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Zythom

source: Zythom

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Pépites du passé

jeudi 17 juillet 2014 à 13:09
La ligne de téléphone n'est pas utilisée, la maison est calme, je peux tenter une connexion à internet. Je suis déjà détenteur d'une adresse email professionnelle, de part mon métier d'enseignant-chercheur, mais j'ai également une adresse email personnelle. Nous sommes à la fin des années 1990.

Je ne suis pas encore fixé sur mon fournisseur d'accès à internet: il faut dire que le choix est pléthorique, entre LibertySurf, FreeSurf, Free et les autres. Je surveille de près ma consommation téléphonique pour éviter son explosion : en effet, les unités téléphoniques sont à ajouter au coût d'accès à internet. Heureusement, mon Minitel trône fièrement à côté du téléphone dans la salle à manger, et ses services payants m'ont déjà habitué à l'usage du chronomètre.

En ce moment, je teste Oreka qui m'offre 18 heures d'accès à internet gratuitement, communications incluses. Je me suis vite habitué à la bannière publicitaire que mon cerveau n’interprète même plus.

Je suis l'heureux propriétaire d'un USRobotics Sportster Fax Modem 14,4k flambant neuf qui trône à côté de mon ordinateur, dans un fouillis de câbles que l'on ne voit jamais sur les publicités informatiques.

A chaque fois que je l'allume, je pense aux ouvrages d'un de mes auteurs de Science-Fiction favori: Isaac Asimov et son entreprise US Robots, inc. J'aime sa séquence sonore de connexion, difficile à décrire, mais parfaitement reconnaissable à l'oreille. Je connais la signification de chaque voyant que je regarde clignoter en attendant avec impatience l'établissement de la connexion.

Je relève les emails de ma boite Mygale.org ainsi que ceux de ma femme. Grâce à son informaticien de mari, elle a été la première avocate de son barreau à disposer d'une boite email, ce qui lui a valu un article clin d’œil intitulé "la femme araignée" dans le journal des jeunes avocats. J'espère qu'elle l'a gardé...

Je m'occupe des différents sites perso que je fais vivre chez différents hébergeurs: sur Mygale.org bien sur, mais aussi sur Chez.com et GeoCities. Il faut dire que l'édition des pages HTML est maintenant grandement facilitée par la suite logiciel Netscape Communicator. Je suis un virtuose de la mise en page et du mélange multimédia : des images gif animées avec du son et du texte...

Je repense aujourd'hui à tout cela parce qu'en rangeant l'IMMENSE bazar qu'est mon bureau, je suis tombé sur mon vieux modem USR. Un jour, quand j'arriverai à la couche géologique contenant les données de mes vieux sites perso psychédéliques, je ferai pleurer vos yeux. En attendant, je pose sur ce blog un billet de souvenirs pour me rappeler de ces pépites qui ont illuminées ce pas-si-lointain passé. Ne croyez pas pour autant ceux qui pensent que c'était mieux avant. L'age d'or de l'informatique est devant nous

Sed fugit interea tempus fugit irreparabile,
dum singula amore capti circumvectamur
(Mais en attendant, il fuit : le temps fuit sans retour,
tandis que nous errons, prisonniers de notre amour du détail.)

Evolution professionnelle

mardi 15 juillet 2014 à 12:51
A l'approche des 50 ans, l'année dernière, j'ai décidé de vérifier mon employabilité. Selon l'Organisation internationale du travail (et Wikipédia), l'employabilité est "l'aptitude de chacun à trouver et conserver un emploi, à progresser au travail et à s'adapter au changement tout au long de la vie professionnelle". Pour moi, cela consistait à vérifier, bien qu'aimant mon entreprise, mon chef, mes collègues, mes étudiants et mon travail, si je pouvais trouver une entreprise qui voudrait m'aider à développer mes aptitudes dans l'univers de l'inforensique.

