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Warrior du Dimanche

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BALLAST | L'abécédaire de Daniel Bensaïd

vendredi 13 janvier 2017 à 13:06

Le capitalisme global accorde aux individus la liberté – étroitement surveillée – de consentir à la logique implacable de la mondialisation marchande. Quelle est la liberté du chômeur sacrifié sur l’autel des cours boursiers ?


Il y a leur Non et le nôtre, résolument incompatibles. Michel Rocard lui-même admet piteusement aujourd’hui s’être « mépris sur le Non au référendum sur le traité constitutionnel européen : ce n’était pas un refus de l’Europe, c’était un Non à la dérégulation du marché du travail ». Tardive lucidité ! En attendant, la construction d’une Europe libérale conçue comme une machine à briser les acquis sociaux aura réussi à compromettre l’idée européenne auprès de millions de travailleurs.


Quand les travailleurs et les peuples résistent, quand la loi libérale ne passe plus, l’Union européenne fait donner le pouvoir judiciaire pour passer en force et autoriser le marché à dicter sa loi.



Personne ne peut dire à quoi ressembleront les révolutions du XXIe siècle. En tant que système dominant, le capitalisme n’a que quelques siècles. Il n’est pas éternel. Il finira, pour le meilleur ou pour le pire. Car nous entrons dans une crise de civilisation de longue durée, où la réduction du monde à une mesure marchande est de plus en plus irrationnelle et misérable. L’essentiel, c’est de donner sa chance à la part non fatale de l’histoire.


BALLAST | L'abécédaire de Noam Chomsky

vendredi 13 janvier 2017 à 12:53

Superbe et actuel:

Rappelez-vous, tout État, tout État a un ennemi principal : sa propre population. Si le climat politique commence à se détériorer dans votre propre pays et que la population commence à devenir active, toutes sortes de choses horribles peuvent arriver ; il faut donc que vous fassiez en sorte que la population reste calme, obéissante et passive. Et un conflit international est un des meilleurs moyens pour y arriver : s’il y a un dangereux ennemi dans les environs, les gens vont abandonner leurs droits, parce qu’ils doivent survivre.


Je ne pense pas qu’il devrait exister de lois contraignant les femmes à retirer leurs voiles ou à opter pour tel ou tel vêtement de baignade. Les valeurs séculières devraient être honorées : parmi elles, le respect des choix individuels tant que cela ne nuit pas à autrui. Les valeurs séculières devant être respectées sont mises à mal lorsque le pouvoir d’État empiète sur des domaines qui devraient relever du choix personnel. Si les juifs hassidiques choisissent de se vêtir dans des manteaux noirs, des chemises blanches et des chapeaux noirs, les cheveux conforme au style orthodoxe et l’habit religieux, ce n’est pas l’affaire de l’État. De même lorsqu’une femme musulmane décide de porter un foulard ou d’aller nager en burkini.



L’anarchisme, à mon avis, est une expression de l’idée que la responsabilité de prouver ce qu’on avance revient toujours à ceux qui affirment que l’autorité et la domination sont nécessaires. Ils doivent démontrer, avec de solides arguments, que cette conclusion est correcte. S’ils ne le peuvent pas, alors les institutions qu’ils défendent devraient être considérées comme illégitimes.


Les élections n’offrent pas d’issue car les centres de décisions — la minorité des nantis — se rejoignent pour instituer une forme particulière d’ordre socio-économique. Ce qui empêche le problème de trouver son expression. Les choses dont on discute ne touchent les électeurs que de loin : questions de personnes ou de réformes dont ils savent qu’elles ne seront pas appliqués. Voilà ce dont on discute, non ce qui intéresse les gens.


L’endoctrinement n’est nullement incompatible avec la démocratie. Il est plutôt, comme certains l’ont remarqué, son essence même. C’est que, dans un État militaire, ce que les gens pensent importe peu. Une matraque est là pour les contrôler. Si l’État perd son bâton et si la force n’opère plus et si le peuple lève la voix, alors apparaît ce problème. Les gens deviennent si arrogants qu’ils refusent l’autorité civile. Il faut alors contrôler leurs pensées. Pour ce faire, on a recours à la propagande, à la fabrication du consensus d’illusions nécessaires.


