on peut travailler sans revenu. Et tous les riches savent qu’on peut avoir un revenu sans travailler. Une fois qu’on a accepté de se débarrasser de ce postulat, la plupart des mouvements sociaux et leurs réponses politiques nous apparaissent comme grotesques.

strikers

Mais alors se pose une question angoissante qui n’a plus vraiment de réponse toute faite : qu’est-ce que le travail ? La notion même de travail est-elle encore nécessaire ? N’est-elle d’ailleurs pas en train de disparaître pour être remplacée par la notion « d’activité » ? On observe en effet de plus en plus de personnes devenir indépendantes et mêler joyeusement activités rémunérées ponctuellement, activités bénévoles voire, comme ce blog, activités qui sont dans la zone grise entre les deux. Même le sacro-saint CDI est complètement remis en question.

Quand on sait que le mot « travail » signifiait à l’origine « tourment » ou « souffrance » et qu’il provient d’un mot latin désignant un engin de torture, quand on observe que seulement 13% des travailleurs de la planète apprécient leur travail, ne peut-on pas se réjouir que la société se débarrasse du travail ?

Mais pour 87% de la population, il faudra accepter avoir souffert toutes ces années. Il faudra accepter de se remettre en question. Il faudra supporter dans le regard des enfants ce questionnement naïf : « Mais enfin, papa et maman, pourquoi vous avez passé 30 ans de votre vie à vous rendre dans un endroit que vous n’aimiez pas afin de faire quelque chose qui vous stressait et vous rendait irritable ? ». Au fond, c’est peut-être plus facile de traiter les chômeurs de fainéants et d’inculquer à nos enfants la valeur de la souffrance au travail.

 

Post Scriptum : Entre nous je vous l’avoue, le slogan « Travail, Famille, Patrie » a toujours représenté une conception de la société que j’abhorrais, ma dystopie ultime. Or, nous sommes en train de faire voler en éclat la notion de patrie avec internet. Nous avons, malgré l’opposition de quelques réactionnaires, redéfini la famille comme une entité mouvante, dynamique, complexe et affranchie des règles arbitraires du passé. N’est-il pas temps de s’attaquer au concept de travail ?

 

Photo par Anguskirk.

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Ce texte est publié par Lionel Dricot sous la licence CC-By BE.

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Ceci est heureusement une fiction

lundi 9 juin 2014 à 12:47
businessman

Pour le grand public, Jean est un inconnu. Si son nom est régulièrement cité dans les journaux car il fait partie de certains conseils d’administration, Jean préfère se tenir loin des caméras. Car Jean ne cherche pas la visibilité mais le pouvoir. D’ailleurs, il fait partie des personnes les plus puissantes de son pays.

Jean n’a que faire de la politique. Droite ? Gauche ? Ce ne sont que des mots qui servent le marketing électoral. Tout en restant dans l’ombre, Jean soutient le parti qui, dans son pays, est au pouvoir depuis plus de trente années. Il pousse des jeunes loups ambitieux qui cherchent la célébrité et l’illusion du pouvoir. Il les encourage. Il fait d’eux des politiciens reconnus qui lui sont redevables.

Il ne demande rien en échange. Enfin, pas directement. Il se contente de pointer aux différents gouvernements certains investissements nécessaires. Et de faire en sorte que les sociétés dans lesquelles il possède des parts remettent des offres pour ces investissements.

Jean jongle avec les sociétés publiques, dans lesquelles il touche principalement des jetons de présence, et les sociétés privées, dans lesquelles il touche des dividendes. Parfois, la différence est ténue, la frontière s’estompe.

Les amis proches de Jean, qu’il retrouve généralement dans une villa discrète de la côte d’Azur, l’ont félicité pour le mécanisme qu’il a mis en œuvre. En effet, il a fait en sorte qu’une intercommunale où il siège devienne actionnaire dans une de ses sociétés spécialiste en conseil informatique. Or, le principal client de cette société est justement l’intercommunale en question ! Il s’ensuit que l’argent public initialement injecté dans l’intercommunale passe très simplement à la société informatique, via un contrat tout à fait réglementaire avant de retourner à l’intercommunale sous forme de dividendes. L’argent tourne donc en boucle mais, à chaque étape, une partie se dilue sous forme de parts, de jetons de présence, de contrats de consultance et d’intérêts qui vont à Jean et certains de ses amis reconnaissants. Jean parle de la « boucle d’évaporation ». Elle est tout à fait légale et, de toutes façons, extrêmement difficile à détecter.

