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Désactivez votre messagerie vocale

vendredi 23 août 2013 à 15:00

Le téléphone sonne. Machinalement, vous regardez dans votre sac. Deuxième sonnerie. Il n’y est pas, vous l’avez laissé sur la table du salon. Troisième sonnerie. Vous vous ruez dans le salon. Quatrième sonnerie. Vous l’avez saisi à l’envers et le retournez. C’est un appel de votre conjoint. Bizarre, vous êtes légèrement inquiet. Cinquième sonnerie. Vous décrochez. Zut, après la cinquième sonnerie, votre répondeur se met en route. Vous vous demandez pourquoi il vous appelle à cette heure-ci. Vous l’appelez. Vous tombez sur sa messagerie. Forcément, il est en train de laisser un message sur la votre. Vous attendez. Une seconde, dix secondes. Nouvel essai. De nouveau la messagerie. Vous laissez un message demandant pourquoi il vous a appelé. Vous racrochez. Vous écoutez votre messagerie. Pour écouter le message, tapez 1. Vous tapez 1. Message reçu… aujourd’hui… à… treize… heures… trente… quatre. « Appelle moi quand tu as ce message ! ». Et si c’était urgent ? Ou grave ? Vous commencez à paniquer, tous les scenarios catastrophes se bousculent dans votre tête. Vous réessayez d’appeler votre conjoint. De nouveau le répondeur. Vous racrochez. Ah, un SMS. Il vous informe que vous avez un nouveau message. Rebelote.  Pour écouter le message, tapez 1. Message reçu… aujourd’hui… à… treize… heures… trente… cinq. « Bizarre, je tombe sur ta messagerie. Tout va bien ? Appelle-moi, bisous ! ». Vous décidez de vous calmer et d’attendre cinq minutes sans toucher au téléphone histoire de ne plus vous appeler en même temps. Après trois minutes trente, vous craquez. Chance ! Votre conjoint n’avait pas encore craqué ! Vous l’avez au bout du fil. « Dis, je suis au supermarché. On a encore du papier toilette en réserve ? ».

Cette histoire, je suppose que vous l’avez tous vécue à des degrés divers. Et le coupable est tout désigné : la messagerie vocale.

Depuis plusieurs années, j’ai complètement désactivé la messagerie vocale de mon téléphone et je pensais vous en parler un jour. Aujourd’hui, j’apprends que Korben fait de même, me coiffant au passage sur le sujet. Je partage entièrement ses raisons : si je ne décroche pas, envoyez moi un SMS ou un email. Je n’ai ni le temps ni l’envie de passer par un menu audio afin de prendre une minute à écouter un message qui passerait en une seconde par écrit (je vous ai dit que je lisais vite ?).

Vous allez me dire que c’est un choix personnel, une question de goût. Non, c’est également une question de respect de moi-même et de mes correspondants. C’est un acte citoyen pour rendre le monde (très légèrement) meilleur.

Stress !

Comme le montre l’histoire précédente, la messagerie est un générateur de stress. La raison est simple : son existence met un ultimatum au temps dont vous disposez pour décrocher. Si vous n’arrivez pas à décrochez à temps, vous savez que vous risquez une histoire comme celle racontée plus haut. Il s’ensuit que chaque coup de fil pour lequel vous souhaitez décrocher devient une course contre la montre. Avec, à la clé, un ou deux messages qu’il faudra vider de la messagerie à travers un obscur menu audio. Ce stress n’est peut-être pas conscient mais il est plus que certainement présent.

Admettons que vous reconnaissiez le numéro de votre patron ou d’un employeur potentiel chez qui vous avez postulé. Une réaction logique voudrait que vous laissiez sonner quelques secondes de plus, le temps de respirer un grand coup ou de vous mettre dans un endroit favorable. Malheureusement, la crainte de la messagerie vous en empêchera, vous forçant à répondre sous le coup de la surprise et de l’émotion.

La vie moderne est déjà assez fournie en stress sans qu’il soit utile d’en rajouter de manière artificielle.

Pognon !

