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Est-ce le bon moment pour investir dans les crypto-monnaies ?

mardi 6 février 2018 à 00:11

Cette question, vous êtes nombreux à vous la poser. Aussi, j’ai décidé de prendre le temps d’y réponde sérieusement. Promis, à la fin de l’article, vous aurez une réponse claire. Mais ce n’est peut-être pas celle que vous attendiez…

Tous les amateurs de crypto-monnaie ne sont pas millionnaires

Personnellement, grâce au Bitcoin et à la blockchain, je suis devenu milliardaire.

Si si, je vous jure !

Bon, c’est en dollars zimbabwéens mais, malgré tout, milliardaire. Et ce grâce à un billet gracieusement offert par Jean-Luc Verhelst lors d’une conférence sur la blockchain que nous avons donnée ensemble.

En euros, évidemment, je suis très loin du compte. Malgré le fait que j’ai commencé à jouer avec des bitcoins alors qu’ils valaient 0,07€.

Vous êtes frustré de ne découvrir le bitcoin que récemment et ne pas être multi-millionnaire ? Dîtes-vous que pour certains, c’est pire encore : ils ont joué avec des bitcoins, ils les ont perdus dans des crashs de disque-durs, oubliés sur d’anciens ordinateurs partis au rebut, re-perdus dans les crashs de plateformes comme TradeHill, MtGox et bien d’autres voire, comme ce fut mon cas pendant longtemps, les ont distribués pour aider les gens à mieux comprendre la technologie. Enfin il y’a également les “technologistes”, dont votre serviteur fait partie, qui se sont passionné pour la technologie du Bitcoin sans jamais s’intéresser à l’aspect financier. Rétrospectivement, une erreur…

D’autres enfin ont gardés leurs bitcoins puis les ont vendus à 30$ ou 100$ ou 1200$ car, à ce moment là, ils avaient besoin d’argent, cela leur permettait de rembourser tout juste leur crédit. Ils en ont bien profité mais, ils ne sont pas multi-millionnaires pour autant.

C’était le cas, par exemple, d’Andreas Antonopoulos, qui a fait beaucoup pour la communauté du Bitcoin depuis 2012 mais qui a avoué être fauché. Certains s’en sont moqués, d’autres, émus, lui ont envoyé un total de… 100 bitcoins ! Mais c’était amplement mérité, beaucoup d’actuels millionnaires ayant découvert le Bitcoin grâce à lui.

Le chiffre symbolique du million d’euros est tout simplement énorme. Il correspond à 40 ans de salaire à 2000€/mois. La plupart d’entre-nous ne gagneront, sur toute leur vie, qu’entre 1 et 2 millions d’euros. Alors, devenir millionnaire nécessite plus que juste acheter des bitcoins au bon moment.

Les 3 facteurs du succès financier

Oui, certains deviennent millionnaires. Mais que ce soit dans les crypto-monnaies ou dans n’importe quel domaine, il s’agit d’une combinaison de 3 facteurs : la clairvoyance, le travail et la chance

Je pense qu’il faut une juste proportion des 3 pour réussir. Le manque d’un des éléments peu être compensé par les deux autres mais c’est très difficile. La chance pure peut permettre de gagner des millions : c’est la loterie. Il faut beaucoup de chance pour gagner au loto ! Par contre, la clairvoyance et le travail acharnés ne sont rien sans une part de chance : être au bon endroit au bon moment. Un peu plus tôt ou peu plus tard et c’est raté.

Dans le cas du Bitcoin, il s’agissait de comprendre très vite l’intérêt des crypto-monnaies. La clairvoyance, je l’ai eue partiellement : l’historique de ce blog est la preuve que j’avais compris l’importance du phénomène. Mais j’ai complètement sous-estimé l’aspect économique et je ne pensais pas voir le Bitcoin au-dessus de 1000$. Et alors même que j’imaginais le Bitcoin à 1000$, il ne m’est jamais venu à l’idée de concrétiser cette vision en investissant 1000€ ou 2000€ de mon compte d’épargne. Le risque me semblait disproportionné. J’ai par contre la satisfaction intellectuelle de savoir que quelques uns ont découvert le Bitcoin à travers mon blog et ont fait fortune.

Le travail acharné, c’est se maintenir à jour, conserver ses bitcoins pendant des années, savoir ce qu’il faut en faire. Personnellement, j’ai eu des passages à vide où je ne me suis pas occupé de crypto-monnaies. En revenant sur les forums j’ai par exemple découvert que l’échange TradeHill avait fait faillite quelques mois avant, emportant une grande partie de mes bitcoins… Je n’étais même pas au courant ! Et je ne me suis pas inquiété car, à l’époque, ça ne valait finalement pas grand chose.

La chance ne se provoque pas, ne s’explique pas. Mais elle est indispensable.

Et vous ? Quel est votre facteur de prédilection ?

Mais toutes ces histoires ne vous intéressent sans doute pas. Tout ce que vous voulez c’est devenir millionnaire. Et si possible en 3 semaines et sans effort. C’est possible, votre tabloïd préféré vous a parlé d’une gamine de 7 ans devenue millionnaire avec des crypto-monnaies.

