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Khrys’coronalungo du lundi 18 mai 2020

lundi 18 mai 2020 à 07:42

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.

Brave New World

Spécial France

Dessin de Sanaga, qui a une page facebook mais on préfère vous donner sa page Tipee.

Spécial médias et pouvoir

Spécial Coronavirus – données (plus ou moins) scientifiques

Spécial mauvaise gestion et casse du système de santé

Spécial travail et inégalités par temps de coronavirus

Spécial répression, violences et abus de pouvoir

Dessin d’Azco oublié par Le poing. Retrouvez ses dessins sur son site

Spécial la démocratie et nos droits en prennent un coup

Spécial résistance

Soutenir

Datagueule : Utopie(s) ? En ces temps sombres, à quoi rêvons-nous ? Venez aider le collectif #DataGueule (kisskissbankbank.com) à documenter les Utopies concrètes !

Spécial GAFAM et cie

Les autres lectures de la semaine

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les autres trucs chouettes de la semaine

Deux personnages prennent le café. Le personnage de gauche dit : Eh ben, toujours aussi long ! - la personne de droite répond : Yep, et ça risque de durer encore un petit bout de temps, vu comment nos dirigeants
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.

Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).

Le roman historique est un sport de combat

samedi 16 mai 2020 à 12:20

Les éditions Framabook proposent quatre nouveaux livres d’un coup, quatre recueils d’histoires courtes qui se déroulent, comme les enquêtes d’Ernaut, au temps des Croisades. Et si le récit en paraît fort éloigné de nous, son auteur, Yann Kervran, nous explique en quoi cela peut nous aider à mieux cheminer au présent.

Quatre livres d’un coup, c’est parce que tu t’ennuyais pendant le confinement ?

Loin de là. Ça fait un moment que le projet de publication de ces recueils est envisagé, mais il a fallu du temps pour le concrétiser. Avant cela, la rédaction a duré pratiquement huit ans. C’est une compilation de textes écrits mensuellement depuis 2011 jusqu’à fin 2018, que j’appelle Qit’a, textes courts dans l’univers Hexagora.

Des quoi ? Ça veut dire quoi, ce mot « Qit’a » (quitte à découvrir un nouveau mot, je tente ma chance) ? Et l’univers « Hexagora », c’est où ? Un peu à gauche au fond de la galaxie, ou bien dans le très lointain siècle des aventures d’Ernaut ? Chuis perdu dans l’espace-temps là…

Le terme en lui-même vient d’une technique de calligraphie persane qui procède par découpe, pour découvrir le décor caché. Ce sont des textes courts (entre 12 000 et 30 000 caractères) qui donnent à voir le monde au XIIe siècle tel que je me le représente à partir de la documentation scientifique disponible, que j’appelle l’univers Hexagora. Chacun d’eux offre l’occasion de découvrir la vie de personnages de second plan des romans d’Ernaut, de son enfance à lui, ou de tout autre individu de cette période que je peux relier plus ou moins directement à ce lieu et cette époque.

Hexagora, un univers presque familier.
Détail d’une copie de la Tabula Rogierana de Al Idrisi présentant la méditerranée et ses abords (avec le sud en haut), avec translittération des termes arabes, réalisée en 1929 par Konrad Miller, à partir d’une copie de l’original de 1154. – Domaine public – Source Wikimedia

 

Cela fait plus de quatre-vingt récits dans ces quatre volumes et j’ai dépassé la centaine publiée sur mon site Hexagora.
Un tel volume m’est nécessaire pour embrasser le projet de brosser de façon romanesque un monde, celui des Croisades dans la seconde moitié du XIIe siècle, dans sa complexité et pouvoir montrer des phénomènes au long cours tels que la diffusion de motifs culturels ou les métamorphoses d’une société mosaïque. Je me rends d’ailleurs compte que j’ai à peine commencé à aborder le premier point, malgré le volume déjà écrit. Avec les enquêtes d’Ernaut, qui sont un point d’entrée plus traditionnel, de roman d’enquête, cela fait désormais 8 tomes, qui me permettent en quelque sorte de poser les bases.

Attends… en huit tomes, tu as juste « posé les bases » ? Tu veux réécrire la Comédie Humaine ?

Au moins, oui. Et si je n’y arrive pas, j’invite quiconque en a l’envie de se joindre à moi (l’avantage du libre, CC BY SA en l’occurrence, il n’y aura pas à attendre 70 ans après ma mort pour ça). Très sérieusement, mon ambition en terme de fresque humaine est similaire à celle de Balzac, sauf que je ne cherche pas à dépeindre une partie de la société qui m’est contemporaine, pour la rendre intelligible. J’espère plutôt faire résonner une altérité qui nous a précédé pour inciter à raisonner sur le présent. Tout en fournissant des arguments pour réfléchir à nos constructions mémorielles et nos représentations culturelles, essentiellement historiques.

L’angoisse de la page blanche, cette inconnue de certains auteurs…
Les 16 volumes de La Comédie Humaine, CC BY SA Scartol – Source Wikimedia

Quand j’ai commencé à lire des Qit’a, je m’attendais à des nouvelles. Et en fait non. Finalement, c’est quoi, un Qit’a ?

Mon envie était d’ouvrir des fenêtres et de donner à voir le paysage depuis un autre point de vue, avec un autre rythme de parcours. Il n’y a donc pas de schéma rédactionnel traditionnel, certains Qit’a peuvent avoir une exposition, des péripéties, un climax puis une résolution, mais je ne me suis jamais senti lié par cette promesse. Chaque texte a suivi sa propre logique et ne répondait qu’à l’envie que j’avais de traiter de la vie d’une personne, d’un lieu, d’un objet ou d’une anecdote, voire de me lancer un défi du type de ceux proposés par l’Oulipo (comme par exemple m’interdire un son ou une conjonction) histoire de m’aguerrir en tant qu’écrivain.

J’avais le souhait de proposer de rentrer dans un univers fictionnel par un autre biais que les récits habituels, avec une structure générale plus organique. Chaque partie a une cohérence interne propre, mais peut se joindre à une autre, voire plusieurs, et engendrer ainsi un ensemble qui vaut plus que la simple addition, par la richesse des interactions. Procéder ainsi par touches, fractions, destins évoqués, me semble plus riche d’un point de vue humain. Plus évocateur aussi, car il laisse suffisamment de part d’ombre pour laisser à chacun et chacune la possibilité de construire. En soi-même et au-delà, en devenant créateur ou créatrice.

Donc, ma mère qui a lu les trois premiers tomes d’Ernaut, mais qui n’aime pas les nouvelles pourrait lire les Qi’ta ? (je ne sais pas dire ce qu’elle n’aime pas dans les nouvelles hein :))

La possibilité lui en est offerte, du moins, éventuellement sans devoir payer pour voir. Mais si elle a apprécié la plongée dans un monde reconstitué, elle devrait apprécier d’en parcourir certains chemins de traverse. Il y a une cohérence globale qui offre une expérience d’immersion très vaste, qu’apprécient souvent les lecteurs et lectrices de romans historiques. Par exemple, chaque section est datée et placée géographiquement précisément, de façon à permettre une reconstruction différente de ma proposition littéraire.
L’idée n’est pas de développer des spin-offs ou de faire des produits dérivés, qui peuvent parfois apparaître comme une façon de rallonger la sauce voire d’exploiter un filon, mais bien de nourrir une vision la plus large possible, en s’attachant à des éléments singuliers et subjectifs qui ont une validité et une importance égale vis-à-vis du tout.