Jean n’a rien à se reprocher : tout est parfaitement légal et ce ne sont pas les ingénieurs de sa société informatique qui vont se plaindre d’avoir un emploi. Et si Jean ne faisait pas ce qu’il fait, d’autres le feraient certainement à sa place. Avec moins d’éthique et peut-être plus d’abus. Au fond, heureusement que Jean est là.

Mais aujourd’hui, Jean est un peu inquiet. Le parti qu’il a toujours soutenu semble baisser dans certains sondages confidentiels. Il pourrait ne plus être complètement au pouvoir. D’habitude, il suffit d’investir quelques millions en campagne de communication et en marketing. Mais, cette année, cela pourrait ne pas être suffisant. Le risque est faible mais existant.

Jean réfléchit. Sa société est justement celle qui fournit les ordinateurs de vote pour le prochain scrutin. C’est d’ailleurs Jean qui avait poussé ses amis politiques à adopter le vote électronique dans l’optique de créer de toutes pièces un marché juteux. Le développement du système en question a coûté environ 1 million d’euros. Mais Jean en a facturé 5 au gouvernement. Les quatre millions restant sont, en ce moment même, dans sa fameuse boucle d’évaporation. Mais ne peut-on pas tirer un autre profit de ce contrat ?

Un jeune ingénieur, fraîchement nommé chef de l’équipe de développement, a justement fait remonter par la voie hiérarchique un rapport soulevant une inquiétude concernant le fournisseur des disquettes utilisées dans le processus de vote. Jean a fait sonder l’ingénieur, appelé François, avant de le rencontrer de manière discrète. Les deux hommes se sont mis d’accord : François mettrait en place une procédure qui fasse en sorte qu’absolument aucun des membres de l’équipe n’aie accès à la totalité des résultats en cas de recomptage. Et avant de transmettre des résultats publics, il devrait les valider discrètement avec Jean. Jean a insisté sur le fait qu’il s’agissait d’assurer la confidentialité du processus de vote. La démocratie était à ce prix et cela faisait, selon Jean, partie du contrat de la société avec le gouvernement ! Si François accomplissait bien son boulot et garantissait la confidentialité, il n’était pas impossible qu’on aie besoin de lui pour un poste bien rémunéré dans le sud de la France.

Jean s’est également rendu en Chine, chez le fabricant de disquettes. Il a obtenu, en graissant quelques pattes, que les disquettes fournies soit des ratés, des pièces mises au rebut en raison d’un problème de conception et ayant une très grande probabilité d’erreur. Jean a même obtenu une remise de prix sur cette commande. Le fabricant Chinois était trop heureux de se débarrasser de ce stock. Il n’y a pas de petits profits.

Comme Jean l’avait espéré, beaucoup de disquettes ont été corrompues. Il y a eu recomptage. L’équipe de François réussit à lire certaines mais pas toutes. Comme promis, François s’est adressé directement à Jean avec les résultats partiels qui pouvaient être déchiffrés ainsi qu’avec les disquettes qui étaient définitivement perdues. Jean remercia François et lui expliqua qu’une équipe complètement indépendante allait vérifier tout cela. C’est pour garantir l’indépendance que cette seconde équipe était secrète. Le lendemain, Jean demanda à François de vérifier certains chiffres de l’équipe secrète. François, qui avait un moment eu un doute sur le processus, fut rassuré : les chiffres correspondaient aux siens, du moins pour les disquettes qu’il avait réussi à lire.

La société de Jean annonça publiquement que 2000 votes n’avaient pas pu être déchiffrés. Comme Jean l’avait prévu, l’opinion publique se braqua sur ces 2000 votes et sur l’importance qu’ils avaient. Personne ne discuta les autres chiffres qui furent publiés en même temps. Ils annonçaient une remontée surprise mais plausible du parti soutenu par Jean. Celui-ci devenait, de toute justesse, incontournable pour une législation de plus mais « perdait » malgré tout les élections. Même François ne s’interrogea pas et se mit à discuter le fait que les 2000 votes n’auraient pas changé le cours des élections tout en soutenant le travail de son équipe.

Jean, qui avait créé ces chiffres sur base des résultats papier des autres circonscriptions, pensa en son for intérieur que les électeurs avaient peut-être réellement voté de cette manière. Après tout, personne ne pouvait le dire, les disquettes étaient définitivement hors service.