Tout cela n’est pas non plus gratuit. Chaque appel sur un répondeur est une communication au tarif normal. Si le forfait de votre correspondant facture la minute entamée, cela peut très vite chiffrer, même s’il raccroche aussitôt qu’il reconnait un répondeur. Votre correspondant était prêt à dépenser pour communiquer avec vous mais il est toujours frustrant de voir son argent dépensé de manière inutile. Dans l’historiette ci-dessus, ce n’est qu’au quatrième appel que la communication a pu s’établir, pour un coût total pouvant aller à 60 ou 70 centimes… pour rien !

En désactivant votre messagerie, vous laissez votre correspondant contrôler son budget. Il peut décider de vous envoyer un SMS ou un email.

Avec votre forfait optimisé, le cout sera sans doute plus proche de 10 centimes, cela ne vous semble pas grand chose. Mais si vous multipliez cela par des millions d’utilisateurs, je me demande parfois si ce n’est pas à dessein que les opérateurs téléphoniques configurent par défaut la messagerie après un temps très court.

Désactivation totale

D’ailleurs, désactiver totalement le répondeur n’est pas chose aisée. Dans la plupart des cas, il faudra contacter votre opérateur. Renseignez-vous également sur le net car on vous répondra souvent que c’est impossible. Je vous ai parlé de Mobile Vikings et, chez eux, il faut entrer le code ##002# sur son téléphone.

Si vraiment cela s’avère impossible chez votre opérateur, n’hésitez pas à résilier votre contrat. Vous serez surpris à quel point ce petit changement peut, chez certains, être un soulagement voire un changement radical dans la manière d’approcher les communications téléphoniques.

Faites un geste pour vous et pour les autres, désactivez votre répondeur !

 

Photo par Studio Tempura

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La première guerre civile mondiale

mercredi 21 août 2013 à 19:55

Chaque jour qui passe apporte son lot de confirmation sur une vérité que beaucoup voudraient ignorer : nous sommes en guerre. Une guerre larvée, relativement calme mais une guerre tout de même.

Contrairement à une guerre traditionnelle, une guerre civile n’a pas de front bien tracé, de belligérants clairement identifiables à la couleur de leur uniforme. Chaque camp est partout, au sein d’une même ville, d’un même quartier, d’une même famille.

D’un côté, nous avons une classe de pouvoir. Riches, puissants, ils ont l’habitude de contrôler, ils ne connaissent pas le doute. Ils décident et sont intimement persuadés de le faire dans l’intérêt général. Beaucoup, ni riches ni puissants, les soutiennent. Par peur du changement. Par habitude. Par intérêt personnel. Par crainte de perdre certains acquis. Ou par incapacité intellectuelle de comprendre la révolution à l’œuvre.

De l’autre, voici la génération numérique. Issus de tous les sexes, tous les âges, toutes les cultures, tous les emplacements géographiques. Ils discutent entre eux, s’échangent des expériences. Découvrant leurs différences, ils se cherchent des points communs en remettant tout en question, jusqu’à la foi et aux valeurs profondes de leurs parents.

Cette population a développé des valeurs qui lui sont propres mais également une intelligence analytique hors du commun. Les outils dont elle dispose lui permettent de pointer très vite les contradictions, de poser les questions pertinentes, de soulever le voile des apparences. À travers des milliers de kilomètres de distance, ses membres peuvent ressentir de l’empathie pour tous les humains.

Un fossé grandissant

Longtemps, j’ai été persuadé qu’il ne s’agissait que d’une question de temps. Que la culture numérique imprégnerait de plus en plus chaque individu et que les plus réfractaires finiraient par disparaître, au fil des générations et du renouvellement naturel.

Malgré la popularisation des outils tels que le smartphone ou Twitter, cette fracture ne s’est pas résorbée. Au contraire, elle n’a fait que s’empirer. L’ancienne génération n’a pas adopté la culture numérique. Elle s’est contenté de manipuler aveuglement les outils sans les comprendre, en une parodie désespérée du culte du cargo. Résultats : des musiciens qui insultent leurs propres fans, des journaux dont le site web, envahi de publicités, semble être une copie conforme de la version papier, des jeunes politiciens qui utilisent Facebook ou Twitter comme une machine à publier des communiqués de presse sans jamais tenter de communiquer avec leur électorat.