Ces recueils inaugurent une nouveauté : tu proposes une nouvelle façon de considérer l’écrivain, qui ne passe pas par le droit d’auteur. Mais pourquoi est-tu si fâché avec le droit d’auteur ?

J’ai en effet demandé à être publié sans contrat, et à ne pas toucher de rémunération liée aux ventes, ce qui est possible vu que tout est sous licence libre (j’ai suivi en cela le chemin de David Revoy avec Glénat). Parce que le terme même de « droit d’auteur » est une imposture. Le « droit d’auteur » et son corollaire, le contrat d’édition, ne font que perpétuer un modèle économique qui ne fait pas vivre les créateurs et créatrices. En vingt ans, le revenu moyen des écrivains a été, en moyenne (et donc en tenant compte de la starification de certains auteurs désormais multimillionnaires), divisé par cinq (voir la présentation d’Olivia Guillon aux États Généraux du Livre en 2019 ou le rapport Racine).

Beaumarchais, à l’origine du droit d’auteur, était aussi éditeur, papetier… Il a conçu le droit d’auteur comme le riche industriel qu’il était. « Beaumarchais, le grand corrupteur, commença à spéculer avec génie sur les éditions et à combiner du Law dans l’écrivain » – Sainte-Beuve
Jean-Marc Nattier, Portrait de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais (1755) – Domaine public – Source Wikimedia

En outre, ce terme essentialise la notion de propriété intellectuelle, qui constitue une autre supercherie et fait envisager son existence comme seul horizon pour ceux-là même qui devraient être les plus critiques sur ces notions : les artistes.
Alors, certes, je n’ai pas de modèle économique à opposer (en dehors du don qui ne fonctionne pas en littérature, du moins pas à ma connaissance), mais je suis certain que celui que l’on me propose est frelaté.
J’ai bien plus confiance dans les travaux de Bernard Friot et du Réseau salariat pour me tirer de la situation d’indigence dans laquelle je suis désormais que d’un éventuel succès de librairie qui n’adviendrait que si je passais sous les fourches caudines d’une industrie qui n’a su jusqu’à présent que m’exploiter, à défaut d’arriver à me prolétariser (dans le sens que lui donne Bernard Stiegler, à savoir me déposséder de mes savoir-faire).

Au delà du droit d’auteur, tu expliques souvent dans tes interventions qu’Hexagora est un contre-pied à une certaine narration de l’Histoire, comme on peut la trouver dans le roman national. Est-ce que tu peux définir ce terme pour notre lectorat et expliquer en quoi ton travail est différent ?

L’histoire et la mémoire sont deux outils politiques au service des vainqueurs. La recherche historique est scientifique, mais on crée à partir de ce matériau une narration qui donne à voir ce qui sert le pouvoir en place, ce qui est pertinent pour les catégories sociales les plus riches et influentes. Bourdieu dirait que les possesseurs du capital symbolique le plus conséquent cherchent à le perpétuer. Le roman national répond à ce besoin, à la fois de normalisation, en imaginant un récit fondateur unificateur, mais aussi en insistant sur les valeurs que l’on souhaite renforcer et vanter chez ses concitoyens. C’est un moyen de contrôle par le bornage et la définition des horizons culturels.
J’ai dédié ces recueils à « la mémoire des exclus de la Mémoire », tous ces sans-grades, ceux « qui ne sont rien », ceux qui ne font pas l’Histoire, mais dont l’histoire a tant à nous apprendre. Je raconte leurs vies parce qu’ils nous ont précédés sur cette planète, ont vécu, ont fait des choix, des erreurs, des enfants, des rêves… Je m’efforce de les évoquer, dans leur plénitude, subjectivement, sans juger par avance leurs actes, et de voir en quoi ils peuvent m’apprendre à devenir un meilleur être humain. Par ce lien, qui me fait, en tant qu’animal social, et que je cherche à distinguer par-delà les siècles.

On a longtemps envisagé les couches populaires en dehors de l’histoire, à tel point qu’elles servaient à montrer l’aspect cyclique du temps par leurs activités.
Miniatures extraites du psautier de Fécamp, vers 1185, Koninklijke Bibliotheek, ms. 76F13, La Hague – Domaine public

Alors, bien sûr, je ne prétends certes pas dépolitiser le sujet, bien au contraire, mais j’apporte une vision différente, je fais entendre une mélodie chorale distincte des trompettes de la renommée. Je parle des 99 % qui ont été systématiquement mis de côté dans les grandes narrations et la mise en avant des « grands hommes » et de leurs « extraordinaires destins ». Je fais de façon romancée un travail analogue à celui qu’a fait Howard Zinn, dans « Une histoire populaire des États-Unis » ou plus récemment Michelle Zancarini-Fournel dans « Les luttes et les rêves ». C’est à relier avec ce que les chercheurs étudient désormais, depuis très peu de temps, sous le concept d’histoire par le bas.

Bourdieu, Zinn, tout ça est très contemporain. Justement, qu’est-ce qui dans ces Qit’a ou plus largement dans la période que tu explores pourrait selon toi faire écho à notre époque actuelle ?

Il me semble que tout période historique ou préhistorique possède quelque chose à nous apprendre, que ce n’est qu’une question de regard. Nous pouvons en extraire directement des concepts pour repenser le politique contemporain. Très rapidement, dans mon cas, je pense par exemple à la notion de communs, dont Pierre Dardot et Christian Laval montrent la vigueur dans les périodes qui m’occupent, ou de la démocratie, dont Francis Dupuis-Déri démontre l’existence dans l’organisation paysanne médiévale, bien différente de celle qu’on évoque habituellement, de la Grèce archaïque. On peut aussi évoquer la notion de libre arbitre, qui n’aurait pu nous paraître aussi naturelle en Occident sans les penseurs du catholicisme médiéval. Nous sommes littéralement pétris de notions dont les aléas historiques permettent d’en comprendre les ressorts, les enjeux, les impasses.

Difficile d’être un écrivain naïf après Pierre Bourdieu

Dans un second temps, il existe aussi une leçon à tirer du rapport à ces sujets, et de la façon dont la mémoire que nous construisons de ces événements (ou que l’on nous propose par les institutions telles que l’école), de ces moments qui nous ont construit en tant que citoyen et personne. Comment nous avons été nourris, comment nous nous appareillons intellectuellement en nous basant sur des récits qui rendent compte de ces périodes.
Très prosaïquement, l’idée de bâtir Hexagora est née suite aux déclarations du pouvoir présidentiel américain, lorsqu’il parlait de « croisade contre le terrorisme ». Au-delà de l’apparente incongruité des mots ainsi accolés (faire une guerre religieuse à un concept), j’ai eu envie de déconstruire les termes qui étaient ainsi employés, et de proposer aux lecteurs de retourner aux origines, vu que c’était la période que j’étudiais depuis l’université. Ceci m’est apparu avec d’autant plus d’évidence que la pratique d’opposition armée désignée sous l’appellation terrorisme y était née, avec une secte ismaélienne alors désignée sous le terme de Nizarites, qu’on appelle communément assassins.

Chez Framasoft, il y a la Team Meme, il y a aussi la Team Chauve, connue pour faire plusieurs pages pleines de mots compliqués, à propos des trucs plus compliqués encore. On sait que tu en fais partie, et ça se voit dans tes textes… Est-ce que cela ne rend pas ton œuvre inaccessible aux gens du commun ?

