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Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Tout le monde n’est pas satisfait de la décision. Jessica Rosenworcel, la seule commissaire démocrate, a voté contre la mesure par crainte qu’elle ne donne lieu à des abus. Tout comme l’abrogation de la neutralité du net, le rejet de la réglementation sur les opérateurs publics donne aux fournisseurs le « droit légal » de bloquer les messages texte ou même le contenu de ces messages, selon Rosenworcel. En d’autres termes, il élimine certaines mesures de protection pour les gens ordinaires et donne plus de pouvoir aux géants des opérateurs mobiles.
“L’information sur les déplacements peut révéler certains des détails les plus intimes de la vie d’une personne – si vous avez consulté un psychiatre, si vous avez assisté à une réunion des AA, qui vous pourriez fréquenter[…] Il n’est pas juste de laisser les consommateurs dans l’ignorance sur la façon dont leurs données sont vendues et partagées, puis de les laisser dans l’incapacité de faire quoi que ce soit à ce sujet.”
Les fans de Taylor Swift hypnotisé·e·s par les clips de répétition sur un kiosque lors de son spectacle Rose Bowl du 18 mai n’étaient pas au courant d’un détail crucial : une caméra de reconnaissance faciale à l’intérieur de l’écran prenait leurs photos. Les images étaient ensuite transférées à un « poste de commande » de Nashville, où elles ont été croisées avec une base de données de centaines de harceleurs connus de la pop star. […] « Ceux qui passaient par là s’arrêtaient et fixaient l’écran, et le logiciel commençait à fonctionner. […] Malgré les préoccupations évidentes en matière de protection de la vie privée – pour commencer, à qui appartiennent ces photos de spectateurs et combien de temps peuvent-elles être conservées dans un dossier ? – l’utilisation de la technologie de reconnaissance faciale est à la hausse dans les stades et les arènes, et la sécurité n’est pas le seul objectif. »
Après avoir dénoncé à plusieurs reprises la création du fichier national biométrique pour les mineurs non accompagnés et les dangers d’un tel instrument sur l’exercice des droits des enfants, UNICEF France décline aujourd’hui l’invitation du ministre de l’Intérieur. Accepter de se rendre à ce rendez-vous aurait été en contradiction avec notre mandat : ce fichier constitue davantage un outil de lutte contre l’immigration irrégulière que l’instrument d’une politique publique « en faveur de l’enfance ».
La CNIL a donné son feu vert à la Région Provence Alpes Côte d’Azur pour lancer l’expérimentation de la « comparaison faciale » dans les lycées.
Ainsi toute critique portée par un enseignant sur l’institution pourrait être légalement sanctionnée par une révocation. Ce que poursuit le ministre c’est la généralisation du devoir de réserve qui concerne aujourd’hui les seuls cadres du système éducatif ou des cas bien particuliers. Les violences tout comme la diffamation sont déjà punis par la loi. Le devoir de réserve peut être invoqué pour des enseignants qui feraient campagne contre l’institution (et non contre un responsable politique).
[…] JM Blanquer inscrit cet article pour permettre une systématisation des sanctions et faire en sorte que les enseignants se taisent, notamment sur les réseaux sociaux, dernier espace de liberté.
Cet article autoritaire, qui ferait des enseignants une catégorie spéciale de sous-fonctionnaires, montre à quel point le mot confiance est un piège. Si, pour Orwell, » la liberté c’est l’esclavage », pour l’auteur de ce projet de loi, la confiance c’est la soumission.
On aurait tort de croire que […] la masse des citoyens a oublié la différence entre le postulat démocratique, qui est la compétence du peuple, une fois muni des informations nécessaires, sincères et intelligibles, et le postulat oligarchique de son ignorance et de sa bêtise. Mettez ce ressentiment au contact d’une détresse qui vous colle le dos au mur, ajoutez une imposture flagrante à propos de l’écologie […] et vous obtenez une vraie révolte populaire, peut-être incertaine de ses débouchés, mais parfaitement consciente de son objet, et pour cette raison même incoercible aussi longtemps que les causes n’en auront pas été clairement prises en compte.
