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Zythom

source: Zythom

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Promotion 2017

lundi 3 septembre 2012 à 13:29
La rentrée scolaire, pour une école d'ingénieurs comme pour toutes les écoles dans le monde, est un moment important de l'année. Les étudiants ont hâte de se retrouver pour se raconter leurs vacances, les professeurs ont rechargés leurs batteries et les services supports ont (p)réparé les locaux et les systèmes pendant la période estivale.

Parmi les étudiants qui franchissent les portes de l'école d'ingénieurs où je travaille, j'ai une pensée spéciale pour les nouveaux, et en particulier les étudiants de première année.

Je travaille dans une grande école qui forme ses ingénieurs en 5 ans, c'est-à-dire que les nouveaux étaient pour la plupart au lycée en terminale l'année dernière. Ils ont 18 ans cette année et, si tout se passe bien pour eux, ils seront diplômés en 2017: c'est la promotion 2017.

Il sont donc nés en 1994.
C'est l'année du génocide au Rwanda.
Bill Clinton est président des États-Unis depuis deux ans, Boris Eltsine président de la Fédération de Russie depuis trois ans.
François Mitterrand termine son deuxième septennat.
C'est la guerre en Croatie depuis trois ans et en Bosnie depuis deux ans.
C'est aussi l'année des premières élections multiraciales en Afrique du Sud débouchant sur l'élection de Nelson Mandela. Ils n'ont donc jamais connu l'apartheid en Afrique du Sud (abolie en 1991).

Ils sont nés la même année que Netscape Navigator. Pour eux, les termes AppleII, MacPlus et Amiga relèvent de la préhistoire. Ils n'ont jamais entendu parler de "station de travail", ne connaissent pas le mot microprocesseur. Pour eux, un portable, c'est un téléphone.

Ils ont pris le biberon à côté d'un Tatoo, d'un Tam-tam ou d'un Kobby mais ne s'en souviennent probablement pas.

Ils ne savent pas qu'ils sont nés en même temps que Windows NT 3.5 (NT signifiant "New Technology"), ni d'ailleurs que Windows 8 est en fait Windows NT 6.2...

Ils avaient 2 ans quand le manchot Tux est devenu la mascotte du projet Linux.

Ils avaient 4 ans lors des deux coups de tête victorieux de Zidane en 1998 et 12 ans lors de celui honteux de 2006.

Ils avaient 7 ans lors des attentats du 11 septembre 2001.

Depuis qu'ils ont 8 ans, ils achètent leurs bonbons et leurs mp3 en Euro. Pour eux, le Franc est la monnaie des Suisses, ou des Colonies Françaises du Pacifique, ou de la Communauté Financière Africaine, ou de l'Union des Comores. Quand ils demandent 10 balles, ils attendent 10 euros.

Purs produits de la génération Y, ils ont pleuré la mort de Steve Jobs, mais avaient 14 ans quand Bill Gates a pris sa retraite (autant dire il y a une éternité). Pour eux, Linux, c'est surtout Android, ou éventuellement, Ubuntu.
Ils ont survécu à la canicule de 2003 (9 ans) et à la grippe A/H1N1 (15 ans).

Ils ne sont abonnés à aucune revue, et pourtant, ils n'ont jamais autant lu.
Ils n'ont jamais autant écrit, même si c'est surtout avec les pouces.

L'actualité leur arrive via Orange, ou "Google Actualités", ou "Bing News".

Le langage SMS n'a pas de secret pour eux, mais ils considèrent que c'est pour les "ados". Les blogs, c'est un truc de gamin, ou un truc de vieux.

Ils sont nés la même année que ma fille aînée (qui entre en médecine).
Ils sont notre avenir.
Bonne chance à eux !

Bonjour les vieux !

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Source photo knowyourmeme.com

Vu de ma selle

mercredi 29 août 2012 à 15:55
J'ai participé ce week-end aux 24h du Mans vélo.
C'est dur, très dur même, surtout pour un débutant comme moi.

