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Soudain, un espion vous offre une fleur

lundi 4 juin 2012 à 22:30

Vous avez aimé l'histoire de cette "espionne" de la direction du renseignement de la Préfecture de police de Paris découverte cachée derrière un miroir sans tain lors du procès d'un policier (accusé d'avoir dénoncé l'illégalité du principal des fichiers policiers) par le secrétaire général de la CNIL, un policier, un chercheur du CNRS et un journaliste dénonçant, lui aussi, l'illégalité des fichiers policiers (moi) ?

Vous allez adorer l'histoire de ce policier allemand qui, cherchant à espionner sa fille, a permis à des hackers de pirater l'un des systèmes espions des services de police et de renseignement allemands.

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Le récit circonstancié que j'ai fait de cette rencontre inopinée et incongrue a été repris par de nombreux médias, dont Le Monde, qui a évoqué une "gaffe embarrassante".

A contrario, l'histoire de ce policier allemand qui a permis de compromettre le système espion de géolocalisation GPS utilisé par la police et la douane allemande, n'a pas fait la "une" des médias. Il y avait pourtant de quoi.

La surveillance, c'est un métier

L'histoire de ce surveillant surveillé, de cet espion espionné, de cet arroseur arrosé, montre pourtant à quel point les technologies de surveillance peuvent se retourner contre ceux qui en usent et abusent sans pour autant y avoir dûment été formés, et qui démontre bien ce pour quoi la surveillance devrait être une mesure d'exception, mise en oeuvre par des professionnels de la profession, et non un présupposé, banalisé.

La police allemande a en effet, et enfin, identifié ce pour quoi, et comment, le système espion de géolocalisation GPS utilisé par la police et la douane allemande avait été piraté l'an passé.

Un bras cassé de la police allemande, qui voulait surveiller ce que faisait sa fille sur l'Internet, avait installé dans son ordinateur un logiciel espion. Las : un ami de sa fille, féru de sécurité informatique, trouva le cheval de Troie, et remonta jusqu'à l'ordinateur de l'espion papa.

Dans celui-ci, le jeune hacker découvrit des emails évoquant le système PATRAS de surveillance GPS utilisé par la police allemande : le papa espion était en effet un officier supérieur de la police fédérale allemande.

Normalement, un policier (entre autres métier tenus au secret professionnel) ne devrait pas faire suivre ses emails professionnels sur son ordinateur personnel. Parce que c'est a priori interdit, mais également risqué, un ordinateur personnel étant a priori plus facilement piratable que ceux qui, utilisés au bureau, sont censés être protégés par des gens dont c'est le métier.

Comme c'est hélas bien souvent le cas, le papa policier, pas particulièrement tatillon ni au fait des questions de sécurité informatique, n'avait bien évidemment pas suffisamment sécurisé son PC.

Le jeune hacker fit suivre l'information au "n0-N4m3 Cr3w" (groupe sans nom, en leet speak, la graphie utilisée par ceux qui veulent se moquer des n00b -neuneus- en informatique), qui parvint à pirater PATRAS, le système de géolocalisation espion étant lui aussi... improprement sécurisé.

Dans la foulée, le groupe mit ainsi en ligne les identifiants, mots de passe, numéros de téléphone ou de plaques d'immatriculation, coordonnées GPS, ainsi que de la documentation associée au système espion de géolocalisation…

Papa Patras

Les hackers voulaient ainsi dénoncer la multiplication, et la banalisation, des mesures de surveillance visant les internautes, les passagers aériens, les titulaires de passeports (biométriques), etc., et donc aussi les risques de fuites d'information pouvant toucher cette démultiplication, et banalisation, des systèmes espions :

"Nous avons tous quelque chose à cacher. Nous ne sommes pas pour autant des terroristes. Nous ne voulons pas que l'Allemagne devienne un pays totalitaire."

Ironie de l'histoire, l'Allemagne est connue pour être l'une des premières démocraties à avoir autorisé ses policiers à installer des chevaux de Troie, et autres logiciels espion, dans les ordinateurs de ceux sur lesquels ils enquêtent (voir mon enquête Des chevaux de Troie dans nos démocraties).

L'Allemagne est aussi le pays qui a vu naître le premier, et le plus important, des groupes de hackers, le Chaos Computer Club (CCC), qui n'a de cesse, depuis, de se battre pour sensibiliser l'opinion publique en matière d'insécurité informatique, mais également de surveillance numérique, d'atteintes aux libertés et à la vie privée (voir, à ce titre, l'interview de l'une des figures du CCC, Andy Müller-Maguhn : 30 ans de bidouille politique).

Depuis, trois hackers ont été arrêtés. On ne sait pas, par contre, ce qui est arrivé au papa espion, ni à Patras, ni ce que cela a pu changé en matière de sécurité informatique.

On ne sait toujours pas, non plus, pourquoi l'espionne au miroir sans tain se cachait dans la salles des témoins alors même qu'il était pourtant prévu que j'y sois enfermé, avec les trois autres témoins... ni si cette "planque" continuera à être utilisée par les services de police ou de renseignement...

Voir aussi :
Un policier fait trembler l’Intérieur
Une histoire du fichage en France
Pourquoi le FBI aide-t-il les terroristes?
Sécurité privée partout, police nulle part ?
Peut-on obliger les policiers à violer la loi ?

