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[Reponse] Mon point de vue avec NRJ, précisions et explications

mardi 22 octobre 2013 à 12:32

Dans la nuit, l’ami @Cabusar a rédigé un billet dans lequel il affiche sa profonde déception face aux réactions d’hier avec la vidéo publiée par Guillaume Pley, animateur radio sur NRJ. Parce qu’un blog ça sert aussi à répondre et qu’on peut faire ça en public, j’ai décidé de poster ma réponse à son billet ici.

La réponse est construite pour répondre aux points du billet de Cabusar au fil de l’eau, je vous invite donc à le lire en même temps que celui-ci, si vous le souhaitez.

Donc, copain, ton premier passage porte sur la vidéo en soi et je suis d’accord, en partie, avec toi : c’est un mec payé pour faire plaisir à son auditoire, c’est un amuseur public, un guignol sans doute oui.

Le premier point qui coince est tout à ton honneur : tes évidences ne sont pas celles des autres et, là où tu parles d’un monde faux, d’apparences, d’autres y ont vu une réelle méthode de drague, à n’en pas douter. D’ailleurs, si dans ses explications bancales, l’animateur à dit beaucoup de fois « ne le faites pas chez vous », ce n’est sans doute pas pour rien. Le public visé est relativement jeune, ne dépasse pas ou à peine la majorité et, bien que l’âge ne soit pas un critère de sagesse, rares sont ceux qui comprennent « tout » à cet âge-là.

Tu as un minimum de jugeote, oui, et pas qu’un peu à mon humble avis, mais à nouveau, tes évidences ne sont pas celles de Pierre, Paul ou Jacques.

Je passe sur les éventuels accords demandés avant ou après la vidéo, sur le fait que la vidéo soit un fake, ou non ainsi que sur tout cet aspect-là.

Tu abordes ensuite le viol, je préfère parler de la « culture du viol » personnellement. Légalement, puisque ce passage attaque sur l’aspect légal, ce n’est pas du viol mais une agression sexuelle, telle que définie dans l’article L-222-22 du code pénal.

Je sais, c’est assez lourd et fatiguant de parler de choses en prenant en référence la loi, mais dans ce domaine particulier (celui des interactions « boulets versus une personne qui n’a rien demandé ») il n’y a pas spécialement de solutions alternatives :

Toi et moi et, par extension, les hommes, avons le privilège de ne pas trop avoir ces problèmes-là, il est rare qu’une fille m’aborde dans la rue et insiste lorsque je refuse ses avances par exemple.

Bref, donc, beaucoup de moyens existent mais le seul qui semble marcher, c’est de dire « hey, les gens qui ne réfléchissent pas avec leur cerveau, il y a ce petit livre rouge, là, le code pénal, qui dit que ce que vous faites, là, c’est répréhensible. »

C’est moche, je sais, et je déplore le fait qu’on en arrive à là pour se faire respecter, mais c’est plus par nécessité que par choix. Il n’y a que les juristes qui aiment lire le code pénal, et les juristes sont des malades (des bisous à tous les copains juristes au passage).

Est-ce qu’un baiser volé mérite d’être considéré comme un viol ? Sincèrement, selon moi, non.

Est-ce qu’il mérite d’être rattaché à cet ensemble de choses qu’on définit comme « la culture du viol » ? Sincèrement, toujours selon moi, oui.

Oui parce que ces choses-là n’arrivent pas qu’en vidéo et parce qu’une des réactions c’est « boarf, ce n’est pas si grave que ça, va, faut pas en faire tout un fromage », comme une fille qui se fait siffler, qui se prend une main aux fesses, qui se fait serrer dans une ruelle sombre, qui se fait traiter de pute parce qu’elle a refusé des avances, qui… bref, la liste est longue.

C’est la portée du message, qu’il soit un fake ou non, qui compte et tu l’as compris, le message donné est : « regardez les mecs, ce truc là, ça marche. »

Laisser passer ça, c’est du même acabit que laisser passer un journal qui déclare « un homme mort, la faute aux jeux vidéo et à Internet » : si personne ne réagit, c’est à demi-mots accepter.

La comparaison avec Assange est déplacée en revanche, parce que ce ne sont pas les mêmes cas, mêmes situations et que les déclarations n’ont pas été modifiées deux trois fois, que ce n’est pas arrivé à la suite de plein de publications … le fruit du hasard sans doute. Donc non, sur la comparaison avec Assange, nous ne sommes pas d’accord.

Passons à la partie ou, manifestement, il y a une incompréhension : le CSA. Estimant être ledit copain, je vais te donner une réponse en bien plus de 140 caractères.

Oui, je pense être une personne qui défend des libertés, celle de pouvoir s’exprimer en particulier.

De fait, je suis absolument contre la moindre action de censure sur cette vidéo et, si ça arrivait, il va sans dire qu’elle finirait en Streisand quelque part, y compris sur mon blog.

NON, je ne veux pas qu’on censure une vidéo sur Youtube, sur du web, sur Internet. D’ailleurs, j’ai déjà envie de casser les genoux au CSA alors qu’il n’a pas encore les pouvoirs que le gouvernement souhaite lui conférer, c’est pour dire.

En revanche, le CSA est compétent sur deux choses : la boitâkon, autrement appelée poste de télévision, et la radio.

Ainsi, lorsqu’il était question de signaler un programme, il n’était pas question de censurer quoi que ce soit, mais d’avertir le patron de cet univers là pour qu’il aille coller un taquet à la radio, déjà dans le collimateur du CSA, pour des faits similaires.

A titre d’information d’ailleurs, le CSA a déjà condamné l’émission en question pour des propos qui n’avaient pas leur place sur une antenne.

Rajoutons à cela que, bien que le groupe NRJ soit un groupe privé (radio de classe C et D, pour résumer, ils n’ont pas les mêmes aides que d’autres radios), la portée de ladite radio est assez énorme et le public, comme expliqué juste avant, assez jeune. Il faut donc faire assez attention à tout ce qui se dit car tout le monde n’a pas le recul nécessaire.

Dernier point sur le CSA : il n’est pas compétent sur Internet et j’espère qu’il ne le sera jamais, même si mes espérances risquent d’être déçues d’ici peu…

Quant au fait « vous vous le mangerez dans les dents à un moment ou à un autre », faisant explicitement référence à la censure, évitons puisque c’est basé sur une incompréhension. Je parle en mon nom bien sûr, uniquement en mon nom.

Pour l’avis final : tu as raison, c’est un symptôme et pas le problème, mais on reconnait des problèmes ou une maladie aux symptômes justement.

Enfin, dernier point et pas des moindres : l’éducation est la base de tout, oui. Mais force est de constater qu’un problème existe là et qu’il faut bien faire quelque chose.