PROJET AUTOBLOG


etudiant-libre.fr.nf

Archivé

Site original : etudiant-libre.fr.nf

⇐ retour index

De la culture underground vers le la culture mainstream : Exemple de la culture Internet

samedi 18 mai 2013 à 20:15

(source : Comrade Foot)
Faisons un peu de sociologie. Enfin, soyons modestes, je ferai plutôt par de mes observations.
Nous allons donc partir d'un cas concret et l'analyser : Les trolls.
Au départ, les trolls étaient des messages qui suscitaient ou nourrissaient un débat à polémique. L'art de troller était tout un art, un maniement de la langue et de la pensée, avec le double discours, le bluff, le sophisme, l'auto-dérision, l'argumentaire ad hominem... avec une connaissance fine de la psychologie et des thèmes dit « sensibles » qui pourraient être vite utilisés en débat.

Un autre produit sont les Lolcats et autres images à but humoristique et idiosyncrasie typique de la culture internet. Il consiste à prendre une photo et à rajouter un texte très court. Il est très un vogue sur 4chan.
Maintenant, observons la tendance. Il suffit d'ouvrir votre réseau social préféré, et on tombe sur ce genre d'image :

(source:lehollandaisvolant.net)
On voit donc plusieurs tendances :


Le passage de la culture dans le très grand public veut dire donc la fin des références communes à un groupe, au profit d'une référence plus globale. Il y a donc une adaptation qui a été faite, et le phénomène a été translaté d'un groupe à un autre. Le concept reste, mais pas le contenu, qui lui s'adapte (voir s'appauvrissent).
Mais cette appropriation est-elle sans conséquence ?
Non.
Certains éléments culturels ont été repris, exhibée ad nauseam, sortie de leur contexte, jusqu'à être dénaturé de leur fonction première. On a parlé du troll, mais on peut aussi citer de Gamgam Style, qui a été reprit jusqu'à une saturation extrême.
De même, le terme « geek », qui désignait une catégorie de personnes curieuses, touche à tout, se transforme peu à peu à une génération de consommateurs frimeurs voulant du plug and play (penser à l'Iphone). Le verbe « geeker » a été repris par les joueurs de jeux vidéos (Minecraft et jeux de guerre notamment). Ironie du sort, ce verbe n'est utilisé que par les kikoolols (c'est la fable de la Grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf).
(source: moi-même)

Le passage d'une culture underground vers une culture mainstream ne se fait pas sans problème, notamment avec une perte de la signification première et le dénaturement de la culture (avec des codes pas forcément bien assimilés).
Mais le but de la culture n'est-elle pas d'être justement diffusé ?
Qwerty

De la culture underground vers le la culture mainstream : Exemple de la culture Internet

samedi 18 mai 2013 à 20:15

(source : Comrade Foot)
Faisons un peu de sociologie. Enfin, soyons modestes, je ferai plutôt par de mes observations.
Nous allons donc partir d'un cas concret et l'analyser : Les trolls.
Au départ, les trolls étaient des messages qui suscitaient ou nourrissaient un débat à polémique. L'art de troller était tout un art, un maniement de la langue et de la pensée, avec le double discours, le bluff, le sophisme, l'auto-dérision, l'argumentaire ad hominem… avec une connaissance fine de la psychologie et des thèmes dit « sensibles » qui pourraient être vite utilisés en débat.

Un autre produit sont les Lolcats et autres images à but humoristique et idiosyncrasie typique de la culture internet. Il consiste à prendre une photo et à rajouter un texte très court. Il est très un vogue sur 4chan.
Maintenant, observons la tendance. Il suffit d'ouvrir votre réseau social préféré, et on tombe sur ce genre d'image :

(source:lehollandaisvolant.net)
On voit donc plusieurs tendances :


Le passage de la culture dans le très grand public veut dire donc la fin des références communes à un groupe, au profit d'une référence plus globale. Il y a donc une adaptation qui a été faite, et le phénomène a été translaté d'un groupe à un autre. Le concept reste, mais pas le contenu, qui lui s'adapte (voir s'appauvrissent).
Mais cette appropriation est-elle sans conséquence ?
Non.
Certains éléments culturels ont été repris, exhibée ad nauseam, sortie de leur contexte, jusqu'à être dénaturé de leur fonction première. On a parlé du troll, mais on peut aussi citer de Gamgam Style, qui a été reprit jusqu'à une saturation extrême.
De même, le terme « geek », qui désignait une catégorie de personnes curieuses, touche à tout, se transforme peu à peu à une génération de consommateurs frimeurs voulant du plug and play (penser à l'Iphone). Le verbe « geeker » a été repris par les joueurs de jeux vidéos (Minecraft et jeux de guerre notamment). Ironie du sort, ce verbe n'est utilisé que par les kikoolols (c'est la fable de la Grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf).
(source: moi-même)

Le passage d'une culture underground vers une culture mainstream ne se fait pas sans problème, notamment avec une perte de la signification première et le dénaturement de la culture (avec des codes pas forcément bien assimilés).
Mais le but de la culture n'est-elle pas d'être justement diffusé ?
Qwerty