Les « commissaires politiques » indignes de la CNIL

lundi 28 mai 2012 à 12:09

Des 285 députés qui ont voté "pour" le fichage des "gens honnêtes" (voir La liste des « gens honnêtes » qui voulaient ficher tous les Français), il en est deux qui méritaient une mention spéciale.

Mandatés par l'Assemblée nationale pour faire partie de la CNIL, et donc incarner la défense de nos droits informatique et libertés, ces deux députés (UMP) ont en effet voté "pour" une proposition de loi que les Sages du Conseil constitutionnel ont censuré parce qu'elle portait au "droit au respect de la vie privée une atteinte qui ne peut être regardée comme proportionnée au but poursuivi", reprenant en cela plusieurs des arguments exposés par la CNIL, arguments qui avaient été soigneusement ignorés par ces deux députés pourtant membres de la CNIL...

Les médias, à commencer par les télévisions, ne s'étaient pas bousculés pour causer de ce projet de fichage biométrique généralisé de la population française, qui soulève bien plus de problèmes et de questions qu'il n'apportera de solutions. Merci donc à LCI est @ Vous, dont ce reportage résuma assez bien la situation :

Les "Dupond & Dupont" de la CNIL

La Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) a pour mission de "veiller à ce que le développement des nouvelles technologies ne porte atteinte ni à l’identité humaine, ni aux droits de l’homme, ni à la vie privée, ni aux libertés individuelles ou publiques". Elle est composée de 17 commissaires, dont 4 parlementaires, "désignés respectivement par l’Assemblée nationale et par le Sénat de manière à assurer une représentation pluraliste".

J'ai déjà eu l'occasion de revenir sur les étonnantes prises de position des deux députés (UMP) mandatés par l'Assemblée, Philippe Gosselin, député de la Manche, et Sébastien Huyghe, député du Nord, tendant à banaliser la société de surveillance que la CNIL n'a pourtant eu de cesse de dénoncer, ces dix dernières années. Ce pour quoi je les avais qualifié, à l'occasion de mon anthologie de la décennie Sarkozy, de "commissaires politiques de la CNIL".

Non contents d'avoir voté POUR la Hadopi (faisant fi des réserves et critiques de la CNIL), ces deux députés UMP avaient ainsi également voté CONTRE la proposition de loi visant à encadrer les fichiers policiers... qui visait pourtant à obliger ces derniers à respecter la loi informatique et libertés.

Des "commissaires politiques" en "position du missionnaire"

Sébastien Huyghe (blog / twitter / facebook), ne s'est jamais prononcé, malgré les cinq navettes parlementaires, sur ce fichier des "gens honnêtes", alors même qu'il est pourtant le commissaire de la CNIL en charge du secteur de l'identité... Il avait par ailleurs déposé un amendement de sorte que les fichiers policiers puissent être consultés pour sélectionner les "jurés populaires", alors même que la CNIL n'a pourtant de cesse de répéter depuis des années que ces fichiers sont truffés d'erreurs.

Philippe Gosselin (site / blog / twitter / facebook) s'était précédemment illustré, de son côté, en tant que "godillot en chef" de l'UMP lors de l'adoption de la Hadopi, n'hésitant pas à qualifier les défenseurs des libertés sur le Net de "post-soixante-huitards attardés" qui "prennent les gens en otage" (sic). Et sa seule et unique intervention sur le projet de fichier des "gens honnêtes" consista à valider le projet du gouvernement, et plus particulièrement de Claude Guéant, de ficher les "honnêtes gens".

Se présentant comme l'un des deux "missionnaires" (sic) de la CNIL au sein de l'Assemblée, Philippe Gosselin chercha en effet à rassurer les autres députés quant au fait que cette proposition de loi répondait "aux demandes formulées par la CNIL et par des parlementaires, et par là même à leurs inquiétudes", tout en prenant bien soin d'omettre soigneusement de mentionner celles qui, depuis, ont pourtant été reprises par les "Sages" du Conseil constitutionnel pour décider de censurer ce fichier des "gens honnêtes".

Dans la foulée, Claude Guéant mentionna explicitement la "démonstration" de Philippe Gosselin pour, lui aussi, rassurer les parlementaires, soulignant que sa "qualité de membre de la CNIL donne bien sûr à ses propos un poids tout particulier". Histoire de parfaire le tableau, Philippe Gosselin conclua l'intervention de Claude Guéant d'un sobre commentaire :

"Très bien !"

La CNIL avait pourtant pris soin de tirer la sonnette d'alarme, estimant notamment que la création d'une telle base de données biométriques centralisée était disproportionnée, plaidant pour l'interdiction de toute forme d'exploitation policière de ce fichier des "gens honnêtes", et déplorant le détournement de finalité de cette base de donnée administrative au profit d'un véritable fichier policier... arguments explicitement cités par le Conseil constitutionnel pour justifier ce pour quoi il a de son côté décidé de censurer cette proposition de loi, parce qu'elle portait une atteinte disproportionnée au droit à la vie privée.

