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Inscriptions murales et purification graphique — Les arts involontaires du nettoyage urbain

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Petite histoire de l'art des graffitis : réflexions sur les couches de peinture des murs.

Car c'est désormais la lutte anti-graffiti qui, au nom de la salubrité publique et de la civilité urbaine, bénéficie d'une inventivité technologique sans temps mort ni entraves. D'où le large éventail de procédés révolutionnaires destinés à ravaler les façades, en ôtant les souillures infâmes qui dévaluent le capital immobilier et l'essence spéculative de la pierre. Parmi ces méthodes, il en est des préventives (vernis, films plastique ou fibres de verre anti-adhésives) et des réparatrices (sablage, hydro- ou aéro-gommage ou ajout de dissolvants). Et si, comme pour la lutte contre la fumette cannabique ou la fraude de survie dans les transports en commun, cette guerre aux inscriptions sauvages ne saurait connaître de victoire définitive, elle a récemment gagné du terrain, du moins en centre-ville gentrifié.

Mais attention aux ruses de l'Histoire avec une grande H et au syndrome de l'arroseur arrosé. Du côté des nettoyeurs municipaux ou des sous-traitants privés censés parfaire l'immaculation générale de nos murs, on assiste depuis peu à une nette régression des techniques d'effacement au Karchër tandis que tous en reviennent au ripolinage à l'ancienne. Et partout, les voilà qui recouvrent les blazes parasites, les bombages honnis, les fresques dégradantes. Ce peut être, comme ci-dessous, au moyen d'une biffure élémentaire :

Avec le risque que tel ou telle passant(e) arrive encore déchiffrer le message antérieur, selon l'adage dadaïste de Marcel Duchamp : « Lis tes ratures ». Mais le plus souvent, c'est au rouleau qu'ils agissent, réinventant bien malgré eux les agencements géométriques qui ont vu naître l'art abstrait au début du XXe siècle.

Très exactement à Petrograd, le 19 décembre 1915, lors de l'exposition de 39 tableaux de Kasimir Malevitch, dont le célèbre Quadrangle, consistant en un Carré noir sur fond blanc.

Et soudain, pris à son propre piège, l'esprit de censure anti-graffiti et son hygiénisme visuel (par ailleurs indifférent à la pollution pubarde), fait œuvre à son insu, s'expose à ciel ouvert et nous offre un remake involontaire de l'histoire de la peinture moderne. Avis aux amateurs, il n'y a qu'à dériver au hasard des rues :

Apprécions donc à sa juste valeur cette ironie du sort dialectique qui fait de ces effaceurs d'encre, les copistes d'un courant essentiel de notre patrimoine pictural, alliant cubisme et futurisme pour ne plus agencer sur la toile que des surfaces chromatiques.

Ainsi les tâcherons de l'anti-tache adviennent-ils enfin au stade suprèmatiste des arts plastiques.
Décapant, non ?

Même si, à chaque fois qu'ils en remettent une couche, ces peintres en bâtiments ne font que préparer l'aplat qu'un scribouilleur viendra vandaliser à plaisir, lui-même recouvert le lendemain d'un rectangle grisâtre servant à son tour de support à un tagueur qui… et ainsi de suite.

Mouvement perpétuel de l'interdit qui transgresse sa popre loi. Se dé-peint à mesure.

Post-scriptum : A ce même sujet, on rappellera que le groupe estudiantin post-surréaliste Alternative Orange qui a émergé en Pologne au début des années 80, avait déjà mis en relief les « arts involontaires » de la censure anti-graffiti du régime stalino-ubuesque en place. Par dérision, ils s'extasiaient sur l'intérêt pictural de ce tachisme décoratif qui donnaient quelque fantaisie à leur quotidien monochrome.

Rétifs aux mots d'ordre déjà bigots et rétrogrades de la majeure partie du syndicat Solidarité, ces jeunes activistes anracho-carnavalesques décidèrent de ne graffiter sur ces zones repeintes qu'une série d'innombrables petits lutins orange, sans autre commentaire. Et cela, entre autres provocations absurdistes, des années durant. Rendant hommage dans leurs tracts et fanzines, selon une dialectique paradoxale, aux nettoyeurs policiers comme autant de pionniers de l'art abstrait.

