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Le « gravel » ou quand les cyclistes bouffent du gravier

mardi 23 juin 2015 à 18:17
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Attention, ce bolg est bien un bolg sur le cyclimse. Merci de votre compréhension !

Dans cet article, j’aimerais présenter une discipline cycliste très populaire aux États-Unis : le « gravel grinding », qui signifie littéralement « broyage de gravier », plus souvent appelé « gravel ».

Mais, pour ceux qui ne sont pas familiers avec le vélo, je vais d’abord expliquer pourquoi il y a plusieurs types de vélos et plusieurs façons de rouler en vélo.

 

Les différents types de cyclisme

Vous avez certainement déjà remarqué que les vélos des coureurs du tour de France sont très différents du VTT que vient d’acquérir votre petite nièce.

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Un cycliste sur route, par Tim Shields.

En effet, en fonction du parcours, le cycliste sera confronté à des obstacles différents. Sur une longue route dans un environnement venteux, le cycliste sera principalement freiné par la résistance de l’air. Il doit donc être aérodynamique. Sur un étroit lacet de montagne, le cycliste se battra contre la gravité et doit donc être le plus léger possible. Par contre, s’il emprunte un chemin de pierres descendant entre les arbres, le principal soucis du cycliste sera de garder les roues en contact avec le sol et de ne pas casser son matériel. Le vélo devra donc amortir au maximum les chocs et les aspérités du terrain.

Enfin, un vélo utilitaire cherchera lui à maximiser le confort du cycliste et l’aspect pratique du vélo, même au prix d’une baisse drastique des performances.

 

Les compromis technologiques

Aujourd’hui, les vélos sont donc classés en fonction de leur utilisation. Un vélo très aérodynamique sera utilisé pour les compétitions de contre-la-montre ou les triathlons. Pour les courses classiques, les pros utilisent un vélo de route de type “aéro” ou un vélo ultra léger en montagne.

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Vélo aérodynamique en contre-la-montre, par Marc

Pour rouler dans les bois, on préfèrera un VTT mais les VTT eux-mêmes se déclinent en plusieurs versions, le plus éloigné du vélo de route étant le vélo de descente qui est très lourd, bardé d’amortisseurs et qui, comme son nom l’indique, ne peut servir qu’en descendant.

Ceci dit, la plupart de ces catégories sont liées à des contraintes technologiques. Ne pourrait-on pas imaginer un vélo ultra-léger (adapté à la montagne) qui soit ultra-aérodynamique (adapté à la route ou au contre-la-montre) et ultra-confortable (adapté à la ville) ? Oui, on peut l’imaginer. Ce n’est pas encore possible aujourd’hui et rien ne dit que ce le sera un jour. Mais ce n’est théoriquement pas impossible.

 

Le compromis physique

Par contre, il existe un compromis qui lui est physiquement indiscutable : le rendement par rapport à l’amortissement. Tout amortissement entraîne une perte de rendement, c’est inévitable.

L’amortissement a deux fonctions : maintenir le vélo en contact avec la route même sur une surface inégale et préserver l’intégrité physique du vélo voire le confort du cycliste.

Le cycliste va avancer en appliquant une force sur la route à travers son pédalier et ses pneus. Le principe d’action-réaction implique que la route applique une force proportionnelle sur le vélo, ce qui a pour effet de le faire avancer.

L’amortissement, lui, a pour objectif de dissiper les forces transmises au vélo par la route. Physiquement, on voit donc bien que rendement et amortissement sont diamétralement opposé.

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Un vélo de descente, par Matthew.

Pour vous en convaincre, il suffit d’emprunter un vélo pourvu d’amortisseurs et de régler ceux-ci sur amortissement maximal. Tentez ensuite de gravir une route montant fortement pendant plusieurs centaines de mètres. Vous allez immédiatement percevoir que chaque coup de pédale est partiellement amorti par le vélo.

 

Montre-moi tes pneus et je te dirai qui tu es…

L’amortisseur principal présent sur tous les types de vélos sans exception est le pneu. Le pneu est remplit d’air. La compression de l’air atténue les chocs.

