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quelques citations célèbres (6)

samedi 27 avril 2013 à 07:48
Nous continuons ce qui a été commencé, avec la deuxième et dernière partie des citations tirées des papillotes de Noël !
C'est dans les villes les plus peuplées que l'on peut trouver la plus grande solitude. Jean Racine
Rester, c'est exister : mais voyager, c'est vivre. Gustave Nadaud
Tous les trésors de la terre, ne valent pas le bonheur d'être aimé. Calderon
Le passé est un phare, non un port. Proverbe russe
Tout ce que tu feras sera dérisoire, mais il est essentiel que tu le fasses. Gandhi
Il faut toujours se réserver le droit de rire le lendemain de ses idées de la veille . Napoléon Bonaparte
Si votre coeur est une rose, votre bouche dira des mots parfumés. Proverbe russe
Vouloir oublier quelqu'un, c'est y penser. Jean de la Bruyère
Une difficulté n'en est plus une, à partir du moment où vous souriez, où vous l'affrontez. Baden-Powell
Maison de paille où l'on rit vaut mieux qu'un palais où l'on pleure. Proverbe chinois
L'amour a d'autres yeux que le commun des hommes. Jean Racine
L'amour le plus secret laisse par quelque marque échapper son secret. Jean Racine
Les enfants n'ont ni passé ni avenir et, ce qui nous arrive guère, ils jouissent du présent. Jean de La Bruyère
L'homme vraiment libre ne veut que ce qu'il peut, et fait ce qui lui plait. Jean-Jacques Rousseau
Accepter l'idée d'une défaite, c'est être vaincu. Maréchal Foch
Vouloir oublier quelqu'un, c'est y penser. Jean de la Bruyère
La terre n'a pas soif de sang des guerriers, mais de la sueur des hommes. Proverbe brésilien
L'idéal de l'amitié c'est de se sentir un et de rester deux. Anne Sophie Swetchine
Ne juge aucun homme avant d'avoir marché avec ses mocassins durant deux lunes. Proverbes amérindien
Ceux qui aiment les fleurs ont un cœur ressemblant à cette fleur. Marcel Proust
Celui qui déplace la montagne, c'est celui qui commence à enlever les petites pierres. Confucius
Le but n'est pas toujours placé pour être atteint, mais pour servir de point de mire. Joseph Joubert
Si les mots viennent du cœur, ils iront droit au cœur, mais s'ils viennent dans la langue, ils n'iront pas au-delà des oreilles. Al Suhrawardi
L'homme vraiment libre ne veut que ce qu'il peut et fait ce qui lui plait. Jean-Jacques Rousseau
On peut fendre un rocher; on ne peut pas toujours attendrir un cœur. Proverbe indien
Nul ne skie assez doucement pour glisser sans laisser de traces. Proverbe finnois
Savoir pour prévoir, afin de pouvoir. Auguste Comte
Pour entretenir l'amour, il faut savoir faire preuve d'imagination au quotidien. Anonyme
Un baisé légal ne vaut jamais un baiser volé. Guy de Maupassant
De toutes les passions la seule vraiment respectable me parait être la gourmandise. Guy de Maupassant
Il n'y a pas de plus lourd fardeau que d'avoir trop de désirs. Lao Zi
Il y a des larmes d'amour qui dureront plus longtemps que les étoiles du ciel. Charles Péguy
L'art d'être tantôt très audieux et tantôt très prudent est l'art de réussir. Napoléon Bonaparte
L'enfance est un papillon qui se hâte de brûler ses blanches ailes aux flammes de la jeunesse. Aloysius Bertrand
Les premiers sentiments sont toujours les plus naturels. Madame de Sévigné
La rosr n'a d'épines que pour ceux qui veut la cueillir. Proverbe chinois.
Le génie commence les beaux ouvrages, mais le travail seul les achève. Joseph Joubert
Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément. Nicolas Boileau
Il ne faut point refuser pour refuser, mais pour faire valoir ce qu'on accorde. Jean jacques Rousseau
Les désirs ne peuvent s'étendre à ce que l'on ne connait pas. Ovide
L'homme n'a point de port, le temps n'a pas de rive; Il coule et nous passons. Alphonse de Lamartine
N'allez pas là où le chemin peut mener. Allez là où il n'y a pas de chemin et laissez une trace. Ralph Waldo Emerson
Le passé est un phare, non un port. proverbe russe
Partout où quelque chose vit, il y a, ouvert quelque part, un registre où le temps s'inscrit. Henry Bergson
Dans une avalanche, aucun flocon ne se sent jamais responsable. Voltaire
Il faut agir en homme de pensée et penser en homme d'action. Henri Bergson
Garde tes peurs pour toi et partage ton courage avec autrui. R. L. Stevenson
L'art vise à imprimer en nous des sentiments plutôt qu'à les exprimer. Henri Bergson
La meilleure façon d'imposer une idée aux autres, c'est de leur faire croire qu'elle vient d'eux. Alphonse Daudet
Lorsque les hommes travaillent ensemble, les montagnes se changent en or. Proverbe chinois
Les visites font toujours plaisir, si ce n'est en arrivant, du moins en partant. Jean de la Bruyère
On met plus de passion à obtenir ce qu'on n'a pas qu'a conserver ce qu'on a. Stendhal
Ce que nous prévoyons arrive rarement. Ce à quoi nous nous attendions le moins se produit souvent. B. Disreaeli
On se sert des couleurs mais on peint avec les sentiments. Jean Chardin
On ne doit pas solliciter comme une faveur ce qui est dû comme une récompense. Térence
On met plus de passion à obtenir ce qu'on n'a pas qu'à conserver ce qu'on a. Stendhal
Sous l'innocence, la santé et l'indépendance, la gaieté ne saurait exister. Chrétien Guillaume Malesherbes
Rien ne peut résister à l'assaut du rire. Marc Twain
Qu’importe aux cœurs unis ce qui change autour d'eau ? Alphonse de Lamartine
Tout ascension vers un endroit merveilleux se par par un escalier en spirale. Francis Bacon
L'accent est l'âme du discours, il lui donne le sentiment et la vérité. Jean-Jacques Rousseau
Tu ne peux empêcher les oiseaux de la tristesse de voler au-dessus de ta tête, mais tu peux les empêcher de faire leur nid dans tes cheveux. Proverbe Chinois
Partout où quelque chose vit, il y a, ouvert quelque part, un registre où le temps s'inscrit. Henri Bergson
Qwerty

