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[Coup de gueule] La politique, toi, moi, nous, eux…

vendredi 18 octobre 2013 à 15:12

J’avais ce billet en réserve, il vient de prendre un petit lifting et, que ça soit dit, j’enfonce des portes ouvertes tout le long du billet. C’est donc un coup de gueule plus qu’autre chose, libre à vous de fermer la page ou de lire, de commenter, tout ça.

Initialement, le nom de ce billet était « Pourquoi j’ai encore moins confiance dans la politique », sachant que je n’ai déjà pas confiance tout court, je pensais qu’on ne pouvait pas faire pire, et chaque jour me prouve le contraire.

Ensuite, « soyez rassuré(e)s », ce billet dégomme tout le monde, pas de côté, de couleur, de parti politique, gauche, droite, extrêmes, tout le monde va prendre.

Le monde traverse une grosse crise : celle de la perte de confiance dans le système politique. Nous allons parler de la France mais ce que je présente est sans doute valable pour d’autres pays, dans une mesure différente cependant puisque la moitié des pays de la planète de moquent ouvertement du système politique français.

Crise de confiance donc, crise à laquelle les politiciens répondent « c’est la crise, tout le monde va mal », « c’est compliqué en ce moment », « c’est de la faute du Front National / de la gauche bobo / de l’UMP / de la droite / des poneys / chats », de ce que vous voulez pourvu que ça ne soit pas de la vôtre.

Je vous invite à garder à l’esprit que ce billet ne donne que mon point de vue, hein.

Revenons à nos problèmes : de base, je n’ai absolument aucune confiance dans le système politique. Il est fondé sur un modèle qui devrait être représentatif du peuple alors qu’il ne l’est pas et il ressemble plus à un énorme parc pour des enfants payés avec nos deniers qu’autre chose.

C’est assez cru ? C’était pourtant la version gentille.

Les personnes de la scène politique devraient représenter des modèles à suivre, selon les codes de notre société. Ils sortent des grandes écoles, d’une éducation qui se veut exemplaire, d’un parcours envié par beaucoup de gens qui n’auront jamais assez d’argent dans toute leur vie pour offrir le même parcours à un seul enfant.

Des modèles censés représenter l’élite de la nation, des gens qui occupent des postes importants où une décision peut avoir des effets sur des milliers ou des millions de personnes. On attend donc d’eux qu’ils fassent attention, qu’ils soient enfin les modèles de respect attendus, à défaut d’être ceux de l’éducation.

Mais. Parce qu’il faut toujours un mais, dans les faits c’est une autre histoire, pardon d’avance de dire tout haut ce que bon nombre de gens pensent tout bas.

Mais, donc, dans les faits, nous avons droit à un pugilat à la place de l’assemblée nationale, droit à une bataille orientée autour de la forme et pas du fond, centrée sur l’égo des personnes, sur ce qu’ils font de mieux que les autres, sur la maitrise du verbe pour lancer la bonne critique au bon moment.

Nous avons le droit à des données inexactes lorsque des chiffres sont cités, à des politiques qui, lorsqu’ils commencent leur phrase par « Je suis allé parler avec mes citoyens », sont en train de raconter un grossier mensonge. A des critiques de singes en rut idiots lorsqu’une femme s’exprime dans l’hémicycle, préférant critiquer sa robe à pois ou imiter une poule quitte à passer pour des abrutis.

Je passe sur la liste « nous avons droit à » tant elle est longue. Il en résulte que ces prétendus modèles n’en sont pas, ne le sont plus et ne l’ont peut-être jamais été.

Comment peut-on encore avoir confiance dans ce schéma politique quand rien ne donne confiance ? Comment peut-on encore prétendre représenter la nation en étant à ce point déconnecté de la réalité et, encore plus grave, comment peut-on être à ce poste-là, être élu, et claquer l’argent public pour des conneries pareilles ?

Dans n’importe quel secteur privé, un employé qui ne vient pas travailler n’est pas payé, est sanctionné, mis à pied, viré parfois. Pas avec les politiques.

Dans n’importe quel secteur privé, un employé qui se permet une réflexion sur le physique ou la tenue de quelqu’un peut se faire sanctionner, de même s’il se permet une autre et énième remarque déplacée. Pas dans la politique.

Alors, messieurs et mesdames les politiciens, permettez-moi de vous donner mon point de vue : vous êtes minables.