[…] Et la violence, donc, il faut y venir. Au moment où j’écris, l’attentat terroriste de Strasbourg vient de se produire, ce qui crée une émotion et une tension aisément compréhensibles. Et comme en d’autres circonstances, le gouvernement (suivi d’une partie de la presse) semble ne pas pouvoir résister à la tentation de l’instrumentaliser, en combinant l’appel à l’unité nationale, comme s’il devait tout occulter, et le déploiement sécuritaire qui peut servir à plusieurs usages. La violence principale, permanente, omniprésente, à laquelle il faut espérer que nos concitoyens ne s’habitueront pas, c’est la violence policière et judiciaire.
L’esclavage n’a jamais été aboli ; c’est lui qui fabrique à l’autre bout du monde les marchandises dont seront gorgées vos vitrines de Noël.
L’on est esclave de son smartphone fabriqué par des esclaves. La boucle du nœud coulant est bouclée.
[…] L’idée de la démocratie est morte avec l’invention des mass-media, soit la possibilité purement technique qu’un seul type puisse imposer son opinion à des millions d’autres sans être contredit.
[…] Les casseurs ont leur valeur émeutière. Ils reflètent à la face effarée des nantis la violence qui fonde et corrobore le monopolisme publicitairement assisté.
Les casseurs effraient les causeurs ; si le monde creux de Macron tombe, ce sera grâce à eux.
[…] Technique et génocide font bon ménage. Des machines IBM comptabilisaient les déportés à Auschwitz.
Qui avait la naïveté de penser que le XXIe siècle serait moins génocidaire que le XXe ? Les deux procèdent de la même cause : la haine de la beauté. Dans un univers où toute vraie beauté a été irrémédiablement polluée par la laideur, il ne restait plus aux souilleurs qu’à s’en prendre à l’unique et véritable source de toute beauté : la nature. C’est désormais elle qu’ils sont en train, sciemment, de mettre à mort.
Vous ne comprenez pas qu’on ne veut que votre bien. Vous ne comprenez pas grand-chose, en vérité. Il faut tout vous expliquer, faire preuve de pédagogie, comme avec les enfants parce que vous êtes des enfants. Mais vous prenez tout mal. Quand le président dit qu’en traversant la rue, il vous trouve du travail, c’est juste une maladresse, ou c’est trop subtil pour vous, peu importe que, par contraposée, cette phrase signifie exactement : si vous ne trouvez pas de travail, c’est que vous ne vous êtes même pas donné la peine de traverser la rue, que vous êtes donc des branleurs, des feignasses incapables de faire des efforts pour vous en sortir. Et si vous êtes rétifs à la pédagogie, on vous punira, comme on punit les enfants, c’est-à-dire, si j’ai bien compris, en vous faisant vous agenouiller en ligne face à un mur, les mains derrière la tête et en filmant votre humiliation. On fera de vous « une classe bien sage ». Et puis ça vous fera un souvenir, ainsi que le remarque avec une admirable humanité celle qui fut jadis la candidate de gauche à l’élection présidentielle.
Le brevet décrit un système que la police peut utiliser pour faire correspondre les visages des personnes qui passent devant une sonnette avec une base de données de photos de personnes qu’elle juge « suspectes ». De même, les propriétaires peuvent ajouter des photos de personnes « suspectes » dans le système et le programme de reconnaissance faciale de la sonnette détectera alors toute personne passant devant leur maison. Dans les deux cas, si une correspondance se produit, le visage de la personne peut être automatiquement envoyé aux forces de l’ordre et la police peut arriver en quelques minutes.
[…] Cette demande de brevet suggère également qu’Amazon n’a pas l’intention de s’arrêter à identifier les gens à partir de leur visage. L’entreprise prévoit cibler un arsenal d’autres techniques biométriques, notamment les empreintes digitales, l’analyse de la texture de la peau, l’ADN, l’analyse des veines de la paume, la géométrie de la main, la reconnaissance de l’iris, la reconnaissance des odeurs et des odeurs, et même les caractéristiques comportementales, comme le rythme de frappe, la démarche, la reconnaissance vocale.
