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[Reponse] Mon point de vue avec NRJ, précisions et explications

mardi 22 octobre 2013 à 12:32

Dans la nuit, l’ami @Cabusar a rédigé un billet dans lequel il affiche sa profonde déception face aux réactions d’hier avec la vidéo publiée par Guillaume Pley, animateur radio sur NRJ. Parce qu’un blog ça sert aussi à répondre et qu’on peut faire ça en public, j’ai décidé de poster ma réponse à son billet ici.

La réponse est construite pour répondre aux points du billet de Cabusar au fil de l’eau, je vous invite donc à le lire en même temps que celui-ci, si vous le souhaitez.

Donc, copain, ton premier passage porte sur la vidéo en soi et je suis d’accord, en partie, avec toi : c’est un mec payé pour faire plaisir à son auditoire, c’est un amuseur public, un guignol sans doute oui.

Le premier point qui coince est tout à ton honneur : tes évidences ne sont pas celles des autres et, là où tu parles d’un monde faux, d’apparences, d’autres y ont vu une réelle méthode de drague, à n’en pas douter. D’ailleurs, si dans ses explications bancales, l’animateur à dit beaucoup de fois « ne le faites pas chez vous », ce n’est sans doute pas pour rien. Le public visé est relativement jeune, ne dépasse pas ou à peine la majorité et, bien que l’âge ne soit pas un critère de sagesse, rares sont ceux qui comprennent « tout » à cet âge-là.

Tu as un minimum de jugeote, oui, et pas qu’un peu à mon humble avis, mais à nouveau, tes évidences ne sont pas celles de Pierre, Paul ou Jacques.

Je passe sur les éventuels accords demandés avant ou après la vidéo, sur le fait que la vidéo soit un fake, ou non ainsi que sur tout cet aspect-là.

Tu abordes ensuite le viol, je préfère parler de la « culture du viol » personnellement. Légalement, puisque ce passage attaque sur l’aspect légal, ce n’est pas du viol mais une agression sexuelle, telle que définie dans l’article L-222-22 du code pénal.

Je sais, c’est assez lourd et fatiguant de parler de choses en prenant en référence la loi, mais dans ce domaine particulier (celui des interactions « boulets versus une personne qui n’a rien demandé ») il n’y a pas spécialement de solutions alternatives :

Toi et moi et, par extension, les hommes, avons le privilège de ne pas trop avoir ces problèmes-là, il est rare qu’une fille m’aborde dans la rue et insiste lorsque je refuse ses avances par exemple.

Bref, donc, beaucoup de moyens existent mais le seul qui semble marcher, c’est de dire « hey, les gens qui ne réfléchissent pas avec leur cerveau, il y a ce petit livre rouge, là, le code pénal, qui dit que ce que vous faites, là, c’est répréhensible. »

C’est moche, je sais, et je déplore le fait qu’on en arrive à là pour se faire respecter, mais c’est plus par nécessité que par choix. Il n’y a que les juristes qui aiment lire le code pénal, et les juristes sont des malades (des bisous à tous les copains juristes au passage).

Est-ce qu’un baiser volé mérite d’être considéré comme un viol ? Sincèrement, selon moi, non.

Est-ce qu’il mérite d’être rattaché à cet ensemble de choses qu’on définit comme « la culture du viol » ? Sincèrement, toujours selon moi, oui.

Oui parce que ces choses-là n’arrivent pas qu’en vidéo et parce qu’une des réactions c’est « boarf, ce n’est pas si grave que ça, va, faut pas en faire tout un fromage », comme une fille qui se fait siffler, qui se prend une main aux fesses, qui se fait serrer dans une ruelle sombre, qui se fait traiter de pute parce qu’elle a refusé des avances, qui… bref, la liste est longue.

C’est la portée du message, qu’il soit un fake ou non, qui compte et tu l’as compris, le message donné est : « regardez les mecs, ce truc là, ça marche. »

Laisser passer ça, c’est du même acabit que laisser passer un journal qui déclare « un homme mort, la faute aux jeux vidéo et à Internet » : si personne ne réagit, c’est à demi-mots accepter.

La comparaison avec Assange est déplacée en revanche, parce que ce ne sont pas les mêmes cas, mêmes situations et que les déclarations n’ont pas été modifiées deux trois fois, que ce n’est pas arrivé à la suite de plein de publications … le fruit du hasard sans doute. Donc non, sur la comparaison avec Assange, nous ne sommes pas d’accord.

Passons à la partie ou, manifestement, il y a une incompréhension : le CSA. Estimant être ledit copain, je vais te donner une réponse en bien plus de 140 caractères.

Oui, je pense être une personne qui défend des libertés, celle de pouvoir s’exprimer en particulier.

De fait, je suis absolument contre la moindre action de censure sur cette vidéo et, si ça arrivait, il va sans dire qu’elle finirait en Streisand quelque part, y compris sur mon blog.

NON, je ne veux pas qu’on censure une vidéo sur Youtube, sur du web, sur Internet. D’ailleurs, j’ai déjà envie de casser les genoux au CSA alors qu’il n’a pas encore les pouvoirs que le gouvernement souhaite lui conférer, c’est pour dire.

En revanche, le CSA est compétent sur deux choses : la boitâkon, autrement appelée poste de télévision, et la radio.