Je ne le crois pas. Oui je ne renâcle pas à l’usage d’un subjonctif imparfait ou d’un mot peu usité tel que principicule, (qui me semblerait d’ailleurs tout à fait adapté à une large diffusion ces jours-ci). Pour autant, cela demeure accessible aux curieux, je crois, et je ne m’aventure pas trop dans un style alambiqué ou expérimental. Je cherche à faire du roman populaire. Mais par ce terme, je fais référence à des gens comme Hugo, Dumas, Balzac ou Dickens. Gabriel Chevallier est lui aussi considéré, avec « Clochemerle », comme un grand écrivain populaire, et on ne peut pas dire que son style soit pauvre et son récit simpliste.

Nul n’est prophète en Framasoft

Je suis toujours attristé de voir que pour beaucoup de promoteurs de la culture, vouloir faire populaire, cela signifie bêtifier (il y a une vision descendante, très hiérarchique de la culture, je renvoie là-dessus aux travaux de Franck Lepage). Pour ma part, je pense que, bien au contraire, cela veut dire faire la passerelle, avec une pratique exigeante qui ne soit pas dédaigneuse dans sa forme, vers des savoirs très pointus auxquels les gens n’ont souvent pas accès physiquement. Ou pour lesquels ils n’ont pas le temps ou la formation nécessaire pour en exprimer la quintessence. On agit là un peu en tiers de confiance.
Je suis un adepte de la reconstitution historique, qui me semble être une excellente illustration de ce que peut être de l’éducation populaire dans sa pratique la plus noble. J’ai vu des gens de milieu très modeste, n’ayant aucune formation universitaire, s’enthousiasmer à la lecture d’ouvrages de métallurgie médiévale plutôt spécialisés et en parler ensuite avec passion, de façon simple, transmettant ce goût pour un sujet qui pourrait paraître rébarbatif à des enfants, des curieux, des badauds, lors d’événements ou de rencontres. D’un savoir froid, ils ont fait un objet culturel vivant, qui a su animer l’intérêt pour l’histoire dans le cœur du public. Du savoir qui s’anime devient lien, symbole.

Neuf questions, c’est peut-être déjà assez pour exploser le maximum de mots possibles dans une interview… Un mot de la fin ?

Edwy Plenel, dans un article récent citait beaucoup Marc Bloch, historien et résistant, à propos de sa critique des élites conçue après la défaite de la seconde guerre mondiale, pendant l’Occupation. Ce remarquable scientifique qui a été à l’origine d’un changement de paradigme dans les pratiques de recherche en histoire, a résumé en une phrase ce qui m’a motivé toutes ces années à continuer à rendre perceptible ce que pouvait être le monde des Croisades, dans le 3e quart du XIIe siècle. Ces quelques mots accueillent les visiteurs sur mon site depuis bien longtemps :

Le passé lointain inspire le sens et le respect des différences entre les hommes, en même temps qu’il affine la sensibilité à la poésie des destinées humaines.

– Marc Bloch, « Sur la réforme de l’enseignement », note rédigée pour les Cahiers Politiques, 1944.

Voir sur Framabook les Qit’a, histoires courtes dans l’univers Hexagora : volume 1, volume 2, volume 3 et volume 4.

Précédemment publié : les enquêtes d’Ernaut de Jérusalem

« Avant tout, ne pas nuire », rappelle Laurent Chemla

samedi 16 mai 2020 à 07:42

Votée dans l’urgence et portée par une personnalité politique au moins controversée, la loi Avia qui s’appliquera dès le mois de juillet vise à réprimer la « cyberhaine ».

Un grand nombre de voix se sont pourtant élevées pour émettre des mises en garde, comme dans cette alerte « la loi Avia est évidemment une atteinte gravissime à la liberté d’expression » et même dans des tribunes du Figaro ici et .

Nous avons choisi de reprendre ici celle de Laurent Chemla (c’est qui ce gars-là ?) qui fustige la précipitation brouillonne et souhaite l’application à la vie politique d’un fort ancien principe en médecine.

Elle est parue d’abord sur son blog Médiapart et il nous autorise à la reproduire.

 

Primum non nocere

par Laurent Chemla

Si la médecine a retenu (entre autres) d’Hippocrate son fameux « primum non nocere », on peut regretter que le politique n’ait pas, lui aussi, appris ce principe de prudence abstentionniste, et que trop souvent il use du mantra inverse : « Il faut faire quelque chose ».

Non. Il ne faut jamais « faire quelque chose ».

Déjà parce que, dans la très grande majorité des cas, « faire quelque chose » c’est faire n’importe quoi.

Ensuite parce que, souvent, ne rien faire est moins nocif que d’inventer des solutions qui semblent faciles et rapides mais qui risquent surtout d’aggraver les choses.

Et enfin parce que, presque toujours, on se retrouve à justifier l’injustifiable une fois qu’on a mal agi. Au motif évidemment qu’il fallait bien « faire quelque chose ».

Loi « contre la haine » ?

Prenons l’exemple de la loi Avia « contre la haine en ligne ».

Celle-ci part d’un constat : la haine se diffuse – en ligne comme partout, et (c’est le grand principe de cette loi, que Mme Avia a clairement exposé ) « ce qui est interdit dans l’espace réel doit l’être également dans l’espace virtuel ».

Passons rapidement sur le fait que – dans la rue – la haine est partout sans que rien ou presque ne s’y oppose. Entre usagers de la route, entre piétons, entre voisins, entre manifestants et contre-manifestants, entre police et manifestants, la haine est devenue dans nos sociétés occidentales presque un mode de vie, au point qu’on s’étonne et se méfie du moindre geste bienveillant non sollicité. Et la rue… la rue est le théâtre quotidien du harcèlement des femmes et des exclus, des insultes, des remarques sexistes, homophobes, racistes et violentes, des agressions, des crachats et de la peur. La rue aussi c’est la pauvreté mise en spectacle, le mépris de l’étranger et de ceux que la société laisse sur, justement, le trottoir.

Oser affirmer, devant la représentation nationale, que la haine est interdite dans  » l’espace réel  » c’est – évidemment – se foutre d’un monde auquel on n’appartient plus parce qu’on s’en est protégé par des vitres teintées, des chauffeurs et des gardes du corps.

Qu’on me comprenne bien : ceci n’est pas une raison pour ignorer la haine en ligne. Mais quand l’argument de Mme Avia, pour justifier son texte, repose sur un tel mensonge préalable, on a le droit de s’en inquiéter même si ce n’est pas en soi un motif d’inaction. J’y reviendrai.

Passons, donc.

Et que ça saute !

Cette loi repose sur une idée simple. Simpliste, même : il suffirait de rendre les intermédiaires techniques responsables des contenus publiés par des tiers, de les contraindre à retirer tout ce qui leur est signalé comme étant « manifestement illicite » sous peine d’amendes démesurées, pour que nous soyons tous protégés des méchants, car c’est très urgent.

Et hop !

Alors déjà, pardon de le dire, mais ce débat-là est si vieux qu’il a le droit de vote depuis déjà 6 ans. C’est dire l’urgence de légiférer et de voter un tel texte alors que le pays n’est même pas encore sorti d’un confinement imposé par une crise d’une ampleur encore jamais vue. C’EST URGENT ON T’A DIT les morts, les masques, les tests et le vaccin, on verra plus tard.

Ce débat date du tout début de l’Internet grand-public, autour de 1996. Il a réuni des comités, des commissions, il a connu des lois, des rejets du Conseil Constitutionnel, d’autres lois, des jurisprudences, des textes, des réglements et une directive européenne. Des centaines, des milliers d’experts, de juristes, d’associations, de citoyens et de lobbies se sont penchés dessus (et s’y penchent encore puisque l’Europe a prévu d’y revenir durant la présente législature), pour essayer d’imaginer des équilibres qui respectent à la fois le droit à la liberté d’expression et la juste volonté d’empêcher les délits.

