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Le Hollandais Volant

source: Le Hollandais Volant

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PSY gagne $8M en laissant les autres le parodier

mercredi 12 décembre 2012 à 02:56
Un autre exemple, très d’actualité…
3money.jpg À l’heure où la vidéo officielle de Gangnam Style approche du milliard de vues sur Youtube (en faisant la vidéo la plus vue de YouTube depuis quelques semaines déjà), son chanteur, PSY n’a jamais poursuivi tout ceux qui on repris la musique pour la parodier (et des parodies, il y en a).

Le résultat est assez intéressant : il a gagné plus de 8 millions de dollars en laissant les autres créer des parodies, parodies qui lui rapportent de l’argent par le biais de Youtube. Brillant.

Qui a dit que taper sur les méchants pirates était bénéfique ? Sûrement pas les artistes…

Combien d’exemples faudra-t-il pour que la création soit autorisée par défaut et non plus juste tolérée par les « ayant droits » ?
C’est pas comme si, en fin de compte, taper sur les pirates était néfaste pour les artistes…

Source : Psy Makes $8 Million by Ignoring Copyright. His OWN Copyright. Quite Brilliant, Really et Psy makes over 8 million USD from “Gangnam Style”


image de BlatantWorld

De moins en moins de TP à l’école…

mardi 11 décembre 2012 à 12:47
:/
En discutant avec des collégiens, j’en suis arrivé à parler des cours et des programmes, dont évidemment les TP de sciences.
J’ai été littéralement outré de savoir que certains n’en avaient pratiquement plus.

Peut-être imaginez-vous que faire de la science peut se faire avec juste une calculatrice, un crayon et un papier, mais non. Les sciences physiques, comme la peinture, la biologie ou les langues doivent venir avec la pratique.
Vous imaginez, vous, un cours de sport sans faire sport, uniquement avec un prof qui dicte les règles du jeu et les élèves qui copient ? Avec ça ils sont censés devenir des sportifs de haut niveau. Désolé, mais ça ne marche pas comme ça.
Et ben ce qu’ils font en physique, c’est exactement la même chose. La physique est une science expérimentale, et bordel, le programme de collège est pourtant assez simple à porter en TP : loi d’Ohm, réfraction de la lumière, dissection d’une lampe, combustion du charbon, Sérieux ! Je comprend qu’on n’utilise pas des spectroscopes à infra-rouge de 35'000€ au collège, mais le reste… J’ai eu la chance d’avoir pu manipuler le bec bunsen. Actuellement c’est interdit car trop dangereux. Merde, c’est moins dangereux que votre gazinère à la maison.

Je remarque que mon indignation rejoint un peu celle des auteurs de ces vidéos : Problems with High School Physics Open Letter to the President: Physics Education, qui dénoncent une baisse générale des niveaux de sciences et surtout l’arrêt du programme à la physique classique, laissant au passage de côté toute les découvertes faites les 150 dernières années, donc les découvertes qui ont actuellement le plus d’applications…

Fuuuuuuuuuuu.

Pour compléter, je me permet ici de comparer les explications sur l’une des premières relations mathématiques mises sur un problème physique apprise au collège, la Loi d’Ohm.
La première explication est celle donnée par un manuel de physique de collège datant de 2008, la seconde est issue d’un bouquin cent ans plus vieux, sorti en 1908 et à destination des candidats de ce qui deviendra plus tard l’ENSAM (école nationale supérieure des arts et métiers), donc a un niveau bien plus élevé que le collège.

Extrait d’un manuel de Collège actuel :

La loi d’Ohm

Dans un circuit électrique, si l’on modifie la tension du générateur, l’intensité du courant varie aussi. Tension et intensité sont des grandeurs bien distinctes mais clairement liées l’une à l’autre.
Nous savons aussi que la résistance des dipôles régule l’intensité du courant.
Existe-t-il une relation mathématique simple entre tension, résistance et intensité ?

1 Caractéristique d’un dipôle
Observations et interprétation : on réalise le montage (fig1 [ndla : résistor+voltmètre, générateur, ampèremètre en série]) et on fait varier la tension du générateur.
On trace le graphique (fig2 [ndla : on voit une droit passant par l’origine]) en reportant les valeurs de la tension U en ordonnée et celles de l’intensité en abscisses.
Le voltmètre mesure la tension U au bornes du dipôle. L’ampèremètre mesure l’intensité I qui la traverse.