Cherche député UMP respectueux de la vie privée

Quand un policier ou un magistrat viole la loi, il est a priori sanctionné (#oupas, cf "Peut-on obliger les policiers à violer la loi ?"). Quand une personnalité politique fustige ce qu'il prônait la veille, en mode "faites de ce que je dis, pas ce que je fais", il est sanctionné (#oupas, cf "Hortefeux fustige la vidéosurveillance dont il a fait l’objet").

Philippe Gosselin et Sébastien Huyghe auraient pu (sinon du) s'abstenir, comme l'a fait Etienne Pinte, député UMP qui m'a expliqué avoir eu "de fortes réserves quant à l'existence de ce type de fichier" :

"Il me paraît, en effet, représenter un danger pour nos libertés publiques."

Ils ont préféré suivre, le doigt sur la couture du pantalon, les consignes de vote de leur parti politique, sans même chercher à répondre aux questions posées par l'"autorité administrative indépendante" dont ils font pourtant partie.

Reste donc à savoir en quelle mesure Philippe Gosselin et Sébastien Huyghe, qui se présentent tout deux aux législatives 2012 pour renouveler leurs mandats de députés, pourront décemment continuer à faire partie des 17 commissaires de la CNIL.

Un choix, cornellien, qui reviendra au prochain président de l'Assemblée nationale : les commissaires désignés par le Parlement doivent en effet "assurer une représentation pluraliste". Or, les deux sénateurs commissaires à la CNIL sont tous deux membres du parti socialiste. Et la quasi-totalité (270 sur 305) des députés UMP ont voté pour le fichier des "gens honnêtes" (voir La liste des « gens honnêtes » qui voulaient ficher tous les Français)...

Voir aussi :
Une histoire du fichage en France
Le « vrai » visage des « gens honnêtes »
Les RG l’ont rêvé, Facebook l’a fait… #oupas
De Kafka à Minority Report – Ma décennie Sarkozy S2E4
Les commissaires politiques de la CNIL – Ma décennie Sarkozy S2E3
Ma décennie Sarkozy S2E2 – du fichier Edvige aux fichiers Edwige²

La liste des « gens honnêtes » qui voulaient ficher tous les Français

dimanche 27 mai 2012 à 19:16

Le Conseil constitutionnel a estimé que le fichier des "gens honnêtes" (sic) comprenant l'état civil, ainsi que les empreintes digitales, et la photographie numérisée, des détenteurs de la future carte nationale d'identité électronique (CNIE), « a porté au droit au respect de la vie privée une atteinte qui ne peut être regardée comme proportionnée au but poursuivi », et qu'il était « contraire à la Constitution ».

Les Sages ont donc censuré 6 des 12 articles de la proposition de loi sur la protection de l'identité, adoptée au dernier jour de la session parlementaire du quinquennat de Nicolas Sarkozy et ce, malgré l'opposition du Sénat qui, au cours des 5 navettes parlementaires (un record), n'avait eu de cesse de s'opposer à l'exploitation policière de ce fichier des "gens honnêtes". Un véritable camouflet ingligé par le Conseil constitutionnel au projet de Claude Guéant et des industriels du GIXEL (le lobby de la sécurité électronique et des empreintes digitales, voir Lobbying pour ficher les bons Français).

La liste des députés qui, voulant ainsi ficher les "gens honnêtes", ont « porté au droit au respect de la vie privée une atteinte qui ne peut être regardée comme proportionnée au but poursuivi », est disponible sur le site de l'Assemblée. A l'approche des législatives, il m'a semblé important de permettre aux citoyens de savoir quels étaient ces députés qui avaient ainsi voulu ficher les "honnêtes gens".

Mise à jour : voir aussi Les « commissaires politiques » indignes de la CNIL : les deux députés mandatés par l'Assemblée pour faire partie des commissaires de la CNIL ont, eux aussi, voté "pour" le fichier des "gens honnêtes"...

Un "danger pour les libertés publiques"

Contrairement aux précédentes lectures de cette proposition de loi, qui n'avaient jamais jusque-là mobilisé qu'une dizaine de parlementaires seulement, le "vote solennel" (réclamé par le PS) a permis à 285 députés -dont 270 des 305 députés UMP, 11 des 24 députés Nouveau Centre, et 4 des 13 députés "non inscrits"- de se prononcer "pour" le fichage des "honnêtes gens", en cinquième (!) lecture (fait rarissime, il semblerait qu'on ait jamais vu ça), contre 153 des 197 députés du Groupe Socialiste, Radical, Citoyen et divers Gauche, 16 des 20 députés du Groupe Gauche Démocrate et Républicaine, et 4 des "non inscrits".

Comme c'est -hélas- trop souvent le cas, les députés ont donc surtout voté en fonction des consignes de leurs partis plutôt qu'en leur âme et conscience. Contacté pour savoir ce pour quoi il avait été le seul député à s'être "abstenu", Étienne Pinte m'a tout d'abord fait remarquer que "plus de trente députés de ma formation (l'UMP, NDLR) n'ont pas pris part au vote", et répondu que "sur le fond, j'ai choisi de ne pas voter ce texte car j'ai de fortes réserves quant à l'existence de ce type de fichier" :

"Il me paraît, en effet, représenter un danger pour nos libertés publiques. Le groupe socialiste a annoncé la saisine du Conseil Constitutionnel. Il nous reste donc à attendre le verdict des Sages."

