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Fiction… ou réalité ?

dimanche 26 janvier 2014 à 14:24

La nouvelle commencée s’arrête ici, sur les rapports remontés par ce réseau AYBABTU, cf. les récents billets « Fiction ? »

La question que je vous pose maintenant, c’est « est-ce une fiction ou alors un billet avec quelques années d’avance ? »

Certaines parties de cette nouvelle sont, je l’espère, de l’ordre de l’impossible en France : ne pas aimer la personne qui dirige le pays n’est ni un délit, ni une atteinte à la sécurité nationale. Cependant, les moyens mis en place pour surveiller notre héros éphémère eux, sont réels ou le deviendront certainement.

Faisons le point sur les outils qui existent déjà et que j’ai décidé d’utiliser dans mon histoire :

Les caméras de surveillance : elles existent. Censées nous protéger, elles sont de plus en plus présentes à chaque coin de rue. Il n’est pas impossible, aux vues des évolutions technologiques, qu’une autorité unique puisse avoir accès à l’ensemble des caméras de surveillance actuelles ainsi qu’aux prochaines. Prochaines caméras qu’on peut imaginer beaucoup plus poussées, connectées à un système de reconnaissance faciale en temps réel, à des bases de données françaises et européennes, capables d’analyser, pourquoi pas, votre façon de marcher qui rappelons-le vous est propre et peut vous identifier dans une foule d’individus.

Les objets connectés : ils existent et nous sommes à l’aube de cette ère de « l’Internet des objets », puisque c’est le nom commercialo-bullshit choisi. Je pense qu’il n’est pas insensé d’imaginer des caméras, des micros, des métadonnées et tout un tas de choses remonté par ces objets connectés.

Le suivi d’un individu : il existe déjà. Vos appels, sms, conversations, vos courriers électroniques et, de façon générale, toute donnée utilisable en fonction de la loi et du motif invoqué pour le suivi.

Les métadonnées : elles existent et il faudrait arrêter de dire que ce n’est pas de la donnée. Les métadonnées sont déjà bien trop bavardes :

Il est interdit de récupérer le contenu de votre navigateur… mais il est possible de savoir que vous avez fait telle recherche, êtes allés sur tel site, pendant tant de temps, puis sur tel autre site en relation avec le premier site. Prenons quelques exemples…

Il sait même que vous allez vous mettre avec quelqu’un ou que vous allez divorcer avant vous, en fait. Par l’analyse de vos comportements numériques et par vos attitudes sur Internet ou sur des sites web.

Et tout, ou presque, fonctionne ainsi dès lors que vous passez par Internet, que vous passez par un service de collecte de données, par Google ou un truc similaire avec un autre nom.

De plus en plus de services sont interconnectés, imbriqués les uns avec les autres : votre compte Google qui vous permet de tweeter un contenu sur Youtube et Facebook qui récupère chaque page que vous visitez, chaque service stockant la moindre information sur vous est une source utilisable.

La géolocalisation s’installe dans les pratiques essentielles des grandes oreilles des états et ça ne dérange pas plus que ça. On vous donne le moyen de tracer vos propres téléphones, d’activer le micro à distance, de récupérer des sms, de le situer sur une carte avec une précision de l’ordre du mètre. C’est toujours la même chose, pour instaurer la quelque chose sans que personne ou presque ne bronche, il faut toujours faire croire à l’utilisateur qu’il est gagnant (vidéo surveillance, Google, géolocalisation …)

Si vous êtes capables de faire ça, dites-vous que d’autres peuvent faire beaucoup plus avec vos données.

Et les objets connectés, derrière leur utilisation sans doute très sympathique, sont également redoutables : ils sont chez vous, physiquement présents et révèlent vos attitudes et comportements lorsque vous n’êtes pas devant un écran. Le rachat de Nest par Google est un bon exemple de tout ceci : Google s’invite chez vous, hors de vos écrans, pour récupérer des données la façon dont vous vivez. Il n’est pas, à nouveau, absurde de déclarer que ces objets vont remonter des données qui pourront être exploitées par « On ne sait pas qui ». D’ailleurs, le fait que Google rachète Nest pour 3.2 milliards de dollars n’est pas anodin, c’est un des montants les plus élevés d’un rachat par Google, pour un « simple » fabriquant de thermostats

Le vrai risque que je cherche à souligner dans cette nouvelle c’est « l’interconnexion de tout » sans savoir qui peut accéder à nos informations, sans savoir ce qui en est fait et sans réel moyen de contrôler tout ceci. C’est pratique et appréciable d’avoir des interconnexions de plein d’outils, de plein de bases partout, mais cela devrait nous forcer à se poser un bon nombre de questions.

C’est pratique un réfrigérateur connecté, on peut avoir des recettes et passer des commandes directement depuis l’appareil, il peut vous dire ce qu’il lui reste dans le ventre… mais qu’est-ce qui prouve qu’il n’envoie pas de données on ne sait pas trop où ? Est qu’est-ce qui vous prouve qu’il est sécurisé ?

L’évolution de la surveillance généralisée est, selon moi, liée à l’évolution technologique. Même si la technologie est neutre, chaque avancée est un pas de plus dans l’observation de nos comportements, habitudes, façons de vivre, lire, écrire, naviguer… et cela devrait nous alerter bien plus que l’ersatz de réaction actuelle.

Peut-être avons-nous oubliés beaucoup de choses qui ne devaient pas être oubliées ?

Peut-être, oui. Le fichage des personnes en fonction de leur age, sexe, ethnies, religions, façon de consommer, la stigmatisation de tout ce qui « sort du lot », le fait de ne « rien avoir à cacher » sont pour moi autant de signes inquiétants qui ne font croire que nous avons perdu notre mémoire.

Bref, la prochaine fois que vous cherchez quelque chose sur Internet, pensez-y.