Qu'un petit point bleu pâle

samedi 11 mai 2013 à 07:28

Regardez cette photo. Carl Sagan a insisté pour prendre cette photo par Voyager 1. Voyager est une sonde qu'on a envoyé très loin, au delà du système solaire.
Carl Sagan a voulu puiser parmi la faible énergie de la sonde pour prendre cette photo. Cette photo qui est la plus lointaine prise de la terre.
Sur ce petit point bleu (the pale blue dot) se joue quelque chose qui peut sembler important.
On se bat depuis des millénaires pour un territoire. On se combat, se détruit, élabore des plans, pour avoir toujours plus d'espace.
Toutes ces guerres, tous ces massacres.
On fait régner en maître l'argent, approvisionnant la majorité pauvre pour enrichir une minorité ultra-riche.
On réduit en esclavage, humilie, bat des femmes, des enfants, des vieillards.
Des empires qu'on croit immense se crée. On se croit le maître du monde.
On rédige des romans, des livres, des films, des pièces de théâtre, des musiques. On se prend pour un roi, un empereur, on se prend pour Dieu.
On fait péter les compteurs de la mégalomanie. Et pourtant, on ne tient que sur un petit point bleu pâle.
On fait des révolutions, on fait des découvertes, on cherche, on trouve, on débat et on recommence.
Les sages deviennent fous, les fous deviennent sages, les méchants deviennent gentils et les gentils deviennent méchants. Les sains d'esprits deviennent fous et les fous deviennent sains d'esprits. Et pourtant, on ne tient que sur un petit point bleu pâle.
On détruit notre planète, on détruit des espèces, on bétonne tout ça. On veut refaçonner le monde à notre façon. On se croit supérieur, parce qu'on marche debout, possède un pouce opposable, parce qu'on est né à un endroit précis ou à cause de notre taux de mélanine dans la peau. On se bat pour savoir qui a raison. Mais nous avons tous tord. Et pourtant, on ne tient que sur un petit point bleu pâle.
Douce folie, douce illusion, douce mégalomanie, que tu nous tiens. Nous nous croyons empereurs, nous sommes esclaves. Nous nous croyons invincibles, nous sommes si faibles.
L'homme n'a donc pas compris son essence : l'humilité. L'humilité pour dire qu'il n'est qu'une poussière dans l'horlogerie cosmique, l'humilité pour dire qu'il n'est rien. Rien, sauf un petit point bleu pâle. Et c'est déjà beaucoup trop.
Qwerty :)

Qu'un petit point bleu pâle

samedi 11 mai 2013 à 07:28

Regardez cette photo. Carl Sagan a insisté pour prendre cette photo par Voyager 1. Voyager est une sonde qu'on a envoyé très loin, au delà du système solaire.
Carl Sagan a voulu puiser parmi la faible énergie de la sonde pour prendre cette photo. Cette photo qui est la plus lointaine prise de la terre.
Sur ce petit point bleu (the pale blue dot) se joue quelque chose qui peut sembler important.
On se bat depuis des millénaires pour un territoire. On se combat, se détruit, élabore des plans, pour avoir toujours plus d'espace.
Toutes ces guerres, tous ces massacres.
On fait régner en maître l'argent, approvisionnant la majorité pauvre pour enrichir une minorité ultra-riche.
On réduit en esclavage, humilie, bat des femmes, des enfants, des vieillards.
Des empires qu'on croit immense se crée. On se croit le maître du monde.
On rédige des romans, des livres, des films, des pièces de théâtre, des musiques. On se prend pour un roi, un empereur, on se prend pour Dieu.
On fait péter les compteurs de la mégalomanie. Et pourtant, on ne tient que sur un petit point bleu pâle.
On fait des révolutions, on fait des découvertes, on cherche, on trouve, on débat et on recommence.
Les sages deviennent fous, les fous deviennent sages, les méchants deviennent gentils et les gentils deviennent méchants. Les sains d'esprits deviennent fous et les fous deviennent sains d'esprits. Et pourtant, on ne tient que sur un petit point bleu pâle.
On détruit notre planète, on détruit des espèces, on bétonne tout ça. On veut refaçonner le monde à notre façon. On se croit supérieur, parce qu'on marche debout, possède un pouce opposable, parce qu'on est né à un endroit précis ou à cause de notre taux de mélanine dans la peau. On se bat pour savoir qui a raison. Mais nous avons tous tord. Et pourtant, on ne tient que sur un petit point bleu pâle.
Douce folie, douce illusion, douce mégalomanie, que tu nous tiens. Nous nous croyons empereurs, nous sommes esclaves. Nous nous croyons invincibles, nous sommes si faibles.
L'homme n'a donc pas compris son essence : l'humilité. L'humilité pour dire qu'il n'est qu'une poussière dans l'horlogerie cosmique, l'humilité pour dire qu'il n'est rien. Rien, sauf un petit point bleu pâle. Et c'est déjà beaucoup trop.
Qwerty :)

Le quotidien mousseux de Boris Vian à Michel Gondry

vendredi 3 mai 2013 à 16:15
Bonjour les cumes! (Aujourd'hui c'est mon anniversaire by the way)

Wala, dans mon maillon de la chaîne de la pomme de terre à haute température je vous ai promis de vous parler de l'adaptation au cinéma par Michel Gondry du premier chef-d'œuvre de Boris Vian (voir question quatre, paragraphe un: films, première (et seule) parenthèse; de l'article d'avant-hier) que je suis allé voir, justement, avant-hier, après avoir fini l'article, et profitant des derniers jours durant lesquels j'avais encore les réductions pour les moins de dix-huit ans pour y aller. Je l'avais lu en vitesse juste avant afin de pouvoir comparer, enfin avoir un œil critique plus ou moins.