Il y a 40 ans, deux journalistes révélaient au monde que le président de la nation la plus puissante utilisait les services secrets pour mettre sur écoute ses adversaires politiques. Ce travail d’investigation leur vaudra le prix Pulitzer et mènera à la démission du président.

Aujourd’hui, des acteurs imprégnés de culture numérique révèle au monde que le président à mis le monde entier sur écoute ! Qu’il envoie des hommes massacrer cyniquement des civils. Ces révélations leur vaudront 35 ans de prison pour l’un et une traque à travers le monde entier pour l’autre. Le président en question est, quand à lui, titulaire d’un prix Nobel de la paix.

La mort du journalisme

Contrairement au Watergate, il n’est plus possible de compter sur la presse. Une grand partie des journalistes ont tout simplement cessé tout travail de fond ou d’analyse. Les journaux sont devenus des organes de divertissement ou de propagande. Un esprit un peu critique est capable de démonter la majorité des articles en quelques minutes de recherches sur le web.

Et lorsque certains journalistes commencent à creuser, ils voient leur famille se faire arrêter et détenir sans raison, ils reçoivent des menaces politiques et sont forcés de détruire leur matériel. Le site Groklaw, qui fut un site déterminant dans la publication d’actualités liées à des grands procès industriels, vient de fermer car sa créatrice a pris peur.

La classe dirigeant a décidé que le journalisme devait se contenter de deux choses : faire craindre le terrorisme, afin de justifier le contrôle total, et agiter le spectre de la perte d’emplois, afin de donner une impression d’inéluctabilité face aux choix personnels.

Bien sûr, tout cela n’a pas été mis en place consciemment. La plupart des acteurs sont intiment persuadés d’œuvrer pour le bien collectif, de savoir ce qui est bon pour l’humanité.

On vous fera croire que l’espionnage des mails ou l’affaire Wikileaks sont des détails, que les questions importantes sont l’économie, l’emploi ou les résultats sportifs. Mais ces questions dépendent directement de l’issue du combat qui est en train de se jouer. Les grandes crises financières et les guerres actuelles ont été crées de toutes pièces par la classe actuellement au pouvoir. La génération numérique, porteuse de propositions nouvelles, est bâillonnée, étouffée, moquée ou persécutée.

L’état de panique

En 1974, pour la classe dirigeante il est plus facile de sacrifier Nixon et de faire tomber quelques têtes avec lui. Le parallèle avec la situation actuelle est troublant. La classe dirigeante a peur, elle est dans un état de panique et n’agit plus de manière rationnelle. Elle cherche à faire des exemples à tout prix, à colmater les fuites en espérant qu’il ne s’agit que de quelque cas isolés.

Ils n’hésitent plus à utiliser les lois anti-terroristes de manière inique, contre les journalistes eux-mêmes. Ceux qui prédisaient de telles choses il y a un an étaient traités de paranoïaques. Mais les plus pessimistes ne les avaient probablement pas imaginées aussi rapidement, aussi directement.

La destruction des disques durs du Guardian est certainement l’événement le plus emblématique. Son inutilité, son absurdité totale ne peuvent masquer la violence politique d’un gouvernement qui impose sa volonté par la menace à un organe de presse reconnu et réputé.

Cet épisode illustre la totale incompréhension du monde moderne dont fait preuve la classe dirigeante. Un monde qu’elle pense diriger mais qui échappe à son contrôle. Se drapant dans la ridicule autorité de son ignorance, elle déclare ouvertement la guerre aux citoyens du monde entier.

Une guerre qu’elle ne peut pas gagner, qui est déjà perdue. Mais qu’elle va tenter de faire durer en entraînant dans leur chute de nombreuses victimes qui seront injustement emprisonnées pendant des années, torturées, arrêtées, harcelées, détruites moralement, poussées au suicide, traquées à travers le monde.

C’est déjà le cas aujourd’hui. Et parce que vous aurez eu le malheur d’être sur le mauvais avion ou d’avoir envoyé un email à la mauvaise personne, vous pourriez être le prochain sur la liste. Il n’y a pas de neutralité possible. Nous sommes en guerre.

 

Photo par Jayel Aheram

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Open Letter to Flight Attendants

lundi 19 août 2013 à 12:40

Dear flight attendant,

I’ve printed this letter that I’m handing to you because you are asking me to stop reading during take off or landing.

