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que sont ces mots

mercredi 9 mars 2016 à 20:23

que sont ces mots
en regard des gestes
des drames
des joies
des morts

que sont ces mots
pas ceux-ci, non
mais les mots
que sont ces histoires
en regard
en regard de...

ils ne sont rien
ils sont tout
aucune seconde de mes journées
n'a vraiment de sens
de densité

c'est de la faute à personne
à moi peut-être
ça ne remplit ni une assiette
ni un poème
ni un baiser
une embrassade

le courage de vivre
face à ses angoisses existentielles
alors que
des millions sur la route
refoulés de partout
marchandés

que sont ces mots

que sont ces mots
si ce n'est une affirmation
publique et sans raison
de ce désir
de chercher
de continuer à chercher
même si l'on sait qu'au bout
il n'y a rien à trouver

peu importe
justement
c'est ce qui compte.

que sont ces mots

mercredi 9 mars 2016 à 20:23

que sont ces mots
en regard des gestes
des drames
des joies
des morts

que sont ces mots
pas ceux-ci, non
mais les mots
que sont ces histoires
en regard
en regard de...

ils ne sont rien
ils sont tout
aucune seconde de mes journées
n'a vraiment de sens
de densité

c'est de la faute à personne
à moi peut-être
ça ne remplit ni une assiette
ni un poème
ni un baiser
une embrassade

le courage de vivre
face à ses angoisses existentielles
alors que
des millions sur la route
refoulés de partout
marchandés

que sont ces mots

que sont ces mots
si ce n'est une affirmation
publique et sans raison
de ce désir
de chercher
de continuer à chercher
même si l'on sait qu'au bout
il n'y a rien à trouver

peu importe
justement
c'est ce qui compte.

Je lutte donc je suis.

jeudi 31 décembre 2015 à 10:11

Peut-être as-tu été surpris par la « sauvage » qui s'est déroulée en ville de Genève le 19 décembre de cette année finissante. Peut-être ne l'as-tu pas été tant que ça. Peut-être as-tu, ou n'as-tu pas été, encore une fois étonné par le compte-rendu des événements proposé par les voix de leurs maîtres, qu'on appelle encore, certainement par un vieux réflexe, les « medias », ainsi que par les réactions de nos « élus » — ce qui nous fait une bien sale gueule … —, le tout dans le ton donné par le chef d'orchestre de la liberté d'expression, à savoir la polstice, tant il est vrai que la séparation des pouvoirs est une ânerie pour amuser la galerie, qui n'a plus à être amusée.

On a beaucoup lu que cette manifestation avait dégénéré, ce qui dépend passablement des points de vue. Il semble que pour une partie au moins des personnes ayant participé à celle-ci, on ne puisse parler en ces termes. Disons qu'elle n'a ni plus ni moins dégénéré que certains débats budgétaires et de votation. Non, personne ne dégénère, pas plus aujourd'hui qu'hier.

J'ai trouvé relativement difficile d'expliquer ce qui s'était passé. Ce qui est étrange, parce que les quelques fois où je l'ai fait oralement, le message a été aisément compris. Et pour comprendre, il n'est pas nécessaire d'approuver, que ce soit le fond et/ou la méthode. Mais il faudrait se remettre à vivre un temps plus long que nous n'en sommes collectivement capables aujourd'hui. Pour s'informer, c'est une évidence, il faut commencer par libérer notre regard de ce qui scintille à la surface et qui n'a aucune épaisseur, que ce soit cette télé obsolète, les dépliants publicitaires imprimés ou électroniques, et même les « réseaux sociaux » dont l'instantanéïté rend difficile la prise de recul.

Tu peux aller lire ce qui se dit sur renverse.ch, par exemple le texte intitulé Genève brûle ?.

Pourquoi donc chercher à comprendre ? Pour savoir où l'on met les pieds, tout simplement. Que les relais et les laquais des possédants prétendent ne pas comprendre ou ne pas vouloir le faire est une chose entendue, attendue. Que l'on s'y rallie, sans même s'observer marcher au pas, en est une autre. C'est une habitude à abandonner. Qui n'existe que par la croyance qu'il y a quelque chose à perdre, et surtout qu'il est possible d'y échapper en restant sagement à sa place, entre la carotte et le bâton. Alors que cette place, cette carotte et ce bâton sont déjà perdus. Il n'en est plus question. La question est : que construisons-nous ? Ou plutôt, allons-nous participer à cette construction qui est en train de se faire ? Plus précisément encore : à ces constructions diverses, contradictoires, parfois aveugles, parfois conscientes, certaines qui nous assurent des places coincées entre deux bâtons, d'autres qui dressent la liste détaillées des limites du réel, afin de mettre en évidence la multiplicité des possibles en les expérimentant.

Jusqu'ici, je n'ai pas beaucoup participé à l'exploration présente des demains. Ce qui revient à dire que j'ai en bonne partie abandonné cette initiative aux forces qui nous conduisent dans le mur, dans l'abîme. La culpabilité ne me fera pas avancer. Le désir de vivre beaucoup plus. Et surtout, le plaisir de le faire.

