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Le jour où Facebook m’a rendue zinzin

mardi 25 septembre 2012 à 17:21

Mini-pizzas, vin rouge et Fifa (un beau Chelsea-Bayern de Munich). On était tranquilles quand tout s’est emballé. Le bug Facebook a pris le contrôle de nos esprits. Et accessoirement, m’a fait perdre la partie.

Pourtant, c’est pas comme si on était pas au courant. Plus tôt dans la journée, tout l’Internet français avait été alerté. Pour ma part, c’est vers 16 heures que j’apprends que Facebook aurait rendu publics par erreur des messages privés envoyés aux alentours de 2009. Affiché des conversations sur la timeline qui nous sert depuis fin 2011 de profil.

Immédiatement, je me rue sur le mien afin de vérifier la fameuse “rumeur” (à prononcer l’air grave avec un tremblement dans la voix). Là, je tombe sur une boîte louche, au début des contenus publiés chaque année depuis mon inscription sur le réseau social. Intitulée, par exemple “Friends 2009″ :

x friends posted on Andrea’s timeline.
[NDLR : oui, je ne sais pour quelle raison, mon profil est toujours en anglais. Ce qui donne en bon français : "x amis ont posté sur le journal d'Andréa"]

Et qui figure juste à côté d’une boîte similaire, consacrée aux messages d’anniversaire de la même année.

Dans cette boîte, j’aperçois des messages de ma sœur, de mon père (“j’ai envoyé un mail, tu l’as vu?!”), d’amis qui me demandent les plans pour le Nouvel an, de commentaires du petit ami de l’époque. Mais rien de croustillant. Enfin, de ce que j’ai pu apercevoir. Paniquée à l’idée que quoi que ce soit d’intime puisse tomber entre les mains d’amis stalkers, je décide de tout cacher (“Hide”) et de vite aller lorgner sur les comptes des copains. Sans prendre de captures d’écran du mien. Erreur fatale.

Capture or it didn’t happen

Pourtant j’ai hésité. Sur Internet, tout le monde le sait : la capture d’écran est reine. Parce que si le fail (de la faute d’orthographe à l’insulte regrettable, en passant par le DM rendu public) peut vite être publié, sa disparition est tout aussi rapide. Dans ces cas là, seule la capture fait foi. Et on ne s’est pas privé de me le rappeler. Faisant basculer ma soirée dans un véritable cauchemar.

Car ce qui était une bonne occasion de rire et, avouons-le, d’aller fureter dans les comptes des uns et des autres, a tourné à l’affaire d’État. Vers 20 heures, Facebook déclare :

Nos ingénieurs ont étudié ces cas et constaté que ces messages étaient en réalité d’anciens messages postés sur les murs qui ont toujours été visibles sur les profils des utilisateurs. Facebook affirme qu’il n’y a aucune atteinte à la vie privée des utilisateurs.

Deux camps se sont alors faits face. La team #bug, persuadée d’avoir vu des messages trop prosaïques, trop évocateurs ou trop répréhensibles pour avoir été volontairement ouverts au grand public ; et la team #hallu, voyant dans cette agitation la manifestation d’une hallucination collective.

Là, les messages pleuvent. Facebook, évidemment : captures, commentaires. “Si ça n’est pas un bug, alors j’étais vraiment très con de publier ce genre de choses sur le wall”. Twitter aussi. Le doute s’installe. ”C’est pas possible de pouvoir penser ça !” On s’écharpe, on essaie de prouver que ce qu’on a vu, ou non, est la preuve d’une ou l’autre théorie.

Équivalent Petit-gris du point Godwin, la théorie du complot rapplique vite. Jusqu’à en venir aux SMS :

Prouve moi que le 11 septembre n’est pas arrivé !

Pour se chambrer d’abord, plus sérieusement ensuite. Dans mon coin, je tape des pieds : je tiens à prouver ce qui me semble être vrai. Avec la même obsession que le camp d’en face.