We all know that commercial flying is nowadays full of idiotic rules. The “potentially dangerous bottle of water that you have to throw in a trash can because it contains more than 100ml” is one. Asking me “to switch off all electronic devices” is another.

The good old mobile phone

Mobile phones try to stay connected with the closest antenna by adjusting its transmission power. As antennas get further, the phone increases its emitting power. If you put two hundreds phones in a small volume and quickly get away from any antenna, phones will all start to send full power signals at the same time.

Is it bad? There’s no proof that it can do any harm. But it would drain all the batteries while being, at best, useless. Hence, it did make sense to ask people to switch off their phone during a flight.

Smartphones and tablets

On modern devices, phone is only one amongst many features. It makes a lot of sense to use your phone or tablet during a flight. That’s why manufacturers invented a new function called “flight mode” which shut down the phone feature. Problem solved?

No because some flight attendants still stick to the old “shut down your phone” mantra. I’ve heard a stewardess explicitly explaining that “flight mode” was for flight but that the phone/tablets must be off during take off and landing. An explanation probably made up on the fly to cover the fact that she was not understanding herself what she was asking to the passengers.

It can’t do any harm

No, it can not do any harm to the plane. You don’t need to be a PhD in physics to understand one simple fact: I flew in airplanes where there was wifi available on board and a seven inches LCD screen with a computer allowing me to play some video games in every single seat. Despite hundred of screens being turned on during the whole flight, we landed safely. Do you really think that my phone or tablet can do more harm than hundred of computers? Would my laptop be allowed on board if there was a slight chance of interfering with the plane?

Today, you asked me to shut down my e-book reader. Technically, an e-ink e-book reader like mine is nearly off most of the time. It only briefly wakes up when I turn the page. Do you really expect me to stop reading during take off and landing because of the indistinguishable electrical activity when I turn a page? I’ve once joked to a flight attendant: I’m only reading this page, I will not turn the page. Is it forbidden to stare at the screen of a turned off device?

Passengers are laughing

The worst thing about this whole story is that people stop listening to cabin crew or trusting their authority. When I’m asked to shut down my e-book, I simply close the leather cover and I reopen it as soon as the steward is on the next seat. Half the plane is doing that anyway. When someone is asked to turn his smartphone off, do you really believe that he will go through the menu and wait for the shutting down process to happen? No, he just put it in his pocket or turn off the screen with a hypocritical smile.

As more and more passengers use those devices, they start to feel the stupidity of the rule. I’ve witnessed people starting to laugh behind the back of the attendants. I’ve seen two passengers, that don’t know each other, share a knowing look after being required to stop reading and surreptitiously reopening their Kindle together.

The solution

The solution is easy and straightforward. Instead of asking people to turn off their devices, simply ask them to put them in flight mode. Simple and efficient. And you know what? I’ve already met flight attendants doing it. They see me reading and they ask me “flight mode?”. And I answer yes because I’ve disabled the wifi on my e-book reader. And I feel happy. And I feel some respect for that particular flight attendant. And I feel like I’m living in the 21st century.

If those explanations seem obvious to an engineer like me, I understand that most people are not into technology or mobile gadgets. That’s why, instead of laughing behind your back, I decided to write you this letter. I hope this will help. And don’t worry: even with the stupidest boss in the world, you cannot lose your job because “a few passengers were in flight mode instead of having their phones completely turned off”. Those phones are already on anyway. So let’s try to act intelligently together.

Thanks a lot for your work and caring about us during this journey.

Respectfully,

A passenger

 

Picture by Brian Herzog

 

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Printeurs 1

jeudi 8 août 2013 à 23:26
Ceci est le billet 1 sur 1 dans la série Printeurs

Coup de foudre ! Mon esprit conscient ne l’avait pas encore aperçue que j’eu l’impression d’avoir mis les doigts sur une capa de plusieurs microfarad. La foule de hackers sortait de la conf de CrazyDog, je rangeais paisiblement ma tablette dans la poche dorsale de ma veste quand, soudainement, un éclair passa devant mes yeux, mon cœur s’arrêta, mon diaphragme se cabra.