Une escalade vertigineuse, mais invisible

samedi 20 avril 2013 à 08:28
Cet article vient d'un post sur Google+ de Jean-Baptiste Quéru, un polytechnicien travaillant sur Android chez Google. Ce post, ainsi que sa traduction par tcit est sous licence CC:BY 3.0. Comme je trouve ce texte génial, j'ai décidé de le partager ! Pour les moins technophiles d'entre vous, pas de problème si cela vous semble obscure, n'ayez pas peur, tant que vous saisissez la complexité, qui ferai faire des cauchemars au plus grand ingénieur ! Pour les problèmes de traduction, il faut voir du côté du blog de tcip !


Vous venez juste d'arriver sur la page d'accueil de Google.
C'est simple, n'est-ce pas ?
Que vient-il de se passer ?

Et bien, lorsque vous connaissez un peu le fonctionnement des navigateurs, ce n'est pas si simple. Vous venez juste de mettre en jeu HTTP, HTML, CSS, ECMAScript (NdT : Javascript standardisé), et autres. Toutes ces choses sont des technologies incroyablement complexes qui feront n'importe quel ingénieur être pris de vertiges s'il pense trop à elles, de telle sorte qu'aucune entreprise aujourd'hui ne peut faire face à toute cette complexité.

Simplifions les choses.

Vous venez juste de connecter votre ordinateur à www.google.com

C'est simple, n'est-ce pas ?

Que vient-il de se passer ?