La réalité c’est qu’un tel plan n’existe pas. Tout plan qui prétend vous faire gagner de l’argent sans effort est une arnaque. Car j’ai un scoop pour vous : vous n’êtes pas le seul à vouloir devenir millionnaire.

Il faut donc compter avec la clairvoyance, le travail et la chance. Alors oui, il est possible qu’une crypto-monnaie sortie de nulle part fasse x100 demain et vous rende millionnaire. Mais je n’y crois pas plus que de gagner à la loterie. Ce serait de la chance pure. Et à la loterie, il y’a par définition plus de perdants que de gagnants… Si vous misez sur le facteur chance, allez plutôt au casino.

Il vous reste donc la clairvoyance ou le travail.

La solution du travail acharné

Il y’a plein d’opportunités de travail dans le domaine des crypto-monnaies. Moi-même, je gagne ma vie grâce à elles : je fais de la recherche sur la blockchain, donnes des conférences et fait du conseil auprès des entreprises et des startups. D’autres font du développement. Je vous encourage, c’est un domaine qui me passionne et que j’estime plein d’avenir.

Plus prosaïquement, une autre solution est le trading. Grâce à leur grande volatilité et des commissions très petites, les crypto-monnaies se prêtent admirablement au trading.

D’ailleurs, la plupart des amateurs qui ont acheté un ou deux bitcoins à 5000$ et l’on revendu à 10.000$ se prétendent désormais traders.

La réalité c’est que le trading est une science/un art/un travail extrêmement difficile. Si vous voulez vous y mettre, il faut vous préparer à y passer des heures, à lire des dizaines de livres, à perdre beaucoup d’argent. Car perdre de l’argent est l’une des seules manières de réellement apprendre le trading. Après quelques gains favorisés par la chance du débutant, le trader amateur gagnera en confiance, misera gros et se verra soudain confronté aux pertes. C’est là qu’il se forgera ses premières expériences réelles de trader.

Si vous choisissez l’option du trading pour gagner de l’argent avec les crypto-monnaies, je pense que votre question “Est-ce le bon moment pour investir” n’a plus de sens. Vous êtes le trader, vous êtes le seul à même à répondre à cette question.

La solution de la vision long terme.

Si vous ne souhaitez pas trader ni travailler activement dans le domaine, il vous reste la solution d’investir. Mais, dans ce cas, il est important de faire preuve de discernement et d’investir à long terme dans des projets dans lesquels vous avez confiance.

On dit toujours de ne pas investir plus que ce que l’on peu perdre. C’est vrai en crypto-monnaies plus qu’ailleurs ou un simple piratage peut vider votre compte en banque.

Mais j’ajouterais un conseil de mon cru : si votre objectif est sur le long terme, n’investissez pas une grosse somme d’un coup. Faites un versement mensuel de 20, 100 ou 200€. Convertissez directement en crypto-monnaie. De cette manière, votre portefeuille augmentera petit à petit. Les hausses seront des bonnes nouvelles (car votre capital augmentera) et les baisses le seront également (car ce mois-là, vous pourrez acheter plus). Vous serez beaucoup moins nerveux, beaucoup moins à guetter les hausses et les baisses. Rappelez-vous que vous misez sur le long terme, que vous êtes prêt à tout perdre mais que vous ne voulez retirer l’argent que dans 5 ou 10 ans.

J’ajoute un autre conseil de mon cru : plus un projet à un historique fort, plus il me semble pertinent sur le long terme. Bitcoin et Ethereum me semblent les deux projets qui offrent le plus de garanties de pérennité.

Mais, ici on parle de vision, de clairvoyance. Donc à vous de faire fonctionner là vôtre. Comme le dit Warren Buffet : n’investissez que dans ce que vous comprenez.

Les erreurs à éviter à tout prix

Premièrement, si vous voulez vous faire de l’argent facile, passez votre chemin. Cela n’existe pas, par définition.

Solution 1: vous voulez faire un travail de trader et vous deviendrez capable de faire du profit sans même avoir besoin de savoir si la crypto-monnaie que vous venez de tradez à un potentiel à long terme.

Solution 2: vous croyez en un projet et vous le comprenez. Vous avez la foi que ce projet à de l’avenir et vous investissez dans ce projet en acceptant les risques encourus.

Si votre seul objectif est le gain, alors votre argent ira inéluctablement gonfler les poches des traders professionnels voire, pire, des arnaqueurs qui vous auront promis n’importe quoi. Faites fonctionner votre cerveau : tout le monde n’est pas millionnaire. Qu’est-ce que j’ai de particulier qui me donne une chance de gagner de l’argent ?

En deuxième lieu, agissez en gestionnaire. Transformer 200€ chaque mois en bitcoins vous semble énorme ? Vous ne pouvez pas vous le permettre sans rogner sur votre budget mensuel ? Par contre, vous avez 5000€ d’épargne que vous souhaitez investir ? Prenez une calculette et rendez-vous compte que 5000€, c’est plus de 2 années de 200€ par mois ! L’avantage des 200€ par mois, c’est que vous pouvez le moduler voire l’arrêter à votre convenance. Si vous videz votre épargne, elle est potentiellement perdue à jamais.