Et pourtant, c'est une expérience extraordinaire.

Revenons un peu en arrière dans le temps. Mon beau-frère, passionné de vélo et pratiquant ce sport à un niveau plutôt haut, recrute autour de lui pour constituer une équipe pour les 24h du Mans vélo. Cette compétition admet plusieurs sortes d'équipes: les équipes de 8, de 6, de 4 et de 2. Il est également possible de s'engager seul, ce qui a été le cas du vétéran de l'épreuve, un jeune homme de 83 ans!

Lorsque mon beau-frère m'a contacté, j'ai poliment refusé. Prendre deux fois par jour son vélo pour aller travailler, à raison de 16 km par jour, ne représente pas un entraînement suffisant pour faire une compétition.

Mais il lui manquait un huitième participant pour inscrire son équipe, et il me promettait qu'il ne me tiendrait pas rigueur de la faiblesse de mon niveau dans ce sport. J'ai donc accepté.

Ma première inquiétude est venu lors de l'examen médical avec mon médecin référent et néanmoins ami. Son air surpris et ses questions inquiètes m'ont mis la puce à l'oreille. "Non, mais sans blague, tu vas VRAIMENT participer à une course de vélo de 24h?!". Mon état de santé étant malgré tout encore bon, il signa à regret un certificat d'aptitude à la compétition sportive.

Ma deuxième inquiétude est venue du fait que mon beau-frère (et coach) m'a prévenu qu'il fallait que je trouve un vélo pour cette compétition.

"Mais mon vélo de ville ne suffit pas?"
"Non, mais tu rigoles! Avec tes sacoches, tes trois vitesses et un poids de 15 kg... Non, non, il te faut un vélo de compétition. Je vois avec les six autres participants s'ils peuvent te prêter un vélo."

Après quelques échanges, l'un des participants accepte de partager son vélo avec moi. Il suffira juste qu'on ne fasse pas de relais ensemble, pour avoir le temps de modifier les réglages, en particulier de la hauteur de selle.

Ma troisième source d'inquiétude est venue lorsqu'autour de la table, pendant une réunion préparatoire à l'épreuve, les membres de l'équipe ont commencé à parler de pulsations cardiaques.

"Oui, moi dans la montée du col du Ventoux, mon cardio ne monte pas à plus de 160."
"Ah bon, moi j'ai du mal à dépasser les 150"
Moi: "mais c'est quoi un cardio?"
Tous en chœur: "un appareil à mesurer les pulsations du cœur!!"

Me voici donc en train d'arpenter les rayons de Décathlon à la recherche d'un cardiofréquencemètre pour vélo. Je tombe sur un vendeur connaissant bien l'univers du vélo et à qui j'explique mon problème. Il me trouve un cardio adapté à mon besoin, mais semble affolé par ma démarche:
"Vous n'êtes jamais monté sur un vélo de course?"
"Non."
"Mais vous savez si les pédales sont de type automatique?"
"Oui, d'ailleurs mon copain m'a demandé d'acheter des chaussures avec des cales. Regardez, il m'a envoyé des photos sur mon téléphone."
"Oui, ok je vois, on en a en rayon. Mais, vous n'allez pas les essayer avant la compétition?"
"Non, car je découvrirai le vélo samedi prochain, pendant la compétition"
"Ah, parce qu'en plus la compétition à lieu samedi prochain!!??"

Sur les conseils éclairés (et inquiets) du vendeur, je suis donc ressorti de chez Décathlon avec:
- un cardiofréquencemètre (Polar CS100), 
- un cuissard renforcé spécial fesses sensibles,
- une paire de chaussures avec des cales pour pédales automatiques,
- et une paire de pédale automatique à mettre sur mon vélo de ville pour m'exercer toute la semaine.

Je suis donc aller travailler plusieurs fois avec mon vélo de ville transformé en vélo de compétition, manquant me casser la figure à chaque arrêt, pour cause de pieds attachés aux pédales. J'ai ainsi appris à retirer d'un coup sec les cales des pédales automatiques, et à ramasser sur la route mon cardiofréquencemètre malencontreusement déclipsé en appuyant sur les touches tout en pédalant...