Cependant, il n’était pas question de faire ce coup-là chaque année. Cela deviendrait suspect. Il était temps pour Jean de s’investir dans les contacts avec l’autre parti important. Ce n’était pas vraiment un problème : il les connaissait bien, ils fonctionnaient de la même manière et ses représentants étaient dans les mêmes conseils d’administration. Mais il fallait tout de même assurer ses arrières.

Heureusement, ce texte est une fiction. Jean n’existe pas. Du moins, je l’espère. Plus rien ne nous le garantit.

 

Photo par Hartwig HKD.

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10 conseils pour changer le monde

dimanche 8 juin 2014 à 00:18
concrete

Depuis ma conférence à Mix-IT, on me demande régulièrement ce qu’il faut faire pour « changer le monde ». Comme si j’en avais la moindre idée, moi qui ai déjà du mal à me changer moi-même !

Comme les demandes se sont fait plus nombreuses, j’ai décidé d’y réfléchir sérieusement. Et je suis arrivé à 10 conseils concrets et applicables directement que je vais m’efforcer moi-même de suivre. 10 manières simples et claires de changer le monde maintenant, tout de suite.

1. Il est important de vous convaincre que ce n’est pas le monde qui doit changer. C’est vous. Le monde n’est pas une entité qu’on change. Il est composé d’humains donc en partie de vous. Pour changer le monde, il faut accepter de se changer soi-même. Vous devez être ce que vous voulez que les autres soient. Si vous avez la haine, la rage contre le monde, c’est vous qui devez changer. Si vous voulez créer un monde d’amour alors vous devez aimer le monde. Si vous voulez la paix, vous devez être en paix avec le monde. Est-ce que votre travail, vos activités, vos dépenses et votre mode de vie reflètent vos valeurs ? Vous apportent-elles la paix ? Est-ce que vous ne consacrez pas trop d’énergie à vos ennemis, à vos lutte et vos haines ?

2. Vous avez toujours le choix. Vous êtes le seul aux commandes de votre vie et des millions de choix s’offrent à vous. Combien d’horreurs dans le monde existent car les humains arrivent à se convaincre qu’ils n’ont pas le choix ? Sortez de ce carcan et acceptez la vérité en face. Oui, vous avez le choix. Mais le choix est parfois douloureux, inconfortable. Si vos actions ne reflètent pas vos convictions, si vos activités ne sont pas en phase avec vos valeurs c’est que, inconsciemment, vous pensez ne pas avoir le choix. De quand date votre dernière décision risquée, votre dernier réel choix ? Tout choix est bon et acceptable à partir du moment où il est  conscient et que vous acceptez les conséquences.

3. Arrêtez de fumer ! Je le dis sérieusement. En fumant, vous donnez une grande partie de votre argent à une des pires industries que la planète aie jamais connu, vous polluez le monde, vous détruisez votre corps et vous empoisonnez vos propres enfants. Soyez logique : comment quelqu’un qui n’est pas capable d’arrêtez de fumer peut-il avoir la moindre crédibilité lorsqu’il dit vouloir changer le monde ?

4. Débarrassez-vous de votre télé. J’en ai déjà beaucoup parlé mais la télévision est probablement l’outil qui vous pervertit le plus l’esprit, qui vous endort et vous hypnotise. La télévision vous pousse à remettre tout effort au lendemain. Jetez votre télévision aujourd’hui ! Vos films et vos séries sont, de toutes façons, disponibles sur le net.

5. Diminuez l’usage de la voiture ! La voiture est non seulement chère et grande pollueuse, c’est également un gouffre temporel et un symbole de la société actuelle. Calculez, juste par curiosité, le nombre d’heures du mois passé que vous avez passé à offrir votre argent aux magnats du pétrole ! Est-ce vraiment ce que vous souhaitez faire de votre vie et de votre argent ? N’avez-vous pas des alternatives, même partielles ? Quelques jours par mois de télétravail ? Un boulot plus proche ? Un déménagement ? Une combinaison des transports en commun et du vélo ?

6. Évitez la publicité. Installez AdBlock, ne regardez plus la télé et remplacez la radio par des podcasts. La violence de la publicité nous engourdit l’esprit et nous manipule. Restez toujours critiques vis-à-vis de ceux qui vivent de la publicité. Vous ne pouvez pas leur faire confiance, ils ne font que défendre leur petit intérêt égoïste. Libérez votre cerveau ! L’indépendance de votre esprit est votre bien le plus précieux.

