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Séance photographique – Solitude

mardi 8 janvier 2013 à 11:47

Bonjour à tous,

J’ai organisé, samedi dernier – le 5 – une séance photo au centre ville de Dijon, peut-être même m’avez-vous, d’ailleurs, croisé en cette bien morne journée ! De plus, cette séance marque ma toute première utilisation des flashs déportés en extérieur, avec parapluie. Enfin, trêve de bavardage, voici les images en question :

Solitude #1

Solitude #2

Solitude #3

Elle sont les premières d’une série que je compte réaliser sur la solitude – et que je mettrai dans mon book pour les entretiens d’écoles d’art.

Parlons donc un peu d’elles… Tout d’abord, au niveau de la prise de vue, j’ai utilisé mon 18-55, mon seul objectif proposant un grand angle que j’ai couplé avec une lentille fisheye – d’où les lignes tout sauf droites. Enfin, mon esclave personnel tenait à bout de bras un de mes flashs couplé à un parapluie diffuseur. De plus, aucune n’est brute de capteur, mon appareil ne possédant aucune fonction de double exposition : pour chacune d’elles, j’ai pris plusieurs clichés en pose longue et courte et j’ai assemblé les meilleurs pour ne former qu’une seule image, en postproduction. Cette étape est d’ailleurs celle qui s’est avérée être la plus délicate : en effet, certains clichés n’avaient pas totalement le même cadre, faute à un trépied vraiment peu stable… Armé de ma tablette graphique, de la musique de sauvage dans les oreilles, j’ai donc passé de longues minutes à peaufiner chaque image afin d’obtenir un rendu en tant soit peu réaliste. Pour autant, je me doute qu’elles ne sont pas parfaite mais j’ai réussi à obtenir l’effet que j’avais en tête.

Ce que je retiens, c’est que cette séance me fut bien enrichissante, tant au niveau de la prise de vue qu’au niveau de la post-production. De plus, je remercie ceux qui m’ont accompagnées ce jour - Anaëlle (en plus, c’est elle qui m’a offert la lentille !), François, Lou et Antoine… J’avais pourtant demandé, aussi, à tout un groupe mais personne ne m’a répondu, curieusement.

Du refus de la légion d’honneur à l’individualisme

jeudi 3 janvier 2013 à 16:07

Salutations,

Une petite ébauche de réflexion politique et humaine et tout ce que vous voulez. Aujourd’hui, j’ai appris qu’un de mes auteurs préférés, Jacques Tardi, avait refusé la légion d’honneur qu’on lui proposait, le 1 Janvier 2013. C’est ce refus qui m’a amené à réfléchir sur ses motivations et je pense qu’on peut partir de son exemple, ainsi que de l’exemple de ceux passés avant lui, pour parler d’individualisme, l’essence même selon moi, de cet acte. Ainsi, à travers cet écris, je compte exposer ma vision de cette actualité tout en réfléchissant plus généralement à cette conception…

Tardi et la Légion d’honneur

Déjà, qu’est-ce donc que cette décoration ? Sans rentrer dans les détails – notamment concernant les grades -, il s’agit « simplement » d’une distinction honorifique récompensant depuis ses origines les mérites militaires ou civils rendus à la Nation. Sachant cela, apprendre qu’une personne refuse une distinction de la sorte peut paraître étonnant ! Reste alors à comprendre la raison du refus, car je pense qu’elle se doit d’exister :  tout homme refusant cette décoration juste pour faire parler de lui s’apparente pour moi à un sombre idiot – je ne sais pas s’il y a eu des cas, mais j’en doute.

Profitons alors de l’actualité et battons le fer tant qu’il est chaud en prenant l’exemple de Tardi. Je cite :

« Etant farouchement attaché à ma liberté de pensée et de création, je ne veux rien recevoir, ni du pouvoir actuel, ni d’aucun autre pouvoir politique quel qu’il soit. C’est donc avec la plus grande fermeté que je refuse cette médaille. »

« On n’est pas forcément content d’être reconnu par des gens qu’on n’estime pas. »

Mais encore :

« Je n’ai cessé de brocarder les institutions. Le jour où l’on reconnaîtra les prisonniers de guerre, les fusillés pour l’exemple, ce sera peut-être autre chose »

Ainsi, en refusant la légion d’honneur, il refuse de se soumettre ou se résigner face à un état qu’il ne reconnait pas pour des raisons qui lui sont propres : ce n’est même plus une question d’opposition à une couleur politique et c’est ça qui rend l’action si importante, à mes yeux. Elle agit comme un refus d’une autorité jugée asservissante pour rester libre et indépendant.