Quelques jours plus tard, je retrouve mes amis sur le circuit des 24h du Mans vélo, le circuit Bugatti.

Mon ami me prête son vélo, je fais quelques tours de roue pour comprendre le fonctionnement du guidon, des vitesses, des pédales et tester l'inconfort de la selle. C'est la première fois que je m'assois sur un vélo de compétition.

Samedi 15h: départ de la course.
Je suis debout sur le muret des stands avec le reste de l'équipe pour encourager le premier de notre groupe à prendre la piste (et le départ façon "Le Mans"). Le départ se déroule dans une ambiance électrique, tant la tension est forte sur les coureurs.

Les tours se succèdent, puis le premier relais.
Je commence à stresser puisque je suis le troisième coureur.
Il est 17h30, c'est mon tour.
Je suis sur la piste des stands, mon prédécesseur me transmet la puce de chronométrage, je l'attache à la cheville, je clipse mes pieds sur les pédales. C'est parti !

Le circuit Bugatti fait 4,185 km. Il possède une montée de 600 m de 3,5% à 7%, et une descente de 1000 m à 2%. Sa coupe topographique est disponible ici.

Je pars sur un train d'enfer, réalisant un temps qui restera la référence dans l'équipe jusqu'à l'entrée en piste des vrais sportifs (dont mon beau-frère). Évidement, je m'épuise vite et mes chronos augmentent sensiblement à chaque tour. Le vent est terrible, avec des rafales à 30km/h. Mon cardio indique 170, je suis dans le rouge. Le coach avance mon relais avant que je n'arrive à des temps où j'irais plus vite à pied...  J'ai tenu jusqu'à 19h, soit 1h30 de course, 9 tours soit 37,7km sans être trop ridicule.

Mais je termine hagard et avec un mal au c*l terrible, malgré mon cuissard à couche intégrée...

J'encourage ensuite le reste de l'équipe, à chaque relais et j'attends avec un peu d'appréhension le deuxième relais que je dois faire, celui de 3h du matin...

Dimanche 3h du matin: dernier relais pour moi.
Je n'ai pas dormi. Je remonte sur le vélo et donne tout ce que j'ai pendant une heure. Une des heures les plus longues depuis longtemps. C'est la première fois que je roule sur un circuit de compétition la nuit. Le vent est tombé, mais j'ai appris à essayer de prendre la roue d'un coureur. C'est difficile et je suis souvent trop loin, trop à droite ou trop à gauche. Sans compter les virages.
Je suis doublé par des pelotons TGV qui m'évitent avec grâce.
Je peine à suivre des coureurs qui font les 24h en solo...
Je prends quand même un réel plaisir à foncer dans la descente, à gérer les trajectoires dans les virages, à faire l'effort d'attraper un groupe pour m'y abriter. Malgré mon niveau, je cherche la vitesse.

Le vélo de compétition, c'est magique!

Mais encore une fois, j'ai du mal à gérer l'effort, j'en fait trop dans les premiers tours. J'ai beaucoup de mal aussi à gérer la douleur, je suis trop douillet. Comme je n'arrive pas à "faire la danseuse" sur le vélo par peur de tomber (pieds attachés, toussa...), j'ai très mal aux fesses...
Je passe le relais à 4h du matin, épuisé.
6 tours en une heure, soit 25,11 km.
Je pars me coucher pour une toute petite nuit.

Dimanche 15h: l'arrivée.
C'est à la fois une satisfaction de voir mon beau-frère franchir la ligne d'arrivée sans encombre, de savoir que nous avons tous contribué à arriver jusqu'au bout sans casse. Mais c'est aussi un soulagement, car nous allons pouvoir rentrer et DORMIR.

