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You can haz my freedom. As long as I can haz my pr0n (par Okhin)

dimanche 15 décembre 2013 à 22:11
Ce texte d'Okhin a été partagé par Neros sur son shaarli. C'est un texte comme les écrit Okhin, c'est-à-dire qu'il ne s'embarrasse pas de choses inutiles. Et je pense que ça s'accorde un peu à ce que j'esquissais sur mon propre shaarli récemment : https://id-libre.org/shaarli/?KokNdw. Au cas où ça peut aider à diffuser le texte d'Okhin, je l'ai traduit. Très rapidement. Il me semble que c'est fidèle à l'original. Si ce n'est pas le cas, dis-le. C'est pas les moyens qui manquent.

Contexte

Hier, l'Assemblée nationale de France a voté la LPM (Loi de Programmation Militaire) et une grande part de la soi-disante société civile était énervée à cause de l'Article 13 qui aurait (ou n'aurait pas, on ne peut pas le savoir de part la manière dont le texte a été rédigé) légalisé ce qui était illégal pour l'État jusqu'ici : récolter en masse des données et des communications, sans intervention judiciaire, pour la défense de l'État.

Et je pense vraiment que la société civile est morte en France. Et je le dis alors que je travaille pour une ONG - la FIDH (Fédération Internationale des Droits de l'Homme) - et après avoir aidé LQDN a combattre ACTA, HADOPI et tout ça.

Je pense juste que le 13e acticle de cette loi n'est qu'une diversion, un os à ronger jeté à la société civile pour qu'elle lutte contre lui, afin de permettre au gouvernement de faire pire au même moment.

Ne touche pas à mon porno

Tout le monde, moi y compris, est pleinement conscient que chaque tentative de contrôler et de censurer Internet (même si c'est stupide) est dangereux, parce que ça t'enlève la liberté de... de faire quoi ? De consommer encore plus de publicités mises en avant par des compagnies privées.

Nous n'utilisons pas cet outil fantastic pour construire une nouvelle société, pour changer l'ancienne, pour organiser des résistance comme c'est le cas presque partout ailleurs dans le monde (Tunisie, Égypte, Syrie, Ukraine, Grèce, Brésil, je veux dire, regardes les actualités : le monde est en flamme). Nous l'utilisons pour regarder du porno et pour traquer notre voisin.

Et donc, oui, tu vas te battre pour ton droit de regarder du porno. Ok, je veux dire, je ne peux pas te blâmer de vouloir regarder du porno. Mais tu ne vas défendre que cette liberté. Quand les gens descendent dans la rue pour "Internet", ils ne demandent pas la liberté d'organisation, de communiquer et d'avoir une vie privée. Ils veulent juste regarder les films qu'ils ne veulent pas payer (parce que les films de nos jours sont tellement nuls que personne en devrait payer pour ça, je suis d'accord) ou regarder leur voisin baiser dans une party.

Et maintenant, la société civile est simplement en train de gueuler contre une tentative de censure le grand 'ternet. Sauf que ce n'est se battre que contre cela. Nous avons déjà été trompés dans le passé, lorsque nous nous sommes opposés à DADVSI quand les lois contre le terrorisme sont passées. Deux fois.

Le problème c'est que les organisation (et les non-organisation) comme LQDN sont peut-être très bien pour faire en sorte que les gens appellent les députés de l'Assemblée nationale française ou au parlement européen (après tout, ACTA a perdu), mais elles ne sont pas bonnes du tout pour expliquer aux gens pourquoi ces lois font chier.

Le truc c'est que maintenant, on a dans chaque loi (sur la programmation des opérations militaires, sur la prostitution, les jeux, les violations du droit d'auteur, la criminalisation des discours haineux, etc.) un article sur Internet et la censure/contrôle.

Le truc c'est que maintenant, nous sommes en train de nous battre seulement sur ce point. Nous, les citoyens, au moins ceux qui occupent la sphère médiatique et l'espace social, nous ne nous occupons que d'Internet, et de rien d'autre.

Ça veut dire que c'est facile pour le gouvernement de passer une nouvelle loi sécuritaire. Il n'a qu'à ajouter un article-pour-censurer-Internet-qu-il-ne-veut-pas-vraiment et attendre que la société civile réagisse à cet article particulier que le gouvernement veut abandonner de toute manière.

Ça va donner à la société civile l'impression qu'elle est utile, tout en validant cette façon de faire du gouvernement.

Bon, tu sais quoi ?

V

A

T

E

F

A

I

R

E

F

O

U

T

R

E

!

C'est un mensonge.

Ça ne marche pas. Une société qui accepte la surveillance de masse (que ce soit en utilisant des caméras de surveillance, pour des écrans publicitaires qui suivent le mouvement des yeux et sont équipés de systèmes de reconnaissance faciale, les réseaux sociaux envahissant et autres systèmes de reconnaissance faciale censés être cools), n'est pas démocratique.

Réveille-toi !