Alors, certains me demanderont si accepter, alors, la légion d’honneur équivaut à laisser de coté sa liberté ? Evidemment, la réponse est non. En soit, l’homme ne sera pas plus ou moins libre selon qu’il choisisse d’accepter ou non cette distinction : tout n’est question que de sa propre conception de la liberté. Et pour moi, le refus de ce symbole qu’est la légion d’honneur agit ici comme une reconnaissance - parmi d’autres – de l’individualisme face à la masse.

En premier lieu, accepter cette distinction, c’est accepter une reconnaissance de l’état : ainsi, ne pas approuver l’état et accepter ceci de lui équivaut perdre une partie de notre indépendance. En second lieu et plus généralement, le refus peut exprimer simplement une volonté de distance à l’égard de la politique et de ses institutions, une volonté de rester complètement libre de pensée face à la masse et de s’en distinguer clairement : c’est cela qu’est l’individualisme.

Individualisme

Une illustration de mon cru

Une illustration de mon cru

L’individualisme, c’est faire passer l’individu et ses intérêts avant la masse et donc se distinguer de celle-ci par la pensée et l’action. L’individualisme, c’est penser par soi-même en évitant de se raccrocher aux pensées d’un groupe – pour autant, cela ne signifie pas ne pas penser comme ce groupe. De plus, penser en premier à l’individu ne signifie pas penser en premier à soit – ce serait alors, purement et simplement, de l’égoïsme. Pour l’exemple, on peut citer les résistants, les dissidents à un régime… Tous les gens qui ont su se distinguer des autres en ne cédant pas au conformisme, en refusant l’autorité dominante.

Mais pourquoi vouloir se distinguer ? Et bien, les phénomènes de groupes sont souvent néfastes et introduisent une pensée collective plutôt que personnelle. Et celle-ci, aussi mauvaise soit-elle, est plus forte qu’une pensée individuelle. A votre avis, pourquoi les dictatures s’adressent à une masse et non aux individus ? D’ailleurs, c’est pourquoi je me méfie – notamment – du militantisme pur et simple, irréfléchis… Mais ne me faite pas dire ce que je n’ai pas dit, je ne condamne pas tous les actes militants : pour moi, cet exemple montre juste que la distinction entre individualisme et masse peut être assez fine et complexe – on s’est bien tous fait avoir par des phénomènes de groupes dans sa vie, notamment dans l’enfance, moi le premier. Ainsi se pose naturellement cette question : l’individualisme empêche-t’il l’appartenance à une communauté, une collectivité ? Prenons l’exemple des manifestations qui sont aussi l’expression d’un groupe – on peut aussi de nouveau penser aux résistants, etc… Cela est différent, selon moi : on se retrouve dans une logique d’un collectif moins grand contre un bien plus étendu : la société, l’autorité… Et toujours dans l’optique que l’idée d’un groupe est plus forte que l’idée d’une unique personne, le regroupement pour lutter contre l’idéologie dominante s’avère nécessaire… Donc l’individualisme n’empêche en rien l’appartenance à une communauté, une organisation, tant que l’homme continue d’exprimer sa propre pensée et tant que c’est cette individualité qui construit la collectivité – et non l’inverse. Pour autant – et là est toute la complexité des groupes -, l’individu peut vite se retrouver prisonnier de la pensée de masse… Ainsi, il doit toujours prendre du recul par rapport à son collectif et ne pas se conformer à des idées dominantes contraires à ses propres principes.

Enfin, on parle beaucoup de politique, mais l’individualisme peut évidemment avoir d’autres formes : il s’agit avant tout d’un principe moral… En effet, dans notre monde, les phénomènes de masses sont omniprésents et je pense n’avoir pas besoin de donner d’exemples – et il le sont tellement qu’il est encore une fois difficile de jamais ne se faire avoir. Dans un registre bien plus polémique, on peut aussi très bien considérer – et je le considère – que la religion, en tant qu’autorité s’exerçant sur l’individu, ne favorise en rien l’individualisme et peut, sans prise constante de recul face aux doctrines véhiculées, s’avérer dangereuse – au même titre que l’état, donc.

