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Constat sur l'échec de Diaspora*

mercredi 29 août 2012 à 07:22
Diaspora*, c'est fini (et dire que c'était mon premier réseau social Libre). Certes, mon titre et mon introduction sont trompeurs, mais je pense que c'est ce qui attend ce réseau dans les mois qui viennent. Les fondateurs laissent la main à la communauté mais ne nous le cachons pas, même s'ils nous précisent qu'ils continueront en tant que simples développeurs, ils laissent tomber... Et ils ont tout à fait raison ! Qui n'a jamais laissé tomber un projet par manque de motivation ? Rien ne sert de se forcer lorsque l'envie est partie, rien ne sert de faire comme si de rien n'était et tirer le projet vers le bas.
Je ne disserterai pas sur les signes qui laissaient présager de ce choix (ils étaient nombreux), je ne critiquerai pas non plus les défauts du projet (je l'ai déjà fait) ni ne pointerai ses atouts ; je reste admiratif du travail qui a été réalisé. Diaspora* peut se vanter d'avoir eu un succès (relatif) en dehors de la sphère geek : on a pu en entendre parler dans les média plus grand public que Numerama ou Le Journal du Geek ! Cela a aussi déclenché une sorte de vague qui a mis au monde toute une série de réseaux sociaux se voulant des alternatives au(x) géant(s) actuel(s), basés sur un modèle Libre et décentralisé (ou non d'ailleurs).

Je voulais me pencher ici sur un certain nombre de points qu'a mis en exergue l'échec de Diaspora*. Points sur lesquels les autres réseaux sociaux devraient se remettre en question.

L'argent et la motivation ne suffisent pas à réaliser un bon projet : les 4 fondateurs sont partis tête baissée pour réaliser leur bébé, encouragés par une levée de fond assez incroyable. Ils auraient dû prendre des conseils auprès de personnes compétentes dans le domaine des réseaux sociaux.

La base d'un réseau social reste le protocole, ce qui est d'autant plus vrai dans le cas d'un réseau acentré. Avant de foncer tête dans le guidon, il faut réfléchir à quel protocole utiliser. Doit-on en créer un à partir de zéro ? Comment faire évoluer ce protocole ? Est-il vraiment adapté à un réseau social ?

La communication est hyper importante, notamment dans le cas d'un projet Libre. Pour qu'un projet réussisse, il faut une communauté qui le soutienne. Pour qu'une communauté se forme, une bonne communication et des outils de discussion adéquates sont indispensables.

La documentation est un élément clé pour que le projet soit adopté par les développeurs. Un manque de documentation implique un projet plus compliqué à comprendre, on ne sait pas par où commencer.

Se remettre en question constamment permet d'éviter certaines erreurs. Et c'est sans doute l'un des points les plus importants. Suis-je apte à coder telle fonctionnalité ? L'ai-je bien fait ? Que demande la communauté ? Qu'est-ce qui ne fonctionne pas ou plus ? Pourquoi cette erreur est-elle apparue ? Comment l'éviter la prochaine fois ? Dans quel but développe-t-on un réseau social ? Quelles sont les limites de la décentralisation ? Etc.

Je ne prétends pas être exhaustif ni même avoir raison, c'est simplement le constat que je fais de ce réseau social. Ce serait une bien grande erreur que de ne pas tirer profit d'un tel évènement... Et j'invite chaque développeur qui travaille à créer un réseau social (Libre) à tirer ses propres conclusions de l'échec de Diaspora*.

Quitter Google : entre paranoïa et bon sens

mardi 20 mars 2012 à 21:53
Edit du 22 mai 2013
J'ai reçu quelques mails me demandant quelle est ma solution actuelle pour héberger mes mails... C'est vrai que j'avais oublié de l'expliciter ici. Comme mon site, mes mails sont sur un serveur mutualisé chez MavenHosting. Je n'ai pas à me plaindre de leur service qui est très bon. J'ai choisi cette solution car je ne peux pas me permettre de m'auto-héberger : je déménage tous les ans, ce qui implique pas de connexion Internet vraiment fixe et des migrations compliquées. Sans compter que maintenir un serveur mails demande des compétences spécifiques et surtout du temps.


Article du 20 mars 2012
Ces derniers jours ont été productifs pour moi dans ma recherche d'émancipation de Google. C'est une chose que je travaille déjà depuis un petit moment en hébergeant mes propres services (Piwik, RssLounge, Shaarli, Owncloud, blog) et en utilisant des alternatives externes (DuckDuckGo, Diaspora*, Jappix).