Les Sages ont de fait, et depuis, effectivement considéré que la loi portait une atteinte disproportionnée à la vie privée...

Etienne Pinte n'est pas un député UMP comme les autres : représentant de la droite catholique sociale, il évoquait ainsi comme "temps forts" de sa carrière politique, dans son allocution de départ de l'Assemblée nationale, fin février, l'abolition de la peine de mort, les sans papiers, la double peine, Sangatte, les enfants de Don Quichotte et le droit d'asile...

La liste des "gens honnêtes"

Les noms des 285 députés qui se sont prononcés pour ce fichage généralisé des "gens honnêtes" figurent en toutes lettres sur le site de l'Assemblée (qui propose, par ailleurs, un site dédié permettant de savoir quels sont les députés qui se présentent dans votre circonscription).

Il ne s'agit bien évidemment pas de limiter l'activité de ces députés à ce vote censuré par le Conseil constitutionnel, ce pour quoi j'ai rajouté le lien vers leurs fiches d'activités sur nosdeputes.fr pour ceux qui -la majorité- ont été investis par l'UMP pour ces législatives 2012 (et, en italique, ceux qui se présentent sans le soutien de l'UMP) :

Groupe Union pour un Mouvement Populaire (305) Pour: 270

A / B / C / D / E-F / G / H-J-K / L / M / N-P-R / S-T / U-V-W-Y-Z

Yves Albarello, Michèle Alliot-Marie, Alfred Almont, Nicole Ameline, Jean-Paul Anciaux, Edwige Antier, Jean Auclair, Martine Aurillac,

Pierre-Christophe Baguet, Patrick Balkany, Jean Bardet, Brigitte Barèges, Sylvia Bassot, Patrick Beaudouin, Jacques Alain Bénisti, Éric Berdoati, Jean-Louis Bernard, Jean-Yves Besselat, Jérôme Bignon, Jean-Marie Binetruy, Claude Birraux, Etienne Blanc, Claude Bodin, Philippe Boennec, Marcel Bonnot, Joseph Bossé, Gilles Bourdouleix, Bruno Bourg-Broc, Chantal Bourragué, Loïc Bouvard, Michel Bouvard, Françoise Branget, Xavier Breton, Bernard Brochand, Yves Bur, Dominique Bussereau,

Dominique Caillaud, Patrice Calméjane, Bernard Carayon, Olivier Carré, Gilles Carrez, Joëlle Ceccaldi-Raynaud, Yves Censi, Jérôme Chartier, Gérard Cherpion, Jean-Louis Christ, Dino Cinieri, Éric Ciotti, Pascal Clément, Philippe Cochet, Georges Colombier, Geneviève Colot, Jean-François Copé, François Cornut-Gentille, Louis Cosyns, Alain Cousin, Jean-Michel Couve,

Marie-Christine Dalloz, Olivier Dassault, Marc-Philippe Daubresse, Bernard Debré, Jean-Pierre Decool, Bernard Deflesselles, Rémi Delatte, Richard Dell'Agnola, Sophie Delong, Yves Deniaud, Bernard Depierre, Vincent Descoeur, Patrick Devedjian, Nicolas Dhuicq, Éric Diard, Michel Diefenbacher, Jacques Domergue, Jean-Pierre Door, Dominique Dord, Olivier Dosne, Marianne Dubois, Cécile Dumoulin, Jean-Pierre Dupont, Paul Durieu,

Gilles d' Ettore, Daniel Fasquelle, Jean-Michel Ferrand, Alain Ferry, Daniel Fidelin, André Flajolet, Jean-Claude Flory, Nicolas Forissier, Marie-Louise Fort, Jean-Michel Fourgous, Marc Francina, Yves Fromion,

Sauveur Gandolfi-Scheit, Jean-Paul Garraud, Claude Gatignol, Gérard Gaudron, Jean-Jacques Gaultier, Hervé Gaymard, Guy Geoffroy, Alain Gest, Franck Gilard, Georges Ginesta, Jean-Pierre Giran, Louis Giscard d'Estaing, Claude Goasguen, François-Michel Gonnot, Didier Gonzales, Jean-Pierre Gorges, Philippe Gosselin, Philippe Goujon, François Goulard, Michel Grall, Jean Grenet, Anne Grommerch, Arlette Grosskost, Serge Grouard, Pascale Gruny, Louis Guédon, Françoise Guégot, Jean-Claude Guibal, Christophe Guilloteau,

Gérard Hamel, Michel Havard, Michel Heinrich, Laurent Hénart, Michel Herbillon, Antoine Herth, Françoise Hostalier, Philippe Houillon, Guénhaël Huet, Sébastien Huyghe, Christian Jacob, Denis Jacquat, Paul Jeanneteau, Yves Jego, Maryse Joissains-Masini, Marc Joulaud, Didier Julia, Christian Kert, Jacques Kossowski,

Patrick Labaune, Fabienne Labrette-Ménager, Jacques Lamblin, Marguerite Lamour, Jean-François Lamour, Raymond Lancelin, Pierre Lang, Laure de La Raudière, Pierre Lasbordes, Charles de La Verpillière, Thierry Lazaro, Robert Lecou, Jean-Marc Lefranc, Guy Lefrand, Marc Le Fur, Jacques Le Guen, Michel Lejeune, Dominique Le Mèner, Jacques Le Nay, Jean-Louis Léonard, Pierre Lequiller, Dominique Le Sourd, Céleste Lett, Geneviève Levy, Gérard Lorgeoux, Gabrielle Louis-Carabin, Lionnel Luca,