L'histoire, rapidement (bref résumé pour ceux qui ne l'ont pas encore lu et qui devraient s'y mettre): Colin (Romain Duris) aime Chloé (Audrey Tautou), Chloé aime Colin. Ils se marient, ils partent en voyage, elle attrape un nénuphar. Non, ceci n'est pas une expression, elle a littéralement un nénuphar dans le poumon (ça rime!), le droit précisément. Pendant ce temps, Chick (Gad Elmaleh) est le meilleur ami de Colin et Alise (Aïssa Maïga) la nièce du cuisinier de Colin, Nicolas (Omar Sy). Alise aime Chick, Chick aime Jean-Sol Partre (Boris ici s'amuse avec le nom de son ami, Sartre que vous aurez reconnu). Dans un univers fantasmagorique et déjanté, des personnages sans psychologie vivent des avant urges extravagantes, extraordinaires et extrapolées, emplies de musique jazz et de couleurs nacrées tant que les mots emplissent les pages du livre.

Maintenant, pour la mise en scène (je sais que c'est du cinéma, mais je ne peux pas dire autrement, déformation professionnelle):
Plutôt que de faire recours au numérique, Gondry veut donner au film un aspect organique et les mêmes couleurs que celles continues dans le livre. Rien n'est oublié: ni le piano-cocktail, ni "Chlo-e" arrangé par Duke Ellington, le film baigne autant dans le jazz que dans le livre; les objets semblent s'animer d'eux-mêmes, les aliments dansent dans les assiettes, les voitures de police ont des pattes et les rayons du soleil sont des cordes tendues sur lesquelles on peut jouer...

C'est plein de poésie et surprenemment fidèle à l'œuvre littéraire: je suis sorti du film avec exactement les mêmes sensations que celles qu j'avais en sortant du livre.
Il est vrai, les critiques ne sont pas toutes positives ni unanimes: certains disent que les personnages ont une place secondaire, tant l'environnement est envahissant, et tant on a insisté sur des détails de mise en scène. Ce n'est pas entièrement faux; cependant, on aurait tort de dire pour cela qu'il ne respecte pas le livre: en effet, Boris Vian est en cela un précurseur du nouveau roman, offrant au lecteur des personnages stéréotypés, à l'opposé du roman classique, et par conséquent impossibles à jouer de manière réaliste. Ces personnages ne pourraient pas exister dans la réalité, et aussi fantasiste qu'il soit, un film est toujours plus réaliste, emprisonné par la logique de l'image.
Alors c'est un parti prix que le réalisateur a choisi, afin de mettre en avant cet aspect étrange des personnages, et personnellement, je trouve qu'il ne nuit nullement à l'intrigue et qu'au contraire il correspond parfaitement à ce qu'écrivait Boris Vian.
En effet, favoriser la dépiction d'un débarrassage de table abracadabrant à un dialogue entre les personnages rend parfois dans le cas présent mieux compte du contenu de l'œuvre que l'inverse, d'autant qu'il n'est en vérité pas si négligé que ça!

Musique! (déjà un peu évoquée...) On entend le jazz s'écouler dans toutes les pages du roman, jusque dans le marécage en lequel l'appartement finit par se transformer, rappelant le Bayou et la Nouvelle Orléans, berceau de cette musique si chère à Boris Vian. Dans le film, elle est en alternance avec des musiques plus modernes. En fait, tout le film est, encore une fois pour rester fidèle au roman, dans son intemporalité cette fois, le film donc est on ne sais où sur la courbe temporelle, la ville apparaîssant tantôt comme dans les années 50, tantard comme futuriste, et entre les deux de nos jours parfois, entre autres.

Le même humour flotte dans les deux œuvres, dans lesquelles l'eau est très importante, car elle encourage la maladie de Chloé, son nénuphar. La caméra perd petit à petit sa couleur au fur et à mesure que l'état de Chloé s'aggrave, et l'appartement rétrécit.
J'ai parlé de poésie. La même douceur se glisse entre les mots de l'auteur et les prises du filmeur, amour, ambiguïté amoureuse, les signes les plus explicites d'amour n'en étant pas toujours les preuves les plus grandes.

Je vous laisse avec ça, vous comprendrez si vous l'avez lu, vu ou les deux. N'hésitez pas à commenter!

Au fait, il y a aussi un film fait en 1968 adaptés de L'écume des jours de Vian, mais je ne l'ai pas encore vu.
Correct-er