Voilà donc pour cette petite réflexion personnelle, peut-être un peu courte même – mais n’hésitez pas à commenter, certains points sont peut-être assez peu clarifiés. Ainsi, amenée  par un fait d’actualité qu’on peut ou non cautionner, ma réflexion porte sur ce principe d’individualisme. Pour moi, il est quelque chose de vraiment important pour garder une indépendance certaine et le phénomène de groupe peut vite devenir quelque chose de dangereux si les gens bannissent toutes réflexions personnelles au profit d’une pensée pour tous… Pour autant, il est évident qu’il s’agit d’un principe ardu et l’humain est bien plus facilement tenté par l’opinion commune, l’individualisme le forçant à prendre toujours du recul face aux autres, malgré leurs réactions et leurs réflexions. Là se trouve la principale difficulté : en plus de se méfier du groupe, on doit avant tout se méfier de soi-même.

Strobisme – Commencement

jeudi 27 décembre 2012 à 19:11

Bonjour à tous,

Peut-être connaissez-vous, de nom du moins, le « strobisme ». Derrière ce nom barbare se cache une pratique consistant à utiliser un ou plusieurs flashs cobra – ou flashs de reportage – en déporté, c’est-à-dire indépendamment du boitier. Cela faisait un moment que celle-ci me faisait de l’oeil : contrôle de la lumière, portabilité, polyvalence… La fin d’année approchant, j’ai décidé de passer le pas.

Pour des raisons de budget, j’ai commandé tout mon matériel de Chine et même si c’est relativement long, ce choix m’a permis de pas mal économiser. Ainsi, j’ai tout reçu ce matin, je n’ai donc pour le moment aucune pratique. Pour autant, je vais rapidement me mettre dans le bain avec pas mal d’idées de prises de vues qui me trottent dans la tête.

Un peu de matériel

Au niveau du matériel, donc. Toujours pour des questions de budget, je cherchais du matériel peu onéreux, mais néanmoins fiable.

Il faut savoir qu’il existe, grosso-modo, deux types de flashs : les manuels et les automatiques. Les premiers doivent être entièrement réglés à la main tandis que les autres sont capables, en théorie, de déterminer les meilleurs réglages pour exposer correctement une scène. Je me suis donc penché sur les flashs manuels : avec une utilisation en déporté, les automatismes ne sont certainement pas toujours pratique et je n’avais de toute manière pas le budget.

On m’a donc conseillé une assez bonne référence, la marque chinoise Yongnuo et notamment le YN560-II (voir sur ebay) : il est peu cher, puissant et de très bonne facture. L’ayant là, dans les mains, je ne regrette en rien mon achat : il semble solide et très simple d’utilisation. De plus, il est livré avec une jolie pochette de rangement !

Un de mes deux YN560-II

Un de mes deux YN560-II

Ensuite, pour l’utilisation en déporté, j’ai opté pour un kit de Cactus V5 (voir ici). Si je m’en réfère aux dires de nombreux tests que j’ai pu consulter, il est très fiable. Par contre, même si la fabrication est bonne, il ne respire pas trop la solidité, mais on verra avec le temps. Notez que je n’ai pris que deux Cactus V5 car, pour le moment, j’utiliserai mon second Yongnuo en esclave (il se déclenche grâce à la lueur de l’éclair du premier). Pour autant, j’en commanderai certainement un troisième dans les mois à venir.

Un kit de deux Cactus V5

Un kit de deux Cactus V5

Par la même occasion, j’en ai profité pour acheter un réflecteur 5 en 1 (face argent, or, blanc, noir et diffuseur) de 60*90cm. Pour le prix qu’il m’a coûté  il est de bonne facture et c’est tout ce que je lui demande. Enfin, j’ai commandé une softbox de 60*60 mais elle n’est pas encore arrivée.

Dans tous les cas, je sens que je vais bien m’amuser avec tout ce nouveau matériel et j’en reparlerai bientôt !

Un peu de photo

Et tant qu’à faire, deux clichés que j’ai réalisé tout à l’heure, ce qui m’a permis de prendre en main un minimum le flash aujourd’hui !

