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source: Horyax

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La naissance de deux colosses

jeudi 13 décembre 2012 à 09:25

Inondations et disques durs : on vous a bien entubé – partie 3

Aujourd’hui, le monde ne jure plus que par Seagate ou Western Digital. D’un coté, il n’y a plus vraiment le choix…. Mais fut un temps plus impartial, où la concurrence plus rude que jamais, poussait les constructeurs à innover et proposer des tarifs toujours plus compétitifs. Si bien qu’après 50 ans, il ne subsiste plus que deux acteurs (et demie).

Je n’ai volontairement pas cité tous les fabricants historiques mais seulement les derniers survivants ou les plus importants.


En résumé :

50 ans de rage et de combats sanglants dans lesquels ont survécu trois guerriers. Seagate, Western Digital et Toshiba. Ce dernier peine à tenir debout avec ses pauvres 13% de parts de marché. Seagate de son coté pèse 42% des ventes mondiales. WD le conquérant domine quant à lui 45% du marché et ne peut que s’en vanter. Qu’adviendra-il ? Nul ne le sait, mais ne nous écartons pas du sujet initial : les inondations.

Nous nous approchons des faits mais avant de se lancer définitivement au cœur de l’enquête, il faut étudier la personnalité de nos deux protagonistes autrement nommés Seagate et Western Digital. A travers les deux prochains chapitres, nous allons lister les usines des deux constructeurs ainsi que les types de fabrication concernés. Suite à cela, nous serons à même de comprendre et déterminer le rôle de chaque usine. Enfin, nous pourrons juger les impacts des inondations thaïlandaises puis débattre. Le plus palpitant reste à découvrir.

Plus d’informations : deadhardrive.com


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Les géants du disque dur s’installent

mardi 11 décembre 2012 à 10:05

Inondations et disques durs : on vous a bien entubé – partie 2

Selon l’institut IHS iSupli, firme spécialisée dans les analyses, 25% de la production mondiale de disques durs provient de Thaïlande. Le pays symbolise ainsi le deuxième plus gros fabricant, juste derrière la Chine. Certains constructeurs dépendent davantage de la Thaïlande que d’autres. C’est le cas de Western Digital qui y assure 60% de sa production ou d’autres fournisseurs.

Un temps-mort s’impose. Qu’entend-on par production ? Un petit cours de biologie éclaircira la chose.

Autopsie d’un disque dur

Sans aller dans le détail, analysons brièvement ce qui constitue un disque dur. Nous pouvons discerner majoritairement cinq catégories :

Chacune de ces pièces nécessitent un savoir-faire et un matériel différent. La fabrication de ces composants est divisée dans plusieurs usines, souvent réparties dans plusieurs pays. Il est important de s’attarder sur cette décomposition pour mieux comprendre le rôle de chaque pièce et les éventuels impacts en cas de pénurie.

1/ Substrat et plateaux

Il n’y a pas réellement de première étape dans la fabrication d’un disque dur mais pour l’explication, il faut bien commencer quelque part.

Avant d’obtenir de beaux plateaux à l’effet miroir et qui accueilleront nos données, ces derniers doivent subir une série de traitements. A l’origine, ce ne sont que de simples disques en verre dont on nettoie méticuleusement la surface (vidéo démonstrative), puis auxquels on applique une très fine couche d’un matériau donné. Le disque joue le rôle de substrat, autrement dit, c’est un support qu’on va recouvrir d’aluminium ou encore de nickel, souvent par pulvérisation. Permettez moi de me répéter mais il faut que chaque étape soit bien assimilée. En résumé, imaginez un carreau en verre (substrat) que vous nettoyez à grande eau, puis à l’aide d’une bombe de peinture (matériaux), vous le recouvrez entièrement. Nous obtenons ainsi un plateau.

2/ Tête de lecture et d’écriture

Une tête de disque dur est composée de deux parties : la tête d’écriture chargée de produire un puissant champ magnétique capable d’altérer l’état physique du plateau (0 et 1) et la tête de lecture ayant pour rôle de détecter les variations du champ magnétique.

 

La tête de lecture est constituée d’un matériau magnéto-résistif que nous obtenons via la création d’un wafer (illustration à gauche). Je ne détaillerais pas la conception d’un wafer mais je vous invite à consulter l’article intitulé « Comment fabrique t-on un processeur ? » dans le quel je décris ce complexe procédé. Pour l’heure sachez que les wafers pour tête de lecture sont constitués d’un mélange de céramique, d’aluminium et de titane. Fin prêt, ils sont découpés en plusieurs milliers de parties, ce qui représente environ 80 000 têtes par wafer (8cm de diamètre). Cela vous donne une idée de la taille des têtes au passage… Notez que la tête d’un disque dur survole le plateau à moins de 10 nanomètres. Seagate a une belle allégorie à ce sujet : « la tête d’un disque dur est l’équivalent d’un Boeing 747 volant à 800 fois la vitesse du son au-dessus d’une plaine irlandaise à quelques centimètres du sol en comptant la quantité de brins d’herbe… ».