Une idée largement répandue veut que les vélos de routes aient des pneus fins car les pneus larges augmentent le frottement sur la route. C’est tout à fait faux. En effet, tous les pneus cherchent à frotter au maximum sur la route car c’est ce frottement qui transmet l’énergie. Un pneu qui ne frotte pas sur la route patine, ce que l’on souhaite éviter à tout prix.

Il a même été démontré que des pneus plus larges permettaient de transmettre plus d’énergie à la route et étaient plus efficaces. C’est une des raisons pour lesquelles les Formule 1 ont des pneus très larges.

Cependant des pneus très larges signifient également plus d’air et donc plus d’amortissement. Les pneus larges dissipent donc plus d’énergie à chaque coup de pédale !

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Roues de VTT, par Vik Approved.

C’est pourquoi les vélos de route ont des pneus très fin (entre 20 et 28mm d’épaisseur). Ceux-ci sont également gonflés à très haute pression (plus de 6 bars). La quantité d’air étant très petite et très comprimée, l’amortissement est minimal.

Par contre, en se déformant les pneus larges permettent d’épouser les contours d’un sol inégal. En amortissant les chocs, ils sont également moins sensibles aux crevaisons. C’est la raison pour laquelle les VTT ont des pneus qui font généralement plus de 40mm d’épaisseur et qui sont moins gonflés (entre 2 et 4 bars). Des pneus plus fins patineraient (perte d’adhérence) et crèveraient au moindre choc.

En résumé, le pneu est certainement l’élément qui définit le plus un vélo, c’est véritablement sa carte d’identité. Pour en savoir plus, voici un lien très intéressant sur la résistance au roulement des pneus.

 

Entre la route et le VTT

Nous avons donc défini deux grandes familles de vélos sportifs. Tout d’abord les vélos de routes, avec des pneus de moins de 30mm, taillés pour la vitesse sur une surface relativement lisse mais incapables de rouler hors du bitume. Ensuite les VTTs, avec des pneus de plus de 40mm, capables de passer partout mais qui sont tellement inefficaces sur la route qu’il est préférable de les emmener en voiture jusqu’à l’endroit où l’on veut pratiquer. Il existe également bien d’autres types de vélos mais ils sont moins efficaces en terme de performance : le city-bike, inspiré du VTT qui optimise l’aspect pratique, le « hollandais », qui optimise le confort dans un pays tout plat aux pistes cyclables bien entretenues ou le fixie, qui optimise le côté hipster de son possesseur.

Mais ne pourrait-on pas imaginer un vélo orienté performance qui serait efficace sur route et qui pourrait passer partout où le VTT passe ?

Pour répondre à cette question, il faut se tourner vers une discipline particulièrement populaire en Belgique : le cyclocross. Le cyclocross consiste à prendre un vélo de route, à lui mettre des pneus un peu plus larges (entre 30 et 35mm) et à le faire rouler dans la boue en hiver. Lorsque la boue est trop profonde ou que le terrain est trop pentu, le cycliste va descendre de sa machine, l’épauler et courir tout en la portant. L’idée est que, dans ces situations, il est de toutes façons plus rapide de courir (10-12km/h) que de pédaler (8-10km/h).

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Une coureuse de cyclocross, par Sean Rowe

Le vélo de cyclocross doit donc être léger (pour le porter), capable de rouler et virer dans la boue mais avec un amortissement minimal pour être performant sur les passages les plus lisses.

Ce type de configuration se révèle assez efficace sur la route : un vélo de cyclo-cross roule sans difficulté au-delà des 30km/h mais permet également de suivre un VTT traditionnel dans les chemins forestiers. L’amortissement moindre nécessitera cependant de diminuer la vitesse dans les descentes très rugueuses. Les montées les plus techniques sur les sols les plus gras nécessiteront de porter le vélo (avec parfois le résultat inattendu de dépasser les vététistes en train de mouliner).

 

La naissance du gravel

Si une course de vélo de route peut se parcourir sur des longues distances entre un départ et une arrivée, le cyclo-cross, le VTT et les autres disciplines sont traditionnellement confinées à un circuit court que les concurrents parcourent plusieurs fois. La première raison est qu’il est de nos jours difficile de concevoir un long parcours qui ne passera pas par la route.