Mais ceci est une autre historie, méconnue, sur laquelle nous essayerons de revenir bientôt ici même.

trouvé sur archyves.net

[Genève] Manifestation pour le droit de rester, 19 mars, 14h

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Dans de nombreuses villes de Suisse des manifestations sont prévues dans le cadre de la journée nationale pour le droit de rester, en marge de la journée mondiale de lutte contre le racisme. Ici, l'appel du collectif Sans Retour pour le rendez-vous genevois.

Combien de temps encore va-t-on accepter l'insupportable ? Accepter passivement des lois, un État, une société et des dirigeants de plus en plus racistes ? Combien de temps encore va-t-on essayer d'oublier que ce qu'on appelle victoire aujourd'hui, c'est le refus - une fois n'est pas coutume - d'une des si fréquentes intiatives xénophobes, alors que l'ensemble du système politique institutionnel est en fait ravi que l'UDC sorte ses poubelles pour garder les mains propres.

Cet été et les mois qui l'ont précédé ont montré que nous étions nombreuses et nombreux à refuser la passivité. Nous avons lutté au côté du collectif Stop Bunkers depuis janvier 2015, nous avons empêché le renvoi d'Ayop, alors que l'État tentait de se débarrasser discrètement d'un témoin de l'incendie meurtrier du foyer des Tattes, nous avons été des milliers dans la rue suite à l'occupation du Grütli en juin 2015.

Nous avons longtemps fustigé l'inaction du gouvernement, peut-être nous sommes-nous alors trompé-e-s. Nos gouvernants n'ont en fait pas chômé : enfermement généralisé des migrants mobilisés cet été, couverture de tabassages dans les postes de police, renvoi forcé de Khaled, un des migrants interlocuteurs de la délégation du Conseil d'État, ouverture de plusieurs nouveaux bunkers depuis juin 2015 pour en compter 11 aujourd'hui, et bientôt pour accueillir des familles. Sans parler de l'emprisonnement des enfants avec leurs parents, principal enjeu de la transformation d'un foyer d'accueil en centre de départ fédéral à Meyrin.

Probablement jamais depuis la Deuxième Guerre mondiale le principe de catégoriser les êtres humains n'a été autant assumé. Tout en bas d'une hiérarchie sociale de plus en plus inégalitaire, les institutions étatiques distribuent des statuts juridiques multiples et plus ou moins discriminatoires à des personnes déjà profondément meurtries. Ils scellent chaque jour le destin de milliers de gens, entre bunkers, enfermements, vols spéciaux, et parfois chemin de croix humiliant vers un permis de séjour. Ce qu'on appelle ironiquement le système d'asile est construit, géré et revendiqué comme un outil de non-intégration voire de désintégration. La Suisse comme l'Europe ne veut pas d'immigré-e-s. Tout sera fait pour les empêcher d'arriver jusqu'à nous. Et, lorsqu'ils y parviennent, les accords Dublin seront là pour les renvoyer dans un autre État européen. Pour peu qu'ils et elles évitent l'enfermement dans l'attente d'un vol, il leur sera interdit de travailler, il leur faudra pointer chaque semaine pour toucher la misérable aide d'urgence qui rapporte finalement beaucoup plus en économie de surveillance qu'elle n'en coûte au contribuable. En reléguant les immigré-e-s à la marge, l'État les transforme volontairement en sous-êtres humains, pour nous conduire peu à peu à accepter l'insupportable.

Durant l'été 2014, l'État posait la première pierre du chantier de la Brenaz 2, avec comme objectif 168 places de détention administrative à Genève. L'inauguration récente de ce méga-centre d'emprisonnement des étranger-e-s résulte d'une planification du Grand Conseil datant de 2012. Entre-temps, l'enfermement pénal des sans-papiers avait été réintroduit par le Ministère public. Il n'y a pas de réel déficit de prévoyance de la part des autorités, on est face à une politique de gestion de la précarité par la violence légale. Et croire que celle-ci s'arrêtera aux étranger-e-s, c'est au mieux faire l'autruche, au pire la cautionner.