Je consulte l’”activity log” de mon compte (sur votre profil, en haut à droite), supposée archiver tous mes faits et gestes depuis mon inscription. Je télécharge, grande première, l’intégralité de mon profil en .zip. Et me retrouve très vite dans l’impasse : la seule façon de prouver avec certitude que des messages privés se sont retrouvés à l’air libre, sur mon profil, est d’en retrouver la trace dans une autre boîte aux lettres que celle proposée par Facebook. Il est en effet possible de recevoir une notification à chaque nouvel envoi de message privé… Encore faut-il retrouver celles qui datent de 2009. Et à cette date, mon adresse actuelle n’existait pas. Il faut s’en retourner vers les limbes. Hotmail. Pire : wanadoo.

Et surtout, retrouver les mots de passe qui pourraient à eux seuls tout résoudre. Deux, trois, quatre tentatives : sans succès. Il est minuit, je n’en peux plus : il est temps de cliquer sur le fameux ”j’ai oublié mon mot de passe”. ”Quel est le nom de mon premier animal de compagnie ?” Fuck. Je les ai pourtant tous aimés, impossible de s’en souvenir avec certitude. Finalement, “Melchior” l’emporte (oui, Melchior). Enfin, je vais savoir si oui ou non Facebook déploie une communication éhontée dans toute cette histoire. Ou pas. Après toutes ces épreuves, je découvre que MSN a supprimé tous mes mails. Sans préavis. Rien, nada, dans cette boîte souffle un vent glacial. Et ce n’est pas mieux sur wanadoo, qui demande que l’utilisateur principal de la ligne change lui même mon mot de passe d’utilisateur secondaire. A l’époque, mon père certainement. Qui depuis longtemps a fermé son abonnement. Désespoir.

Moi, cette nuit, vers 1h30 du matin

Je vois des messages qui sont morts

Oui, Facebook m’a rendue zinzin. Jusqu’à venir me hanter la nuit et à en faire des cauchemars :

Toi aussi tu vois les messages qui viennent de la porte ?

L’intérêt de cette histoire réside précisément dans ce drôle d’intérêt qu’elle a su susciter.

Partout, l’affaire du bug a provoqué une déferlante de réactions et d’interrogations, médiatiques ou non, sur son éventuelle véracité et les preuves qui seraient susceptibles de l’appuyer. Jusqu’au coeur du gouvernement, en poussant les services presse d’Arnaud Montebourg (ministre du redressement productif) et Fleur Pellerin (économie numérique) à envoyer un communiqué à 2 heures du matin ! Les deux ministres exigeant ”des explications claires et transparentes” du site américain, convoqué illico devant la Cnil.

Du côté de chez Owni, notre Jean-Marc Manach national est harcelé de questions de confrères et les articles que nous avons déjà publiés sur Facebook sont pris d’assaut, faisant exploser notre courbe d’audience.

L’affaire du bug Facebook a généré une attente indéniable. Un suspense, dont l’intimité serait l’actrice principale.

Il faut dire que le site croise nos moments de vie brandis et ceux qu’il vaut mieux taire. Quelque part entre l’interaction publique et l’illusion du privé : car quoiqu’il arrive, ces données que l’on souhaite secrètes, ne le restent qu’à condition du bon vouloir du site. Réalité à laquelle les plus de 900 millions d’utilisateurs se sont déjà confrontés : Facebook est réputé pour avoir trop souvent fait joujou avec la confidentialité des profils. Le voilà à tout jamais frappé du sceau de la culpabilité.

Les utilisateurs font donc de fait confiance au géant américain tout en se sachant vulnérables. Sur la brèche, à deux doigts de basculer à poil sur Internet. C’est peut-être pour cette raison que les utilisateurs sont si prompts à vouloir voir dans ce remue-ménage une erreur manifeste de la part du géant américain. Ou peut-être aussi par amour des reptiliens, illuminati, petits-gris et autres contes complotistes…


Illustration © Bojan Kontrec (Istock)

L’impression 3D vend son âme

mardi 25 septembre 2012 à 12:06

Deux imprimantes 3B Replicator Makerbot

Ce jeudi, Bre Pettis, co-fondateur de MakerBot Industries, fabricant à succès d’imprimantes 3D grand public MakerBot, doit donner un talk à l’Open Hardware Summit sur “les challenges des biens de consommation open source”. Ce qui fait bien ricaner une partie de la communauté de l’open hardware, et en particulier ceux qui contribuent au développement desdites imprimantes.