De plus, si des motos et des voitures peuvent accompagner les vélos de routes pour fournir le ravitaillement, l’aide technique et la couverture médiatique, il n’en est pas de même pour les VTTs. Impossible donc de filmer correctement une course de VTT ou de cyclocross qui se disputerait sur plusieurs dizaines de km à travers les bois.
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Le  genre de route qui donne son nom à la discipline.

L’idée sous-jacente du « gravel » est de s’affranchir de ces contraintes et de proposer des courses longues (parfois plusieurs centaines de km) entre un départ et une arrivée mais en passant par des sentiers, des chemins encaissés et, surtout, ces longues routes en gravier qui sillonnent les États-Unis entre les champs et qui ont donné leur nom à la discipline. Le passage par des routes asphaltées est également possible.

Des points de ravitaillements sont prévus par les organisateurs le long du parcours mais, entre ces points, le cyclistes sera le plus souvent laissé à lui-même. Transporter des chambre à air, du matériel de réparation et des sparadraps fait donc partie du sport !

Quand à la couverture média, elle sera désormais effectuée par les cyclistes eux-mêmes grâce à des caméras embarquées sur les vélos ou sur les casques.

 

L’essor du gravel

Au fond, il n’y a rien de vraiment neuf. Le mot « gravel » n’est jamais qu’un nouveau mot accolé à une discipline vieille comme le vélo lui-même. Mais ce mot « gravel » a permis une renaissance et une reconnaissance du concept.

Le succès des vidéos embarquées de cyclistes parcourant 30km à travers champs, 10km sur de l’asphalte avant d’attaquer 500m de côtes boueuses et de traverser une rivière en portant leur vélo contribuent à populariser le « gravel », principalement aux États-Unis où le cyclo-cross est également en plein essor.

La popularité de courses comme Barry-Roubaix (ça ne s’invente pas !) ou Gold Rush Gravel Grinder intéresse les constructeurs qui se mettent à proposer des cadres, des pneus et du matériel spécialement conçus pour le gravel.

 

Se mettre au gravel ?

Contrairement au vélo sur route ou au VTT sur circuit, le gravel comporte un volet romanesque. L’aventure, se perdre, explorer et découvrir font partie intégrante de la discipline. Dans l’équipe Deux Norh, par exemple, les sorties à vélo sont appelées des « quêtes » (hunt). L’intérêt n’est pas tant dans l’exploit sportif que de raconter une aventure, une histoire.

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L’auteur de ces lignes au cours d’une montée à travers bois.

Le gravel étant, par essence, un compromis, les vélos de cyclo-cross sont souvent les plus adaptés pour le pratiquer. D’ailleurs, beaucoup de cyclistes confirmés affirment que s’ils ne devaient avoir qu’un seul vélo pour tout faire, ce serait leur vélo de cyclo-cross. Cependant, il est tout à fait possible de pratiquer le gravel avec un VTT hardtail (sans amortissement arrière). Le VTT est plus confortable et passe plus facilement les parties techniques au prix d’une vitesse moindre dans les parties plus roulantes. Pour les parcours les plus sablonneux, certains vont jusqu’à s’équiper de pneus ultra-larges (les « fat-bikes »).

Par contre, je n’ai encore jamais vu de clubs de gravel ni la moindre course organisée en Belgique. C’est la raison pour laquelle j’invite les cyclistes belges à rejoindre l’équipe Belgian Gravel Grinders sur Strava, histoire de se regrouper entre gravelistes solitaires et, pourquoi pas, organiser des sorties communes.

Si l’aventure vous tente, n’hésitez pas à rejoindre l’équipe sur Strava. Et si vous deviez justement acheter un nouveau vélo et hésitiez entre un VTT ou un vélo de route, jetez un œil aux vélos de cyclo-cross. On ne sait jamais que vous ayez soudainement l’envie de bouffer du gravier !

 

Photo de couverture par l’auteur.

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Ce texte est publié par Lionel Dricot sous la licence CC-By BE.