7. Faites en sorte que votre portefeuille suive vos convictions. Évitez les grandes marques ! À chaque achat, réfléchissez à qui l’argent va vraiment aller, pas à qui on vous fait croire qu’il va. Par exemple, Peter Sunde recommande de ne plus donner le moindre centime aux majors du disque et du cinéma qui utilisent cet argent pour le poursuivre en justice. C’est un conseil que je suis en piratant tous leurs produits. En échange, je soutiens les artistes et les projets intéressants via Flattr, le crowdfunding ou les dons ponctuels. J’essaie d’acheter local. Évitez également d’acheter à crédit ! N’empruntez plus d’argent aux banques et remboursez vos dettes aussi vite que possible afin de faire diminuer le pouvoir que les banques ont sur notre économie et nos vies.

8. Lisez. Apprenez. Apprenez à lire et lisez beaucoup, énormément. De la fiction et des essais. Qui confortent votre point de vue ou, au contraire, qui expriment de manière rationnelle des idées complètement opposées. Apprenez à creuser, à critiquer, à poser des questions et à rêver. Remettez sans arrêt en question vos dogmes personnels et votre foi. Si vous êtes contre le système éducatif actuel, n’en négligez pas pour autant vos études. Obtenir un diplôme, si l’occasion se présente, crédibilisera votre opinion et vous donnera peut-être un autre regard.

9. Soyez tolérant, avec les autres comme avec vous même. Le monde n’est pas blanc ou noir, apprenez à apprécier la nuance. Donnez-vous l’opportunité de progresser, de changer régulièrement d’avis et de respecter ceux qui font des choix différents. Apprenez à connaître avant de rejeter en bloc. Par exemple, si devenir végétarien est trop difficile pour vous malgré le fait que vous soyez contre l’élevage intensif, rappelez-vous que diminuer votre consommation de viande est déjà un net progrès par rapport à ne rien changer du tout. Et que vous pouvez toujours faire des petits écarts à vos règles. Chaque petit pas compte. Changez régulièrement votre point de vue !

10. Ne faites pas confiance aux articles qui vous promettent « 10 astuces pour… » ou « 10 conseils pour… ». Ils sont une perte de temps. Améliorez la qualité de votre alimentation intellectuelle. Trouvez votre propre mode d’expression et consacrez-y du temps. Ne soyez plus passif, exprimez-vous, explorez-vous et brisez vos tabous ! Testez, essayez, investissez et prenez-vous des baffes ! Prenez des risques, cherchez ce qui vous motive car il n’y a que vous qui pouvez tracer votre propre chemin.

Vous voulez changer le monde ? Et bien commencez par ces 10 conseils ! Je pense que c’est déjà un sacré travail, peut-être bien plus difficile que de rejoindre une association, militer ou manifester. Je n’ai d’ailleurs pas la prétention d’arriver à les appliquer pleinement. Mais, à chacun de mes petits progrès personnels, j’ai l’impression que le monde est légèrement meilleur. Très très légèrement. J’en suis fier car, oui, j’apprends à faire la paix avec le monde et à l’aimer. Au fond, je change le monde.

Et vous, quels seraient vos conseils pour vous changer vous-même, pour changer le monde ?

 

Photo par Westpark.

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Comment vous vous êtes peut-être fait voler votre vote électronique

samedi 7 juin 2014 à 13:52
vote

Un ordinateur est une machine conçue pour interpréter des instructions, appelées « logiciel » ou « software ». Pour truquer un vote par ordinateur, il y a donc plusieurs manières de faire : modifier le logiciel de vote, modifier l’ordinateur de vote pour qu’il interprète le logiciel de manière différente, modifier le logiciel de comptage ou modifier l’ordinateur qui effectue les comptages. Une seule de ces quatre possibilités suffit à vous assurer le contrôle total des élections. Si vous ne pouvez pas garantir que ces quatre manières sont toutes exclues, il faut vous rendre à l’évidence : vous vous êtes peut-être fait voler votre vote.

Votre vote est-il correct ?

Lorsque vous retirez la carte magnétique de l’ordinateur, que savez-vous du vote qu’elle contient ? Rien ! Il suffirait donc de modifier le logiciel pour que, par exemple, 1 vote sur 10 pour le parti A soit transformé en vote pour B. Simple et efficace.

