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Jouer aux jeux vidéo est il un droit inaliénable de l’enfant ?

vendredi 14 février 2020 à 10:37

Jouer aux jeux vidéo est il un droit inaliénable de l’enfant ? Cette question étonnante est posée par l’histoire de Pruthvirajsinh Zala, un étudiant de 19 ans en première année de droit qui a plaidé sa cause dans la plus haute juridiction d’état du Gujarat.

Lancé en Juillet 2016, (mars 2018 en Inde) 2018, Player Unknown’s Battlegrounds (PUBG) fait partie des jeux vidéo “Bataille Royale”. Il a même inventé le genre si l’on en croit le début de poursuite judiciaire pour contrefaçon de Tencent Games contre le jeu Fortnite d’Epic Game. PUBG est lui même une application ludique du film Japonais Battle Royale (2000) dans lequel des une classe d’adolescents tirée au sort est envoyée sur une île pour s’entretuer pendant trois jours au terme desquels il ne doit rester qu’un seul survivant faute de quoi tous les survivants sont exécutés

De la même façon, dans les jeux “Bataille Royale” comme PUPG, une centaine de joueurs est parachutée sur une île. Le dernier survivant est le gagnant de la partie. PUPG n’a pas le succès d’un Fortnite, mais il reste un jeu très joué. En Inde, son succès a conduit a des inquiétudes du fait de cas de harcèlement et du suicide d’un jeune homme de 16 ans qui s’est suicidé après que ses parents lui aient interdit de joueur.

L’éditeur de jeu a introduit pour le public indien des restrictions. Un écran d’avertissement apparaît après six heures de jeu consécutives, un contrôle parental est instauré, ainsi qu’un système de reconnaissance faciale.

Ces mesures ont été jugées insuffisantes par les autorités du Gujarat qui ont interdit le jeu en Mars 2019. Jouer à PUBG pouvait conduire à une amende de 200 roupies indiennes (3 euros) et à un mois d’emprisonnement. Pour la première fois dans l’histoire, jouer a un jeu vidéo est devenu un crime passible de prison. 21 ado

Pour beaucoup, cette loi était absurde. Pour Pruthvirajsinh Zala, cela était un appel à agir.  La loi lui semblait justifiée. Il a donc attaqué l’état du Gujarat en faisant valoir qu’elle était inconstitutionnelle parce qu’elle allait à l’encontre des droits de l’enfants. La Convention Internationale des Droits de l’Enfant reconnaît a l’enfant des droits fondamentaux comme le droit de s’exprimer, de s’informer, de voir leur vie privée protégée. 

Selon Pruthvirajsinh Zala,ces droits fondamentaux sont violés par l’interdiction de PUBG. La court lui a donné raison et l’état du Gujarat a suspendu son interdiction. , 

L’histoire de Pruthvirajsinh Zala et du ban de PUBG montre plusieurs choses

  1. Les jeux vidéo sont une porte d’entrée aux dispositifs de surveillance. habituer de jeunes joueurs à être surveillés, c’est habituer des citoyens de demain a avoir leurs libertés restreintes par l’état
  2. Il est largement temps de réfléchir aux droits des enfants dans le contexte numérique

Cette réflexion est portée par Sonia Livingstone et la fondation 5Rights. Sonia Livingstone observe depuis de nombreuses année les comportements des enfants en ligne. Ses études montre que la vie en ligne des enfants comporte des risques et des opportunités, mais qu’on est loin des dommages rapportés par les entrepreneurs de la panique morale. Elle trouve la surveillance dont les enfants sont l’objet de la part des entreprises et de leurs parent bien plus inquiétante que les “effets des écrans” sur leur comportement

Pour Sonia Livingstone, le numérique doit nous amener à repenser les droits de l’enfant. Elle met en avant 5 droits fondamentaux

J’ajouterais volontiers un droit de jouer. L’article 31 de la CIDE reconnaît en effet à l’enfant le “droit au repos et aux loisir, de se livrer au jeu et à à des activités récréatives propres à son âge et de participer librement à la vie culturelle et artistique.” Si le jeu fait l’objet d’une protection particulière, c’est parce qu’il est un élément nécessaire à la croissance psychosociale des enfants. Il facilite la communication, renforce le bien-être, renforce les relations sociales, et augmente les forces personnelles des enfants. Ces pouvoirs du jeu se retrouvent aussi avec les jeux vidéo qui sont une des activités de loisir de prédilection des jeunes. De la même façon, des plateformes comme Tik-Tok et Instagram sont des espaces dans lesquels les jeunes produisent et remixent d’une manière créative des documents Si les jeux vidéo et les réseaux doivent faire l’objet d’une attention particulière des adultes, cela doit toujours être fait en préservant les droits fondamentaux de l’enfant.