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Le mur du cimetière

dimanche 11 janvier 2015 à 11:53
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Déambulant le long du vieux mur de briques qui sépare le cimetière des humains de celui des robots, le promeneur trouvera une plaque commémorative gravée d’un fémur croisé avec un ressort. On peut y lire, en français et en binaire : « À Alfred Janning, qui ne sut choisir ».

 

Cette histoire est un fifty, une histoire de pile 50 mots. Elle m’a été inspirée par le concours Fifty Cyberpunk de Saint Epondyle. Photo par fauxto_digit.

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Éradiquons la source du terrorisme !

samedi 10 janvier 2015 à 15:29
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Ne nous voilons pas la face, faisons fi du politiquement correct : il est désormais évident que la plupart des terroristes sont issus d’une partie bien identifiée de la population.

Certes, la majorité des individus la composant ne deviennent pas terroristes. Mais cette population reste néanmoins le terreau, le berceau qui permet à l’horreur de grandir et d’exister.

Aujourd’hui, je pense qu’il est indispensable d’ouvrir les yeux et de prendre des mesures pour éradiquer cette partie de la population, pour faire en sorte qu’elle ne puisse plus exister dans nos pays. Nous n’avons rien à attendre des politiques ou de l’état. Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes. Et nous en avons les moyens. Aujourd’hui, individuellement, nous pouvons prendre des mesures, nous pouvons lutter afin de réduire cette partie de la population qui donne naissance au terrorisme : la classe sociale humainement pauvre et peu éduquée.

 

Le premier réflexe

Notre premier réflexe après une agression est bien entendu de haïr, de souhaiter la mort. On amalgamera sans discernement. Par exemple, si les aléas de l’histoire font qu’il y’a proportionnellement plus d’Arabes parmi la classe pauvre et peu éduquée que parmi la classe riche, on associera les Arabes au terrorisme, oubliant que c’est la pauvreté et la misère intellectuelle qui sont en cause, que corrélation n’implique pas causalité. Et que, peut-être, les Arabes ne sont pas la majorité des terroristes mais ceux dont les médias parlent le plus.

Dans un second temps, toujours pris par l’émotion de l’agression, on voudra se défendre, se venger, se protéger. Dans l’urgence, nous prendrons des mesures qui seront, au mieux, inutiles face au terrorisme.

Car il leur suffit d’une tentative d’attentat, même complètement ratée, pour terrifier. Il leur suffit d’un seul et unique mort pour réussir.

Empêcher tout attentat terroriste par la force est donc illusoire et dangereux. Se défendre avec les armes des terroristes, c’est accepter la guerre, c’est leur faire l’honneur de les reconnaître comme ennemis, c’est se mettre à leur niveau.

Porter une arme, c’est bâtir un monde où posséder une arme est nécessaire. Soutenir la peine de mort, c’est bâtir un monde où tuer est acceptable. Encourager la surveillance, c’est bâtir un monde d’insécurité où la surveillance est indispensable.

Paradoxalement, en luttant de front contre les terroristes, nous augmentons l’insécurité et la violence. Nous coopérons avec eux pour bâtir le monde qu’ils cherchent à construire. Nous leur donnons raison.

 

Offrons l’humanité

Pour pouvoir tuer de sang-froid, avec préméditation et sans discernement, il faut avoir perdu toute notion d’humanité. Il faut avoir appris à haïr l’humain, le détester. Il faut n’avoir jamais reçu d’humanité.

Grandissant dans la haine, n’ayant jamais été reconnu, félicité, admiré, aimé par les autres humains, il est tellement facile de perdre toute considération, de se réfugier dans la première superstition surhumaine venue puis de l’utiliser comme un prétexte afin d’assouvir sa rage.

Nous sommes tous coupables d’oublier d’offrir de l’humanité à toute une couche de la population. Nous l’endoctrinons à la consommation, nous lui offrons une fausse image de luxe obscène. À la première incartade, nous la brimons et nous l’accusons de tous nos maux. Nous qui avons une vie confortable et luxueuse, nous accusons ceux qui peinent pour survivre de ne pas faire d’efforts et d’être coupables du fait que nous ayons un peu moins de luxe ce mois-ci.