Enfin, prenez du plaisir. Un investissement doit vous procurer un intérêt intellectuel, une fierté, du plaisir. Si l’investissement devient stressant, s’il vous prend du temps de vie, alors arrêtez. La vie est trop courte.

Alors, dois-je investir dans les crypto-monnaies ?

Rappelez-vous qu’il n’y a pas de gains faciles sans une énorme part de chance. Que, sur les marchés, les petits amateurs sont appelés “dumb money” (l’argent stupide, facile à gagner car venant de gens inexpérimentés qui font des erreurs). Et que les multi-millionnaires sont les exceptions rarissimes qui nous font rêver mais ne représentent pas la réalité.

Si votre objectif est de gagner de l’argent en quelques semaines ou mois, alors il n’y a pas de bons moments pour investir. Vous n’investissez pas, vous jouez à la roulette. Et si certains auront de la chance, la plupart perdront.

Si votre objectif est d’investir dans un projet qui vous semble réellement prometteur, qui peut potentiellement changer le monde, alors il n’y a pas de mauvais moment pour investir.

Je suis personnellement persuadé que le Bitcoin est durable et que sa valeur dans 5 ans sera nettement supérieure à la valeur actuelle. Je pense qu’il en sera de même pour Ethereum même si j’en suis un peu moins certain.

Pour d’autres crypto-monnaies majeures (Litecoin, Dash, Monero,…), j’avoue ne pas savoir. C’est un pari qui me semble risqué.

Enfin, je suis convaincu que l’immense majorité des cryptomonnaies ne vaudront plus rien dans 5 ans, même si leur site web est super chouette et leur concept génial sur papier. Des nouvelles feront leur apparition, disparaitront.

Je suis bien conscient qu’il s’agit d’une pure conviction personnelle, d’un acte de foi irrationnel et que je peux complètement me tromper. Du coup, je n’investis pas plus que ce que je peux perdre.

Car, même avec une vision claire, même avec un travail acharné, un investissement nécessite une bonne part de chance.

Soyez prudents ! Ne jouez pas vos économies et souvenez-vous qu’on n’a pas besoin de millions pour profiter de la vie.

 

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Le meilleur ou le pire PapaPloum du monde ?

vendredi 15 décembre 2017 à 23:37

Comme tous les enfants, mes enfants adorent recevoir des bonbons. Et les occasions ne manquent pas en fin d’année : Halloween, Saint-Nicolas, Noël, …  Le tout à multiplier par le nombre de parents, grand-parents, école, clubs, etc. C’est bien simple : il devient parfois difficile de justifier que Saint-Nicolas se déplace aussi vite d’un endroit à un autre. Et d’expliquer pourquoi il semble tellement tenir à engraisser une génération de futurs diabétiques…

Mais la particularité de mes enfants est que, s’ils adorent recevoir, ils consomment finalement très peu de sucreries. Nous les sensibilisons à la surconsommation et aux méfaits de la publicité depuis peut-être un peu trop jeune.

Les bonbons s’entassent donc dans un véritable tiroir au trésor qui déborderait à longueur d’année si PapaPloum n’allait pas de temps en temps assouvir son addiction au sucre.

Pour Saint-Nicolas cette année, j’ai franchi une étape de plus : au lieu d’aller acheter des chocolats, j’ai tout simplement été puisé dans le susdit tiroir et j’ai mis dans les souliers des friandises qu’ils avaient déjà reçues.

Ils ne se sont aperçu de rien et ont été enchantés.

Mais, malgré tout, ma conscience me tiraille…

Ai-je été le meilleur et le plus écolo PapaPloum-Nicolas ? Ou le pire radin qui aie jamais enfanté ?

Photo par Jessica S.

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Pourquoi le réchauffement climatique est indiscutable

mardi 31 octobre 2017 à 10:36

Le réchauffement climatique est-il l’œuvre de l’homme ou est-ce un phénomène naturel ?

Le discours climato-sceptique est tellement nocif qu’il a réussi à créer un débat là où, si vous réfléchissez un petit peu, il ne devrait pas y avoir l’ombre d’un hésitation.

Nul besoin de recourir à des dizaines d’études, à des consensus de scientifiques ou à un quelconque argument d’autorité. Branchez votre cerveau et laissez-moi 5 minutes pour vous expliquer.

La quantité totale de carbone

Si on considère l’apport des météorites et l’évaporation de l’atmosphère dans l’espace comme négligeables, ce qu’ils sont, on peut considérer que le nombre d’atomes de carbone présents sur terre est fixe.

Il y a donc un nombre déterminé d’atomes de carbones sur la planète terre. Pendant des milliards d’années, ces atomes existaient essentiellement sous forme minérale (graphite, diamant), sous forme organique (tous les êtres vivants) et sous forme de CO2 dans l’atmosphère.

Le carbone sous forme minérale est stable et sa quantité n’a jamais vraiment évolué depuis la création de la planète. On peut donc sans scrupule se concentrer sur les atomes de carbones qui sont soit dans les êtres vivants (vous êtes essentiellement composés d’atomes de carbones), soit dans l’atmosphère sous forme de CO2.