Nous ne sommes pas arrivés les derniers de notre catégorie, grâce aux deux "gros bras" de l'équipe et notre classement au général est plutôt flatteur pour mon niveau (nous sommes dans les 5/6e), même s'il est vrai que ce sont surtout des "solos" derrière nous.

J'ai pris un réel plaisir à participer à une vraie compétition cycliste, à côtoyer des professionnels du vélo. Même si c'est très impressionnant de les voir me doubler à vive allure et à quelques cm de mon guidon.

Je ne suis pas devenu un passionné de vélo plus qu'avant, mais je comprends mieux maintenant les efforts que ce sport demande.

Et j'en ai appris un peu plus sur mes limites.

Transfert de fonds

jeudi 23 août 2012 à 16:20
En 2007, après la sortie du premier tome des billets de ce blog, j'ai cherché un moyen de gestion des transactions financières simple à utiliser. Parmi tous les systèmes en place à cette époque, j'avais choisi Paypal parce que cela m'avait semblé être le système le plus répandu et qu'il était simple de l'utiliser, surtout pour les très petites sommes que j’envisageais.

J'ai donc ouvert un compte Paypal sous mon pseudonyme Zythom, sans me poser plus de question que cela. L'ouverture du compte se fait en ligne, aucun justificatif n'est demandé, roule ma poule.

Et tout à bien fonctionné jusqu'en juin 2009, quand j'ai vu soudain apparaître sur la page d'accueil de mon compte Paypal (donc après connexion) le message suivant:
Nous voulons vérifier avec vous que personne ne s’est connecté à votre compte sans votre permission.

Veuillez prendre un instant pour modifier votre mot de passe et créer de nouvelles questions secrètes. Vous devez également vérifier vos informations personnelles et vos transactions récentes. Assurez-vous que vos informations personnelles (adresse, numéro de téléphone, etc.) n’ont pas été modifiées et que vous reconnaissez toutes vos transactions récentes.

Veuillez accéder au Gestionnaire de litiges pour signaler tout paiement qui vous paraîtrait suspect. Cliquez sur Contester une transaction pour signaler une transaction non autorisée.
Comme je suis quelqu'un d'obéissant, je modifie le mot de passe et met à jour les questions secrètes, après avoir bien entendu vérifié que j'étais bien connecté sur le bon site, de manière sécurisé, etc. pour ne pas être victime de phishing.

Côté transactions, rien à signaler, je n'utilise pas beaucoup ce compte qui contient 3 euros 6 centimes (on ne dit plus 3 Fr 6 sous ;).

Sauf que voilà, Paypal me demande alors un justificatif de domicile (facture EDF par exemple) au nom de Zythom.

Patatra.

La lutte contre la grande délinquance mafieuse d'internet venait de passer par là, et mon petit compte ouvert sous pseudonyme devenait potentiellement suspect.

Je clique donc sur le lien permettant de changer le nom de mon compte Paypal. Voici le message qui s'affiche alors:
Il nous est actuellement impossible de procéder au changement de nom de l'utilisateur d'un compte PayPal. Pour utiliser PayPal, vous pouvez ouvrir un nouveau compte PayPal.

Vous pouvez apporter une modification mineure au nom associé à un compte PayPal si vous avez commis une faute de frappe.
Veuillez sélectionner le type de changement à effectuer :
- Changement de nom personnel (mariage, divorce, état-civil)
- Changement de nom personnel (incorrect à l'inscription ou changement mineur)
Là, je commence à comprendre que cela s'annonce serré. Je tente quand même la procédure "changement mineur" et, Paypal me demande une pièce d'identité avec mon "nouveau" nom. Je lâche l'affaire et ouvre un nouveau compte Paypal avec mon identité patronymique. Tant pis pour mes 3 euros 6 centimes.

Quelques années passent, et de temps en temps, la mémoire me revient de ces 3 euros 6 centimes inaccessibles qui dorment sur ce compte Paypal. Et à chaque fois, cela m'agace.