Des livres y sont entièrement consacrés.

Depuis 24 ans.

C’est dire L’URGENCE du truc, alors qu’on a remis aux calendes un sujet aussi fondamental que nos retraites parce que, voilà, c’est pas trop le moment hein.

C’était TELLEMENT urgent qu’on n’a même pas respecté la procédure européenne obligatoire pour ce type de législation, c’est trop grave : on se moque des députés sur Twitter, tu te rends compte, il faut légiférer VITE !

Bref.

Têtes d’oeuf

Clément Viktorovitch résume très bien les termes du problème dans cette courte vidéo : quand on délègue à des entreprises privées le droit de juger de ce qui est légal ou illégal, on s’expose à une censure de très grande ampleur – parce que c’est plus simple et moins cher de censurer que de se poser des questions, surtout quand on risque des amendes de très grande ampleur, et que le profit est le seul guide des entreprises privées. Tout simplement.

Rendre la justice est une fonction régalienne. Les fonctions régaliennes sont des tâches que l’État ne doit pas, ou ne peut pas, déléguer à des sociétés privées. La loi Avia fait le contraire. Voilà mon résumé à moi.

Je le dis, je le répète, je le blogue et je le conférence depuis plus de 20 ans, ici et partout : si le droit à la liberté d’expression est inscrit dans notre constitution depuis le 18e siècle, ce droit n’était que très théorique jusqu’à l’arrivée d’Internet. C’est par et grâce à Internet que la parole publique est devenue accessible à tous.

Il n’est donc pas très étonnant que ce droit-là soit un des moins bien protégés par nos textes de loi, il n’est donc pas très étonnant que la liberté d’expression du grand public remette en cause les usages et les habitudes des puissants… et il n’est donc pas très étonnant que ces mêmes puissants fassent tout ce qu’ils peuvent pour remettre à sa place ce grand public qui ose s’arroger le droit de les critiquer à la face du monde.

Il est donc d’autant plus important d’y faire très attention et de ne pas légiférer n’importe comment et dans l’URGENCE parce que l’ego de quelque députée a été un peu froissé par des remarques en ligne sur ses tendances mordantes, fussent-elles problématiques. Je vous engage à revoir, encore une fois, dans la courte vidéo ci-dessus mentionnée en quels termes Mme Avia a présenté son texte en première lecture ( « MES trolls, MES haters, MES têtes d’œuf anonymes ») pour bien comprendre ses raisons – très personnelles et donc très éloignées du bien public – d’agir.

Hélas, le respect des grands principes républicains n’est visiblement pas l’URGENCE.

Latin de garage

En médecine, donc, le « triangle hippocratique » (médecin, malade et maladie) se base sur la confiance. La confiance qu’on accorde à celui entre les mains duquel on remet sa vie pour qu’il n’agisse que pour notre bien, ou – au minimum – pour qu’il n’aggrave pas notre situation. Primum non nocere.

En politique, ce même principe devrait s’appliquer. Mais force est de constater qu’en politique aujourd’hui, le principe est plutôt « primum actum » (« d’abord agir », dans mon latin de garage) avant même d’avoir bien pesé le pour et le contre. Au risque de tuer le malade, et dans le cas qui me fait réagir ici au risque de réduire à néant un de nos droits fondamentaux.

Pour autant, « ne rien faire » contre la haine en ligne n’est pas le contraire de « faire n’importe quoi pourvu que ça fasse taire mes opposants au risque de détruire des équilibres difficilement atteints ». L’accès à la liberté d’expression pour tous est un phénomène récent, et il est normal de réfléchir à ses dérives. Et il est normal que ces dérives se produisent tant que la société n’a pas intégré profondément les règles qu’impose l’usage d’une liberté. Ce n’est pas, pour faire un parallèle rapide, parce que la liberté de se déplacer est un droit fondamental qu’on a pas besoin d’un code de la route. Mais ce n’est pas parce qu’on a besoin d’un code de la route qu’on doit donner le droit aux sociétés d’autoroute d’interdire le passage à qui bon leur semble.

Intégrer les règles sociales d’un outil aussi profondément disruptif qu’Internet ne se fait pas en un jour, ni même en une génération. Ça prend du temps, ça nécessite des efforts, y compris financiers. On peut, on doit s’opposer à la haine. En ligne comme partout. En donnant des moyens à l’éducation pour former de futurs citoyens. En donnant à la justice des moyens d’agir plus rapidement et plus efficacement.

Pour qu’à force d’exemples et de formations, chacun apprenne à mieux se comporter, à mieux peser la responsabilité qu’il doit s’imposer lorsqu’il use de la parole publique, à mieux connaître ses droits et ses devoirs. En ligne comme partout. C’est long, c’est cher, ça ne se fait pas dans l’urgence et ce n’est pas aussi facile que de faire voter une loi stupide par une majorité sans partage.

Mais dans une société démocratique et respectueuse de ses grands principes, c’est comme ça que ça devrait se faire.

Et pas autrement.

 

en titre en haut "Laurent Chemla se heurte à l’hostilié des latinistes d egarage". en bas à gauche jeune homme souriant qui dit "c’est par et graĉe à internet que la parole publique est devenue accessible à tous". devant lui deux curés catholiques l’air furieux brandissent une croix et disent "vade retro cyberhaine"

Réalisé par Gégé https://framalab.org/gknd-creator/

Retour sur le premier Confin’atelier

jeudi 14 mai 2020 à 11:00

Le samedi 25 avril dernier s’est tenu le premier Confin’atelier, premier Contribatelier en ligne, et ça a été un succès. Afin de valoriser cette belle initiative, nous republions ici le compte-rendu publié sur https://contribateliers.org/ et nous sommes ravi⋅es de vous annoncer qu’un second opus est en préparation ! La date est même fixée : ce sera le samedi 6 juin 2020 de 14h à 17h.

Alors qu’est-ce qu’on a fait pendant ce Confin’atelier, premier Contribatelier en ligne, et qu’est-ce qu’on en retient ? Plein de choses ! Allez on y va, on commence par le global et on détaillera pôle par pôle ;-). Ready ? Go !

Globalement

Déjà les chiffres qui nous réchauffent le cœur : plus 80 participant·es, 11 salons en simultané (10 salons pour les pôles et 1 pour l’accueil), 13 animateur·rices, plus de 3 heures de Confin’atelier : Wouhou ! On ne s’était pas fixé d’objectifs à atteindre mais même si ç’avait été le cas, on est plus que largement satisfait·es !

Autre chose notable : aucun souci rencontré concernant la technique. C’était un peu la crainte, qu’il y ait beaucoup de participant·es et que l’instance Big Blue Button de FAImaison soit surchargée. On avait même prévu un plan B si besoin, dans lequel on était prêt à migrer les salons de certains pôles sur une autre instance Big Blue Button pour absorber la charge. Au final RAS comme on dit, aucun pôle n’a subi de bugs, ralentissements ou autre : bref, on était bien à l’aise ! (bon on a aussi demandé à tou·tes les participant·es de ne pas utiliser leur webcam et de se contenter de l’audio : ça aide !)

Pôle par pôle

Le retour de chaque pôle a été rédigé par le ou les animateur·rices du pôle concerné, sauf pour le pôle accueil où c’est un participant qui a voulu nous faire part de son retour. Merci fabulousfabs !