J'ai donc pris mon courage à deux mains, mis à jour mon CV et j'ai cherché sur le marché du travail l'entreprise idéale et le poste associé. J'ai cherché du côté clair de la Force (les petites annonces du marché ouvert de l'emploi, les candidatures spontanées) mais aussi de son côté obscur (le réseau, les amis, les relations, la NSA, tout pour accéder au marché caché de l'emploi).

Pour ne rien regretter, j'ai ciblé large: mobilité sur toute la France y compris Paris, aucune prétention salariale a priori, pas de préférence grosse entreprise ou PME ou TPE, privé, public, CDI ou CDD, prêt à démarrer comme un débutant, comme un senior, comme un expert. J'ai des compétences d'encadrement, je sais travailler en équipe, je respecte les règles établies. Bref, le salarié (presque) idéal.

J'ai donc appliqué les règles de recherche d'emploi que je préconise auprès de mes étudiants (lire ce billet où je les explique).

Le blog m'a bien aidé, Twitter également (un retweet de Maître Eolas, c'est 3000 personnes qui viennent sur le blog !) et j'ai pu ainsi décrocher plusieurs entretiens d'embauche. Certains se sont bien passés, d'autres moins bien.

Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs ,
Tout prince a des ambassadeurs,
Tout marquis veut avoir des pages.

Et il m'est arrivé ce que je pensais dès le départ: aucune proposition n'a abouti.

Il y a plusieurs explications à cela:
- je suis nul
- j'ai plus de 45 ans
- je ne sais pas me vendre
- mes compétences n'intéressent personne
- la crise
- je n'ai pas de réseau
- je suis nul
- c'est la faute à internet
- les entreprises n'ont pas su voir mon énorme potentiel
- mes enfants ont tout fait pour ne pas déménager
- je suis nul.

Ok, donc, comme Rocky Balboa, je vais devoir m’entraîner dans un coin tout seul pour affûter mes muscles et JE REVIENDRAI (heu, non, ça c'est Arnold). C'est d'ailleurs ce que m'a conseillé sérieusement le responsable de mon entretien à l'ANSSI: "vous devriez vous entraîner sur l'analyse de systèmes live et revenir dans deux ans".
Putain DEUX ans!
Je n’intégrerai donc pas les équipes de cette agence gouvernementale, et je le regrette. J'aurais aimé travailler avec des jeunes et brillants ingénieurs sur des sujets très techniques toujours en pointe. J'aurais aimé pouvoir relever ce challenge. Mais, comme pour mes tentatives de voyages dans l'espace (lire cette série de billets, surtout celui-ci), il faut savoir se faire une raison: j'ai une capacité à changer d'emploi nulle.

Maintenant, positivons:
- j'ai un boulot
- j'aime mon boulot
- mon entreprise est performante sur un marché porteur
- mon entreprise apprécie mon travail
- j'ai un travail dynamique, prenant et passionnant
- j'ai des perspectives de progrès et d'amélioration
- j'habite un coin de paradis
- j'ai une bonne santé
- j'ai une famille formidable
- le chiffrement RSA n'a pas encore été cracké.

Un lecteur avisé pourrait objecter: "mais pourquoi diable avez-vous eu envie de chercher un autre emploi?" Ma réponse est imparable: "parce que".

Parce que je voulais voir ce que je valais encore sur le marché du travail.
Parce que je suis effrayé à l'idée d'avoir passé 20 ans dans la même entreprise.
Parce que je suis effrayé à l'idée de passer les 15 prochaines années dans la même entreprise.

Un lecteur avisé pourrait objecter: "qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse". Certes. C'est d'ailleurs ce que je me dis aussi. Bien obligé.

Alors j'ai pris une décision:
Puisque j'aime mon entreprise, plutôt que de changer d'environnement, je vais essayer d'améliorer mes compétences dans toutes les activités que je mène actuellement, et sortir de ma zone de confort. Professionnellement, il faut que j'améliore mes compétences de manager et que je favorise la progression de mes collaborateurs. Côté expertises, il faut que je développe mon activité d'expertises privées et que j'apprenne à me vendre. Côté vie publique, il faut que j'essaye de m'impliquer plus encore dans la vie de la commune.