En 2009, je me reconnecte sur le compte pour lire le message suivant:
Votre compte a été restreint pendant plus de 45 jours. Il continuera à être restreint mais vous avez désormais la possibilité de virer des fonds.
Tiens, je vais donc pouvoir récupérer mes 3 euros 6 centimes et clore ce compte. Ah, mais oui, mais non, pour transférer ce montant colossal, il me faut disposer d'un compte bancaire en France ou aux Etats-Unis... au nom de Zythom.

Je vous jure que j'ai caressé l'idée d'ouvrir un compte dans une banque en ligne américaine... Avant de me rendre compte du ridicule de mon entêtement (et qu'il n'est pas possible d'ouvrir un compte en banque aux US sous pseudonyme).

Je retente la procédure de changement mineur de nom en laissant cette fois un justificatif de domicile à mon nom de famille. J'attends ensuite la réponse de Paypal. Et j'oublie l'ensemble de l'affaire.

Août 2012.
Sous la forte chaleur caniculaire, et poussé par la sécheresse de mes comptes bancaires en ce retour de vacances, ma mémoire se rappelle de l'existence des 3 euros 6 centimes de ce compte Paypal "resteint"...

Je me reconnecte.
Horreur: rien ne s'est passé.
Mes 3 euros 6 centimes sont toujours là, inaccessibles.
Mon justificatif de domicile (prouvant ma bonne foi) affirmant que j'existe bien, mais sous un autre nom, n'a eu aucun impact.

Attisé par la canicule, mon sang ne fait qu'un tour.

Pourquoi une banque autoriserait l'ouverture d'un compte sous pseudonyme, ET SON FONCTIONNEMENT PENDANT 2 ANS, pour d'un seul coup empêcher son fonctionnement (et conserver les sommes ainsi bloquées)!

Je me plains sur Twitter.

Bien entendu, cela fait (sous)rire mes followers dont certains m'expliquent l'importance de la maffia russe, du danger des échanges financiers, du rôle de Tracfin... Tout le monde se moque (gentiment) de moi, ou ignore cet appel à l'aide désespéré.

Tous, sauf un: @X_Cli.

[Pour les derniers gaulois qui résistent à l'envahisseur, @X_Cli n'est pas une demi adresse email, mais le nom d'un compte Twitter]

@X_Cli me prend en pitié, car il comprend l'aspect ubuesque de ma situation. Après quelques tweets, il me donne un lien magique, c'est-à-dire un lien permettant de contacter un être humain chez Paypal: voici le sésame.

Aussitôt, je me connecte sur mon compte restreint et je clique sur le lien fourni par @X_Cli. Je contacte le numéro de téléphone indiqué, avec les différents codes cabalistiques fournis, et après avoir franchi avec succès les différents pièges de l'automate téléphonique, je peux enfin parler à un être humain, que j'appellerai Bohort.

J'explique à Bohort mon problème. En quelques clics, il accède à mon compte Paypal Zythom et constate les dégâts.

Bohort: "Oui, mais vous avez utilisé un FAUX nom pour ouvrir un compte bancaire, et ça, ce n'est pas possible".

Zythom: "Je n'ai pas utilisé un FAUX nom, mais un pseudonyme. Et vous m'avez autorisé à ouvrir le compte et à l'utiliser pendant deux ans sans que cela ne vous gène..."

Bohort: "Gmblggl. [...] Avez-vous un autre compte Paypal?"

Zythom: "Oui. Et il a le même nom que celui présent dans le justificatif de domicile que j'ai fourni en 2009 sur le compte Zythom."

Bohort: "Bon, je vais demander le transfert de fonds vers ce compte Paypal. Si mon superviseur donne son feu vert, et vu le montant, c'est presque sûr, vous pourrez récupérer vos 3 euros 6 centimes."

Zythom: "YESSSSSSSSSSS. Heu, merci! Et vous pourrez fermer le compte?"

Bohort: "Ah non, ça, ce n'est pas possible".