Abasourdi, je restai interdit, la respiration courte et sifflante. L’hétérosexualité n’est habituellement pas ma tasse de thé mais, sur le coup, elle avait frappé fort. La lèvre pendante, incapable de prononcer un mot, j’étais foudroyé.

Reprenant mes esprits et apercevant la cause de mon émoi, je visualisai intérieurement l’icône photo puis identification.

Il y avait peu de chances pour que ça fonctionne. À la Grey Hat Conf, la majorité de l’auditoire s’est effacée des réseaux et porte un maquillage holo. Mais, coup de bol, j’avais accès à son profil. Enchanté Eva, merci de partager tes infos avec les participants. Officiellement, tu es célibataire, voilà qui est fort intéressant !

Tout ça est un peu trop facile. Fini l’ère baroque de la chasse au partenaire sexuel avec son excitation, ses imprévus, ses frustrations. Les algos de matching ont optimisé à l’extrême le rendement du processus amoureux. Quelques nostalgiques comparent même notre ère sociale à l’architecture fonctionnaliste. Mais, en ce moment, peu me chaut. Le temps de trouver une surface plane pour taper et j’envoie à Eva une invitation lui proposant de discuter du contenu de la conf de CrazyDog. C’est une excuse tellement misérable qu’elle ne risque pas de se méprendre sur mes intentions.

Dans mon champs de vision, un point rouge clignote. Je visualise l’ouverture d’une enveloppe. Sa réponse, elle a déjà accepté ! Aussitôt, mon regard fourmille de bannière colorée qui vantent le restaurant le plus susceptible de lui plaire dans la limite de mon budget.

Il m’a suffit d’un regard et de quelques pensées pour organiser mon rancart de cette nuit. Tout en marchant vers mon hôtel, je me met à fantasmer sur sa peau mate et ses longs cheveux noirs. J’ai du penser trop fort : mon champ de vision ne cesse de se remplir d’images vantant les mérites de sites pornographiques spécialisés dans les filles à la peau foncée. Si j’avais un esprit plus puritain, l’algo les filtrerait automatiquement. Pas de chance, je suis assez libéral.

Par contre, ce n’est pas le genre de distractions que j’ai envie de m’offrir pour le moment. Le profil d’Eva est passionnant. Elle a publié pas mal de billet sur la construction atomique. Ce que je fais avec le plastique et les métaux dans mes printeurs, elle le fait atome par atome. Pris d’un doute affreux, je me demande si mon neurex est bien uniquement en lecture. Le matching semble trop parfait ! Pourtant, personne n’a encore réussi à influencer la pensée. Ce n’est pas faute d’avoir essayé mais le neurex n’est finalement qu’un simple capteur de conductivité porté en serre-tête à la surface du cuir chevelu.

Quoiqu’il en soit, je ne veux pas gâcher la soirée qui s’annonce avec de la publicité. Je commande donc six heures sans pub. J’écorne mon budget voyage mais un véritable coup de foudre, ça se fête ! Le clavier numérique s’affiche sur mon avant bras, je confirme la transaction en entrant mon code PIN.

Mon champ de vision me semble soudainement merveilleusement dégagé voire vide. J’apprécie la sensation. Tiens, un nouveau point rouge. Eva me précise de venir décontracté, qu’elle n’a pas eu le temps de rentrer à l’hôtel et portera son t-shirt de la journée. Je réponds que, bien entendu, ce sera décontracté, que je suis dans la même situation, qu’elle ne doit pas s’inquiéter. Un mec qui drague, ça raconte vraiment n’importe quoi ! Ma réponse à peine envoyée, je plonge dans la douche aux huiles essentielles odorantes. Je vais lui sortir le grand jeu !

Les gouttelettes chaudes crépitent sur mon corps, je me détends complètement. Waw ! Une douche sans pub ! Quel pied ! Il faudra que je pense à faire cela plus souvent.

À suivre…

 

Photo par Dan Tentler

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Exploring Artistic Business Models in the 21st Century

mardi 6 août 2013 à 21:35

Most artists don’t earn any money

Being a pirate, I’m often asked: “How would artists earn money if everybody was like you?”. My first answer is that, in general, artists are currently not making any money at all. Only a tiny minority of artists are making a living from their art and, from that minority, only a handful are actually really rich because they created a very successful business around their art.

