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Six femmes réduites en esclavage au Sud-Liban

samedi 22 mars 2014 à 21:20
One of the 6 enslaved women in South Lebanon

Une des 6 femmes réduites en esclavage au Sud-Liban

Le site de Côte d'Ivoire Based-Koaci.com a révélé l'existence a Nabatieh, au Sud-Liban, de six femmes maintenues à l'état d'esclaves. Akissi Kouamé, l'auteur de l'enquête, écrit :

Deux togolaise[s], deux burkinabé[e]s et deux ghanéennes sont séquestrées depuis plus d'une semaine et sont sévèrement battues dans la ville de Nabatieh (sud du Liban) apprend t'on suite aux témoignages de deux d’entre elles ayant réussi à joindre la rédaction ivoirienne de koaci.com

Tout est arrivé après qu'elles aient tenté de fuir leurs lieux d'exploitation après s'être rendues compte d'avoir été trompées par un réseau de recrutement qui œuvre depuis le continent africain en vue de livrer du personnel de maison à moindre cout dans un pays et une culture où les noirs sont encore considérés comme des humains de second rang comme constaté par ailleurs quotidiennement dans les pays d'Afrique où ces derniers sont implantés.

Il poursuit en citant deux des femmes :

“Je veux rentrer chez moi, on m'a amené en trois fois au bureau de la mafia pour être punie corporellement parce que j'ai jugé insupportable de continuer de vivre chez la dame” livre par téléphone ce samedi soir l'une d'entre elle, une togolaise , qui après avoir réussi a joindre koaci.com depuis un mobile se l'est vu retirer par sa “maitresse”. ” On m'a roué de gifles et d'autres punitions corporelles avant de m'amener dans une vielle maison avec d'autres filles également en otage qui ont simplement voulu arrêter, comme moi, de travailler chez leurs maitresses” livrera la togolaise âgée de 24 ans. “On nous a vendues dans ce pays” nous a t'elle indiqué en pleure ajoutant: ” On a des diplômes d'apprentissage et on nous dit que nous allions seulement venir travailler ici, et voila que nous sommes devenues des esclave “.

Avant de raccrocher, elle a pu dire le nom de l'esclavagiste.

A nos interrogations quant au réseau, la victime aura le temps de nous livrer un nom, un certain Safi Kamal qui serait selon elle, le tout puissant patron de la nébuleuse. Il répondrait au numéro suivant 00961 037 64 569. Joint, ce dernier, nous raccrochera rapidement au nez à l'abord du sujet.

Une heure plus tard, c'est la deuxième Togolaise qui appelait :

Une heure après la fin de la conversation avec l'otage, une autre, la seconde togolaise, sans nul doute motivé par sa compatriote koacinaute, tentera à son tour de nous joindre depuis ce numéro 00961 768 944 34. La conversation durera à peine 45 secondes quand, subitement, elle se coupera après avoir entendu des violents cris d'hommes et des “non ne me frappez pas” de la jeune femme sans nul doute surprise par ses geôliers libanais.

Et d'ajouter :

Là encore, impossible nous sera de rentrer en contact avec la seconde victime âgée de 25 ans et originaire de Lomé. Sa dernière phrase qui nous glacera sera : “pardon, faites quelque chose pour me permettre de rejoindre ma famille en Afrique”.

L'information est restée 10 jours sur Koaci, sans qu'aucune chaîne d'information libanaise ne la traite. Mais après la publication d'une traduction sur le blog de l'auteur de ce billet, Dalal Mawad de la Lebanese Broadcasting Corporation (LBC) a sitôt enquêté (arabe).

فما حقيقة هذه المعلومات التي تناقلها موقع إفريقي؟

Quelle est la vérité sur ces affirmations du site web africain ?

Voici en quelques mots ce qu'a révélé l'enquête : appelant le numéro donné par Koaci, Dalal Mawad a fait croire à Safi Kamal qu'elle souhaitait embaucher une bonne. Kamal l'assure que la bonne n'aura droit à aucune pause ou appel téléphonique. A la question de ce qui se passerait si la bonne embêtait sa propriétaire, Kamal rassure l'appelante qu'on pourra “s'en occuper”. Dans l'ignorance que LBC l'avait appelé, il a nié en bloc quand Dalal Mawad est venue à Nabatiyeh l'interviewer. Elle a aussi pu s'entretenir avec une autre femme qui dit avoir été battue deux fois et interdite de rentrer au pays.

Les autorités affirment avoir ouvert une enquête.