C'est ainsi donc que j'ai pu récupérer les 3 euros 6 centimes qui traînaient depuis 3 ans sur mon compte Paypal Zythom, sans pour autant arriver à fermer celui-ci.
Merci Twitter, merci @X_Cli, merci Paypal et merci Bohort.

Il me reste quand même une question à deux euros: arriverai-je un jour à fermer ce compte Paypal restreint vide complètement inutile? Rendez-vous dans trois ans.

Mes conclusions:
- Zythom honteux et confus, jura mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.
- Pecunia non olet. Nunc est bibendum

Fournisseur de VPN

mardi 21 août 2012 à 14:34
En lisant ce billet de Sid consacré à la mort de PPTP, je me suis demandé quel fournisseur de VPN pourrait remplacer mon fidèle Anonine que j'utilise depuis 2010.

Mes motivations sont les mêmes que celles que je décrivais alors dans ce billet que je vous recommande de lire avant d'aller plus loin.

Je me suis donc empresser de demander l'aide du réseau Twitter pour avoir une petite idée des différents fournisseurs de VPN utilisés/recommandés par mes followers.

En dehors du fait d'avoir mal formulé ma question: "Cher Twittos aimant la vie privée, quel VPN utilises-tu? (bonne bande passante sur tous les protocoles, chiffrage sur, coût raisonnable...)", vite corrigée en "Quel fournisseur de VPN recommanderiez-vous? (avec OpenVPN, bp illim, pas de filtrage de ports)", j'ai vite reçu pas mal de réponses intéressantes, que je vais essayer de partager ici.

Tout d'abord, la plupart des spécialistes en sécurité qui me suivent m'ont tout de suite précisé: aucun.
Bon.
Et ils ont raison.
Mais quand on ne veut pas tout faire soi-même, il faut bien à un moment ou à un autre "faire confiance".

Moi qui confie déjà une grande partie de ma vie privée à Google, Gmail et Blogger qui m'offrent leurs services gratuitement en échange, je suis mal placé pour être un exemple de protection de ma vie privée.

Je précise donc mon besoin: je cherche un fournisseur de VPN proposant OpenVPN, une bande passante non limitée, pas de filtrage de ports et tous les protocoles, le tout pour un prix "raisonnable".


Voici les différents fournisseurs qui m'ont été proposés (principalement) par mes followers:
- SecurityKiss
- VPNTunnel,
- Hidemynet
- Mullvad
- Cryptocloud
- Freedom-IP
- Hidemyass
- IPVanish
- Toonux

J'ai également étudié à la loupe la liste de free.korben qui est toujours très intéressante.

Plusieurs twittos m'ont fourni des liens intéressants:
- Quels fournisseurs de VPN prennent VRAIMENT l'anonymat au sérieux?
- 8 VPN pour surfer, streamer et télécharger anonymement !
- Five Best VPN Service Providers

Et enfin, j'ai fait quelques recherches sur Internet dans les forums, étudié quelques avis d'utilisateurs...

Après quelques hésitations, je vais tester VPNTunnel qui semble correspondre à mon cahier des charges, avec un tarif attractif.

Je vous en dirais plus après. Stay tuned.

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Source photo http://www.paperblog.fr/4692553/devise-francaise/
Source photo http://davidphenry.com/index.htm via Pfelelep

Voyez-vous

lundi 20 août 2012 à 12:21
Dans le cadre des rediffusions estivales, le billet d'aujourd'hui, publié le 11 avril 2009 sous l'intitulé "Le noir", rappelle que j'ai eu la chance de rencontrer des gens formidables lors de certaines expertises. Le billet est un peu court, mais cela me fait plaisir de repenser à cette personne.

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C'est lui qui m'avait ouvert la porte. Il ne pouvait pas me reconnaître puisque je venais pour la première fois. Il a ri en me faisant entrer tout en me demandant si mon voyage s'était bien passé.

Une heure plus tôt, j'étais complètement perdu en rase campagne.

Cette expertise judiciaire commençait mal.

C'était avant que je n'achète un GPS.
C'était avant que je ne m'équipe d'un téléphone portable.