 

3/ Bras pour tête de lecture

Une fois la tête du disque expédiée dans les pays Asiatiques, la petite main d’œuvre bon marché doit assembler le tout. Dans le jargon, le bras que vous apercevez à droite se nomme le HSA (Head Stack Assembly). Cet objet purement mécanique a pour but de déplacer les têtes sur l’ensemble de la surface du disque en effectuant un arc de cercle.

 

4/ Moteur… action !

La fabrication de ce composant diffère quelque peu des autres car en aucun cas, les moteurs ne proviennent de Seagate ou Western Digital. En effet, ces derniers font appel à des intervenants et majoritairement au constructeur Nidec Corp situé en Thaïlande qui approvisionne 75% de la production mondiale.


5/ L’assemblage

Nous voilà déjà rendu au montage. Nous disposons du HSA (bras + têtes) et des plateaux. L’ensemble a déjà requis des centaines de manipulation, nombreux allés-retours à travers plusieurs pays et plusieurs machines au coût exorbitant. Pour cette dernière étape, nous nous trouvons sans doute dans une usine thaïlandaise ou chinoise qui va assembler tous les composants. Sur la chaîne de montage, les employés récupèrent une coque vide, ils insèrent le moteur, les plateaux, les bras accompagnés des têtes, puis l’électronique chargé de communiquer entre le disque dur et le processeur. Nous venons de monter un disque dur, on lui ajoute une étiquette et on l’envoie dans l’entrepôt avant qu’il se retrouve dans nos machines.

Plus d’informations :

Illustration de l’article par whittaker colin



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Inondations et disques durs : on vous a bien entubé – partie 1

dimanche 9 décembre 2012 à 23:00

Un an après les faits, retour sur cette catastrophe qui a bouleversé le monde du stockage.

« En une semaine, la valeur des disques durs a été multipliée par deux ou trois. Les revendeurs craignent une rupture de stock et n’attendent pas d’amélioration avant plusieurs mois. » 01Net

Voilà ce que nous pouvions lire dans la presse spécialisée courant octobre 2011, peu après les terribles inondations qui ont dévasté la Thaïlande. Que représente ce pays aux yeux de la production mondiale ? Comment expliquer la brusque augmentation des prix qui s’en est suivie, allant parfois jusqu’à quadrupler ? Quels incidents et quelles répercussions les inondations ont-elles eu réellement sur la chaîne de fabrication ? Quand est-il aujourd’hui, plus d’un an après la catastrophe ? Le coût des disques durs n’est toujours pas revenu à son état initial. Menons l’enquête.

Préambule

Confortablement assis dans ma chaise Ikea, scrutant mon écran un moment, puis rêvassant quelques instants plus tard, je lisais en guise de distraction les dernières nouvelles du monde informatique. Les bilans financiers de Seagate et Western Digital venaient de tomber. Les chiffres étaient réjouissants, trop peut-être. Inconsciemment, je rejouais les événements qui s’étaient déroulés depuis les inondations, en octobre 2011. Apparemment je n’étais pas le seul. Un commentaire plus bas, un visiteur de passage exprimait son mécontentement envers les tarifs, certes en baisse, mais encore supérieurs avant la catastrophe. Quelque chose ne tournait pas rond, ou devrais-je dire, ne tourne pas rond. Tandis que les deux géants du disque dur imposent des prix plus élevés qu’auparavant, soit disant pour compenser les pertes ou la trop forte demande, leurs bilans financiers affichent des résultats insolents. Comment éviter la question : un an après les faits, ces excuses sont-elles encore valables ? J’ai ouvert un traitement de texte et j’ai débuté la collecte d’informations, de données concrètes et de preuves.

Précision importante

Ce dossier n’a nullement prétention d’être exhaustif. Certaines informations sont à compléter et ne soyez pas surpris si je donne mon avis. Il ne s’agit pas d’un dossier journalistique, objectif et aux sources irréprochables. Ma seule motivation a été de mettre en lumière et d’expliquer le plus clairement possible, sans termes techniques, l’industrie du disque dur et plus particulièrement, les événements liés aux inondations.

Prochainement…

Comme le titre le laisse sous-entendre, le dossier va être découpé en plusieurs parties. Le nombre reste à déterminer mais il risque d’être assez conséquent et les articles vont s’enchaîner. Je compte publier tous les deux jours chaque suite. Je vais également placer dans chaque billet un menu qui sera complété au fur et à mesure afin de naviguer entre les différentes parties. Suite à cette publication, le dossier sera proposé au format PDF, plus pratique à mon sens, car il contiendra tout et la mise en page permettra quelques fioritures.

Sortez vos loupes !


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Foxconn échange ses ouvriers contre 1 million de robots

mercredi 5 décembre 2012 à 14:17

Oublions le monde du hardware le temps d’un article et laissons place à une news aux allures plus académiques. Un peu de changement autant dans la forme que le fond permet de varier les plaisirs.

La célèbre compagnie taïwanaise chargée de l’assemblage de nombreux produits high-tech dont la PlayStation3, le Kindle ou certains produits Apple, a subi de nombreuses accusations concernant le traitement de ses employés ces derniers temps.