Il est également possible de modifier directement le lecteur de carte ! Le logiciel serait parfaitement correct mais le lecteur de carte serait physiquement modifié pour que, le jour de l’élection et uniquement ce jour là il invalide les cartes contenant un vote pour A. Ce serait donc impossible à détecter durant les tests.

Remarquons qu’il suffit de la complicité d’une seule personne bien placée chez le fournisseur d’ordinateurs de vote pour mettre en place ce trucage.

Le vote papier, lui, vous donne la garantie que ce que vous déposez dans l’urne est exact.

Votre vote est-il correctement comptabilisé ?

Aucun être humain ne peut comptabiliser les cartes magnétiques. Il faut donc passer par un ordinateur comprenant, lui aussi, une partie matérielle (hardware) et logicielle (software). En admettant que votre carte magnétique reflète votre vote, il n’y a aucun moyen de vérifier que ce vote est bien comptabilisé.

Ici encore, le lecteur de carte pourrait être subtilement truqué pour corrompre les votes pour un parti. Ou le logiciel pourrait faire de subtiles erreurs d’addition ou d’arrondi. Plus simple encore : il est à présent acquis que des « experts » sont partis avec des disquettes illisibles et ont affirmé, sans que personne ne puisse rien confirmer, que les disquettes contenaient des votes pour tel et tel parti.

Une fois de plus, la complicité d’une seule personne bien placée est nécessaire sans que les autres ingénieurs travaillant sur le projet soient au courant. Et nous savons tous que chaque personne a son prix. À titre personnel, j’estime qu’avec une somme entre 100.000€ et 1.000.000€, un individu bien informé peut contrôler complètement toutes les élections électroniques de Wallonie. Peut-être est-il même possible de faire ça à moindre coût. À titre de comparaison, les partis ont dépensé 27 millions d’euros pour la campagne des communales de 2012.

Ce n’est pas une possibilité, c’est la réalité

Ces modifications du vote vous semblent improbables ? Inacceptables ? Pourtant, elles ont déjà eu lieu ! Souvent involontaires et sans malices (bugs) mais néanmoins réelles. En Belgique en 2003, un député a reçu 4096 voix accordées, selon l’enquête, grâce à un rayon cosmique qui aurait perturbé l’ordinateur !

Lors de l’élection présidentielle américaine de 2004, on observa une différence importante entre les sondages de sortie des urnes, qui favorisaient John Kerry, et le résultat final, qui vit George Bush vainqueur. Cette différence était spécialement marquante dans les bureaux de vote qui utilisaient des machines de la société Diebold. Grand ami de George Bush et sponsor officiel de sa campagne, le président de Diebold avait publiquement déclaré qu’il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour élire George Bush.

Des personnes souhaitant voter pour John Kerry rapportèrent avoir reçu un message de confirmation leur disant que leur vote pour Georges Bush avait bien été enregistré. Dans certaines parties du pays, plus de votes furent enregistrés que d’électeurs. S’il n’existe aucune preuve formelle, beaucoup pensent aujourd’hui que George Bush n’aurait pas été élu si le vote avait été uniquement papier.

Faire garantir le système

On rétorque souvent qu’il « suffit » de faire vérifier le système de vote par des experts. Pourtant, cela soulève plus de questions que de réponses : Qui désigne ces experts ? Comment garantir l’indépendance de ces experts ? Et, surtout, que peuvent réellement faire ces experts ?

En Belgique, la société PriceWaterhouseCooper a été désignée comme « expert » pour vérifier la conformité du système de vote. Pourquoi eux ? PwC n’est pourtant pas réputé pour son expertise en cryptographie, élément essentiel du vote électronique. Alors, peut-on leur faire confiance ? Pour avoir été invité il y a quelques années à une de leur soirée de recrutement et avoir discuté en tête à tête avec certains employés, je peux garantir que je ne partage pas leur notion d’éthique. D’ailleurs, certains employés ne voyaient parfois pas ce que je voulais dire par « éthique ».

Mais admettons que PwC soit entièrement honnête et compétent. Tout ingénieur en informatique sait qu’il est strictement impossible de garantir qu’un logiciel ne contient pas d’erreur. Cela est démontré. Par définition un logiciel contiendra toujours des erreurs qu’on corrigera au fur et à mesure. Pour un logiciel de vote, est-il acceptable de trouver des erreurs tous les quatre ans et les corriger au fur et à mesure ?