Et bien, lorsque vous connaissez un peu le fonctionnement des réseaux, ce n'est pas si simple. Vous venez juste de mettre en jeu DNS, TCP, UDP, IP, Wifi, Ethernet, DOCSIS, OC, SONET et d'autres. Ces choses sont en réalité des technologies incroyablement complexes qui feront n'importe quel ingénieur être pris de vertiges s'il pense trop à elles, de telle sorte qu'aucune entreprise aujourd'hui ne peut faire face à toute cette complexité.

Simplifions les choses.

Vous venez juste de taper www.google.com dans la barre d'adresse de votre navigateur.

C'est simple, n'est-ce pas ?

Que vient-il de se passer ?

Et bien, lorsque vous connaissez un peu le fonctionnement des systèmes d'exploitation, ce n'est pas si simple. Vous venez juste de mettre en jeu un noyau (NdT : kernel), une pile hôte USB, un répartiteur d'entrée, un gestionnaire d'événements, un « aligneur de polices », un procédé pour « tramer » des polices, un système de fenêtrage, un pilote graphique, et bien d'autres, tous écrits dans des langages de haut niveau qui doivent être passés à travers des compilateurs, éditeurs de liens, optimiseurs, interpréteurs, et encore d'autres. Ces choses sont en réalité des technologies incroyablement complexes qui feront n'importe quel ingénieur être pris de vertiges s'il pense trop à elles, de telle sorte qu'aucune entreprise aujourd'hui ne peut faire face à toute cette complexité.

Simplifions les choses.

Vous venez juste d'appuyer sur une touche de votre clavier.

C'est simple, n'est-ce pas ?

Que vient-il de se passer ?

Et bien, lorsque vous connaissez un peu le fonctionnement des périphériques, ce n'est pas si simple. Vous venez de mettre en jeu un régulateur de puissance, un capteur de pression, un multiplexeur d'entrée, une pile périphérique USB, une pile hub USB, tout cela implémenté dans une seule puce électronique. Cette puce électronique est construite de fines tranches de lingots de silicium monocristallin hautement purifié, dopé avec des quantités infimes d'autres atomes qui sont projetés dans la structure cristalline, interconnectées avec plusieurs couches de cuivre ou d'aluminium, qui sont elles-mêmes déposées selon des motifs de lumière ultraviolette de haute énergie étant axés avec une précision d'une fraction de micron, reliées au monde extérieur par de minces fils d'or, tous à l'intérieur d'un emballage constitué d'une résine thermiquement et dimensionnellement stable.

Les motifs de dopage et la mise en œuvre des interconnexions entre les transistors, qui sont regroupés pour créer des portes logiques. Dans certaines parties de la puce, les portes logiques sont combinées pour créer des fonctions arithmétiques et bit à bit, qui sont combinées pour créer une ALU. Dans une autre partie de la puce, les portes logiques sont combinées en boucles bistables, qui sont alignées en rangées, qui sont combinées avec des sélecteurs afin de créer une banque de registres. Dans une autre partie de la puce, les portes logiques sont combinées en contrôleurs de bus et de décodeurs d'instructions de microcode pour créer un ordonnanceur d'exécution. Dans une autre partie de la puce, elles sont combinées dans les multiplexeurs d'adresse et de données et de circuits de synchronisation pour créer un contrôleur de mémoire. Il y a même encore plus. Toutes ces choses sont en réalité des technologies incroyablement complexes qui feront n'importe quel ingénieur être pris de vertiges s'il pense trop à elles, de telle sorte qu'aucune entreprise aujourd'hui ne peut faire face à toute cette complexité.

Pouvons nous encore plus simplifier ?

En fait, et c'est effrayant, non, nous ne pouvons pas. Nous pouvons à peine comprendre la complexité d'une seule puce dans un clavier d'ordinateur, et pourtant il n'y a pas de niveau plus simple. L'étape suivante nous emmène au niveau du logiciel utilisé pour concevoir la logique de la puce, et ce logiciel lui-même a un niveau de complexité qui nécessite de revenir au début de la boucle.