Conclusion : La caractéristique d’un dipôle est le graphique représentant les variations de la tension U entre ses bornes en fonction de l’intensité I du courant qui la traverse.
Dans le cas d’un résistor, la caractéristique est une droite qui passe par l’origine.

2 La loi d’Ohm
Observations et interprétation : on trace les caractéristiques des trois résistors à partir des résultats de mesure (fig3 [ndla : trois tableaux de mesures de U, I et U/I pour trois résistors différents]). Ce sont des droites qui passent par l’origine (fig4 [ndla : les 3 caractéristiques sont tracées]) : les variations de U et de I sont donc proportionnelles.
Dans les trois cas, le quotient U/I est pratiquement constant et égal à la valeur de la résistance.

On peut donc écrire U/I = R ; ou encore U = R × I : c’est la loi d’Ohm.

Conclusion : Énoncé de la loi d’Ohm : la tension U aux bornes d’un dipôle ohmique de résistance R et l’intensité I du courant qui la traverse vérifient la formule U = R × I.
Avec U en volt (V), R en ohm (Ω), I en Ampère (A).


Extrait d’un texte datant d’un siècle :

c. Résistance. — Tous les métaux ne se laissent pas également traverser par le courant électrique ; ainsi, des fils de même section droite, mais de densités différentes, ne laissent pas passer la même quantité d’électricité, dans le même temps, à travers leur section droite : on dit qu’ils sont inégalement conducteurs. ou inégalement résistants au passage du courant. L’unité pratique de résistance est l’ohm (du nom du physicien qui a étudié les résistances des conducteurs) : c’est la résistance opposée au passage du courant par une colonne de mercure de 106 centimètres de long et de 1 millimètre carré de section droire, à la température de 0° ; ou la résistance d’un fil de cuivre rouge électrolytique de 48 mètres de long et de 1 millimètre de diamètre. On la désigne par la lettre R dans les formules.

Formule d’Ohm (Relation entre les constantes du courant [ndla : les constantes du courant sont définies un peu avant, ce sont l’intensité, la force électromotrice et la résistance]). — Le physicien allemand Ohm a trouvé, par l’expérience, la relation qui lie les trois constantes du courant qui circule dans un fil donné. — Elles est exprimée par la formule suivante : I=E/R, dite formule d’Ohm.

Résistance. — La résistance R d’un fil conducteur peut être donnée par la formule R=rl/s ; dans laquelle l est la longueur, s la section droite du fil et r une constante qui dépend de la nature du fil.
Quand : l=1, et s=1, on a r=R : c’est la résistance d’un fil de longueur et de section droite égales à l’unité : on donne à r le nom de résistance spécifique du fil ; l est exprimée généralement en mètres et s en millimètres carrés.
L’expérience montre que la résistance spécifique r varie d’un métal à l’autre ; elle est plus grande pour les alliages que pour les métaux purs.


Outre les différences dans les mots employés, je trouve le bouquin actuel trop simplifié. Il est peut-être assorti de graphiques et de tableaux, mais les explications manquent cruellement.
Le bouquin actuel limite la résistance comme un quotient arbitraire de la tension divisé par l’intensité, un truc de math sorti du non-être.
Le vieux livre n’a peut-être pas de tableaux et de graphiques pour cet exemple, mais au moins il explique d’où sort la loi d’Ohm et ce qu’elle représente vraiment : une relation entre des grandeurs, et non pas le résultat d’un calcul.
En plus, je trouvent très clair la définition pratique de la résistance électrique : « Tous les métaux ne se laissent pas également traverser par le courant électrique ; on dit qu’ils sont inégalement résistants au passage du courant »


Et un grand merci à P’tit Louis, pour m’avoir scané et envoyé les pages de son bouquin de physique :-)

La dimension 4, hypercube et compagnie

samedi 8 décembre 2012 à 12:00
Envie de voir à quoi ressemble la 4D ?
fourth-dimension.jpg
C’est à partir de la discussion sur SCMB que j’avais envie de faire un petit article ici, à propos des objets en dimension 4.


C’est quoi une dimension au sens mathématique ?


La dimension d’un espace c’est le nombre de coordonnées qu’il faut pour repérer un point dans cet espace.
Ainsi, en dimension 1 (une demi droite donc) il suffit d’une seule coordonnée pour repérer un point de cette demi-droite par rapport à l’origine.

Dans un plan, un point est repéré par deux coordonnées : X et Y :

plan cartésien
Dans un espace en 3D, comme le monde dans lequel on vit, il faut 3 coordonnées pour se repérer : X, Y et Z généralement.