Daniel Mach, Guy Malherbe, Richard Mallié, Jean-François Mancel, Alain Marc, Jean-Pierre Marcon, Christine Marin, Hervé Mariton, Muriel Marland-Militello, Alain Marleix, Franck Marlin, Philippe-Armand Martin, Henriette Martinez, Patrice Martin-Lalande, Alain Marty, Jean-Claude Mathis, Jean-Philippe Maurer, Pierre Méhaignerie, Christian Ménard, Gérard Menuel, Damien Meslot, Philippe Meunier, Jean-Claude Mignon, Pierre Morange, Pierre Morel-A-L'Huissier, Philippe Morenvillier, Jean-Marie Morisset, Georges Mothron, Etienne Mourrut, Alain Moyne-Bressand, Renaud Muselier, Jacques Myard,

Jean-Marc Nesme, Jean-Pierre Nicolas, Yves Nicolin, Hervé Novelli, Françoise de Panafieu, Bertrand Pancher, Yanick Paternotte, Béatrice Pavy, Dominique Perben, Bernard Perrut, Henri Plagnol, Serge Poignant, Bérengère Poletti, Axel Poniatowski, Josette Pons, Christophe Priou, Jean Proriol, Joël Regnault, Frédéric Reiss, Jean-Luc Reitzer, Jacques Remiller, Bernard Reynès, Arnaud Richard, Franck Riester, Camille de Rocca Serra, Marie-Josée Roig, Jean-Marie Rolland, Michel Rossi, Valérie Rosso-Debord, Jean-Marc Roubaud, Max Roustan,

Martial Saddier, Francis Saint-Léger, Paul Salen, Bruno Sandras, François Scellier, André Schneider, Jean-Pierre Schosteck, Jean-Marie Sermier, Fernand Siré, Jean-Pierre Soisson, Michel Sordi, Daniel Spagnou, Eric Straumann, Alain Suguenot, Michèle Tabarot, Jean-Charles Taugourdeau, Guy Teissier, Michel Terrot, Jean-Claude Thomas, Dominique Tian, Jean Tiberi, Alfred Trassy-Paillogues, Georges Tron,

Jean Ueberschlag, Yves Vandewalle, Christian Vanneste, François Vannson, Isabelle Vasseur, Catherine Vautrin, Patrice Verchère, Jean-Sébastien Vialatte, René-Paul Victoria, Philippe Vitel, Gérard Voisin, Michel Voisin, Jean-Luc Warsmann, Eric Woerth, Gaël Yanno et Michel Zumkeller.

Groupe Nouveau Centre (24) Pour: 11

Jean-Pierre Abelin, Thierry Benoit, Pascal Brindeau, Charles de Courson, Stéphane Demilly, Raymond Durand, Francis Hillmeyer, Michel Hunault, Claude Leteurtre, Rudy Salles et André Santini.

Non inscrits (13) Pour: 4

Véronique Besse, Jacques Desallangre, Dominique Souchet et François-Xavier Villain.

A ceux-là, il convient également de rajouter deux autres députés godillots UMP, Bernard Gérard et Jean-Jacques Guillet, dont les votes n'ont pas été comptabilisés mais qui ont tenus à faire savoir, après le scrutin, qu'ils avaient voulu "voter pour". Dont acte.

Jacques Desallangre, Philippe Duron, François Lamy, Marylise Lebranchu qui étaient présents au moment du scrutin ou qui avaient délégué leur droit de vote ont de leur côté fait savoir qu'ils avaient voulu "voter contre".

Cliquez ici pour dérouler la liste des 173 députés qui, a contrario, ont voté "contre" ce fichage généralisé de la population.

Liste des 173 députés du peuple ayant voté "contre" l'ensemble de la proposition de loi sur la protection de l'identité :