Ainsi, lorsqu’il était question de signaler un programme, il n’était pas question de censurer quoi que ce soit, mais d’avertir le patron de cet univers là pour qu’il aille coller un taquet à la radio, déjà dans le collimateur du CSA, pour des faits similaires.

A titre d’information d’ailleurs, le CSA a déjà condamné l’émission en question pour des propos qui n’avaient pas leur place sur une antenne.

Rajoutons à cela que, bien que le groupe NRJ soit un groupe privé (radio de classe C et D, pour résumer, ils n’ont pas les mêmes aides que d’autres radios), la portée de ladite radio est assez énorme et le public, comme expliqué juste avant, assez jeune. Il faut donc faire assez attention à tout ce qui se dit car tout le monde n’a pas le recul nécessaire.

Dernier point sur le CSA : il n’est pas compétent sur Internet et j’espère qu’il ne le sera jamais, même si mes espérances risquent d’être déçues d’ici peu…

Quant au fait « vous vous le mangerez dans les dents à un moment ou à un autre », faisant explicitement référence à la censure, évitons puisque c’est basé sur une incompréhension. Je parle en mon nom bien sûr, uniquement en mon nom.

Pour l’avis final : tu as raison, c’est un symptôme et pas le problème, mais on reconnait des problèmes ou une maladie aux symptômes justement.

Enfin, dernier point et pas des moindres : l’éducation est la base de tout, oui. Mais force est de constater qu’un problème existe là et qu’il faut bien faire quelque chose.

J’connais quelqu’un qui connait quelqu’un…

lundi 21 octobre 2013 à 20:13

Expliquer que protéger son intimité et sa vie privée, c’est important, ça n’a pas fonctionné.

Expliquer très sérieusement une fois et plus simplement une autre fois que « si, nous avons tous quelque chose à cacher » n’a pas non plus fonctionné.

J’en viens à me demander si quelque chose fonctionne pour, à minima, faire comprendre que  nous sommes potentiellement surveillés.

Le monde vient justement d’en parler et de faire une magnifique explication vidéo, en patates, j’ai souhaité le faire à l’écrit et avec quelques explications supplémentaires.

Tout commence avec le paradoxe de Milgram, ou pour résumer :

« Ah, comme le monde est petit. »

En fait, sans le savoir, vous connaissez tout le monde. Plus exactement, vous connaissez quelqu’un qui connait quelqu’un, qui lui-même connait quelqu’un qui connait quelqu’un. Quatre fois, oui.

Le paradoxe de Milgram est une théorie qui explique, en résumé, que chaque individu est relié à n’importe quel autre individu par l’intermédiaire de six autres personnes maximum. Cette théorie, bien que fermement critiquée, me semble assez vraie. Il faut savoir que de récentes réflexions avec l’ajout de la variable « réseaux sociaux » font passer cette chaine de contact à 4, d’où les quatre.

Exemple fictif : maillon n°1 connait un journaliste très connu, qui lui-même, maillon n°2, connait une femme dans le milieu de la politique, qui elle-même, maillon n°3, est proche du président de la république et ainsi de suite. Ainsi, il n’est pas faux de dire qu’un ami connait un ami qui connait le président de la république.

Il est possible d’aller très, très loin avec cette réflexion, dans ma région par exemple, tout le monde connait quelqu’un qui connait quelqu’un qui fait passer du champagne en douce, si j’étais du service des douanes, cette information serait d’une grande importance pour moi car cela me permettrait de très rapidement cartographier un groupe d’individus.

Sans aller jusqu’au bout de l’exemple fictif, vous connaissez au moins une personne qui connait (bref vous avez compris la suite) qui :

  1. pirate des œuvres sur Internet
  2. revend ou consomme de la drogue
  3. est proche d’un milieu observé par les services d’un pays
  4. est proche d’un milieu extrême dans la sphère politique
  5. a voyagé dans un pays du moyen orient
  6. est un hacker. Ne nous étalons pas sur la définition de ce mot et, une fois n’est pas coutume, allons chercher la définition des médias : des gens dangereux. (oui, il y a fort à parier que la réflexion n’aille pas plus loin que ça dans les services de renseignement des états : être avec eux c’est être gentil, refuser de l’être c’est être méchant)

Bref, réfléchissez-y bien et gardez bien ce schéma en tête, de plus en plus vrai avec la progression des réseaux sociaux qui interconnectent les humains bien plus rapidement et bien plus largement que via le monde physique.

Maintenant que ce point est expliqué, réfléchissons un peu à la façon dont la NSA fonctionne. D’ailleurs, arrêtons de ne parler que de la NSA, les autres font pareil. Si la France ne va pas hurler et demande une vraie instruction et de véritables comptes au gouvernement américain, c’est parce qu’elle fait exactement la même chose.

Donc, méthode de réflexion : espionner quelqu’un qui se méfie un peu ou qui fait attention, ce n’est pas  simple, puis ça force à espionner plein de personnes aussi. Autant espionner des intermédiaires, les fameux « degrés de séparation » entre deux contacts.

Les avantages sont nombreux : ces points de contact récupèrent des informations, de petites informations certes, mais beaucoup d’informations. D’ailleurs, ces personnes connaissent peut-être d’autres personnes qui doivent être surveillées.

