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[100 MOTS] CYBORG

mercredi 6 mars 2019 à 10:16

A l’origine, le mot cyborg désigne une entité dont le corps est pour partie un organique et pour partie mécanique. Avec le temps, la partie mécanique s’est élargie et comprend des éléments issus de la chimie ou des des technologies de l’information et de la communication. Les limites du cyborg sont floues. Le cyborg est à la fois un personnage de science-fiction comme Robocop e Terminator et une personne de tous les jours comme les scientifique Stephen J. HAWKING, l’artiste ORLAN ou l’expérimentateur Kevin WARWICK

L’histoire du cyborg commence dans les années 1940 avec l’invention de la cybernétique. Norbert WIENER est étonné des interactions entre les Intelligences Artificielles qu’il invente et ses étudiants. Il crée le mot “cybernétique” pour décrire la manière dont les machines et les humains traitent l’information, la contrôlent , et la distribution pour se réguler.

En 1960, deux scientifiques de la NASA, Nathan KLINE, psychiatre et Manfred Clynes, théoricien de l’information, inventent le mot cyborg dans un article. Ils avancent qu’il sera possible de vivre dans l’espace sans combinaison spatiale grâce à des implants et des drogues. Cet homme nouveau naîtra de la rencontre de la cybernétique et de l’organisme : un cyborg.

Le terme Cyborg fait d’abord florès dans la science-fiction. Le Neuromancien (GIBSON, 1984) et Snow Cash (Neal STEPHENSON, 1993) décrivent des cyborgs qui sont des traits d’union entre le monde des machines et celui des humains. Dans le même temps, le terme cyborg a commencé à décrire de plus en plus de personnes, tandis que de plus en plus de monde se reconnaissait ou revendiquait le terme de cyborg comme identité. Pour Katherine HAYLES, 10% de la population américaine peut être décrite comme des cyborgs. Ce sont les personnes qui ont des prothèses comme des coeurs artificiels, des greffes de la peau ou de la cornée. Un nombre encore plus important de personnes peuvent être décrites comme des cyborgs au sens métaphorique : chirurgiens guidés par l’imagerie médicale, joueurs de jeux vidéo, citoyens de l’Internet (netizens). Leurs corps ne sont pas changés ou augmentés, mais leur vies, ou une partie de leurs vies, est projetée sur des écrans.

Kevin Warwick est le premier cyborg autoproclamé de l’histoire de l’humanité. En 1998, il s’est fait implanter une puce de silicium dans le bras. Il a par la suite mené des expériences similaires. Pour Warwick, dans le futur, tout ce qu’un ordinateur pourra utiliser devrait être contrôlable par des implants corporels. En 1990, l’artiste Orlan avait modifié son visage a l’aide de la chirurgie plastique de manière a ce qu’il soit une combinaison de Mona Lisa, la princesse Diana, et la Vénus de Botticelli. la performance avait pour but de faire réfléchir ce que la beauté féminine pouvait avoir de “naturel”.Ce qui autour des années 2000 était perçu comme une expérience extrême est en passe de devenir une banalité. Des “implants parties” organisées dans les grandes métropoles occidentales permettent à qui le désire de recevoir une puce RFID.

Les questions posées par le cyborg, du texte d’origine de CLYNES et KLINE aux “implants parties” d’aujourd’hui sont nombreuses. Donna J. HARAWAY est la première à avoir théorisé autour du cyborg. Elle rappelle que le cyborg est né dans le complexe militaro-industriel de l’après-guerre. Il porte donc en lui la mort et la destruction. Mais il ne faut pas céder a une vue exagérément pessimiste, car le cyborg c’est aussi les prothèses qui sauvent ou améliorent des vies, et des technologies de communication dont l’utilité n’est plus à démonter. Pour HARAWAY, le “nous sommes tous des cyborgs”. Certains le sont peut-être plus que d’autres. les femmes dont les corps sont colonisés par des pouvoirs et des technologies peuvent être à bon droit être qualifiées de “cyborgs”

SOURCES

Haraway, Donna. Manifeste cyborg: science, technologie et féminisme socialiste à la fin du XXe siècle. La Découverte, 2006.Hayles, N Katherine. How we became posthuman: Virtual bodies in cybernetics, literature, and informatics. University of Chicago Press, 2008.