Aujourd'hui, les ordinateurs sont si complexes qu'ils ne peuvent être conçus et fabriqués avec des ordinateurs un peu moins complexes. À leur tour, les ordinateurs utilisés pour la conception et la fabrication sont si complexes qu'ils ne peuvent eux-mêmes être conçus et fabriqués avec des ordinateurs un peu moins complexes. Il faudrait ainsi passer par de nombreuses boucles de tels revenir à un niveau qui pourrait être reconstruit à partir de zéro.

Une fois que vous commencez à comprendre comment nos appareils modernes fonctionnent et comment ils ont été créés, il est impossible de ne pas être pris de vertige devant l'immensité de tout ce qui est en jeu, et de ne pas être en admiration devant tout ce qui fonctionne, alors que la loi de Murphy dit qu'ils ne devraient tout simplement pas fonctionner.

Pour les non-technophiles, tout cela est une boîte noire. C'est un grand succès de la technologie : tous les niveaux de complexité sont entièrement cachés et les gens peuvent les utiliser sans même savoir qu'ils existent. C'est la raison pour laquelle beaucoup de gens peuvent trouver des ordinateurs très frustrants dans leur utilisation : il y a tellement de choses qui peuvent mal se passer que certaines se passeront inévitablement, mais la complexité est tellement immense qu'il est impossible pour la majorité des utilisateurs d'être en mesure de faire quelque chose face à une erreur.

C'est aussi pourquoi il est si compliqué pour les technophiles et les non-technophiles de communiquer entre eux : les technophiles en savent trop sur trop de niveaux et les les non-technophiles en connaissent trop peu sur quelques niveaux pour pouvoir établir une communication directe efficace. Le fossé est si large qu'il n'est même plus possible qu'une personne soit un intermédiaire entre ces deux groupes, et c'est par exemple pourquoi nous nous retrouvons avec ces techniques alambiquées de centres d'appels d'aide ou de S.A.V et de leurs multiples niveaux. Sans ces structures de soutien profondes, vous vous retrouvez avec la situation frustrante que nous voyons lorsque les utilisateurs finaux ont accès à une base de données de bugs directement utilisée par les ingénieurs : ni les utilisateurs finaux, ni les ingénieurs obtiennent l'information dont ils ont besoin pour atteindre leurs objectifs.

C'est pourquoi la presse grand public et l'utilisateur moyen a tant parlé de la mort de Steve Jobs et en comparaison tellement peu de celle de Dennis Ritchie : l'influence de Steve était sur une couche que la plupart des gens pourraient voir, tandis que celle de Dennis était beaucoup plus cachée. D'un côté, je peux imaginer comment serait le monde de l'informatique sans le travail que que Jobs fit et les gens qu'il inspira : probablement un peu moins brillant, un peu plus beige, un peu plus carré. Au fond, cependant, nos appareils fonctionneraient toujours de la même façon et feraient toujours les mêmes choses. De l'autre côté, je ne peux littéralement pas imaginer comment le monde de l'informatique serait sans le travail qu'effectua Ritchie et les
gens qu'il inspira. Au milieu des années 80, l'influence de Ritchie avait pris le desssus, et même avant cela il restait vraiment peu de chose du monde pré-Ritchie.

Pour finir, et c'est très important, c'est pour cette raison que notre système de brevets ne fonctionne pas : la technologie a tellement fait le travail incroyable de cacher sa complexité que les personnes régulant et faisant fonctionner le système de brevets sont tout juste conscients de la complexité de ce qu'ils régulent et font fonctionner. C'est l'exemple ultime du problème connu de « la couleur de l'abri à vélos » : tout comme les les discussions proverbiales à la mairie au sujet d'une centrale nucléaire finissent par se porter sur la couleur de la peinture pour la remise à vélos de la centrale, les discussions de brevets sur les systèmes informatiques modernes finissent par porter sur la taille des écrans ou l'organisation des icônes, car dans les deux cas ils sont le seul aspect que les personnes impliquées dans la discussion sont capables de discuter, même si elles ne sont pas pertinentes à la fonction effective de l'ensemble du système en cours de discussion.