Combien de vies auraient été sauvées si chaque terroriste avait, au cours de sa vie, rencontré une seule personne qui lui aurait dit : « Tu es quelqu’un de bien. Tu as du talent. Tu es unique. Tu n’es pas un adjectif, une culture, un compte en banque ou une superstition. Tu es un humain et tu n’as pas à te comparer à d’autres. »

 

Enseignons à apprendre

Empli de haine envers l’humanité, envieux d’une classe sociale supérieure fantasmée, l’individu sans éducation se découvre également sans sens à sa propre vie. Il tente de s’oublier dans l’alcool, la drogue jusqu’au jour où on viendra lui offrir un sens tout fait. Un but. Un objectif qui est compatible avec sa haine.

Alors arrêtez de nous casser les pieds avec vos valeurs. Elles ne sont pas meilleures que d’autres. S’il est acceptable de choisir un sens à la vie préfabriqué, alors ne vous étonnez pas si certains en choisissent un autre que le vôtre. En érigeant en idéal absolu votre sens de la vie, vos valeurs, vous justifiez que d’autres fasse la même chose avec les leurs.

Nous devons au contraire enseigner à construire un sens individuel, à refuser les solutions toutes faites, les valeurs de groupes. Celui qui a lu Proust, Hugo ou King et Rowling ne verra dans la Bible et le Coran qu’un livre de plus dont il pourra éventuellement tirer des enseignements en rejetant certaines parties. Il comprendra l’inanité d’un manifeste nationaliste ou indépendantiste.

Celui qui n’a jamais lu, émerveillé par le pouvoir de l’écriture, grisé par le fait d’apprendre, ce qui est nouveau pour lui, ne voudra plus jamais rien lire d’autre de peur de perdre cette magie initiale. Il se radicalisera et basera sa vie sur un seul et unique livre ou sur une seule et même idée. N’ayant jamais appris à être critique, il abhorrera ceux qui le sont.

Combien de vies auraient été sauvées si, avant de rencontrer un manipulateur, les futurs terroristes avaient appris à lire et à apprendre, à construire leurs propres idées, à critiquer ?

 

Ne remettons pas la lutte à demain !

Malheureusement, il est déjà trop tard pour certains. Nous allons encore connaitre des attentats. Les terroristes de demain sont déjà embrigadés. Mais peut-être pouvons nous éviter cela à la génération qui nous suivra ? En refusant un monde armé, surveillé. En donnant de l’humanité à tous et en enseignant le fait d’apprendre.

Nous ne pouvons rejeter la tâche sur d’autres. Nous ne pouvons pas espérer de soutien des politiciens ni des médias. Au contraire, ils lutteront contre nous : un monde qui va bien n’est pas vendeur dans leur business model.

Au fond, éradiquer la misère humaine et la pauvreté intellectuelle, faire disparaître le terrorisme, cela ne tient qu’à chacun de nous.

 

Lectures complémentaires :
– 10 conseils concrets pour changer le monde.
– Analyse historique sur l’importance de l’écriture, des médias et de la religion.

 

[Edit 1] : Ajout d’une phrase pour clarifier le fait que je ne dis pas que les terroristes sont majoritairement Arabe (car je n’en sais rien et le savoir ne m’intéresse pas).

 

Photo par Ryan McGuire.

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La cueillette des livres, films et autres biens culturels

mardi 6 janvier 2015 à 08:43
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Ceci est le billet 3 sur 3 dans la série La consommation cueillette

N’avez-vous jamais soupiré en refermant un livre parce que vous ne saviez pas quoi lire ensuite ? N’avez-vous jamais eu envie de voir des dizaines de films classiques pour vous retrouver, le soir avec des amis, sans aucune idée d’un film à suggérer si ce n’est le blockbuster dont la publicité passe en boucle dans tous les médias ?

Je suis un consommateur particulièrement vorace de livres, de films et de bandes dessinées. Historiquement, mon choix se limitait à ma bibliothèque, laquelle était enrichie ponctuellement par les achats, les cadeaux et les découvertes aléatoires dans les bouquineries.