Selon le Ministère français chargé de l’emploi (et toujours Wikipédia), l’employabilité est "la capacité d'évoluer de façon autonome à l'intérieur du marché du travail, de façon à réaliser, de manière durable, par l'emploi, le potentiel qu'on a en soi".

Conclusions:
De ses échecs, il faut savoir apprendre. Et se relever.
Et ne pas attendre qu'on vienne vous offrir le poste idéal.
Il faut le créer soi-même.
Et savourer sa chance d'avoir un métier qu'on aime.
C’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe.
Putain 15 ans !

[MAJ du billet du 8 novembre 2013]

Questionnaire de Proust

vendredi 11 juillet 2014 à 05:00

L'histoire du questionnaire de Proust est à lire ici.
Je me suis essayé à l'exercice (pas si facile), en voici le résultat :


Ma vertu préférée : la Science (vertu spéculative).
La qualité que je préfère chez un homme : la compétence.
La qualité que je préfère chez une femme : la compétence.
Ce que j'apprécie le plus chez mes amis : qu'ils s'intéressent à moi.
Mon principal défaut : l'égocentrisme.
Mon occupation préférée : apprendre.
Mon rêve de bonheur : explorer les gouffres de la planète Mars.
Quel serait mon plus grand malheur ? : la mort de mes proches.
Ce que je voudrais être : l'inventeur de l'intelligence artificielle.
Le pays où je désirerais vivre : Cocagne.
La couleur que je préfère : 470 nm.
La fleur que j'aime : la fleur du Persea americana.
L'oiseau que je préfère : Deepo, la mouette à béton de John Difool.
Mes auteurs favoris en prose : Frank Herbert, Isaac Asimov, Arthur Charles Clarke, Alfred Elton van Vogt.
Mes poètes préférés : Stéphane Mallarmé, en particulier ce sonnet aux rimes en x-or.
Mes héros dans la fiction : Muad'Dib, Elijah Baley, Gosseyn.
Mes héroïnes favorites dans la fiction : Susan Calvin, Ellen Riplay, Leeloo.
Mes compositeurs préférés : Mozart, John Williams.
Mes peintres favoris : Banksy, Boulet.
Mes héros dans la vie réelle : M. et Mme Michu.
Mes héroïnes dans l'histoire : Hypatie d'Alexandrie, Augusta Ada King-Byron.
Mes noms favoris : Zythom (mais j'ai d'autres pseudonymes ;-)
Ce que je déteste par-dessus tout : mon côté obscur.
Personnages historiques que je méprise le plus : j'essaye de ne mépriser personne.
Le fait militaire que j'admire le plus : la bataille de Camerone.
La réforme que j'estime le plus : la réforme clisthénienne.
Le don de la nature que je voudrais avoir : la fermeté de ma jeunesse.
Comment j'aimerais mourir : rapidement.
État d'esprit actuel : concentré.
Fautes qui m'inspirent le plus d'indulgence : les fautes de goût.
Ma devise : Nunc est bibendum.

Récupération de données

mercredi 9 juillet 2014 à 11:32
J'ai déjà fait part ici même plusieurs fois des techniques que j'utilise pour récupérer des données dans le cadre de mes expertises judiciaires.

Je vous propose aujourd'hui une méthode assez simple qui m'a permis de récupérer tout un ensemble d'images, de films et de musiques d'un ami bien en peine de voir son disque dur tomber en panne. Lisez bien l'ensemble du billet avant de commencer, entraînez vous sur un vieux disque, essayez de comprendre les différents paramètres de chaque commande pour les adapter à votre cas. Je ne suis pas responsable des problèmes que vous allez générer... (mais je compatis ;-)

Conditions :
Vous êtes rendu destinataire d'un disque dur illisible, mais qui semble fonctionner correctement : vous pouvez le brancher sur un ordinateur, vous l'entendez démarrer sans bruit suspect, sans odeur particulière, mais le système d'exploitation ne le voit pas, ne le détecte pas ou ne retrouve aucune donnée.