Car depuis le lancement ce mois-ci de la quatrième génération d’imprimante de l’entreprise américaine, la Replicator 2, la polémique enfle dans le petit milieu : ce nouveau modèle n’est pas open source. MakerBot a vendu son âme au monde des systèmes propriétaires sous la pression des investisseurs, accuse-t-on dans le milieu. Fini a priori l’éthique hacker qui guidait ses décisions. Une triste évolution qui se lirait dans la chronologie des faits marquants de leur jeune histoire.

MakerBot Industries a été créée en 2009 de la volonté de développer les imprimantes 3D open source domestiques, en se basant sur la RepRap, la pionnière du genre. Ses trois co-fondateurs, Bre Pettis, Zachary Smith et Adam Mayer sont issus du milieu hacker. Les deux premiers ont d’ailleurs fondé le hackerspace new-yorkais NYC Resistor.

Plus qu’un outil, RepRap symbolise une vision politique de l’open source hardware (OSHW), dont témoigne le discours d’un de ses développeurs, Adrian Bowyer : cet ingénieur rêve d’un monde où les entreprises traditionnelles seraient court-circuitées. La fabrication des produits manufacturés serait assurée par les citoyens eux-mêmes, grâce à des imprimantes 3D utilisant des plans open source partagés en ligne.

Le fondateur d’Amazon dans le tour de table

Dans les premiers temps de son existence, MakerBot réussit à fédérer une jolie communauté soudée autour des valeurs de partage et d’ouverture chères à l’éthique hacker. L’entreprise a aussi lancé le site Thingiverse, où les bidouilleurs du monde entier peuvent faire profiter des plans des objets qu’ils bidouillent avec les machines.

L’entreprise est un succès, elle compte maintenant 150 salariés, et finit par attirer l’attention des investisseurs. L’année dernière, elle lève 10 millions de dollars, alors qu’elle a commencé avec 75.000 dollars en poche. Dans son tour de table, Jeff Bezos, un des fondateurs d’Amazon. Et début de la descente aux “enfers propriétaires”.

Parmi les signes avant-coureur, le changement des conditions d’utilisation en février dernier est pointé, plus particulièrement la clause 3.2, qui oblige les contributeurs à renoncer à leur droit moral et notamment à leur droit à la paternité. Du coup, MakerBot peut utiliser le travail de la communauté dans ses produits, qu’ils soient ouverts ou fermés.

Josef Prusa, un des développeurs importants de RepRap qui monte aussi sa boîte, entame dans la foulée un mouvement Occupy Thingiverse et publie un billet à l’ironie amère :

L’impression 3D est maintenant pleine de merde. [...]

Hey regarde, nous avons pris toutes vos améliorations que vous avez partagées sur Thingiverse, nous les avons compilées dans un package et nous les avons fermées pour vous :-D .

Les imprimantes MakerBot 3D : la Replicator à gauche et la Thing-o-matic à droite

Parmi les autres indices, il y avait eu aussi au printemps dernier le départ de Zachary Smith. Il s’est aussi exprimé sur la polémique avec la même franchise :

J’essaye de contacter les gens pour prendre la mesure des choses mais jusqu’à présent, personne ne parle, et mes anciens partenaires ne répondent pas à mes appels et mes mails. Cela ne va pas, certainement. La meilleure information que j’ai trouvée est une tonne de double langage d’entreprise bullshit [La réponse de Bre Pettis, ndlr] qui caractérisait mes interactions récentes avec MakerBot.

Louvoiement

Face aux critiques, Bre Pettis se défend dans un billet au titre risqué, tant les reproches semblent fondés : “Réparer la désinformation avec de l’information”

Question 1 : est-ce que la MakerBot Replicator 2 est Open Source ?

Nous y travaillons et nous serons aussi ouvert que nous pourrons l’être alors que nous construisons un business durable.