Qwerty

Une escalade vertigineuse, mais invisible

samedi 20 avril 2013 à 08:28
Cet article vient d'un post sur Google+ de Jean-Baptiste Quéru, un polytechnicien travaillant sur Android chez Google. Ce post, ainsi que sa traduction par tcit est sous licence CC:BY 3.0. Comme je trouve ce texte génial, j'ai décidé de le partager ! Pour les moins technophiles d'entre vous, pas de problème si cela vous semble obscure, n'ayez pas peur, tant que vous saisissez la complexité, qui ferai faire des cauchemars au plus grand ingénieur ! Pour les problèmes de traduction, il faut voir du côté du blog de tcip !


Vous venez juste d'arriver sur la page d'accueil de Google.
C'est simple, n'est-ce pas ?
Que vient-il de se passer ?

Et bien, lorsque vous connaissez un peu le fonctionnement des navigateurs, ce n'est pas si simple. Vous venez juste de mettre en jeu HTTP, HTML, CSS, ECMAScript (NdT : Javascript standardisé), et autres. Toutes ces choses sont des technologies incroyablement complexes qui feront n'importe quel ingénieur être pris de vertiges s'il pense trop à elles, de telle sorte qu'aucune entreprise aujourd'hui ne peut faire face à toute cette complexité.

Simplifions les choses.

Vous venez juste de connecter votre ordinateur à www.google.com

C'est simple, n'est-ce pas ?

Que vient-il de se passer ?

Et bien, lorsque vous connaissez un peu le fonctionnement des réseaux, ce n'est pas si simple. Vous venez juste de mettre en jeu DNS, TCP, UDP, IP, Wifi, Ethernet, DOCSIS, OC, SONET et d'autres. Ces choses sont en réalité des technologies incroyablement complexes qui feront n'importe quel ingénieur être pris de vertiges s'il pense trop à elles, de telle sorte qu'aucune entreprise aujourd'hui ne peut faire face à toute cette complexité.

Simplifions les choses.

Vous venez juste de taper www.google.com dans la barre d'adresse de votre navigateur.

C'est simple, n'est-ce pas ?

Que vient-il de se passer ?

Et bien, lorsque vous connaissez un peu le fonctionnement des systèmes d'exploitation, ce n'est pas si simple. Vous venez juste de mettre en jeu un noyau (NdT : kernel), une pile hôte USB, un répartiteur d'entrée, un gestionnaire d'événements, un « aligneur de polices », un procédé pour « tramer » des polices, un système de fenêtrage, un pilote graphique, et bien d'autres, tous écrits dans des langages de haut niveau qui doivent être passés à travers des compilateurs, éditeurs de liens, optimiseurs, interpréteurs, et encore d'autres. Ces choses sont en réalité des technologies incroyablement complexes qui feront n'importe quel ingénieur être pris de vertiges s'il pense trop à elles, de telle sorte qu'aucune entreprise aujourd'hui ne peut faire face à toute cette complexité.

Simplifions les choses.

Vous venez juste d'appuyer sur une touche de votre clavier.

C'est simple, n'est-ce pas ?

Que vient-il de se passer ?

Et bien, lorsque vous connaissez un peu le fonctionnement des périphériques, ce n'est pas si simple. Vous venez de mettre en jeu un régulateur de puissance, un capteur de pression, un multiplexeur d'entrée, une pile périphérique USB, une pile hub USB, tout cela implémenté dans une seule puce électronique. Cette puce électronique est construite de fines tranches de lingots de silicium monocristallin hautement purifié, dopé avec des quantités infimes d'autres atomes qui sont projetés dans la structure cristalline, interconnectées avec plusieurs couches de cuivre ou d'aluminium, qui sont elles-mêmes déposées selon des motifs de lumière ultraviolette de haute énergie étant axés avec une précision d'une fraction de micron, reliées au monde extérieur par de minces fils d'or, tous à l'intérieur d'un emballage constitué d'une résine thermiquement et dimensionnellement stable.