Pire : PwC n’a absolument aucune garantie que le logiciel audité est celui qui tournera sur les ordinateurs le jour du vote. Ni que les ordinateurs eux-mêmes interpréteront le logiciel de la même manière que ceux de test. Ni que les ordinateurs ne comportent pas une clause pour altérer leur comportement le jour du scrutin. PwC est donc pieds et poings liés mais, comme nous allons le voir, en est parfaitement conscient.

Le rapport du groupe d’experts

Le travail de PwC se résume donc à l’envoi d’un rapport à l’intention du ministère de l’intérieur. Analysons ensemble le rapport de 2010. PwC y précise tout d’abord qu’ils vont vérifier plusieurs points.

capture

- Traçabilité d’un vote émis, du nombre de vote.

Surprise, « la répartition des sièges et des candidats élus » est barrée. En gros, le système se bornera à vérifier que le nombre de votes est corrects, c’est tout !

- système intègre, fonctionnel, fiable, utilisable, efficace et facile à maintenir.

Cette ligne ne veut rien dire car il n’y a aucune définition. Toute interprétation est possible.

- un système dont les résultats sont reproductibles
- respect de la législation

Ce dernier point est assez intéressant car il est ensuite détaillé et fait référence à la loi du 18 avril 1994 qui fixe les modalités du vote électronique.

Qu’à cela ne tienne, PwC insère ensuite un paragraphe complètement alambiqué et obscur qui, en substance, semble déclarer que PwC ne garantit pas que son audit entraîne un respect de la loi. En substance, c’est comme si on avait rayé « respect de la législation » de la liste.

À ce stade, il s’avère que PwC garantit un système où le nombre de vote, et uniquement ce nombre, serait correct et dont les résultats seraient reproductibles, rien d’autre !

Attendez, même ça, PwC ne le garantit qu’avec une « assurance raisonnable mais pas absolue ». Et insiste sur le fait que la responsabilité revient de toutes façons à Stésud, le développeur du système. Cette notion d’assurance raisonnable mais pas absolue est évoquée dans un arrêté royal du 26 mai 2002 qui, en substance, déclare qu’on ne peut jamais avoir l’assurance de rien. Bref, on se demande vraiment à quoi sert l’audit de PwC ici.

Pour l’anecdote, Stésud a été racheté en 2013 par le groupe NRB. Le conseil d’administration de NRB est dirigé par Bernard Thiry, considéré comme mandataire socialiste sur Cumuleo. Le groupe Tecteo, dirigé par le socialiste Stéphane Moreau, est propriétaire à 13% de NRB. Rigolo, non ?

Conclusion

Le bug des 2000 votes non-comptabilisés devrait être une illustration claire qu’il n’est pas possible de garantir un logiciel, que les erreurs arrivent déjà et sont inévitables. Comme le démontre amplement PwC, obtenir une vérification par des experts ne sert à rien et n’est pas contrôlable par le citoyen, au contraire du vote papier. De plus, il s’agit d’un superbe gaspillage de fonds publics. Je serais très curieux de savoir combien l’expertise de PwC coûte au contribuable belge.

Rappelons que toute cette gabégie, ce surcoût pharaonique et ce déni de la démocratie qu’est le vote électronique n’a qu’un seul et unique objectif : avoir les résultats plus rapidement que via le vote papier. Est-ce pertinent ? Est-ce réellement efficace ? Je vous laisse juger.

Certains disent qu’il « suffit » d’avoir un système de vote performant. J’espère que cette petite analyse vous permettra de voir que, aujourd’hui, il n’y a pas de système de vote performant. Et que, justement, c’est quand le vote électronique se passe sans soucis, que les résultats sont rapidement publiés que vous devez vous inquiéter et vous poser la question : « Mon vote a-t-il été réellement pris en compte ? ».

Alors votre vote électronique a-t-il été volé ? Peut-être. Peut-être pas. Personne ne sait le dire. Et c’est justement ça le problème. Mais il est plus facile de se dire que ce n’est pas possible, que ça n’arrivera jamais. Pas chez nous.

 

Photo par European Parliament. Cet article a pu être rédigé grâce à l’aide précieuse de Frederic Jacobs, merci à lui !

 

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Ce texte est publié par Lionel Dricot sous la licence CC-By BE.

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The Blogger from Tomorrow (Part II)

mercredi 4 juin 2014 à 16:26
cocktail
Ceci est le billet 2 sur 2 dans la série The Blogger from Tomorrow

Version en français. Read the first part of the interview.