[…] Imaginez si un quartier était équipé de ces caméras de sonnette d’entrée. Le simple fait de vous rendre à la maison d’un ami pourrait faire en sorte que votre visage, vos empreintes digitales ou votre voix soient signalés comme étant » suspects » et versés dans une base de données gouvernementale à votre insu et sans votre consentement. Avec Amazon qui vend les appareils, fait fonctionner les serveurs et pousse les forces de l’ordre à utiliser ses technologies, l’entreprise construit tous les éléments d’un réseau de surveillance, allant du gouvernement jusqu’à nos portes d’entrée.
Les spécialistes pointent des pratiques françaises à rebours des stratégies de « désescalade » menées dans d’autres pays européens, qui passent par le dialogue continu avec les organisateurs et les manifestants : depuis la présence d’officiers de liaison médiateurs, comme les Peace Units aux Pays-Bas, les « officiers de dialogue » en Suède, jusqu’à des panneaux lumineux donnant les instructions de la police à ceux qui défilent. La sophistication de l’arsenal n’est pas non plus synonyme de pacification : le LBD et les grenades de désencerclement sont des armes susceptibles d’entraîner de graves blessures. Les forces de l’ordre conservent aussi des instruments archaïques, comme les grenades offensives (responsables de la mort de Rémi Fraisse à Sivens en 2014).
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.
Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
Voici déjà la traduction du cinquième chapitre de Google Data Collection, l’étude élaborée par l’équipe du professeur Douglas C. Schmidt, spécialiste des systèmes logiciels, chercheur et enseignant à l’Université Vanderbilt. Si vous les avez manqués, retrouvez les chapitres précédents déjà publiés.
Il s’agit cette fois d’explorer la quantité de données que Google collecte lorsque l’on a désactivé tout ce qui pouvait l’être…
Traduction Framalang : Khrys, Mika, Piup, David_m, Côme, Serici, Fabrice, Bullcheat, Goofy
58. Cette section montre les détails de la collecte de données par Google à travers ses services de publication et d’annonces. Afin de comprendre une telle collecte de données, une expérience est réalisée impliquant un utilisateur qui se sert de son téléphone dans sa vie de tous les jours mais qui évite délibérément d’utiliser les produits Google (Search, Gmail, YouTube, Maps, etc.), exception faite du navigateur Chrome.
59. Pour que l’expérience soit aussi réaliste que possible, plusieurs études sur les usages de consommateurs1, 2 ont été utilisées pour créer le profil d’usage journalier d’un utilisateur lambda. Ensuite, toutes les interactions directes avec les services Google ont été retirées du profil. La section IX.F dans les annexes liste les sites internet et applications utilisés pendant l’expérience.
60. L’expérience a été reproduite sur des appareils Android et iOS et les données HTTPS envoyées aux serveurs Google et Apple ont été tracées et analysées en utilisant une méthode similaire à celle expliquée dans la section précédente. Les résultats sont résumés dans la figure 12. Pendant la période de 24 h (qui inclut la période de repos nocturne), la majorité des appels depuis le téléphone Android ont été effectués vers les services Google de localisation et de publication de publicités (DoubleClick, Analytics). Google a enregistré la géolocalisation de l’utilisateur environ 450 fois, ce qui représente 1,4 fois le volume de l’expérience décrite dans la section III.C, qui se basait sur un téléphone immobile.
Figure 12 : Requêtes du téléphone portable durant une journée typique d’utilisation
61. Les serveurs de Google communiquent significativement moins souvent avec un appareil iPhone qu’avec Android (45 % moins). En revanche, le nombre d’appels aux régies publicitaires de Google reste les mêmes pour les deux appareils — un résultat prévisible puisque l’utilisation de pages web et d’applications tierces était la même sur chacun des périphériques. À noter, une différence importante est que l’envoi de données de géolocalisation à Google depuis un appareil iOS est pratiquement inexistant. En absence des plateformes Android et Chrome — ou de l’usage d’un des autres produits de Google — Google perd significativement sa capacité à pister la position des utilisateurs.