Les motifs de dopage et la mise en œuvre des interconnexions entre les transistors, qui sont regroupés pour créer des portes logiques. Dans certaines parties de la puce, les portes logiques sont combinées pour créer des fonctions arithmétiques et bit à bit, qui sont combinées pour créer une ALU. Dans une autre partie de la puce, les portes logiques sont combinées en boucles bistables, qui sont alignées en rangées, qui sont combinées avec des sélecteurs afin de créer une banque de registres. Dans une autre partie de la puce, les portes logiques sont combinées en contrôleurs de bus et de décodeurs d'instructions de microcode pour créer un ordonnanceur d'exécution. Dans une autre partie de la puce, elles sont combinées dans les multiplexeurs d'adresse et de données et de circuits de synchronisation pour créer un contrôleur de mémoire. Il y a même encore plus. Toutes ces choses sont en réalité des technologies incroyablement complexes qui feront n'importe quel ingénieur être pris de vertiges s'il pense trop à elles, de telle sorte qu'aucune entreprise aujourd'hui ne peut faire face à toute cette complexité.

Pouvons nous encore plus simplifier ?

En fait, et c'est effrayant, non, nous ne pouvons pas. Nous pouvons à peine comprendre la complexité d'une seule puce dans un clavier d'ordinateur, et pourtant il n'y a pas de niveau plus simple. L'étape suivante nous emmène au niveau du logiciel utilisé pour concevoir la logique de la puce, et ce logiciel lui-même a un niveau de complexité qui nécessite de revenir au début de la boucle.

Aujourd'hui, les ordinateurs sont si complexes qu'ils ne peuvent être conçus et fabriqués avec des ordinateurs un peu moins complexes. À leur tour, les ordinateurs utilisés pour la conception et la fabrication sont si complexes qu'ils ne peuvent eux-mêmes être conçus et fabriqués avec des ordinateurs un peu moins complexes. Il faudrait ainsi passer par de nombreuses boucles de tels revenir à un niveau qui pourrait être reconstruit à partir de zéro.

Une fois que vous commencez à comprendre comment nos appareils modernes fonctionnent et comment ils ont été créés, il est impossible de ne pas être pris de vertige devant l'immensité de tout ce qui est en jeu, et de ne pas être en admiration devant tout ce qui fonctionne, alors que la loi de Murphy dit qu'ils ne devraient tout simplement pas fonctionner.

Pour les non-technophiles, tout cela est une boîte noire. C'est un grand succès de la technologie : tous les niveaux de complexité sont entièrement cachés et les gens peuvent les utiliser sans même savoir qu'ils existent. C'est la raison pour laquelle beaucoup de gens peuvent trouver des ordinateurs très frustrants dans leur utilisation : il y a tellement de choses qui peuvent mal se passer que certaines se passeront inévitablement, mais la complexité est tellement immense qu'il est impossible pour la majorité des utilisateurs d'être en mesure de faire quelque chose face à une erreur.

C'est aussi pourquoi il est si compliqué pour les technophiles et les non-technophiles de communiquer entre eux : les technophiles en savent trop sur trop de niveaux et les les non-technophiles en connaissent trop peu sur quelques niveaux pour pouvoir établir une communication directe efficace. Le fossé est si large qu'il n'est même plus possible qu'une personne soit un intermédiaire entre ces deux groupes, et c'est par exemple pourquoi nous nous retrouvons avec ces techniques alambiquées de centres d'appels d'aide ou de S.A.V et de leurs multiples niveaux. Sans ces structures de soutien profondes, vous vous retrouvez avec la situation frustrante que nous voyons lorsque les utilisateurs finaux ont accès à une base de données de bugs directement utilisée par les ingénieurs : ni les utilisateurs finaux, ni les ingénieurs obtiennent l'information dont ils ont besoin pour atteindre leurs objectifs.