Pôle Accueil

Pôle animé par MeTaL_PoU, Numahell & QuentinD

Du monde tout l’après-midi, le pôle accueil avait la lourde responsabilité d’accueillir sur le Confin’atelier, d’expliquer le fonctionnement de l’outil BBB, de guider les participant·e·s vers les différents pôles, de répondre aux questions. Ce pôle « tampon » était nécessaire et a été remarquablement bien orchestré par nos 3 ami·e·s ! Ambiance franchement sympathique, accueil chaleureux et patience dans leurs explications, MeTal_PoU & Numahell se sont données sans retenue sur le pôle accueil ! QuentinD gérait la comm’ sur les réseaux sociaux (de ce que j’ai compris, pour la première fois), et venait faire un coucou aux rares moments où il avait 5 minutes. Pendant ce temps, MeTal_PoU & Numahell prenaient leur temps pour dire bonjour, expliquer inlassablement le système de salons multiples, comment basculer vers un autre pôle, comment aider à régler / couper son micro sur BBB, tout cela sans jamais perdre le sourire (qui s’entendait) ou patience. Elles ont eu à cœur de laisser présenter les pôles aux responsables de salons qui en avaient le temps, permettant à nos 80 bonnes âmes de choisir où aller donner un coup de pattes. Bravo à vous 3 !

Pôle Framalibre

Pôle animé par Gavy

Environ une dizaine de personnes pour ce pôle autour de l’annuaire historique de Framasoft. On a commencé par une petite présentation de Framalibre – ce qu’est l’annuaire, ce qu’on peut y trouver et ce qu’on peut y faire – avant de voir comment y contribuer.

Au final, plusieurs comptes Framalibre ont été créés, des notices existantes ont été modifiées et de nouvelles sont apparues :

Notices crées :

Notices modifiées :

Si contribuer à Framalibre vous donne envie, le meilleur moyen pour commencer, c’est de venir en parler sur Framacolibri (le forum de Framasoft), dans la section dédiée à l’annuaire !

Pôle Design & Libre

Pôle animé par Maiwann

Une dizaine de personnes qui étaient présentes pour cet atelier visant à regrouper les designers ayant envie de faire bouger les choses coté logiciel libre ! Petite surprise : Il y avait aussi des personnes qui étaient plutôt développeurs et qui étaient en demande pour savoir comment trouver quelqu’un avec qui collaborer. Après plusieurs petites discussions sur « Pourquoi y a-t-il aussi peu de designers dans le monde du libre ? » nous avons décidé de faire un petit site afin de pouvoir renvoyer les différentes personnes intéressées par le sujet dessus \o/ Ni une, ni deux, entre celleux qui s’occupaient du contenu et celleux qui étaient lancés sur la technique, nous avons déjà une page à vous présenter regroupant des façons de nous contacter et des ressources autour du design : Foire aux questions, articles, témoignages de collaboration… C’est par là ! ! 🎉 => https://design-et-libre.frama.io/ Merci à celles et ceux qui ont participé à cet atelier 🥳

Pôle Communiquer pour des projets libres

Pôle animé par Pouhiou

La proposition était de faire un tour de table des expériences et besoins dans la communication pour des projets libres, puis de prendre chaque besoin un par un et de partager nos retours d’expérience dessus. S’en est suivie une conversation de 3h avec plus de 10 personnes présentes absolument passionnante. Une des problématiques récurrentes fut de trouver comment communiquer sans reproduire les codes du capitalisme de surveillance.

Ces échanges ont été sketch-notés par Chloé :

Reproduction dans ce billet de blog avec l’autorisation de Chloé. Merci !

Pendant les échanges, David Revoy nous a écouté (et est parfois intervenu) tout en dessinant en direct une nouvelle illustration de Sépia, lae poulpe-mascotte de PeerTube, dont nous avons appris à cette occasion qu’iel n’avait pas de genre (découvrez-la plus bas !). Le seul regret de l’animateur (Pouhiou) c’est d’avoir du mal à jongler entre son animation et ses envie de partager une grosse expérience accumulée au sein de Framasoft (et donc de monopoliser la parole). Merci à toutes les personnes qui ont contribué !

Pôle PeerTube

Pôle animé par Angie

Une douzaine de personnes ont participé à cet atelier portant sur la sélection de contenus de qualité hébergés sur PeerTube. Angie a commencé par expliquer qu’il était important de valoriser ces contenus pour en montrer la diversité. Ce travail de curation permet d’alimenter le bloc « Découvrez notre sélection de contenus » de https://joinpeertube.org/ Plusieurs participant⋅es ayant des questions sur le fonctionnement du logiciel PeerTube, nous avons passé un peu de temps à y répondre. Angie a ensuite rappelé quelques critères pour la sélection (contenus sous licence libre ou dont on a l’assurance qu’ils sont publiés par leur créateur) et proposé des outils permettant la recherche au sein des différentes instances de PeerTube et les participant⋅es se sont lancés dans la recherche de contenus. Au final, 14 nouveaux contenus (vidéos, chaînes et instances) ont été sélectionnés. Pour chacune de ces sélections, un texte de présentation a été rédigé. Ces éléments seront prochainement visibles sur la page d’accueil de joinpeertube. Cet atelier était vraiment chouette car il a permis à l’ensemble des participant⋅es de découvrir ces contenus mais aussi d’échanger sur le fonctionnement du logiciel et sur les modalités d’inscription sur une instance. A reproduire pour découvrir de nouveaux contenus !

La nouvelle illustration de Sépia, mascotte de PeerTube, realisée par David Revoy pendant le Confin’atelier (licence CC-BY)

Pôle OpenStreetMap

Pôle animé par gibro

Le pôle OSM a débuté par une présentation rapide de la carte OpenStreetMap : son modèle, ses principes de fonctionnement et les principaux outils de contributions. Il y a ensuite eu une démonstration du fonctionnement de la carte ça reste ouvert :

Pendant et après la démonstration, nous avons échangé en fonction des besoins et interrogations des personnes présentes. Il y avait une douzaine de personnes en continu dans le salon et plusieurs contributeurs pour l’animer (merci Sebbaz et Eric B). Nous avons aussi discuté de la possibilité de mettre en place un site web facilitant la saisie des informations sur les commerces sans passer par un compte OpenSteetMap, sur le modèle https://caresteouvert.fr ou https://wheelmap.org/ Pour conclure, j’ai trouvé très agréable et efficace l’outil BigBlueButton pour les démonstrations et les interactions avec les participants. Il était également intéressant d’être à plusieurs pour animer pour gérer les échanges sur le chat et l’ajout d’informations dans les notes en parallèle des démonstrations en partage d’écran.

Retour d’un participant :

Très bon accueil de Gibro :) Belle découverte de caresteouvert, ce qui m'a permis d'actualiser les informations autour de chez moi. Concret et pratique. J'avais aussi des questions plus générales de mises à jour de OSM, que j'ai pu mettre en pratique immédiatement grâce aux conseils avisés de Gibro et Fred, merci à eux. Pratique, concret, convivial, j'ai passé un très bon moment et j'ai pu pratiquer immédiatement pour faire des mises à jour, merci <3

Pôle Wiktionnaire

Pôle animé par Noé

Première session de contribution en ligne et une bonne expérience. L’exploration d’un dictionnaire n’était probablement pas l’expérience la plus séduisante, d’où l’affluence limitée, mais l’animateur a pu néanmoins contribuer et montrer l’intérêt du Wiktionnaire avec de l’ajout d’illustrations et d’exemples, et même créer de nouvelles pages. Un participant, motivé par la présentation a pu téléverser une de ses photographies pour illustrer la page du Wiktionnaire de la ville de Gafsa. L’envie d’en refaire et la hâte de reprendre les permanences mensuelles lyonnaises !

