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Il est des folles.

lundi 25 juin 2012 à 20:36

il est des folles
qui
savent
qui
osent
va savoir peut-être
qu’il est des folles qui n’ont pas le choix
et pourtant elles offrent
au monde qui voulait bien passer par-là
des silences
au beau milieu d’une chanson
comme l’œil
au beau milieu des tempêtes
un instant
qui se prolonge à peine
ça rugit derrière
ça rugit devant
ça rugit partout mais
il est des folles
qui t’inventent des silences
en déséquilibre
la page oscille
un battement de cil
et…
et… …allez !
le monde que tu as dans le rétroviseur
oublie-le
il est déjà broyé
les poutres d’acier comme des fétus de paille
le béton armé en nuages de poussière
ce monde connu
ce monde immonde
qui te broyait toi
empêtré par des fils des cordes des lianes des liens
il est déjà broyé
brisé éclaté moulu bientôt dissolu
disparu
et…
et… …allez !
de ces débris par ces ruines de cette poussière
s’envole un oiseau mythique
tout juste aperçu
pas même
mais ce mouvement a ouvert
des pistes des convergences des divergences des croisements
et même des ponts
suspendu
des ponts de vide suspendu dans le vide
tu ne sais pas voler mais tu voles
parce que c’est comme ça parce que tu n’as pas le choix
comme ces folles
qui soufflent des voix comme on souffle du verre
qui sculptent des gestes comme on danse la terre
aux émotions impossibles
aux émotions qui dissimulent leurs noms
entre les lignes
des vieux dictionnaires jaunis
comme ces folles
qui les révèlent sans les dévoiler
qui les libèrent sans les trahir
jamais

jamais !
l’air si sec
figé étouffant brûlure
et…
et… allez !
le vent déploie
des poumons des nuages des
dégradés de gris
des contrastes de la craie à l’anthracite
fleuve de forces anonymes
parce que nous avons perdus la connaissance
de leurs formes
fleuve qui rassemble
tous les confluents
tous les confluents que les étiquettes sécuritaires
voudraient faire croire incompatibles
tous les confluents
dont se nourrissent
par traditions non écrites
par traditions non sues
mais transmises
dont se nourrissent ces folles
par qui se perpétuent
les possibles

respirations

Il est des folles.

lundi 25 juin 2012 à 20:36

il est des folles
qui
savent
qui
osent
va savoir peut-être
qu'il est des folles qui n'ont pas le choix
et pourtant elles offrent
au monde qui voulait bien passer par-là
des silences
au beau milieu d'une chanson
comme l'œil
au beau milieu des tempêtes
un instant
qui se prolonge à peine
ça rugit derrière
ça rugit devant
ça rugit partout mais
il est des folles
qui t'inventent des silences
en déséquilibre
la page oscille
un battement de cil
et...
et... ...allez !
le monde que tu as dans le rétroviseur
oublie-le
il est déjà broyé
les poutres d'acier comme des fétus de paille
le béton armé en nuages de poussière
ce monde connu
ce monde immonde
qui te broyait toi
empêtré par des fils des cordes des lianes des liens
il est déjà broyé
brisé éclaté moulu bientôt dissolu
disparu
et...
et... ...allez !
de ces débris par ces ruines de cette poussière
s'envole un oiseau mythique
tout juste aperçu
pas même
mais ce mouvement a ouvert
des pistes des convergences des divergences des croisements
et même des ponts
suspendu
des ponts de vide suspendu dans le vide
tu ne sais pas voler mais tu voles
parce que c'est comme ça parce que tu n'as pas le choix
comme ces folles
qui soufflent des voix comme on souffle du verre
qui sculptent des gestes comme on danse la terre
aux émotions impossibles
aux émotions qui dissimulent leurs noms
entre les lignes
des vieux dictionnaires jaunis
comme ces folles
qui les révèlent sans les dévoiler
qui les libèrent sans les trahir
jamais

jamais !
l'air si sec
figé étouffant brûlure
et...
et... allez !
le vent déploie
des poumons des nuages des
dégradés de gris
des contrastes de la craie à l’anthracite
fleuve de forces anonymes
parce que nous avons perdus la connaissance
de leurs formes
fleuve qui rassemble
tous les confluents
tous les confluents que les étiquettes sécuritaires
voudraient faire croire incompatibles
tous les confluents
dont se nourrissent
par traditions non écrites
par traditions non sues
mais transmises
dont se nourrissent ces folles
par qui se perpétuent
les possibles


respirations

Le chemin sillonne.

dimanche 10 juin 2012 à 12:53


Talvin Singh, Niladri Kumar, Joy

le chemin sillonne
entre la rivière et le champ de blé
le chemin sillonne sur le fil
entre les ronces et un peu de boue
je cours sur le fil du rasoir
faille imaginaire dans la chape de plomb
de béton
de la brutalité poudrée
et de cet imaginaire poussent des vérités
éphémères
métamorphose continue
et le chemin sillonne
et le lézard s’échappe par la lézarde
visite l’envers de l’endroit de l’envers du décor
à sa suite
le chemin sillonne
je cours avec lenteur
avec fatigue avec bonheur
happé par cet ailleurs plus présent
d’ailleurs
que les représentations du …

du spectacle.