Si je veux avoir les informations médicales de beaucoup de personnes, je ne vais pas aller chercher dans la vie de chaque cible, je vais taper dans les dossiers du médecin traitant, logique, non ? C’est exactement la même chose ici.

Donc, allons surveiller et espionner ces personnes, ces « degrés de séparation » si vous préférez. Sauf que le degré de séparation, c’est potentiellement vous et vous n’en avez même pas conscience.

Dans un dernier exemple, imaginons que je sois une personne dangereuse, activement surveillée par les services secrets français. Le simple fait de passer sur mon blog vous rend suspects. Le simple fait de m’envoyer un message, qu’il soit public ou privé, sur n’importe quel réseau, vous rend suspect.

Alors ne parlons même pas d’un mail, ou pire encore : un mail chiffré. Non, pire encore : un mail chiffré à un niveau de chiffrement interdit…non, imaginons simplement les gens qui me connaissent derrière cet écran tiens, ça ne demande pas de compétences spécifiques ça. Ca concerne donc tout le monde.

Potentiellement, vous êtes surveillés par un service quelconque, qui cherche à récupérer des informations.

Sans tomber dans la paranoïa pour autant, pensez-y la prochaine fois que vous allez déclarer « je n’ai rien à cacher ».

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[Coup de gueule] La politique, toi, moi, nous, eux…

vendredi 18 octobre 2013 à 15:12

J’avais ce billet en réserve, il vient de prendre un petit lifting et, que ça soit dit, j’enfonce des portes ouvertes tout le long du billet. C’est donc un coup de gueule plus qu’autre chose, libre à vous de fermer la page ou de lire, de commenter, tout ça.

Initialement, le nom de ce billet était « Pourquoi j’ai encore moins confiance dans la politique », sachant que je n’ai déjà pas confiance tout court, je pensais qu’on ne pouvait pas faire pire, et chaque jour me prouve le contraire.

Ensuite, « soyez rassuré(e)s », ce billet dégomme tout le monde, pas de côté, de couleur, de parti politique, gauche, droite, extrêmes, tout le monde va prendre.

Le monde traverse une grosse crise : celle de la perte de confiance dans le système politique. Nous allons parler de la France mais ce que je présente est sans doute valable pour d’autres pays, dans une mesure différente cependant puisque la moitié des pays de la planète de moquent ouvertement du système politique français.

Crise de confiance donc, crise à laquelle les politiciens répondent « c’est la crise, tout le monde va mal », « c’est compliqué en ce moment », « c’est de la faute du Front National / de la gauche bobo / de l’UMP / de la droite / des poneys / chats », de ce que vous voulez pourvu que ça ne soit pas de la vôtre.

Je vous invite à garder à l’esprit que ce billet ne donne que mon point de vue, hein.

Revenons à nos problèmes : de base, je n’ai absolument aucune confiance dans le système politique. Il est fondé sur un modèle qui devrait être représentatif du peuple alors qu’il ne l’est pas et il ressemble plus à un énorme parc pour des enfants payés avec nos deniers qu’autre chose.

C’est assez cru ? C’était pourtant la version gentille.

Les personnes de la scène politique devraient représenter des modèles à suivre, selon les codes de notre société. Ils sortent des grandes écoles, d’une éducation qui se veut exemplaire, d’un parcours envié par beaucoup de gens qui n’auront jamais assez d’argent dans toute leur vie pour offrir le même parcours à un seul enfant.

Des modèles censés représenter l’élite de la nation, des gens qui occupent des postes importants où une décision peut avoir des effets sur des milliers ou des millions de personnes. On attend donc d’eux qu’ils fassent attention, qu’ils soient enfin les modèles de respect attendus, à défaut d’être ceux de l’éducation.

Mais. Parce qu’il faut toujours un mais, dans les faits c’est une autre histoire, pardon d’avance de dire tout haut ce que bon nombre de gens pensent tout bas.

Mais, donc, dans les faits, nous avons droit à un pugilat à la place de l’assemblée nationale, droit à une bataille orientée autour de la forme et pas du fond, centrée sur l’égo des personnes, sur ce qu’ils font de mieux que les autres, sur la maitrise du verbe pour lancer la bonne critique au bon moment.

Nous avons le droit à des données inexactes lorsque des chiffres sont cités, à des politiques qui, lorsqu’ils commencent leur phrase par « Je suis allé parler avec mes citoyens », sont en train de raconter un grossier mensonge. A des critiques de singes en rut idiots lorsqu’une femme s’exprime dans l’hémicycle, préférant critiquer sa robe à pois ou imiter une poule quitte à passer pour des abrutis.

Je passe sur la liste « nous avons droit à » tant elle est longue. Il en résulte que ces prétendus modèles n’en sont pas, ne le sont plus et ne l’ont peut-être jamais été.

Comment peut-on encore avoir confiance dans ce schéma politique quand rien ne donne confiance ? Comment peut-on encore prétendre représenter la nation en étant à ce point déconnecté de la réalité et, encore plus grave, comment peut-on être à ce poste-là, être élu, et claquer l’argent public pour des conneries pareilles ?

Dans n’importe quel secteur privé, un employé qui ne vient pas travailler n’est pas payé, est sanctionné, mis à pied, viré parfois. Pas avec les politiques.