Ou plutôt louvoie, comme taclent certains commentateurs :

Uh, FYI, tu as posé cette question :

Question 1 : est-ce que la MakerBot Replicator 2 est Open Source ?

Mais tu n’y as pas répondu. Tu tournes juste autour du pot et tu saupoudres d’une poignée de joyeux mots sur l’open source.

Steve Jobs du hardware

L’histoire dépasse la simple anecdote pour renvoyer à une histoire plus ancienne, celle du logiciel. Libre par défaut à ses débuts, sans que ce soit codifié, il est devenu propriétaire à la fin des années 70-début des années 80, quand il a commencé à générer une économie viable avec la montée en puissance de l’ordinateur personnel. Bre Pettis serait somme toute le nouveau Steve Jobs, plus entrepreneur que hacker.

Et comme le souligne Zachary Smith, ce tournant de MakerBot est un coup porté à ceux qui croient que l’OSHW constitue un écosystème viable :

Non seulement ce serait la perte d’un fabricant OSHW important, mais ce serait aussi la perte d’une figure emblématique pour le mouvement. De nombreuses personnes ont montré MakerBot et ont dit : “Oui, l’OSHW constitue un business model viable, regardez combien MakerBot a de succès.”

S’ils ferment leurs portes, alors cela donnerait aux gens qui diraient que l’open source hardware n’est pas viable des munitions pour leur argumentation.

Cela découragerait de nouvelles entreprises OSHW de se monter. C’est vraiment triste.

Si l’histoire se répète, la logique voudrait qu’après un coup de barre propriétaire, l’open hardware prenne sa revanche dans quelques années : l’OSHW a ses Steve Jobs, elle aura bien ses Stallman.


Imprimantes 3D via les galeries photo de wwward0, makerbot et cogdogblog sous licences Creative Commons

On a bien fait la bidouille à la française !

lundi 24 septembre 2012 à 17:13

Le plateau de jeu géant de l'asso UnderConstruction a fait le bonheur des grands enfants. Le but, voyager dans le temps de 1800 à nos jours pour découvrir les nouvelles technologies et leurs impacts dans les champs écologiques, sociaux, militants. - (cc) Ophelia Noor

On l’avait promis, de bonne foi, vendredi : samedi en fin de journée, il y aurait un beau reportage composé à quatre mains et un appareil photo sur le premier Open Bidouille Camp, que nous co-organisions avec nos amis de la Cantineet de Small Bang à Mains d’Œuvres à Saint-Ouen. Samedi soir, il n’y avait rien dans le back-office, pas même un début d’article. Ni même à 10 heures le lendemain. Certains rigolent déjà peut-être : ben voyons, elles ont préféré faire mumuse avec les LEGO ou bien vadrouiller en vélo électrique, et puis elles ont participé à l’atelier pâtes fraîches et ça a fini vautrées dans un canapé, une bonne assiette de ravioli ricotta-épinard dans le ventre, le tout arrosé de Club-Mate.

Fête le vous-même !

Fête le vous-même !

Sur le modèle des Maker Faire, ces grands rassemblements dédiés au do it yourself, version moderne du bricolage de nos ...

Des LEGO, nous vîmes trois briques en passant lors du démontage des stands, le vélo, pourtant installé devant nous, était caché par la masse des curieux, les pâtes, c’est vrai, on a eu une assiette, enfin une dizaine de bouchées qu’une âme charitable nous a amené à 16 heures au bar. La seule chose de juste, c’est qu’on a enfilé les bouteilles de Club-Mate, la très caféinée boisson préférée des hackers.

Car cette “première fête-le vous-même” a été un succès. À titre d’exemple, en bons adeptes du datajournalisme, citons un chiffre : nous n’avons pas profité de l’événement car nous avons préparé 170 sandwiches. Quant au nombre de cafés versés, de bouteilles de Mate décapsulées, nous avons perdu le compte au bout de deux heures. Les commandes s’enchaînaient si vite que nous n’avons pas eu le temps de donner à la Débrouille Compagnie les capsules et les bouteilles vides sur lesquelles elle lorgnait pour ses ateliers récupération.