62. Le nombre total d’appels aux serveurs Apple depuis un appareil iOS était bien moindre, seulement 19 % des appels aux serveurs de Google depuis l’appareil Android. De plus, il n’y a pas d’appels aux serveurs d’Apple liés à la publicité, ce qui pourrait provenir du fait que le modèle économique d’Apple ne dépend pas autant de la publicité que celui de Google. Même si Apple obtient bien certaines données de localisation des utilisateurs d’appareil iOS, le volume de données collectées est bien moindre (16 fois moins) que celui collecté par Google depuis Android.
63. Au total, les téléphones Android ont communiqué 11.6 Mo de données par jour (environ 350 Mo par mois) avec les serveurs de Google. En comparaison, l’iPhone n’a envoyé que la moitié de ce volume. La quantité de données spécifiques aux régies publicitaires de Google est restée pratiquement identique sur les deux appareils.
64. L’appareil iPhone a communiqué bien moins de données aux serveurs Apple que l’appareil Android n’a échangé avec les serveurs Google.
65. De manière générale, même en l’absence d’interaction utilisateur avec les applications Google les plus populaires, un utilisateur de téléphone Android muni du navigateur Chrome a tout de même tendance à envoyer une quantité non négligeable de données à Google, dont la majorité est liée à la localisation et aux appels aux serveurs de publicité. Bien que, dans le cadre limité de cette expérience, un utilisateur d’iPhone soit protégé de la collecte des données de localisation par Google, Google recueille tout de même une quantité comparable de données liées à la publicité.
66. La section suivante décrit les données collectées par les applications les plus populaires de Google, telles que Gmail, Youtube, Maps et la recherche.
Nous voulons façonner les outils que les géants du Web ne peuvent ni ne veulent créer. Pour y parvenir, nous avons besoin de votre soutien.
Pauvre MeetUp ! Pauvre Facebook avec ses événements et ses groupes ! Vous imaginez combien c’est dur, d’être une des plus grandes capitalisations boursières au monde ? Non mais c’est que les actionnaires ils sont jamais contents, alors il faut les arracher avec les dents, ces dividendes !
Nos pauvres petits géants du Web sont o-bli-gés de coder des outils qui ne vous donnent que très peu de contrôle sur vos communautés (familiales, professionnelles, militantes, etc.). Parce qu’au fond, les centres d’intérêt que vous partagez avec d’autres, c’est leur fonds de commerce ! Nos pauvres vendeurs de temps de cerveau disponible sont trop-for-cés de vous enfermer dans leurs plateformes où tout ce que vous ferez sera retenu envers et contre vous. Parce qu’un profil publicitaire complet, ça se vend plus cher, et ça, ça compte, dans leurs actions…
Et nous, internautes prétentieuses, on voudrait qu’ils nous fassent en plus un outil complet, éthique et pratique pour nous rassembler… ? Mais on leur en demande trop, à ces milliardaires du marketing digital !
Comme on est choubidou chez Framasoft, on s’est dit qu’on allait leur enlever une épine du pied. Oui, il faut un outil pour organiser ces moments où on se regroupe, que ce soit pour le plaisir ou pour changer le monde. Alors on accepte le défi et on se relève les manches.
Lors du lancement de la feuille de route Contributopia, nous avions annoncé une alternative à Meetup, nom de code Framameet. Au départ, nous imaginions vraiment un outil qui puisse servir à se rassembler autour de l’anniversaire du petit dernier, de l’AG de son asso ou de la compète de son club d’Aïkido… Un outil singeant les groupes et événements Facebook, mais la version libre, qui respecte nos sphères d’intimité.
Puis, nous avons vu comment les « Marches pour le climat » se sont organisées sur Facebook, et comment cet outil a limité les personnes qui voulaient s’organiser pour participer à ces manifestations. Cliquera-t-on vraiment sur « ça m’intéresse » si on sait que nos collègues, nos ami·e·s d’enfance et notre famille éloignée peuvent voir et critiquer notre démarche ? Quelle capacité pour les orgas d’envoyer une info aux participant·e·s quand tout le monde est enfermé dans des murs Facebook où c’est l’Algorithme qui décide de ce que vous verrez, de ce que vous ne verrez pas ?
L’outil dont nous rêvons, les entreprises du capitalisme de surveillance sont incapables de le produire, car elles ne sauraient pas en tirer profit. C’est l’occasion de faire mieux qu’elles, en faisant autrement.
