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FredericBezies

source: FredericBezies

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Un petit peu de fiction linuxienne : Et si Ubuntu disparaissait ?

samedi 20 février 2016 à 21:20

Avant que certaines personnes ne sortent les fourches, les haches et autres flambeaux pour me faire passer un sale quart d’heure, l’article qui suit est un exercice de réflexion. Rien d’autre.

Connaissant le monde linuxien depuis près de 20 ans, je sais très bien qu’aucune distribution ne reste éternellement au firmament. Pour reprendre un texte chanté par Shahnourh Varinag Aznavourian dans son album de 1966 éponyme de sa célèbre chanson « La bohême » :

« Je vous parle d’un temps,
Que les moins de vingt ans,
Ne peuvent pas connaître »

Même si cela fait moins de 20 ans, il suffit de se souvenir qu’au tournant des années 2000, une des distributions GNU/Linux qui avait le vent en poupe, c’était la Mandrake Linux devenue Mandrake puis Mandriva… On sait ce qu’il en reste de nos jours.

Même si le classement de distrowatch est celui de l’intérêt relatif à chaque distribution, si on regarde la place de la Mandrake/Mandriva sur le plan annuel depuis 2002 : Première de 2002 à 2004. Deuxième place dès 2005 à cause d’Ubuntu qui lui pique la médaille d’or. 2006 ? Cinquième. 2007 ? Neuvième. 2008, un sursaut d’orgueil et elle revient en septième position, confirmé en 2009 avec la sixième place. 2010 ? Perte d’une place. 2011 ? Dixième. 2012 ? 29ième… 2013 ? 42ième…

Bref, en l’espace d’une décennie, la flamboyante Mandrake disparait au fin fond des abysses du classement d’intérêt. C’est le règne incontesté d’Ubuntu (qui le méritait) jusqu’en 2010. Depuis LinuxMint a pris sa place.

On m’objectera que ce classement est juste une statistique de curiosité et de volonté de s’informer, qui n’influe en rien sur la popularité réelle d’une distribution. Je suis d’accord. D’ailleurs, la distribution la plus recherchée n’est-elle pas la plus célèbre fille d’Ubuntu ?

Je me demande même si par la force médiatique de la distribution de Canonical ne fragilise pas le monde des distributions GNU/Linux ? Simple statistique vérifiable facilement. Si on se base sur le nombre de distributions indexées par le site, on apprend que le nombre de distributions encore en vie basée sur Ubuntu (que ce soit Ubuntu et ses variantes officielles ou d’autres), on arrive à quelque chose comme 70 distributions.

Ce qui réprésente environ le quart des distributions indexées et encore vivante en ce 20 février 2016, dixit les seules statistiques fiables de distrowatch. En effet, la gazette du 15 février 2016, il ne reste plus que 275 distributions GNU/Linux encore vivantes. Donc Ubuntu et sa grande famille, c’est juste 25,45% du total. Il n’y a pas que les distributions « kikoolol » qui ont fait les beaux jours de mon blog, mais des monstres comme LinuxMint, FerrariOS ElementaryOS, Emmabuntüs pour ne citer que les premières qui me viennent à l’esprit.

Prenons que pour une raison quelconque Canonical se retrouve à cours de finance et soit obligé de mettre la clé sous la porte. Je sais qu’il y a toujours l’opportunité du fork, mais sur les 69 distributions restantes, combien seraient capables de monter leurs propres structures en dur pour faire évoluer la base utilisée ?

Combien migrerait vers une base Debian GNU/Linux ? Combien mettrait la clé sous la porte ? Ce serait un sacré cataclysme, non ?

Ce serait aussi la « nécessaire purge » consécutive à l’utilisation abusive et irresponsable du fork ? Est-ce que cela mettrait à mal tout un pan des distributions GNU/Linux à destination bureautique ? Qu’une base regroupe à elle seule plus du quart des distributions GNU/Linux indexées et encore vivantes, n’est-ce pas un danger énorme ?

Vu que les distributions GNU/Linux pour le bureau resteront longtemps du domaine de l’utopie – c’est tellement plus important de se taper sur la tronche pour des sujets qui n’interresseront pas le vulgum pecus – ce serait au final plus une tempête dans un verre d’eau qu’autre chose, non ? :)