Alors que l'Europe ferme ses frontières et construit des murs, qu'on évacue massivement des migrant-e-s à Calais, qu'on les enterre à Genève, il nous faut réagir. Le peuple, ce n'est pas un pourcentage de résultat électoral. Prenons ensemble la rue !

Collectif Sans Retour

[Berne] Action directe contre la recherche sur les OGMs

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Le Département fédéral de l'environnement à Berne a été attaqué à la peinture le 25 février dernier.

Du 22 au 28 février, un appel a été lancé pour une semaine d'action internationale contre les nuisances technologiques et le monde qui les produit. C'est dans ce cadre que nous sommes allées, le 25 février, déverser une quantité massive de peinture sur les murs de l'Office fédéral de l'environnement à Berne.

Cet office délivre depuis plusieurs années les autorisations pour effectuer des recherches sur des plantes génétiquement modifiées (OGM) dans le laboratoire à ciel ouvert, « Protected Site », à Reckenholz (ZH). En ce moment même une nouvelle demande, concernant des pommiers « Gala », y est en cours de traitement.

Cette attaque contre la recherche et contre le développement des OGM est portée en solidarité avec toutes les personnes en luttes contre la société industrielle.

Solidarité avec Billy, Silvia et Costa = silviabillycostaliberi.noblogs.org

quelques anarchistes

trouvé sur Indmyedia.ch/de

[Genève] Newroz : Fête de la Résistance le 20 mars

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Dans la tradition du peuple kurde, on fête le Nouvel An le 21 mars. Rendez.vous le 20 mars à 18h30 à la zone piétonne de Mont-Blanc. Marche aux flambeaux jusqu'à la Plaine de Plainpalais.
Ensemble contre la guerre anti-kurde du gouvernement turc ! Ensemble pour la révolution au Rojava (Kurdistan syrien) !

Le Newroz a presque toujours été partout réprimé. Au Bakur (Kurdistan du Nord) par exemple, depuis la création de la République turque, les festivités de Newroz ont été officiellement interdites. Malgré cela, les Kurdes ont continué chaque année à fêter et danser. Les forces armées de l'État ont toujours cherché à empêcher cela. « Depuis la rébellion de 1984, Newroz est un lieu d'expression revendicative, un lieu de la rébellion contre le pouvoir oppresseur, c'est un moment de défi. Il y aurait eu 98 morts et 600 blessés lors des fêtes de Newroz de 1991 à 1996 seulement. »

Le Newroz a aussi dû survivre aux tentatives de récupération de la part de l'État turc pour retourner à son profit le sens de la fête. Grâce à l'insistance du mouvement kurde et le processus de paix entamé depuis 2003 le gouvernement turc a été obligé de les laisser célébrer la fête, mais toujours sous haute surveillance.

Pour gagner les élections de juin 2016, Erdogan a interrompu le processus de paix avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK). Depuis cet été, on assiste à une guerre civile dans le Sud-Est du pays avec des centaines de civils morts, des milliers d'habitations détruites et de nombreuses personnes qui sont contraintes de fuir leurs maisons.

Il est plus important que jamais de montrer notre solidarité envers le peuple kurde et fêter avec eux ce nouveau Newroz.

Ensemble contre la guerre anti-kurde du gouvernement turc ! Ensemble pour la révolution au Rojava (Kurdistan syrien) !

Em bernadin ve dilane !

RDV 18h30 à la zone piétonne de Mont-Blanc. Marche aux flambeaux jusqu'à la Plaine de Plainpalais.

[Genève] Rassemblement en solidarité avec les migrant-e-s de Calais

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Rassemblement à Bel-Air, mercredi 16 mars à 18h30 pour dénoncer l'évacuation de la jungle de Calais.

A Calais entre 5 et 5,5 hectares de Jungle ou vivent des milliers de migrant-e-s ont été détruits sur 7 hectares au total.
Plus d'infos ici.

La semaine dernière la police à tenté de contrôler des gens qui se rendaient soit disant au rassemblement, il s'agit donc d'être nombreux-ses, une nouvelle fois, pour dénoncer cette évacuation violente.

Rendez-vous, mercredi 16 mars, à 18h 30 à la place Bel-Air, Genève.