Nous avons été contacté·e·s par des personnes des manifestations #OnVautMieuxQueÇa et contre la loi travail, des Nuits Debout, des Marches pour le climat, et des Gilets Jaunes… Et nous travaillons régulièrement avec les Alternatiba, l’association Résistance à l’Agression Publicitaire, le mouvement Colibris ou les CEMÉA (entre autres) : la plupart de ces personnes peinent à trouver des outils permettant de structurer leurs actions de mobilisation, sans perdre le contrôle de leur communauté, du lien qui est créé.
Or « qui peut le plus peut le moins » : si on conçoit un outil qui peut aider un mouvement citoyen à s’organiser, à s’émanciper… cet outil peut servir, en plus, pour gérer l’anniversaire surprise de Tonton Roger !
Concevoir le logiciel MobiliZon (car ce sera son nom), c’est reprendre le pouvoir qui a été capté par les plateformes centralisatrices des géants du Web. Prendre le pouvoir aux GAFAM pour le remettre entre les mains de… de nous, des gens, des humains, quoi. Nous allons nous inspirer de l’aventure PeerTube, et penser un logiciel réellement émancipateur :
Nous avons travaillé en amont pour poser des bases au projet, que nous vous présentons aujourd’hui sur JoinMobilizon.org. Au delà des briques logicielles et techniques, nous avons envie de penser à l’expérience utilisateur de l’application que les gens auront en main au final. Et qui, en plus, se doit d’être accessible et compréhensible par des néophytes.
Nous souhaitons éprouver ainsi une nouvelle façon de faire, en contribuant avec des personnes dont c’est le métier (designeurs et designeuses, on parlera très vite de Marie-Cécile et de Geoffrey !) pour œuvrer ensemble au service de causes qui veulent du bien à la société.
Le développement se fera par étapes et itérations, comme cela avait été le cas pour PeerTube, de façon à livrer rapidement (fin 2019) une version fonctionnelle qui soit aussi proche que possible des aspirations de celles et ceux qui ont besoin d’un tel outil pour se mobiliser.
Voilà notre déclaration d’intention. La question est : allez-vous nous soutenir ?
Car pour avancer vers la concrétisation de MobiliZon, et prolonger l’ensemble de nos projets, il n’y a pas de secrets : nous avons besoin de dons. Des dons qui, on le rappelle, restent déductibles des impôts (pour les contribuables français·es).
Pour notre campagne de dons de cette année, nous avons fait le choix de ne pas utiliser des outils invasifs qui jouent à vous motiver (genre la barre de dons qu’on a envie de voir se remplir). On a voulu rester sobre, et du coup c’est pas super la fête : on risque d’avoir du mal à ajouter MobiliZon dans notre budget 2019…
Alors si MobiliZon vous fait rêver autant que nous, et si vous le pouvez, pensez à soutenir Framasoft.
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Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Depuis des années, la Chine sévit contre les Ouïghours et d’autres groupes musulmans. En 2017, les autorités du Xinjiang ont interdit aux hommes de porter la barbe, aux femmes de se couvrir le visage, et l’école à domicile. Le Xinjiang est également devenu un État de surveillance hi-tech. Les caméras vidéo avec logiciel de reconnaissance faciale permettent de suivre les déplacements des gens dans la rue et tous les véhicules doivent être équipés d’un GPS. Des postes de contrôle sont mis en place dans toute la région, où la police scanne l’iris et les téléphones des gens.
Dans le cas de l’iMessage d’Apple, Apple serait obligé d’ajouter silencieusement de nouveaux appareils à la liste de ceux que les applications pensent que vous possédez : quand quelqu’un vous enverra un message, il n’ira plus seulement vers, disons, votre iPhone, votre iPad et votre MacBook – il ira vers ces appareils, ainsi que vers un nouvel ajout, un appareil d’espionnage appartenant au gouvernement.
Avec des systèmes de messagerie comme WhatsApp, l’approche sera légèrement différente : votre interface utilisateur prétendra que vous êtes dans une conversation en tête-à-tête, mais dans les coulisses, l’entreprise sera obligée de vous transformer silencieusement en tchat de groupe. Deux des personnes dans le tchat de groupe seront vous et votre ami·e, l’autre sera invisible et sera opéré par le gouvernement.