Le cycle de la vie

Les plantes se nourrissent du CO2 de l’atmosphère pour capter le carbone qui leur permet de vivre. Elles rejettent ensuite l’oxygène excédentaire qui est pour elles un déchet. Séparer le CO2 en carbone et oxygène est une réaction endothermique qui demande de l’énergie. Cette énergie est fournie par le soleil grâce à la photosynthèse.

Les êtres vivants aérobiques, dont nous faisons partie, se nourrissent d’autres êtres vivants (plantes, animaux) afin de capter les atomes de carbone dont ils ont besoin. Ces atomes de carbones sont stockés et brûlés avec de l’oxygène afin de produire de l’énergie. Le déchet produit est le CO2. La combustion du carbone est une réaction exothermique, qui produit de l’énergie.

En résumé, vous mangez du carbone issu de plantes ou d’autres animaux, vous le stockez sous forme de sucre et de graisse et, lorsque votre corps a besoin d’énergie, ces atomes sont mis en réaction avec l’oxygène apporté par la respiration et le système sanguin. La réaction produit du CO2, qui est expiré, et de l’énergie dont une partie se dissipe sous forme de chaleur. C’est la raison pour laquelle vous avez chaud et êtes essoufflé pendant un effort : votre corps brûle plus de carbone qu’habituellement, il surchauffe et doit se débarrasser de beaucoup plus de CO2.

Un subtil équilibre

Comme on le voit, plus l’atmosphère va être riche en CO2, plus les plantes vont avoir de carbone à disposition et vont croître. C’est d’ailleurs une expérience simple : dans un environnement à haute teneur en CO2, les plantes sont bien plus florissantes.

Mais s’il y’a plus de carbone dans les plantes, il y’en a forcément moins dans l’atmosphère. Il s’ensuit donc une situation d’équilibre où le carbone capté par les plantes correspond à celui relâché par la respiration des animaux (ou par les plantes en décomposition).

Comme le CO2 est un gaz à effet de serre, cet équilibre carbone va avoir un impact direct sur le climat de la planète. Et, il y’a quelques milliards d’années, cet équilibre entraînait un climat bien plus chaud qu’aujourd’hui.

La fossilisation du carbone et le climat

Cependant, un processus a rompu cet équilibre. À leur mort, une partie des êtres vivants (cellules, plantes ou animaux) se sont enfoncés dans le sol. Le carbone qui les composaient n’a donc pas pu regagner l’atmosphère, que ce soit en se décomposant ou en servant de nourriture à d’autres animaux.

Sous le sol, la pression et le temps a fini par transformé ces cadavres en pétrole, charbon ou gaz naturel.

Toute cette quantité de carbone n’étant plus disponibles en surface, un nouvel équilibre s’est créé avec de moins en moins de CO2 dans l’atmosphère, ce qui entraina un refroidissement général de la planète. Cette ère glacière vit l’apparition d’Homo Sapiens.

L’évidence de la “défossilisation”

Si brûler du bois ou respirer sont des activités qui produisent du CO2, elles ne perturbent pas l’équilibre carbone de la planète. En effet, l’atome de carbone de la molécule de CO2 produite fait partie de l’équilibre actuel. Cet atome était très récemment dans l’atmosphère, a été capté par un être vivant avant d’y retourner.

Par contre, il parait évident que si on creuse pour aller chercher du carbone fossile (pétrole, gaz, charbon) pour le rejeter dans l’atmosphère en le brûlant, on va forcément augmenter augmenter la quantité totale de carbone dans le cycle de la planète et, de là, augmenter la quantité de CO2 dans l’atmosphère et donc la température. C’est la raison pour laquelle il est absurde de comparer les émissions de CO2 d’un cycliste et d’une voiture. Seule la voiture « défossilise » du carbone et a un impact sur le climat.

Un tel chamboulement pourrait être en théorie contrebalancé par une augmentation de la végétation pour absorber le CO2 en excédent. Malheureusement, ce changement est trop rapide pour permettre à la végétation de s’adapter. Pire : nous réduisons cette végétation, principalement via la déforestation en Amazonie.

Brûler des combustibles fossiles a donc un effet direct sur le réchauffement climatique. Si l’on brûlait toutes les réserves de combustible fossile de la planète, l’Antarctique fondrait complètement, la glace et la neige n’existerait plus sur la planète et le niveau des océans serait 30 à 40 mètres au dessus de l’actuel.

Mais alors, pourquoi un débat ?

Si les scientifiques sont absolument unanimes sur le fait que brûler des combustibles fossiles accentue le réchauffement climatique, cette vérité est particulièrement dérangeante pour le monde économique, qui vit littéralement en brûlant des combustibles fossiles.

Pendant un temps, l’idée a donc été émise que la planète était dans la phase de réchauffement d’un cycle naturel de variation du climat. Différents modèles se sont alors affrontés pour tenter de savoir quelle était la part de responsabilité humaine dans le réchauffement.

Mais force est de constater que ce débat est absurde. C’est comme si deux personnes au premier étage d’une maison en feu débattaient de l’origine de l’incendie : court-circuit accidentel ou acte criminel ? Il doit à présent vous sembler clair que brûler des combustibles fossiles accentue le réchauffement climatique, rendant la responsabilité humaine indiscutable.