Groupe Socialiste, Radical, Citoyen et divers Gauche (197) Contre: 153

Patricia Adam, Sylvie Andrieux, Jean-Marc Ayrault, Jean-Paul Bacquet, Dominique Baert, Jean-Pierre Balligand, Gérard Bapt, Claude Bartolone, Jacques Bascou, Christian Bataille, Delphine Batho, Marie-Noelle Battistel, Jean-Louis Bianco, Gisèle Biémouret, Serge Blisko, Patrick Bloche, Daniel Boisserie, Maxime Bono, Marie-Odile Bouillé, Christophe Bouillon, Monique Boulestin, Pierre Bourguignon, François Brottes, Alain Cacheux, Jérôme Cahuzac, Jean-Christophe Cambadélis, Thierry Carcenac, Christophe Caresche, Laurent Cathala, Bernard Cazeneuve, Guy Chambefort, Jean-Paul Chanteguet, Gérard Charasse, Alain Claeys, Jean-Michel Clément, Marie-Françoise Clergeau, Pierre Cohen, Catherine Coutelle, Pascale Crozon, Frédéric Cuvillier, Claude Darciaux, Guy Delcourt, François Deluga, Bernard Derosier, René Dosière, Julien Dray, Tony Dreyfus, Jean-Pierre Dufau, William Dumas, Laurence Dumont, Jean-Paul Dupré, Yves Durand, Olivier Dussopt, Henri Emmanuelli, Laurent Fabius, Martine Faure, Hervé Feron, Aurélie Filippetti, Michel Françaix, Jean-Louis Gagnaire, Geneviève Gaillard, Guillaume Garot, Jean Gaubert, Paul Giacobbi, Jean-Patrick Gille, Annick Girardin, Joël Giraud, Jean Glavany, Daniel Goldberg, Pascale Got, Marc Goua, Jean Grellier, Elisabeth Guigou, Danièle Hoffman-Rispal, François Hollande, Sandrine Hurel, Christian Hutin, Jean-Louis Idiart, Françoise Imbert, Michel Issindou, Serge Janquin, Régis Juanico, Armand Jung, Marietta Karamanli, Jean-Pierre Kucheida, Conchita Lacuey, Jérôme Lambert, Jack Lang, Colette Langlade, Jean Launay, Jean-Yves Le Bouillonnec, Gilbert Le Bris, Jean-Yves Le Déaut, Michel Lefait, Annick Le Loch, Patrick Lemasle, Bruno Le Roux, Bernard Lesterlin, Michel Liebgott, Apeleto Albert Likuvalu, Jean Mallot, Jacqueline Maquet, Jeanny Marc, Marie-Lou Marcel, Jean-René Marsac, Philippe Martin, Frédérique Massat, Gilbert Mathon, Sandrine Mazetier, Michel Ménard, Kléber Mesquida, Jean Michel, Arnaud Montebourg, Pierre Moscovici, Pierre-Alain Muet, Philippe Nauche, Henri Nayrou, Dominique Orliac, Michel Pajon, Christian Paul, George Pau-Langevin, Jean-Luc Perat, Marie-Françoise Pérol-Dumont, Sylvia Pinel, Martine Pinville, Philippe Plisson, Catherine Quéré, Jean-Jack Queyranne, Dominique Raimbourg, Marie-Line Reynaud, Chantal Robin-Rodrigo, Alain Rodet, Marcel Rogemont, Bernard Roman, René Rouquet, Michel Sainte-Marie, Michel Sapin, Odile Saugues, Christophe Sirugue, Christiane Taubira, Pascal Terrasse, Jean-Louis Touraine, Philippe Tourtelier, Jean Jacques Urvoas, Daniel Vaillant, Jacques Valax, Michel Vauzelle, Michel Vergnier, André Vézinhet, Alain Vidalies, Jean-Michel Villaumé, Jean-Claude Viollet et Philippe Vuilque.

Groupe Gauche Démocrate et Républicaine (20) Contre: 16

Marie-Hélène Amiable, François Asensi, Martine Billard, Alain Bocquet, Jean-Pierre Brard, Marie-George Buffet, Jean-Jacques Candelier, André Chassaigne, Marc Dolez, Jacqueline Fraysse, Pierre Gosnat, Jean-Paul Lecoq, Roland Muzeau, Daniel Paul, Jean-Claude Sandrier et Michel Vaxès.

Non inscrits (13) Contre: 4

Daniel Garrigue, Noël Mamère, Anny Poursinoff et François de Rugy.

Masquer la liste

Il serait intéressant de contacter les 35 députés UMP, 44 du groupe PS, 13 du Nouveau Centre, 4 du Groupe Gauche Démocrate et Républicaine et les 5 députés "non inscrits" qui n'ont pas pris part au vote pour savoir ce pour quoi ils n'avaient pas (pu?) voter.

En tout état de cause, le Conseil constitutionnel a certes décidé de censurer la possibilité de faire du fichier des "gens honnêtes" un fichier policier, mais le fichage "administratif" des empreintes digitales, photographies numérisées, et de l'état civil de ceux qui se doteront d'une carte d'identité électronique a, lui, été validé.

Alors même qu'il ne permettra pas franchement de lutter contre l'usurpation d'identité... ce pour quoi cette proposition de loi avait pourtant été adoptée. Le problème est donc loin d'être réglé, la question restant de savoir à quoi servirait cette carte d'identité électronique, censée lutter contre l'usurpation d'identité, dès lors que l'on ne pourra pas vérifier l'identité de son porteur dans le fichier... et alors même qu'on a découvert que 10% des passeports biométriques, utilisant les mêmes technologies, seraient des faux.

Voir aussi :
Une histoire du fichage en France
Le « vrai » visage des « gens honnêtes »
Les RG l’ont rêvé, Facebook l’a fait… #oupas
De Kafka à Minority Report – Ma décennie Sarkozy S2E4
Les commissaires politiques de la CNIL – Ma décennie Sarkozy S2E3
Ma décennie Sarkozy S2E2 – du fichier Edvige aux fichiers Edwige²


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New developments in the Lithuanian child abuse affair

lundi 21 mai 2012 à 21:52

Joint translation (thanks to @4k45h3d0, Bossa, moebius_eye, Vos Papiers & 5 other anonymous) of Le scandale pédophile rebondit en Lituanie by @manhack.