Les services de renseignement l’appellent « le fantôme » ; un fantôme traçeur qui nécessite les produits technologiques les plus sûrs disponibles aujourd’hui pour mentir à ses utilisateurs, par le biais d’ordres secrets que leurs concepteurs ne peuvent refuser sans risquer des poursuites.
Voir aussi : La loi australienne contre le chiffrement est « profondément défectueuse », selon l’industrie de la tech (theverge.com – en anglais)
Une nouvelle étude menée par des chercheurs de Microsoft jette un éclairage sur l’utilisation réelle de l’Internet haut débit dans l’ensemble du pays, et le tableau qu’elle présente est très différent des chiffres de la FCC.[…] Dans l’ensemble, Microsoft a conclu que 162,8 millions de personnes n’utilisent pas d’Internet haut débit, tandis que la FCC affirme que seuls 24,7 millions d’Américains n’ont pas accès au haut débit. L’écart est particulièrement marqué dans les zones rurales. Dans le comté de Ferry, par exemple, Microsoft estime que seulement 2 pour cent des gens utilisent le service à large bande, contre 100 pour cent selon le gouvernement fédéral.
Sans rien pouvoir y faire, les passants qui se promènent autour de la Maison Blanche, à Washington, pourraient bientôt voir leurs visages enregistrés et analysés par les services secrets américains.[…] les visages de plusieurs milliers de personnes – qu’elles soient activistes, touristes ou fonctionnaires – seraient ainsi, dans cette zone de Washington, scrutés sans leur consentement. Un problème que le document évacue en une phrase assez lunaire : « Les personnes qui ne souhaitent pas être filmées par les caméras impliquées dans ce projet pilote peuvent choisir d’éviter la zone. »[…] les services secrets américains qui ont développé le programme n’ont pas pour mission de protéger seulement la résidence du président, mais tous ses déplacements, ce qui pourrait les amener à « intégrer [le système] dans son arsenal de défense général, et à le déployer partout là où le président ou le vice-président se rendent. »
Stupéfiant certains auditeurs, le médecin et chercheur en cellules souches de Harvard n’a pas condamné He, mais a plutôt décrit les actions chinoises comme un mauvais tournant sur la bonne voie
Le risque d’une dérive sécuritaire qui avait été alors largement dénoncée par de nombreuses associations comme la Ligue des droits de l’Homme n’aura pas attendu longtemps pour trouver un nouveau terreau. On en veut pour preuve le fait qu’aucun des responsables politiques interrogés cette semaine n’ait jamais cherché à exclure le recours à cette situation d’exception pour maîtriser la crise des gilets jaunes. Le bras de fer démocratique est engagé.
Si dans les jours qui viennent la situation s’envenime encore et que les services de police réussissent à obtenir les nouveaux pouvoirs qu’ils réclament, de nombreux Français risquent de comprendre, bien malgré eux, que le combat pour les libertés fondamentales ne doit pas se livrer seulement quand on se sent personnellement menacé. La conservation de l’Etat de droit est à ce prix.
Le déni de la violence sociale est cette forme suprême de violence à laquelle Bourdieu donnait le nom de violence symbolique, bien faite pour que ses victimes soient réduites à merci : car violentées socialement, et méthodiquement dépouillées de tout moyen d’y résister « dans les formes » puisque tous les médiateurs institutionnels les ont abandonnées, elles n’ont plus le choix que de la soumission intégrale ou de la révolte, mais alors physique, et déclarée d’emblée odieuse, illégitime et anti-démocratique — normalement le piège parfait. Vient cependant un moment où la terreur symbolique ne prend plus, où les verdicts de légitimité ou d’illégitimité volent à leur tour, et où la souffrance se transforme chimiquement en rage, à proportion de ce qu’elle a été niée.