Matériels :
J'utilise deux ordinateurs. Le premier sera celui dans lequel sera placé le disque dur illisible. Vous devez être capable de le faire démarrer sur CD, DVD ou clef USB. Le deuxième ordinateur est sous Windows et dispose de suffisamment d'espace disque pour pouvoir stocker une image du disque que vous allez récupérer. Les deux ordinateurs sont branchés sur le même réseau.

Logiciels :
- la distribution DEFT que vous placerez sur CD, DVD ou clef USB
- le logiciel PhotoRec que vous téléchargerez en choisissant la bonne version de Windows (32 ou 64 bits).
- un répertoire appelé "partage" sur l'ordinateur Windows et configuré de manière à être accessible en écriture avec le compte windows "zythom"

Procédure :

- Placez le disque dur illisible dans le premier ordinateur

- Bootez le sur la distribution DEFT

- Puis tapez les commandes :
#mkdir   /root/tempo
(création d'un répertoire provisoire en mémoire vive dans /root)
#mount  -t cifs  -o username=zythom   /root/tempo    192.168.0.1/partage
où 192.168.0.1 est l'adresse IP de l'ordinateur Windows.

- Tapez ensuite la commande :
#dd_rescue   /dev/sda  /root/tempo/image.dd
où "/dev/sda" doit être le device correspondant à votre disque dur illisible (à adapter selon votre configuration).

- Patientez quelques minutes ou quelques heures (ou quelques jours), en fonction de la taille de votre disque dur.

- Quand la commande est terminée, vous pouvez éteindre l'ordinateur n°1. Vous devez disposer d'une image bit à bit du disque dur illisible sur votre ordinateur n°2, celui sous Windows, dans le répertoire "partage", sous le nom "image.dd". Cette image peut être exploitée par différents logiciels pour y récupérer les données, en particulier photorec.

- Sur l'ordinateur n°2, dans une fenêtre de lignes de commandes, tapez la commande : photorec  image.dd

- Suivez les indications du logiciel PhotoRec et laissez le extraire toutes les données qu'il reconnaît.

- Envoyez ensuite vos dons au créateur du logiciel,par exemple en regardant les dates et origines de vos pièces de la zone euro ;-)

Si ma technique ne fonctionne pas, parlez en avec un informaticien et ne vous découragez pas : il y a plein d'autres méthodes permettant de récupérer les données. Seul conseil valable dans tous les cas : n'utilisez plus le disque dur, vous risquez d'effacer définitivement les données que vous essayez de récupérer.

Bon courage.

PSES 2014

lundi 30 juin 2014 à 13:08
Chaque année depuis maintenant 5 ans, Pas Sage en Seine (PSES) propose un cycle de conférences, de talks, de rencontres, avec des bidouilleurs, des "gens du réseau", des artistes, des hacktivistes, des entrepreneurs, des journalistes, des curieux...

Depuis ma lointaine province, j'entendais parler de cette manifestation, sans pour autant avoir pu m'y rendre. Cette année, l'un des organisateurs, Skhaen, m'a contacté pour m'inviter à faire une présentation de mon activité d'expert judiciaire, avec comme sujet "Vous n'avez vraiment rien à cacher ?".

J'ai eu plaisir à venir et à rencontrer un tas de gens sympathiques et curieux qui ont suivi ma présentation avec bienveillance. Pour ceux qui n'ont pas pu venir à Numa y assister, les organisateurs l'ont mis en ligne :




Mon seul regret: ne pas avoir pu assister aux 4 jours de conférences...Surtout qu'il y avait du beau monde : Manhack, Stéphane Bortzmeyer, Kitetoa, Maître Eolas, et bien d'autres !

Encore bravo aux organisateurs pour le travail fourni et les résultats obtenus.
Merci à Skhaen pour l'invitation et l'accueil.
A quand une casquette PSES ?
;-)

Les vidéos des présentations PSES 2014.