Ouvrir le capot et réenchanter le monde

En guise de pause, je (Sabine) suis allée animer la conférence. Je pensais marcher au moins quelques mètres, du bar à la scène pour détendre mes jambes de barmaid d’un jour : espoir déçu, il fallait se frayer un passage parmi la foule massée dans la seconde salle, captivée par les machines à émerveillement apportées par différents fab labs. Une conférence qui a permis de voir ce qui liait tous ces ateliers issus aussi bien du monde des hackers que de la récupération ou de l’éducation populaire. Ce sentiment que nous arrivons à un tournant crucial et que les lendemains peuvent encore gazouiller si nous retrouvons, ensemble, du sens, en particulier en se réappropriant les savoirs-faire, pour réenchanter notre monde.

Benoît Parsy et son atelier post-prandial de programmation de robots en LEGO® - (cc) Ophelia Noor

Ce n’est pas tant la foule qui nous a réjouis que sa composition : l’enjeu était de dépasser le cercle fermé des geeks numériques. Faute d’avoir pu échanger beaucoup avec le public, fions-nous à quelques indices pour savoir si nous sommes sortis de notre microcosme. Déjà le retour des stands.

Le Fac Lab nous a ainsi expliqué que beaucoup de gens étaient présents dans un esprit de découverte. En espérant que l’essai soit transformé au fab lab directement. “Indéniablement, oui, témoigne Benoit Parsy, l’homme LEGO. Une cinquantaine de personnes sont passées, des mamans et des papas intéressés par l’outil pédagogique et l’ouverture à la programmation derrière le jouet, des geeks qui ont voulu mettre les mains dans le cambouis et ont programmé/hacké les robots et d’autres qui posaient des questions plus techniques (15), des enfants qui ont programmé effectivement un robot, des enfants qui ont joué avec les robots, une bonne dizaine… “

Jerry Can ou le serveur-ordinateur personnalisable et nomade dans un... jerrycan. Logiciel libre, matériaux de récupération, et les plans qui sont mis à la disposition de tous. (cc) Ophelia Noor

Romain, de JerryCan, poursuit :

J’ai parlé à plein de gens différents, des gens du quartier parfois assez âgés, beaucoup de jeunes couples, des papas un peu geeks qui montrent à leurs enfants, bref je suis bien sûr qu’on a tous vu la même chose, globalement peu de barbes.

Apparemment, nous avons aussi bénéficié du calendrier : le même jour avait lieu la fête de la ville, drainant le public vers Mains d’Œuvres.

Et sur Twitter, le hashtag #OBCamp n’a pas été beaucoup utilisé, alors que d’ordinaire, les événements de “geek” sont abondamment relayés sur le site de micro-blogging.

Jérôme Saint-Clair, du Graffiti Research Lab, souligne aussi un autre intérêt, côté organisateurs cette fois-ci

Cela nous a permis de rencontrer des organisateurs d’événements (ateliers,… ) qui souhaitent mettre en avant ce type de technologies/philosophies et donc permet d’atteindre les non initiés à postériori.
Ce type d’événement permet aussi aux acteurs de ce mouvement de se retrouver IRL et de mettre un visage sur des pseudos. Ceci a pour effet de nouer un peu mieux connaissance, d’échanger et permet parfois d’envisager des collaborations entre domaines connexes.

Martin (au centre) du Graffiti Reseach Lab, les mains dans le cambouis pendant la conférence de l'OBCAMP. (cc) Ophelia Noor

Merci, merci !

Nous remercions tous nos sponsors, Etsy, la Fonderie, Kiss Kiss Bank Bank, et nos partenaires médias DailyMotion, le Mouv’ et l’Atelier des médias. Sans oublier les contributeurs de notre collecte sur la plate-forme de crowdfunding. Les 63 donateurs nous ont permis d’atteindre 147% de notre objectif, avec au passage un mécène surprise, Digitalarti. Autant de mini-sponsors que nous avons remerciés en public en citant leurs noms sur scène.