Dans n’importe quel secteur privé, un employé qui se permet une réflexion sur le physique ou la tenue de quelqu’un peut se faire sanctionner, de même s’il se permet une autre et énième remarque déplacée. Pas dans la politique.

Alors, messieurs et mesdames les politiciens, permettez-moi de vous donner mon point de vue : vous êtes minables.

Vous avez oublié une chose de plus en plus vraie : les moyens d’observer vos paroles, faits et gestes, sont de plus en plus nombreux. Les journalistes, les blogs, les réseaux sociaux, le streaming, chaque action de votre vie politique est inspectée et c’est sans doute bien, même si le constat est particulièrement alarmant. Vous faites partie d’un modèle dépassé qui a oublié qu’Internet et le temps du direct existent.

Etes-vous restés bloqués en 1950, lorsque ce qui se disait à l’assemblée restait à l’assemblée ?

A ceux qui se moquent d’une tenue. A ceux qui imitent des poules pour se moquer d’une personne. A ceux qui crient un « salope » et qui tiennent un poste clé et observé, j’ai honte.

Oui, même ce « salope » destiné à Marion Maréchal-Le Pen est déplacé, malgré tout le mal que je pense d’elle, elle est députée, ces insultes ne sont pas acceptées lorsqu’elles viennent d’un citoyen lambda, alors d’une personne de la vie politique censée être un modèle… puis elle est humaine aussi, la moindre chose c’est de la traiter avec respect et de rester sur les faits.

De plus, l’insulter de salope, c’est lui donner une arme gratuitement, elle s’en servira en restant très calme et posée mais en attaquant là où ça fait mal. Il ne faut pas croire que le FN ou Marion Maréchal-Le Pen soient idiots, loin de là, d’ailleurs c’est ce qu’elle a fait :

« Connaissant l’attention particulière que vous portez à la condition de la femme et à la lutte contre la misogynie, comme cela a été relevé lors de l’incident fort regrettable du caquetage à l’Assemblée nationale, je vous saurais gré de mettre vos actes en cohérence avec vos paroles et de sanctionner ce type de propos indignes du débat public », écrit Marion Maréchal-Le Pen, dénonçant « un pas de franchi dans l’attaque sexiste ». (source)

Vous êtes des enfants trop gâtés encore convaincus que vous allez vous en tirer, mais cela se terminera un jour.

En attendant, le Front National, lui, monte. Il monte parce qu’il se sert de toutes vos conneries et les transforme en arme qu’il finit par retourner contre vous. Il monte parce qu’il va taper là où vous n’allez plus avec vos débats.

La crise réduit les besoins et les désirs à leur plus bas échelon sur la pyramide des besoins : les besoins physiologiques et les besoins de sécurité. Les gens ne cherchent plus à s’accomplir, à se faire plaisir, ils n’en ont plus les moyens de toute façons. Mais vous préférez laisser ce terrain à un parti d’extrême droite qui est en train de se tirer la couverture sur lui, de par vos erreurs.

Vous voulez nous donner confiance en vous ? Commencez par vous remettre en question. Est-ce que ce que vous faites est bien ? Est-ce que vous le faites bien ? Est-ce que vous le faites tout court d’ailleurs….

Demandez-vous réellement ce qui fait que j’en viens à écrire ce billet, demandez-vous également si je suis le seul à penser ce que j’écris ou si d’autres pensent pareil… et n’oubliez pas celles et ceux qui n’ont pas de voix / espace pour s’exprimer.

Posez-vous les bonnes questions : pourquoi l’abstention est le plus gros atout du Front National ? Pourquoi une abstention de plus en plus élevée ?

Et si c’était simplement parce que les gens ne trouvaient plus aucune raison de voter ? Voter pour qui ?

Voter pour le meilleur ou parce que c’est « moins pire » que l’autre ?

Voter pour qu’au final rien ne change ?

Voter pour quelqu’un qui dit « je promets ceci », « je m’y engage » et qui, au final, ne fait même pas le tiers de ce qu’il promet ? Ma maman m’a appris qu’on ne faisait pas des promesses si on ne pouvait pas les tenir, j’en viens à penser que vous n’avez pas une si bonne éducation que ça.

Le problème c’est que vous faites tous des promesses dans le vent, surtout à l’approche d’une élection quelconque. Vous pensez réellement que nous sommes encore assez stupides pour ne pas s’en rendre compte ?

Le FN actuel, quant à lui, peut se vanter de faire des promesses, il n’a jamais gouverné, personne ne peut donc dire qu’il ne tient pas ses promesses…

Mais, à force d’être tellement obstinés à foncer dans le mur tout en demandant à ce dernier de se retirer de votre chemin, ça finira par vous exploser en pleine tête.

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[MAJ] Conseil au ministère de l’Intérieur.

jeudi 17 octobre 2013 à 13:17

Cher ministère de l’Intérieur, je viens de lire ton petit guide « Conseils aux femmes » et il me dérange. Tant dans la tournure choisie que dans le fait qu’il représente une double peine plus qu’un guide.