Pôle Wikipédia

Pôle animé par Lyokoi

Une session de 3h bien remplie et qui aurait pu durer si le présentateur ne tombait pas de fatigue et ne perdait pas sa voix à la fin. La session oscillait entre 4 et 6 personnes avec un pic de présence à 8. La première moitié (1h30) fut une présentation globale de Wikipédia, son fonctionnement, sa communauté, ses règles et surtout une visite de l’interface de contribution. Ponctuée par les questions des visiteurs et visiteuses, nous avons apporté des sources à des articles, nous avons découvert plusieurs aspects de la contribution (images, structuration, wikification, etc.) et avons noté dans le pad interne des liens importants. La deuxième partie était surtout consacrée à l’échange avec les participants et les participantes, via message ou via micro. Un contributeur de Lorient a pu se faire aider à monter un groupe local et plusieurs nouveaux et nouvelles ont pu faire leurs premières modifications (ainsi qu’un ancien qui s’y est remis). L’expérience a été très enrichissante et a donné l’envie de recommencer.

Pôle Piaf

Pôle animé par Guillaume

Une super ambiance, avec une dizaine de curieux qui voulaient en savoir plus sur le projet. Nous avons discuté des intérêts de construire des ressources pour créer des intelligences artificielles francophones, et également des façons de procéder. Puis nous avons tous ensemble contribué, en écrivant des questions réponses sur des articles Wikipédia. Avec quelques dizaines de questions réponses produites, Piaf en est maintenant à 7000 depuis le début du projet il y a quelques mois ! Bravo et merci à tous ! Et continuons de contribuer quand nous en avons le temps :)

Pôle Culture libre / Khaganat

Pôle animé par Zatalyz et GPSqueeek

Après une demi-heure à – nous ronger le clavier de peur de n’avoir personne – papoter, nous décidons de revenir faire un tour à l’accueil pour signaler qu’on était là et que c’était chouette de venir dans notre salon. Et ça a marché ! On a en effet eu la joie d’avoir le retour d’une contributrice qui nous a aidé·es à voir comment serait fait le système solaire dans l’univers du Khanat, et c’est pas rien ! Le Khanat serait probablement une lune d’une géante gazeuse, et ensuite il y a des histoires d’angle des plans orbitaux, de masse et de taille des différents astres. On espère un jour avoir de quoi montrer ce ciel dans Godot pour l’intégrer au futur jeu ! Ensuite on a eu plusieurs visites de curieuses dont certaines sont restées pour nous aider à commencer un article au sujet d’une bestiole qui avait été dessinée sur papier en Contrib’atelier en présentiel en fin d’année dernière. Ce n’est pas encore terminé mais il y a une bonne base pour avoir quelque chose de publiable bientôt sur notre wiki on espère ! Merci aux visiteuses et autres contributrices qui ont été toutes plus oniriques les unes que les autres (et chez Khaganat, c’est signe d’un tas de guimauves, accompagnées d’un tas de câlins si ça fait plaisir !).

Pôle Contribuer au libre pour les développeur·ses

Pôle animé par ervin

https://asso.framasoft.org/pic/xPP0qymR/jBZ96zfE.png

Nous avons eu 11 personnes présentes. Globalement les nouveaux venus étaient satisfaits et ont trouvé des projets auxquels contribuer. La durée n’a pas forcément permis de mettre des choses en production, mais le contact a été établi et certains des participants comptent continuer à contribuer. Beaucoup d’appétence pour une autre session. Les notes complètes dont le tour de table final : https://mypads.framapad.org/p/confinatelier-framadate-3m1pcq7p7

En conclusion

Pour nous ce n’est que du positif donc un immense merci à tou·tes celleux qui ont pris part à ce Confin’atelier :

À bientôt pour le prochain ?  ;-)

 

Framaconfinement semaine 7 – Framapathique, Framaradeau et Framacamp

mercredi 13 mai 2020 à 08:13

C’est à nouveau moi Angie qui reprends le clavier pour vous raconter notre septième semaine de confinement. J’ai de la chance, c’est encore une semaine de 4 jours. Bon, passer après pyg, c’est toujours un peu challengeant (oh le gros mot) parce que c’est sûr que je prends moins de hauteur que lui… encore plus quand il fait un pas de côté ! C’est à se prendre les pieds dans le tapis et moi je tiens à mes deux jambes car bientôt je vais pouvoir renfourcher mon fidèle destrier pour aller respirer le bon air de la campagne ! Mais je vais quand même tenter de vous raconter nos aventures framasoftiennes pour la semaine du 27 avril au 3 mai.

L’accès à l’ensemble de nos articles « framaconfinement » : https://framablog.org/category/framasoft/framaconfinement/

Une pensée en berne

La tentation est grande de mettre sa propre pensée en berne en se disant qu’elle ne vaut plus rien par rapport à ce qui se passe dans le monde. Et une telle attitude est plus que dangereuse.

C’est Jean Morisset, un poète géographe québécois octogénaire qui a écrit cela il y a quelques semaines à l’écrivaine Nancy Huston. C’est à la lecture de cet article de Nancy Huston dans Le Devoir, que je me suis rendu compte en cette septième semaine de confinement que mes réflexions sur ce qui était en train de nous arriver avaient cessé. Que je n’avais plus envie de me questionner, que je n’en pouvais plus de lire et d’entendre les avis des uns et des autres sur comment la situation allait évoluer ou de comment le monde allait changer…

Évidemment que, comme Nancy Huston, je ressens un malaise face à l’écart violent entre l’état du monde et mon quotidien plutôt agréable de confinée. Mais contrairement à certains de mes collègues (coucou la #TeamChauve), après six semaines, je n’arrive plus à penser. Je suis passée en mode « apathique », cet état d’indifférence généralisée qui se manifeste par l’absence d’émotions, de sensations et de désirs, un manque de motivation et d’initiative ainsi que par la perte d’intérêt vis-à-vis d’autrui. Je suis consciente d’avoir mis en place un mécanisme de défense pour me détacher de la situation exceptionnelle que nous vivons toutes et tous. Après avoir été en colère, avoir dû soutenir moralement plusieurs personnes en détresse autour de moi, je ne suis plus en mesure d’éprouver quoi que ce soit. Je me mets en pause. Et donc, ma pensée est en berne…

Ce qui a eu pour incidence que j’ai bien galéré sur l’écriture de l’article Framaconfinement S5… J’ai reporté autant que j’ai pu sa rédaction, trouvant des tas d’autres activités plus nécessaires à faire. Alors que clairement, la rédaction de cet article était bien plus prioritaire que toutes ces petites tâches. Bref, j’ai pas mal procrastiné ! Pour rappel, la procrastination se définit comme la tendance à remettre systématiquement au lendemain. Plusieurs études ont mis en évidence que la procrastination était liée au manque de confiance en soi. Rien d’étonnant : les personnes ayant le moins confiance en elles auraient tendance à se montrer défaitistes, et donc à remettre leurs tâches à plus tard par peur de les rater.

Et en ce qui me concerne, c’est bien de cela qu’il s’agit ! Quand je me lance dans la rédaction d’un article, j’ai toujours des tas de questions : comment avoir l’air de dire des choses pas trop stupides ? Comment ne pas dénaturer ce qu’on fait les collègues ? Comment rendre ce compte-rendu agréable à la lecture ? Et puis, même si on s’est toujours dit qu’on ne se mettait pas la pression 🍺, eh bien c’est plus facile à dire qu’à faire !