The protesters who were camping 24/7 around the house that sheltered an 8-year-old girl, who accused her mother of forcing her to prostitute herself, ultimately could not prevent dozens of riot police from forcibly removing her, against her will, and returning her... to her mother.

I wrote about this last April, when demonstrators had decided to broadcast their protest live on the Internet, in order to prevent the police from taking the child away (see Un scandale pédophile enflamme le Net, et Anonymous).

Deimante Kedyt was 5 when she told her father how her mother - from whose he was separated - took her every weekend to meet men who penetrated her "everywhere". The "men"? A politician and a judge, among others. However, Lithuanian authorities refused to question the suspects, and instead charged Drasius Kedys, her father, who had published online videos of his daughter miming the various forms of sexual abuse to which she had allegedly been subjected.

A few months later, on October 2009, the judge was shot at, before the sister of Laimutė Stankūnaitė, Deimante mum's, also accused to prostitute her daughter. Next to her body a weapon, registered to a Drasius Kedys. The body of the latest was found on April 18th, 2010. Justice concludes to "natural death", but the family strongly believes that he was tortured and assinated, and yells at scandal.

Since then, the little girl lived at her father sister's home, another judge who has been later sanctioned for having broken judiciary ethics in helping her brother to write the complaint. Her house was protected, 24/7, by tens of Lithuanians holding a picket line around their house. The Lithuanian justice had decided, five months ago, to give back Deimante Kedyte, who is now 8, to her mum.

In the following coverage, dated from 2012, March 23rd, we can see the little girl calling her mother a "monster, liar", shouting her she hates her, clinging to her grandmother's arms, while her mother, with the help of several hooded policemen, tries to take her. After a few minutes of clash, strong but failed attempts, by the patrolmen, to bring the child, the attempt is dropped.

The justice has in fact precised that the child would not be "kidnapped" from her grandparents. But, as we can see, and as the implied recognizes it, the child was obviously ill-treated, physically and psychologically.

In the following video, dated at 2012, May 17th, we can see several tens of policemen evict, one by one, the protesters holding the picket line around the house to prevent the police from taking the child. Some leave with tearful eyes, as if they were blown with tear gas. An anti-riot squadron in Robocop's suits come as an enforcement, in order to repel evicted opponents, and to ease the extraction of those who protect the house, and the child.

All this time, inside the house, the social services representatives, surrounded by policemen, tried to explain the little girl that it was not her fault, that one day, she'll become adult, and would have the right to decide where she would like to live, but that for now, she should come back and live with her mother ; stubbornly she answered that she wanted to stay with her aunt and grandparents, and that she refused to leave (see transcription).

This other brief video shows the child's extraction, led by her mother and policemen, shielded with a bulletproof jackets under the sight of a crowd booing :

Associated Press speaks of 39 people arrested and imprisoned during the operation.

Andrius Kubilius, Lithuanian Prime Minister, defended the police operation by explaining that if lots of Lithuanians were against this extraction, the laws and Constitution of Lithuania should be respected.

The movie started to be distributed, and a demonstration was held in Vilnius, at Lithuania's president's, Dalia Grybauskaite residence. She explained several times that she wanted above all to defend the child's interests, and that any use of force would be ruled out.

The affair is widely relayed by Lithuanian press, many websites dedicated (kedys.lt oplithchild.org, oplithchild1.blogspot.fr), and thousands messages on Twitter, relay the Anonymous' #OpLithChild that, like protesters, and this petition, agree with the girl against her mother.

The latter has launched a website to claim her child back, and another to promote her version of these events. She gave some pressmen a video shot in her car with her daughter to show their good relationships (someone is needed for that translation).

As I wrote earlier, maybe we'll never know who tells the truth in this story. It might be thought surprising that the child's testimony is that left out, as the father's charges and, a contrario, by the institutional, administrative, and police violence used to bring back the child to her mother.


See my other articles translated in english on OWNI.eu :
They searched everywhere for an #Anonymous mask
Exclusive : How Gaddafi spied on the Fathers of the new Libya
The War On Terrors In Numbers
THE PADDED BIKINI FOR GIRLS: A SCANDAL IN THE USA
[APP] FORTRESS EUROPE: A DEADLY EXODUS

Le scandale pédophile rebondit en Lituanie

samedi 19 mai 2012 à 11:17

Les manifestants qui campaient 24h/24 autour de la maison où avait trouvé refuge une petite fille de 8 ans qui avait accusé sa maman de l'avoir prostituée n'ont finalement pas empêché des dizaines de policiers anti-émeutes de venir l'exfiltrer, de force et contre sa volonté, pour la rendre à... sa maman.

J'en avais parlé en avril dernier, les manifestants ayant décidé de filmer et retransmettre, en direct et sur le Net, leur piquet de grève, afin d'empêcher les forces de l'ordre de venir enlever l'enfant (voir Un scandale pédophile enflamme le Net, et Anonymous).

Deimante Kedyte avait 5 ans lorsqu'elle raconta à son papa comment sa maman -dont il était séparé- l'emmenait tous les week-ends voir des messieurs qui mettaient leurs sexes "tout partout". Les "messieurs" ? Un homme politique, et un juge, notamment. Mais la justice lituanienne refusa d'interroger les suspects, préférant accuser Drasius Kedys, le père, d'avoir rendu public, sur le Net, cette sordide affaire de pédophilie présumée. Il avait en effet publié des vidéos où l'on voyait sa petite fille mimer les abus sexuels dont elle aurait fait l'objet.