Décidément, les Internets sont une bien belle invention. Yann Guégan, notre confrère de Rue89, a réalisé “bidouillé” une vidéo sur des ateliers :

Cliquer ici pour voir la vidéo.


Photographies par Ophelia Noor pour Owni /-)
Les photos de la galerie sont ici.

Et le toujours très actif Nicolas Loubet, de Knowtex, a eu la bonne idée de faire un Storify pendant qu’on éclusait nos stocks de pâté et d’emmental :

<script src="http://storify.com/nicolasloubet/obcamp-la-foire-populaire-de-la-bidouille.js">

Les data en forme

lundi 24 septembre 2012 à 17:03

La chronique de veille sur le journalisme de données d’Owni, “Les data en forme” fête son 1er anniversaire avec ce 49e épisode plein de nouveautés. Nous garderons la périodicité de la rubrique mais en changeons un peu le format. Vous trouverez à présent un projet “vedette” clairement identifié, et une liste enrichie de projets présentée de manière à rendre cette veille plus claire.

Data vedette



Titre : Virtual Water
Source : Projet personnel
Auteur : Angela Morelli + Basilico Interactive

Notre star cette semaine est la merveilleuse infographie réalisée par Angela Morelli, designer d’information milanaise passée par Londres, qui s’est prise de passion pour la problématique de “l’eau virtuelle” il y a 5 ans. Après avoir fait le tour des données sur la question, elle a décidé de devenir une sorte d’ambassadrice pour la cause de l’eau et de créer une infographie permettant au plus grand nombre de cerner et comprendre simplement des informations jusqu’ici dissimulées par des tonnes de chiffres.

Grâce à l’appui — entre autres — de “mentors” comme Nigel Holmes, David Stonestreet et Tom Halsør, Angela a mis au point un scénario approprié puis elle a demandé au studio Basilico Interactive de lui développer l’objet souhaité, avec “des mots et des images qui dansent ensemble”. Au final, des mois de travail pour un gros boulot plein de HTML5, de CSS3, de SVG et de défilement en parallaxe.


Mise en veille


Titre : De Maastricht au traité budgétaire : les oui et les non de 39 personnalités politiques
Source : Le Monde
Auteur : Alexandre Léchenet + Jim Vallandingham
Objet : D3.js
Note : Le Monde a rassemblé les positions de 39 responsables sur quatre scrutins européens : deux sont des référendums (du 20 septembre 1992, sur le traité de Maastricht et du 29 mai 2005, sur le traité constitutionnel européen) ; deux sont des votes au Parlement.”


 


Titre : A map of armed conflicts in Africa between 1997 and 2011
Source : UCL Centre for Advanced Spatial Analysis
Auteur : Francisco Dans
Objet : Modest Maps JS
Note : “ACLED (Armed Conflict Location and Event Dataset) is the most comprehensive public collection of political violence data for developing states. These data contain information on the specific dates and locations of political violence, the types of event, the groups involved, fatalities and changes in territorial control. “


 


Titre : Les migrations dans le monde
Source : Institut national des études démographiques (Ined)
Auteur : Gilles Pison + Opixido
Objet : Application Flash
Note : “Comment les immigrés se répartissent-ils à l’échelle de la planète ? Dans quels pays sont-ils les plus nombreux ? Cet outil donne accès aux dernières statistiques des Nations unies pour 230 pays du monde.”


 


Titre : OpenStreetMap, 5 years of edits – Japan
Source : ITO World
Auteur : N/A
Objet : Visualisation réalisée à partir d’OpenStreetMap.
Note : “Showing five years of edits to OpenStreetMap in Japan between 2007 and 2011.”


 


Titre : US Health Care Spending: Who Pays?
Source : Georgia Institute of Technology
Auteur : Josh Cothran
Objet : Raphael.js
Note : “In the past 50 years, the way health care is financed has changed, with private payers and public insurance paying for more care. This interactive graphic shows who paid for the nation’s health care and how much it cost.”