Cependant, ces débats ont été exploités par le monde économique : « Regardez, les scientifiques ne sont pas d’accords sur certains détails du réchauffement climatiques. Donc le réchauffement climatique n’existe pas. »

Cette stratégie anti-scientifique est souvent utilisée : l’industrie du tabac, le scandale du Roundup, les créationistes. Tous prétendent que si les scientifiques sont en désaccord sur certains détails, on ne peut être certain et si on n’est pas certain, il faut continuer à faire comme avant. Au besoin, il suffit de graisser la patte à quelques scientifiques pour introduire le doute là où le consensus était parfait.

Contrairement aux créationistes ou à l’industrie du tabac, dont l’impact sur la planète reste relativement limité, l’ignorance dangereuse des climato-sceptiques sert les intérêts économiques du monde entier ! Ce faux débat permet à toute personne utilisant une voiture, à tout industriel brûlant des combustibles fossiles, à tout employé vivant indirectement de notre économie de se déresponsabiliser.

En résumé

Brûler des combustibles fossiles rejette dans l’atmosphère du carbone qui était auparavant inerte (d’où le terme fossile). Plus de carbone dans l’atmosphère entraîne un effet de serre et donc une augmentation de la température. C’est imparable et absolument indiscutable. Mais le climatosceptisme nous parle car il nous permet de nous déresponsabiliser, de ne pas questionner notre mode de vie.

Nous sommes dans une maison en feu mais comme certains pensent que le pyromane n’a fait qu’activer un feu qui couvait déjà, nous pouvons déclarer : c’est que l’incendie n’existe pas !

 

Photos par Lukas Schlagenhauf, US Department of Agriculture, Cameron Strandberg.

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Printeurs 45

dimanche 27 août 2017 à 15:08
Ceci est le billet 45 sur 45 dans la série Printeurs

Il s’est écoulé une seconde et une éternité. Un silence infini s’est installé mais dans ma tête rugit la fureur et le bruit. Les émotions semblent poliment se céder le passage. Dois-je hurler de colère ? Trembler de peur ? Tomber à genoux de tristesse ?

Qu’ai-je vu ? Que s’est-il exactement passé ? Junior est-il vraiment mort ? Qui était Junior ? Que connaissais-je de lui ? Ai-je le droit à la tristesse ? Dois-je d’abord me préoccuper de sauvegarder ma propre vie ?

Peut-être qu’on s’habitue à la violence et la mort. Ou bien le corps est-il merveilleusement programmé pour se mettre en état de choc lorsque c’est nécessaire. J’ai du mal à déglutir mais c’est les yeux parfaitement secs que je me tourne vers Eva et Max. Aucun des deux n’a esquissé le moindre mouvement. Aucun ne semble exprimer la moindre émotion bien que, dans le cas de Max, le contraire aurait été particulièrement étonnant.

Aucun de nous n’a envie de prendre la parole. Nous respectons ce moment silencieux, en dehors du temps, cette unique et minimale cérémonie de dernier adieu. Intuitivement, nous savons que Junior cessera définitivement d’exister lorsque nous commencerons à continuer nos vies sans lui, lorsque nous accepterons son absence, sa métamorphose depuis un être vivant vers un simple souvenir. Et puis, inexorablement, une ultime transformation déjà commencée en oubli. De quelle couleur étaient ses yeux encore ? Avait-il un léger accent trainant ?

Le souvenir et le recueillement sont des conforts dont on ne reconnait la valeur que lorsqu’on en est privé.

Un claquement sec a retentit. La paroi dans mon dos s’est brusquement escamotée, révélant une formidable architecture de métal et de verre. Machinalement, nous suivons les balises lumineuses qui parcourent le plancher comme d’agiles vipères luminiscentes. Est-ce à dessein ? Les créatures de lumière nous emmènent sur une passerelle de verre suspendue par des câbles d’acier. Sous nos pieds plongent les entrailles du batiment, les poutres, les chemins, les câbles de toutes les épaisseurs, les myriades d’étincelles.

— On dirait un ordinateur, souligne Max de sa voix neutre pré-programmée.
— Chaque gadget, chaque accessoire est aujourd’hui un ordinateur, murmuré-je. Les bâtiments sont traditionnellement des ensembles de milliers d’ordinateurs. Mais des ordinateurs interconnectés ne forment-ils pas finalement un seul et unique ordinateur ?
— Un ordinateur capable de se débarrasser des corps étrangers. Un véritable être vivant, souligne Eva !

Un panneau lumineux semble clignoter devant nos yeux.

“Attention ! Vous accédez à une zone protégée. Vos implants et accessoires vont être rendus inopérants.”

Autour de la passerelle sur laquelle nous progressons, un tore métallique flotte silencieusement dans une danse aux apparences surnaturelles.

Machinalement, je tâte mes tempes, à la recherche de mes lunettes inexistantes. J’ai entendu parler de cette désactivation par choc électromagnétique. Cela ne m’inquiète pas, je n’ai plus rien d’électronique. Je veux faire un sourire à Eva mais son visage est déformé par la panique. Elle semble lutter contre un violent instinct de répulsion. Lorsque la voix de Max retentit.