Foxconn ayant de la suite dans les idées, aurait trouvé une solution simple et efficace pour endiguer le problème : remplacer les humains par des machines. Les robots ne se fatiguent pas, ne se plaignent pas, ne réclament aucune augmentation et ne commettent aucun suicide. Que des avantages, avouons le.

Terry Gou, directeur de Foxconn, planifiait déjà l’année dernière la succession d’ouvriers chinois par la main de fer. Avec près d’un million d’employés selon les derniers chiffres, autant dire que la relève sera douloureuse, mais qu’importe. En 2011, la compagnie comptait 10 000 robots et devrait disposer du double d’ici la fin de l’année. Imaginez la situation dans les usines, avec les bancs de travail de vos voisins qui se vident au fur et à mesure. Après tout, une fiche de licenciement en guise de cadeau de Noël, c’est original.

Foxconn qui chercherait les bénéfices sur le long terme, doit investir entre 20 000 et 25 000$ par robot, soit trois fois le salaire annuel d’un ouvrier. Selon la compagnie, trois ans suffiraient à rentabiliser l’investissement mais c’est sans considérer l’entretien et les éventuels réparations. D’autre part, notons que Foxconn a augmenté la paye de ses employés de 25% en début d’année, sans doute par complaisance ou la pression était telle que…

Pas simple de juger la motivation du groupe dans l’application de leur stratégie ainsi que les raisons. Souhaite t-il éviter des problèmes humains et éloigner les médias de leurs usines ou produire un maximum d’appareils et renflouer leurs caisses ?

Source : hothardware.com

Intel back to the future

lundi 3 décembre 2012 à 17:45

Accrochez vous. Après Ivy Bridge, actuel fer de lance des Bleus, l’architecture Haswell (ou prononcé Ass well) prendra place à partir de mars 2013, puis Broadwell en 2014. Jusque là c’est simple, Intel continue sur son rythme d’une nouvelle architecture par année. Là où ça devient plus folklorique, c’est que Broadwell signera la fin du format LGA, autrement dit, des processeurs amovibles. J’ai eu du mal à avaler l’info les premières minutes mais quelques lignes plus bas, le WTF était officiel : Intel va tuer le PC.

 

Précurseur du Personnal Computer et de l’architecture x86, Intel se tire une balle dans le pied. Il va utiliser le format BGA en soudant directement sur la carte mère ses processeurs. Rendez-vous compte de l’idiotie ?! Et Clubic ose écrire ça : « il pourrait incarner une révolution, non seulement pour le marché du processeur, mais aussi pour le marché de l’ordinateur tout entier. » Broadwell une révolution ? C’est quoi cette blague ? C’est une monumentale régression oui ! Terminé les upgrade de matériel, terminé le choix des composants et adieu les machines qu’on bidouille pendant 10 ans.

« Bon les gars, j’ai eu une idée incroyable hier soir durant l’apéro… si on soudait nos processeurs directement sur la carte mère ? Puis comme ça, les chieurs d’overclockeurs devront tout changer s’ils crament le proc’. »

Place à obsolescence programmée !

Nous serons contraint d’acheter tel processeur avec telle carte mère; les configurations atypiques et 100% adaptées à des usages particuliers c’est du passé… rentrez dans les normes ou crevez. Gros avantage également, en cas de panne, on jette tout. « La pollution ou le gaspillage, du moment qu’on remplit les caisses, on s’en fout ».

Les Bleus ont de la suite dans les idées car ils comptent pousser le concept encore plus loin. Je cite « Intel ne veut pas simplement qu’on remplace processeur et carte mère simultanément, il veut qu’on renouvèle nos ordinateurs entiers, avec le soutien des fabricants d’ordinateurs naturellement ».

On y croit tous. Intel veut surtout empocher un max de fric, s’approprier les constructeurs et créer des machines à sa marque. C’est ce qui va arriver au final. Au revoir la concurrence, soit vous marchez avec moi parce que je suis le vendeur numéro 1, au quel cas vous aurez votre place dans les rayons, soit vous dégagez.

Parlez d’avantages dans ce contexte semble très délicat mais il pourrait-y en avoir un. Grâce à une production mieux maitrisée, quasi de A à Z… et des bundles bien spécifiques, le prix global des machines pourrait descendre. J’insiste sur le « pourrait » car il est plus probable que Intel et ses partenaires dont on aura tordu la main pour certains, se feront surtout plus de marge. Nous, le client final, on se fera joliment plumé.

« Le PC est mort, y’a un port usb d’HS donc faut tout racheter m’sieur »

Peu après la parution de la news sur Clubic, un représentant de Intel France a tenu à préciser la chose suivante : « Intel reste résolu à soutenir un marché du PC constitué de multiples segments, dont le traditionnel PC de bureau. Nous continuerons à innover sur chacun de ces marchés. »

Ça sent pas le rattrapage de dernière minute… surtout qu’une autre source (initiateur de la news), insiste en ajoutant : « deux constructeurs ont confirmé à SemiAccurate que Broadwell serait uniquement compatible BGA ».

Ça vous laisse un an pour monter votre dernier vrai PC. Tranquille !