Edit : le ministère de l’Intérieur à modifié la page, et redirige l’URL ci-dessus vers autre chose, donc, merci le cache de google et un petit effet Streisand : http://pixellibre.net/streisand-data/conseilministereinterieur.htm

NB : je suis un homme. Ma condition fait que j’ai moins d’ennuis et je vais passer le long descriptif des privilèges que j’ai, sans les avoir demandés, du fait d’être un homme. Je sais juste que j’en suis conscient et que je fais avec, c’est dit.

Parlons donc de ton petit « guide » maintenant. Pour commencer et faire la liaison avec ce que je viens de dire plus haut, ton message tout le long dudit guide c’est « vous êtes une femme, donc vous êtes faible, donc vous devez vous cacher ». C’est particulièrement dérangeant.

Le premier point « Lorsque vous êtes chez vous », part du principe qu’une femme doit vivre cloitrée, enfermée, qu’elle ne doit pas parler d’elle :

« Ne laissez pas apparaître sur votre boîte à lettres, votre porte ou la liste des occupants de l’immeuble votre condition de femme seule. Evitez d’indiquer : Mademoiselle, Madame, Veuve ou votre prénom »

L’idée c’est donc de dire aux femmes : pour vivre heureuses, vivez cachées et accompagnées. Je suis certain, j’espère du moins, que ça partait d’une bonne intention, mais le message laissé ici culpabilise les femmes victimes d’agressions.

Si si, vraiment. Prenons donc ta réflexion dans l’autre sens : si une femme indique son nom, prénom, sa condition de femme seule ou autre chose et qu’elle a des problèmes, c’est de sa faute. Bah oui, puisqu’elle n’a pas suivi ces conseils, si elle a des ennuis, c’est de sa faute.

Première double peine, double sanction.

« Lorsque vous sortez »

« Evitez les lieux déserts, les voies mal éclairées …», encore cette même idée assez malsaine. Les femmes ne sont donc pas libres d’aller où elles veulent ? Elles ne sont pas libres tout court en fait ? Puis elles sont faibles.

Tu demandes aux femmes d’éviter de faire ceci ou cela, c’est donc la même approche que le début : il faut que les femmes s’adaptent à cette condition. Dire ce que tu dis c’est, à demi-mots, légitimer cette culture, c’est dire aux femmes « adaptez-vous parce que c’est comme ça ». J’imagine que ce n’était sans doute pas le but escompté mais là, c’est difficile de comprendre ça autrement.

Je ne vais pas continuer plus que ça, le reste cite des points évidents, cite la loi et les définitions des agressions/délits/le reste.

L’idée rampante dans ces écrits sent mauvais, pour rester courtois. Elle consiste à dire aux femmes : « voilà ce qu’il faut faire pour avoir un peu la paix » ou, pour être plus explicite « vous devez vous cacher pour être tranquilles » et, encore plus explicite, « si vous ne faites pas ça et que vous êtes victime d’agression ou de viol, c’est votre faute, fallait suivre les conseils. »

Cette chose-là porte un nom, c’est la culture du viol. C’est condamner la victime en lui disant « fait pas ci fait pas ça » plutôt que de lutter efficacement contre les personnes, hommes ou femmes, coupables de ces actes.

Je passe sur l’état d’esprit d’une personne victime d’un viol et qui tombe sur ceci. Elle va peut-être se dire « j’étais seule dans cette ruelle sombre pour rentrer, je l’ai bien cherché. », c’est clairement l’idée de ces conseils.

Nous voilà donc dans un modèle archaïque et très patriarcal de la pensée : les femmes sont faibles, les hommes forts. Les femmes ne peuvent pas se débrouiller seules, les hommes si, alors nous allons donner des conseils aux femmes.

J’ai compris, avec ma maigre expérience, que vouloir donner des conseils aux femmes quand on aborde un sujet comme ça, c’est pas la solution parce que les hommes n’ont pas à donner des conseils comme ça.

Bref, cher ministère de l’Intérieur, je voulais te le dire : tes « conseils aux femmes », je ne suis pas certain que les femmes apprécient, manière polie de te dire « c’est de la merde. »

Bien cordialement.

Ah, dernier détail : cette culture du viol là, elle part aussi du principe que nous sommes tous des violeurs. Bien oui, puisque les conseils s’appliquent aux femmes et qu’on parle au masculin ailleurs :

« éventuel agresseur », « Si le conducteur », « par le conducteur ou le passager », « par votre conjoint ou vos enfants ».

Si ces actes existent bien, la manière dont ils sont présentés me dérange, mais ce n’était pas le but de ce billet, je ne m’éternise donc pas sur ce point, je n’apprécie pas spécialement être considéré comme un danger/agresseur/violeur.

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Pourquoi je n’aime pas Apple ? (maj)

vendredi 4 octobre 2013 à 04:01

Non, nous ne sommes pas vendredi. Enfin si, mais ce billet n’est pas fait pour attirer les trolls velus, qu’ils soient libristes ou adeptes de la marque à la pomme.

C’est un échange récent entre deux personnes, l’une semblant « pro-Apple », l’autre semblant être son parfait inverse, qui fait que ce billet existe. Ou plutôt, c’est la réaction d’un côté qui m’a donné envie de l’écrire. Si vous vous reconnaissez dans l’une des deux catégories précédentes, il est possible que ce billet ne vous apprenne rien. Vous êtes libres de ne pas le lire hein.