I’m still facing Max, the famous blogger who is trying to gently lead the conversation towards politics. Innocently, I ask him:

Why the European elections?

Because that year was a clear breakthrough for the Pirate Party.

For years, the Pirate Party had been facing a paradox: it was defending freedom, citizenship, decentralization but needed a president or a central agency that could determine how to spend the money or how to punish a member with a wrong behaviour. What was the rules for a small group to become an official Pirate Party? Depending on what definition? Should we send them money for their project or were they scammers?

The pirates found an awesome solution: they took the crowdfunding concept and scaled it from the project level to the whole party.

Can you give an example?

Yes, on the platform of the Pirate Party, anyone, I mean anyone can propose a project related to the Pirate Party: printing posters, organizing a happening, creating a website dedicated to a specific issue, organizing a general assembly.

For each project, the budget is fixed by organizers and, like any crowdfunding platform, anyone can support the project of their choice. If a person claiming to be a pirate has a bad reputation, the community stop to support his projects.

This is however not very different from Kickstarter or KissKissBankBank.

There is a difference: outside projects, there are also “organizations”, typically the Pirate Party of France, the Pirate Party of Belgium, etc..

If you want, you can support the organization rather than a specific project. I love pirates, I want to send them money but I wish they use it at their own discretion. The Pirate Party doesn’t have a bank account any more. All the money from public grants is immediately sent to the crowdfunding platform.

There’s still the need of deciding how to use that money.

That’s the genius part: everything is automatic. When you give money to a project, you can decide how important this project is according to you. The highest priority projects are then financed automatically by the organization.

Let’s say that I make a project to print posters for my city and I need 10 bitcoins. I already received 2 bitcoins but, as the project is voted as a top priority one by 20 donors, the central organization automatically complete the 8 missing bitcoins.

Once the posters are printed and the project is completed, I put the final bill on the platform, which is of 12 btc because I forgot to take the glue into account. I receive the 12 btc on my account immediately. At the same time, the posters are so successful that half the city decides to give to the project or even to Flattr the initiative. The project is closed but still accept money which is sent back to the central fund.

All of this is completely transparent. Invoices are public and searchable. Some graphics are automatically generated. There’s no longer a central authority that determines who pays what.

So there are print workers who accept bitcoins?

This is only an example. Bitcoin is my main currency, I tend to think in bitcoins. I know this is far from the norm.

I’ve also installed the extension BitSpend in my Firefox: it allows me to pay with bitcoins on the vast majority of e-commerce sites even if they do not accept Bitcoin yet.

An obvious problem is that it is not possible to save, for example for the next election. All the money of the organization is immediately spent on short-term projects.

The solution is immediate: creating a project “Saving for the next elections” with a specific goal. This encourages people to contribute to this fund. And if nobody sees this project as a priority, so be it. This is also democracy.

And what about the member fee?

There’s no need for it any more. Each local team selects candidates for each election. Some have wacky candidates. But others succeed and share their experience. It’s not a real party any more. We moved from a pyramidal structure to a network of local factions. It is no longer possible to say “I am a member of the Pirate Party.” A pirate publish some racist statements? He just lost his credit and will struggle to become a candidate or to obtain the trust of others for his projects. We are in a do-ocracy, not in the discussion.

Fun Fact: At the time, the Pirate Party was widely criticized for his name. They were always told to remove the term “Pirate”, which had a negative connotation.

They agreed to change their name but it is the word “party” they removed. I’ve even heard “In your daily life, do you suffer mostly because of piracy or particracy? “.

Everybody now says “Pirates” and not “Pirate Party”. Which is beautiful to those predicting the decay of the party concept.

But what about your own career? Did you ever get involved in politics?

Not really. But, like many blogger, I closely followed the rise of pirates. I have never been a member or a candidate as I wish to remain independent. But I do not hide that I have voted for them and contribute to some projects.

They were mainly a source of inspiration. If they can do it for politics, why not for me, for my own life?

How did you apply the concept to your life?

I started using a similar crowdfunding platform. I created a project for my monthly rent, a project for a trip to the Silicon Valley, a project for hosting my blog and then a “miscellaneous expenses” project.

It should be noted that, unlike the Pirate Party, I’m not an “open” organization. In a “closed” organization, only members of the organization have the ability to give priority to a project. As I am the only member, I keep control over my life.