— Merde, fait-il !

Je réalise seulement qu’il va être affecté.

— Max, fais demi-tour ! Attends-nous dehors !

Immobile, Max se tient debout. Avançant d’un pas, je lui tape sur l’épaule.

— Allez Max, ne…

Raide comme un piquet, le corps subtilement composé de chair et de métal s’écroule dans un fracas indescriptible.

— Max ?

Se mordant les poings, les yeux étrangement remplis de larmes de colère, Eva me regarde :

— Laisse tomber Nellio ! Tout… tout s’est arrêté. Son corps ne pouvait plus vivre sans assistance, il était plus robot qu’humain…
— Était ? Tu veux dire qu’il…
— Oui. Une décharge électromagnétique contrôlée du portique. Nous devons notre survie au simple fait d’être…

Elle tousse violemment.

— D’être complètement biologiques! hurle-t-elle.
– Mais… Qui peut bien prendre de telles mesures de sécurité ? Quel est l’intérêt d’une défense aussi impénétrable contre la vie biologique et électronique ?
— C’est peut-être la seule possibilité lorsque tu as des choses à cacher.
— C’est tout de même extrême, non ?
— Nellio, ouvre tes yeux biologiques ! Il n’existe plus un endroit sur terre où un drone microscopique ou un apprenti journaliste ne puisse s’insérer. Tes pensées les plus intimes sont connues par les publicitaires avant même que ton cerveau ne soit entré en action. Vous, les humains, êtes des machines prévisibles et déterministes. Une fois le mode de fonctionnement analysé et découvert, rien n’est plus facile que de faire faire à un humain une série d’actions aléatoires. En fait, il est plus facile de manipuler les humains que les atomes ! Vous êtes tellement simples !
— Nous ? Mais les humains sont tellement différents ! La variété, la richesse…
— Arrête, on dirait que tu récites un mantra. Pour un cerveau humain, les humains sont complexes, c’est vrai. Mais pour un ordinateur, il n’y a pas plus de différences entre deux humains qu’entre deux fourmis. Ils obéissent aux mêmes lois.

Je m’arrête un instant, le souffle coupé. Les images de l’agonie de Junior, de la mort subite de Max dansent devant mes yeux. Je me sens étrangement calme.

— Eva, s’il-te-plait, réponds à deux questions sans m’interrompre.

Elle me fixe d’un regard froid mais garde les lèvres serrées.

— Premièrement, en quoi ton histoire de fourmis explique-t-elle ces mesures de sécurité ?
— Ces mesures, comme tu dis, sont la seule solution pour permettre aux occupants de cet immeuble ne pas devenir une fourmi parmi les autres. Aucune information non-contrôlée ne peut sortir. Aucune influence ne peut pénétrer.
— Donc aucun être vivant, fut-il biologique, électronique ou un mélange des deux ne peut arriver jusqu’ici sans autorisation préalable. C’est d’une logique implacable. Et nous ne devons la vie qu’à une simple erreur de programmation, une faille dans le système de sécurité.

Les lèvres serrées, elle acquiesce tout en soutenant mon regard. Je ferme un instant les yeux, je réfléchis aux implications. Tout cela me dépasse, je suis un être terrorisé, en état de choc. Mon corps biologique est empli de molécules qui agissent en tout sens, activant différents signaux électriques que mon cerveau interprète machinalement : dors, protège-toi, fuis, découvre la vérité, cache-toi, sois-immobile, prépare-toi à combattre, réfléchis et comprends, pleure et appelle maman.

Mais ai-je encore seulement un choix à faire ? Mon destin n’est-il pas définitivement tracé ? Puis-je changer de direction ? Je me sens comme un automate, fatigué, épuisé, près à mourrir pour retrouver le sommeil et l’apaisement.

Eva n’a pas bougé. Je lui murmure :
— Il nous reste à découvrir si cette faille était intentionnelle ou non…

 

Photo par DS.

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Le meal engineering, le futur de la nutrition

dimanche 13 août 2017 à 13:26

Dans ce billet, j’explore le futur de la nutrition en testant différents repas en poudre, comme je l’avais déjà fait il y’a deux ans.

Pour produire l’énergie nécessaire à la vie, nous n’avons besoin que de deux choses : du carburant et du comburant. Vu sous cet angle, tout notre système digestif ne sert qu’à une seule et unique chose : extraire du carburant de notre environnement en rejetant l’immense majorité qui n’est pas utilisable. Le comburant, lui, est fourni par le système respiratoire.

Toute cette complexité organique, toute cette énergie, toutes ces sources potentielles de maladies et de complications pour une seule et unique chose : extraire de tout ce qui nous entoure du carbone (et quelques autres composants) que l’on pourra ensuite combiner à de l’oxygène pour produire de l’énergie.

Entre parenthèse, cela signifie aussi que si nous sommes trop gros, la seule et unique manière de nous débarrasser du carbone excédentaire est de… respirer. En effet, le CO2 que nous expirons est la seule porte de sortie pour le carbone de notre corps, avec l’urine qui en contient également une toute petite quantité.

