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source: Horyax

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Les géants du disque dur s’installent

mardi 11 décembre 2012 à 10:05

Inondations et disques durs : on vous a bien entubé – partie 2

Selon l’institut IHS iSupli, firme spécialisée dans les analyses, 25% de la production mondiale de disques durs provient de Thaïlande. Le pays symbolise ainsi le deuxième plus gros fabricant, juste derrière la Chine. Certains constructeurs dépendent davantage de la Thaïlande que d’autres. C’est le cas de Western Digital qui y assure 60% de sa production ou d’autres fournisseurs.

Un temps-mort s’impose. Qu’entend-on par production ? Un petit cours de biologie éclaircira la chose.

Autopsie d’un disque dur

Sans aller dans le détail, analysons brièvement ce qui constitue un disque dur. Nous pouvons discerner majoritairement cinq catégories :

Chacune de ces pièces nécessitent un savoir-faire et un matériel différent. La fabrication de ces composants est divisée dans plusieurs usines, souvent réparties dans plusieurs pays. Il est important de s’attarder sur cette décomposition pour mieux comprendre le rôle de chaque pièce et les éventuels impacts en cas de pénurie.

1/ Substrat et plateaux

Il n’y a pas réellement de première étape dans la fabrication d’un disque dur mais pour l’explication, il faut bien commencer quelque part.

Avant d’obtenir de beaux plateaux à l’effet miroir et qui accueilleront nos données, ces derniers doivent subir une série de traitements. A l’origine, ce ne sont que de simples disques en verre dont on nettoie méticuleusement la surface (vidéo démonstrative), puis auxquels on applique une très fine couche d’un matériau donné. Le disque joue le rôle de substrat, autrement dit, c’est un support qu’on va recouvrir d’aluminium ou encore de nickel, souvent par pulvérisation. Permettez moi de me répéter mais il faut que chaque étape soit bien assimilée. En résumé, imaginez un carreau en verre (substrat) que vous nettoyez à grande eau, puis à l’aide d’une bombe de peinture (matériaux), vous le recouvrez entièrement. Nous obtenons ainsi un plateau.

2/ Tête de lecture et d’écriture

Une tête de disque dur est composée de deux parties : la tête d’écriture chargée de produire un puissant champ magnétique capable d’altérer l’état physique du plateau (0 et 1) et la tête de lecture ayant pour rôle de détecter les variations du champ magnétique.

 

La tête de lecture est constituée d’un matériau magnéto-résistif que nous obtenons via la création d’un wafer (illustration à gauche). Je ne détaillerais pas la conception d’un wafer mais je vous invite à consulter l’article intitulé « Comment fabrique t-on un processeur ? » dans le quel je décris ce complexe procédé. Pour l’heure sachez que les wafers pour tête de lecture sont constitués d’un mélange de céramique, d’aluminium et de titane. Fin prêt, ils sont découpés en plusieurs milliers de parties, ce qui représente environ 80 000 têtes par wafer (8cm de diamètre). Cela vous donne une idée de la taille des têtes au passage… Notez que la tête d’un disque dur survole le plateau à moins de 10 nanomètres. Seagate a une belle allégorie à ce sujet : « la tête d’un disque dur est l’équivalent d’un Boeing 747 volant à 800 fois la vitesse du son au-dessus d’une plaine irlandaise à quelques centimètres du sol en comptant la quantité de brins d’herbe… ».

 

3/ Bras pour tête de lecture

Une fois la tête du disque expédiée dans les pays Asiatiques, la petite main d’œuvre bon marché doit assembler le tout. Dans le jargon, le bras que vous apercevez à droite se nomme le HSA (Head Stack Assembly). Cet objet purement mécanique a pour but de déplacer les têtes sur l’ensemble de la surface du disque en effectuant un arc de cercle.

 

4/ Moteur… action !

La fabrication de ce composant diffère quelque peu des autres car en aucun cas, les moteurs ne proviennent de Seagate ou Western Digital. En effet, ces derniers font appel à des intervenants et majoritairement au constructeur Nidec Corp situé en Thaïlande qui approvisionne 75% de la production mondiale.


5/ L’assemblage

Nous voilà déjà rendu au montage. Nous disposons du HSA (bras + têtes) et des plateaux. L’ensemble a déjà requis des centaines de manipulation, nombreux allés-retours à travers plusieurs pays et plusieurs machines au coût exorbitant. Pour cette dernière étape, nous nous trouvons sans doute dans une usine thaïlandaise ou chinoise qui va assembler tous les composants. Sur la chaîne de montage, les employés récupèrent une coque vide, ils insèrent le moteur, les plateaux, les bras accompagnés des têtes, puis l’électronique chargé de communiquer entre le disque dur et le processeur. Nous venons de monter un disque dur, on lui ajoute une étiquette et on l’envoie dans l’entrepôt avant qu’il se retrouve dans nos machines.

Plus d’informations :

Illustration de l’article par whittaker colin



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