La réaction qui m’a donné envie de l’écrire, c’est qu’au final, ledit libriste à fini par être classé dans la catégorie « Troll », et j’ai trouvé ça dommage. Est-ce vraiment le cas ? Etait-ce lié au limitations du réseau (Twitter) qui fait que les échanges étant limités, on comprend parfois mal ou de travers ? Je ne sais pas.

Ce que je sais en revanche, c’est que dans l’échange, l’un a tenté d’expliquer que des choses qui dérangent avec Apple et il y en a une pléthore. Je vais donc tenter d’en présenter, ici, en restant le plus factuel possible.

DISCLAIMER : oui, je n’aime pas Apple, pour tout un tas de raisons, je vais mettre cette haine de côté pour tenter d’aborder ça sous un angle plus concret, moins passionné. Si vous avez l’intention de participer à un débat via des commentaires, je vous invite à faire de même. Ou à me dégommer si vous avez des faits à présenter.

Premier point : le prix

En France, un iPhone 5S coute 699€ en prix de départ ou 599€ pour l’iPhone 5C, considéré comme l’iPhone « low-cost » par Apple. En observant les caractéristiques de l’iPhone 5C, on se rend bien vite compte que d’autres marques fabriquent déjà le même type de téléphone, ou mieux, pour un prix moins élevé. Je ne donne pas de comparaison, je n’ai pas envie que ce billet termine en « pro/anti « une marque » versus  »pro/anti « une autre marque ».

Côté ordinateurs, le constat n’est pas véritablement différent. J’ai testé l’assemblage d’un pc via un constructeur (Dell, pour ne pas le citer, à défaut d’avoir trouvé un autre assembleur donnant autant de latitude dans le choix des composants), pour des équipements similaires, le prix n’est absolument pas le même et la différence n’est pas de quelques euros mais plutôt de quelques centaines.

(ndlr): généralement, les composants Apple sont de meilleure manufacture que les autres. Je ne vais pas parler des conditions dans lesquelles ces composants sont obtenus (Apple n’est ni le premier, ni le dernier à réduire ses employés à l’esclavagisme). Est-ce que cela justifie pour autant des différences de prix parfois hallucinantes ? A mon avis, non. Mais c’est mon avis, il ne vaut que pour ceux qui ont le même, par définition.

Qu’est-ce à dire ? On me répondra que le S.A.V Apple est dans le prix : c’est vrai, comme la plupart des fournisseurs et d’autres S.A.V n’ont strictement rien à envier à Apple. On me dira également que c’est du Apple donc que ça fonctionne mieux et plus longtemps : c’est vrai. Apple est réputé, même dans mon milieu de libristes. Non pas pour le système d’exploitation, mais pour le matériel.

Rapide conclusion : Apple c’est généralement plus cher, pour un produit qui fonctionne de la même manière mais généralement plus longtemps. C’est volontaire selon moi, mais ça j’en parlerai à la fin de ce billet.

Ce matériel reste un quand même problème à lui tout seul, nous allons y venir.

Second point : le matériel

Le matériel donc. Comment ne pas penser à cette célèbre phrase « t’as pas un cable d’iPhone, steuplait ? »

Certains vont peut-être rire, d’autres vont peut-être se vexer et d’autres s’en moquer mais je trouve qu’il n’y a pas plus représentatif du système fermé qu’est Apple.

Beaucoup vont penser que c’est une critique pour critiquer… en fait non. La demande de normalisation des chargeurs de téléphone fait suite à une demande de l’Union Européenne qui date de 2009 (pour le texte intégral, c’est ici). L’idée était d’arrêter d’avoir 30 000 chargeurs différents, qui ne servent plus dès lors qu’on change de modèle de téléphone.

Apple « respecte » plus ou moins cette règle. Le branchement sur le téléphone est toujours au format Apple, donc propriétaire et en cela Apple ne respecte pas la demande. De l’autre côté du branchement, on trouve une entrée USB. Il est donc possible de mettre un câble classique et ainsi d’éviter les dépenses inutiles. Il n’en reste pas moins que tout repose sur ce petit connecteur et qu’Apple ne respecte pas la demande exacte puisqu’il était question d’un chargeur universel. Si ce petit connecteur est perdu, c’est foutu.

Ce n’est pas la seule chose fermée de cet univers : la batterie. Ça peut sembler idiot mais j’aime pourvoir faire ce que je veux de mon téléphone, y compris retirer la batterie de ce dernier. Il s’avère qu’avec un iPhone ça n’a jamais été possible.

Je vous vois venir à nouveau : oui, d’autres téléphones sont ainsi et personne n’en parle et c’est uniquement dans le but de basher Apple que j’écris ça et je veux tuer tout les chats des tubes et dominer le monde. Oui. Alors pour rétablir l’équilibre : oui, d’autres le font, de plus en plus d’ailleurs (coucou Google et le Nexus 4).

La raison ? Apple fait des ventes, les autres constructeurs s’en inspirent.

Nous pouvons également parler des anciens systèmes sur les stations Apple, avant que la firme décide de basculer sous des architectures de type PC. Tout était fermé et pour changer la moindre pièce, il fallait passer par Apple.