Dans un espace en 4D, il faut donc en toute logique 4 coordonnées, que je prendrais à W, X, Y, Z. Notre espace étant en 3D, il n’est pas possible de faire une représentation rigoureuse d’un espace en 4D. Il n’est pas possible de le dessiner, car un tel espace ne fait pas parti de notre monde.
Pour autant, ce n’est pas pour ça qu’on ne peut pas faire des calculs avec.

Exemple : en physique, l’état d’un corps (solide, liquide, etc.) est déterminé par la pression, la température et le volume donné à ce corps. On a donc 3 variables qu’on peut associer à un repère, comme ici :
TransitionPhase.png
Mais comment on aurait fait si on avait plus de 3 variables ? Par exemple avec la loi des gaz réels de Van Der Waals : pression, température, volume, covolume-molaire. Il faut une dimension en plus pour pouvoir la dessiner.
Il n’est pas possible de dessiner un graphique en 4D, mais dans un autre monde, un monde en 4D, ça le serait.
Les calculs, eux restent possible : les variables sont des variables comme les autres : c'est juste la représentation qui est impossible

Voilà, cette explication préliminaire donne l’intérêt des espaces munis de repères à plus de 3 dimensions. Toute équation avec par exemple 5, 6 ou 36 paramètres peut se représenter dans un repère à autant de dimensions, dans un monde à autant de dimensions lui aussi.


La dimension 4


D'emblée je vous dis que ce dont je parle n’est pas le temps. Oui, en physique, le temps est une dimension (en relativité par exemple on ne parle plus d’un « point de l’espace » mais plutôt d’un « évènement de l’espace-temps », repéré par X, Y, Z dans l’espace et par l’instant T dans le temps), mais ce n’est pas pour cela que c’est la quatrième. Dans notre espace-temps, c’est l’une des quatres dimensions, mais dans un espace-temps à onze dimensions, il y en aurait une de temps et dix de l’espace.

Ce dont je parle, c’est réellement un espace à quatre dimensions spatiales, où chaque point est repéré par quatre coordonnées.

Tout comme un plan est un espace avec au maximum deux dimensions, notre monde est un espace avec trois dimensions.
Mais pourquoi s'arrêter là ? On peut très bien imaginer un monde avec quatre dimensions, qui contiendrait le notre comme un cas particulier (tout comme le plan est un cas particulier de l'espace).

Ce monde n'est pas le notre, je suppose que jamais nous ne pourrons voir notre monde en 4D. Mais nous pouvons l'imaginer (je pense que la puissance du cerveau est infini sur ce plan).


Segment, carré, cube, hypercube !


Hypercube_construction_fr.png
Le segment, est la base en dimension 1. Le carrée est la figure la plus régulière en base 2 : il est obtenu par duplication du segment puis en les reliants. Idem pour le cube : on prend deux carrés parralèles qu’on relie point à point.
L’hypercube ? Facile : on prend deux cubes et on les relie, sommet à sommet aussi.

Pour reprendre l'idée de Flatland (lien plus bas), en s'imaginant prisonniers d'un plan, si on regarde un carré on voit juste son côté. Si l'on sort du plan, on voit alors tout le carré et ses entrailles.
Par extension, un visiteur de la dimension 4 pourrait voir les entrailles des objets et êtres de la dimension 3.
Cela vous donne, je l'espère, une idée de ce que permet la dimension 4.

C’est comme si la droite était un carré vu selon un axe parralèle à une des dimentions. Le carré aussi par rapport au cube, et le cube par rapport à une des quatres dimensions de l’hypercube.

Cependant… Ce que vous voyez là sur l’image, c’est bien un segment, c’est bien un carré mais ce n’est pas un cube et encore moins un hypercube.

On voit une représentation en 2D (à plat) d’un cube. Pourquoi est-ce différent ? Parce que par définition, le cube a ses faces de même forme et de même surface. Ce n’est pas le cas sur ce dessin. La perspective permet de mieux se représenter un objet d'une dimension supérieure dans une dimension inférieure, mais cette représentation n’est pas l’objet en lui même.
Pour obtenir un vrai cube, il faut le sculpter et non plus le dessiner.

L’hypercube ici, c’est encore pire : c’est un objet en 4D dessiné dans un plan en 2D. Si on essaye de faire une représentation en 3D, on obtient quelque chose comme l’Arche de la Défense, à Paris.
Mais cela reste encore une simple représentation : l’hypercube réel n’est pas comme ça : si on arrivait à voir en 4D, tous les cotés, faces, cubes seront de même longueur, surface, volume.

