Vingtième fable du Livre I de Jean de La Fontaine, Le Coq et la Perle, paru en 1668, nous démontre que toute découverte peut être bien plus enrichissante qu'il n'y peut paraître ...Chose n'est point coutume, aurait dit Monsieur de La Fontaine, mais ici cette fable est pour le moins très courte:
- 12 lignes / vers et 56 mots !
Mais cela suffit pourtant, avec deux exemples différents, à démontrer le génie littéraire de l'auteur.

Le Coq et la Perle. ( texte )

Un jour un Coq détourna
Une Perle qu’il donna
Au beau premier Lapidaire.
Je la crois fine, dit-il,
Mais le moindre grain de mil
Serait bien mieux mon affaire.
Un ignorant hérita
D’un manuscrit qu’il porta
Chez son voisin le Libraire.
Je crois, dit-il, qu’il est bon
Mais le moindre ducaton
Serait bien mieux mon affaire.

Une morale qui en découle d'elle même.

Dans cette fable tout est finalement ... en double.
Les six premiers vers nous font comprendre la bêtise du geste fait par le Coq, les six suivants nous relatent exactement la même histoire, remplaçant le Coq par un ' ignorant ', la perle par un ' manuscrit '.
Le Coq comme l'ignorant vont préférer " brader " leur trouvaille en l'échangeant l'un contre petite nourriture, l'autre contre petite monnaie, sans même se rendre compte de la réelle valeur des choses.
Double histoire, double fable, double bêtise ...

Le Coq et la perle : illustrations.

Trois gravures d'époque qui représentent l'ignorant, le Coq et la " vingtième " Fable de Jean de La fontaine.

l'ignorant : une image sur les vers de La Fontaine !
( estampe de G. Doré / BNF )

Le Coq et la Perle : vingtième fable .
( scan d'archives )

Le Coq et la Perle : Jean de La Fontaine .
( illustration de la fable par A. Delierre / BNF )
© refOK.fr - duplication interdite