À l’heure du web, la bibliothèque d’un pirate comme moi est virtuellement illimitée. Et, pourtant, je ne regardais que très rarement des « grands films ». Je lisais des livres « faciles » en série. L’immensité de ma bibliothèque illimitée me terrorisait et me faisait me replier dans mon petit univers connu.

J’ai donc décidé d’appliquer la consommation cueillette à ma consommation culturelle.

 

Étape 1 : la cueillette

Après moultes essais de solutions diverses, j’ai fini par établir mon panier de cueillette sur le site SensCritique, sous forme d’une « liste d’envies ».

J’y marque comme « Envies » tout film, livre, bande dessinée ou série télévisée qui m’est conseillé par une connaissance ou par un article.

Mais là où SensCritique se démarque, c’est par sa capacité de compiler des sondages. Par exemple, chaque membre du site qui le souhaite sélectionne ses 10 films de SF préférés. Les résultats sont agrégés et une liste des meilleurs films de SF est publiée. Il est également possible de « suivre » des utilisateurs qui deviennent nos « éclaireurs ». Vous pouvez, par exemple, m’ajouter comme éclaireur.

Toutes ces fonctionnalités, au final, ne servent qu’à une et une seule chose : ajouter des éléments à ma liste d’envies. Élargir mon domaine de cueillette ! Mais tout autre panier de cueillette peut bien entendu faire l’affaire.

 

Étape 2 : la consommation

Lorsque j’ai envie de regarder un film, je consulte ma liste d’envies. Lorsque j’ai finis un livre, je consulte ma liste d’envies. Lorsqu’un ami me demande quelle bande dessinée me ferait plaisir, je consulte ma liste d’envies.

Parfois, je retrouve des éléments qui sont dans ma liste pour une raison que je n’explique pas. Je n’ai pas envie de les consommer. Les critiques semblent généralement négatives, surtout chez mes éclaireurs. Alors je n’insiste pas : je supprime cet élément sans remord.

Et si, au cours d’une soirée cinéma, on me propose un film qui n’était pas dans mes envies, je me pose consciemment la question : pourquoi n’y était-il pas ? Et l’ajouterais-je à mes envies ? Si non, ne puis-je pas proposer une alternative ?

 

Étape 3 : l’action

Après la consommation, je note l’œuvre sur SensCritique et, parfois, je me risque à rédiger une critique. Le but n’est pas tant d’être lu que de marquer mon passage et de pouvoir, dans quelques années, me remémorer une œuvre particulière.

À cette étape, j’aimerais également pouvoir remercier le ou les auteurs, s’ils sont encore vivants. Malheureusement, les artistes acceptant des prix libres sont encore de rares exceptions. Dommage !

 

Au final

Tout cet effort mais pour quels résultats ? Des résultats tout simplement inespérés !

Depuis que j’applique cette méthode, mon quotient cinéphilique a effectué un bond magistral. J’ai enfin pris le temps de regarder de vieux classiques que « je me devais de voir » depuis des années. Mieux : j’ai pris énormément de plaisir à les découvrir et j’ai pris goût aux films de qualité.

Le fait de noter négativement un film parce que j’estime avoir perdu mon temps est une sorte de rappel, de marqueur inconscient. J’ai envie de regarder des films que je vais noter positivement ! Une fois désintoxiqué, je réalise à quel point les blockbusters décérébrés sont ennuyeux et écœurants.

L’effet est identique sur les livres : je lis beaucoup plus de classiques qu’auparavant. J’éprouve un besoin de qualité, de profondeur. Si je ne referme pas un livre en m’en sentant grandi, je suis déçu.

Un petit blockbuster ou un petit polar pour se vider l’esprit ? Non merci ! Je ne veux pas me vider l’esprit, au contraire, je veux le remplir, le construire, le travailler, le faire progresser ! Je ne veux pas entraîner mon cerveau à ne plus réfléchir ni l’habituer à la bêtise ! Le cerveau est un muscle qui s’atrophie quand on ne s’en sert pas.

Après les médias, la consommation cueillette s’est donc révélée donc particulièrement adaptée à la culture. Il ne manque que les spectacles, concerts et expositions ! Mais pourrait-on appliquer cette méthode à des biens matériels ? La réponse au prochain épisode !