Un flash diffusé sur le coté

Un flash diffusé sur le coté

Un flash réfléchi au plafond

Un flash réfléchi au plafond

 

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Autoportraits – Un peu d’histoire

mardi 11 décembre 2012 à 00:00

Bonjour à tous,

J’ai assisté ce week-end (les 8 et 9 décembre, donc) à un stage traitant de l’autoportrait. J’ai passé deux grosses journées, mais elle furent vraiment intéressantes et utiles. Ces deux journées, nous les avons entamées par une présentation autour de l’autoportrait dans l’histoire de l’art… Pour éviter d’être vraiment trop indigeste, j’ai tranché le sujet en deux : tout d’abord, un peu d’histoire et les quelques créations par la suite : vous lisez donc la première partie de l’article.

Un peu d’histoire…

De l’autoportrait servant à revendiquer un statut social – au tout début, les artistes étaient assez bas sur cette échelle et n’étaient que peu considérés – à celui faisant figure de dévoilement, en passant par l’autobiographique, le personnel, la présentation donnée par Marlène Gossman a donc évoqué la place de cette pratique au court des siècles, du moyen-âge où elle n’existait que par quelques rares exemples – le frère Rufillus se représentant dans une enluminure – à nos jours où elle revêt des formes de plus en plus originales. Nous avons donc évoqué plusieurs grands artistes et leurs différentes manières de se représenter. Je vais faire un résumé de tout cela sans tous les évoquer et essayer de plus me concentrer sur les différents aspects de cette pratique. Notez qu’une majeure des commentaires faits par la suite sont personnels !

Le Portrait des époux Arnolfini

Au tout début de la renaissance, Jan Van Eyck apparait comme un exemple fort intéressant. Il apparaîtrait dans le tableau « Le portrait des époux Arnolfini« , dans le reflet du miroir, ce dernier se trouvant lui-même sous l’inscription « Jan Van Eyck fut ici ». On remarque bien ici la volonté des artistes de s’affirmer mais elle n’est encore que très pudique et peu prononcée. Cet exemple date de 1434.

Puis tout s’enchaîne. Les représentations deviennent des oeuvres à part entière, présentant le peintre tel une figure érudite et idéale comme l’ »Autoportrait à la fourrure » de Albrecht Dürer, réalisé en 1500 ou la création de Nicolas Poussin en 1650. Le contre exemple, qui par ailleurs me plaît énormément, se trouve chez Caravage et son « Jeune Bacchus Malade » (1593), une oeuvre – à mon avis – assez dérangeante et malsaine, présentant l’excès, le délabrement… Du moins, dès que je pose mon regard sur cette réalisation, je me sens presque mal, allez savoir pourquoi. Ainsi, déjà à cette époque, on remarque deux écoles : soit une certaine idéalisation de l’artiste, soit une représentation de la réalité de ce dernier, qu’elle soit bonne ou mauvaise. Le premier point insère alors la question du mensonge dans l’autoportrait, comme elle pourrait l’être dans l’autobiographie.

Autoportrait – Rembrandt

Suis alors Rembrandt (1606-1669) qui réalisa une centaine d’autoportraits au cours de son existence. Tous réunis, ils forment comme une autobiographie de son vieillissement ou de ses émotions, sans artifices et sans mensonges – présence de rides, etc. Dans le même genre, on trouve deux siècles plus tard Gustave Courbet (1819-1877) qui multiplie ses portraits narratifs comme pour montrer son existence, dans un but relativement narcissique mais ambitieux – se faire un nom. L’exemple du premier est assez intéressant, je pense, levant le rideau sur un autre aspect de l’autoportrait agissant comme un vecteur d’intemporalité de l’artiste, ce dernier laissant une autobiographie en image de sa vie après sa mort. De plus, il établit un lien fort entre l’oeuvre celui qui la regarde, lui ouvrant les portes de ses émotions et de sa vie. Ou donc, comme Courbet, servant à prouver quelque chose, atteindre un but et montrer au monde son existence à travers son image – on verra après le contre-pied magistral de Duchamp concernant cela. Bien plus tard, en 1927, on compte aussi les photographies de Claude Cahun, qui se met en scène dans des images révélant son androgynéité et dans lesquelles elle se travestit tour à tour en homme ou en femme pour chercher comme une neutralité du sexe. Cette dimension d’identité sexuelle est assez intéressante, je trouve, toute la mise en scène étant vouée à une recherche de soit – contrairement à Rembrandt et Courbet.