Vous avez oublié une chose de plus en plus vraie : les moyens d’observer vos paroles, faits et gestes, sont de plus en plus nombreux. Les journalistes, les blogs, les réseaux sociaux, le streaming, chaque action de votre vie politique est inspectée et c’est sans doute bien, même si le constat est particulièrement alarmant. Vous faites partie d’un modèle dépassé qui a oublié qu’Internet et le temps du direct existent.

Etes-vous restés bloqués en 1950, lorsque ce qui se disait à l’assemblée restait à l’assemblée ?

A ceux qui se moquent d’une tenue. A ceux qui imitent des poules pour se moquer d’une personne. A ceux qui crient un « salope » et qui tiennent un poste clé et observé, j’ai honte.

Oui, même ce « salope » destiné à Marion Maréchal-Le Pen est déplacé, malgré tout le mal que je pense d’elle, elle est députée, ces insultes ne sont pas acceptées lorsqu’elles viennent d’un citoyen lambda, alors d’une personne de la vie politique censée être un modèle… puis elle est humaine aussi, la moindre chose c’est de la traiter avec respect et de rester sur les faits.

De plus, l’insulter de salope, c’est lui donner une arme gratuitement, elle s’en servira en restant très calme et posée mais en attaquant là où ça fait mal. Il ne faut pas croire que le FN ou Marion Maréchal-Le Pen soient idiots, loin de là, d’ailleurs c’est ce qu’elle a fait :

« Connaissant l’attention particulière que vous portez à la condition de la femme et à la lutte contre la misogynie, comme cela a été relevé lors de l’incident fort regrettable du caquetage à l’Assemblée nationale, je vous saurais gré de mettre vos actes en cohérence avec vos paroles et de sanctionner ce type de propos indignes du débat public », écrit Marion Maréchal-Le Pen, dénonçant « un pas de franchi dans l’attaque sexiste ». (source)

Vous êtes des enfants trop gâtés encore convaincus que vous allez vous en tirer, mais cela se terminera un jour.

En attendant, le Front National, lui, monte. Il monte parce qu’il se sert de toutes vos conneries et les transforme en arme qu’il finit par retourner contre vous. Il monte parce qu’il va taper là où vous n’allez plus avec vos débats.

La crise réduit les besoins et les désirs à leur plus bas échelon sur la pyramide des besoins : les besoins physiologiques et les besoins de sécurité. Les gens ne cherchent plus à s’accomplir, à se faire plaisir, ils n’en ont plus les moyens de toute façons. Mais vous préférez laisser ce terrain à un parti d’extrême droite qui est en train de se tirer la couverture sur lui, de par vos erreurs.

Vous voulez nous donner confiance en vous ? Commencez par vous remettre en question. Est-ce que ce que vous faites est bien ? Est-ce que vous le faites bien ? Est-ce que vous le faites tout court d’ailleurs….

Demandez-vous réellement ce qui fait que j’en viens à écrire ce billet, demandez-vous également si je suis le seul à penser ce que j’écris ou si d’autres pensent pareil… et n’oubliez pas celles et ceux qui n’ont pas de voix / espace pour s’exprimer.

Posez-vous les bonnes questions : pourquoi l’abstention est le plus gros atout du Front National ? Pourquoi une abstention de plus en plus élevée ?

Et si c’était simplement parce que les gens ne trouvaient plus aucune raison de voter ? Voter pour qui ?

Voter pour le meilleur ou parce que c’est « moins pire » que l’autre ?

Voter pour qu’au final rien ne change ?

Voter pour quelqu’un qui dit « je promets ceci », « je m’y engage » et qui, au final, ne fait même pas le tiers de ce qu’il promet ? Ma maman m’a appris qu’on ne faisait pas des promesses si on ne pouvait pas les tenir, j’en viens à penser que vous n’avez pas une si bonne éducation que ça.

Le problème c’est que vous faites tous des promesses dans le vent, surtout à l’approche d’une élection quelconque. Vous pensez réellement que nous sommes encore assez stupides pour ne pas s’en rendre compte ?

Le FN actuel, quant à lui, peut se vanter de faire des promesses, il n’a jamais gouverné, personne ne peut donc dire qu’il ne tient pas ses promesses…

Mais, à force d’être tellement obstinés à foncer dans le mur tout en demandant à ce dernier de se retirer de votre chemin, ça finira par vous exploser en pleine tête.

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