Alors, j’ai essayé différents moyens pour me concentrer : faire une petite séance de méditation avant de me relancer dans la rédaction pour ne pas penser à autre chose, me fixer des créneaux dédiés en coupant tous nos outils de communication afin de ne pas me faire polluer par les différentes notifications et même m’autoriser une petite sieste pour décompresser avant de me lancer. Au final, ce qui a le mieux marché, c’est de me fixer une deadline de rendu et de la faire connaître à mes collègues. Je me suis ainsi retrouvée dans la situation de ne plus avoir le choix de reporter cette activité et j’ai donc été obligée de travailler vite et bien pour respecter ce délai. Le stress que génère chez moi cet ultimatum est très positif et me pousse à avoir une meilleure concentration. Enfin, cette méthode a un autre avantage : cela me force à ne plus être aussi perfectionniste, exigeante envers moi-même. Car dans l’urgence (relative, hein !), je suis alors capable de faire la part des choses et de faire du mieux que je peux, même si je ne trouve pas le résultat parfait.

Au final, j’ai donc fini par y arriver, mais ça n’a pas été une partie de plaisir. Et en même temps, j’ai accepté cette même semaine de prendre en charge la rédaction de notre journal de confinement pour les semaines 7 et 8. Ça peut paraître bizarre de s’imposer une tâche qu’il nous est difficile de réaliser, mais j’aime bien les challenges. Et d’ailleurs, la rédaction de l’article que vous lisez actuellement a été beaucoup plus aisée. Peut-être parce que j’ai eu énormément de retours positifs sur l’article Framaconfinement S5 et que ça m’a permis d’avoir davantage confiance en moi, en ma capacité à dire des choses pas trop débiles. Et c’est aussi sûrement parce que je me suis immédiatement fixé une deadline pour sa rédaction.

 

Et pourtant, tout continue !

Ce n’est pas parce que moi je suis en mode apathique qui galère sur la rédaction d’un article que mes collègues s’arrêtent pour autant. Bien au contraire…

La semaine a commencé en beauté puisqu’au sein d’un de nos canaux de discussion, est apparue l’idée de développer une contre application StopCovid qu’on appellerait FramaRadeau (©️ Lise) et dont le pitch serait : « cette appli ne fait absolument rien, mais si ça vous fait aller mieux quelques secondes, voici un bouton pour aller mieux » (©️ Tcit). Il vaut mieux en rire qu’en pleurer ! Et de toute façon, comme l’a indiqué pyg dans son compte-rendu de notre sixième semaine de confinement, on a fait notre part sur cette question et on n’ira pas plus loin !

Luc râle au sein de notre Framateam car certain⋅es d’entre nous postent des images en direct au lieu d’utiliser le service Framapic ou que nous n’utilisons pas la fonctionnalité des fils de discussion. Et quand c’est le brol, Luc, il n’aime pas ça ! Et puis toutes ces images, c’est que ça prend de la place sur le serveur ! Alors, on essaie de systématiquement utiliser Framapic et de bien répondre aux publications pour maintenir de jolis fils de discussion. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire ! Ce qui est certain, c’est que rappeler ces bonnes pratiques est essentiel pour que l’outil soit efficace, car quand au sein d’un même canal, plus de 5 discussions ont lieu en parallèle, il est impossible de tout suivre si cette rigueur n’est pas respectée.

Pour la référence au didgeridoo, c’est une longue histoire… mais sachez qu’on en a plein les oreilles.

Nos stagiaires sont toujours à fond eux aussi ! Arthur continue à produire les sous-titres de la vidéo The Age of Surveillance Capitalism, une interview de Shoshana Zuboff, et a découvert cette semaine que le logiciel Omega T qu’il utilise pour ses traductions est bien plus simple à utiliser qu’il ne le pensait ! Il s’est senti un peu bête sur le moment. Mais comme il apprécie l’autodérision, il en a fait un joli article de journal !

Lise a préparé le texte d’un communiqué de presse présentant l’initiative entraide.chatons.org avant de l’envoyer à différents médias. Elle a aussi créé une nouvelle fiche sur le wiki pour présenter le logiciel Shaarli, que nous utilisons pour vous fournir le service MyFrama. Cet outil de conservation et de partage de liens est vraiment hyper pratique quand on veut se créer des dossiers documentaires ou bien tout simplement conserver un contenu pour y revenir plus tard.

Théo a travaillé cette semaine à la mise en place d’un système permettant aux internautes de contacter directement l’administrateur⋅ice d’un formulaire Framaforms. C’est une fonctionnalité qui va nous être très utile car nous recevons via notre formulaire de contact de plus en plus de messages de personnes qui souhaitent contacter le créateur⋅ice d’un formulaire. N’étant pas nous même créateur⋅ice de ces formulaires, nous sommes dans l’incapacité de pouvoir donner cette information aux personnes qui nous sollicitent. Cependant, mettre en place cette nouvelle fonctionnalité nous a demandé de bien y réfléchir en amont. En effet, nous n’avons pas souhaité que ce mail de contact soit visible directement sur le formulaire car les robots spammeurs s’en seraient donnés à cœur joie ! Il nous fallait donc mettre en place un formulaire de contact directement dans Framaforms. Et puis, nous ne voulions pas non plus obliger les créateur⋅ices à être contacté⋅es. Théo est donc parti sur plusieurs pistes avant de trouver celle qui permettait de prendre en compte tous ces aspects. Cette fonctionnalité n’est pas encore implémentée dans Framaforms, mais Théo m’indique que c’est imminent !

Bientôt, vous pourrez voir cette ligne supplémentaire à la fin d’un questionnaire…

et un formulaire de contact vous sera alors proposé.

il sera tout de même possible pour les créateur⋅ices d’un sondage de désactiver la fonction de contact.

Pouhiou, en plus d’animer nos comptes sur les médias sociaux au quotidien, a passé une partie de la semaine à préparer la lettre d’informations Framasoft dans laquelle il récapitule tout ce que nous avons fait ces derniers mois. Je l’admire car regarder dans le rétroviseur pour identifier tout ce que nous avons fait depuis janvier, c’est un boulot de dingue !

Tcit continue à travailler au développement de Mobilizon. J’ai pas tout bien suivi mais il continue à développer les fonctionnalités pour les groupes et fait des tests. J’imagine que ça veut dire qu’il voit si les fonctionnalités qu’il a développées fonctionnent correctement. Notre designeuse associée au projet Mobilizon, Marie-Cécile Godwin Paccard a lancé sur les médias sociaux un formulaire permettant de demander des précisions aux futur⋅es utilisateur⋅ices de Mobilizon sur le vocabulaire utilisé sur les pages événements.

Chocobozzz est lui aussi le nez dans le développement de nouvelles fonctionnalités pour PeerTube. Apparemment, il s’agirait de pouvoir ajouter des plugins d’authentification. Je ne suis pas certaine d’avoir bien compris de quoi il s’agissait, et puis comme ce n’est pas fini, mieux vaut que vous patientiez avant d’en savoir plus.

Du côté du support, spf ne chôme pas car les sollicitations sont toujours aussi nombreuses. D’ailleurs parfois, il s’énerve un peu de recevoir des messages de certain⋅es de nos utilisateur⋅ices qui ne prennent même pas la peine d’appliquer les règles de base de la politesse. On a beau être conscient que très souvent lorsque vous nous contactez, c’est que vous rencontrez un problème, mais commencer un mail par un « bonjour », c’est tout de même pas la mer à boire ! Heureusement qu’on reçoit des tickets qui nous donnent l’opportunité de nous marrer un peu ! Par exemple, on s’est amusé de recevoir une demande d’aide comprenant un fichier .odt dans lequel étaient copiées des captures d’écran… Je vous le dis, on s’amuse comme on peut du côté du support !