Quelques mois plus tard, en octobre 2009, le juge était abattu, suivi de la soeur de Laimutė Stankūnaitė, la maman de Deimante, accusée elle aussi d'avoir prostitué sa propre fille. A côté de son cadavre, une arme, enregistrée au nom de Drasius Kedys. Le corps de ce dernier fut retrouvé le 18 avril 2010. La justice a conclu à une mort naturelle, mais sa famille est persuadée qu'il a été torturé, et assassiné, et crie au scandale.

Depuis, la petite fille vivait chez la soeur de son père, une juge qui a depuis été sanctionnée pour avoir violé l'éthique judiciaire en aidant son frère à rédiger ses plaintes. Sa maison était protégée, 24h/24, par des dizaines de Lituaniens faisant le piquet de grève autour de leur maison. La justice lituanienne avait en effet décidé, il y a 5 mois, de rendre Deimante Kedyte, qui a aujourd'hui 8 ans, à sa maman.

Dans le reportage télévisé qui suit, daté du 23 mars 2012, on voit la petite fille traiter sa mère de "monstre, menteuse", lui crier qu'elle l'a hait, tout en se cramponnant dans les bras de sa grande-mère alors que sa mère, aidée de plusieurs policiers cagoulés, tentent de l'emmener. Après plusieurs minutes de cris, d'échaufourrées et de tentatives, musclées mais infructueuses, par les policiers cagoulés, de récupérer l'enfant, la tentative de restitution de la petite fille à sa maman est abandonnée.

La Justice avait en effet précisé que l'enfant ne serait pas retirée "de force" à ses grand-parents. Or, comme on peut le voir et comme le reconnaissent les personnes impliquées dans la tentative de restitution de la petite fille à sa maman, l'enfant fut effectivement violentée, physiquement et psychologiquement.

Dans la vidéo qui suit, datée du 17 mai 2012, on voit plusieurs dizaines de policiers expulser, un par un, les manifestants faisant le piquet de grève autour de la maison afin d'empêcher la police de venir embarquer l'enfant. D'autres partent les yeux embués, comme s'ils avaient été aspergés de gaz lacrymogènes. Un escadron de policiers anti-émeutes en tenue de robocops arrive ensuite en renfort, afin de repousser les manifestants expulsés, et de faciliter l'extraction de ceux qui protègent encore la maison, et donc l'enfant.

Pendant ce temps-là, à l'intérieur de la maison, les représentants des services de protection de l'enfance, entourés de policiers, tentaient d'expliquer à la petite fille que ce n'était pas sa faute, qu'un jour, quand elle sera adulte, elle aura le droit de décider où et avec qui habiter, mais que pour le moment, elle devait retourner vivre avec sa maman, ce à quoi la petite fille répondait, obstinément, qu'elle voulait rester vivre avec sa tante et ses grands-parents, et qu'elle refusait de partir (voir la poignante retranscription).

Cette autre brève vidéo montre l'exfiltration de l'enfant par sa maman, protégée par un gilet par-balles, par des policiers portant eux-aussi des gilets pare-balles, et par une cordon de policiers anti-émeutes, sous les huées des manifestants :

Associated Press rapporte que 39 personnes ont été arrêtées par la police anti-émeutes, et incarcérées, à l'occasion de cette exfiltration.

Andrius Kubilius, premier ministre lituanien, a défendu l'opération policière en expliquant que si de nombreux Lituaniens étaient opposés à cette exfiltration, les lois et la Constitution de la Lituanie devaient être respectées.

La vidéo de l'exfiltration ayant commencé à tourner, une manifestation s'est tenue dans la foulée à Vilnius, devant la résidence de Dalia Grybauskaite, la présidente lituanienne, qui avait plusieurs fois expliqué vouloir d'abord et avant tout défendre les intérêts de l'enfant, et que tout recours à la force serait exclu.

L'affaire est largement couverte par la presse lituanienne, plusieurs sites web lui sont dédiés (kedys.lt oplithchild.org, oplithchild1.blogspot.fr), et des dizaines de messages, sur twitter, relaient l'opération #OpLithChild lancé par Anonymous et qui, à l'instar des manifestants, donnent raison à l'enfant contre sa maman.

Cette dernière avait de son côté lancé un site web pour réclamer qu'on lui rende sa fille, et un autre pour donner sa propre version des évènements, et a confié à des journalistes une vidéo tournée dans la voiture avec sa fille pour montrer comment elles s'entendraient bien (si quelqu'un pouvait la traduire...).

Comme je l'avais déjà écrit, on ne saura peut-être jamais qui, dans cette histoire, dit la vérité. On peut cela dit s'étonner de l'absence de prise en compte de la parole de l'enfant et des accusations de son père et, a contrario, de la violence institutionnelle, administrative et policière avec laquelle la petite fille a finalement été rendue à sa maman.


Voir aussi kedys.lt et, sur ce blog :
Pédopornographie : quid des libertés ?
Harry Potter et les présumés pédophiles
L’internet et les « pédo-nazis » : le best of
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