Everybody can be an artist. I would say that, in one way or another, most humans are artists. Turning art into an income is another process. You need to become an entrepreneur and create a business model. Proof is that the most talented artists are very rarely the best paid.

Making money, being it from art or from anything else, is called entrepreneurship. Failing at creating a business can happen and is never the fault of the customers. If they don’t pay, it’s because the business doesn’t answer the needs of today’s world.

That’s said, let’s explore the possible business models for artists that are supposedly threatened by piracy: musicians, movie makers, writers. But the following applies to any field where the work can be digitalised: journalists, software developers, bloggers. They are probably artists too, in their own way.

Organising events

The oldest and most traditional business for artists is to organize events where people would pay to attend. Concerts, theatres, plays. The problem is that events don’t scale well. The artist has to travel to the place and perform. Business people don’t like when it doesn’t scale because they can’t sit on a stream of income. Money goes directly to the organizers and to the artists, with very few intermediaries. Events, including movies, are still hugely popular and don’t seem to be threatened by piracy.

But earning money with events only applies to some kind of art. It is a lot harder for writers, journalists or software developers to gather the crowd to their gig.

Selling the Material Support

In that business model, you don’t sell the art itself. You sell a material support that allows people to enjoy a work. Books, CDs, DVDs, newspapers, boxed software. But this business is based on scarcity: people buy it because there’s no other way to get the content.

Internet make the whole idea of material supports obsolete. The solution was to try to implement, on the internet, the limitation of the real world and transform an unlimited virtual world into an artificial scarcity world. Hopefully, this failed.

One problem with the material support business model is that it created a whole bunch of intermediaries. The authors only earn a few percents of the selling price and intermediaries have now a conflict of interest: on one side, they want to spread the art as much as possible but, on the other hand, they want to prevent at all costs people to access the art without paying.

Trying to sell material support is turning into an absurd paradox. As always when an industry is dying, the business turned to moral perversion. Marketing money is now mostly spent to make you believe that you are morally obliged to pay or artists/your country/children will die.

Surrounding the Work with Advertisements

One solution to this paradox was to earn money through advertising. By earning money through ads, you do not need to restrict the spread of the work.

But advertising has its own problem. Firstly, there’s still many intermediaries. In fact, there’s even more than before. You basically pay for you art when you buy that product you have been subconsciously convinced to choose. Even though that product is twice the price of the other brand, you pay for it, convinced that ads had no impact on your decision. From what you paid, only a microscopic fraction goes to the artist. So tiny that it becomes ridiculous.

People started to circumvent ads with AdBlock. Once again, morality was used as a marketing argument, asking people to turn-off AdBlock “to support the work”.

The other major problem with advertising is that the customer is not the people enjoying the art anymore. The customer is now the advertiser. As a consequence, the artist doesn’t try to make art for the public, he tries to maximize the value of an ad placement near his art.

Experimenting the Free Price

I consider myself as an artist. I write Free Software, I write fiction, I write a blog. If I’m not the most talented artist in town, I consider those activities as art. I earned some money by selling books and putting ads on my website but I’ve never been convinced by those business model. In the end, I decided to not make any money as an artist and it was fine.

But the challenge of a new business model is quite interesting. I came across this idea of Free Price. The Free Price principle is simple: art is freely available to anybody and people pay what they want, how they want.

Some say that it will not happen, that most people will not pay. But, on the other hand, there’s less intermediaries. It means that if a small percentage of your current audience agree to pay you, you make more money than with another business model. That’s what Radiohead experienced with great success in 2007 with In Rainbows.

With a free price, artists are compelled to distribute their work as much as possible. The so-called piracy becomes the best marketing tool in history. The broader your audience, the more you may receive.

Also, a free price means that people can give more if they feel it worth it. As an artist, you are compelled to make something that gives value to your audience. In the end, it’s a win-win for both the artist and the audience. For example, the software Gimp received a donation of $5,000 from an artist that was using it and thought it was bringing a lot of value to his work.

Of course, there are a lot of people that will never pay. Maybe, they have very good reason for not paying. Or they are greedy. It doesn’t matter. As an artist myself, I feel good knowing that everyone can access my art without any money restriction.

 

Picture by Epoxides

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