Il est temps de cesser de croire que de manifester en bon ordre et de manière bien contrôlée, que de signer des pétitions et de crier fonctionne. Ça ne marche pas, et la classe politique actuelle se fout de nous et de ce système.

Nous avons besoin d'enseigner, d'offrir toutes les explications nécessaires, de combattre la peur et d'aider tout le monde à mieux comprendre ce qu'Internet est vraiment, ce qu'il n'est pas, et pourquoi c'est la plus belle invention que l'humanité n'a (encore) jamais faite. Et nous ne pouvons faire cela en utilisant la manière traditionnelle de s'exprimer.

Nous devons arrêter d'essayer de convaincre les politiciens et construire des fondations plus puissantes et des mouvements décentralisés. Nous devons construire la société alternative dont tout le monde rêve. Nous devons arrêter de penser que les politiciens et les transnationales vont entendre les gens, parce que ça n'arrivera pas tant qu'ils se croiront à l'abri. Nous devons les défier et menacer leur sécurité.

Nous ne devons pas abandonner nos droits, et parmi ces droits celui d'avoir une vie privée et de la protéger des immixion arbitraires, en accord avec l'article 12 de la déclaration des droits de l'homme, mais c'est un peu tard.

Je veux dire, la première loi anti-terroriste était en 2001 (LSQ). Depuis, il y en a eu un paquet. Et à chaque fois, il n'y a que l'internaute - ou celui qui s'éclate avec son porno - pour les combattre.

C'était il y a 12 ans. Et nous les avons encore toutes. Personne ne demande publiquement d'abroger ces lois. Au lieu de cela, nous ne faisons que de réagir, nous nous installons dans une tactique de défense dans laquelle nous ne pouvons que perdre quelque chose (une petite part de liberté, ou une plus grande), nous avons besoin de reprendre l'initiative.

Comment de pertes de liberté allons-nous endurer avant que quelqu'un se mettre à bouger ? Je pense que nous avons abandonné la lutte. Je pense que nous pensons à ce que nous pouvons perdre si nous nous laissons à nous mettre en colère, et c'est pour ça que nous entendons beaucoup parler de ce qu'il se passe en Grèce. Nos soi-disants dirigeants utilisent la Grèce comme un épouvantail pour nous effrayer et nous faire rester tranquille, en disant, tu sais, "tu ne devrais pas trop en demander, ou tu pourrais tout perdre." Le problème ici n'est pas ce qu'il nous reste à perdre. Mais ce que nous pouvons gagner.

Donc, réveille-toi. Et pense à ce que nous pourrions avoir, que nous pourrions commencer à demander au lieu d'attendre ce que tu mérites, à savoir d'être attaqué par une nouvelle loi stupide. Reprendre la rue. Menacer et défier ceux qui sont au pouvoir. Utiliser la solidarité et les moyens de communications qui sont autour de toi.

Les politiciens ne sont pas la solution. La solution, c'est toi. Tu les laisses contrôler ta vie. Il est temps de changer.

Modifié la dernière fois le jeudi 12 décembre 2013 à 19:11:44

ça fait longtemps

samedi 7 décembre 2013 à 21:25

tu te disais
ça fait longtemps
au point de te demander
l'espace d'un instant
quel est ce bruit ce son
et de sentir à nouveau la présence
d'espaces où règne d'autres physiques
ce son ce piano sculpte des focales
d'huile d'aquarelle des profondeurs
de champs de nuages
sans la poussière comment
toucher la lumière
d'un soleil de printemps d'automne
ou même d'hiver
pente ascendante descendante
toujours de biais biaisé ambigu
polysémique parsemé de vie
malgré l'intérieur au spleen bourgeois
boiseries humides tapisseries boursouflées
malgré et grâce
à la fenêtre ouverte cette plaie qui soulage
donne sur l'océan tempétueux
immense et
placide.

alors que des transnationales ont remplacé les empires
pour le pire et pour le pire
des conquêtes des colonies et de l'asservissement
nous avons dirigés nos désirs de mort et de vie
vers l'exploration de nos continents intérieurs
et contrairement à ce que faisaient semblant de croire les anciens
c'est bien dans ces territoires sans frontières
presque informes
que nous rencontrons notre inhumaine humanité
notre animalité inanimale
mais agitée de l'angoisse fondamentale
et comment observer l'obscurité
des abysses
à l'ère de la surface du touch du clic
sans déclic
un simple cran de plus à l'arrêt
sans retour.

tu te disais
ça fait longtemps
la routine des jours est
un alcool une drogue un anxiolytique efficace
sournois
il suffit que tu déchires le voile du quotidien
avec tes vieilles touches blanches et noires
pour que les courants d'airs
inconfortables
ravivent les braises.