 


Titre : The Mitt Romney Realtime Income Calculator
Source : romneymakes.com
Auteur : N/A
Objet : Codé avec les doigts
Note : “The numbers may shock you, but what’s more import is how he makes all that cash. Should you hate him because he is rich? No. Does it matter how he made his fortune and at whose expense? Yes. Should you question his priorities, loyalties, and motivations? Absolutely.”


 


Titre : His And Hers Colors : Popular Color Names By Gender Preference
Source : Datapointed
Auteur : Stephen Von Worley
Objet : D3.js
Note : “Picture a happy couple – let’s call them Dick and Jane – out furniture shopping. They happen upon a comfy couch with pink upholstery, and Jane wants to buy it. Whether that puppy glides out the front door, or lingers on the showroom floor, could depend upon the words she uses to describe it. For maximum male appeal, should Jane call her sofa ‘light red?’ ‘Husky salmon?’ ‘Dusty nude?’ Or would a simple ‘pink’ suffice? The future of the living room hangs in the balance!”


Gérontoliens


Titre : Money Masters
Source : ForensicAccounting.net
Auteur : N/A
Objet : Infographie
Note : “As the financial gap grows, our nation becomes more divided.”


 


Titre : Do you know where your food comes from?
Source : Hellmann’s
Auteur : Crush and Ogilvy & Mather Toronto
Objet : Animation
Note : “The Canadian food system is in trouble. This short film explains what’s happening to Canada’s local food system and why we should all care.”


Une excellente data-semaine !


Tous les épisodes précédents des Data en forme.
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L’Internet (verrouillé) made in Iran

lundi 24 septembre 2012 à 14:43

Promesse en était faite depuis de longs mois. L’administration iranienne n’est plus reliée au grand réseau mondial depuis hier, selon les déclarations du ministre délégué aux Communications et aux technologies de l’information, Reza Taghipour. Finies les attaques informatiques, exit Stuxnet, bye-bye Flame, ses avatars et réplications ! L’administration a débranché.

Le ministre des Communications avait été très, très courroucé par les révélations sur l’origine de ces cyberattaques, un programme conjoint des Etats-unis et d’Israël baptisé Olympic Games. Il avait alors étrillé “le terrorisme d’Etat”, selon l’agence officielle iranienne Fars News.

Fin juillet, un petit dernier, dans la même veine, faisait son apparition. Selon un mail signé d’un chercheur de l’organisation de l’énergie atomique iranienne, un nouveau virus touchait deux sites sensibles, l’usine d’enrichissement en uranium de Natanz et l’installation restée longtemps clandestine à Fordow. Les ordinateurs infectés se mettaient subitement à jouer Thunderstruck du groupe AC/DC.

Un très grand intranet

Les officiels parlent aujourd’hui d’un intranet destiné à l’administration et non l’ensemble de la population comme il en a parfois été question. Effets d’annonce et rétropédalages ont émaillé ce projet depuis les évocations de “l’Internet halal” en avril 2011 par un membre du gouvernement de Mahmoud Ahmadinejad. Halal, soit licite, en opposition à l’Internet mondiale jugé corrompu.

L’Iran étrangle Internet

L’Iran étrangle Internet

L'Iran accentue sa pression sur le web, en mettant en place plusieurs dispositifs de blocage et de filtrage du réseau. ...

L’argument sécuritaire a bon dos. Le régime a largement ralenti les moyens de communications – Internet et téléphonie mobile – à chaque crise politique depuis les manifestations contestant l’réélection de Mahmoud Ahmadinejad. Un officiel iranien, Abdolsamad Khoramabadi, a annoncé dimanche que Gmail et Google seraient désormais bloqués, sans avancer d’autres justifications. Mais selon une agence de presse iranienne semi-officielle, le Young Journalists Club, la mesure viserait le film Innocence of Muslims.

Rien ne permet de dire si les annonces ont été suivies d’effet ou n’avait qu’une valeur déclarative. Le rapport de Google Transparency ne montre pas de chute du trafic sur Gmail ou Google. Plusieurs habitants, interrogés tard dans la nuit par le Guardian, n’avaient pas remarqué un filtrage systématique de leur messagerie.


Dessin de Mana Neyestani ©.