Pyg continue à jongler entre les interviews, les réunions avec certains partenaires et les interventions à distance, tout en rédigeant l’article Framaconfinement de la semaine 6. Et comme il a toujours des tas de choses à nous dire, eh bien ça prend du temps (mais pour vous ça ne vous prendra que 30 minutes à lire !). Il a aussi trouvé le temps de publier le Memorandum Covid-19 pour du libre et de l’open en conscience : enseignements et impulsions futures le mercredi 29 avril.

 

On se réadapte pour les mois à venir

Pyg a annoncé cette semaine à l’association l’annulation de notre Framacamp annuel, du moins sous sa forme habituelle. Le Framacamp, c’est le second rendez-vous annuel des membres de l’association (l’autre étant notre AG). Pendant une dizaine de jours, les membres qui le peuvent se retrouvent physiquement dans un lieu agréable pour faire le point sur les projets en cours, discuter des grandes orientations de l’association et avancer sur certains projets.

Étant arrivée chez Framasoft en février 2019, je n’ai vécu qu’un seul Framacamp, celui de juin 2019, mais ça a été pour moi une expérience incroyable. Déjà, parce que c’est un boulot de fou de tout organiser. Et ça on le doit à AnMarie qui gère avec brio tous les aspects logistiques (réservation d’un gîte, déplacements, alimentation). Et comme nos membres ne sont pas tous hyper-organisé⋅es, entre celleux qui veulent changer de jour d’arrivée ou de départ, celleux qui ne peuvent finalement pas venir et celleux qui ont des régimes alimentaires spéciaux, c’est un sacré exercice d’agilité (en mode à l’arrache donc !). Ensuite, parce que se revoir, discuter, échanger, réflexionner, boire des coups pendant plusieurs jours d’affilée, c’est un super moyen de consolider le groupe. Je n’avais jamais vécu ce type d’expérience (je n’arrive déjà pas à partir en vacances avec plus de 2 personnes sans que ça soit angoissant pour moi !) et même si j’ai trouvé que c’était sacrément épuisant, j’étais hyper enthousiaste à l’idée de recommencer ! Parce que ce Framacamp a complètement du sens pour moi et que finalement, être entourée de personnes bienveillantes et brillantes, qui savent exposer leurs pensées et les confronter à celles des autres sans animosité, m’a permis de revoir mon point de vue sur le collectif et de croire encore plus à la nécessité de faire ensemble.

Pour revenir au sujet, pyg a donc proposé à l’association une nouvelle forme pour le Framacamp prévu en juin prochain. Les raisons :

Il est donc proposé que ce Framacamp prenne une nouvelle forme : 3 journées de temps cadrés et non-cadrés en ligne. L’événement serait évidemment sur la base du volontariat (participe qui veut et qui peut, quand iel peut). Pour cela, nous utiliserons le logiciel Big Blue Button, un outil de visioconférence adapté à la formation en ligne. Testé lors du Confin’atelier du 25 avril dernier (compte-rendu), Big Blue Button semble être l’outil le plus approprié pour ce temps de travail collectif puisqu’on pourra y créer plusieurs salons de discussion. Au sein de ces salons, il est possible de partager des présentations (avec ou sans tableau blanc), de discuter via un tchat, et même de créer des documents en mode collaboratif puisqu’y est disponible l’outil Etherpad.

Le détail des différentes sessions est encore en cours de préparation au sein de l’association, mais on sait déjà qu’une de ces sessions sera dédiée à la restitution des travaux menés par l’équipe du laboratoire CEPN UMR de l’Université Paris XIII dans le cadre du projet TAPAS (There Are Platforms as AlternativeS). Ce projet de recherche vise à approfondir et affiner la distinction entre « plateformes collaboratives » et « entreprises plateformes » et apprécier sa portée sur le plan des évolutions du travail, de l’emploi et in fine de la protection sociale dans le champ du numérique. Dans ce cadre, Framasoft a été sujet d’étude en 2019 et une partie des enseignants-chercheurs associés sont même venus assister au Framacamp de l’année dernière afin de comprendre nos modes de gouvernance en interne et en lien avec nos communautés. L’association est donc très enthousiaste à l’idée de découvrir ce qu’iels auront compris de nous !

Toujours dans l’idée de s’adapter, Pouhiou a passé une grande partie de la semaine à travailler à la rédaction d’un article dont l’objectif est de vous expliquer que nous revoyons notre feuille de route 2020. Car comme pyg vous l’a déjà expliqué dans Framaconfinement S6, il ne nous semble pas décent de nous lancer dans un crowdfunding selon les mêmes modalités que nos précédentes campagnes pour financer la V3 de PeerTube. Et nous allons avoir du retard pour la sortie de la V1 de Mobilizon. Mais je ne doute pas de ses capacités de nous expliquer tout cela de la manière la plus claire possible.
EDIT : l’article a été publié le 6 mai : https://framablog.org/2020/05/06/ce-que-framasoft-va-faire-en-2020-post-confinement/.

Nos membres bénévoles sont formidables

Une très bonne interview de Framatophe a été publiée dans Politis cette semaine. Il y revient sur le concept de capitalisme de surveillance qui prend encore plus de sens en cette période.

Enfin, Fred et Numahell ont passé une bonne partie de leur week-end à réaliser une vidéo de présentation de l’association pour la Fête des Possibles qui aura lieu du 12 au 27 septembre prochain. Portée par Le Collectif pour une Transition Citoyenne, la Fête des Possibles recense de nombreux évènements (plus de 1100 en 2019) qui souhaitent rendre visibles toutes les initiatives citoyennes qui construisent une société plus juste, plus écolo et plus humaine et qui permettent à chacun⋅e d’agir immédiatement. Toutes les formes sont plébiscitées : des ateliers d’expérimentation, des circuits de découverte, des portes ouvertes, des rassemblements publics, etc. au-delà de temps d’échanges ou de transmissions de savoirs. Cette Fête des Possibles sera celle des interdépendances, des interconnexions, des coopérations, des solidarités et bien plus encore !

Toutes les associations partenaires de cet évènement ont été sollicitées pour produire et partager une courte vidéo dans le cadre du lancement de la première campagne de communication et de mobilisation des réseaux des possibles sortie le 4 mai ! Cette vidéo d’environ 1min30 doit raconter comment elles agissent déjà pour le monde de demain, afin d’inciter leur public à témoigner ou s’engager lui aussi. Fred et Numahell se sont emparé⋅es de cette mission et se sont lancé⋅e⋅s dans le grand bain de la réalisation vidéo. Armé⋅e⋅s d’un pad, iels ont rédigé les éléments de langage nécessaire et une trame pour le contenu. Pas simple de résumer l’action de Framasoft en quelques minutes ! C’est Fred qui s’est essayé au jeu d’acteur seul face à sa caméra et là aussi chapeau car c’est un exercice pas du tout évident ! Numahell en a profité pour découvrir 2 logiciels libres de montage vidéo : Openshot et pitivi. Et selon Fred, c’était rigolo de faire une framaconférence en 4 minutes.

Et comme toujours la #TeamMèmes est au taquet : cet article ne serait rien sans leurs chouettes contributions ! Merci !