 

Photo par Matt McGee.

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La cueillette de l’actualité et des informations

lundi 5 janvier 2015 à 08:44
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Ceci est le billet 2 sur 3 dans la série La consommation cueillette

Le principe de base de la « consommation cueillette » que j’ai introduit dans le billet précédent est de dissocier complètement l’acte de « récolte » de la consommation elle-même.

Je maintiens donc une liste de ce que je veux consommer. Lorsque je trouve quelque chose d’intéressant à consommer, je le rajoute dans cette liste. Et lorsque j’ai envie de consommer, je choisis un élément de cette liste. J’évite, autant que possible, la consommation directe.

Les lecteurs attentifs remarqueront que j’ai auparavant critiqué les listes. Effectivement, les listes sont dangereuses lorsque l’objectif est de les vider. Dans ce cas particulier, l’objectif n’est pas de vider la liste, au contraire, mais de la garder remplie pour subvenir aux envies de consommation. Je garde également à l’esprit que la liste n’est pas une obligation : je supprime régulièrement de la liste des éléments non consommés mais dont je n’ai tout simplement plus l’envie.

 

Les informations et articles d’intérêt général

L’exemple le plus simple est la consommation de « nouvelles ». À travers de nombreuses techniques, les sites web nous rendent accros à la consommation d’information. Cette consommation est compulsive, directe.

Les effets sont délétères à tout point de vue : nous perdons du temps à consommer des vidéos inutiles et des articles émotionnels ce qui peut induire une frustration. Nous perdons également progressivement notre capacité de concentration en recherchant la satisfaction immédiate. L’émotion provoquée inhibe la réflexion plus large. Nous sommes exposés aux publicités propres à ce type de contenus. Savez-vous que, statistiquement, le monde est de moins en moins violent ? Que l’année 2014 a été une année avec un taux extrêmement faible d’accidents d’avions ? Étonnant ? C’est tout simplement parce que votre vision du monde est façonnée par les médias afin de faire de vous un consommateur émotionnellement compulsif.

Pire : en cliquant sur ces liens, nous renforçons les industries qui valorisent ce type de contenu. Nous validons un business model dont l’objectif est de nous abrutir. Nous augmentons également la popularité du lien ce qui va induire une plus grande probabilité que ce lien sera proposé à nos contacts sur les réseaux sociaux.

Lire les nouvelles sur les sites d’actualité, c’est comme la cigarette : cela vous détruit, cela pollue votre entourage et cela renforce une industrie morbide.

Bref, s’il y a un domaine où je pouvais grandement améliorer ma consommation, c’est bien les contenus sur le web.

 

Étape 1 : la cueillette

La première étape consiste à récolter des contenus susceptibles de m’intéresser et de les sauver dans une liste. Pour cette liste, j’utilise le service Pocket. Pour les libristes, je recommande Framabag.

Au cours de la cueillette, je m’interdis la lecture d’articles ou le visionnage direct de vidéos. Cette discipline est primordiale dans l’application de la « consommation cueillette ». D’une manière générale, je m’interdis de faire défiler la page. Si le contenu n’est pas entièrement contenu sur mon écran, alors je le rajoute dans Pocket.

Je cueille essentiellement sur les réseaux sociaux. Je consulte ces réseaux aléatoirement, sans réelle logique, me désabonnant des personnes postant trop de contenus inintéressants à mes yeux. Lorsque je suis sur un réseau social, je suis en mode cueillette : je me contente de mettre dans ma besace les fruits appétissants et je les oublie immédiatement.

Je vais même plus loin : j’ai constaté que j’avais acquis le réflexe de me rendre sur certains sites d’actualités sans que le contenu soit pertinent. Au contraire, toute consultation de ces sites me faisait soupirer devant l’inanité du contenu. Pourtant, dès que j’avais un instant d’inattention, mes doigts entraient sans réfléchir l’adresse de ces sites. Pas moyen de me contrôler, c’était un réflexe acquis ! Aux grands maux les grands remèdes, j’ai installé les extensions LeechBlock (Firefox) et WasteNoTime (Chrome). J’ai bloqué complètement tous les sites d’actualité générique et je contemple parfois avec effroi la page de blocage m’informant que mes doigts ont, encore une fois, tapé cette adresse ! Une douloureuse mais nécessaire désintoxication.