L’Art de la peinture – Vermeer

Nous avons aussi traité deux tableaux assez mystérieux dans l’histoire de l’art comme « Les Ménines » de Velasquèz (1659), ou encore « L’art de la peinture » (1666) de Vermeer, une allégorie de la peinture complexe, reprenant pourtant de nombreux éléments de la peinture classique – comme le rideau. L’analyse de cette dernière oeuvre est assez intrigante, d’ailleurs. En effet, elle représente le peintre dans son intérieur mais on peut se demander comment ce dernier a pu se peindre de dos avec une telle homogénéité de lumière – que ne rendrait pas un jeu de miroir – : ne serait-ce donc point Vermeer mais un modèle ? Le mystère est complet ! Quand aux « Ménines« , je vous invite à lire l’histoire du tableau, assez intéressante. En tout cas, l’oeuvre de Vermeer permet de nous montrer le travail de l’artiste dans son environnement, assez intimiste et d’habitude fermé aux yeux de tous – ce point est suggéré par le rideau qui s’ouvre sur la scène, du moins c’est mon interprétation. Enfin, on peut considérer le travail (1663) de Adriaen Van Ostade comme le contre-pied – antérieur – de ce tableau, présentant un environnement plus délabré, renvoyant à l’image de bohème.

Désespoir – Munch

Je passe quelques artistes que nous avons traités pour arriver à une réalisation qui m’a vraiment touché, « Désespoir » (1893) de Edvard Munch. Un autoportrait poignant réalisé après une crise de l’artiste alors qu’il marchait, durant laquelle il dit avoir entendu un cri strident – oui, cette oeuvre est en quelque sorte à l’origine du « Cri« . Je pense que cette oeuvre lève le voile sur une autre fonction de l’autoportrait qui se place alors comme un genre de thérapie, un déballage de toutes les émotions de l’artiste sur la toile qui me fait notamment penser aux poètes écrivant pour survivre lors des différentes guerres, comme Apollinaire ou dans un même contexte à l’artiste Otto Dix et son tryptique sur la première guerre mondiale. Enfin, moi qui travaille assez activement sur l’angoisse en ce moment, j’ai été saisi par le « Désespoir » de Munch qui représente cette émotion avec une troublante justesse…

Un autre aspect radicalement différent de notre pratique arrive avec Picasso. En effet, l’autoportrait cubiste de ce dernier, réalisé en 1907, ne ressemble que peu au peintre. En le regardant, on en arrive tout de suite à la conclusion : « C’est UN Picasso » au lieu de « C’est Picasso« . L’autoportrait ici agit comme une représentation du style et non de l’artiste, reniant alors l’aspect « classique » de cette pratique. On trouve aussi Tony Cragg qui a réalisé des autoportraits avec des objets, en 1980 –  réalisation qu’on pourrait presque considérer comme une critique métaphorique de notre société de consommation, de surcroît. Enfin, dans cette dimension toujours moins représentative de l’aspect physique de l’artiste, on trouve aussi Arman et l’ »Autoportrait-robot« , réalisé avec seulement des objets liés à la vie, au quotidien de l’artiste. Encore une fois, un exemple très intéressant, l’oeuvre étant alors très personnelle, mettant en scène des objets dont seul l’artiste connait la signification. Encore plus étonnant, Daniel Spoerri qui en 1977 photocopie toutes les pages de son passeport pour les coller et en faire une oeuvre étonnante.

Autoportrait – Picasso

On en arrive enfin à Marcel Duchamp que j’ai évoqué tout à l’heure. Ici, il s’agit de sont « Autoportrait signature« . Il agit presque comme un retour aux sources, en écho à la signature de Van Eyck (voir plus haut)… Pour autant, je vois cette oeuvre comme un énorme pied de nez aux conventions, Duchamp montrant ici le pouvoir de la seule signature. En effet, celle-ci a vraiment une place symbolique dans ses réalisations : un objet avec sa signature apposé devient une oeuvre d’art. Alors, bien sûr, tout un débat pourrait s’ouvrir quant à la vraie démarche artistique… Mais je considère qu’étant le premier à avoir osé cela, le travail de Duchamp est intéressant. En tout cas, cet « autoportrait » est une belle manière de scander : « Hé, regardez tout ce que ma seule signature peut faire et à quel point elle me désigne comme si elle était une oeuvre à part entière ».