[…] Croyant que ce dont ils ne parlent pas n’existe pas, les médias ne les avaient pas vu venir ces enragés-là. Mais voilà, ils sont là, produits d’une longue et silencieuse accumulation de colère, qui vient de rompre sa digue. Ceux-là on ne les fera pas rentrer facilement à la maison. Et ceci d’autant moins qu’avec la naïveté des « braves gens », ils ont expérimenté, à l’occasion de leur première manifestation pour beaucoup d’entre eux, ce que c’est que la violence policière.
[…] Gageons d’ailleurs que des révisions de grande ampleur doivent être en train de s’opérer dans leurs esprits. Car tous ces gens qui depuis 2016 et la loi El Khomri, jusqu’à 2018 avec Notre-Dame-des-Landes et les ordonnances SNCF, avaient été abreuvés de BFM et de France Info, invités à pleurer les vitres de Necker, se retrouvent aujourd’hui dans la position structurale des casseurs, en vivent la condition de violence policière et médiatique, et savent un peu mieux à quoi s’en tenir quant à ce que ces deux institutions diront désormais des « ultras violents radicalisés ». En tout cas c’est très embêtant pour les chaînes d’information en continu cette affaire : car si le devenir-casseur prend cette extension, que pourra donc encore vouloir dire « casseur » ?
Quelles que soient les tentatives de justification du parquet de Versailles et du gouvernement, la LDH rappelle qu’aucun principe de sécurité ou d’ordre public ne saurait primer sur les droits de l’enfant ni autoriser des humiliations d’Etat. Ces valeurs fondamentales sont protégées par de nombreux outils internationaux. C’est pourquoi la LDH entend alerter le rapporteur spécial sur la torture de l’ONU, afin qu’il se saisisse de cette situation dans un contexte de multiplication des blessés par les forces de l’ordre lors d’opérations de sécurité autour des mouvements sociaux.
Pages, groupes, posts, un mois après le début du conflit, Facebook a amassé sur sa plateforme des millions de données sur les différents protagonistes. Anti-Macron, pro-gouvernement, nationalistes, insoumis, jeunes, retraités : un gigantesque assemblage de custom-audiences qui sent déjà la poudre. La seule question désormais est de savoir qui va l’utiliser, contre qui, et à quelles fins. Tout est prêt.
En matière de régulation des plateformes, la Quadrature du Net propose notamment d’identifier celles qui ont un pouvoir de contrainte sur leurs utilisateurs. L’une des manifestations de ce pouvoir de contrainte, c’est le fait qu’on ne puisse pas quitter la plateforme sans perdre les liens qu’on y a créés. Nous voudrions que ces acteurs aient une obligation d’« interopérabilité » : qu’il soit possible de quitter Facebook tout en continuant à interagir avec ses utilisateurs. Des standards techniques existent, comme ceux qui permettent aux différents serveurs du réseau social fédéré Mastodon de communiquer entre eux. Avec une telle obligation, le droit à la portabilité des données prendrait une dimension sociale : il deviendrait possible, pour une communauté, de migrer sans se détruire ou repartir de zéro. Ce pourrait être une première manière de faire apparaître juridiquement cette question des liens. Tout l’enjeu est de réussir à penser le « social » entre le privé et le public, et de donner à cette dimension une existence propre.
Certes, le public est parfois interrogé : après l’avoir fait saliver, on le fait opiner. On lui donne ainsi l’illusion démocratique qu’il existe en tant qu’Opinion publique. Mais voilà : on le sonde sur ce qu’on lui a montré, non sur ce qu’on lui a caché. Il n’est rien de tel, pour maîtriser l’Opinion, que de maîtriser le « réel » sur lequel on la fait réagir. Ce réel de l’époque, falsifié, dramatisé, inventé, et sur un mode si catastrophique, dissuade les citoyens d’agir : le sentiment d’impuissance que leur procure le tableau de tant d’événements inéluctables leur fait croire qu’ils ne peuvent rien dans les domaines tout proches où ils pourraient agir ou résister.
En Allemagne, en Suède, en Suisse, l’interaction entre police et manifestants se distingue par la maîtrise et le dialogue. La police française résiste aux nouveaux modèles de maintien de l’ordre, articulés autour de la notion de désescalade. O. Fillieule et F. Jobard expliquent les raisons de ce retranchement doctrinal.
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