Je vous vois encore venir : « oui mais avec les voitures c’est pareil, si t’as une voiture de luxe tu ne vas pas dans n’importe quel garage ! »… C’est vrai, mais ce n’est pas parce que quelqu’un fait quelque chose que ce quelque chose est forcément bon et pratique. Nous allons revenir sur ce côté « voiture de luxe » d’ailleurs.

Puis passons le côté branchements, je ne cite qu’une anecdote pour représenter le bordel que c’est : à l’édition PSES 2013, un conférencier est venu avec un ordinateur portable Apple, son support, son talk démarré… et pas de câble Thunderbolt. Et là, c’est le drame. Il a fallu dix bonnes minutes dans un lieu rempli de câbles, geeks, libristes, hackers, chats, poulpes et zombies (ah, et des poneys puis des humains, aussi) pour trouver un foutu connecteur.

« Faut tout changer »

C’est une phrase tirée d’une caricature des guignols de l’info mais elle est assez vraie. Dans l’univers du matériel Apple, les accessoires ne sont pas forcément compatibles avec les nouvelles générations d’iPhones. Les fameux docks, les casques, les chargeurs, les branchements pour voiture, système de son embarqués… tant d’équipements qu’il faut parfois renouveler complètement. Ce détail semble anodin mais pour comprendre le problème, il suffit d’aller demander aux fabricants d’accessoires. Ils doivent acheter le droit de fabriquer un produit compatible Apple, les brevets ça sert aussi (et surtout) à ça, c’est une partie non négligeable du fonctionnement même d’Apple. Une fois le produit commercialisé, Apple peut décider de changer tout son système (et il l’a déjà fait) et ainsi forcer les constructeurs à payer à nouveau le droit de faire des produits compatibles. C’est une idée de génie, au moins autant qu’un concept discutable.

Je peux donc difficilement faire plus explicite. Qui dit format ouvert dit disponibilité et interopérabilité, mais qui dit format ouvert ne dit pas forcément Apple.

Troisième point : le système d’exploitation

Que ce soit celui des stations ou celui des iPhones, j’ai rarement vu quelque chose d’aussi fermé. Apple c’est plus qu’une marque, c’est une institution, c’est un écosystème qui, toujours selon moi, se doit d’être fermé pour ne pas imploser. Vous devez télécharger vos applications depuis cet écosystème Apple. Vous devez télécharger vos musiques ou ajouter ces musiques sur votre appareil depuis iTunes, iCloud, i-ajoutez-ce-que-vous-voulez. Vous n’êtes pas non plus libres de télécharger et d’installer ce que vous souhaitez, mais ce point sera abordé après.

On pourrait critiquer android et son store car le schéma est similaire, mais dans les faits ce n’est pas le cas. Installer une application tierce sur un smartphone android c’est assez simple, il suffit d’activer l’installation d’application tierces et c’est parti. Cela ne vous empêche pas de faire attention à ce que vous installez, hein. Quant au fait d’ajouter des musiques, il suffit de brancher son appareil, puis de glisser ce qu’on veut où on souhaite, ni plus, ni moins.

L’avantage ? La sécurité. Avec un système aussi fermé, il est quasiment impossible de casser quelque chose. Pas de soucis, d’inquiétude, Apple gère pour vous. Trêve d’ironie, c’est extrêmement pratique d’avoir un système sécurisé ou l’utilisateur ne peut rien abimer mais vous en conviendrez, c’est privateur de liberté. C’est comme enfermer un enfant dans un parc pour le protéger du monde extérieur et pour protéger le monde extérieur (la télécommande, le vase de la famille, le console dernière génération, le chat …) de ce petit être. Sauf que l’enfant, c’est vous.

Là, je vois la réponse venir également : « oui mais avec les iPhones on peut jailbreaker ». Prenons quelques minutes pour s’attarder sur ce mot. Jailbreaker, composé de jail, prison en anglais, et breaker, « briser » en anglais. Sortir de prison donc, ça commence bien. Sans jailbreak, est-ce qu’un iPhone c’est une prison ?

Renseignements obtenus (merci Internet), un jailbreak, ce n’est ni plus ni moins que la même chose qu’un « root » sur Android. Alors pourquoi tout ce bruit autour de ce jailbreak ?

Premièrement parce que le mot est plus sombre et négatif que « rooter », puis « rooter » fait référence au fait d’être root sur son équipement, ce terme est issu d’un langage inconnu de certains. Il sous entend que l’utilisateur est en prison, ce qui est en partie vraie puisqu’un écosystème forcé n’est ni plus ni moins qu’une prison.

Ensuite parce qu’à la différence de Google, il n’est pas légal de rooter son téléphone Apple (ndlr : renseignements pris et croisés sur Internet et via deux juristes, si vous avez la moindre source qui dément ce point, faites-le savoir), Google s’en moque et cela ne bloque en rien les mises à jour.

Enfin, il semblerait qu’un iPhone rooté ne donne pas spécialement un accès total au système, là où un root sur un téléphone Android si (dixit celui qui s’est amusé à changer de kernel, à rajouter des fonctions au téléphone et tout un tas de choses).

Quatrième point : la « philosophie Apple »

C’est là que le j’ai vraiment le plus de mal. J’en conviens, c’est sans doute le point le moins factuel, encore que.

En tenant compte de ce que nous venons de voir, difficile de ne pas comprendre la philosophie d’Apple : fermée.