C'est pourquoi la presse grand public et l'utilisateur moyen a tant parlé de la mort de Steve Jobs et en comparaison tellement peu de celle de Dennis Ritchie : l'influence de Steve était sur une couche que la plupart des gens pourraient voir, tandis que celle de Dennis était beaucoup plus cachée. D'un côté, je peux imaginer comment serait le monde de l'informatique sans le travail que que Jobs fit et les gens qu'il inspira : probablement un peu moins brillant, un peu plus beige, un peu plus carré. Au fond, cependant, nos appareils fonctionneraient toujours de la même façon et feraient toujours les mêmes choses. De l'autre côté, je ne peux littéralement pas imaginer comment le monde de l'informatique serait sans le travail qu'effectua Ritchie et les
gens qu'il inspira. Au milieu des années 80, l'influence de Ritchie avait pris le desssus, et même avant cela il restait vraiment peu de chose du monde pré-Ritchie.

Pour finir, et c'est très important, c'est pour cette raison que notre système de brevets ne fonctionne pas : la technologie a tellement fait le travail incroyable de cacher sa complexité que les personnes régulant et faisant fonctionner le système de brevets sont tout juste conscients de la complexité de ce qu'ils régulent et font fonctionner. C'est l'exemple ultime du problème connu de « la couleur de l'abri à vélos » : tout comme les les discussions proverbiales à la mairie au sujet d'une centrale nucléaire finissent par se porter sur la couleur de la peinture pour la remise à vélos de la centrale, les discussions de brevets sur les systèmes informatiques modernes finissent par porter sur la taille des écrans ou l'organisation des icônes, car dans les deux cas ils sont le seul aspect que les personnes impliquées dans la discussion sont capables de discuter, même si elles ne sont pas pertinentes à la fonction effective de l'ensemble du système en cours de discussion.


Qwerty

Iphis et Iante

samedi 13 avril 2013 à 07:30
Iphis et Iante est une pièce de Benserade. La première représentation eu lieu en 1634. L'histoire est inspirée des métamorphoses d'Ovide.
L'histoire se passe à Phaïstos, au lieu de la Crète.
Le père d'Iphis voulait un garçon (plus facile à marier et moins de charges qu'une fille selon lui). Malheureusement, Téléthuse, sa femme, a eu une fille. Elle la travestie donc en garçon pour que son père ne la tue pas. Toute l'intrigue tourne donc sur subterfuge.
Son père arrange donc un mariage avec Iante, belle jeune femme, mais surtout riche (le mariage arrangé est bien sûr plus qu’intéressé). Mais Iante ne connaît pas le honteux secret d'Iphis et tombe l'un et l'autre amoureux. Malheureusement, Ergasme, confident de tous, connaît la vraie nature d'Iphis et est lui aussi amoureux. L’ambiguïté est donc de savoir s'il aime Iphis en tant que femme, ou en tant que femme travestie en homme.
La fin se termine par un deus ex machina de la déesse Isis (spoil) : elle transforme Iphis en garçon. Cette fin est surtout faite pour le côté politiquement correct, car on ne pouvait imaginer une relation homosexuelle à l'époque ! (fin du spoil).
Plusieurs thèmes sont donc abordés dans cette pièce.
Tout d'abord celui de l'argent et des mariages arrangés. En effet, dans la pièce, il est clair que le seul intérêt des deux pères sont bien sûr de fructifier leurs biens et grossir leur porte monnaie.
On voit aussi le problème de la condition féminine soumise à l'autorité paternel et le droit de vie et de mort qu'il possède sur sa descendance.
On voit aussi et bien sûr l'homosexualité féminine, qui était peu traité à l'époque (et encore moins à l'époque d'Ovide. D'ailleurs, c'est la seule référence à l'homosexualité féminine dans la mythologie grecque).
L’attirance d'iphis envers Iante est très forte (l'inverse aussi d'ailleurs, mais il en est rien choquant, car Iante pense qu'iphis est un homme), comme le montre la nuit de noce, auquel Iphis déclare qu'il est certes assoiffé, qu'il se trouve à côté d'une fontaine d'eau pure, mais qu'il ne peut pas la consommer. L’ambiguïté plane entre un amour purement platonique ou un mélange avec l'attirance physique.
La scène, à l'époque, a du, par son thème principal traité, faire scandale. En effet, même si l'homosexualité masculine était toléré, celle féminine était banni, proscrite. De par l'audace qu'a fait l'auteur pour pouvoir parler de ce sujet, on peut considérer que cette pièce peut-être considérer comme un classique du théâtre français, à côté de Molière et de Racine (pourquoi toujours eux, d'abord?). Sa résonance actuelle, à l'heure où en France on parle du mariage homosexuel (et qu'on me parle pas de « pour tous », je trouve que ça fait novlangue), nous montre que ce problème est universelle et intemporel.
Bref, une pièce que je vous conseille de voir si l'occasion se présente.
Qwerty