L’argument le plus fréquent est qu’il fallait faire quelque chose : on ne pouvait pas rester les bras croisés alors que les atrocités continuaient. On a toujours le choix. Il est toujours possible de suivre le principe d’Hippocrate : “D’abord ne pas faire de mal.” Si vous ne parvenez pas à adhérer à ce principe élémentaire, ne faites rien. Il existe toujours des voies à explorer. La diplomatie et les négociations ne sont jamais épuisées

BALLAST | L'abécédaire de George Orwell

vendredi 13 janvier 2017 à 12:44

La seule chose au nom de laquelle nous pouvons combattre ensemble, c’est l’idéal tracé en filigrane dans le socialisme : justice et liberté. Mais ce filigrane est presque complètement effacé. Il a été enfoui sous des couches successives de chicaneries doctrinales, de querelles de parti et de "progressisme" mal assimilé, au point de ressembler à un diamant caché sous une montagne d’excréments


Le fascisme n’a pas de contraire réel excepté le socialisme. On ne peut pas se battre contre le fascisme au nom de la "démocratie" parce que ce que nous appelons démocratie, dans un pays capitaliste, ne peut exister que tant que les choses vont bien ; dans les moments de difficulté, elle se transforme immédiatement en fascisme.


Il y a une expression qui est fort en vogue dans les milieux politiques de ce pays : "Faire le jeu de". C’est une sorte de formule magique ou d’incantation, destinée à cacher les vérités dérangeantes. Quand on vous dit qu’en affirmant telle ou telle chose vous "faites le jeu" de quelque sinistre ennemi, vous comprenez qu’il est de votre devoir de la boucler immédiatement.



Derrière tous les discours dont on nous rebat les oreilles à propos de l’énergie, de l’efficacité, du devoir social et autres fariboles, quelle autre leçon y a-t-il que "amassez de l’argent, amassez-le légalement, et amassez-en beaucoup" ? L’argent est devenu la pierre de touche de la vertu. Affrontés à ce critère, les mendiants ne font pas le poids et sont par conséquent méprisés.


J’entends avant tout par "nationalisme" cette façon d’imaginer que les hommes peuvent être l’objet d’une classification semblable à celle des insectes, et que des millions ou des dizaines de millions d’entre eux peuvent ainsi être, en bloc et avec une parfaite assurance, étiquetés comme "bons" ou "mauvais". […] Le nationalisme est indissociable de la soif de pouvoir.

BALLAST | L'abécédaire de Pierre Bourdieu

vendredi 13 janvier 2017 à 12:37

tous les mouvements de contestation de l’ordre symbolique sont importants en ce qu’ils mettent en question ce qui parait aller de soi ; ce qui est hors de question, indiscuté. Ils chahutent les évidences.


Il n’y a pas un racisme, mais des racismes : il y a autant de racismes qu’il y a de groupes qui ont besoin de se justifier d’exister comme ils existent.


Aussi bien dans les relations entre nations qu’à l’intérieur de celles-ci, l’universalisme abstrait sert le plus souvent à justifier l’ordre établi, la distribution en vigueur des pouvoirs et des privilèges, — c’est-à-dire la domination de l’homme, hétérosexuel, euro-américain (blanc), bourgeois —, au nom des exigences formelles d’un universel abstrait (la démocratie, les droits de l’homme, etc.) dissocié des conditions économiques et sociales de sa réalisation historique ou, pire, au nom de la condamnation ostentatoirement universaliste de toute revendication d’un particularisme et, du même coup, de toute “communauté” construite sur la base d’une particularité stigmatisée (femmes, gays, Noirs, etc.)


Combattre une politique visant à démanteler le Welfare State, c’est-à-dire combattre une politique qui détruit tous les acquis les plus progressistes du passé, c’est s’exposer à apparaître comme archaïque. Situation d’autant plus paradoxale que l’on est amené à défendre des choses que l’on souhaite au demeurant transformer, comme le service public, l’État national, les syndicats ou même l’école publique qu’il faut continuer à soumettre à la critique la plus impitoyable.






Au Zimbabwe, Robert Mugabe promet la libération d’un couple gay emprisonné, « quand l’un sera enceinte de l’autre ! »

mercredi 11 janvier 2017 à 09:55



Dieudonné y est encore considéré comme un artiste... wtf ?! Il ne perd jamais une seule occasion de cracher sa merde et de rappeler au monde qu'il est un connard qui soutient des ordures.
Son apparente démarche initiale, qui semblait être de tester la limite de la liberté d'expression, est devenue, à force d'obstination, au mieux de la bêtise pure et simple, au pire de la véritable provocation à la haine de l'autre. Tout ça pour désespérément continuer à exister dans les médias.

J'apprendrais aux infos qu'il s'est fait sauter dans un attentat, je ne hausserais même plus un sourcil.

Plus léger: j'adore la photo de titre

Via SebSauvage