ce n’est pas moi qui avale les mètres
mais le chemin qui m’attire
m’aspire
je m’abandonne aux détours
entre ombre et soleil
entre le très ancien souvenir
d’un monde sauvage et la nostalgie
d’un monde cultivé
lambeaux encerclés par la croissance
de la destruction
je m’abandonne au gré des ponts
des pentes
de la fraîcheur de la rivière
de la chaleur du blé sous le soleil
des parfums du fumier dans le virage
juste avant de rejoindre le fleuve de bitume
et ses effluves de green economy

je m’abandonne sur la piste des mots
attentif à mon souffle
une infinie gratitude pour ces mots
souvent silencieux
dépouillés
se déroulent
aveugles et précis
toujours plus près de l’inaccessible
liberté

bout de jet d'eau de Genève, sur fond de ciel et de nuage, en noir et blancimage originale

Le chemin sillonne.

dimanche 10 juin 2012 à 12:53
Talvin Singh, Niladri Kumar, Joy

le chemin sillonne
entre la rivière et le champ de blé
le chemin sillonne sur le fil
entre les ronces et un peu de boue
je cours sur le fil du rasoir
faille imaginaire dans la chape de plomb
de béton
de la brutalité poudrée
et de cet imaginaire poussent des vérités
éphémères
métamorphose continue
et le chemin sillonne
et le lézard s'échappe par la lézarde
visite l'envers de l'endroit de l'envers du décor
à sa suite
le chemin sillonne
je cours avec lenteur
avec fatigue avec bonheur
happé par cet ailleurs plus présent
d'ailleurs
que les représentations du …

du spectacle.

ce n'est pas moi qui avale les mètres
mais le chemin qui m'attire
m'aspire
je m'abandonne aux détours
entre ombre et soleil
entre le très ancien souvenir
d'un monde sauvage et la nostalgie
d'un monde cultivé
lambeaux encerclés par la croissance
de la destruction
je m'abandonne au gré des ponts
des pentes
de la fraîcheur de la rivière
de la chaleur du blé sous le soleil
des parfums du fumier dans le virage
juste avant de rejoindre le fleuve de bitume
et ses effluves de green economy

je m'abandonne sur la piste des mots
attentif à mon souffle
une infinie gratitude pour ces mots
souvent silencieux
dépouillés
se déroulent
aveugles et précis
toujours plus près de l'inaccessible
liberté

bout de jet d'eau de Genève, sur fond de ciel et de nuage, en noir et blanc
image originale

À l’entrée du village.

lundi 21 mai 2012 à 18:01

À l’entrée du village. À la sortie du village. À la frontière. En partance. À la tangente.

Une sorte de confusion. Fatigue. Une sorte de fatigue confuse, de confusion au souffle court. Les mots pèsent comme un ciel bas et lourd. Les phrases types aux articulations usinées dans des chaînes sans chair – et peut-être est-ce mieux ainsi – clôt l’horizon comme une chape de plomb. De béton. Armé des fers de l’obstination. Une pluie de munition : « compétence », « employabilité », « gestion », « business », « mise en », « création de », « valeur », …

Ne sommes-nous pas entravés par nos propres fers ?

Ce frisson qui me parcourt l’échine dans l’alternance entre l’ombre et les rayons de soleil glacés de ce matin de mai, ce frisson venu du souffle de la solitude de notre espèce, cette solitude née de notre conscience encombrante, passagère, au mieux en retard et qui ne le sait pas. Ne veut pas le savoir. Ils ont écrit que ce plateau de champs de blé, ces prairies à moutons – devant lesquels était garée la voiture du boucher des collines – n’était pas à vendre. Ils l’ont écrit sur l’immense panneau des promoteurs immobiliers qui l’ont acheté, peut-être déjà revendu sous la forme d’immeubles en tranches à prolétaires de classes moyennes. La solitude et l’impuissance. Malgré nos illusions, malgré les discours incessants et insensés de nos consciences, la solitude et l’impuissance nous rend tous égaux.

N’est-ce pas là un argument pour tendre vers la fraternité ? Tendre fraternité.

À l’entrée du village. À la sortie du village. À la frontière. En partance. À la tangente. L’expérience de la solitude. À la rencontre du vide. Le désert où le moi révèle sa nature de mirage. Vibration de l’air. Feuille à feuille, scorie après scorie, se décrépir. Déguerpir. Prendre du recul. À la recherche d’une certaine nudité. Non pas qu’elle soit plus vraie. Mais plus dense, affirme la gravité, le fondement de l’équilibre. Veine d’énergie calme qui sillonne au travers de couches de granit, des couches de grès, des couches de calcaires, des couches d’argile et de glaise. Montagnes. Poussière et souffle.

Seule la table nous sépare. Un livre ancien qui ne s’ouvre presque plus. Que l’on ne sait pas déchiffrer. Malgré son contenu connu. Table de bois. Plat de bois. Table gravée, grattée, graffitée. Dans le silence. Toi. Moi. La table. Le livre. Lumière. Nature morte. Quelques miettes éparses. Tu te lèves. Je me lève. Nous nous levons. Ouvrons la fenêtre. Le livre s’envole et se pose près du merle qui le lit, fin connaisseur des paroles des dieux sans noms, dieux oubliés. Tout ce qui nous survivra. Nous sortons par la porte.

À l’entrée du village. À la sortie du village. À la frontière. En partance. À la tangente.

Au premier plan à droite, un tronc d'arbre flou, au deuxième plan un champ de blé, au 3e plan des arbres et au loin des traces de falaises. Et des rectangles gris, donnant l'impression d'une perspective tracée.image originale