Iphis et Iante

samedi 13 avril 2013 à 07:30
Iphis et Iante est une pièce de Benserade. La première représentation eu lieu en 1634. L'histoire est inspirée des métamorphoses d'Ovide.
L'histoire se passe à Phaïstos, au lieu de la Crète.
Le père d'Iphis voulait un garçon (plus facile à marier et moins de charges qu'une fille selon lui). Malheureusement, Téléthuse, sa femme, a eu une fille. Elle la travestie donc en garçon pour que son père ne la tue pas. Toute l'intrigue tourne donc sur subterfuge.
Son père arrange donc un mariage avec Iante, belle jeune femme, mais surtout riche (le mariage arrangé est bien sûr plus qu’intéressé). Mais Iante ne connaît pas le honteux secret d'Iphis et tombe l'un et l'autre amoureux. Malheureusement, Ergasme, confident de tous, connaît la vraie nature d'Iphis et est lui aussi amoureux. L’ambiguïté est donc de savoir s'il aime Iphis en tant que femme, ou en tant que femme travestie en homme.
La fin se termine par un deus ex machina de la déesse Isis (spoil) : elle transforme Iphis en garçon. Cette fin est surtout faite pour le côté politiquement correct, car on ne pouvait imaginer une relation homosexuelle à l'époque ! (fin du spoil).
Plusieurs thèmes sont donc abordés dans cette pièce.
Tout d'abord celui de l'argent et des mariages arrangés. En effet, dans la pièce, il est clair que le seul intérêt des deux pères sont bien sûr de fructifier leurs biens et grossir leur porte monnaie.
On voit aussi le problème de la condition féminine soumise à l'autorité paternel et le droit de vie et de mort qu'il possède sur sa descendance.
On voit aussi et bien sûr l'homosexualité féminine, qui était peu traité à l'époque (et encore moins à l'époque d'Ovide. D'ailleurs, c'est la seule référence à l'homosexualité féminine dans la mythologie grecque).
L’attirance d'iphis envers Iante est très forte (l'inverse aussi d'ailleurs, mais il en est rien choquant, car Iante pense qu'iphis est un homme), comme le montre la nuit de noce, auquel Iphis déclare qu'il est certes assoiffé, qu'il se trouve à côté d'une fontaine d'eau pure, mais qu'il ne peut pas la consommer. L’ambiguïté plane entre un amour purement platonique ou un mélange avec l'attirance physique.
La scène, à l'époque, a du, par son thème principal traité, faire scandale. En effet, même si l'homosexualité masculine était toléré, celle féminine était banni, proscrite. De par l'audace qu'a fait l'auteur pour pouvoir parler de ce sujet, on peut considérer que cette pièce peut-être considérer comme un classique du théâtre français, à côté de Molière et de Racine (pourquoi toujours eux, d'abord?). Sa résonance actuelle, à l'heure où en France on parle du mariage homosexuel (et qu'on me parle pas de « pour tous », je trouve que ça fait novlangue), nous montre que ce problème est universelle et intemporel.
Bref, une pièce que je vous conseille de voir si l'occasion se présente.
Qwerty