Pourtant j'avais l'adresse, mais j'avais oublié mon atlas routier et je n'avais qu'une carte de France pour me guider. La maison était isolée en pleine campagne, mais sa mère m'avait expliqué le chemin, quand je m'étais résolu à appeler d'une cabine téléphonique d'un village voisin.

J'avais fini par trouver le chemin boueux qui semblait plus fait pour les tracteurs que pour ma 205 usée.

Et c'est lui qui m'ouvrait la porte.
Lui, le malvoyant.

Sur le papier, le dossier semblait plutôt simple: un ordinateur équipé de logiciels spécifiques aux malvoyants avait été livré, mais le système ne fonctionnait pas correctement. Le fournisseur ne voulait rien savoir et toute l'affaire avait été portée devant la justice. Le magistrat m'avait choisi sur la liste des experts judiciaires pour expertiser l'ensemble informatique. C'était une de mes premières affaires, en tout cas la première chez l'habitant.

J'avais convoqué les deux parties pour une réunion d'expertise sur le lieu où se trouvait le matériel objet du litige. Après une demi-heure d'attente, j'ai du me résigner à commencer en l'absence du fournisseur qui n'a pas daigné se présenter ni s'excuser.

J'étais donc seul avec ce jeune-presque-aveugle et sa maman.

Je découvrais pour la première fois tous les problèmes que peut rencontrer une personne qui ne voit presque rien, en tout cas rien comme moi. Ce jeune avait perdu sa vision centrale et ne voyait qu'avec la vision périphérique. Pour mieux comprendre son problème, essayez de lire ce billet en regardant à côté de l'écran...

C'est fou dans ces cas là le nombre de bévues que l'on peut faire:
"Vous voyez ce réglage? Heu..."
"Mais le problème est lumineux..."
"C'est clair, heu..."

Le système informatique était composé d'un PC normal équipé d'un écran gigantesque pour l'époque (les écrans plats n'existaient pas encore): un 24" cathodique. Le système d'exploitation Windows 98 était complété par plusieurs logiciels grossissants et un logiciel de lecture de textes.

"Montrez moi les dysfonctionnements que je puisse les voir de mes propres yeux... Heu..."

Le jeune était plein d'énergie et manipulait le système avec dextérité. La loupe incorporée dans Windows rendait énormes les caractères et il collait presque son nez sur l'écran. Ses dix doigts connaissaient le clavier par cœur (moi qui tape encore avec quatre doigts). Il utilisait peu la souris, mais maîtrisait tous les raccourcis clavier.

Pendant la démonstration, sa mère m'a dit:
"Vous savez, c'est lui qui a branché tout le système et fait toutes les installations logicielles tout seul! Le fournisseur a tout fait livrer et n'a jamais voulu envoyer quelqu'un pour nous aider."

Ma mission n'incluait pas le dépannage, mais très vite, je me suis rendu compte que l'installation d'un des logiciels avait remplacé une DLL par une version incompatible avec un autre logiciel.

J'ai passé l'après-midi avec ce jeune à échanger des trucs sur la meilleure façon de configurer son ordinateur. A la maman inquiète, j'ai vite expliqué que mes honoraires n'incluraient que la partie pleinement consacrée à l'expertise, le reste ayant été du plaisir entre deux passionnés d'informatique.

Je n'ai pas compté non plus le temps perdu pour trouver le chemin, ni celui qu'il m'a fallu pour retrouver la route dans le noir de la nuit quand je les ai quitté.

Je n'ai pas su si le fournisseur avait été condamné à payer au moins l'expertise, mais j'ai appris récemment que cette personne a complètement perdu la vue et qu'elle utilise toujours l'informatique pour parcourir le web.

Peut-être écoutera-t-il ce billet.
Je sais au moins que le fond noir de ce blog ne perturbe pas son logiciel de lecture...

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Source photo http://www.azurs.net/photoblog/a/2008/05/post_4.html
bas-relief du portail sud de la cathédrale de Metz