J'ai eu envie de te dire ces quelques mots en regardant un film, sur Youtube : Je lutte donc je suis de Yanis Youlountas. Je t'encourage vivement à prendre le temps de le regarder !

Je lutte donc je suis.

jeudi 31 décembre 2015 à 10:11

Peut-être as-tu été surpris par la « sauvage » qui s'est déroulée en ville de Genève le 19 décembre de cette année finissante. Peut-être ne l'as-tu pas été tant que ça. Peut-être as-tu, ou n'as-tu pas été, encore une fois étonné par le compte-rendu des événements proposé par les voix de leurs maîtres, qu'on appelle encore, certainement par un vieux réflexe, les « medias », ainsi que par les réactions de nos « élus » — ce qui nous fait une bien sale gueule … —, le tout dans le ton donné par le chef d'orchestre de la liberté d'expression, à savoir la polstice, tant il est vrai que la séparation des pouvoirs est une ânerie pour amuser la galerie, qui n'a plus à être amusée.

On a beaucoup lu que cette manifestation avait dégénéré, ce qui dépend passablement des points de vue. Il semble que pour une partie au moins des personnes ayant participé à celle-ci, on ne puisse parler en ces termes. Disons qu'elle n'a ni plus ni moins dégénéré que certains débats budgétaires et de votation. Non, personne ne dégénère, pas plus aujourd'hui qu'hier.

J'ai trouvé relativement difficile d'expliquer ce qui s'était passé. Ce qui est étrange, parce que les quelques fois où je l'ai fait oralement, le message a été aisément compris. Et pour comprendre, il n'est pas nécessaire d'approuver, que ce soit le fond et/ou la méthode. Mais il faudrait se remettre à vivre un temps plus long que nous n'en sommes collectivement capables aujourd'hui. Pour s'informer, c'est une évidence, il faut commencer par libérer notre regard de ce qui scintille à la surface et qui n'a aucune épaisseur, que ce soit cette télé obsolète, les dépliants publicitaires imprimés ou électroniques, et même les « réseaux sociaux » dont l'instantanéïté rend difficile la prise de recul.

Tu peux aller lire ce qui se dit sur renverse.ch, par exemple le texte intitulé Genève brûle ?.

Pourquoi donc chercher à comprendre ? Pour savoir où l'on met les pieds, tout simplement. Que les relais et les laquais des possédants prétendent ne pas comprendre ou ne pas vouloir le faire est une chose entendue, attendue. Que l'on s'y rallie, sans même s'observer marcher au pas, en est une autre. C'est une habitude à abandonner. Qui n'existe que par la croyance qu'il y a quelque chose à perdre, et surtout qu'il est possible d'y échapper en restant sagement à sa place, entre la carotte et le bâton. Alors que cette place, cette carotte et ce bâton sont déjà perdus. Il n'en est plus question. La question est : que construisons-nous ? Ou plutôt, allons-nous participer à cette construction qui est en train de se faire ? Plus précisément encore : à ces constructions diverses, contradictoires, parfois aveugles, parfois conscientes, certaines qui nous assurent des places coincées entre deux bâtons, d'autres qui dressent la liste détaillées des limites du réel, afin de mettre en évidence la multiplicité des possibles en les expérimentant.

Jusqu'ici, je n'ai pas beaucoup participé à l'exploration présente des demains. Ce qui revient à dire que j'ai en bonne partie abandonné cette initiative aux forces qui nous conduisent dans le mur, dans l'abîme. La culpabilité ne me fera pas avancer. Le désir de vivre beaucoup plus. Et surtout, le plaisir de le faire.

J'ai eu envie de te dire ces quelques mots en regardant un film, sur Youtube : Je lutte donc je suis de Yanis Youlountas. Je t'encourage vivement à prendre le temps de le regarder !

Histoire d'un Allemand (citation)

vendredi 27 novembre 2015 à 07:09

[...] Il est probable que les révolutions, et l'histoire dans son ensemble, se dérouleraient bien différemment si les hommes étaient aujourd'hui encore ce qu'ils étaient peut-être dans l'antique cité d'Athènes : des êtres autonomes avec une relation à l'ensemble, au lieu d'être livrés pieds et poings liés à leur profession et à leur emploi du temps, dépendant d'une foule de choses qui les dépassent, élément d'un mécanisme qu'ils ne contrôlent pas, marchant pour ainsi dire sur des rails et désemparés quand ils déraillent. La sécurité, la durée ne se trouvent que dans la routine quotidienne. À côté, c'est tout de suite la jungle. Tout Européen du XXe siècle le ressent confusément avec angoisse. C'est pourquoi il hésite à entreprendre quoi que ce soit qui pourrait le faire dérailler – une action hardie, inhabituelle, dont lui seul aurait pris l'initiative. D'où la possibilité de ces immenses catastrophes affectant la civilisation telle que la domination nazie en Allemagne.

HAFFNER, Sebastian, 2004. Histoire d’un Allemand : souvenirs, 1914-1933. Arles [France] : Actes sud. ISBN 978-2-7427-5151-18.