Pour conclure…

Qu’il serve à revendiquer un statut, n’importe quoi ou qu’il ait pour but le dévoilement, la biographie, la recherche voire même la thérapie, l’autoportrait est un genre très vaste et vraiment ancré dans l’histoire de l’art. D’abord un moyen de représenter l’artiste, il a évolué au fil du temps en un moyen d’expression à part entière. En tout cas, j’ai vraiment trouvé tout cela intéressant. Outre la simple représentation de l’artiste, la plupart des autoportrait créent comme un lien privilégié avec le spectateur, l’artiste partageant la vision qu’il a de sa propre personne. Au demeurant, cette pratique est un excellent moyen de s’exercer, le modèle étant alors toujours disponible (je vous jure).

Ainsi donc se termine cette première partie, qui ne se prétend pas du tout être un cours d’histoire de l’art, mais un résumé commenté d’une excellente présentation. Forcément, il n’est pas exhaustif, quoique assez fournis, en mon sens. La suite parlera donc plus de technique et j’en profiterai pour vous dévoiler ce que j’ai créé durant ce stage !

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Croquis de nus

samedi 24 novembre 2012 à 00:03

Bonjour à tous,

Suite aux changements annoncés dans le précédent billet, il fallait bien ouvrir par quelque chose. Place donc à quelques croquis de nus réalisés dans le cadre d’un atelier proposé par le musée des beaux-arts de Dijon. Rien de bien original, donc, mais cela reste tout de même très intéressant.

Enfin, avant les fameuses réalisations, une petite entrée en matière s’impose… En art, je dirais que le dessin représente vraiment la base d’un nombre fort important de choses. Appréhender le dessin, c’est exercer notre perception des choses qui nous entourent, d’éduquer son œil aux formes, aux volumes, à la perspective, à la composition… Vous l’aurez compris, le dessin est vraiment indispensable.

Bien sûr, il existe de nombreuses formes de dessins et j’aurais l’occasion d’en aborder plusieurs, mais celle dont il est question dans cet article est le croquis. Plus précisément encore, le croquis de nu.

Une simple pose assise.

Je dirais tout d’abord qu’il s’agit d’une pratique assez complexe. Il s’agit en effet de capter assez rapidement la forme, l’attitude générale du modèle et de coucher ça le plus rapidement possible sur papier. Et bien sûr, il vaut mieux respecter un minimum de proportions, histoire d’avoir un dessin un rien cohérent. Malgré tout, le croquis de nu est vraiment une pratique que j’aime. Outre l’aspect exercice et technique, il y a quelque chose d’intéressant dans le fait de se retrouver devant un modèle sans artifices et de devoir seulement se concentrer sur les formes du corps, les ombres et le tout assez rapidement.

La pose la plus longue.

En effet, les images qui agrémentent cet article sont tous réalisé dans un temps compris entre 10 et 15-20 minutes, de mémoire. Elles sont toutes tirées de ma seconde expérience de croquis de nu, en effet, j’avais déjà eu l’occasion d’en faire un peu (donc, en temps que deuxième expérience seulement, c’est normal que vous puissiez trouver les dessins peu exceptionnels pour des trucs faits en ce temps).

Une pose assise avec un beau raccourci…

Enfin, finissons par quelques conseils qui pourront être utiles à ceux qui veulent se lancer dans ce genre de créations :

Remarquez que je parle de crayon, mais vous pouvez tout aussi bien utiliser du fusain, des craies, des pastels…

Essai aux crais d’art… j’ai été trop lent.

Voilà ! Si vous souhaitez vous lancer, n’hésitez pas une seule seconde, c’est très formateur. Alors, renseignez vous quant à l’existence d’ateliers de d’art dans votre ville ou n’importe quoi dans le genre. Enfin, si vous ne souhaitez pas intégrer ce type d’atelier ou s’il n’y en a pas de par chez vous, engagez les gens de votre entourage ! Votre voisine sera certainement très heureuse de poser nue pour vous…  Plus sérieusement, si personne ne souhaite vous aider dans cette tâche car légèrement rebutés par le critère « nu », faites les poser habillés, c’est toujours mieux que rien. Enfin, il existe un site web très intéressant, posemaniacs, contenant des centaines de poses diverses et variées modélisées en trois dimensions (d’ailleurs, j’aurais peut-être l’occasion de parler de ce site et de son « 30 seconds drawing » dans un prochain article, je verrai bien).

Je vous souhaites donc de faire de beaux dessins !

Vous pouvez aussi lire :?

  1. Dessin – Tête de table
  2. MyPaint

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