Le système digestif étant extrêmement énergivore, un comble vu que son rôle est d’obtenir de l’énergie, l’être humain inventa la cuisine. Les recettes permirent de sélectionner les aliments les plus nourrissants tandis que la cuisson, rendue possible par le feu, facilita la digestion.

Depuis, si les recettes de cuisine sont brandies comme un étendard culturel, force est de constater que nous mangeons majoritairement des ersatz industriels des recettes originelles. Les industriels ont compris comment tromper nos réflexes pour nous faire ingérer de la nourriture bon marché. Le sucre, initialement un indicateur naturel d’un fruit mûr contenant de bonnes vitamines, a été isolé pour être saupoudré dans à peu près tout, nous rendant accros à des produits peu nourrissants voire franchement nocifs.

Quelle sera donc la prochaine évolution en termes de nutrition ? S’il n’est pas question de gaspiller une occasion de manger un bon repas, je suis persuadé que la malbouffe industrielle et le sandwich de midi peuvent avantageusement être remplacés par de la nourriture spécialement conçue pour apporter ce dont le corps à besoin le plus efficacement possible. C’est exactement l’objectif du Soylent, qui a donné naissance à de nombreux clones européens dont je vous avais parlé il y’a deux ans en vous posant la question « Est-il encore nécessaire de manger ? ».

Or, en deux ans, les choses ont bien changé. Des alternatives françaises ont vu le jour et les produits ont gagné en qualité. Je vous propose un petit tour d’horizon des différents repas en poudre que j’ai testé.

Vitaline

Vitaline, c’est le produit santé de cette comparaison. Composé d’ingrédients essentiellement bio, Vitaline cherche avant tout la qualité. D’ailleurs, les premières versions étaient peu nourrissantes et au goût assez fade. La dernière version a grandement amélioré ces aspects même si on est encore limité à 3 goûts (pour moi 2 car je n’aime pas du tout le goût amande alors que je raffole pourtant du massepain).

Autre particularité : Vitaline est le seul des produits testés qui périme assez vite. La poudre devient immangeable après quelques semaines de stockage là où les autres restent identiques durant plusieurs mois, voire années. Peut-être est-ce le prix à payer pour avoir des composants bio et moins de conservateurs.

À 4€ le repas, je conseille Vitaline à ceux pour qui la santé et le bio passent avant le goût. J’apprécie aussi énormément les sachets individuels, bien plus pratiques que les gros sachets de 3 repas.

Note : Vitaline m’a spontanément offert deux coffrets de test suite à la lecture de mon article d’il y’a deux ans.

Smeal

Autre alternative française, Smeal ne se démarque pas spécialement. Les goûts sont bons (parfois de manière surprenante, comme Speculoos) mais fort sucrés et fort écœurants. À 3€ le repas, je l’ai plutôt perçu comme une alternative bon marché qui remplit son office : on n’a plus faim pendant plusieurs heures après un Smeal.

Soulignons la poudre goût « légumes du jardin ». Une véritable innovation qui permet de sortir de l’aspect essentiellement sucré de ces repas.

Note : suite à ma demande, j’ai reçu un pack de test gratuit de Smeal.

Feed

Toujours en France, Feed se démarque par son aspect design et pratique. Plutôt que les traditionnels sachets, Feed propose des bouteilles en plastique pré-remplies de poudre. Une innovation d’ailleurs reprise par Vitaline.

Le problème ? La poudre forme de tels grumeaux que je n’ai jamais réussi à la mélanger correctement dans les bouteilles. C’est de plus particulièrement peu écologique. Je n’ai donc pas été convaincu par l’expérience même si c’est fort pratique de pouvoir se passer d’un shaker à nettoyer lors de journées nomades.

Notons que, comme Smeal, Feed se diversifie dans les goûts salés et propose également des barres repas. Ces barres sont nourrissantes sans être écœurantes et proposent des goûts salés. Bref, de Feed, je retiens essentiellement les barres.

Note : suite à ma demande, j’ai reçu un pack de test gratuit de Feed.

Queal

Déjà testé il y’a deux ans, Queal, produit hollandais, oriente désormais son marketing sur la performance, physique et intellectuelle. Pour le gag, il faut noter que leur nouveau shaker est le moins performant du marché, à la limite de l’inutilisable avec un bouchon qui se détache et qui est inlavable.

Mais force est de constater que leur poudre reste pour moi la plus digeste, avec une pléthore de goûts dont certains sont délicieux. À 2,5€ le repas, Queal reste un maître achat.

Queal tente de se diversifier avec des barres repas, les Wundrbars, qui sont absolument infectes mais nourrissantes (elles gardent toutes une trace d’amertume très prononcées).

Autre innovation, Queal propose la poudre « boost », un supplément nootropique permettant d’améliorer la mémoire et la concentration. L’effet sur la mémoire de certains composants du Boost serait démontré scientifiquement.

Est-ce que ça fonctionne ? J’ai l’impression que les matins où je rajoute du Boost à mon Queal, je suis plus apaisé et légèrement plus concentré que d’habitude. Je me sens moins grognon et moins enclin à procrastiner. Effet placebo ? C’est fort probable. À 60€ le pot de boost, je n’ai pas envie de gâcher l’effet en glandant sur Facebook !