Pour plus de structure, je m’abonne aux sites les plus pertinents via Feedly. Pour les libristes, je recommande Framanews. Je garde volontairement très peu d’abonnements et je parcours les nouvelles sans jamais aller plus loin que le titre et la première phrase. S’ils me semblent intéressants, je rajoute l’article à Pocket.

Lorsque je constate que Feedly se remplit un peu trop à mon goût, je me désabonne du flux qui comporte le plus d’éléments non-lus.

Lorsque j’aime bien un producteur de contenu, je m’abonne de manière multiple : RSS, Facebook, Twitter, etc. J’accepte consciemment de voir apparaître des doublons et d’être informé plusieurs fois de l’existence d’un contenu. Le fait de dissocier la cueillette de la consommation rend les doublons peu gênants.

D’ailleurs, j’en profite sans aucune honte pour vous inviter à me suivre dès à présent sur Twitter, Facebook, Google+, Diaspora et Feedly. Non seulement vous serez informé lorsque je poste un nouveau billet mais vous favoriserez également la propagation de ceux-ci !

 

Étape 2 : la consommation

Lorsque je me sens désœuvré, que j’ai envie de lire ou, tout simplement, que je vais où le roi va seul, je lance l’application Pocket. En fonction de mon humeur, je choisis un article dans la liste. Je le lis. Parfois très rapidement, parfois de manière approfondie.

Notons que Pocket n’affiche que le contenu de l’article : je ne suis donc pas bombardé de publicités, je n’ai pas tous les liens du types « Si vous avez aimé cet article, vous aimerez… ». Bref, je consomme intelligemment.

Je m’autorise sans aucun complexe à marquer un article comme lu sans l’avoir terminé. Parce qu’il n’était pas tellement intéressant. Parce qu’il est périmé. Ou, tout simplement, parce que sa lecture m’ennuie.

Un autre point important à garder à l’esprit : mon objectif n’est pas de « vider » ma liste Pocket. Ce n’est pas une todo-list déguisée mais uniquement une bibliothèque, une liste de suggestions.

Pour éviter que certains articles ne moisissent, je m’impose néanmoins une discipline minimale : parfois, je m’oblige à commencer la lecture de l’article le plus ancien, quel qu’il soit.

 

Étape 3 : l’action

Dans l’immense majorité des cas, la lecture n’entraine aucune action directe. Je me contente de lire et de laisser les informations décanter dans mon cerveau. L’avantage d’une centralisation comme Pocket est que, si je me souviens d’un article intéressant, je pourrais probablement le retrouver facilement dans mes archives.

Certains articles me poussent néanmoins à l’action : je veux partager cet article ou contacter l’auteur, lui offrir un flattr, un ChangeTip ou utiliser le contenu dans un de mes articles. Dans ces cas-là, je marque tout simplement l’article comme favori dans Pocket.

Grâce à une règle IFTTT, tout article Pocket mis en favori apparaît dans mes notes Evernote.

 

Les leçons de la consommation cueillette

Au final, cette « consommation cueillette » me permet d’assimiler une quantité impressionnante d’informations pertinentes et intelligentes tout en évitant l’ivraie et l’emballement émotionnel.

À titre d’exemple, lors du crash de l’avion MH17, j’avais sauvé dans Pocket une dizaine d’articles sur le sujet, récoltés au fil des jours. Lorsque j’ai voulu réellement lire sur le sujet, je me suis rendu compte que l’un des articles était un résumé complet et détaillé de toutes l’affaire. Je l’ai lu et j’ai pu supprimer tous les autres articles sans même y jeter un œil. Le gain de temps mais également de perspective est donc particulièrement intéressant.

Mais n’e pourrais-je pas utiliser cette technique pour autre chose que les nouvelles et les articles sur le web ? C’est justement ce que je vous propose de découvrir dans le prochain article…

 

Photo par Cindy Cornett Seigle.

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Ce texte est publié par Lionel Dricot sous la licence CC-By BE.

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