ça fait longtemps

samedi 7 décembre 2013 à 21:25

tu te disais
ça fait longtemps
au point de te demander
l'espace d'un instant
quel est ce bruit ce son
et de sentir à nouveau la présence
d'espaces où règne d'autres physiques
ce son ce piano sculpte des focales
d'huile d'aquarelle des profondeurs
de champs de nuages
sans la poussière comment
toucher la lumière
d'un soleil de printemps d'automne
ou même d'hiver
pente ascendante descendante
toujours de biais biaisé ambigu
polysémique parsemé de vie
malgré l'intérieur au spleen bourgeois
boiseries humides tapisseries boursouflées
malgré et grâce
à la fenêtre ouverte cette plaie qui soulage
donne sur l'océan tempétueux
immense et
placide.

alors que des transnationales ont remplacé les empires
pour le pire et pour le pire
des conquêtes des colonies et de l'asservissement
nous avons dirigés nos désirs de mort et de vie
vers l'exploration de nos continents intérieurs
et contrairement à ce que faisaient semblant de croire les anciens
c'est bien dans ces territoires sans frontières
presque informes
que nous rencontrons notre inhumaine humanité
notre animalité inanimale
mais agitée de l'angoisse fondamentale
et comment observer l'obscurité
des abysses
à l'ère de la surface du touch du clic
sans déclic
un simple cran de plus à l'arrêt
sans retour.

tu te disais
ça fait longtemps
la routine des jours est
un alcool une drogue un anxiolytique efficace
sournois
il suffit que tu déchires le voile du quotidien
avec tes vieilles touches blanches et noires
pour que les courants d'airs
inconfortables
ravivent les braises.

Here / Ici

samedi 23 novembre 2013 à 19:06


Here

Mike, Cambridge, MA

When alone with my war toys
In a muted room
I could hear my mother call my name
from the unknown recess just beyond my ear

The very same that strains
for a creak, a breeze a bump in the night
that might be my father prepared to tell me
why he never spoke of what happened over there

But that won't happen, here
where I hear my son at the brink of our dook
'papa' he calls pulling me from sleep
I rush to the sill to find no one there

He is at school, or in his nap
and we are both in one piece

by Mike Ladd


Ici

Mike, Cambridge, MA

Seul avec mes jouets de guerre
Dans une chambre muette
Je pouvais entendre ma mère appeler mon nom
depuis le recoin inconnu derrière mon oreille

La même qui se tend
au grincement, au souffle, au choc dans la nuit
ça pourrait être mon père prêt à me raconter
pourquoi il n'a jamais parlé de ce qui s'était passé là-bas

Mais ça ne se passera pas comme ça, ici
où j'entends mon fils sur le pas de la porte
'papa' appelle-t-il en me tirant du sommeil
Je me précipite sur le seuil pour n'y trouver personne

Il est à l'école, ou fait la sieste
et nous sommes tous les deux entiers

par Mike Ladd


Il s'agit du premier morceau du disque de Vijay Iyer, Mike Ladd, Maurice Decaul, Lynn Hill (et quelques autres), intitulé Holding It Down : The Veterans' Dream Project. Cet album porte les mots de vétérans des guerres criminelles (par définition, mais dans ces cas aussi selon les lois internationales) en Afghanistan et en Irak. J'essaie de traduire les textes.

Si tu as des améliorations à suggérer, n'hésite pas à les indiquer dans les commentaires. Merci.

Here / Ici

samedi 23 novembre 2013 à 19:06


Here

Mike, Cambridge, MA

When alone with my war toys
In a muted room
I could hear my mother call my name
from the unknown recess just beyond my ear

The very same that strains
for a creak, a breeze a bump in the night
that might be my father prepared to tell me
why he never spoke of what happened over there

But that won't happen, here
where I hear my son at the brink of our dook
'papa' he calls pulling me from sleep
I rush to the sill to find no one there

He is at school, or in his nap
and we are both in one piece

by Mike Ladd


Ici

Mike, Cambridge, MA

Seul avec mes jouets de guerre
Dans une chambre muette
Je pouvais entendre ma mère appeler mon nom
depuis le recoin inconnu derrière mon oreille

La même qui se tend
au grincement, au souffle, au choc dans la nuit
ça pourrait être mon père prêt à me raconter
pourquoi il n'a jamais parlé de ce qui s'était passé là-bas

Mais ça ne se passera pas comme ça, ici
où j'entends mon fils sur le pas de la porte
'papa' appelle-t-il en me tirant du sommeil
Je me précipite sur le seuil pour n'y trouver personne

Il est à l'école, ou fait la sieste
et nous sommes tous les deux entiers

par Mike Ladd


Il s'agit du premier morceau du disque de Vijay Iyer, Mike Ladd, Maurice Decaul, Lynn Hill (et quelques autres), intitulé Holding It Down : The Veterans' Dream Project. Cet album porte les mots de vétérans des guerres criminelles (par définition, mais dans ces cas aussi selon les lois internationales) en Afghanistan et en Irak. J'essaie de traduire les textes.

Si tu as des améliorations à suggérer, n'hésite pas à les indiquer dans les commentaires. Merci.