Le matériel est fermé.

Le système est fermé.

Le système d’achat est fermé, il force l’utilisation de solutions Apple sans moyen de faire autrement. android ne fait pas non plus figure de bon élève mais les limitations imposées sont moins contraignantes.

Les utilisateurs sont enfermés.

Il n’est possible de sortir de cet écosystème qu’au prix du contournement des protections, ce qu’Apple réprouve. Il n’est pas non plus possible de faire ce que vous avez envie de faire si l’application n’existe pas et, dernier point, il n’est pas possible de faire ce qu’Apple a décidé d’interdire, exemple avec le porno.

Bon, une énième fois, je vous vois venir : « oui enfin c’est du porno, ce n’est pas plus mal, ça évite de tomber sur des choses étranges. » Là, la réponse est non, je ne peux pas être d’accord avec vous si vous pensez cela.

Lorsqu’une firme, un groupe privé, un gouvernement, décide de ce que vous avez le droit ou non d’avoir (ou de voir) à votre place, ce n’est ni plus ni moins que de la censure. Cela ne concerne donc pas le porno, ça va bien plus loin que ça puisqu’en soi, Apple à le contrôle total de « tout ».

Lorsque vous zappez sur votre écran, votre constructeur TV ne décide pas de bloquer telle ou telle chaine au motif qu’on peut y voir des choses qui vont le déranger. Lorsque vous allumez la musique, votre appareil ne vous bloque pas telle ou telle playlist ou station au motif que ça le dérange. Si cela devait arriver, ça serait un parfait scandale et tout le monde parlerait de censure. Apple le fait mais étrangement, les utilisateurs n’hurlent pas.

Imaginons qu’Apple décide de censurer une application parce qu’elle lui fait de l’ombre, ou parce qu’elle critique la marque ou pire, entraine de l’auto censure, ah non pardon, j’ai en mémoire quelque chose de bien plus grave, basé sur des doutes. Heureusement, Apple c’est une gentille firme, elle ne … oh wait.

Cinquième point : SONCAS. Le vrai coup de génie d’Apple.

SONCAS ? Si certains connaissent sans doute, ce n’est pas le cas de tout le monde, petite présentation.

Dans le commerce, on résume souvent les motivations d’achat d’une personne à un type de besoin : si on cherche quelque chose de fiable, on est alors dans la recherche de sécurité, on parle d’orgueil pour quelque chose d’unique et ainsi de suite.

La vraie force d’Apple, c’est la vente. C’est savoir vous donner des étoiles dans les yeux, vous donner envie du produit. Parfois sans savoir pourquoi d’ailleurs.

Le S.O.N.C.A.S donc :

S pour sécurité : le produit est fiable, la présence d’une marque connue ou d’un label peuvent aider à rassurer (N.F, Afnor …)

O pour orgueil : le produit est unique ou se veut unique, d’un certain standing, généralement assez haut. On cible celles et ceux qui veulent se pavaner, montrer qu’ils ont le produit.

N pour nouveauté : le produit doit être nouveau ou comporter beaucoup de nouveautés lors de sa sortie. Il est possible de compenser sur des accessoires liés à ce produit en cas de besoin.

C pour confort : le produit doit être agréable, pas prise de tête, facile à utiliser, tant sur l’équipement en lui même que dans son interface.

A pour argent : le produit doit vanter le meilleur rapport qualité prix. Il faut faire comprendre au client que pour ce prix-là, il ne pourra pas avoir mieux.

S pour sympathie : le plus illogique des achats, celui parce que « on aime bien » la marque, le vendeur, la vendeuse, la pub, le slogan…

La liste est loin d’être terminée, nous pouvons également parler des guerres de brevets, des pressions faites ça et là, d’une politique plus que discutable et de bien d’autres choses encore, mais ce billet fait déjà 5 pages – +2500 mots – 12 000 signes – 5 heures de rédaction .. et je pense que beaucoup de personnes ont déjà basculé sur une autre page avant d’en arriver à là.

Mise à jour : Certains apprécieront, d’autres non, et d’autres trouveront que c’est de l’anti Apple primaire, vous êtes tous et toutes libre de comprendre ce billet comme bon vous semble, hein. Ce que je constate en revanche c’est qu’Apple a des retombées qui vont au delà de sa simple marque.

Oui, Apple c’est une entreprise qui marche et généralement leurs produits marchent bien et tiennent plus longtemps. C’est en partie lié aux composants qui, même s’ils sont fabriqués par d’autres (Intel et Samsung par exemple), sont mieux utilisés et tiennent donc plus longtemps.

Donc Apple, c’est une entreprise qui fonctionne. Si elle fonctionne, elle entraine forcément d’autres personnes ou d’autres entreprises dans son courant, ce n’est pas pour rien qu’on se retrouve avec des smartphones qui se ressemblent beaucoup côté interface. Ce n’est pas pour rien non plus qu’on retrouve tel ou tel bouton ici ou là.

Est-ce qu’Apple a fait avancer les choses ? Oui sans doute, il serait idiot de le nier. C’est le prix de cette avancée que je critique, avancer pour perdre la liberté, chez moi, c’est une avancée ratée. D’autant plus lorsqu’elle inspire les autres fabricants.

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