Mais s'il est bien une chose dont j'ai eu du mal à me séparer, c'est mon adresse Gmail ! J'ai pu dénombrer au jour d'aujourd'hui pratiquement 30 sites sur lesquels j'utilisais cette adresse. Autant dire que ça fait beaucoup... J'ai finalement pris la décision de me séparer de celle-ci (sans pour autant forcément vouloir la supprimer définitivement). Ma méthode a été on ne peut plus simple : j'ai listé sur une feuille l'ensemble des sites qui m'avaient envoyé des mails d'inscription (attention à bien regarder dans la corbeille qui en comporte aussi un certain nombre), et je me suis rendu sur chacun d'eux pour changer l'adresse ou pour supprimer le compte.
C'est un travail assez long, pas fiable à 100% (je pense avoir oublié deux ou trois sites au moins) et qui n'a pas porté ses fruits sur tous les sites à cause de bugs qui m'empêchent de la changer. De plus, il me reste à partager mon adresse "de tous les jours" avec tous mes contacts. [troll]Mais grâce à Facebook, je ne reçois plus de mail ! [troll-ception]Et vu que j'ai désactivé mon compte Facebook, je ne reçois plus rien de personne[/troll-ception][/troll].

Au delà du fait "Google ne saura pas/plus tout de moi", une question plus intéressante encore est celle du "Pourquoi ?". Les personnes les plus virulentes me diront "- Google, c'est le mal - Google sait tout de toi ! - Google = Big Brother". Mais désolé, je ne suis pas partisan de ces arguments qui voudraient que Google soit tout noir (pour la version toute blanche voir ici et ).
Google is watching you
À première vue, Google sait certainement énormément de choses sur moi, dont certaines que j'aimerais garder secrètes. Ce n'est pas que j'ai des choses à cacher, c'est ce que l'on appelle la vie privée. Vous n'avez qu'à imaginer des inconnus vous observer à travers votre vitre lorsque vous êtes en train de manger et vous aurez compris où je veux en venir.

À priori je n'ai pas à craindre que Google sache tout de moi, il n'est pas dans leur intérêt de m'attirer des ennuis, ni à quiconque d'autre. Mon plus gros problème, dans l'immédiat, était si Google décidait subitement de fermer mon compte. J'ai lu un article (il y a un petit moment) relatant les mésaventures d'une personne qui avait perdu 7 ans de sa vie numérique car il avait tout confié à Google et que ce dernier avait décidé de fermer son compte. Ce n'est évidemment qu'une histoire, le genre d'histoires qui n'arrive qu'aux autres...

Un autre problème immédiat, c'est que Google se fait potentiellement de l'argent sur mon dos. Vous connaissez sans doute l'adage qui dit "Quand vous ne voyez pas le service, c’est que vous êtes le produit". Certains se disent sans doute "Qu'est ce que ça peut bien faire ? Ils ne font pas de mal."... Personnellement je n'aimerais pas qu'une personne viennent me questionner dans la rue en me demandant nom, prénom, âge, adresse, études réalisées, boîte dans laquelle je travaille, relations amoureuses, nom de mes amis, etc. Sachant que juste après elle pourra aller voir une autre personne que je ne connais pas en lui disant "Contre 20€ je te dis tout du mec là-bas". À première vue ça ne peut pas me porter directement atteinte, mais je ne suis pas un objet dont on peut monnayer la valeur... Question d'éthique.

En regardant à plus long terme, un autre souci se pose. On ne sait pas de quoi sera fait demain, on ne sait pas qui sera aux manettes de la société dans un, deux, ou cinq ans. On ne sait pas si de sombres hackers russes ne vont pas pirater leurs serveurs et revendre nos informations (je n'ai rien contre les russes :p). Le futur est plein de surprises, bonnes ou mauvaises ; faisons en sorte qu'il y en ai un maximum de bonnes !

Google don't be evil
Ceci étant dit, est-il nécessaire de supprimer son compte ? Je n'ai qu'une réponse : c'est à chacun de se faire son avis là-dessus. Personnellement, j'ai décidé de garder une patte dans la machine à broyer les informations. J'ai conscience d'un certain nombre d'enjeux et du danger que peux représenter une confiance aveugle en cette société (privée, rappelons-le). Pour cela je fais attention à ma manière d'utiliser ses services, qui sont quand même de très bonne qualité, ne nous le cachons pas. Elle reste de plus moteur dans pas mal de domaines et j'apprécie toujours de voir ce qui sort de ses labos. De plus, Google participe activement au logiciel Libre, ne serait-ce qu'à travers le Google Summer of Code.

En conclusion, et en bref résumé, cracher sur les puissants services Google est idiot, tout autant que de lui accorder une confiance aveugle. N'oublions pas que le but d'une entreprise privée est de faire du profit, et par moment, tous les moyens sont bons ;)

Et pour approfondir cette réflexion, Bluetouff en parle très bien sur son blog.