Cet hypercube n’est qu’une représentation en 3D du véritable hypercube.
Tout comme on pourrait imaginer l’ombre d’un cube sur un plan (on verrait alors quelque chose comme le cube sur l’image ci-dessus), on peut voir l’Arche de la Défense comme la forme 3D représentant une ombre tridimensionnelle d’un hypercube.

Comment voir en 4D ?

Il n’est pas impossible de s’imaginer des choses en 4D voire en 5D, 6D… Comme j'ai dit, je pense que la puissance de l'imagination est infinie.

Si vous voulez vous y tenter, je vous propose le film réalisé par l’ENS de Lyon : Dimensions. C’est un film en licence CC et téléchargeable gratuitement. Il est aussi possible de commander un DVD.

Vous pouvez aussi lire le livre Flatland, d’Abbott : il trace la vie d’un personnage vivant dans un plan 2D et qui est amené à passer quelques temps en 3D. L’auteur y invite finalement le lecteur, habitant d’un monde en 3D, de s’imaginer un univers en 4D.
Le livre date de 1884 et est donc tombé dans le domaine public depuis longtemps. Je vous en partage une édition ici : abbot_flatland.pdf. Je vous préviens quand même que le livre peut aussi être vu comme une critique de la société Victorienne (ce n’est donc pas juste un manuelle de math).

Flatland a aussi été adapté en deux films : Flatland et Flatland the film, ce dernier est en ligne sur Youtube.

Je n’ai pas de méthode directe pour apprendre à imaginer un 4D (je n’y arrive pas encore moi-même), mais les deux méthodes décrites ici (dans Flatland et dans Dimensions) sont similaires : se mettre à la place de créatures en 2D voulant apprendre la 3D, puis transposer tout ça à nous : se mettre en 3D et voulant apprendre la 4D.

Voilà d’autres explications (en anglais et en vidéo) :

Images : 1, 2, 3

image de Kenoir

img/Hypercube_construction_fr.png

C’est quoi la magnitude d’un séisme ?

vendredi 7 décembre 2012 à 21:40
Tiens, l’heure des explications :-)
earthquake.jpg Alors que le Japon a subi aujourd’hui un nouveau tremblement de terre (magnitude 7,3) avec un petit tsunami (1m), on peut se demander ce qu’est cette « magnitude 7,3 » et à quoi il correspond concrètement.

En fait, il s’agit de mettre directement un nombre sur l’énergie libérée par le séisme, basé sur les déplacement de terrain et la nature de la roche, ce nombre est sans unités.

L’échelle de Richter n’est plus utilisé : elle était basée sur l’amplitude de déviation de l’aiguille de sismographe, or il est possible que cette dernière sature. De plus, la formule utilisé par Richter n’est physiquement pas homogène et ne marche que pour les séismes en Californie (à cause de la nature du sol et de la vitesse et l’angle de propagation des ondes sismiques, intégrées dans les constantes de calibration de la formule).

Bien que le nom « Échelle de Richter » est resté le nombre donné dans la presse est en fait calculé avec l’échelle de magnitude du moment (utilisant, lui, tout ce qui concerne les mesures de déplacement de terrains et de nature de la roche).

On notera qu’une augmentation de 1 dans la magnitude correspond à une multiplication par 31 de l’énergie libérée et par 10 de l’amplitude des mouvements des secousses.
Il en découle donc que la l’énergie libérée par un séisme de magnitude 9 est 27 000 fois plus importante qu’un séisme de magnitude 6. De plus, un changement de 0,2 dans la magnitude correspond à un séisme deux fois plus puissant en terme d’énergie libérée.


Sources :

image de martinluff

C’est Pas Sorcier, et ça ne le sera plus…

jeudi 6 décembre 2012 à 15:01
Oh, la production va s’arrêter…
Oh… France 3 a annoncé la fin de la production de nouveaux épisodes de C’est Pas Sorcier, l’une des rares émissions intelligentes encore en diffusion (pour enfants, mais aussi pour les adultes et tout le monde).

C’est une émission de mon enfance, que j’ai suivie durant des années. J’adorais regarder quand ça parlait de sciences, mais les épisodes sur les autres thèmes étaient tout aussi passionnants.

Bien que les dernières émissions avec plus de technologie et moins de maquettes n’a pas eu le même succès (à mon avis, et sur moi en tout cas) que les anciens épisodes, je trouve que c’est très dommage.

:-/