A simple example is my rent. I have a recurring project to pay the rent. This is a priority project. The recipient is my landlord’s bank. I have nothing to do. If a reader wants to contribute to my rent for the month, he can. But this is rare. In general, my rent is completely filled by money from the organization, namely me.

When I was in the Google I / O conference in San Francisco, I had a given budget. My readers were interested because I was doing some live broadcasting and analysis. They contributed a lot. My test of a fully automatic car was a buzz and received many Flattrs. As Flattr is integrated to the crowdfunding platform, these specific flattrs were immediately added to the project budget.

In the end, after putting every bill in the platform, including the smallest restaurants, I realized that I had been saving. The project has made a profit that was added to the capital of my organization.

Is everything transparent?

Yes, my life is very transparent. Note, however, that I do consulting for some companies. I create these projects as any other on the crowdfunding platform but they are invisible to the public.

This allowed two of my customers to jointly pay one of my project while keeping the invoicing and accounting straightforward.

Those projects are fully beneficiaries. Note that, as a result, the global budget for my “organization” is private. Like my “saving for a pension” project. Being transparent does not mean not having any privacy.

The crowdfunding platform serves me as a budgeting, billing and accounting tool.

Do you still have a bank account?

Yes because there still are shops where you must pay with a bank card rather than scanning a QR code with your glasses. And also for taxes purpose. But there is only a very small amount of money that goes through my account. It is an accessory. A bit like a CD drive on an old computer: it’s there but we do not use it anymore. My savings is fully in bitcoins on different services. I also have a little money on my Google Wallet.

Besides, I pay the taxes only regarding the money in my traditional bank account. Everything else is in an absolute legal limbo. I’ve exhausted three accountants before giving up. I’m not hiding, I’m not trying to cheat but it’s not my job to solve the problems of the administration and the flaws of the law. Ater all, if I’m ever sued, it would make great blog posts.

But it is a good idea to completely remove the bank account. It would make a series of interesting posts for my blog. I already buy VISA prepaid cards with bitcoins. Can I withdraw cash from an ATM with them?

But your rent is paid on a bank account that is not yours. It means you are not paying any taxes on that money, right? But your landlord is!

Oh, that’s right. I’ll try to convince my landlord to accept bitcoins.

In summary, are you living out of donations?

It was the case as long as crowdfunding were donations only. However, the platform I use also allow to manage contracts, which I use for my consultancy work. They also introduced a new feature: the purchase of shares. A creative project may sell shares of itself. If the project is profitable, the investor will automatically receive a portion of the profit. It is also possible to purchase shares of an umbrella organization setting up several projects.

All of this is done automatically without requiring any accounting. If you hold shares on any traditional exchange, my advice is to sell everything. I’m not sure they will last long. Besides, do you really think that big good old companies will be able to fight against the simplicity of an “organization” on a crowdfunding platform?

But isn’t your crowdfunding platform centralized?

No, it is built on Ethereum which is a Bitcoin derivative. Everything is completely decentralized. There’s no way to shut down the platform.

Thank you Max, a word for the end?

When a new technology appears, we tend to overestimate the short-term impact. The smartglasses the bitcoins, crowdfunding. Everyone raved and made outlandish predictions. And two or three years later, we realized that the world has, in fact, not really changed.

By cons, we have a huge tendency to underestimate the long-term impact of these technologies. Do you remember that 15 years ago, nobody had smartphone and 3G did not exist? All of this is producing a deep change. A change that I foresee without understanding it. A change which is not only underestimated but completely ignored by the powerful, the rich and politicians.

Perhaps it is their interest to not understand this change. Whatever, I’m not waiting for them.

I call the waiter. He brings me a ticket with a QR code. While looking at it, I whisper “accept payment copy expense.” Max gets up and gives me a happy “Thanks for the drink, see you next time! “Before walking away and folding his glasses on his nose.

A little stunned, I stay speechless. I was meeting a blogger to discuss audience and web publishing. I ended reconsidering the whole society. What I thought was science fiction is already the past for him. He no longer lives in the same country as me, the same society. Proof: he does not use the same currency, he does not work and does not pay taxes here. Max is not from here, he’s from Tomorrow.

I sip the last drop of my Mojito. I think I’ve found a catchy title for this paper!

 

Picture by Elisa Pictures. Disponible en français.

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Ce texte est publié par Lionel Dricot sous la licence CC-By BE.

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