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FredericBezies

source: FredericBezies

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Une petite mise au point sur mes articles de présentations de distributions GNU/Linux.

jeudi 13 décembre 2012 à 19:04

Depuis des années, je présente et teste rapidement les distributions GNU/Linux qui me passent sous la souris. Et souvent, certaines personnes me font les mêmes remarques du genre : pourquoi pas d’installation en dur ? Pourquoi ne passes-tu pas plus de temps sur les distributions en question ?

J’ai donc décidé de faire un article qui tient de la mise au point et aussi du coup de gueule, car j’en ai marre de me justifier à chaque fois. C’est la première et dernière fois que je rédige ce genre d’articles.

Premier point : pourquoi utiliser Qemu / VirtualBox et pas une installation en dur ?

Réponse courte : parce que.

Réponse plus longue : car c’est plus souple, plus simple et largement plus rapide et pratique à mettre en oeuvre.

Qemu et VirtualBox propose des machines type, avec du matériel standardisé, et donc plus passe partout que le matériel réel qui équipe parfois les machines. Sans oublier, qu’en cas de problème – fausse manipulation au niveau de l’installation par exemple – je peux virer l’image disque et recommencer à zéro sans avoir à craindre pour mon vrai matériel. Car c’est étrange, mais je considère que les données de mon disque dur sont précieuses.

C’est certain, c’est moins rapide que sur une machine réelle. Mais, c’est tellement plus pratique. Sur une machine réelle, on fait comment pour enregistrer une vidéo depuis le démarrage ? Ma machine principale, je n’ai pas envie de la foirer car une distribution mal embouchée aura maltraité mon grub. Et dans ce domaine, les distributions mal embouchées, ça existe ;)

Deuxième point : pourquoi ne pas faire des tests de plusieurs jours sur chaque machine virtuelle ?

Pour une simple et bonne raison qui tient à l’arborescence et l’historique des distributions GNU/Linux.

En gros, depuis 1992-1993, et les premières distributions, il y a 5 grandes familles.

  1. Celles basées sur les paquets .deb : Debian GNU/Linux et sa floppée de distributions dérivées (comme Aptosid, siduction, SolusOS, SalineOS, etc…), Ubuntu et sa floppée de dérivées (la série des L/K/X/Edu/buntu, les PearOS, ElementaryOS, etc…)
  2. Celles basées sur les paquets .rpm : RedHat (Fedora Linux et RHEL) et ses dérivées (CentOS par exemple), OpenSuSE, Mageïa, (ce qui reste de) Mandriva, PCLinuxOS, etc…
  3. Slackware et ses dérivées : SalixOS pour ne citer que la première qui me viennent à l’esprit. Même la Frugalware Linux est plus ou moins basée à l’origine sur la Slackware.
  4. Les distributions sources : Gentoo, Sabayon, Source Mage GNU/Linux, LFS, etc…
  5. Le reste : Archlinux (et ses dérivées comme Manjaro, Bridge, Chakra), les distributions comme Paldo GNU/Linux (et son empaqueteur en C#), ou des projets plus ou moins étranges comme la GoboLinux.

J’ai simplifié, mais l’idée est là. Sans oublier, qu’il y a en gros un quintet d’environnements de bureau principaux, qui reviennent tout le temps :

  1. Gnome Shell et Unity
  2. Cinnamon
  3. Xfce
  4. KDE SC
  5. Lxde

Ca doit couvrir, à la louche, 85 à 90% des distributions proposant un environnement graphique.

Autant dire qu’on retombe très souvent sur les mêmes combinaisons, du genre : paquets deb + Xfce ou paquets rpm + KDE SC.

Et qu’est-ce qui ressemble plus à une distribution basée sur les paquets .deb avec Xfce qu’une autre distribution qui propose elle aussi des .deb avec Xfce ? On pourrait remplacer Xfce par KDE, .deb par .rpm, et on retomberait sur la même problématique.

Mis à part l’outil de configuration centralisé, une Fedora Linux avec KDE SC ressemblera étrangement à ce que propose Mageïa. Ou encore un duo Archlinux + KDE SC ressemblera à une Chakra Linux.

Il faudra m’expliquer l’intérêt de passer plusieurs jours sur des distributions qui se ressemble aussi bien au niveau du gestionnaire de paquets que de l’interface utilisateur.

Les installateurs se ressemblent tous, la différence ne se faisant qu’au niveau du nombre d’étapes ou de leur compacité en pages à remplir.

Dernier point : certains tests sont très courts en terme de texte écrit.

Il est vrai que vu les parentés entre les distributions, de nos jours, il n’est pas besoin de pondre 3 pages sur l’installation des mises à jour, alors qu’une simple capture d’écran ou une indication pour y accéder est tout autant parlant.

Les distributions se ressemblent toutes plus ou moins. Donc, devrais-je faire une description par le menu de chaque logiciel installé ? Ou simplement dire que telle fonctionnalité précise est proposée par tel logiciel ?

Les différences sont souvent plus subtiles, du genre noyau utilisé, ou encore navigateur utilisé. On pourrait dire le petit détail en plus. J’avoue que je suis toujours étonné de voir une nouvelle équipe proposer une énième debian-like avec tel ou tel environnement de bureau, alors que le marché visé est saturé, pour ne pas dire qu’il vomit au niveau du surnombre de distributions proposées.

Je n’essaye pas de me mettre à la place de l’utilisateur, mais j’essaye de montrer ce qui existe, en essayant de rester neutre, sauf s’il faut dire qu’un produit, présenté comme finalisé n’est en vérité qu’une version au mieux en version béta.

Quand j’ai parlé de la Bridge Linux dans un article récent, on pourrait penser que j’ai été vache, pour ne pas dire le pire des enfoirés sur Terre. Mais cependant, certains petits problèmes mis bout à bout pourrait rebuter l’utilisateur qui aurait envie de se plonger dans la distribution car elle pourrait correspondre à ses besoins.

C’est peut-être l’expression d’un problème plus profond, celui de se faire mousser l’égo en sortant une distribution GNU/Linux car « ça fait bien sur le CV« . On finit par se retrouver avec un nombre impressionnant de distributions qui visent toutes une cible précise mais qui éparpillent leurs forces au lieu de les mettre en commun.

C’est surement le vieux con qui parle ici. Ou une personne qui est lassée de voir autant d’énergie gachée par des luttes d’égo.