Note : Queal m’a spontanément contacté pour m’offrir un coffret de test suite à mon article d’il y’a deux ans.

Ambronite

Produit d’ultra luxe, à plus de 8€ le repas, Ambronite se démarque grandement par sa composition.

Là où tous les autres produits sont essentiellement de la protéine de lait avec des suppléments et des arômes, Ambronite est un réel mélange de fruits et légumes secs réduits en poudre. Toutes les vitamines et les minéraux sont issues de produits naturels, les protéines étant essentiellement fournies par de l’avoine.

Il en résulte une espèce de soupe verte avec des arrières goûts sucrés de fruits. Le fait qu’il n’y aie pas de protéine de lait rend Ambronite beaucoup plus digeste et moins écœurant.

Le problème d’Ambronite reste avant tout son prix. Cela nous confronte à une question intéressante. Si payer 3/4€ pour être nourri en sautant en repas semble « rentable », suis-je prêt à payer plus du double pour un repas qui ne m’apportera aucun plaisir gustatif et qui sera ingéré en quelques secondes ?

Conclusion du test

Au niveau des marques, si ce n’était sonprix prohibitif, je pense que je consommerais essentiellement de l’Ambronite, à la fois bon, efficace et excellent pour la santé. C’est également celui que je recommande sans aucune hésitation à mes enfants.

Dans une gamme de prix correcte, j’apprécie la démarche de Vitaline, qui fait passer la santé et les aspects scientifiques de son produit avant le goût et le marketing. Malgré la composition essentiellement basée sur la protéine de lait, l’attention portée à l’utilisation d’ingrédients bio me rendent également confortable avec le fait d’offrir Vitaline à mes enfants même si le goût ne le rend pas très attractif.

Mais pour l’usage quotidien, Queal reste une valeur sûre, au goût « facile » qui plaira à tout le monde. Pour les enfants, je me rassure en me disant que ça ne peut pas être pire qu’un hamburger mais je ne pousse pas à l’utilisation trop fréquente de Queal. Je reste également partagé sur le supplément Boost. C’est soit absolument génial, soit une arnaque complète. Je n’arrive pas à me décider.

Une évolution rapide et souhaitable

En deux ans, la qualité des repas en poudre a monté de plusieurs crans. De nombreux produits sont apparus et, parfois, ont disparu aussitôt. C’est d’ailleurs un peu difficile pour le consommateur de s’y retrouver.

Mais force est de constater que ce genre de produits s’installe durablement. En deux ans, il m’est arrivé de manger essentiellement des repas en poudre pendant plusieurs jours et je me sentais particulièrement plein d’énergie. Les selles se font également plus légères. Je ne sais personnellement plus me passer d’un repas en poudre avant une longue randonnée à vélo. Même au niveau du travail intellectuel, je sais qu’un repas en poudre favorise ma concentration par rapport à tout autre repas.

Je pense que l’innovation principale sera dans l’abandon progressif de la protéine de lait et la démocratisation des produits de très haute qualité, comme Ambronite. Une attention particulière sera de plus en plus portée au bilan carbone du repas, à l’absence de produits indésirables (pesticides, sucres raffinés). En parallèle, je prédis l’apparition de produits très bon marché (moins de 1€ le repas) mais à la qualité bien moindre.

Loin de rester des alternatives aux repas, ces poudres en deviendront des composants, avec la popularisation de recettes utilisant les poudres pour les mélanger à d’autres ingrédients. Il deviendra socialement acceptable voire normal de consommer des repas en poudre là où, aujourd’hui, on me regarde encore souvent comme un extra-terrestre.

Et après ?

À plus long terme, je suis convaincu que l’on considérera la manière dont nous nous alimentons aujourd’hui comme préhistorique et morbide. Sans aucune considération pour la valeur nutritive, nous avons en effet tendance à nous laisser diriger par notre goût, notre odorat et notre vue, sens facilement abusés par la publicité, le marketing et les additifs chimiques. Si l’idée d’un repas en poudre en choque certains, il faut peut-être rappeler que nous avons tous passé les premiers mois de notre vie nourris par une source de nourriture unique (que ce soit en poudre ou à travers l’allaitement maternel).

Sur le principe de l’imprimante 3D, nous aurons alors dans notre cuisine un shaker qui mélangera en direct les ingrédients en se basant sur notre envie du moment pour le goût et sur les données de bio-capteurs pour la valeur nutritive nécessaire à notre organisme.

Les imprimantes 3D les plus sophistiquées pourront reproduire le goût et la consistance de la plupart des aliments connus, y compris la viande. Le prix et l’encombrement réserveront néanmoins dans un premier temps ces appareils aux restaurants. Il sera possible de commander un steak saignant vegan, riche en vitamines et pauvre en graisse.

L’époque où nous ingérions des graisses saturées issues d’animaux morts en buvant des sodas nous semblera probablement particulièrement barbare. Tout comme il ne nous viendrait pas à l’esprit aujourd’hui de tuer un animal et d’en arracher la chair encore chaude avec les dents, le visage barbouillé de sang.

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Photo par Brian Brodeur.

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